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26 novembre 2024
Éducation
ALAIN GOMIS S’INVESTIT DANS LA FORMATION
Le double Etalon d’or de Yennenga a lancé un nouveau projet intitulé «Mobile Lab Sénégal» dont l’objectif est de se déplacer dans les régions, quartiers, établissements pour faciliter aux élèves, étudiants et à la population l’accessibilité au cinéma.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTÉ |
Publication 30/05/2024
L’accès au cinéma par tous et pour tous, c’est la mission que s’est fixé le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis. Le double Etalon d’or de Yennenga a lancé un nouveau projet intitulé «Mobile Lab Sénégal» dont l’objectif est de se déplacer dans les régions, quartiers, établissements pour faciliter aux élèves, étudiants et à la population l’accessibilité au cinéma. Mais aussi pour faire la promotion des films sénégalais.
Le lancement du nouveau projet «Mobile lab Sénégal» a eu lieu au centre Yennenga, sis à GrandDakar. Initié par le réalisateur franco-sénégalais, Alain Gomis. Ce concept incarne une collaboration unique entre ce dernier et le Prince Claus Fund dont il est le lauréat du Prix Impact 2022. Au programme, des projections, des ateliers, un concert et divers événements publics ont été tenus à Dakar les 24, 25, 26 mai 2024 au Centre Yennenga de Grand-Dakar, suivi des projections itinérantes dans les autres régions. Les projections des films se passent pour la plupart dans les salles de cinéma. Force est de constater que tout le monde n’est pas dans les dispositions pour entrer dans ces salles.
Avec «Mobile Lab Sénégal», le cinéma va se déplacer vers les populations notamment les élèves. «Pendant le Mobile Lab, ça va se passer au niveau du centre Yennenga. Mais depuis plus d’une année, nous avons commencé à faire les projections dans des écoles dans le quartier de Grand-Dakar. Mais nous allons essayer de faire grandir cela. Nous aurons des projections dans les régions, à Saint-Louis, à Yenne, etc.», a-t-il expliqué. Poursuivant, il estime que c’est magique pour les élèves d’être dans la salle de classe, d’avoir un film et de pouvoir en discuter et de partager différentes choses. «On peut dire que les élèves sont très enthousiastes. Donc, Mobile Lab nous permet de pousser les activités», explique-t-il.
Post-production
Le cinéaste informe qu’une formation au cinéma est offerte aux jeunes au centre Yennenga. «Car nous sommes un centre de formation. Aujourd’hui, au Sénégal, on peut tourner des films, il y a des techniciens de talent, des costumiers, des chefs opérateurs, etc. Sur les plateaux de films, il y a vraiment des personnes de qualité. Maintenant, la post-production n’existait pas», fait-il savoir. Il ajoute : «Cela est nécessaire pour les gens qui ne connaissent pas quand le film est tourné, il faut faire plein d’opérations et ce n’était pas possible de le faire au Sénégal. Donc, nous sommes au centre Yennenga avec les outils qui nous permettent de faire la post-production. Mais les outils, il faut des gens qui s’en servent. On n’en forme beaucoup, car la première cohorte était composée de 27 étudiants. Et ils venaient du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie, de la Rdc et du Burkina. C’est un besoin pour toute la sous-région, sinon il faut aller faire la post-production en France, au Canada, en Espagne».
Projection du film «Opéra du monde» de Manthia Diawara
L’auteur des deux longs métrages «Tey» et «Félicité» en 2013 et 2017 dit : «Cela veut dire que ce que vous voulez dire doit être traduit par quelqu’un d’autre. Donc, si vous voulez que votre parole soit forte et porte toute la force de ce que vous voulez dire, il faut que vous soyez capable de l’amener jusqu’au bout». En effet, à l’occasion du lancement du projet «Mobile Lab Sénégal», le film «Opéra du monde» de Manthia Diawara est projeté ce dimanche. Un film dont la styliste Oumou Sy, costumière et décoratrice, et le chanteur Carlou D sont les acteurs principaux.
TOPS ET FLOPS D’UNE ECOLE SENEGALAISE EN QUETE D’UN PASSE GLORIEUX
Même si des efforts ont été consentis dans l’éducation par Abdoulaye Wade et Macky Sall à travers la mise en place de programmes, force est de reconnaître que leurs efforts n’ont pas empêché l’école sénégalaise d’être dans la tourmente
Même si des efforts ont été consentis dans le secteur de l’éducation par les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall à travers la mise en place de programmes, force est de reconnaître que leurs efforts n’ont pas empêché l’école sénégalaise d’être dans la tourmente. Entre les grèves des syndicats d’enseignants dues surtout au non-respect des accords signés ou encore le manque de professeurs, les maux ont continué à gangrener le système éducatif. Autant de difficultés qui font qu’aujourd’hui, les défis à relever restent nombreux dans le domaine de l’éducation.
Me Abdoulaye Wade se vantait d’avoir accorder une importance particulière à l’enseignement et à la formation. Plus de 40% du budget national consacré au secteur de l’éducation, politique de recrutement des vacataires, constructions scolaires, des efforts ont été consentis sous son magistère pour assurer une éducation de qualité de tous. Tout de même, la mise en œuvre du Programme décennal de l’Education et de la formation (PDEF 2001-2011) remplacé par le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET) en 2013 a connu plusieurs insuffisances dont un déficit de dotations des élèves en manuels scolaires, un manque d’encadrement des professeurs par les inspecteurs, une insuffisance du quantum horaire, entre autres. L’école sénégalaise a aussi été marquée par une crise multiforme. Des grèves répétitives des syndicats d’enseignants pour l’amélioration de leur traitement salarial ont été notées. Ils n’appréciaient pas du tout le déséquilibre du traitement salarial des agents de la Fonction publique. Il faut dire qu’en 2004, Abdoulaye Wade avait signé un décret octroyant des indemnités à une certaine catégorie de fonctionnaires de l’État comme les ministres, les députés, les magistrats, les gouverneurs, les préfets, les directeurs généraux et qui ne prenait pas en compte les enseignants.
Macky Sall liste ses réalisations Arrivé au pouvoir en 2012, Macky Sall a aussi fait de l’éducation l’une des priorités de sa gouvernance. Pour autant, l’école sénégalaise a frôlé des années blanches sous son magistère malgré les Assises de l’éducation de 2014. En effet, en 2016, l’année scolaire a été sauvée après cinq mois de grèves des syndicats d’enseignants. Il en a été de même pour les années suivantes. Dans son discours de Nouvel an le 31 décembre dernier, Macky Sall avait listé ses réalisations dans le secteur de l’éducation. «Du primaire au secondaire, nous avons considérablement élargi la carte scolaire, recruté 40 000 enseignants et porté les salaires à un niveau sans précédent. De même, conformément aux conclusions de la Journée nationale du 16 décembre, l’Etat poursuit son soutien à la communauté éducative des daaras dont l’apport multiséculaire à la formation spirituelle de notre peuple est inestimable », avait déclaré Macky Sall. Durant ses douze ans de règne, il a aussi été question « d’améliorer les performances du système éducatif et l’adapter aux réalités de notre temps ». Ce, en formant « plus de ressources humaines dans les sciences, les techniques et l’apprentissage des métiers ». « C’est le sens de la création des Lycées d’excellence, des Classes préparatoires aux grandes écoles, des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel et des Centres de formation technique et professionnelle. Et c’est aussi l’une des vocations du 3FPT, qui a financé entre 2016 et 2023 la formation de 400 000 jeunes et femmes dans diverses filières : les métiers du bâtiment, l’électromécanique, le transport, la fibre optique et l’agroalimentaire entre autres », avait dit Macky Sall.
Toujours, à propos de l’enseignement supérieur, Macky Sall avait souligné la construction de nouvelles universités. « De l’indépendance à 2012, soit 52 ans, notre pays comptait deux universités : Cheikh Anta Diop et Gaston Berger, et trois Centres universitaires régionaux (CUR) à Bambey, Thiès et Ziguinchor. Sur une décennie, nous avons érigé les CUR en Universités logées dans leurs propres locaux, et construit trois nouvelles universités : Amadou Makhtar Mbow, El Hadj Ibrahima Niasse du Sine Saloum, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane ; sans compter le Campus franco-sénégalaise», avait tenu à préciser Macky Sall. Non sans ajouter : « En même temps, nous avons beaucoup investi dans les équipements pédagogiques, le recrutement d’enseignants, la revalorisation du traitement et autres avantages des personnels, toutes catégories confondues, et la construction d’infrastructures d’hébergement et de restauration des étudiants. Et chaque année, l’Etat octroie plus de 82 milliards de FCFA en bourses et aides aux étudiants ».
L’ACCORD « HISTORIQUE » DU 26 FÉVRIER 2022
Malgré toutes ces réalisations, le système éducatif a été durement paralysé. On se rappelle de la grève de près de trois des syndicats d’enseignants durant l’année scolaire 2021-2022. Ils exigeaient la matérialisation des engagements de l’Etat, un accord portant principalement sur le relèvement de la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation et sur la revalorisation du régime indemnitaire de fonctions dirigeantes et administratives. Le 26 février 2022 après pratiquement trois mois de perturbations, le Gouvernement du Sénégal et les syndicats les plus représentatifs ont signé ce que tous les acteurs ont qualifié d’accord historique. Ce qui avait permis la levée des mots d’ordre de grève qui avaient fini par pousser élèves et parents d’organiser des marches pour manifester leur ras-le-bol et exiger la reprise des cours. Les engagement du gouvernement sont la revalorisation de la prime scolaire au profit des instituteurs, instituteurs adjoints et contractuelle à 210% (de 25000 à 80000 F Cfa), le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60%, l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à 100%, l’augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire perçue par les PES, PEM, PCEMG et corps assimilés à 114%, la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante, la défiscalisation de l’indemnité de logement, de la hausse du point d’indice de 5 points (de 51,43% à 56,43). Aujourd’hui, les nouvelles autorités promettent une refonte radicale de l’éducation au Sénégal face aux défis qui sont nombreux
Reste maintenant que la rupture systémique et le Jub Jubal et Jubanti du President Bassirou Diomaye Diakhar Faye parviendront à redorer définitivement à l’école sénégalaise ces lettres de noblesse.
ABDOURAHMANE DIOUF ET LE PARI D’UNE ANNEE ACADÉMIQUE NORMALE
Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé
En prélude du séminaire national sur l’Enseignement Supérieur qui se tient du 31 mai au 02 juin, le Cadre Unitaire des organisations Privées d’Enseignement Supérieur (CUDOPES) a tenu, le vendredi dernier, à Dakar, un atelier sur la problématique de l’enseignement supérieur privé. Le but de l’atelier est de proposer des solutions au gouvernement dans la production d’un document programme afin de l’intégrer dans le cadre stratégique que le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est en train de mettre en place pour trouver des solutions à l’enseignement supérieur de manière général au Sénégal.
Dans les contextes de surpopulation de l’enseignement supérieur, qui a créé une grande instabilité dans le secteur et qui fait aujourd’hui qu’il y a un grand dérèglement du calendrier académique, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé. Dans ce cadre, se tiendra un séminaire de trois jours du 31 au 02 juin à Saly et consacré aux solutions du dérèglement du calendrier académique, du renforcement de la formation et de la qualité de l’enseignement supérieur dans l’accréditation et l’habilitation, la stabilisation de l’année académique et la lutte contre la surpopulation de l’enseignement supérieur public. De ce fait, lors du séminaire national sur l’enseignement supérieur, un atelier est dédié exclusivement à l’enseignement supérieur privé, a fait savoir le Directeur de l’Enseignement Supérieur Privé, Pr Cheikh Sène. Selon lui, le ministre Abdourhamane Diouf souhaite, à partir de cette année 2024-2025, que le calendrier académique redevienne normal que l’année universitaire puisse démarrer le premier lundi du mois d’octobre et fermer le dernier vendredi du mois de juillet. « Nous savons que l’enseignement supérieur au Sénégal connait quelques difficultés, les universités privées souhaitent apporter une offre qualitative pour absorber ce surplus de bacheliers afin de permettre à tous les étudiants sénégalais d’avoir la même chance de trouver un emploi », a soutenu, Dr Jean Marie Sène, le coordonnateur du CUDOPES représentant toutes les écoles d’enseignement privé au Sénégal.
Seuls 92 d’établissements supérieurs privés disposent d’habilitation institutionnelle sur 267
« Dans le répertoire du MESRI, nous en sommes en 267 établissements privés d’enseignement supérieur, 92 établissements ont l’habilitation institutionnelle, 175 établissements disposent soit l’agrément provisoire ou soit d’un agrément définitif», a déclaré le directeur de l’Enseignement Supérieur Privé incitant les 175 établissements privés ayant l’agrément définitif de passer à l’habilitation institutionnelle précisant que l’opportunité est que le ministre souhaite reprendre le programme de remplacement des bacheliers dès la rentrée prochaine. Tout en informant que le DAGE du ministère se chargera de faire le point sur le paiement des dettes des établissements supérieurs privés qui étaient estimées à moins de 10 milliards avant la tenue du séminaire nationale.
Pour le Conseiller Technique du ministre de l’Enseignement Supérieur en charge de la supervision de l’enseignement supérieur privé, Mouhamed Ndiaye, c’est inadmissible qu’on donne le déchet aux universités supérieures privées. Rappelant que le défi du ministre, c’est d’inciter l’orientation des bacheliers dans la plateforme en même temps dans le privé et le public en permettant à l’étudiant de faire le choix. « Il faut donner à l’étudiant la liberté de choix dans l’orientation invitant les partenaires à venir à l’accréditation pour la reconnaissance et la qualité de l’enseignement supérieur. Les orientations du public venaient après le privé. Si aujourd’hui nous voulons relever le défi de l’enseignement supérieur, il ne faut pas faire de distinction entre le privé et le public. Il faudrait miser sur la qualité, sur l’innovation, sur la filière et la liberté », a estimé M. Ndiaye. Pour lui, dans le cadre de l’UEMOA, les objectifs qui sont fixés dans le cadre de l’enseignement supérieur ne sont pas encore atteints. « Nous n’avons pas encore atteint les 300.000. Donc, il faudra accélérer les choses en insistant sur la réforme du système d’orientation parce que l’objectif, c’est de mettre en place l’équité, de faire en sorte que le privé au même titre que le public puisse disposer de la qualité en matière d’orientation », dénonçant le système et le manque de stabilisation de l’année, du chevauchement des années qui impacte sur le financement de l’Etat, mais aussi sur le cursus scolaire » estime-t-il.
LA COMMUNALISATION DU BFEM A RAMENE COMPLETEMENT EN ARRIERE NOTRE SYSTEME
Entre supervision locale sujette aux pressions et enseignants juge et partie, le modèle actuel du BFEM fragilise sa crédibilité selon un expert. Il plaide pour un retour à l'évaluation régionale et plus d'indépendance dans la correction
Interpellé sur le sujet, chef du bureau des formations et enseignements scientifiques à la Direction de l’Enseignement moyen secondaire, Sada Diallo pense que les autorités doivent revoir le système de communalisation du Bfem
«Ce système risque vraiment d’éliminer le diplôme certificatif. Donc, c’est plus qu’un recul, la communalisation du Bfem a ramené complètement en arrière notre système. C’est pourquoi on ne parle plus de la crédibilité de l’examen, car beaucoup constate qu’il n’y a un manque de transparence dans l’évaluation», souligne Sada Diallo.
Ainsi pour rendre beaucoup crédible l’examen, il souhaite le retour au système de correction au niveau régional. «Ceux qui sont dans un département ou dans l’IEF dans une circonscription de l’éducation et de la formation, qu’ils ne corrigent pas dans cette même circonscription. Il faut qu’on les fasse sortir qu’ils aillent dans d’autres inspections d’académie», indique-t-il.
Le Chef du bureau des formations et enseignements scientifiques demande également à ce qu’il y ait des réformes au niveau du système de correction et d’apporter plus de transparence dans la surveillance. «C’est un examen crédible d’autant que ce sont des commissions nationales disciplinaires qui proposent les épreuves qui ne sortent que le jour de l’examen. Maintenant, il peut y avoir des manquements pendant la correction et au niveau de la surveillance», affirme Sada Diallo. Il invite ainsi les enseignants à plus de professionnalisme. «Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge sérieuse des enseignants», indique le chef du bureau des formations et enseignements scientifiques.
« C’est pourquoi dans certaines academies, le taux de reussite au bfem est tres eleve contre un taux tres faible au baccalaureat »
Il estime aussi que la supervision des examens par les IEF pose un véritable problème. «L'IEF qui organise le Bfem dans sa circonscription où il est sup[1]posé rendre compte sur son résultat. Si ce sont ses éléments qui sont dans sa circonscription avec les mêmes correcteurs et les mêmes élèves, il y aura certainement un parti pris. C’est pourquoi dans certaines académies, le taux de réussite au Bfem est très élevé contre un taux très faible au baccalauréat», indique Sada Diallo. Il propose à l’Etat de remplacer les IEF par d’autres corps et surtout revoir le choix des présidents du jury des examens. «On choisit souvent les chefs d’établissement et des col[1]lèges qui sont avec leurs propres élèves et leurs enseignants. Cela pourrait pousser les gens à re[1]mettre en cause la crédibilité de l’examen du Bfem», affirme Sada Diallo.
IL FAUT REVOIR GLOBALEMENT LES EXAMENS ET CONCOURS
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves.
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves. Et pour cela, il demande une réflexion globale et holistique permettant d’aller vers une refondation du système éducatif et surtout de revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula.
Pensez-vous que la communalisation du Bfem remet en cause la crédibilité de l'examen du Bfem ?
La réforme du Bfem en 2011 s’est justifiée, entre autres, par la nécessité d’alléger son déroulement. Il était affirmé que le BFEM reste toujours caractérisé par sa lourdeur aussi bien aux plans financier, matériel et humain et par sa durée du fait surtout de la double correction. L’allègement a engendré une élimination de la double correction ce qui peut atténuer la qualité et l’objectivité de l’évaluation. La localisation des correcteurs qui corrigent les copies de leurs propres élèves est perçue comme étant un facteur qui peut nuire à la qualité et la fiabilité des résultats. Les zones qui enregistrent les meilleurs résultats au BFEM ne maintiennent pas toujours leur rang au Bac. Au total, il urge d’engager une réflexion de fond sur la fiabilité des données enregistrées lors de cette évaluation, en questionnant les conditions de son organisation.
Votre réflexion sur les examens et concours en vue ?
A quelques semaines du concours d’entrée en 6e, des examens du CFEE, du Bac et du BFEM, il est important de réinterroger notre système d’évaluation puisqu’il permet d’apprécier la qualité et l’efficacité de notre système d’enseignement. Il faut avouer que les systèmes éducatifs ont besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves, de garantir la souveraineté en matière de production de données à caractère scientifique en vue de se préparer aux exercices de comparaisons nationales, régionales et internationales. Il reste aussi clair que chaque élève doit bénéficier des meilleures conditions d'enseignement, ce qui contribue à garantir une égale chance de réussite à tous les enfants. La réussite doit être la règle ; l'échec l'exception. Ces préoccupations invitent à adresser profondément la problématique liée à l’actualisation du dispositif d’évaluation dans une logique de pédagogie de la réussite, de renforcement du dispositif d’orientation pour intégrer les profils, les talents et aptitudes mais aussi de cohérence du dispositif organisationnel en plus de l’exigence de réinterroger le FAEC (Fonds d’Appui aux Examens et Concours).
Que proposez-vous aux autorités afin de rendre beaucoup plus fiables les examens, en particulier le Bfem ?
Je pense qu’il faut une réflexion globale et holistique. Il faut lancer le processus de refondation du système éducatif, revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula, repenser la pertinence du concours d’entrée en 6e en lien avec les exigences d’un cycle fondamental, envisager l’académisation de l’examen du CFEE en tenant compte du niveau culturel de notre pays. Pour ce qui est du BFEM qui sanctionne la fin du cycle fondamental, il faudra réfléchir aux conditions d’une plus grande responsabilisation des académies dans l’organisation et envisager la possibilité d’une réforme qui revalorise à la fois les apprentissages ponctuels et les évaluations formatives. Pour cet examen, il semble nécessaire de maintenir le principe de la double correction pour garantir la fiabilité des résultats de l’évaluation et éviter toute forme de concurrence entre académies.
par Youssoupha Mbargane Guissé
LE RÔLE DES SCIENCES SOCIALES DANS LE COMBAT POUR LA SOUVERAINETÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour un véritable développement de l'Afrique, sa gouvernance doit s'approprier la sociologie et mieux comprendre les dynamiques sociales en jeu, afin de répondre aux aspirations des populations
Le modèle de développement économique extraverti et dépendant en œuvre dans la plupart des Etats-nations en Afrique dont le Sénégal, se fonde sur la loi de l’exploitation et du surprofit capitaliste et protège dans l’absolu les gros intérêts économiques, financiers et commerciaux étrangers internationaux. Un tel système ne profite qu’aux élites compradores au pouvoir et à leurs alliés des réseaux affairistes et s’est renforcé avec l’application drastique des Programmes d’Ajustement Structurel de la Banque mondiale et le FMI au début des années 80. La privation imposée de l’économie a démantelé les filières de production et les acquis sociaux, accentuant l’appauvrissement des populations. Ce modèle économique se focalise en priorité sur la productivité et les surprofits et écarte dans ses choix, options et programmes d’investissement, la qualité de vie des populations ainsi que les facteurs culturels constitutifs de leur personnalité et de leur dignité. Il en découle un mode de production des connaissances et des savoirs sur nos sociétés qui accorde une suprématie aux données quantitatives et statistiques au détriment des recherches sociales profitables aux aspirations des populations et aux intérêts stratégiques des Etats africains. Les données sociologiques, anthropologiques et culturelles ne sont pas pris en compte en réalité, alors qu’ils devraient approfondir et compléter les analyses des données fournies par les enquêtes quantitatives.
L’on assiste plutôt à une tyrannie des chiffres et à la promesse d’un hypothétique « développement durable » qui ne trompe plus personne. Ainsi, dans le modèle ce développement capitaliste dit parfois aussi « développement humain », disparaissent de la scène les véritables producteurs, les bénéficiaires légitimes et les ayant droits souverains de la production des richesses, c’est à dire le peuple travailleur. Ce système hégémonique de production de connaissances se perpétue par le rapport de force imposé par la domination politique et financière. En effet les fonds d’investissement de plusieurs milliards de FCA des prêts consentis sont décaissés par l’Etat au bénéfice en retour de commande aux sociétés et multinationales, aux investisseurs et des cabinets de consultance étrangers. Tel est le système, fermé sur lui-même autour des surprofits de groupes privés étrangers. L’argent retourne à ceux qui l’ont donné avec bénéfices et intérêts. Tel un serpent qui mord sa propre queue.
Le financement national de la recherche s’impose alors comme un instrument de souveraineté absolu à laquelle l’Etat souverain ne peut déroger au risque certain de perpétuer la dépendance structurelle. Il doit marquer la rupture nécessaire dans la production des sciences en dotant les instituts et centres de recherche de moyens financiers et matériels accrus pour former la masse critique indispensable à un développement scientifique d’envergure. En effet, les résultats scientifiques doivent servir à l’élaboration de politiques publiques pertinentes et vigoureuses dont la réussite bénéficie à toute la communauté nationale et consolide le renouveau collectif.
Les défis conceptuels de la transition
Les grands défis conceptuels de la transition historique de nos sociétés se heurte à l’emprise de l’universalisme occidental faisant subir à nos universités africaines et académies les méthodes et approches de l’eurocentrisme selon Boubacar Ly. (1989). [1] Il est indispensable dès lors de relever ces défis pour analyser les dynamiques et élaborer des stratégies d’anticipation sur les évolutions et les changements. Face au monopole et l’hégémonie de production, de diffusion et d’évaluation des savoirs par le monde occidental, l’urgence de l’autonomie conceptuelle des Africains et de la reconstruction identitaire exige en effet de « problématiser le choix de représentation du passé qui est celui de la sélection des futurs » souligne avec pertinence Mamadou Diouf (2000 :337).[2] Cela présuppose l’approche pluridisciplinaire, « la conjonction de méthodes d’inspirations théoriques et de sources documentaires d’origines disciplinaires variées » (Copans 1990 : 143 )[3]permettant de comprendre les transformations sociales et culturelles en termes de dynamique de la totalité et non de fragments. Ainsi le cloisonnement étanche entre les sciences sociales et les sciences de la nature doit être revu dans la problématique d’une approche holistique et totalisante des objets, réalités et processus. Les technologies numériques, et certaines possibilités ouvertes par les nouveaux progrès dans le domaine de l’intelligence, doivent affiner les analyses prospectives et la prévision stratégique.
La construction de la modernité africaine est notre destin inexorable ; elle passe nécessairement par l’autonomie conceptuelle et la souveraineté politique du continent. Cette modernité exige le renforcement des communautés scientifiques africaines dans tous les domaines et disciplines. Celles-ci doivent avoir la capacité d’élaborer les outils conceptuels nécessaires à l’analyse et à la compréhension renouvelées des situations complexes de transition. La sécurisation de la souveraineté acquise contre l’impérialisme qui ne laissera jamais tomber, le maintien vigilant de l’unité et de la cohésion sociale dans chaque pays, la construction d’une armature politique panafricaine de solidarité, le relèvement sensible du niveau de vie des masses, sont les premiers défis de la transition.
Comprendre la complexité
Les sciences sociales sont en effet un enjeu de taille car elles permettent de comprendre la complexité du monde actuel et les transformations en cours sur le continent africain. Elles donnent un éclairage indispensable sur l’environnement, les rapports sociaux, les pratiques sociales et culturelles, l’état des besoins Elles renseignent également sur les paramètres des tensions qui se développent dans la formation sociale à diverses échelles et ouvrent les voies politiques consensuelles de les résorber. C’est pourquoi les sciences sociales doivent dans leur unité globale et critique et leur renouvellement constant, constituer le noyau de connaissance politique de l’État et non la dépendance conceptuelle structurelle à l’égard des idéologues et stratèges de l’Occident.
Les sciences sociales doivent animer le changement social en Afrique en indiquant les tendances, les contours et leur opérationnalité. Toute l’histoire du développement économique et social, toute l’expérience de la construction de la modernité dans les sociétés avancées du monde, montrent le rôle capital joué par les sciences sociales dans toutes les innovations, dans la lutte idéologique pour l’éveil intellectuel des groupes dominés, dans les progrès politiques et les acquis sociaux pour les masses. Elles ont contribué de manière décisive à produire des savoirs pertinents sur lesquels les États, les industriels, les institutions, les communautés, les personnalités et leaders ont fondé leurs politiques, leurs programmes et leurs stratégies d’action et d’intervention ainsi que l’évaluation de celles-ci.
Les dynamiques de changement
L’expansion du capitalisme libéral produit partout dans le monde actuel de multiples déséquilibres et transformations des sociétés. Ainsi des mutations économiques, sociales et culturelles subséquentes, souvent rapides ou brutales, ont cours touchant les rapports entre l’État et la société, les rapports de classe, les relations de genre, de génération, d’ethnies et de régions, les questions écologiques, éthiques et morales. L’environnement de la pauvreté, la précarité existentielle et l’insécurité travaillent les individus et les communautés qui s’engagent alors dans la recherche de solutions échappatoires inédites et multiformes de résistance et de survie. La migration clandestine massive des jeunes en constitue une actualité bouleversante.
Tous ces processus sont rendus d’autant plus complexes et enchevêtrés qu’ils s’accomplissent à l’intérieur de mouvements incessants de décompositions et de recompositions sociologiques, démographiques et culturelles, à l’échelle urbaine et rurale. Une diversité d’acteurs émerge à la recherche d’identités plurielles, parfois contradictoires, développant des stratégies multiformes, réactivant formes sociales et survivances anciennes afin de s’approprier les nouvelles opportunités.
Des reclassements sociaux s’opèrent, se développent aussi des phénomènes de déclassement et de marginalisation sociale, lit de la violence dans ses formes réelles ou symboliques et expiatoires. L’ensemble de ces phénomènes liés les uns les autres montrent, si on en fait la projection sur les décennies à venir, une tendance lourde porteuse de crise et de bouleversements, si les révolutions en cours n’anticipent leur résorption. Au niveau politique central, dirigeants au pouvoir, élites, catégories dominantes et clientèles s’activent pour se repositionner dans le système et pérenniser le statut quo à leur profit. C’est ainsi d’ailleurs que le bloc hégémonique d’Etat au pouvoir, avec le soutien de ses segments et réseaux clientélistes, instaure la violence comme mode de gestion politique, face aux luttes démocratiques, citoyennes et à la résistance populaire.
Il est établi que la tendance de culminer à un régime de dictature est caractéristique du capitalisme impérialiste, lorsque la crise économique et la perte de légitimité atteignent le seuil critique de rupture. Ce phénomène de mutation politique a été douloureusement vécu par le peuple sénégalais sous le régime défait du président Macky Sall au sein duquel une mafia politique ethniciste a pris en otage la République, instaurant une culture de la corruption massive et de manipulations, généralisant à grande échelle la spoliation des ressources nationales, pratiquant maltraitance, tortures et tueries sur l’opposition et les masses. L’exercice de la violence d’Etat, de la répression policière et des crimes de sang, ont entrainé des troubles psychologiques et des pathologies auprès des victimes et des familles. Face au pouvoir répressif, les jeunes, les femmes et les masses ont cependant organisé la résistance en créant sur tous les terrains de la confrontation, des formes inédites de luttes profondément inspirées de la culture et des traditions. L’incroyable richesse des créations dans la communication déployée dans les réseaux sociaux au rythme des luttes, mais surtout l’immense phénomène de la « Sonkorisation » en sont des illustrations exemplaires.
Tous ces changements et inédits de la lutte populaire de résistance pour la souveraineté du pays et une voie endogène du développement, sont un champ d’études à approfondir pour connaitre la structure et les transformations du néocolonialisme, confronté à sa remise en cause radicale. Il faut dans ce sens des études à faire, prendre en considération une reconfiguration de l’espace politico-intellectuel du pays avec la montée en puissance des élites intellectuelles traditionnelles et religieux dont les analyses dans les débats de portée stratégique, ont été des contributions de grande valeur. Le plus remarquable est le phénoménal leadership du président du Pastef, Ousmane Sonko. Il constitue sans doute un sujet d’étude pour comprendre les racines socio-anthropologiques, les sources culturelles et spirituelles inspiratrices de cette révolution, de même les formes politiques tactiques inédites déployées pour triompher du régime du président Macky Sall. Il restera des études comparatives de toutes ces expériences de subversion de l’ordre néocolonial dans la région commune du Sahel et dans toutes les autres régions du continent. Il est nécessaire en effet pour tous les avant-gardes révolutionnaires et patriotiques sur le continent, d’accumuler une somme de connaissances relativement complètes sur le basculement historique en cours de l’Afrique vers son destin libre. C’est la condition pour établir les fondements de programmes stratégiques communs, soutenus par une puissante coordination politique des luttes sur le continent et dans la Diaspora.
S’appuyer sur les données des recherches
La gouvernance pour la souveraineté politique et le développement économique endogène de l’Afrique, doit s’approprier l’imagination sociologique,[4] s’appuyer sur la recherche sociale et s’imprégner des connaissances produites sur les hommes, les cultures, les milieux, les relations, les vécus et aspirations afin d’avoir une meilleure compréhension des dynamiques et tendances qui s’affirment. Les sciences sociales prises ainsi dans une approche pluridisciplinaire, ont un rôle de régulation et d’orientation dans l’application et l’évaluation des politiques sociales de l’État souverain, des pouvoirs municipaux, des organisations et institutions de la société civile. L’État souverain et tous les secteurs de production et d’échanges doivent ainsi accroitre leurs propres capacités d’anticipation, de suivi et de traitement articulé des problèmes à l’échelle locale et nationale, régionale et continentale.
Partenariat, cohésion et synergie
La politique doit être le renforcement des institutions et réseaux de recherche régionaux et panafricains, la mobilité des chercheurs-enseignants, des systèmes d’évaluation de très haut niveau, les publications scientifiques et de vulgarisation, mais aussi de promotion et de distinction honorifique de nos scientifiques et savants. Une attention particulière doit être accordée aux jeunes générations de chercheurs et enseignants pour la constitution d’une masse critique capable de prendre en charge les nouveaux paradigmes et de traiter les défis méthodologiques et thématiques. La génération précédente encore disponible pour l’enseignement et la formation à la recherche ne devrait pas être écartée par une mise à la retraite pour des raisons budgétaires, compte tenu des énormes besoins d’encadrement des étudiants. Une telle conception bureaucratique de tradition administrative coloniale étroite, nous semble désastreuse pour la continuité, le renouvellement et la performance dans nos universités et centres de recherche. Elle rompt d’ailleurs avec nos traditions africaines selon lesquels les jeunes apprennent des anciens qui eux, ont cheminé le plus longtemps avec Dieu. Les grandes universités les plus prestigieuses des pays développés du monde gardent toujours quant à elles, leurs vieux savants en activité pour encadrer des jeunes équipes hyper-inventives et performantes, assurant ainsi leur suprématie scientifique et d’innovation sur le reste du monde, dont précisément l’Afrique.
L’exploitation des résultats de la recherche sociale et leur valorisation servent à renforcer la vision politique stratégique de l’Etat souverain, appuyer les politiques publiques et la performance des entreprises privées nationales. La protection des inventions en brevets et du droit de propriété doit être assurée pour les intérêts des chercheurs, de l’État souverain et des institutions. L’objectif est de fonder les bases solides d’une culture scientifique partagée en mettant en place des infrastructures de publication, de traduction pour la vulgarisation dans les langues africaines les connaissances scientifiques au profit de la jeunesse, des femmes, des travailleurs, des associations et communautés de base. Les retombées en seront la rénovation certaine de la pensée sociale, le développement intellectuel supérieur et l’éveil de conscience des masses africaines. Une telle synergie par la mise en commun des moyens et le partage des résultats dans tous les secteurs, doit s’adosser sur une intégration des recherches aux niveaux régional et continental. Nkrumah[5] soulignait : « l’unité politique du continent est la condition du développement rapide non seulement de chaque pays, mais de tous les pays ». L’Afrique doit donc redevenir un foyer continental de rayonnement scientifique et d’innovation technologique digne de son héritage pharaonique. C’est l’une des grandes taches fécondes de la révolution africaine en marche.
[1] Boubacar Ly. (1989). Problèmes épistémologiques et méthodologiques des Sciences sociales en Afrique. Dakar : éd. UNESCO/CODESRIA.
[2] Mamadou Diouf (2000). Des historiens et des histoires, pourquoi faire ? L’histoire africaine entre l’État et les communautés. Canada : ICAS/RCA 34 :2.200, p.337.
[4] Charles W. Mills. (1959). L’imagination sociologique. Londres: Oxford University Press.
[5] Kwame Nkrumah (1964). L’Afrique doit s’unir. Paris, Présence Africaine.
UASZ, LES ÉTUDIANTS EN GRÈVE DE 96H
Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont entamé une grève de 96 heures à partir de ce lundi, paralysant les voies d’accès à l’établissement. Ils exigent la finalisation des nombreux chantiers en cours.
Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont entamé une grève de 96 heures à partir de ce lundi, paralysant les voies d’accès à l’établissement. Leur revendication principale porte sur l’équipement et la finalisation des nombreux chantiers en cours, dont certains sont en attente depuis près d’une décennie.
Parmi les doléances des grévistes figurent la livraison du pavillon des mille lits, l’achèvement du nouveau bloc médical, et la finalisation du restaurant de 750 places. Ces infrastructures, cruciales pour améliorer les conditions de vie et d’étude sur le campus, sont en suspens depuis 2015, une situation jugée inacceptable par les étudiants.
Serigne Saliou Mbaye, coordonnateur des étudiants de l’UASZ, a exprimé la frustration des étudiants : « Nous sommes sortis ce matin pour manifester notre mécontentement face à une situation anormale à l’université Assane Seck de Ziguinchor. Nous pensons que l’UASZ devrait être parmi les priorités du ministère de l’Enseignement supérieur (MESRI).
« Les chantiers sont là, inachevés depuis 2015. Dans le domaine pédagogique, il y a le chantier PG Sud, il ne reste que la livraison, tout le matériel est déjà sur place. Pendant ce temps, les étudiants sont là, à chercher des salles pour faire des cours », a-t-il ajouté.
Les étudiants de l’UASZ dénoncent l’inaction et la lenteur des autorités face à ces retards qui entravent leur parcours académique. Ils interpellent directement le ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Abdourahmane Diouf, actuellement en tournée dans les universités du pays, pour qu’il prenne conscience des priorités urgentes de l’UASZ. Selon eux, il est impératif que le ministère accorde une attention particulière à leur université pour résoudre ces problèmes persistants.
LES PRECISIONS DE MOUSTAPHA GUIRASSY À PROPOS DES CORRECTION DES COPIES DES EXAMENS
L’allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record est loin d’être une stigmatisation du comportement de ces enseignants, indique Mamadou Moustapha Mamba Guirassy, Ministre de l’Éducation nationale.
L’allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record est loin d’être une stigmatisation du comportement de ces enseignants, indique Mamadou Moustapha Mamba Guirassy, Ministre de l’Éducation nationale. Dans un communiqué transmis, il déclare : « je ne faisais que partager par empathie un message d’un enseignant relatant un épisode de sa vie de correcteur qu’il avait par la suite beaucoup regretté. Et par honnêteté intellectuelle et pour son respect pour l’élève et l’école, il avait jugé opportun de partager ce message avec le ministre de l’éducation que je suis », explique-t-il.
Il déplorait dans ce message la charge excessive de correction de copies dans des délais extrêmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, il ne pouvait dès lors garantir la rigueur, l’équité, la justice et l’impartialité dans l’exécution de la tâche de correcteur. Il craignait fort d’avoir ainsi causé du tort à certains élèves indépendamment de sa volonté.
« Pour ma part, poursuit-il, je n’ai aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice du métier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour être du secteur, j’ai plusieurs fois eu la preuve que les enseignants dans leur écrasante majorité remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants travaillent dans des conditions difficiles et s’acquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles. C’est justement pour faire le plaidoyer de ces agents de l’ombre, que j’ai évoqué dans une haute instance telle que celle du conseil interministériel présidée par le PM, cet exemple donné par un enseignant lui-même et relatant les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies énorme en peu de temps. Cela signifie tout simplement pour le ministre que je suis, que le déficit criard d’enseignants pourrait expliquer cette situation ».
Par conséquent, soutient le ministre, il ne s’agit pas d’une stigmatisation mais plutôt d’une plaidoirie pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. « Une mauvaise interprétation a donc amené certains à considérer que les enseignants sont responsables de cet état de fait. Mais mon rôle est de corriger en améliorant leurs conditions de travail qui passe par l’augmentation du nombre d’enseignants et de correcteurs aux examens. La justice et l’équité passent aussi par cette amélioration des conditions de travail.
Si nous voulons changer le système, aucun sujet ne doit être tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser », précise Moustapha Guirassy. Avant de conclure : « Chers enseignants vous êtes au cœur de l’école et de sa transformation. Je suis avec vous. Nous sommes ensemble ».
LA REGULARISATION DES ELEVES SANS ACTES D'ETAT CIVIL
Par lettre circulaire datée du 24 mai 2024, le Ministre de l’Urbanisme, Moussa Bala Fofana, a instruit les maires et gouverneurs de région à délivrer des certificats de non inscription aux élèves non déclarés à l'état civil.
Par lettre circulaire datée du 24 mai 2024, le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires du Sénégal, Moussa Bala Fofana, a instruit les maires et gouverneurs de région à délivrer des certificats de non inscription aux élèves non déclarés à l’état civil, notamment ceux des classes de CM2 et de Terminale, comme identifié par l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de leur ressort. Pendant ce temps l'Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal (ISTCTS) en mouvement d'humeur depuis plus de 2 ans a décrété de nouveau une semaine de grève à partir de ce lundi 27 Mai courant.
Cette instruction du ministre Moussa Balla Fofana fait suite à la directive du Premier Ministre Ousmane Sonko prise lors du Conseil interministériel du 18 mai 2024 sur la préparation des examens et concours de l’année scolaire 2023-2024 portant régularisation des élèves non déclarés à l’état civil.
En application à cette décision, le Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales, et de l’Aménagement des Territoires du Sénégal, Moussa Balla Fofana, « invite les autorités locales à contribuer à la mise e œuvre en procédant à la délivrance des certificats de non inscription aux élèves concernés, notamment ceux des classes de CM2 et de Terminale, comme identifié par l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de votre ressort », souligne une lettre circulaire datée du 24 mai 2024.
A cet effet, le ministère « les appuiera en registres de naissance pour faciliter la transcription des jugements d’autorisation d’inscription ultérieurement délivrés par les juridictions compétentes ». Enfin, « les autorités locales sont appelées à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement de ce processus crucial », conclut la source. Pendant ce temps l'Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal poursuit son mouvement d'humeur qui dure depuis plusieurs mois.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son 18e Plan d'actions, il a décrété 120 heures de grève à partir de ce lundi 27 Mai 2024 jusqu'au vendredi 31 Mai sur l'étendue du territoire national, souligne un communiqué. En outre, une conférence de presse est annoncée pour jeudi prochain à la Direction de l’aménagement urbain (Dau). La marche nationale initialement prévue le mardi 28 Mai a été reportée à une date ultérieure. Toutefois, elle annonce une conférence de presse.
SI NOUS VOULONS CHANGER LE SYSTEME, AUCUN SUJET NE DOIT ETRE TABOU
Le ministre de l’éducation nationale, Moustapha Guirassy, a fait face à la clameur des enseignants qui ne l’ont pas raté suite à ses propos polémiques au sujet des corrections de copies des examens du bac.
Le ministre de l’éducation nationale a fait face à la clameur des enseignants qui ne l’ont pas raté suite à ses propos polémiques au sujet des corrections de copies des examens du bac. Faisant des précisions hier, Moustapha Guirassy a indiqué à ses détracteurs que s’ils veulent changer le système, aucun sujet ne doit être tabou.
«Le faible taux de réussite au BAC est dû en partie à la correction à la loterie que certains professeurs font à cause du manque de temps.» Ces propos du ministre de l’Education nationale ont créé une vive polémique dans le pays. Ils ont créé une levée de boucliers chez les enseignants qui n’ont pas raté le nouveau ministre de l’Education.
Mais Mamadou Moustapha Mamba Guirassy n’a pas attendu longtemps pour revenir sur ses propos et faire des précisions. Selon lui, l'allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d'élèves en temps record est loin d'être une stigmatisation du comportement de ces enseignants. “Je ne faisais que partager par empathie un message d’un enseignant relatant un épisode de sa vie de correcteur qu’il avait par la suite beaucoup regretté”, a-t-il fait savoir. Et par honnêteté intellectuelle, préciset-il, et pour son respect pour l’élève et l’école, l'enseignant avait jugé opportun de partager ce message avec lui.
Rapportant son discours, Monsieur Guirassy affirme que l’enseignant déplorait dans ce message la charge excessive de correction de copies dans des délais extrêmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, laisse-t-il entendre, l’enseignant disait ne pas pouvoir dès lors garantir la rigueur, l’équité, la justice et l’impartialité dans l’exécution de la tâche de correcteur. Et qu’il craignait fort d’avoir ainsi causé du tort à certains élèves indépendamment de sa volonté.
Monsieur Guirassy estime cependant n’avoir aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice du métier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour être du secteur, il indique avoir eu plusieurs fois la preuve que les enseignants dans leur écrasante majorité remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants, souligne-t-il, travaillent dans des conditions difficiles et s’acquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles
C'est justement, ajoute le ministre de l’Education, pour faire le plaidoyer de ces agents de l'ombre, qu’il a évoqué dans une haute instance telle que celle du Conseil interministériel présidée par le PM, “cet exemple donné par un enseignant lui-même et relatant les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies énorme en peu de temps”. Cela signifie tout simplement pour le ministre que le déficit criard d’enseignants pourrait expliquer cette situation.
Par conséquent, Moustapha Guirassy soutient qu’il ne s'agit pas d'une stigmatisation, mais plutôt d'une plaidoirie pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. “Une mauvaise interprétation a donc amené certains à considérer que les enseignants sont responsables de cet état de fait”, a-t-il renchéri.
Par ailleurs, il dit être conscient que son rôle est de corriger le problème relevé en améliorant les conditions de travail des enseignants. Sa conviction, cela passe par l'augmentation du nombre d'enseignants et de correcteurs aux examens. A l’en croire, la justice et l'équité passent aussi par cette amélioration des conditions de travail. “Si nous voulons changer le système, aucun sujet ne doit être tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser”, a-t-il fait savoir.