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26 novembre 2024
Éducation
BOURSES D'ÉTUDES, DES RÉPONSES SERONT TROUVÉES BIENTÔT, PROMET ABDOURAHMANE DIOUF
‘’C’est difficile en ce moment de dire qu’on a la solution, mais on est en train d’écouter les acteurs, notamment les recteurs, les enseignants’’, a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Dakar, 16 avr (APS) – Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation travaillera avec la Direction des bourses à trouver des réponses à la question de l’attribution des bourses et de leur paiement aux ayants droit, a appris l’APS de source officielle.
‘’Ce qu’on doit comprendre, c’est que le ministère et la Direction des bourses sont totalement dévoués à cette cause, parce que conscients des problèmes sont soulevés au niveau des bourses d’étudiants, et nous pensons avoir les réponses très bientôt’’, a souligné Abdourahmane Diouf, mardi, après une visite à la Direction des bourses.
Accompagnés du secrétaire général du MESRI, du directeur général de l’enseignement supérieur et de quelques proches collaborateurs, il a visité chaque bureau de la direction des Bourses et discuté avec les agents.
‘’C’est difficile en ce moment de dire qu’on a la solution, mais on est en train d’écouter les acteurs, notamment les recteurs, les enseignants’’, a -t-il expliqué.
Il dit attacher, depuis sa prise de fonction à la tête de ce ministère, ”beaucoup d’importance aux visites de terrain”. “J’ai vu beaucoup de rapports, mais je trouve qu’il était important de se déplacer pour écouter les acteurs et s’enquérir des conditions de travail’’, a-t-il indiqué.
Le nouveau ministre considère que ‘’la question des bourses aura une importance particulière dans la gestion du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation’’. ‘’Les étudiants peuvent revendiquer leurs bourses de façon légitime, mais nous savons tous qu’il y a des goulots d’étranglement qui font qu’il y a des retards’’, a expliqué le ministre.
Il estime que le réajustement de l’année académique, qui connaît des chevauchements depuis quelques années, devrait permettre ‘’de régler un peu le retard des bourses des étudiants’’.
‘’Nous sommes en tournée pour rencontrer tous les acteurs, et c’est à la fin de cette tournée que nous pourrons annoncer éventuellement des mesures’’, a- t-il déclaré.
Le directeur des bourses, Khalifa Gaye, estime que son service ”est le poumon de l’enseignement supérieur”, soulignant travailler d’”arrache-pied pour que les bourses soient payées à temps et dans les meilleurs délais’’.
‘’Soyez rassurés. Quand vous constatez que, depuis votre installation, vous êtes interpellés sur le retard des bourses, vous n’êtes pas responsable au même titre que la direction des bourses, mais cela dépendait d’autres paramètres que nous ne maîtrisons pas’’, a-t-il ajouté à l’endroit du ministre. Il informe que la situation a été décantée par le Trésor public et le paiement a démarré en début de semaine.
Il s’est appesanti sur les modalités d’attribution des bourses, le processus de leur paiement ainsi que sur les difficultés, notamment le chevauchement des années académiques, le retard dans les inscriptions et réinscriptions avec comme conséquences un travail en continu et le problème de la soutenabilité du budget.
Il a insisté sur les difficultés, relevant le paradoxe lié au fait que la Direction des bourses a été créée pour une seule université avec un organigramme demeuré en l’état malgré l’élargissement de la carte universitaire avec huit nouvelles établissements. Il a aussi évoqué le cas particulier de l’université Cheikh Amidou Kane qui a au moins un espace numérique par région, sans compter les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP)
Structure rattachée au cabinet du ministre, la Direction des bourses s’occupe des allocations, aides, subventions et indemnités tant au niveau national qu’à l’étranger.
Elle est le premier service extérieur au ministère basé à Diamniadio à recevoir la visite du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
LES ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES HAUSSENT LE TON ET INTERPELLENT LES NOUVELLES AUTORITES...
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire.
L’adage selon lequel «A travail et responsabilités égaux, salaire égal» n’est pas une réalité dans le secteur de l’enseignement au Sénégal. En effet, il existe dans ce secteur une discrimination aussi vieille que manifeste dans le traitement salarial dont sont victimes les décisionnaires. C’est pourquoi ces décisionnaires élèvent la voix pour inviter les nouvelles autorités à régler définitivement ce qu’ils estiment être une « injustice ».
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire. Durant cette rencontre avec la presse, les Enseignants Décisionnaires, par la voix de leurs responsables, ont d’abord procédé à un rappel des faits à travers une lettre qu’ils avaient adressée au président de la République sortant. Dans cette correspondance où ils l’avaient invité à trouver une solution définitive à leur situation, ils ont tenu d’abord à revenir sur les faits qui remontent à l’avènement du Président Léopold Sédar Senghor. En effet, c’est depuis cette période que les autorités ont instauré deux types d’enseignants à savoir les titulaires et les décisionnaires. Ces derniers, victimes de Lois, Décrets, Circulaires caduques et inadaptés vivent aussi bien en activité qu’à la retraite une injustice sans commune mesure. Rappelant qu’un décret traitant de leur sort est sur la table du président de la République sortant, selon son ministre de la Fonction publique, ils précisent qu’une question de rétroactivité se pose car le dit décret n’a pas pris en compte les enseignants encore en activité. C’est pourquoi, précisent-ils, la révision «objet du décret» doit prendre en compte tous les enseignants décisionnaires pour corriger ce qu’ils qualifient d’ « iniquité chronique ». A cet effet, ils ont sollicité «la bonne foi et la volonté politique» du tout nouveau chef de l’état quant à la résolution totale de cette question en abrogeant et faisant abroger loi, décret et circulaires déjà obsolètes. D’après eux, la solution finale de cette « injustice » passe impérativement par le relèvement des pensions et le recouvrement des droits à l’imputation budgétaire des décisionnaires déjà à la retraite puis par l’éradication du Statut déjà en voix de disparition.
Une série d’injustices à corriger...
Au cours de leur point de presse, les enseignants décisionnaires ont expliqué clairement la discrimination dont ilsfont l’objet. Pour eux, il est inconcevable qu’au moment de son reclassement dans le corps des instituteurs, l’enseignant dit décisionnaire ne bénéficie que de 40% de son ancienneté alors pourtant qu’il faisait exactement le même travail que son collègue titulaire. L’autre « injustice » dénoncée par les enseignants décisionnaires réside dans le fait que l’IAD (Instituteur Adjoint Décisionnaire) et son collègue IA (Instituteur Adjoint) qui ont accédé au métier avec le même diplôme se voient discriminés. Ce, parce que le Décisionnaire victime de l’âge plafond (plus de 35 ans) avant d’obtenir son diplôme professionnel perd toute son ancienneté lors de son reclassement. Alors il recommence à zéro (0) même après avoir fait plus de 20 ans de carrière durant lesquels il a pourtant formé des centaines de futurs cadres et en cadré de dizaines de jeunes enseignants lors des Cellules Pédagogiques. Pire, durant les années de volontariat et de contractualisation, les salaires que me décisionnaire touchait étaient loin de la norme. Et lors de la validation de ces années, juste 2/3 sont pris en compte et le 1/3 ignoré. Autrement dit pour 18 ans de carrière, les six (6), équivalant à trois avancements, sont perdus. Ce qui a comme conséquences pour beaucoup d’entre eux qu’ils ne plafonnent pas avant la retraite. Selon les ID qui faisaient face à la presse mercredi, le cas de leurs collègues retraités serait plus douloureux encore. Pour cause, ces derniers ne jouiraient d’aucun autre avantage surtout s’agissant de l’Imputation budgétaire. D’où leur interrogation : comment peut-on au Sénégal, pays de la Teranga, appliquer un tel sort à des compatriotes ? D’autant plus que, bien avant 2020, les alertes lancées au gouvernement pour apporter des corrections à ces « injustices » ne rencontraient qu’un semblant de bonne volonté de la part de l’état. Lequel passait son temps à faire du dilatoire, se désolent les décisionnaires.
Les nouvelles autorités interpellées...
Selon le Collectif des Enseignants Décisionnaires, le statut des décisionnaires serait en voie de disparition en ce sens que l’état ne recrute plus au delà de trente ans. Ils estiment que la question de la rétroactivité doit impérativement prendre en compte ceux qui sont déjà à la retraite dès l’instant que les enseignants en activité n’ont pas atteint la limite de souffrance. Mais constatent-ils, il y a une mauvaise volonté de l’état avec la complicité de certains syndicats qui ont rendu les choses compliquées. Malgré tout «nous pensons qu’avec les nouvelles autorités une issue heureuse à nos problèmes sera bientôt trouvée» ajoutent-ils. Ce, d’autant plus que selon le dernier décompte du Ministère de la Fonction Publique, l’effectif actuel des décisionnaires tourne autour de 9.000. Ce qui, d’après eux, ne constitue pas grand chose comparé au nombre total des enseignants. Par conséquent, estiment-ils, leurs problèmes devraient être faciles à régler surtout que «nous avons un pays qui dispose de moyens pour le faire».
DES CLASSES INCLUSIVES POUR LES ÉLÈVES SOURDS ET MALENTENDANTS AU SÉNÉGAL
Dans quelques établissements scolaires du Sénégal, on teste avec succès de nouvelles classes mixtes accueillant élèves sourds et entendants. Une innovation porteuse d'espoir pour la scolarisation de tous
(SenePlus)- Dans certaines classes du Sénégal, les élèves sourds et malentendants étudient désormais aux côtés des autres. C'est le cas à l'école Apix Guinaw Rails Sud, dans la banlieue de Dakar, où Mouhamed Sall suit sa scolarité avec le soutien d'une assistance. Lors d'un cours observé par l'agence Associated Press, ce dernier s'est avancé au tableau noir et a posé rapidement une question en langage des signes à l'assistante. Il a ensuite résolu l'exercice, sous les applaudissements silencieux de ses camarades qui agitaient leurs mains en signe d'appréciation.
Certains élèves de la classe se sont familiarisés avec la langue des signes ces derniers mois pour communiquer avec Mouhamed Sall, qu'ils connaissaient déjà de l'école primaire. "On a appris le langage des signes car on est amis depuis longtemps, ça a été facile", témoigne l'un d'eux, Salane Senghor. Les nouveaux camarades sont curieux et regardent souvent vers l'assistante pour comprendre ce que dit Mouhamed Sall.
Pourtant, l'inclusion scolaire des enfants handicapés reste un défi au Sénégal. Selon l'UNICEF, 60% d'entre eux ne vont pas à l'école, faute notamment de données statistiques fiables. Le pays manque en effet d'une stratégie nationale en la matière, malgré quelques initiatives pionnières comme celle de l'école Apix, soutenue depuis l'an dernier par l'ONG Humanité & Inclusion. Celle-ci finance le recrutement d'assistances maîtrisant la langue des signes dans quatre établissements scolaires pilotes.
"Nous voulons des progrès du gouvernement pour garantir à chaque enfant, quelles que soient ses capacités, l'accès à l'éducation", souligne Sara Poehlman de l'UNICEF. Car dans une région où les frais scolaires pèsent lourd, le programme permet à Mouhamed Sall de suivre sa scolarité gratuitement, après que sa mère a longtemps payé des activités spécialisées coûteuses.
Des initiatives volontaristes émergent pourtant, comme les récentes formations électorales en langue des signes ou le succès de l'équipe nationale sourde de football. Mais la route est encore longue pour une véritable inclusion. Les difficultés persistent pour les familles éloignées des établissements pilotes. Et le niveau élevé en langue des signes des élèves sourds pose problème aux enseignants peu formés.
Pour Jandira Monteiro d'Humanité & Inclusion, une collaboration renforcée entre les ministères de la Santé et de l'Éducation est nécessaire. Afin que chaque enfant puisse, comme Mouhamed Sall, développer pleinement ses talents à l'école, au sein d'une société solidaire.
ABDOUL AZIZ WANE, PARCOURS D’UN BRILLANT ESPRIT
Premier africain à avoir été admis à la prestigieuse École centrale de Paris, Abdoul Aziz Wane a été choisi le 21 mars dernier par le Président Macky Sall comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel. - Parcours d’un brillantissime ingénie
Il est des hommes qui ont marqué d’une pierre blanche leur existence. Pour ces raisons, ils ne doivent pas tomber dans l’oubli. En baptisant du nom du regretté Abdoul Aziz Wane, le Lycée scientifique d’excellence de Diourbel, l’ancien président de la République a voulu donner en exemple aux pensionnaires de cet établissement un modèle de patriotisme, un brillant esprit qui hélas a rejoint très tôt l’au-delà. Parcours d’un brillantissime ingénieur.
Premier africain à avoir été admis à la prestigieuse École centrale de Paris, Abdoul Aziz Wane a été choisi le 21 mars dernier par le Président Macky Sall comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel. Il est né en 1928 à Kanel, Cheflieu du Canton du Damnga, à 30 km de Matam. Fils de Yaya Ibra Abdoul Wane et de Marième Thierno Mollé Ly, Abdoul Aziz Wane se classait toujours premier et passait pour l’un des meilleurs élèves des lycées du Sénégal. Le 30 juin 1946, il passe la première partie du Baccalauréat Série A avec la mention Très Bien. Au vu de ce résultat, les colons décident de l’envoyer en France pour préparer la deuxième partie du Baccalauréat. Il est ainsi boursier au Lycée Amyot de Melun. Il décide de changer de série et s’inscrit en Mathématiques élémentaires. Le 10 juillet 1947, il obtient le baccalauréat complet avec la mention Très bien. Son cursus scolaire hors norme lui a permis de se présenter aux concours d’entrée aux classes préparatoires. Il est admis au Lycée Saint-Louis de Paris et y séjourna 3 années consacrées aux mathématiques spéciales et appliquées. A la rentrée de 1948-1949, alors qu’il était en maths spéciales, il prépare la 2ème partie du Bac Philo pour garnir sa collection de diplômes. Il eut donc 2 bacs complets. Abdoul Aziz Wane se présente ensuite et avec succès au Concours des mines (Ecole nationale supérieure des mines, d’aéronautique, du génie maritime), au concours d’admission à l’Ecole supérieure de chimie de Nancy, et au Concours d’entrée à l’Ecole centrale des arts et manufactures de Paris. 1er étudiant africain à avoir brillamment intégré ce prestigieux établissement, dont les postulants sont admis par voie de concours très sélectifs, Abdoul Aziz Wane y fait son entrée en novembre 1951 en se classant 25ème sur 210 admis, dont presque tous des Français issus des meilleurs lycées de France. Abdoul Aziz Wane fait une année de spécialisation en Angleterre et en 1956, il est recruté par la Caisse centrale de la France d’Outre-mer, organisme monétaire français chargé à l’époque (entre 1941 et 1959) de l’émission monétaire dans les colonies françaises.
Cheikh Hamidou Kane raconte le tragique accident de Wane
Wane est ensuite muté au Sénégal. Par décision du 13 juillet 1957, il intègre l’équipe de Mamadou Dia, Vice-président du Conseil du Gouvernement, en tant que chef de cabinet. Suite à sa prise de position par rapport au référendum du 28 septembre 1958 (il opta et fit campagne pour le «NON»), il est limogé et affecté comme Conseiller technique du Directeur général de la Régie des chemins de fer du Sénégal (Rcfs). Vers la fin de l’année 1958, Abdoul Aziz Wane devient Directeur de l’Industrie et de l’artisanat. Il décède le 1er mai 1963 dans un tragique accident de la circulation, à la sortie de Dagana, à 36 ans. Dans un hommage qui lui avait été rendu, le Président Senghor écrivait que «le Sénégal venait de perdre un de ses plus grands serviteurs». Un bel hommage à Abdoul Aziz Wane dans le second roman de Cheikh Hamidou Kane «Les gardiens du temple», Wane y apparaît sous le nom «Abdourahim Ly». Il écrit : «Après avoir défrayé la chronique du lycée Gallieni en s’adjugeant tous les premiers prix, classe après classe, et les baccalauréats avec la mention ‘’Très Bien’’, il avait été envoyé à Paris, au lycée Saint- Louis. Un matin, alors qu’il se rendait de Tamarine au pays des Diallobé où il passait la fête de Tabaski comme chaque année avec ses parents, sa voiture avait fait un tonneau sur la ‘’piste de latérite et lui avait brisé la nuque’’».
Sa passion profonde et son amour pour sa terre natale
Un hommage lui sera rendu dans la revue Arts et manufactures, 1964, mai, Vol 142, p.26 en ces termes : «Héritier des apports d’une double civilisation, il devait à la tradition orale autant qu’au savoir livresque. L’assurance où s’entremêlaient le raisonnement ordonné et méthodique de l’ingénieur qualifié et l’intuitive préhension des choses et des êtres que possèdent parfois ceux qui ont vécu en toute sérénité, loin des foules et des charges quotidiennes, était un de ses atouts maîtres qui conduisait inévitablement son interlocuteur à comprendre aisément sa passion profonde et son amour pour sa terre natale. Sorti de l'Ecole Centrale en 1954 après de brillantes études secondaires (baccalauréat mention "très bien") effectuées à Dakar, Wane avait pris tout de suite une part importante dans la vie économique et politique de son Pays. Dès son retour sur le sol africain, sans prendre le recul que certains s'imposent dans l'action, mais sans doute poussé par la pression des données locales et le désir d'appliquer et réaliser vite l'essentiel de sa mission technique et sociale, Wane avait créé et dirigé la Société africaine pour le développement des industries alimentaires (Sadia). Poursuivant son ascension, il fut ensuite Chargé de mission à la Caisse Centrale de la France d’Outre-Mer, Attaché au Groupe des Régies ferroviaires d’Outre-Mer, enfin, nommé Chef de Cabinet du Président du Conseil Dia.
Bocar Dia, son neveu : Wane, chef de cabinet de Mamadou Dia
Son neveu Bocar Dia, ancien maitre-assistant, à l’Université de Montréal, confie au téléphone : «C’est l’élégance dans la sobriété. Qui dit Abdoul Aziz Wane, dit ordre, méthode, sérénité. C’était un génie. Il avait un handicap. C’était le plus jeune parmi les Africains mais aussi le plus brillant. Si Mamadou Dia a eu une aura, c’est parce qu’il a accepté d’être son chef de cabinet. Lorsqu’il est sorti en 1955, on lui a offert un poste pour monter une usine de chaine de montage à Kano, au Nigeria. On n’est venus le chercher. Il est parti à Kaedi pour voir sa mère Youhanidou Diallo. Il était pétri de traditions mais pas conservateur. Il est de ce que les économistes appellent ‘’la race des bâtisseurs’’. Il cherchait toujours à émettre et diffuser des idées novatrices pour leur applicabilité. On peut écrire une encyclopédie sur lui. Il est mort au mois de mai en 1963. Le journal Paris-Dakar lui avait réservé un témoignage. Il avait réussi au moins cinq concours. Mais, il a choisi Central pour sortir ingénieur des arts et manufactures, l’une des branches les plus difficiles.»
Wane et le PRA-Sénégal
A sa suite Elhadji Boubou Sanghott dit de Abdoul Aziz Wane ceci : «Le 13 juillet 1957, il a travaillé avec Mamadou Dia comme chef de cabinet, il a été conseiller technique du directeur général des chemins de fer du Sénégal. Il sera ensuite directeur de l’industrie et de l’artisanat du Sénégal.» Au plan politique, Abdoul Aziz Wane fait partie des créateurs du PRA-Sénégal, porté sur les fonts baptismaux le 20 septembre 1958 par Abdoulaye Ly, Latyr Camara, Abdoulaye Guèye «Cabri», Assane Seck, Thierno Ba, AmadouMakhtar Mbow, Aly Bocar Kane, Fadilou Diop, Serge Benoit. Ils se séparent ainsi de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) de Léopold Sédar Senghor, Lamine Coura Guèye et Mamadou Dia. En le choisissant comme parrain du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel (Lsed), le Président Macky immortalise une référence.
DEPERDITIONS SCOLAIRES, ENVIRONNEMENT PEU FAVORABLE, BESOIN DE FORMATION : L’ACADEMIE EN MODE DEFI
Les acteurs de l’Education de Sédhiou ont procédé ce vendredi 12 avril, sous l’autorité de l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence PAQUET
Les acteurs de l’Education de la région de Sédhiou ont procédé hier, vendredi 12 avril, sous l’autorité de l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET). Il en ressort des contraintes majeures qui s’opposent à la promotion des enseignements/apprentissages dans la région de Sédhiou. Des recommandations sont données pour inverser la tendance et inscrire l’académie sur les rampes de l’émergence.
Ce comité régional de développement (CRD) consacré à la revue annuelle du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence a réuni hier, vendredi l’ensemble des acteurs du système éducatif de la région de Sédhiou pour faire le bilan de l’année 2023.
L’inspecteur d’académie de Sédhiou Papa Gorgui N’diaye en tire, pour l’essentiel, satisfaction : « globalement c’est une satisfaction générale. Tous les indicateurs ont connu une hausse par rapport à l’année 2022. Au niveau de la qualité, de belles performances ont été réalisées d’abord au niveau de la promotion interne, au niveau de l’élémentaire, des résultats au Certificat d’études élémentaires (CFEE) et au Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) », explique le premier des enseignants de la région de Sédhiou. Des points d’attention indiquent aussi des contre-performances au titre de cet exercice 2023 : « il y’a la question de la déperdition scolaire surtout au niveau du cycle moyen et du secondaire. Et le taux d’abandon reste encore élevé au niveau du moyen et de l’élémentaire et ce, malgré les nombreuses activités de sensibilisation que nous menons. Les causes sont à chercher dans l’environnement scolaire mais aussi l’insuffisance des résultats avec des élèves qui rechignent à reprendre la même classe ».
Et l’inspecteur d’académie Papa Gorgui N’diaye de rappeler la prise en charge de ces défis par le nouveau PTA (plan de travail annuel) : « nous avons fortement recommandé l’amélioration de l’environnement scolaire et pour cela, nous avons demandé l’engagement de l’ensemble des acteurs notamment les collectivités territoriales. Si les intrants manquent aussi, ça peut déteindre sur les résultats des enseignements/apprentissages. Il y’a aussi la faible fréquentation des séries scientifiques et les mécanismes d’inversion de cette tendance. Il a été inscrit à tous les niveaux des séances de renforcement de capacités, de formation des professeurs et des maîtres. C’est aussi de systématiser les cours de renforcement, les soutiens scolaires aux élèves qui sont en difficulté », souligne-t-il.
Se fondant sur ces points d’attention ainsi relevés, l’adjoint au gouverneur de Sédhiou chargé des affaires administratives, Oumar N’galla N’diaye recommande ce qui suit : « il a été fortement recommandé de corriger la déperdition scolaire des élève, de veiller à l’amélioration de l’environnement scolaire, de corriger le déficit en personnel car Sédhiou est une zone de départs et les remplacements ne se font pas au prorata des départs. Nous savons que l’Etat à consenti beaucoup d’efforts à ce secteur de l’Education ainsi que les partenaires financiers et techniques. Nous demandons l’implication des collectivités territoriales dans la promotion des enseignements/apprentissages » dixit l’autorité administrative. Les débats étaient riches et l’interactivité avec les différents acteurs donne des raisons d’espérer de réels progrès pour les prochaines années.
LES ETUDIANTS LIVRENT LEURS ATTENTES
Avec la nomination de Abdourahmane Diouf comme ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les étudiants de l’UCAD plaident pour une réforme du système universitaire et sa décongestion par la création de nouvelles universités
Suite à la mise en place du nouveau gouvernement et la nomination de Abdourahmane Diouf comme ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop plaident pour une réforme du système universitaire et sa décongestion par la création de nouvelles universités.
En ce lundi 8 avril très poussiéreux, c’est le calme plat qui dicte sa loi dans l’enceinte du Campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les ruelles sont quasi-désertes et il est difficile d’apercevoir une silhouette dans les parages. Une chose très rare. Sachant le monde que le campus a l’habitude d’absorber et le bruit chronique qu’il a tendance à assimiler. Seuls les arbres marquent leur présence sous l’effet du vent très fort qui fait vaciller leurs branches, ensuite donnant un concert assez plaisant et faisant tomber les feuilles mortes sur les pavés. Au milieu de l’enceinte, quelques étudiants sont visibles. On peut même les compter. C’est le même constant dans les bâtiments. A l’exception du pavillon F qui fait face à la mosquée de l’Ucad qui abrite quelques pensionnaires malgré les fêtes Pâques et la Korité. Parmi eux, Bécaye Camara et Abdoulaye Diallo, trouvés dans leur chambre. Ces deux camarades de classe suivent avec intérêt l’actualité du pays, surtout la mise en place du nouveau gouvernement piloté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Un intérêt qui se justifie. Depuis les violentes manifestations ayant occasionné le saccage de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’accès au Campus social est devenu de plus en plus restreint. La sécurité a été totalement renforcée et des mesures drastiques prises par les autorités universitaires. A la porte d’entrée, des hommes en tenue noire filtrent les entrées et les sorties en procédant à l’identification. La police y est même présente. L’étudiant présente une fiche d’enrôlement prouvant qu’il est régulièrement inscrit et sa pièce d’identité pour prétendre y entrer.
«Tokk di jàng muy dox»
Concernant la nomination de Abdourahmane Diouf comme ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les attentes sont les mêmes chez les étudiants. «Son premier chantier doit être tout d’abord de changer le système en faisant la promotion de la formation professionnelle ayant une corrélation avec le marché du travail. Cela permettra une insertion professionnelle rapide», a expliqué Bécaye, scotché sur l’écran de son ordinateur. Selon lui, le nouveau ministre doit également veiller au retour à la normale du calendrier académique. «Je souhaite aussi qu’il construise de nouvelles universités un peu partout pour désengorger l’Université Cheikh Anta Diop», a-t-il renchéri, l’air confiant. Son camarade de chambre, Abdoulaye, lui emboite le pas. D’après lui, il faut mettre l’accent sur l’accès pratique et la formation professionnelle visant à faciliter l’insertion dans les entreprises des étudiants après les études. Et de poursuivre : «Pour ce faire, tous les ministères doivent se donner la main pour le rendre possible.» A l’ère du numérique, les étudiants ont également prôné l’enseignement en distance en les dotant d’équipements de dernière génération et en leur facilitant l’accès à la connexion. Ce qu’ils appellent d’ailleurs «Tokk di jàng muy dox».
MOUSTAPHA GUIRASSY VEUT HISSER LE SYSTEME EDUCATIF AU RANG DE REFERENCE
Le nouveau ministre de l’Education nationale s’engage pour une éducation de qualité à travers le changement et l’innovation
Les syndicats d'enseignants souhaitent "une école qui nous ressemble, qui produit des ressources humaines et appelée à développer ce pays ".
Le nouveau ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, s’engage pour une éducation de qualité à travers le changement et l’innovation. Un engagement qui demande beaucoup de «pasteef» vu les maux et les défis à relever concernant surtout la situation des enseignants décisionnaires, les lenteurs administratives, la formation « diplômante », les abris provisoires, le déficit d’enseignants et d’infrastructures...
L’un des plus grands ministères du pays, celui qui a incontestablement le plus lourd budget, est désormais confié à Moustapha Mamba Guirassy qui fait ainsi son retour aux affaires en remplacement du Pr Moussa Baldé. De la communication sous le magistère de Me Abdoulaye Wade, il atterrit à l’Education nationale dans le premier gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Homme du sérail, il est certes en terrain connu mais beaucoup de défis l’attendent. Les problèmes de l’école sont très nombreux. Et à entendre parler les syndicalistes et les présidents d’associations de parents d’élèves, les choses peinent à bouger dans ce secteur vital. Les premiers évoquent surtout la question des lenteurs administratives portant sur les examens pratiques et les validations des expériences acquises tels que le Ceap, le Cap, la signature des arrêtés, projets et autres actes de rappel, d’avancement ou d’intégration. Il y a aussi les abris provisoires, le déficit d’enseignants et d’infrastructures scolaires, le problème de la formation. Sans compter la situation des enseignants décisionnaires concernant surtout ceux qui sont sur les listes d’attente et passerelles... !
S’attaquer aux problèmes avec des mesures fortes
Le mal est profond et complexe. Du préscolaire au supérieur, qu’il s’agisse des daaras, du privé comme du public, tout va mal. Des maux qu’il urge aujourd’hui de guérir «avec les acteurs de l’éducation notamment les inspecteurs d’académie, de l’éducation et de la formation, les directeurs d’écoles, les syndicalistes, les présidents des associations de parents d’élèves (Ape) et les élèves pour poser les problèmes sur la table et prendre des mesures fortes. Déjà, le maintien des enseignants dans les zones dites éloignées et une indemnisation d’éloignement mensuel pour résoudre le problème du déficit d’enseignants en zones éloignées sont une demande sociale, l’annulation de tous les ordres de services récemment signés par l’ancien ministre Cheikh Oumar Hann, supprimer aussi le dernier recrutement illégal basé sur le clientélisme et le militantisme politique. Oui au recrutement démocratique tout en évacuant les dossiers de milliers d’enseignants en instance et qui impactent négativement leur carrière. Les enseignants, dans leur grande majorité, pensent qu’il faut réformer le système, éradiquer les lenteurs administratives, changer les programmes scolaires qui, selon eux, «contient trop de matières inutiles». Ils demandent de faire de sorte que l’élève, à travers ses compétences, puisse être orienté trèstôt au métier du travail. Maintenir les enseignants dans le secteur avec plus de motivation, d’équité et de justice. Ce sont là en résumé les doléances des enseignants qui se félicitent de la nomination de Moustapha Mamba Guirassy à la tête du ministère de l’Education nationale.
Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) Amidou Diédhiou a réagi à cette nomination. «Je me félicite de la formation du nouveau gouvernement et félicite par la même occasion le ministre de l’Education nationale Moustapha Mamba Guirassy et nous lui souhaitons plein succès. Au regard de son parcours et de son profil, nous avons une bonne appréciation de lui et espérons qu’il accomplira avec brio sa mission». Après les civilités, le leader du Sels, Amidou Diédhiou, rappelle au nouveau ministre que le secteur de l’éducation connait des crises cycliques qui durent depuis plus de 10 ans. «Il faut donc chercher à en comprendre les causes. Pour notre part, nous considérons qu’elles sont pour la plupart liées à des engagements pris ou accords signés mais qui n’ont pas été respectés. Il faut par conséquent cultiver le culte du respect de la parole donnée. Pour réussir sa mission, Moustapha Mamba Guirassy devra impérativement rester très ouvert et accessible mais aussi favoriser le dialogue social qui avait connu une panne. Il lui faut également tenir un langage de vérité et s’attaquer enfin aux dossiers qui sont sur sa table parmi lesquels on peut citer la question des décisionnaires, le résiduel du protocole d’accord de février 2022, les actes de nomination des directeurs d’écoles, le problème du déficit d’enseignants, la problématique des abris provisoires, la révision des curricula. Ce sans oublier la question de l’introduction des langues nationales dans les écoles. Bref le système scolaire doit être réformé à tous points de vues : gouvernance, contenu d’enseignement...».
Quant à Ndongo Sarr, le secrétaire général du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal), il dit prendre acte de la nomination de M. Guirassy pour qui il a des «préjugés favorables en raison de ses qualités humaines et intellectuelles. Cela dit, nous attendons de le voir à l’oeuvre pour aviser. Parmi les attentes, nous demandons surtout une rupture dans la démarche avec plus d’écoute et de réactivité pour une prise en charge des préoccupations avant qu’elles ne lui valent des crispations. Il y a aussi l’apurement du passif des accords signés avec ses prédécesseurs. L’Etat est une continuité. Entre autres éléments de ce passif, on peut noter la situation des décisionnaires, la formation « diplômante », les lenteurs administratives, le paiement des rappels, l’équité dans le système de rémunération, le recrutement conséquent d’enseignants par voie de concours et leur formation initiale, la résorption des déficits d’infrastructures, de tables-bancs, d’outils didactiques...». Ndongo Sarr plaide aussi pour une refondation du système et la construction d’une école «qui nous ressemble, qui produit des ressources humaines et appelée à développer ce pays». Last but not least, le patron du Cussems soulève la situation des enseignants contractuels et celle des décisionnaires ainsi que les lenteurs administratives... Avec Amidou Diédhiou, ils invitent ainsi le ministre à privilégier la concertation et le dialogue avec les acteurs. Ce qui ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd.
Une éducation de qualité
A peine nommé, Moustapha Guirassy s’est engagé pour une éducation de qualité au Sénégal. Son ambition est de hisser le système au «rang de référence», en intégrant l’innovation tout en préservant les précieuses valeurs culturelles du pays. Il souhaite faire faire à ce secteur vital des progrès significatifs contribuant ainsi au développement du pays. «En tant que nouveau ministre de l’Education nationale, je prends conscience de la lourde responsabilité qui m’incombe et accueille humblement ma nomination. Je mesure pleinement les nombreux défis qui se dressent devant nous et je m’engage résolument à consacrer toutes mes énergies à l’amélioration de notre système éducatif. Mon objectif est de le hisser au rang de référence, en le dotant d’une dimension innovante tout en préservant jalousement nos valeurs culturelles et traditionnelles, qui constituent le fondement même de notre identité nationale», a indiqué Moustapha Mamba Guirassy, le nouveau ministre de l’Education nationale.
LE CHEF DE L’ÉTAT INVITE A EN FAIRE UNE PRIORITE
Après l’élection du président de la République du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Faye, des voix se font entendre pour porter le combat pour une meilleure prise en charge de la petite enfance dans les domaines de l’éducation et de la santé
Après l’élection du président de la République du Sénégal, son Excellence Bassirou Diomaye Faye, des voix se font entendre pour porter le combat pour une meilleure prise en charge de la petite enfance dans les domaines de l’éducation et de la santé. A travers une lettre ouverte au nouveau pensionnaire du palais de la République Fa Diallo, fondatrice de l’Institut Académique des Bébés, présidente de l’association Boyam, la Maison des 1000 jours et par ailleurs présidente aussi de l’association Jappo pour la petite enfance a soutenu que « ce secteur est en souffrance extrême dans notre pays. Récemment, le président sortant a signé le décret réglementant les enfants de 0 à 3 ans après quatre années d'âpres luttes et plaidoyers, et au prix de vies de jeunes enfants. Ce secteur a comptabilisé des pertes en trois ans aussi bien dans le milieu hospitalier à cause de graves négligences que dans les structures de la petite enfance. Des dispositions préconisaient en 1990 de porter le taux de préscolarisation à 30 % en 2000. Or, à ce jour en 2024, ce taux s'affaisse à 18,64 % (ANPECTP) ».
Pour Fa Diallo, les acteurs de la lutte de la petite enfance saluent les mesures clés que le président Bassirou Diomaye Faye prévoit pour le pays. Cependant, pour ce qui est de « construire des crèches », elle a évoqué que l'urgence de la petite enfance réside dans des aspects impérieux à prendre en charge et qui méritent toute votre attention. « La petite enfance exige un droit de regard et il est temps de la soigner par la formation en instaurant un personnel qualifié pour une meilleure prise en charge des jeunes enfants mais aussi pour un développement intégré de cette cible » ; a fait comprendre Fa Diallo. Et d’ajouter : « les expériences vécues dans la petite enfance ont un profond impact sur le développement du cerveau, ce qui affecte l'apprentissage, la santé, les comportements et, par finalité, les revenus ».
Pour la spécialiste de la petite enfance, des millions de jeunes enfants ne réalisent pas leur plein potentiel parce que leur développement est freiné par la malnutrition, un manque de stimulation et d'apprentissage précoces. Il est pour elle, essentiel de réaliser des investissements avisés dans le développement physique, cognitif, linguistique, social et émotionnel des jeunes enfants, dès avant la naissance et jusqu'à leur entrée au primaire, spécifiquement les mille premiers jours, pour les mettre sur la voie d'une plus grande prospérité et aider notre pays à devenir plus productif.
« Bonifiez les résultats de développement du Sénégal, notamment chez les familles pauvres, à travers des programmes de qualité à destination de la petite enfance pour aider les familles à offrir aux enfants des possibilités de stimulation et d'apprentissage précoces, dès la naissance, et la protection des enfants. Fertilisez le milieu rural par des solutions appropriées et améliorez l'économie sociale et solidaire », a-t-elle préconisé au Chef de l’État.
Pour de meilleurs résultats dans le domaine scolaire, elle a préconisé : « d instaurer des cantines scolaires et d’assurer au moins un repas équilibré par jour au jeune enfant. L’éducation inclusive est une solution favorable pour l’intégration de tous les enfants en milieu scolaire, aussi bien les jeunes enfants ordinaires que ceux porteurs de handicap. Cependant, leur prise en charge exigeante requiert une formation technique approfondie des enseignants ».
GOUVERNANCE MASCULINE, DÉMOCRATIE BAFOUÉE
Le remplacement du ministère de la Femme par celui de la Famille est une régression. Aucun secteur n'échappe à la compétence, l'expérience et le dévouement des femmes - COLLECTIF DES CITOYEN.NE.S POUR LE RESPECT ET LA PRÉSERVATION DES DROITS DES FEMMES
Alors que le Sénégal s'est positionné comme pionnier de l'égalité de genre en Afrique, la nomination des membres du gouvernement laisse les organisations féminines circonspectes. Seulement 4 femmes sur 34 postes, une disproportion qui appelle des mesures correctrices selon un collectif des citoyen.ne.s pour le respect et la préservation des droits des femmes dont nous publions la déclaration ci-dessous :
"De la nécessité d’inclure les femmes dans les instances de prise de décision pour une gouvernance véritablement démocratique !
Nous avons accueilli avec une grande satisfaction l’élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. L'espoir fondé en ce président est à la hauteur de la rupture prônée.
Nous tenons aussi à rappeler le combat des femmes pour la tenue d’une élection présidentielle apaisée dans le respect du calendrier républicain. C’est au nom de ce même combat, en tant qu'organisations, personnalités indépendantes, et collectif de citoyen.ne.s soucieux du respect et de la préservation des droits des femmes, que nous alertons sur la nécessité d'une gouvernance démocratique inclusive avec une représentativité substantielle des femmes aux sphères de décisions publiques. La liste des membres du premier gouvernement, parue ce 5 avril 2024, laisse très peu de place aux femmes. Sur 25 ministres, 5 secrétaires d’État, et 4 membres du cabinet du chef d’État, soit 34 postes, seules quatre femmes sont présentes. Cette inqualifiable sous-représentation induit une perte intolérable d’intelligences et de visions que seuls le pluralisme et l’inclusion permettent de garantir. Il n’y a aucun secteur dans lequel on ne trouve des femmes qui allient compétence, expérience et dévouement de premier ordre.
Cette disproportion est d'autant plus regrettable que c’est le Sénégal qui, dès 2004, a proposé à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, l’adoption d’une Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique, posant ainsi les jalons vers une Commission de l’Union africaine (CUA) paritaire pour ne citer que cet exemple. De plus, l'article 7 de notre Constitution dispose : “les hommes et les femmes sont égaux en droit. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions”.
Doit-on encore rappeler qu’à chaque étape de la construction de notre Nation, nous avons été présentes et avons été actrices incontournables dans toutes les luttes pour l’indépendance, l’émancipation, la justice sociale, le bien-être de tous ? Il est important de rappeler qu’aucun pays ne s’est développé en laissant en marge les femmes.
C’est pourquoi, outre la faible représentativité des femmes, nous sommes circonspectes sur le remplacement du ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants par le ministère de la Famille et des solidarités. Cette appellation est une véritable régression. L'emphase portée sur les femmes et les enfants soulignait précisément l'urgence d'élaborer des politiques publiques destinées à mettre fin aux inégalités de genre (économiques, éducatives, sanitaires, politiques, foncières, etc.) et à améliorer les conditions de vie de celles qui demeurent encore les plus vulnérables à la pauvreté et à la violence, et sur qui, reposent toujours la charge du soin des plus petits et des plus âgés. Soulignons aussi de manière définitive ceci : bien que les femmes jouent un rôle central dans la cellule familiale, elles sont des êtres à part entière qui existent en dehors de la sphère familiale. Les assimiler à cette dernière, c’est nier leur droit à exister dans leur multidimensionnalité.
Pour toutes ces raisons, nous demandons que cette erreur de départ soit rectifiée par la nomination de femmes dans les directions nationales et les instances administratives. De surcroît, nous demandons le renforcement des cellules genre déjà présentes au niveau des différents ministères pour une mise en œuvre transversale de la Stratégie Nationale d’Équité et d’Égalité de Genre (SNEEG) en collaboration avec la Direction de l’équité et l’égalité de genre (Deeg) et le Programme d’appui à la stratégie d’équité et d’égalité de genre (pasneeg).
“Poursuivre, intensifier et accélérer les efforts pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux”, c’est ce à quoi l’État du Sénégal s’était engagé dans le cadre de la Déclaration Solennelle pour l'Egalité de Genre en Afrique (DSEGA) et c’est à quoi nous invitons le nouveau gouvernement qui définit son projet de société comme panafricain.
Dans notre volonté de veiller à ce que ce nouveau gouvernement, celui de tous les Sénégalais et Sénégalaises, remplisse ses missions de rupture pour plus de gouvernance démocratique, de justice sociale, d'équité, nous continuerons d’alerter et de faire des propositions constructives sur le besoin d’inclusion des femmes et de représentation égalitaire. "
Ceux qui souhaitent signer cette déclaration peuvent rajouter leur nom et affiliation dans la fenêtre des commentaires ci-dessous.
PERSONNALITÉS INDÉPENDANTES - CITOYEN.NE.S
Aboubacar Demba Cissokho, Journaliste
Absa Faty Kane, Consultante
Adja Aminata NDOUR, féministe radicale et professeure de mathématiques
Agathe Alwaly Mbaye, relations internationales et études africaines, engagée dans la lutte pour les droits des femmes
Aïcha Awa Ba - Consultante
Aïcha Rassoul SENE - Présidente de Yeewi Association (pour les droits des femmes et des filles)
Aïchatou DIOP, Experte Affaires Publiques et Déontologie
Aïchatou Fall, DGA
Aïda CAMARA, Cour pénale internationale de la Haye
Aïda Michelle Lopes, Professionnelle en communication/marketing
Aïssa Dione, Designer/chef d’entreprise
Aissatou Dieng DIOP Consultante en Télécommunications
Aissatou DIENG KASSÉ / INSPECTRICE DE L' EDUCATION, ECRIVAINE COORDONNATRICE CELLE GENRE ET EQUITÉ DU MTADIA
Aïssatou DIENG- Directrice Devopex Sénégal
Aissatou Hountondji - Statisticienne
Aïssatou Seck, Avocate, Spécialiste en Développement International
Aïssatou Séne- Féministe, Consultante
Aita Cisse, learning Manager, auteur de l’œuvre Kaay ma xelal la sur la dépression de soda (bande dessinée) et fondatrice de Kaay me xelal la plateforme de santé mentale
Alassane GUISSE Formateur
Aliou Demba Kebe, Ingénieur de la formation, Coach et Facilitateur en Développement Organisationnel
Alioune Tine, AfrikaJom Center Sira cissokho - féministe
Amadou Kane, Comptable
Amina Aïdara - féministe
Amina Diagne - Coach d'affaires certifiée en PNL, Directrice Minapro
Amina Seck - Romancière, scénariste Fondatrice Les Cultur'elles (Agence pour la promotion des Arts et Cultures au Féminin)
Aminata Badiane Thioye ANJSRPF
Aminata Dia, chercheuse, designer, auteure, coach
Aminata Dieng Dia, experte sociale, manager de projet, adjointe au maire.
Aminata Fall Niang, juriste-fiscaliste, administratrice de sociétés
Aminata Guissé, Manager en stratégie des communications, coach en prise de parole en public, Fondatrice de l’agence de communication et de production audiovisuelle Mabelle Consulting
Anna Ndiaye Ba, entrepreneure, promoteur artistique
Annie Jouga - Première femme Architecte du Sénégal
Awa P. Ndiaye Experte technique internationale en fiscalité
Awa SECK, féministe, association GANAÏ
Awa TINE Communicante et chargée de communication
Babacar Fall, professeur UCAD, Dakar Sénégal
Bachir DIOP, Agronome, Saint-Louis
Batoura KANE NIANG Ancien Ambassadeur, Expert en Gestion des Conflits
Béatrice Diop Experte en marketing/communication
Bineta Bocoum, chargée de communication du Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire COUS du Ministère de la Santé et membre de la plate forme de lutte contre les VBG
Bineta Ndoye Responsable administrative et financière à l’OSIDEA (observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique) Amina Faye, auditrice
Boubacar Boris Diop, écrivain
Bowel DIOP, Féministe et entrepreneure
Charlotte Faty Ndiaye, Professeure Santé Publique
Cheikh Omar Ndiaye, Consultant
Cheikh Oumar Sarr, Suisse
Cheikh Tidiane Ba Manager Entreprise Coordinateur général Convergence pour la République et la Démocratie.
Codou Loume : Journaliste , Présidente du Réseau International des Femmes /Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
Corka Ndiaye présidente de l'association de défense des droits des aides ménagères du Sénégal (ADDAD Sénégal)
Coumba Khoulé - féministe
Coumba Touré, Directrice Kuumbati
Courani Diarra, Journaliste, formatrice Association Ma’Donne
Daba Ndione, sociologue spécialiste genre
Dede Didi - Présidente d'associations féminines
développement local et chargée de genre
Diabou Bessane- Experte en communication- Formatrice en genre - Fondatrice de la plateforme Jaabu TV
Diago Diouf Fati - consultant, coach
Diago Ndiaye, Présidente Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Diallo Hamath
Diallo Nadège, Directrice Frimousse structure d’accueil pour enfants. Caen
Diary BA, inspectrice de l'enseignement élémentaire à la retraite.
Diatou Cissé, journaliste
Dior Fall Sow, Magistrate, première femme procureure du Sénégal
Djenaba Wane Ndiaye Economiste Militante
Djeynabou DIALLO, Conseillère technique communication et relations publiques
Djibril Dramé, artiste visuel et co-fondateur de Sabali Inc
Dr Absa Gassama Enseignante Chercheure en Sociologie économique UNCHK
Dr Amayel Diop , Enseignante- Chercheure/ UCAD/FSJP Khaita Sylla, Féministe
Dr Awa Diop sociologue
Dr Defa Wane, Yeewu-Yewwi PLF
Dr Halima Diallo - Psychologue
Dr Ndèye Fatou Ngom, Médecin de santé publique
Dr Oumou Fadly Touré, médecin pédiatre féministe, experte Genre et Intégration en Santé
Dr Pape Coly Faye, Chef d'entreprise - Le Vesinet (78) France
Dr Rokhayatou Fall, Vétérinaire Environnementaliste
Dr Selly Ba Sociologue,
Dr. Fatimata Ly-Fall : Directrice Exécutive du CEDEM (Centre Démocratie- Education aux Medias et aux Multilinguisme)
Dr. Marame Gueye, Féministe, Professeur de Littérature Africaine et de sa Diaspora
Ephrem Manga, acteur politique membre de la société civile
Evelyne Dioh, Directrice exécutive WIC Capital
Fa DIALLO, Entrepreneure sociale, spécialiste Petite enfance, Founder & CEO Institut Académique des Bébés-IAB, Présidente de l’association Boyam la maison des 1000 jours
Fama Reyane Sow, scénariste et réalisatrice, directrice Khaleebi Prod
Mohamadou Moustapha Dina Diatta, ingénieur informatique
Mohamed Sakhir Diagne, consultant, Associé
Momar Dit Ahmed Youssoupha Sall, Credit risk manager
Mouhamadou Moustapha SY, étudiant
Mouhamed Moriba Cissokho: Activiste - initiateur des WAXTAAN DIGGANTE NDAW ÑI / DIALOGUE ENTRE JEUNES.
Mouhamed Moustapha SENE, Ingénieur en Génie Électrique
Moustapha Diop, Informaticien
Myriam THIAM - Designer en bijoux Yeewu Yewwi/pour la libération des femmes
Nafissatou Dia Diouf, Écrivain
Nafissatou Fall expert en transport aérien et en relations internationales, conseiller technique au Ministère en charge des transports aériens Nafissatou Sy, Responsable commerciale
Nafissatou Wade Présidente Nationale de la Coalition DËGGU JËF
Nayé Anna Bathily, Experte, Développement International, Fondatrice, ShinetoLead, Jiggen Jang Tekki
Ndeye Amy Kebe , chef d’entreprise
Ndèye Aram DIME, Lobbyiste et Conseillère en affaires politiques
Ndeye Bouba Seck Coordinatrice de Altercom/Manoore
Ndeye D. TALL - féministe
Ndeye Debo Seck, Enseignante
Ndeye Fatou Thiam, communicatrice, femme leader
Ndeye Khady Babou - Féministe
Ndeye Khady Sall consultante business stratégie
Ndeye Magatte Mbaye, juriste spécialiste droit des femmes et des enfants
Ndeye Maty Diop, Manager, Féministe, Initiatrice talk show digital ‘Taboo
Ndeye Ndoumbé Diop - Féministe
Ndeye Soukeyna NDAO DIALLO, juriste
Ndioro Hélène Ndiaye, Spécialiste communication digitale
Néné Koïta, coordinatrice nationale du Mouvement Populaire pour la Paix Nationale du Sénégal; chargée des relations internationales du syndicat des travailleurs de Sonatel
Ngone Seye Diop, Entrepreneuse
Nina Penda Faye Journaliste Communication - Journaliste - CEO ABC GROUP
Pr Ndioro Ndiaye, universitaire, ancienne Ministre de la femme, de l’enfant et de la famille (1988-1994)
Pr Penda Mbow, historienne, ancienne ministre de la culture
Rabia Diallo, écrivain, poète, Slameuse, Journaliste, présentatrice TV, Consultante en Communication et Fondatrice de la marque de maroquinerie Kundi.
Raby Seydou Diallo, Sociologue, Communicante et Manager de projet; Directrice fondatrice de Debbo leadership féminin, Auteure
Rama Chiova - Féministe
Ramatoulaye Touré Enseignante - Chargée de Genre et Inclusion
Rayanna Tall, Consultante Education
René Lake, journaliste, Washington
Rokhaya Fall Sokhna, historienne
Rokhaya Gaye juriste spécialiste en Genre
Rokhaya Ndiaye, fondatrice Ro&Partners
Rokhaya Seck, Directrice financière
Rokhaya Solange Mbengue Ndir, Presidente, Association des Femmes dans le numérique
Rose Gaye Ndao, Auditeur - Directeur de société
Sabe Wane collectif des féministes du Sénégal
Samba Fall, Ingénieur
Sawdatou Ndongo, directrice d’agence de voyages.
Selbé Faye Lo, spécialiste en développement local et chargée de genre
Selly Raby Kane / Créatrice - réalisatrice
Seydi Aboubacar Sy, web developer
Seynabou Carine Gueye, gérante de société
Seynabou Gueye: Ingénieur Informatique, Chef de projet
Seynabou Kassé , Consultante
Seynabou Mbaye, Présidente COSEF
Seynabou Sy Ndiaye, Sociologue, féministe
Seynabou Thiam, consultante fondatrice Smart Ecosystem for women
Sidiki Abdoul Daff, Professeur, Président du Centre de Recherches Populaires pour l'Action Citoyenne-Cerpac
Sobel Aziz Ngom Dirigeant d’association
Sokhna Maguette Sidibé, féministe radicale
Sophie Ly Sow, Journaliste , Directrice de NEXUS Groupe
Soukeyna Kane, Expert Comptable
Souleymane NGOM, Conseiller Culturel
Thiaba CAMARA SY, Administratrice de sociétés
Thiedel Ba - Gérante de société
Thierno SECK, Manager spécialisée en gestion d’entreprises
Thierno Souleymane Diop Niang juriste, chercheur en relations internationales, auteur
Zoubida Berrada - Journaliste, consultante en média et gestion de projet
Zoubida Fall, auteure - fondatrice de DUKOKALAM
ORGANISATIONS
Afrique Enjeux-AFEX
Alliance pour la Migration, le leadership et le Développement (AMLD)
Association "Mon Sénégal à moi"
Association des Juristes Sénégalaises (AJS)
Association YEEWI (pour les droits des femmes et des filles)
Collectif des féministes du Sénégal
Conseil Sénégalais des Femmes
DUKOKALAM
JGEN SENEGAL
JIGEENREK (Réseau des femmes de Louga)
KIMPAVITA plateforme culturelle, féministe et éco responsable
Kitambaa
LEGS-Africa
Plateforme des Acteurs non Étatiques du Sénégal
Polaris Asso
Réseau des Féministes du Sénégal - RFS
Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Réseau Francophone pour l’Égalité Femme/ Homme (RF-EFH)
Social Change Factory
Sénégal Actions Féministes
Solidarité Active
WarkhaTv
Women First Media Com
Yeewu Yewwi pour la Libération des Femme
VIDEO
LA FIN DU CYCLE SENGHORIEN
En chassant le régime sortant, les Sénégalais ont également rejeté un modèle politique vieux de 64 ans selon Mamadou Diouf. Pour l'universitaire, cette élection est une "révolution" qui doit mener à la refondation d'une société minée par la gabegie
Invité exceptionnelle sur le plateau d'ITV samedi 6 avril 2024 après la victoire surprise de Bassirou Dioum Faye à la présidentielle, l'historien Mamadou Diouf, professeur à l'université prestigieuse de Columbia, a livré une analyse percutante. Selon lui, cette élection marque ni plus ni moins que la fin du "cycle senghorien", ce système politique vieux de 64 ans hérité de l'époque coloniale.
Pour Diouf, ce "modèle islamo-wolof" instauré sous Senghor reposait sur un contrat social entre la classe politique, les chefs religieux et les détenteurs de légitimités traditionnelles. Un système stable permettant d'éviter les coups d'État, mais qui atteignait désormais ses limites, incapable de s'adapter aux nouvelles aspirations de la société.
"Les Sénégalais ne se battaient pas contre une personne, mais pour le respect de leur Constitution", a insisté le professeur, voyant dans la contestation du 3e mandat la première brèche dans l'ancien système.
Avec la mobilisation populaire inédite et la victoire surprise du candidat anti-système Bassirou Dioum Faye, c'est donc un véritable tournant historique que le Sénégal vient de négocier. "Le cycle senghorien s'est clôturé", a tranché Diouf.
Pour l'universitaire, le nouveau président fait face à un mandat clair : répondre aux aspirations de la jeunesse qui a été le moteur du changement, en opérant une « refondation morale » de la société. Finie la gabegie des élites, place à une nouvelle gouvernance au service du bien commun selon Diouf.
L'historien préconise d'ailleurs des réformes de rupture comme la réduction du nombre de députés, la création d'un fonds pétrolier cogéré ou encore l'éradication du phénomène des talibés.
Une révolution à accompagner S'il se montre optimiste sur les capacités de mobilisation des Sénégalais, Diouf a également appelé sa génération à "accompagner les jeunes, mais dans un rôle invisible". Une nouvelle page s'ouvre pour le Sénégal, celle d'une nation qui semble décidée à rompre avec les vieux démons de son passé.