LE DIABÈTE ET LE COVID, DEUX FLÉAUX DANGEREUX POUR L'ENFANT ET L'ADOLESCENT
Les enfants et les adolescents vivant avec le diabète courent le risque de développer une forme grave en contractant le virus
Les enfants et les adolescents vivant avec le diabète courent le risque de développer une forme grave en contractant le virus de la covid-19. C’est ce qui a été annoncé hier, mercredi 10 novembre par les personnels de santé lors d’une conférence portant sur le diabète et la covid-19. Cette rencontre a été organisée par l’association sénégalaise pour le soutien aux diabétiques, présidée par Baye Oumar Guèye, par ailleurs Directeur général de Sud FM.
Certaines personnes sont plus à risque de développer des complications après une infection à la Covid19. C'est le cas des enfants et adolescents diabétiques. Lors d’une conférence axée sur l’impact de la covid-19 chez le diabète de l’enfant et de l’adolescent tenue hier, mercredi 10 novembre en prélude de la Journée mondiale du diabète prévue le 14 novembre prochain, la directrice du Centre anti-diabète Marc Sankalé du centre hospitalier Abass Ndao de Dakar, Pr Maïmouna Ndour Mbaye a fait le point sur la situation de la maladie et surtout en relief avec la pandémie de la covid-19. «Pour les diabétiques, c’est un fléau qui s’ajoute déjà à une situation difficile. Quand on parle de diabète et de covid-19, il est habituel de dire que c’est la rencontre de deux pandémies car, le diabète sucré est une pandémie mondiale», a-t-elle déclaré. Dès lors dans les pays en voie de développement, a-t-elle souligné, il est fait état d’une augmentation de prévalence et d’une augmentation du nombre de diabétiques.
Par ailleurs, une enquête nationale réalisée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) avait indiqué que la maladie avait touché depuis l’arrivée de la covid, 3,4 % des personnes âgées de 18 ans, 7,2% pour celles âgées de plus de 45 ans et 11,2% pour les plus d’une soixantaine. «Depuis l’arrivée de la pandémie, il est avéré que ce sont les diabétiques qui ont des maladies hyper-chroniques qui paient le plus lourd tribut face à la covid-19 parce que ce sont ces patients qui font plus de complications et sont susceptibles de décéder», a précisé Pr Maïmouna Ndour Mbaye.
Et d’ajouter, «au-delà des impacts de la covid-19 sur les personnes diabétiques, celles affectées par des complications rénales et cardiaques ont des cas beaucoup plus critiques et sont dans des situations alarmantes». Elle en appelle ainsi à une sensibilisation afin que les diabétiques respectent un régime alimentaire très sain sans exclure les activités physiques et sportives. «On saisit l’opportunité ce mois du diabète, notamment le 14 novembre. Et, nous en profitons pour faire le maximum de sensibilisation afin d’attirer l’opinion publique sur cette maladie surtout vulgariser les moyens de la prévenir», a dit Pr Maïmouna Ndour Mbaye tout en incitant les personnes diabétiques à aller se faire vacciner.
«LA PLUPART DES ENFANTS ATTEINTS DE DIABETE VIVENT DANS LA PRECARITE»
Faire du diabète une maladie sociale est la conviction du président du Comité sénégalais des droits de l’homme, Me Pape Sène. En d’autres termes, dit-il, les enfants souffrants de la maladie devraient être assistés et soutenus par la société et les politiques gouvernementales tout en faisant savoir qu’il existe des défis à relever et des mesures fortes à prendre surtout avec la crise sanitaire. C’est dans cette perspective que l’Association sénégalaise pour le soutien aux diabétiques a décidé d’enrôler dans ses programmes des campagnes de soutien, d’aide et d’accompagnement pour les victimes du diabète sur toute l’étendue du territoire national. Car, d’après le professeur Babacar Niang, les enfants suivis dans le programme CDIC sont pris en charge grâce aux politiques d’éducation thérapeutique. «Notre objectif, c’est de donner les outils et les moyens nécessaires à l’enfant et à ses parents de se prendre en charges», a-t-il fait savoir. Les diabétiques ont ainsi magnifié le travail. «Le programme m’a beaucoup aidé. Je dis juste aux diabétiques de poursuivre leur rêve et ambition», conseille Coumba Guité, une bénéficiaire et étudiante en licence 3 à l’institut polytechnique de Dakar, à ses frères et sœurs malades. Pour des problèmes socio-économiques, le professeur dénonce le non respect de certains rendez-vous pour les patients. C’est dans cette perspective d’aide sociale que la mairesse de la ville de Dakar, Soham El Wardini, présente à la rencontre, s’est engagée à accompagner l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques.