LE COMES BLOQUE LA TENUE DE LA COMMISSION D’ATTRIBUTION DES BOURSES DE SPÉCIALISATION
Le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), qui dénonce le nombre limité des boursiers, a décidé «de bloquer la tenue de la commission d’attribution jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse
Après le secteur de l’Education, c’est celui de la Santé qui risque d’être perturbé. Le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), qui dénonce le nombre limité des boursiers, a décidé «de bloquer la tenue de la commission d’attribution jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse».
En plus du mouvement d’humeur des syndicats de la Santé, le gouvernement doit aussi faire face au «problème que pose l’accès à la spécialisation au Sénégal en raison du nombre très limité, voire insignifiant de boursiers que le ministère de la santé s’apprête à octroyer cette année 2022». Dans un communiqué, le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes) attire l’attention sur le fait que ce problème risque «encore une fois, de briser la carrière de nombreux médecins généralistes qui avaient pour ambition de se spécialiser».
L’organisation, qui informe «avoir rencontré les autorités du ministère de la Santé et de l’action sociale, écrit à la présidence de la République sans suite et fait plusieurs communiqués d’alerte sans réaction majeure de l’autorité, a décidé de bloquer la tenue de la commission d’attribution des bourses jusqu’à ce que le nombre prévu soit revu à la hausse». Dans la même dynamique, le collectif se réserve «le droit de recourir à tous les moyens de lutte syndicaux pour plaider sa cause si des efforts ne sont pas consentis par les autorités».
Dans son document, le Comes rappelle qu’il «est un organisme dont la vocation principale est de veiller à ce que tous les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes puissent avoir un accès équitable à la spécialisation».
Selon les membres de cette organisation, «force est de constater que le Sénégal est encore loin de cet objectif, essentiellement à cause des difficultés de prise en charge des frais liés à la spécialisation rencontrées par la plupart des médecins aspirant à la formation». D’après eux, «l’attribution de la bourse de spécialisation pour tous semble à l’évidence être une utopie que l’Etat a laissé entrevoir aux médecins pour les amener à s’engager dans une spécialisation, et ensuite les laisser à eux-mêmes». Pire, ajoute ledit collectif, «au lieu de se rapprocher de l’objectif promis en augmentant progressivement et de manière conséquente, le nombre de boursiers, aujourd’hui on se retrouve avec un taux de 60% de Docteurs en spécialisation (Des) non boursiers, ce qui constitue un frein sans précédent à l’accès à la spécialisation».
Par ailleurs, le Comes renseigne que pour l’année universitaire 2020-2021, «sur deux cent soixante-seize (276) demandes, seules cent quatre (104) bourses ont été octroyées par le ministère de la Santé et de l’action Sociale, soit un taux de 37,6%. Il est rappelé aussi dans le document qu’en 2018, «le Président Macky Sall avait émis le souhait que cette bourse, en plus d’être revalorisée, soit généralisée à l’ensemble des médecins sénégalais souhaitant poursuivre une formation spécialisée». Ce même vœu, souligne-t-il, «a été réitéré dernièrement en Conseil des ministres où il a été demandé aux différents ministères concernés de «proposer un dispositif permanent de facilitation de l’accès à la spécialisation médicale des médecins sénégalais».
Malheureusement, regrette ledit collectif, «cette promesse, entrevue par beaucoup comme une bouffée d’air pur dans l’agonie du système de santé sénégalais, n’a pas encore été matérialisée». Pendant ce temps, font remarquer les membres de cette organisation, «un peu plus du quart d’entre eux se voient ainsi contraints d’abandonner les études de spécialisation en cours de parcours, contribuant ainsi à creuser le gap déjà trop grand des spécialistes au Sénégal».
Interpellé sur les revendications du Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes), le ministère de la Santé et de l’action sociale avait promis de donner sa version. Mais, il n’a donné suite à nos demandes d’interview.