MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE, L'EX-SYNDICALISTE DEVENUE MINISTRE DE LA SANTÉ
Jusque-là directrice générale de la Santé, elle a été nommée le 26 mai en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr, limogé après une série de drames survenus dans les hôpitaux du pays
À force de la voir tous les jours sur leur petit écran, les Sénégalais s’étaient habitués à la silhouette de Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Au plus fort de la pandémie de Covid-19, qui a fait près de 2 000 morts au Sénégal, c’est elle, qui, en tant que responsable de la riposte, avait la charge de présenter chaque jour la situation sanitaire du pays.
C’est donc un visage bien connu du grand public mais très peu politique qu’a choisi Macky Sall pour remplacer Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé sans discontinuer depuis cinq ans mais finalement emporté par un ultime drame : l’incendie survenu dans le service de néonatologie de l’hôpital de Tivaouane, ville sainte de la confrérie tidiane, dans lequel onze nourrissons ont péri. L’épisode a suscité colère et émotion.
Affaire très médiatisée
Deux mois plus tôt, c’était le décès en couches d’Astou Sokhna, à l’hôpital de Louga, qui avait provoqué l’indignation des populations. Cette femme de 34 ans avait dû attendre une vingtaine d’heures dans l’indifférence du personnel soignant et malgré les souffrances qu’elle endurait. Très médiatisée, l’affaire a donné lieu, en mai, à un procès au terme duquel trois sages-femmes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger ».
Désormais ministre de la Santé, Marie Khémesse Ngom Ndiaye aura donc fort à faire. Jusqu’à présent directrice générale de la Santé, elle devra redorer l’image ternie du système hospitalier sénégalais. Ses priorités seront axées sur « l’environnement de travail, les équipements et les infrastructures, mais également sur les ressources humaines », a-t-elle fait savoir à la sortie de son audience avec le chef de l’État, le 30 mai.
De quoi ravir Amadou Yéri Camara, secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). « Le système sanitaire sénégalais n’est pas moribond. Chaque jour, nous avons des milliers d’opérations et de consultations qui se font avec beaucoup de satisfaction, affirme celui qui est à la tête de l’une des plus grandes centrales syndicales du secteur de la santé. Mais le déficit d’investissement et le manque de personnel font que les zones les plus périphériques se retrouvent avec des structures qui ne sont pas à la hauteur. »