QUE LES CONCLUSIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE NE RESTENT PAS DANS LES TIROIRS
On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique...
L’ancienne députée, Hélène Tine, souhaite que les conclusions du Dialogue national sur la Justice soient appliquées dans toute leur rigueur. Une façon, pour elle, d’éviter de revivre ce qui s’est produit dans un passé récent.
L’ancienne députée, Hélène Tine, est vivement préoccupée par le sort qui serait réservé aux conclusions des Assises sur la Justice en souhaitant qu’elles ne finissent pas dans les tiroirs. «L’essentiel, c’est que cela ne reste pas dans les tiroirs comme nous avons l’habitude de le faire au Sénégal. On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique pendant que nous les mettons au tiroir. C’est le cas des réformes foncières au début du défunt régime», rappelle Hélène Tine, en marge d’une rencontre au Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de la surveillance sanitaire (Cigass).
Elle estime que la première chose (pour le régime sortant, Ndlr), c’était de faire une grand-messe sur les questions foncières, de créer une commission de réformes foncières, qui est restée à l’état de vœux pieux. Loin de Diamniadio où se tient le Dialogue national sur la Justice, Hélène Tine enseigne : «L’essentiel, ce n’est pas que nous tous puissions y être, mais que ceux qui y sont, puissent prendre en compte les questions fondamentales.»
«Je pense qu’avec lui (l’actuel ministre de la Justice, Ndlr), on ne va pas seulement faire des vœux pieux. On ira au-delà, même si c’est d’ici 2025, parce que si les recommandations doivent être traduites en lois et règlements, qui devraient passer par l’Assemblée nationale, ça peut prendre du temps, six mois ou aller en 2025», tempère par ailleurs Hélène Tine. «La Justice est dite au nom du Peuple, mais c’est comme si ce dernier était en rupture de ban avec elle (la Justice sénégalaise, Ndlr)», a-t-elle confié. Le Garde des sceaux, Ousmane Diagne, doit relever le défi. Les Assises sur la Justice vont être clôturées aujourd’hui.