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23 avril 2025
Éducation
LE SAES DEPOSE AUJOURD’HUI UN PREAVIS DE GREVE
Remous dans l’enseignement supérieur - Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications.
Les membres du nouveau bureau du Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (Saes) ne sont pas du tout contents. Face à la presse ce week-end pour faire le point de leur tournée nationale, ils ont annoncé le dépôt ce matin d’un préavis de grève. En agissant ainsi, ils souhaitent dénoncer l'absence de réaction du gouvernement aux multiples appels à la négociation. David Célestin Faye (secrétaire général national du Saes) et ses camarades remettront ainsi au goût du jour leurs revendications liées entre autres aux chantiers au niveau des universités, à la revalorisation généralisée des salaires et au problème foncier dans les campus pédagogiques.
Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications. D’ailleurs, le nouveau bureau du Saes prévoit de déposer, ce lundi, un préavis de grève sur la table des autorités. «Nous invitons tous les militants à rester mobilisés et réaffirmons aussi notre disponibilité à dialoguer pour trouver une solution pacifique aux différents problèmes», indique le secrétaire général du Saes, David Célestin Faye.
A l’en croire, ces revendications concernent l’achèvement des chantiers au niveau des universités, la généralisation des salaires, le recrutement massif de personnel d’enseignement et de recherche ainsi que l’arrêt des tentatives de spoliation foncière observées dans les universités. «Nous exigeons l'achèvement et l'équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les différentes universités pour un déroulement des enseignements/apprentissages dans un climat apaisé. Sans la livraison imminente des infrastructures, les universités ne peuvent accueillir l'afflux des nouveaux bacheliers», souligne le nouveau secrétaire général du Saes.
Concernant la revalorisation généralisée des salaires, David Célestin Faye et ses camarades demandent la prise en compte des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités. «Nous exhortons le Fonds national de retraite (FNR), conformément à la réforme sur la retraite de 2018, à appliquer la pension de réversion aux conjoints des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés après avoir servi dignement l'université publique», clament-ils.
Toujours dans sa plateforme revendicative, le Saes exige le recrutement massif de personnel d'enseignement et de recherche pour améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. «A l'échelle nationale, les vacataires représentent plus de 70% du personnel enseignant. Compte non tenu des vacataires, l'université sénégalaise est très loin de la norme de l'Unesco qui est de 1/20 pour le taux d’encadrement», renseigne le secrétaire général du Saes qui rejette à nouveau la dernière version du guide d'évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs du Cames dont l'entrée en vigueur en 2024, dit-il, n'est pas de nature à favoriser l'émergence de l'université africaine. «Nous demandons au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de procéder à l'envoi rapide des textes de gouvernance de la recherche proposés par la commission technique paritaire, depuis avril 2021, aux universités pour avis et observations avant toute validation définitive, et de financer la recherche», ajoute le leader du Saes.
Par ailleurs, il dénonce vigoureusement les tentatives de spoliation foncière observées dans les universités dont la dernière en date est celle de l'ESEA et recommande l'identification, l'élargissement et la sécurisation du domaine universitaire pour se prémunir du manque de scrupule des prédateurs fonciers. «Nous condamnons le dilatoire dans la mise en place des organes de gouvernance des universités, conformément au décret n°2020-979 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement des universités publiques», affirme le secrétaire général du Saes.
«FACE AUX DEFIS, IL FAUT AUJOURD’HUI REINVENTER L’EDUCATION»
L’école sénégalaise est appelée à se réinventer pour faire face aux grands défis de notre temps et atteindre la performance du système tant recherché par tous les acteurs. C’est là la conviction de Silèye Gorbal Sy
L’école sénégalaise est appelée à se réinventer pour faire face aux grands défis de notre temps et atteindre la performance du système tant recherché par tous les acteurs. C’est là la conviction de Silèye Gorbal Sy, le Président de la Coalition nationale Education pour tous. Dans cet entretien, l’expert en éducation et développement local et coordinateur de la Coalition francophone pour l’alphabétisation passe aussi en revue les contours de l’année scolaire 2022-2023. Non sans manquer de faire part du vibrant appel de la CNEPT aux différents acteurs du système éducatif pour des enseignements-apprentissages dans un cadre apaisé et résilient.
Comment appréciez-vous le démarrage de l’année scolaire après plus de deux semaines d’apprentissage ?
Malgré les contraintes majeures liées à la saison des pluies et autres, l’école a pu ouvrir ses portes et nous sommes à quelques jours d’apprentissages. Il faut toutefois noter que même si les cours ont pu démarrer sur la quasi-totalité des établissements scolaires du pays, les déroulements sont à des degrés divers en fonction des localités. Beaucoup d’écoles n’ont pas fonctionné normalement parce que les élèves n’étaient pas au rendez-vous car leurs parents n’avaient pas réglé les frais d’inscription. Il y a des zones où c’est le manque d’enseignants qui ne favorise le bon démarrage et ailleurs aussi, ce sont Seulement, ce qui est regrettable pour notre pays, c’est que l’éducation étant une compétence transférée à la base, beaucoup de collectivités territoriales aussi bien des communes que des Conseils départementaux ne font pas de l’éducation leurs priorités. Ils focalisent leurs actions dans les écoles à des distributions de fournitures en lieu et place de constructions et d’équipements de salles de classes qui sont indispensables pour une éducation inclusive de qualité pour tous.
Quels sont, selon vous, les grands défis de l’année scolaire 2022-2023 ?
Face aux défis planétaires comme le changement climatique, la montée en puissance des technologies numériques, il faut aujourd’hui réinventer l’éducation, « l’arme la plus puis les salles de classes qui sont inexistantes ou non fonctionnelles. L’Etat de certaines écoles qui sont occupées par des eaux et herbes est loin de favoriser une éducation inclusive de qualité pour tous. Nous pensons qu’il y a nécessité que l’éducation soit dispensée dans un environnement sain, accueillant et exempt de toute insécurité et pour ce faire, il faut la conjugaison et la synergie de tous les efforts des différents acteurs du secteur comme les autorités éducatives, les enseignants, les parents d’élèves, les collectivités territoriales et la société civile active en éducation. Toute personne a droit à l’éducation et l’article 26 de la déclaration des droits souligne combien l’éducation est un droit à la fois fondamental et universel. Sante pour changer le monde», selon les mots de Nelson Mandela. Les défis sont en effet nombreux pour cette année scolaire 2022 -2023. Le démarrage de cette année scolaire 2022-2023 coïncide avec la nomination d’un nouveau ministre de l’Education nationale qui a déjà rencontré les acteurs du secteur .Nous souhaitons qu’il maintienne cette démarche participative et inclusive qui est indispensable dans la définition et la mise en œuvre des politiques éducatives. Le renforcement des dynamiques est plus qu’indispensable pour une année scolaire sans perturbations car la nouvelle vision de l’éducation doit être en faveur d’un agenda holistique et mobilisateur qui ne laisse personne en rade La société civile active en éducation doit être impliquée à tous les stades depuis la planification jusqu’au suivi évaluation car elle peut encourager la mobilisation sociale et encourager le public en permettant aux citoyens de mettre leurs voix au stade de l’élaboration des politiques. Les défis, c’est aussi le recrutement des enseignants de manière adéquate, qu’ils reçoivent une formation et des qualifications professionnelles adéquates.
Peut-on cependant atteindre la performance dans le système quand on traine des boulets comme le déficit d’enseignants, les abris provisoires, les effectifs pléthoriques dans les salles de classe ?
Les assises de l’Education ont défini l’école de la réussite comme une plateforme qui met en cohérence plusieurs conditions et offres diversifiées permettant de donner à chaque élève les moyens de s’orienter vers une formation adaptée à son profil et offrant les meilleures perspectives de réussite. Les recherches les plus récentes montrent qu’une bonne implication des commusituation de handicap afin que nul ne soit laissé pour compte. Il faut aussi concevoir des approches innovantes et complémentaires qui permettent de faire progresser le respect du droit à l’éducation, notamment pour les groupes marginalisés. Beaucoup de parents d’élèves ont eu à déplorer encore la cherté des frais scolaires.
Pensez-vous comme certains acteurs qu’un tel fait tend à consacrer de plus en plus la déperdition scolaire, voire la privatisation progressive de l’école publique ?
Nous dénonçons vivement et avec fermeté la cherté des frais scolaires dans l’école publique. Des parents d’élèves éprouvent des difficultés réelles pour assurer les frais de scolarité de leurs enfants en début d’année. Ce qui favorise un taux d’abandon scolaire assez élevé surtout au niveau des filles car une élève fille coûte plus cher aux parents que l’élève garçon en termes d’habillement et autres frais comme la coiffure. En début d’année, nous avons fait le tour de certains établissements scolaires pour voir l’effectivité du démarrage des cours dans les écoles publiques mais il nous a été permis de constater que nautés est facteur de performances des écoles. Notre système éducatif est marqué ces derniers temps par une série de réformes dont le bien-fondé réside essentiellement dans le souci de le rendre plus performant en l’ancrant davantage dans les réalités nationales et internationales. Il est clair que le déficit d’enseignants, les abris provisoires et les effectifs pléthoriques impactent négativement sur la qualité des enseignements-apprentissages et du coup sur la performance. Le facteur le plus déterminant pour la performance est cependant l’enseignant.
Quid de la question de l’accès, surtout pour les couches défavorisées ?
Le Sénégal s’est engagé à l’atteinte de l’ODD4, c’est-à-dire « assurer l’accès de tous à une éducation inclusive de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissages tout au long de la vie » et à cet effet, nous ne devrions ménager aucun effort pour lutter contre toutes les formes d’exclusion et de marginalisation ainsi que contre les disparités et les inégalités en matière d’accès. Il faut aussi axer nos efforts sur les défavorisés en particulier les personnes en les enseignants étaient présents à l’unanimité mais par contre beaucoup d’élèves n’étaient pas au rendez-vous car des parents avaient de la peine à s’acquitter de leurs droits d’inscriptions. Les frais scolaires ne se limitent pas aux inscriptions mais aussi les fournitures, l’habillement et la coiffure pour les filles. Nous avons aussi constaté que beaucoup de chefs d’Etablissement n’ont pas respecté la circulaire N°44-65 du 15 septembre 2010 qui fixe les droits d’inscriptions entre 3000 et 15000 F, tous frais compris Blouse et autres. Dans le cadre des concertations engagées par le Gouvernement du Sénégal contre la cherté de la vie, notre Coalition (CNEPT-ndlr) a été associée à la rencontre initiée par le ministre de l’Education et nous avons donné nos propositions pour une réduction des frais scolaires aussi bien pour le privé que pour le public car l’éducation pour tous, c’est aussi bien l’éducation publique que privée en passant par la formation professionnelle et l’alphabétisation .
-Peut-on, selon vous, vivre une année scolaire 2022- 2023 sans perturbation majeure du climat social ?
Cette année doit être une année de consolidation des acquis de l’année précédente en termes de pacification de l’espace scolaire avec le respect strict des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants mais aussi le fonctionnement du comité de suivi des accords dont nous sommes membres. Comme les problèmes de l’éducation touchent différents ministères comme ceux de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, des Finances et du Budget, du Travail, de la Fonction Publique, du Sport, de l’Urbanisme et de l’Habitat, de la Femme et de la Famille, nous osons espérer que le Premier Ministre qui coordonne l’action gouvernementale convoquera de façon régulière des réunions de monitoring en impliquant toutes les parties prenantes du Comité de suivi. Ce qui contribuera sans nul doute et de façon significative à une année scolaire apaisée. Les signaux forts comme la volonté affichée aussi du Chef de l’Etat pour un espace scolaire apaisé en inscrivant la question dans différents Conseils des ministres et l’engagement sans faille des enseignants pour rétablir la qualité dans notre système éducatif rassurent plus d’un acteur quant à une année scolaire 2022-2023 sans soubresauts.
La Cnept s’est beaucoup investie dans l’intermédiation entre Etat et syndicats d’enseignants. Quel appel lancez-vous aux acteurs pour un système scolaire performant et résilient ?
Effectivement, la Cnept a toujours eu à déplorer les multiples soubresauts qui gangrènent profondément la qualité des apprentissages et qui annihilent ainsi les importants investissements de l’Etat et des Partenaires. Pour ce faire, l’implication de la Cnept pour jouer le rôle de médiation et de facilitation entre le Gouvernement et les Syndicats d’enseignants ne date pas d’aujourd’hui. Nous avons eu à organiser des foras nationaux sur la prévention et la gestion des crises scolaires en mettant autour de la table les principaux acteurs : gouvernements, syndicats d’enseignants, élèves, parents d’élèves et autres de l’école et les conclusions et les recommandations de ces dites rencontres ont été transmises à qui de droit. Nous sommes convaincus sans un espace scolaire apaisé, il est difficile voire impossible d’atteindre le quantum horaire. Nous sommes aussi actifs dans le Comité Dialogue Social Secteur de l’Education. A cet effet, nous saluons à sa juste mesure les efforts considérables du Gouvernement qui a augmenté de façon sensible les salaires des enseignants et du coup a valorisé leur statut et aux enseignants pour leur engagement citoyen et leur détermination sans faille à servir leur pays qui a abouti aux bons résultats de l’année dernière constatés au niveau de tous les ordres d’enseignements. Fidèle donc à ses missions de veille et d’alerte, la Cnept lance un appel au Gouvernement pour le maintien des acquis, de ne pas rompre le fil du dialogue en convoquant de façon régulière les réunions de monitoring sous la supervision de Monsieur le Premier Ministre. Nous demandons également aux enseignants de faire preuve d’une réelle volonté de conciliation et un esprit de dépassement pour la stabilisation du climat scolaire. Il faut des systèmes éducatifs aussi plus inclusifs, réactifs et résilients afin de répondre aux besoins éducatifs des jeunes et des adultes.
VERS UN OBSERVATOIRE POUR LE FINANCEMENT DE L’ÉDUCATION EN AFRIQUE
La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment
Dakar, 29 oct (APS) - La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment, a-t-on appris de son chargé de programme pour l’Afrique, Wolfgang Leumer.
Cet observatoire va permettre de disposer d’une plateforme de données et d’informations sur les ressources disponibles, les gaps et les stratégies pour trouver de nouveaux fonds, a expliqué M. Leumer dans un entretien avec l’APS, en marge du 11e Forum politique régional sur les politiques éducatives clôturé vendredi, à Dakar.
Sa mise en place est en bonne voie avec une phase test prévue dans des pays comme la Somalie, la Tanzanie et le Honduras, dans l’objectif de reproduire ce modèle dans d’autres pays d’Afrique, selon Wolfgang Leumer.
A l’en croire, une plateforme d’informations permettrait "une lisibilité’’ de "toutes les informations disponibles dans un pays en matière de financement, d’investissements et surtout d’identifier des pistes de mobilisation de fonds".
A traves cet observatoire, il s’agit d’accompagner les pays concernés à disposer d’informations autres que celles fournies annuellement par le Rapport mondial sur l’éducation de l’Institut des statistiques de l’UNESCO.
"Ce sera une plateforme où toutes les informations sur les finances, les taxes, les dettes et autres données seront stockées", a précisé Wolfgang Leumer.
Sur la question du financement de l’éducation, il a plaidé pour "plus de ressources pour le Réseau africain de campagne pour l’éducation (ANCEFA) qui appuie les coalitions nationales’’ pour les aider "à dérouler des activités" visant la promotion d’une "éducation de qualité pour tous les enfants sans aucune discrimination".
"Membre fondateur de la CME, voix de la société civile en Afrique, ANCEFA ne reçoit pas de financement de la part de +Education Out Loud+ (Education à haute voix), un programme de OXFAM et du Partenariat mondial pour l’éducation", a souligné M. Leumer.
Il a indiqué que des initiatives seront prises par la CME pour que les fonds en place au niveau international puissent bénéficier au Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous
"Si la partie africaine de la Campagne mondiale pour l’éducation est sous financée, cela affaiblit ses interventions au niveau des pays où elle travaille avec les coalitions nationales", a souligné Wolfgang Leumer, relevant que "des rectificatifs doivent être apportés à ce manque de ressources".
La Campagne mondiale pour l’éducation pour tous (CME) a pour mission d’organiser le plaidoyer sur la recherche et de renforcer la capacité des organisations représentant les populations marginalisées, selon son chargé de programme pour l’Afrique.
MACKY SALL S’OFFUSQUE DE «LA FUITE DES CERVEAUX APRES AVOIR TANT DÉPENSE EN RESSOURCES FINANCIÈRES ET EN BOURSES D'EXCELLENCE»
« Entre 2014 et 2021, 80 % des bénéficiaires de bourses d’excellence admis dans les grandes écoles, dans les classes préparatoires, sont restés à l’étranger. Or, en tant que pays en construction, nous avons assurément besoin de nos meilleurs cerveaux ».
Le président de la République pense que « malgré les soubresauts, de temps à autre, notre système éducatif reste l’un des meilleurs d’Afrique ».Macky Sall procédait au lancement officiel des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (Cpge) et à la pose de la première pierre du complexe des Cpge, ce jeudi 27 octobre 2022, à l’École polytechnique de Thiès (Ept).
À en croire, le chef de l’Etat pour qui « Thiès, comme le Sénégal, aujourd’hui, est devenu un hub de l’enseignement supérieur en Afrique », « le nombre élevé d’étudiants étrangers de diverses nationales que nous recevons mais également les excellentes performances enregistrées régulièrement par nos enseignants-chercheurs au concours du Cames ».
Le Président souligne que « la voie de l’excellence tracée par l’Ucad, depuis sa création en 1957, suivie par d’autres établissements d’enseignement supérieur, mérite d’être maintenue et renforcée ». Il rassure que « l’État continuera de consacrer les moyens nécessaires à cette fin ». Et en même temps d’« engager toute la communauté universitaire, les partenaires sociaux (GCO), techniques et financiers, à soutenir cette dynamique ».
Le Chef de l’Etat souhaiterait que « soit renforcée et diversifiée l’offre pédagogique de notre système éducatif ». Il pense aussi à « donner l’option à nos brillants bacheliers de poursuivre leurs études dans leur propre milieu socio-affectif avec les standards de qualité requis, en réduisant les risques de déperdition liés aux études à l’étranger, d’autant plus que, pour la plupart des jeunes bacheliers, il s’agit du tout premier séjour, loin de la famille ».
Pour l’Etat, dira Macky Sall, il s’agira de « minorer la fuite des cerveaux après avoir tant dépensé en ressources financières et en bourses d’excellence ». Il souligne, à titre d’exemple, qu’« entre 2014 et 2021, 80 % des bénéficiaires de bourses d’excellence admis dans les grandes écoles, dans les classes préparatoires, sont restés à l’étranger. Or, en tant que pays en construction, nous avons assurément besoin de nos meilleurs cerveaux ».
Selon le Président, « désormais, les classes préparatoires, chez nous, serviront de réceptacles appropriés pour ouvrir à nos meilleurs élèves des filières mathématiques-physiquesciences de l’ingénieur, des filières techniques, mais également, l’accès, par voie de concours, aux prestigieuses établissements de formation comme l’École Polytechnique de Thiès, l’Ecole militaire de santé, l’École nationale supérieure des Mines et de la Géologie qui prendra la nouvelle dénomination de l’Institution de la Terre et l’Ensa de Thiès, entre autres ».
Le Président sénégalais à mis profit l’occasion pour remercier « la France, un partenaire de taille, qui a aidé à la mise en place de ce projet dans l’esprit de notre coopération en matière d’éducation et de formation ». Il a magnifié la qualité de « notre coopération ».
En réponse au Maire de Thiès, Dr babacar Diop, qui a plaidé « la réhabilitation du Chemin de fer », Macky Sall remarque : « j’ai entendu le cri du cœur. J’ai rencontré les cheminots qui sont venus m’accueillir, parce qu’ils savent que j’ai mis beaucoup d’efforts à les faire rentrer dans leurs droits. Mais le plus essentiel, c’est que je vais relancer les Chemins de fer du Sénégal, après le Train Express Régional. Je travaille avec le gouvernement à reprendre la ligne Dakar-Tambacounda naturellement qui passera par toutes les villes ferroviaires qui sont sur cette trace. Nous y travaillons au quotidien et je voudrais vous donner l’assurance à vous mais également à toute la population de Thiès ».
UN MAL PROFOND
Le système éducatif dans la plupart des pays africains, notamment en Afrique subsaharienne, est confronté à de multiples crises à juguler en urgence pour arriver à une éducation inclusive et transformatrice et à un système performant
Dakar, 27 oct (APS) – Le système éducatif dans la plupart des pays africains, notamment en Afrique subsaharienne, est confronté à de multiples crises à juguler en urgence pour arriver à une éducation inclusive et transformatrice et à un système performant, a estimé la Coordonnatrice régionale du Réseau Africain de campagne pour l’Education pour tous (ANCEFA, en anglais).
Les pays africains font face à de multiples défis en matière d’éducation, au nombre desquels la pauvreté, les conflits, la crise sanitaire, les aléas climatiques mais également une crise de contenu des apprentissages pour adapter l’éducation aux besoins des communautés, a-t-elle souligné.
Elle a également relevé une ‘’crise de compétences puisque le système éducatif ne forme pas pour les métiers dont le continent a besoin’’.
La coordinatrice de ANCEFA faisait une présentation sur les ‘’défis de l’Education en Afrique’’ lors du 11éme Forum Politique régional et d’apprentissage, à l’initiative du Réseau Africain de campagne pour l’éducation.
‘’Il y a un grand nombre de chômeurs diplômés qui ne peuvent ni n’être employés ni créer leur propre emploi posant le problème de l’adéquation emploi- formation’’, a-t-elle insisté devant les délégués de coalitions nationales pour l’éducation pour tous venus d’une vingtaine de pays d’Afrique.
S’interrogeant sur ‘’quelle éducation pour quel profil’’, elle a souligné que ‘’l’école moderne est combattue dans certaines communautés comme véhiculant des valeurs venues d’ailleurs’’.
Pour la spécialiste en éducation, ‘’malgré l’obligation de fournir un cycle d’enseignement complet de 12 ans (1année pré primaire, primaire et secondaire), les coûts de l’éducation continuent d’impacter la capacité des parents à scolariser leurs enfants’’.
‘’Dans au moins 20 pays, principalement en Afrique subsaharienne, peu de jeunes filles rurales pauvres terminent leurs études secondaires, et seules 11 % des filles les plus pauvres des pays touchés par la crise terminent leur scolarité’’, a-t-elle ajouté.
En plus dans les zones de conflit, ‘’la multiplication des attaques contre les écoles, notamment dans la zone Afrique de l’Ouest et du Centre avec plus de 12400 écoles fermées (Juin 2022), constitue un grand défi’’.
Face à tous ces défis, signale-t-elle, l’Organisation des Nations Unies a tenu au mois de septembre 2022 un Sommet sur la Transformation de l’Education pour ‘’galvaniser la volonté politique au plus haut niveau avec la définition de pistes d’action’’.
A l’issue du Sommet, une déclaration de la jeunesse a invité à ‘’l’action sur l’égalité de genre et l’inclusion, sur le financement de l’éducation’’.
‘’Le suivi des engagements du Sommet sur la Transformation de l’éducation nécessite une société civile forte et une voix des jeunes audible’’, a-t-elle relevé.
Ainsi le 11éme Forum politique régional porte sur le thème ‘’le rôle de la jeunesse africaine dans l’éducation inclusive, émancipatrice et transformatrice basée sur les droits à l’ère numérique’’.
L’objectif entre autres pour le Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous est ‘’d’explorer le programme et les approches de transformation de l’éducation dans un contexte régional à travers une sélection d’études de cas nationales’’.
Il s’agit également au cours des échanges de deux jours de partager et acquérir des connaissances et des compétences sur la promotion du droit à l’éducation au 21ème siècle, en utilisant les différentes solutions numériques qui peuvent être utilisées en Afrique pour atteindre les laissés-pour-compte.
FAUX ET USAGE DE FAUX
Pendant dix ans, un homme a pu enseigner la philosophie après avoir présenté de faux diplômes. Il devra s’expliquer prochainement devant un juge.
Pendant dix ans, un homme a pu enseigner la philosophie après avoir présenté de faux diplômes. Il devra s’expliquer prochainement devant un juge.
Scandale au niveau du secteur de l’éducation. Un homme répondant au nom de C.T. Touré a pu pendant une décennie enseigné avec de faux diplômes. L’enseignant véreux a été débusqué suite à une plainte déposée au niveau du parquet du tribunal de grande instance de Diourbel par l’inspecteur d’académie a appris Emedia de sources bien informées. Ces mêmes sources renseignent que le dossier a été transmis au commandant de la brigade de gendarmerie territoriale de Diourbel pour enquête et arrestation.
Dans un passé très récent, renseigne une source bien informée proche des services de l’éducation « cet enseignant a même fait partie d’un jury de correction au baccalauréat dans un centre d’examen de Dakar. Un correcteur avait attiré l’attention du président du jury et de l’inspecteur d’académie d’alors sur le manque de qualification de la personne pour enseigner la matière mais, il n’a pas été écouté. Mieux, les élèves ont toujours dénoncé l’enseignant qu’ils jugeaient n’avoir pas les aptitudes pour pouvoir enseigner la matière ».
Présentement, l’enseignant du nom de C.T. Touré qui a affirmé avoir obtenu le MASTER 2 et s’être inscrit au doctorat, est activement recherché par la gendarmerie qui a reçu l’ordre du procureur de diligenter cette affaire car, il y va de l’avenir des enfants.
À noter que c’est en 2015 que le ministère de l’Éducation avait recruté C.T. Touré avant de le mettre à la disposition de l’inspection d’académie. Il a été ensuite affecté au lycée de Bambey Sérère. Quelques temps après confie notre source, « il a fait abandon de poste et c’est lors de la dernière mission d’audit du personnel enseignant au mois de mai passé qu’il s’est présenté. Interpellé sur son absence, il a servi comme réponse qu’il préparait sa thèse de doctorat. »
LE DIRECTEUR DU CROUS DE THIES APPRÉCIE LE LANCEMENT DES CLASSES PRÉPARATOIRES AUX GRANDES ÉCOLES
Le Directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (CROUST), Cheikh Sall a salué l’ouverture des Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dont le lancement est prévu ce jeudi 27 octobre à Thiès par le Chef de l’Etat
Le Directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (CROUST), Cheikh Sall a salué l’ouverture des Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dont le lancement est prévu ce jeudi 27 octobre à Thiès par le Chef de l’Etat, Macky Sall. «C’est un projet très pertinent. Maintenant, au lieu d’envoyer nos meilleurs élèves dans les classes préparatoires européennes, on les forme d’abord au niveau du Sénégal plus précisément à l’Ecole polytechnique de Thiès pour leur donner des connaissances très solides qui leur permettront de compétir pour les plus grandes écoles d’ingénieurs de ce monde», a fait savoir Cheikh Sall. Selon lui, «le Président Macky Sall s’est inspiré du modèle des Grandes écoles françaises et à cet effet, il a amené de brillants professeurs accompagnateurs français qui sont couplés avec des professeurs expérimentés du Sénégal pour que les enfants aient toutes les connaissances nécessaires pour affronter le monde de demain».
Le projet des classes préparatoires permet donc aux meilleurs élèves de rester au Sénégal comme l’avait annoncé le Chef de l’Etat lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022. « Généralement, nous constatons qu’il y a un petit nombre qui rentrait. Nous avons les meilleurs laboratoires ici au Sénégal avec les meilleurs professeurs pour que les étudiants puissent intégrer facilement et réussir au niveau des grandes écoles d’ingénieurs de ce monde», ajoute Cheikh Sall. En effet, la première promotion des Classes préparatoires aux Grandes écoles va regrouper 50 élèves. Ils seront logés à l’Ecole polytechnique de Thiès en attendant la fin de travaux des nouveaux locaux. Sur ce, Cheikh Sall rassure sur les bonnes dispositions.
«Le CROUST avec l’accompagnement de l’Etat a mis ces élèves-là dans des conditions très favorables. Ils sont logés provisoirement au niveau de l’Ecole polytechnique de Thiès en attendant l’achèvement d’une école derrière l’école polytechnique. Les élèves sont dans des conditions très favorables. Rien n’a été négligé pour qu’ils puissent se sentir à l’aise et être dans des conditions d’études favorables pour pouvoir étudier», a dit Cheikh Sall. Le Chef de l’Etat Macky Sall va également procéder à la pose de la première pierre du complexe Classes préparatoires aux grandes écoles.
UNE ENSEIGNANTE PROMUE DIRECTRICE D’ECOLE RETROUVÉE MORTE DANS DES BUISSONS
Enseignante pieuse, sans histoire et qui aime souvent être seule, Farmata Ibrahima Ly, âgée de 35 ans, a été rattrapée par le coup du sort à Thiès, alors qu’elle se rendait à Dakar, en provenance de son village au Fouta
Farmata Ibrahima Ly, enseignante âgée de 35 ans, ne rejoindra pas son nouveau poste de directrice de l’école à Thilogne. Et pour cause, sur le chemin de Dakar pour préparer la rentrée scolaire, elle a fait une escale improvisée à Thiès le 19 septembre, avant de disparaître. Malheureusement, son corps en état de décomposition très avancé a été retrouvé presque un mois après, c’est-à-dire le vendredi 21 octobre dernier.
Enseignante pieuse, sans histoire et qui aime souvent être seule, Farmata Ibrahima Ly, âgée de 35 ans, a été rattrapée par le coup du sort à Thiès, alors qu’elle se rendait à Dakar, en provenance de son village au Fouta, pour préparait l’ouverture des classes. Elle a été retrouvée morte, après une disparition de presque un mois. Toutes les recherches effectuées par ses parents se sont révélées vaines. Malgré les divers communiqués diffusés à travers les médias, elle est restée introuvable. Et c’est vendredi dernier que son corps en état de décomposition très avancé a été retrouvé.
A la faveur du dernier mouvement national des enseignants, Farmata Ly avait été promue directrice d’une école à Thilogne (département de Podor). Mais elle ne prendra jamais service dans cet établissement scolaire, parce que le destin en a décidé autrement. Pourtant, elle était déjà dans des bonnes dispositions pour aller remplir sa mission. D’autant qu’elle a quitté son village natal au Fouta dans la nuit du 18 septembre 2022, pour se rendre à Dakar afin de mieux préparer la rentrée scolaire. Mais Fatimata Ly n’arrivera jamais à destination. En effet, c’est à Diassap (entrée de Thiès en venant de Tivaouane) qu’elle est descendue du véhicule qui la transportait vers Dakar. Malheureusement, cette escale improvisée intervenue le 19 septembre lui a été fatale.
Selon des sources proches de sa famille, l’enseignante souffrait d’un abcès très douloureux au niveau de la tête et cela explique en partie son déplacement à Dakar, pour être prise en charge médicalement. Se plaignant de terribles maux de tête, elle a quitté le véhicule avant d’être victime d’un malaise qui lui a fait perdre le sens de l’orientation. C’est dans ces circonstances qu’elle s’est retrouvée dans un verger non loin de là. Depuis lors, elle a totalement disparu de tous les radars, jusqu’à ce que son corps sans vie soit découvert dans des buissons situés dans la même zone entre Kawsara Fall et Pognène, non loin du chemin de fer, le vendredi 21 octobre aux environs de 17 heures. Des jeunes talibés qui erraient dans les parages ont fait la découverte macabre.
C’est ainsi que les propriétaires de la ferme ont alerté la police, les sapeurs-pompiers et le service d’hygiène. Le corps était en état de putréfaction très avancé. Du coup, il a été inhumé dans la même soirée au cimetière musulman Madoki de Grand Thiès, conformément à la Souna du Prophète Mohammed (PSL) et en présence de parents et d'amis. Selon un de ses proches, Fatimata Ly était déjà très affectée en 2018 par le décès de sa sœur, étudiante de l’Université Gaston Berger. Traumatisée par la situation, elle était devenue solitaire.
Née en 1987, Fatimata Ly faisait partie de la 17ème génération de volontaires de l’éducation formée au Centre Régional de Formation des Personnels de l’Education (Crfpe) de Matam. Elle a successivement servi à Doumga Goly son premier poste dans l’enseignement, puis à Agnam Goly en 2014, à l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Diourbel et enfin à l’IEF de Matam. Et à la faveur du dernier mouvement, elle avait été désignée au poste de Directrice de l’école de Thilogne qu’elle n’occupera jamais.
«UN FACTEUR DE DECROCHAGE ET DE DESCOLARISATION PREMATURES»
Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep se prononce sur la hausse des frais d’inscription
Des parents d’élèves dénoncent la hausse des frais d’inscription dans certains établissements d’enseignement public. Qu’est-ce que vous en pensez ?
La hausse de plus en plus importante des frais d’inscription et des multiples autres frais opportunistes constituent l’un des facteurs qui retardent le démarrage des cours et qui justifient le décrochage prématuré de beaucoup d’élèves. C’est soit des parents qui retiennent les enfants à la maison car ne pouvant pas s’acquitter de ces frais ou alors des élèves qui se sentent gênés et humiliés pour n’avoir pas pu s’inscrire au même titre que leurs camarades. Nous dénonçons ces pratiques qui confirment une forme de privatisation de l’école publique. C’est une question de justice, d’équité et de cohérence. Les textes législatifs et réglementaires qui régissent le secteur proclament la gratuité de l’enseignement élémentaire au Sénégal. Pour l’enseignement moyen et secondaire, les frais d’inscription sont inscrits dans une échelle qui va de 3 000 à 10 000F. Cet effort de régulation est certes salué mais les montants devraient encore être revus à la baisse, en lien avec le contexte économique. Il importe aussi que ces ressources soient gérées de façon plus efficiente, plus inclusive et plus transparente. Je rappelle qu’une étude récente de la COSYDEP a montré que ces frais constituent un frein à l’accès et au maintien des élèves dans le système surtout lorsqu’ils sont pratiqués dans un contexte de pauvreté généralisée.
Au Sénégal, les enfants ont le droit de recevoir une éducation gratuite dans une école publique jusqu’à un certain âge. Qu’en est-il de cela ?
Oui, il s’agit des dispositions de la loi d’orientation de l’éducation nationale qui institue l’obligation scolaire de 10 ans. Au Sénégal, il est clairement déclaré, dans la Constitution et dans les lois d’orientation, que l’enseignement élémentaire est gratuit, donc sans frais conditionnant l’accès, le maintien et la réussite de l’élève. Ces dispositions doivent être soutenues et respectées. Soutenues, car l’Etat doit veiller à la disponibilité de budgets de fonctionnement conséquents et à temps destinés aux écoles. Respectées, car l’Etat doit absolument prendre en charge cette question en faisant appliquer rigoureusement les textes sinon, qu’il procède à leur révision pour rétablir la légalité et veiller à la cohérence entre les textes et la pratique.
Quelles peuvent être les conséquences d’une cherté des frais d’inscription dans les établissements d’enseignement public ?
Des conséquences désastreuses par rapport à l’effectivité du droit à l’éducation pour tous. En effet, ces frais s’opposent à la mission publique assignée à ces établissements. Ils constituent un frein à l’accès et au maintien des élèves et par voie de conséquence, un facteur de décrochage et de déscolarisation prématurés. Il s’y ajoute que des parents se sentent contraints de procéder à des choix discriminatoires en décidant de scolariser certains de leurs enfants et d’en priver d’autres ; les filles et les enfants handicapés deviennent les plus exposés. Au total, la pratique des frais opportunistes est une négation du droit à l’éducation pour tous et aussi un risque réel de privatisation de l’éducation. Ces pratiques sont à dénoncer et à combattre vigoureusement ; elles doivent mobiliser tous les acteurs car l’éducation est un droit humain fondamental qui doit être garanti par l’Etat.
QUAND LA SCOLARITÉ PLOMBE LES PARENTS
C’est la rentrée des classes depuis le 6 octobre mais les parents d’élèves se grattent toujours la tête. Entre frais d’inscriptions revus en hausse dans certains établissements publics, l’envolée des prix de fournitures scolaires, les dépenses flambent
C’est la rentrée des classes depuis le 6 octobre dernier mais les parents d’élèves se grattent toujours la tête à cause des dépenses. Entre frais d’inscriptions revus en hausse dans certains établissements publics, l’envolée des prix de fournitures scolaires ou d’autres équipements scolaires, c’est la croix et la bannière. Ce qui suscite une inquiétude chez les parents d’élèves surtout en ces temps de hausse du coût de la vie. Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur désarroi et leur mécontentement face à cette situation.
Au marché Grand Yoff, l’atmosphère est au rythme actuel. Cahiers, stylos, crayons, sacs et autres accessoires scolaires remplissent des étals mais l’affluence n’est pas trop au rendez-vous chez leurs vendeurs. Plus de deux semaines après la rentrée scolaire, quelques rares clients sont sur place.
Venu acheter des fournitures scolaires pour ses enfants, un père de famille n’en revient pas. A l’en croire, rien n’est accessible. « Je viens de débourser presque 25000 pour les frais d’inscription de mes enfants et là aussi, je vois que les prix des fournitures ne sont pas abordables. Tout est cher maintenant», se désole Moussa Ka. Il n’est pas le seul à être dans la tourmente. Sur place, un autre père de famille négocie les prix. «Le paquet de cahiers 100 pages varie entre 2000 et 2500, ceux de travaux pratiques entre 1000 et 2000 etc. Sincèrement, il est vraiment impossible que les parents qui ont trois ou quatre enfants, puissent répondre aux besoins de leurs enfants. Déjà, dans le public, les inscriptions sont chères. Je déplore surtout la hausse des frais d’inscription qui deviennent de plus en plus chers mais, je ne peux pas ne pas inscrire mes enfants », se résigne-t-il.
Le propriétaire de l’étal confirme les prix des fournitures scolaires. « C’est vrai que les prix ont augmenté mais on n’y peut rien. Nous, on achète seulement et on revend », confie Ousmane Diouf. Au Sénégal, la rentrée scolaire donne du fil à retordre aux parents d’élèves surtout en cette période de hausse du coût de la vie. Outre les frais d’inscription, les parents d’élèves devront aussi faire face à la flambée des prix des fournitures et autres accessoires scolaires. Pour ce père de famille croisé à Liberté 6, la facture est déjà salée pour les inscriptions et donc la chasse aux petits prix s’impose pour pouvoir acheter les fournitures pour ses trois enfants. « En ces temps de crise, il est très difficile pour moi qui est simple chauffeur. J’essaie d’acheter petit à petit en passant par les articles les plus nécessaires et les moins chers. Jamais une rentrée scolaire n’a été aussi difficile à gérer », a-t-il fait savoir.
A Guédiawaye, face à la presse, l’Union des parents d’élèves et étudiants de Guédiawaye a dénoncé la hausse des frais d’inscriptions dans certaines écoles de la zone. « Je voudrais porter à l’attention des autorités, des acteurs de l’éducation qu’il m’a été révélé par des parents d’élèves que dans les établissements publics moyens et secondaires, il y a une hausse des prix d’inscription. Les inscriptions étaient normées dans les moyens et secondaires. Le plancher était de 3000 et le plafond à 10000 F. Mais ce qui n’est pas le cas pour plusieurs établissements de ce pays-là », a fustigé le président de l’Union, Ibrahima Top.
D’ailleurs, l’Inspecteur d’éducation et de formation avait mis en garde les directeurs d’école qui renvoient les élèves pour défaut de paiement de frais d’inscription. « Certes, certains le font, mais ce n’est pas une obligation. Pourquoi réclamer ces sous aux élèves ? Ils doivent laisser les élèves faire leurs cours. La rue n’est pas faite pour les enfants », avait dit Yaya Coly lors d’une cérémonie de remise de kits scolaires à Wakhinane-Nimzath, il y a quelques jours. Avec la cherté du coût de la vie, l’école devient une dépense importante pour les familles et le portefeuille ne connait plus de répit. L’éducation des enfants constitue donc un véritable fardeau pour les parents même dans le public.