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23 novembre 2024
Développement
HARO CONTRE L’IMPUNITE AMNISTIANTE
SENEGAAL KESE promet non seulement d'abroger la récente loi d'amnistie, mais aussi de révolutionner le processus d'adoption des futures amnisties. Un double verrou serait instauré : cinq ans d'attente minimum et l'obligation d'un référendum populaire
Le programme législatif de la coalition SENEGAAL KESE prévoit l'abrogation pure et simple de la loi d'amnistie adoptée en mars 2024, considérée comme une entrave à la justice pour les victimes des troubles politiques. Au-delà de cette abrogation, le mouvement propose une réforme constitutionnelle majeure sur les modalités d'adoption des lois d'amnistie. Un délai minimal de cinq ans et l'obligation d'un référendum populaire seraient désormais requis pour toute nouvelle amnistie. Lisez son communiqué ci-dessous :
"La coalition SENEGAAL KESE se dirige vers ses électeurs avec des propositions claires en faveur de la justice, de la transparence et de l’intégrité des institutions. Dans un contexte où la loi d’amnistie continue de susciter de vives réactions, SENEGAAL KESE a prévu dans son programme de législature, disponible en ligne, d’abroger l’amnistie de 2024 et de réformer les modalités d’adoption d’une loi d’amnistie. SENEGAAL KESE met en avant la nécessité d’une justice équitable qui ne laisse aucune place à l’impunité.
L’abrogation de l’amnistie de 2024
La loi portant amnistie adoptée par l’Assemblée nationale le 6 mars 2024 constitue une négation de l’Etat de droit et un obstacle pour les familles des dizaines de sénégalais(es) ayant perdu la vie dans les troubles politiques entre février 2021 et février 2024 d’obtenir justice. Le principe de la responsabilité exige que les décideurs publics rendent compte de leurs actes, tout le contraire de ce que suggère la loi d’amnistie. Nous introduirons une proposition de loi portant son abrogation afin que la justice promptement rendue. Les éventuels obstacles juridiques évoqués par certains ne sont qu’imaginaires. Un juriste genevois disait à juste titre que « le parlement […] peut tout faire, sauf changer un homme en femme ». L’effacement des faits couverts par l’amnistie n’est qu’une simple fiction juridique. Une autre loi viendra les restaurer fictivement en abrogeant l’amnistie de 2024.
La réforme des modalités d’adoption d’une loi d’amnistie
Une loi d’amnistie est considérée comme une loi ordinaire, elle est adoptée selon la procédure législative. La souplesse de cette modalité d’adoption a sans doute encouragé le recours abusif à la loi d’amnistie qui a toujours empêché la justice de faire la lumière sur des faits présumés extrêmement graves. La coalition SENEGAAL KESE engagera une réforme de la Constitution pour introduire des modalités spécifiques d’adoption d’une loi d’amnistie qui se présenteront comme suit :
Une loi d’amnistie ne pourra plus être adoptée avant l’écoulement d’un délai de cinq (5) ans après la commission des faits ou le prononcé des condamnations visées. Ainsi, aucune loi d’amnistie ne pourra être votée dans les cinq ans suivant les faits, garantissant ainsi que les victimes ne soient pas oubliées et que les responsabilités soient clairement établies
Une loi d’amnistie ne pourra être adoptée que par référendum. Par le biais d’un référendum, les Sénégalais auront non seulement leur mot à dire, mais pourront aussi exprimer clairement leur volonté sur les mesures d’amnistie, surtout concernant des faits aussi graves que ceux qui ont marqué notre histoire récente.
La coalition SENEGAAL KESE invite les Sénégalais à s’engager activement pour un avenir où les décisions politiques seront prises dans un cadre de transparence et de responsabilité. La victoire de la coalition SENEGAAL KESE aux législatives serait non seulement un pas vers un renouveau politique, mais aussi un symbole fort de la résilience et de la détermination d’un peuple qui refuse d’accepter l’injustice et l’impunité."
BRAS DE FER MÉMORIEL AUTOUR DE THIAROYE 44
Le nouveau pouvoir sénégalais exige l'accès total aux archives. Une demande qui se heurte aux affirmations de Paris, assurant avoir déjà tout transmis en 2014. La vérité sur ce drame colonial cristallise désormais les tensions entre Paris et Dakar
(SenePlus) - Un contentieux mémoriel vieux de près de 80 ans refait surface dans les relations franco-sénégalaises. Le massacre de Thiaroye, perpétré en décembre 1944 par l'armée française contre des tirailleurs sénégalais réclamant leurs primes de démobilisation, cristallise les tensions depuis l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye en mars dernier.
Le premier ministre Ousmane Sonko a fait de cette question un axe majeur de sa politique. Lors de sa campagne pour les législatives du 17 novembre, il a notamment exigé, depuis Ziguinchor, l'accès aux archives françaises : "La France n'a qu'à nous donner les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, des guerres qu'elle a menées ici, des tortures".
Cette posture offensive marque une rupture historique, comme le souligne dans les colonnes du journal Le Monde Mamadou Diouf, historien à l'université Columbia et président du comité du 80e anniversaire des commémorations : "Il y a eu un embargo politique français autour de Thiaroye durant des décennies. Depuis l'indépendance, les présidents sénégalais l'ont passé sous silence pour ne pas mécontenter leurs partenaires français." L'historien rappelle même que Léopold Sédar Senghor, malgré sa dénonciation initiale du massacre dans un poème, n'a jamais réclamé de comptes durant ses vingt années de présidence.
D'après Le Monde, la France maintient avoir transmis l'intégralité de ses archives en 2014, lors de la visite officielle de François Hollande au Sénégal. Cependant, les autorités sénégalaises contestent cette version. Abdoulaye Koundoul, coordinateur du comité et conseiller d'Ousmane Sonko, affirme dans le journal français : "Il manque toujours des informations capitales qui ne peuvent se trouver que dans des archives détenues en France." Les questions sur le nombre exact de victimes, leur lieu d'ensevelissement et les sommes dues par l'État français restent sans réponse.
Le Monde révèle qu'une avancée diplomatique s'est produite mi-octobre, après un échange téléphonique entre les présidents Faye et Macron. Le Sénégal a soumis une demande précise de restitution d'archives, et une délégation d'historiens et d'archivistes sénégalais doit se rendre prochainement en France.
Sur le plan politique français, le quotidien du soir indique que La France insoumise (LFI) soutient activement les revendications sénégalaises. Une résolution parlementaire est en préparation, et le parti envisage la création d'une commission d'enquête pour établir les responsabilités dans ce qui est qualifié d'"omerta sur Thiaroye."
Les commémorations prévues le 1er décembre prochain s'annoncent cruciales, selon Le Monde. Une quinzaine de chefs d'État africains sont attendus à Dakar, donnant une dimension panafricaine à l'événement. La présence d'Emmanuel Macron reste incertaine, la France cherchant à maintenir un équilibre délicat dans ce dossier sensible.
Le journal parisien rapporte également que la récente décision française d'accorder la mention "Mort pour la France" à seulement six tirailleurs sénégalais en juin dernier a été vivement critiquée par Ousmane Sonko, illustrant la persistance des tensions autour de ce drame historique.
Selon Le Monde, la position française reste prudente. Un représentant français cité anonymement par le journal souligne la complexité de la situation : "Une reconnaissance officielle des torts de la France, cela se discute aussi avec eux [les Sénégalais]." Cette approche témoigne des enjeux diplomatiques considérables autour de ce chapitre douloureux de l'histoire coloniale française.
Le quotidien rappelle enfin que le film "Camp de Thiaroye" d'Ousmane Sembène, témoignage cinématographique majeur sur ces événements, a été interdit de diffusion en France jusqu'en mai dernier, illustrant la sensibilité persistante de ce dossier mémoriel.
DES CARTES D'ÉLECTEURS TOUJOURS EN SOUFFRANCE
Plus de 260 000 cartes d'électeurs attendent toujours leurs propriétaires dans les bureaux de vote, malgré les efforts de sensibilisation. Cette situation, bien que moins critique que par le passé, soulève des questions sur la mobilisation des électeurs
(SenePlus) - À l'approche des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, un défi logistique préoccupe la société civile : 264 340 cartes d'électeurs n'ont toujours pas été récupérées dans les bureaux de vote.
Ce scrutin, convoqué suite à la dissolution du Parlement par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye le 12 septembre dernier, doit renouveler une assemblée encore dominée par l'ancien camp au pouvoir.
Malgré les efforts de la Direction générale des élections, qui multiplie la diffusion de messages pour encourager le retrait des cartes, la situation ne semble pas alarmante selon les experts.
"Par le passé, on a quand même eu un niveau plus important de cartes non retirées, autour de pratiquement un million", relativise Ababacar Fall, directeur du Groupe de recherche et d'appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), auprès de RFI. Il ajoute que ce chiffre ne devrait pas "impacter le taux de participation" compte tenu d'un "fichier qui fait autour de 7,4 millions d'électeurs."
Le taux de participation constitue l'une des principales inconnues de ces élections législatives, traditionnellement moins mobilisatrices que la présidentielle.
Face à cette situation, la Direction générale des élections poursuit sa campagne de sensibilisation à travers des messages radios et télévisés diffusés en six langues. Les électeurs disposent encore jusqu'au 16 novembre pour retirer leur carte.
L'EMPIRE DU MILIEU EN PLEIN RENOUVEAU
Après plus d'une décennie de règne du trio Gana-Nampalys-Cheikhou, une nouvelle génération s'impose au cœur du jeu sénégalais. Les performances remarquables de Lamine Camara, Pape Guèye et Pape Matar Sarr témoignent de cette mutation réussie
Une fin de cycle s’approche pour l’équipe nationale du Sénégal, avec un changement de sélectionneur et de joueurs sur le terrain. Dans ce renouvellement, l’entrejeu occupe une place importante. Le trio Gana-Nampalys-Cheikhou est en train de laisser la place à la jeunesse.
Lors de la première sortie de l’équipe nationale du Sénégal sous l’ère Pape Thiaw, face au Malawi au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, l’entrejeu des Lions était composé par Lamine Camara (20 ans) et Pape Alassane Guèye (25 ans). Le technicien avait décidé, au coup d’envoi, de faire confiance à la jeunesse pour animer un des secteurs clés du jeu sénégalais.
Cette jeunesse se caractérise par la moyenne d’âge de 22,5 ans des deux joueurs. Entreprenants et performants, les jeunes Lions ont démontré qu’ils constituent un présent et un futur radieux pour l’équipe nationale du Sénégal. Pape Guèye a d’ailleurs ouvert le score dans cette rencontre.
Ce rajeunissement n’est pas forcément une révolution de Pape Thiaw. Même s’il l’a matérialisée dès son arrivée à la tête de la sélection, son prédécesseur Aliou Cissé l’avait entamée lors de la Can-2023 en Côte d’Ivoire.
Lors des matches de poule, le champion d’Afrique 2021 a aligné à trois reprises Pape Guèye et deux fois Lamine Camara (auteur de 2 buts) et Pape Matar Sarr (22 ans). Il a réitéré cette confiance aux jeunes après la dernière coupe d’Afrique. Lors des matches amicaux du mois de mars 2024, il a convoqué pour la première fois le milieu de terrain du RC Strasbourg, Habib Diarra (20 ans), et celui du Havre AC, Rassoul Ndiaye (21 ans).
Cissé justifiait ses choix en soulignant que le groupe sénégalais doit se renouveler. “Il y a de nouveaux joueurs dans ce groupe. L’idée, c’est d’ouvrir cette équipe après la Can, d’insuffler du sang neuf, pour leur donner la possibilité de faire leurs preuves”, déclarait-il en conférence de presse.
Depuis lors, les jeunes prennent de plus en plus de place dans l’effectif des Lions, mais surtout dans l’entrejeu.
De vaillants soldats en baisse de régime
Idrissa Gana Guèye (35 ans), Cheikhou Kouyaté et Nampalys Mendy (32 ans) ont longtemps été incontournables au cœur du jeu des Lions. Les deux premiers, présents en sélection depuis plus de 12 ans, ont formé un tandem indéboulonnable durant plusieurs rencontres et compétitions avec le Sénégal. Leur longévité est symbolisée par leur nombre de sélections.
Idrissa Guèye est le joueur le plus capé de l’histoire des Lions avec 117 sélections et Cheikhou Kouyaté est le quatrième avec 90 sélections. Ils ont été rejoints en 2021 par Nampalys (32 sélections). L’actuel joueur du RC Lens s’est vite installé dans l’entrejeu aux côtés de Gana Guèye. Les deux ont formé le duo vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations 2021 au Cameroun.
Si Pape Matar Sarr et Pape Guèye étaient déjà là lors de cette conquête, les “anciens” avaient encore la confiance du technicien sénégalais.
Mais depuis ce sacre, et surtout depuis la saison dernière, la donne a complètement changé. Les doyens sont désormais des trentenaires et la vie en club n’est pas aussi reluisante pour certains d’entre eux. Nampalys Mendy est relégué sur le banc avec le RC de Lens. L’ancien joueur de Leicester n’a été titularisé qu’à une seule reprise sur dix journées de Ligue 1 (3 entrées en jeu). En sélection, il a été convoqué lors des trêves du mois de septembre et d’octobre et a disputé en moyenne 10 minutes face au Burkina Faso (9 septembre) et face au Malawi (11 octobre). Sa place pour la trêve du mois de novembre n’est pas tout aussi évidente.
Cheikhou Kouyaté, quant à lui, est actuellement sans club depuis la fin de la saison 2023-2024 et est plus proche d’une retraite que d’un retour. Sa dernière convocation en sélection remonte au mois de mars dernier. Idrissa Gana Guèye est le plus âgé de tous et est le seul encore réellement compétitif parmi les trentenaires du milieu.
Gana, le dernier des Mohicans
Titulaire en Premier League à Everton, le joueur formé à Diambars reste toujours compétitif Gana et est un véritable guerrier dans l’entrejeu. Il a disputé 9 des 10 rencontres de championnat, dont 7 titularisations. Il tourne en moyenne à 72 minutes par match, un ratio important pour un joueur à son poste.
En sélection, il est toujours présent et continue de répondre lorsqu’on fait appel à lui. Même s’il a été titularisé contre le Malawi à Lilongwe (remplacé par Pape Guèye à la 60e), Gana n’est plus le premier choix au milieu. Mais son expérience est toujours un atout. Lors de la trêve du mois d’octobre, il a même délivré, en sortie de banc, une passe décisive durant la rencontre face au Malawi à Diamniadio.
Camara, Guèye et Sarr, nouveaux rois
Le Sénégal dispose d’un vivier énorme au milieu de terrain. Que ce soit dans les catégories jeunes ou en équipe nationale A, la relève est potentiellement assurée. La transition entre les plus anciens et les plus jeunes se fait de façon progressive et intelligente. Depuis la Can-2023, les jeunes prennent petit à petit le pouvoir. Les plus marquants sont Lamine Camara, Pape Guèye et Pape Matar Sarr. Tous trois sont à plus de 22 sélections.
Arrivé durant l’intersaison à l’AS Monaco, Lamine est vite devenu incontournable dans l’entrejeu des Monégasques. Il a disputé 12 rencontres sur 13 possibles (1 match raté pour suspension), a inscrit deux buts et délivré une passe décisive. Il est même préposé aux coups de pied arrêtés, symbole de son adaptation rapide.
Comme Camara, Pape Guèye a changé d’air cette saison. Il est désormais du côté de Villarreal en Liga. Après des débuts timides, l’ancien Phocéen s’est installé dans l’entrejeu du Sous-Marin jaune. Il est titulaire sur les six dernières rencontres de Villarreal et a même inscrit son premier but en Coupe du Roi, le 29 octobre.
Pape Matar est sans doute le milieu sénégalais le plus en forme. L’ancien joueur du FC Metz enchaîne les bonnes performances depuis son but face à Qarabag, le 26 septembre dernier. En sortie de banc ou comme titulaire, PMS livre toujours des prestations de haut niveau. Il en a déjà 3 buts et 2 passes décisives toutes compétitions confondues, dont 2 buts en 3 matches d’Europa League.
Ils sont en attente…
À côté d’eux, des jeunes comme Habib Diarra, capitaine du RC Strasbourg (20 ans, 4 sélections), Dion Lopy, sociétaire d’Alméria (22 ans, 5 sélections), Pape Diong, sociétaire de Strasbourg et champion d’Afrique U17 (18 ans, 1 sélection), Mamadou Lamine Camara, champion d’Afrique U20 et sociétaire du RS Berkane au Maroc (21 ans, 1 sélection), Pape Demba Diop, champion d’Afrique U20, joueur de Zulte Waregem (21 ans), et plein d’autres attendent aussi leur tour.
Précoces et talentueux, ils incarnent le futur proche de l’équipe nationale et s’installent sur la durée. Ils sont également devenus des tauliers dans des clubs de première zone, gagnant de plus en plus en expérience malgré leur jeune âge.
par Cheik Aliou Ndao
UN « NIT KU YIW » POUR L’ÉTERNITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Amadou Makhtar Mbow continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Adopter et appliquer les conclusions des Assises nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées
Je n’aime pas les oraisons funèbres. C’est de son vivant que j’ai tenu à rendre hommage à Amadou Mahtar Mbow. Ce fut à Gorée. Il dirigeait l’Unesco à l’époque. Il nous avait trouvés à l’Université des Mutants où nous étions en session. J’avais pris la parole pour souligner ce que notre génération devait à son exemple. Lorsque j’ai rappelé devant l’assistance les sacrifices du Professeur lors de l’installation de l’éducation de base dans les coins les plus reculés du Sénégal et de la Mauritanie, beaucoup de personnes ignoraient cet aspect de sa vie. Je n’avais pas oublié de préciser que son épouse l’accompagnait dans ses déplacements. L’on se demandait comment elle pouvait supporter la privation de tout confort moderne.
Amadou Mahtar Mbow se signala à notre attention dès la loi-cadre. Ministre de l’Éducation dans le gouvernement du Président Mamadou Dia, il rendit possible l’impression de « Ijjib Wolof », le premier syllabaire wolof issu des travaux des étudiants sénégalais autour de Cheikh Anta Diop à Paris et à Grenoble. Plus tard, bien des années après, Amadou Mahtar Mbow, Ministre de la Culture permit à l’un de nos élèves de l’Ecole William Ponty de Thiès de devenir l’une des plus grandes signatures parmi les plasticiens du pays. Après l’expertise de Papa Ibra Tall, alors Directeur des Manufactures de Thiès, il lui accorda une bourse pour les Beaux-Arts à Paris.
En 1969, Amadou Mahtar Mbow Ministre de la Culture, la troupe du Théâtre National Daniel Sorano se rendit à Alger pour prendre part au Festival Panafricain. L’auteur de l’œuvre qui devait représenter le Sénégal (« L’Exil d’Albouri ») ne faisait pas partie de la délégation officielle. Amadou Mahtar Mbow fit plus que corriger l’erreur. Il demanda au gouvernement algérien de faire figurer ce dernier parmi ses invités officiels. Le jeune auteur n’oubliera jamais ce qu’un tel geste a signifié dans sa vie. Logé dans le plus grand hôtel d’Alger, il eut la chance de côtoyer les grands leaders du panafricanisme, des mouvements de libération du Tiers-Monde. Voir Amilcar Cabral et pouvoir discuter avec Mario de Andrade était plus qu’un privilège. Stokely Carmichael des Black Panthers, Miriam Makeba et d’autres militants de l’ANC, quelle chance !
En parlant de Amadou Mahtar Mbow, je préfère dire qu’il a été et non il fut. Pour moi, il continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Nous n’avons pas assez manifesté notre reconnaissance.
Adopter et appliquer les conclusions des Assises Nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées, son itinéraire, son exemple, sa vie, pour tout dire.
Notre seule consolation est de savoir que les bonnes actions restent gravées à jamais dans la mémoire. Tant qu’il restera un souffle à l’humanité, elle les racontera.
Amadou Mahtar Mbow est un « Nit Ku Yiw ».
Ce que le vocabulaire tenterait de rendre par « Un Homme Bon », « Un Homme de Bien ».
par Ousseynou Nar Gueye
LA FAUSSE BONNE IDÉE DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE POUR LES CRIMES ÉCONOMIQUES
une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires
Ce lundi 4 novembre 2024, en soirée, veille de scrutin présidentiel aux USA, en ma qualité de candidat aux élections législatives sur la liste nationale de la Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangué 3eme Voie, je suis invité de l'émission-débat politique 'Elect'Oral', sur Walf TV, ou je débat contre le pharmacien Assane Ka, président du parti Panel et candidat Pastef.
En toute fin d'émission, la présentatrice Awa Diop Ndiaye annonce un "sondage" de Walf indiquant que les Sénégalais veulent massivement une Haute Cour de Justice pour juger des crimes économiques (supposément) commis par les pontes du Salltennat précédent.
Assane Gueye, journaliste virtuose de Walf TV, traite du sujet puis pose la question aux deux invités que nous sommes et aux deux chroniqueurs. Je suis interrogé en premier. Tous les autres soutiendront que la Haute Cour de Justice est une très bonne idée. Moi non.
Premièrement, j'indique qu'il ne faut pas confondre "sondage" et micro-trottoir': un sondage, c'est très technique et scientifiquement encadré. Je conteste donc que ce recueil d'opinions de Sénégalais ait la dignité de sondage.
Puis, je réponds d'abord que la Haute Cour de Justice est instituée pour juger le président de la République et les ministres. Pas les Directeurs généraux sortants.
Ensuite, je dis que les organes judiciaires existants, dont celui créé par le régime pastefisé qu'est le Pool judiciaire financier, sont suffisants pour entendre des crimes économiques.
Enfin, je dis qu'au Jub, Jubal, Jubanti, il faut ajouter le Jubelé et le Jubboo. Surtout, une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires. Ainsi, en 2014, la Haute Cour de Justice instituée il y a 10 ans et qui n'a mené à rien.
Pour rappel, qui nous fera plus prendre conscience de ce que ce machin est à ...prendre avec des pincettes : la Haute Cour de Justice n'a été instituée que deux fois au Sénégal, en 1962 pour juger le Grand Maodo Mamadou Dia et en 2004 pour juger l'ex-Premier ministre Idrissa Seck Idy qui a bénéficié d'un non-lieu total.
Ce que je n'ai pas pu ajouter lors de l'émission 'Elect'Oral" du lundi 4 novembre 2024, je le dis ici : toutes les idées politiques ne sont pas faites pour être soumis à la validation de la dictature du choix majoritaire.
Pour certaines dispositions juridico-politiques, il nous faut le leadership fort de ceux qui nous dirigent, pour imposer comme vérité universelle sur le territoire national, en tournant le dos à la foule.
Il en va ainsi de la belle idée humaniste de l'interdiction sanctuarisée dans la Constitution sénégalaise que nous a légué le président Abdoulaye Wade : tout le monde sait pourtant que la majorité des Sénégalais préféreraient que la peine de mort soit en vigueur !
Mais il y a des choses et des dimensions qui relèvent du choix de civilisation. Qui disent que nous ne sommes plus dans le règne du "oeil pour oeil, dent pour dent'. La prétendue possible haute Cour de Justice pour les Crimes économiques contre les tenants du pouvoir Sall sortant est une fausse bonne idée, mais reste une mauvaise réponse à une bonne question. Que l'OFNAC qui a reçu les dossiers les transmette et que les juridictions compétentes existantes poursuivent les présumés voleurs que seraient les anciens ministres et anciens directeurs généraux.
Et ils ne sont pas tous des voleurs et détourneurs de deniers publics, je suis bien placé pour le savoir.
Ousseynou Nar Gueye est candidat sur la liste nationale, Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangue 3eme Voie.
L'AMÉRIQUE CHOISIT SCIEMMENT LA VOIE AUTORITAIRE
Après avoir battu Kamala Harris, Donald Trump revient au pouvoir avec des promesses de répression, d'expulsions massives et de vengeance politique. Les électeurs ont validé ce programme en toute connaissance de cause
(SenePlus) - Dans une analyse approfondie, le New York Times dresse le portrait d'une Amérique qui a délibérément choisi de confier son destin à Donald Trump, en pleine connaissance de ses intentions autoritaires. Un choix historique qui marque un tournant sans précédent dans l'histoire des États-Unis.
"L'Amérique se tient au bord du précipice d'un style de gouvernance autoritaire jamais vu dans ses 248 ans d'histoire", affirme le quotidien new-yorkais, soulignant que cette fois, il ne s'agit pas d'une conquête par la force mais d'un "blanc-seing" donné par les électeurs.
Trump n'a jamais caché son programme. Il a ouvertement annoncé qu'il utiliserait "la force militaire contre ses opposants politiques", procéderait à des "rafles militaires" pour expulser des millions d'immigrants, et serait un "dictateur - ne serait-ce que le premier jour."
Après avoir battu Kamala Harris, qui aurait pu devenir la première femme présidente des États-Unis, Trump entre dans l'histoire avec ses propres records : "le seul président reconnu coupable de dizaines de crimes, accusé de dizaines d'autres et deux fois destitué."
Contrairement à 2016, Trump arrive à Washington avec un large mandat populaire. "L'Amérique nous a donné un mandat sans précédent et puissant", a-t-il déclaré à ses partisans à Mar-a-Lago, ajoutant que "Dieu lui avait épargné la vie pour une raison : sauver le pays."
Le climat électoral lui était favorable, en partie grâce à ses propres actions. La confiance dans les institutions s'est effondrée, les sondages montrant que "près de la moitié des électeurs doutaient que l'expérience américaine d'auto-gouvernance fonctionnait."
Ses promesses économiques s'entremêlaient avec un refus catégorique de modérer son message. Trump a transformé l'assaut du Capitole en "jour d'amour" et ses auteurs en "prisonniers politiques". Il a maintenu une rhétorique crue, allant jusqu'à "mimer un acte sexuel lors d'un meeting dans la dernière semaine de campagne."
Les experts préviennent des conséquences : selon les économistes, "ses politiques augmenteraient l'inflation, accroîtraient les coûts pour les familles de milliers de dollars par an et déclencheraient des guerres commerciales mondiales." Ses projets d'expulsion massive "pourraient coûter des centaines de milliards de dollars aux contribuables."
Beaucoup de ses partisans ont choisi d'ignorer ces aspects controversés. "Interrogés sur ses plans les plus clivants - comme les expulsions massives et une réévaluation radicale de l'engagement américain envers l'OTAN - beaucoup de ses électeurs haussaient les épaules, doutant que de telles mesures extrêmes se concrétiseraient malgré ses promesses répétées."
Le journal conclut sur une note sobre : "Les Américains voulaient du changement. Et maintenant, ils vont certainement l'obtenir."
par Macky Sall
MESSAGE AU PEUPLE SÉNÉGALAIS
Le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes. Celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle s’est résigné à une mauvaise copie du PSE
Mes chers compatriotes du Sénégal et de la diaspora,
Avant tout propos, je tiens à renouveler ma solidarité et ma compassion à nos concitoyens victimes des inondations.
Alors que la campagne électorale pour les législatives du 17 novembre bat son plein, j’ai souhaité m'adresser à vous pour vous entretenir des raisons qui m’ont déterminé à accepter de diriger la liste de la coalition Takku Wallu Sénégal.
En avril dernier, après votre choix souverain du 24 mars, et fidèle à notre tradition de démocratie majeure et apaisée, j’ai assuré la transmission ordonnée et pacifique du pouvoir.
Dans le même esprit, par courtoisie républicaine, je me suis imposé un temps de recul et de réserve pour permettre à mon successeur et à son gouvernement de commencer en toute sérénité l’exercice de leur mandat.
Avec le soutien d’hommes et de femmes de valeurs, dévoués et compétents, j’ai laissé un pays résolument installé sur la trajectoire de l’émergence, avec une des rares économies au monde à afficher un taux de croissance positif après l’impact ravageur de la Covid-19, et malgré les effets collatéraux d’une guerre majeure.
J’ai laissé un pays apaisé, avec une loi d’amnistie adoptée dans un esprit de pardon et de réconciliation nationale après trois années de violences destructrices.
J’ai lassé un pays dont la parole compte au plan international, un pays écouté et respecté par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.
J’ai laissé un pays dont la gouvernance publique et la sécurité juridique inspirent la confiance propice à l’investissement qui génère la croissance et l’emploi.
J’ai laissé un pays dont la fonction publique, toutes catégories confondues, a été renforcée en effectifs et revalorisée en traitement.
J’ai laissé un pays avec des infrastructures structurantes, indispensables au développement économique et social : des routes, des autoroutes, des ponts et pistes de désenclavement, le TER, le BRT, des centrales électriques, des aéroports modernes, le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays avec le chantier du port du futur à Ndayane, un projet de dessalement d’eau mer en partenariat public-privé, de nouvelles universités, des hôpitaux clefs en mains, des infrastructures sportives de dernière génération et un projet finalisé de conquête de l’espace qui a abouti au lancement du premier satellite de notre pays.
J’ai laissé un pays avec des instruments d’inclusion économique et de justice sociale opérationnels, notamment la DER/FJ, le 3FPT, le programme Xëyu ndaw yi, les Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladie universelle.
Huit mois après, hélas, nous constatons tous avec regret que ces acquis sont gravement menacés : l’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du BTP avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt.
Huit mois après, et deux fois en l’espace de quelques semaines, la note souveraine de notre pays a été dégradée par deux agences d’évaluation, suite à des affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement, dont la dernière, encore plus grotesque, qui porte sur un prétendu compte bancaire aux mille milliards de FCFA a été vite démentie par des professionnels de la banque et n’a pu tromper personne. Au même moment, les scandales présumés de l’ONAS et de l’ASER tardent à être élucidés.
Voilà ce qui n’inspire la confiance d’aucun bailleur, ni investisseur. Voilà ce qui va assombrir davantage les perspectives de l’économie nationale, mettre en péril des entreprises et des emplois, aggraver le chômage des jeunes, et tuer à petit feu le secteur privé, formel et informel.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes.
Aujourd’hui, le temps de la parole stérile a remplacé le temps de l’action utile aux populations, au moment où des urgences sont partout signalées, et des compatriotes victimes des inondations appellent désespérément au secours.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il n’a pas besoin d’état de grâce pour régler immédiatement tous vos problèmes vous demande de patienter, en vous disant droit dans les yeux que même un mandat ne suffirait pas pour diminuer le coût de la vie et résoudre vos difficultés.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis le paradis sur terre peine à payer les bourses des étudiants et celles de la sécurité familiale.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il ne faut pas donner au pouvoir exécutif la majorité à l’assemblée nationale vous réclame une majorité écrasante.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle à tous vos maux s’est finalement résigné à une mauvaise copie du Plan Sénégal Emergent ; une copie sans cohérence ni ambition, qui fait reculer notre objectif d’émergence de 2035 à 2050. Bref, les VARS se suivent, innombrables, révélant au grand jour les limites d’une gouvernance incohérente, tatillonne et calamiteuse.
Faut-il encore croire à de nouveaux engagements et de nouvelles promesses sans lendemain ? Assurément non.
Et notre pays ne va pas mieux sur le plan institutionnel. L’Assemblée nationale a été dissoute dans un jeu de cache-cache indigne de l’Etat et de la République, alors même qu’elle était régulièrement convoquée en session extraordinaire et que la Déclaration de politique générale du premier Ministre était inscrite en bonne et due forme à son ordre du jour.
Ce triste épisode confirme le dysfonctionnement de nos institutions, engluées dans une grave inversion des rôles entre le premier Ministre et le Chef de l’Etat, dont la remise en cause publique des décisions par des exécutants en est un exemple patent.
Je n’oublie pas les règlements de compte infligés à des agents de l’Etat, les arrestations et sanctions arbitraires, les violences et menaces contre des opposants et toute voix discordante, les vaines tentatives de musellement de la presse, ainsi que les attaques répétées et impunies contre nos communautés religieuses
Je vous le dis avec gravité mes chers compatriotes : autant de dérives et de dérapages en si peu de temps n’augurent rien de bon. Liy raam ci ñak bi la jëm. Le populisme et l’autoritarisme mènent directement à la dictature, à la destruction des fondements de notre démocratie, de notre économie et de notre vivre ensemble dans la paix, la liberté et la cohésion nationale ; autant d’idéaux et de valeurs que nous chérissons, et qui fondent notre héritage commun.
Ces idéaux et valeurs qui nous rassemblent, nous ne pouvons les laisser dépérir, parce que c’est un héritage reçu des anciens, un héritage qui nous sert de viatique sur le chemin qui nous réunit, et un héritage que nous devons transmettre aux générations futures.
Devant ce tableau sombre, j’aurais pu ne pas agir, rester dans le confort de ma réserve et garder la distance par rapport aux affaires nationales. Ce serait fuir mes responsabilités de citoyen suffisamment averti des affaires de l’Etat, de la République et de la Nation, à l’épreuve du pouvoir.
Voilà, mes chers compatriotes ce qui a justifié ma décision d’accepter de diriger la grande coalition Takku WalluSénégal, avec des hommes et des femmes d’expérience, non pour un quelconque positionnement politique, mais pour créer les conditions d'un sursaut citoyen d'envergure qui transcende les clivages partisans, afin de nous mobiliser tous pour enrayer les dangers qui s’accumulent sur notre pays et engager les redressements nécessaires.
Sur cette base, si vous lui accordez votre confiance le 17 novembre, la coalition Takku Wallu Sénégal prend les engagements suivants :
➢ Premièrement, la restauration du fonctionnement régulier des Institution de la République et de la stabilité nationale par la mise en place d’un Gouvernement d’Union, de Stabilité et de Réconciliation nationales qui travaillera en bonne intelligence avec le président de la République dans l’intérêt supérieur de la nation ;
➢ Deuxièmement, la convocation, dans les trois mois qui suivent, des Assises de la Réconciliation et de la stabilité nationales associant toutes les forces vives de la nation ;
➢ Troisièmement, un Programme d’urgence en faveur des impactés des inondations ;
➢ Quatrièmement, un Programme d’urgence pour la formation professionnelle, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes, la lutte contre l’émigration clandestine, et l’institution d’un mécanisme de soutien aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en attendant leur insertion ;
➢ Cinquièmement, un Programme de rationalisation des Institutions et de réduction du train de vie de l’Etat et du Secteur parapublic ;
➢ Sixièmement, la réduction du coût de la vie par la maîtrise de l’inflation des prix des denrées de première nécessité ;
➢ Septièmement, l’accélération de la mise en œuvre des programmes, projets et réformes phares du PSE et la reprise de tous les chantiers à l’arrêt.
Toutes ces mesures sont à notre portée. Et la coalition TakkuWallu Sénégal dont toutes les composantes sont habituées à la gestion des affaires publiques, est suffisamment préparée à leur mise en œuvre immédiate.
Ce faisant, nous restons convaincus qu’en démocratie ce qui doit prédominer, c’est le débat d’idées, c’est la force des arguments, c’est la cohérence et la faisabilité des propositions. Ce qui doit être exclu, c’est la violence, c’est la haine, c’est le bellicisme, c’est la calomnie outrancière.
C'est l'occasion pour moi de saluer avec respect et affection notre doyen, le Président Abdoulaye Wade, et lui rendre un vibrant hommage pour avoir encouragé et soutenu notre coalition.
De même, je salue et remercie l'ensemble des leaders de partis et mouvements de notre coalition, et de l’inter coalition avec qui nous partageons la volonté de rétablir les équilibres de nos Institutions, aider à faire redémarrer notre économie, redonner espoir à notre jeunesse, travailler à la réduction du coût de la vie, et revitaliser les mécanismes d’inclusion économique et de justice sociale.
Après toutes ces années de tensions inutiles et de violences, le souhait ardent que je partage avec nos alliés c'est qu'au sortir de l’échéance décisive du 17 novembre, notre pays entre dans un nouveau cycle de démocratie apaisée, de compromis dynamique et de dialogue serein entre les Institutions.
C’est ainsi que nous pourrons construire ensemble le Sénégal de nos rêves, un Sénégal réconcilié avec lui-même, pour continuer sa marche résolue vers le progrès, dans la paix et la cohésion nationale. C’est à cela que je vous convie, mes chers compatriotes.
Vive le Sénégal ! Vive l’Afrique !
Macky Sall est tête de liste de la Coalition Takku Wallu Sénégal.
PAR Ibrahima Élimane Kane
UN BÂ DU HAUT
Grand commis de l’État, il s’illustre dans la haute finance. Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges. Il convainc le parlementaire le plus critique. L’État rend honneur à un distingué serviteur
Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges.
Il convainc le parlementaire le plus critique.
L’État rend honneur à un distingué serviteur.
S’éclipse un génie.
Un peuple blêmît.
Nioro gémit.
Le Chèque du bas déchiré,
le Trésor est atterré.
Ses chiffres la réalité calquent ,
se passent de maquillage.
Chargé, il conserve son courage et sa tête.
Il sourit.
En faveur d’une tape amicale
le soufflet se désiste.
Il tient sa langue.
Homme d’État ,
les secrets d’État jalousement il garde.
Ses bons et loyaux services ici-bas
lui serviront là- bas.
Notre pays reconnaissant
pend son drapeau en berne.
Mamadou Moustapha Bâ
repose en paix dans le meilleur des Paradis.
L'UTIME TEST POUR LES ÉTATS-UNIS
Le New York Times dresse le portrait d'une Amérique à la croisée des chemins. Le retour de Trump à la présidence fait planer l'ombre d'un pouvoir autoritaire sur Washington. Les garde-fous constitutionnels suffiront-ils à protéger les institutions ?
(SenePlus) - Dans un éditorial majeur, le comité de rédaction du New York Times (NYT) dresse un constat alarmant sur le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, qualifiant ce choix des électeurs américains de "périlleux" pour l'avenir de la nation.
"Les Américains doivent être lucides quant à la menace qui pèse sur le pays et ses lois émanant de son 47e président", affirme sans détour le comité éditorial du prestigieux quotidien new-yorkais.
L'analyse souligne que de nombreux électeurs ont voté pour Trump malgré ses défauts reconnus, motivés par des préoccupations concrètes : "les prix élevés, l'afflux d'immigrants, une frontière sud poreuse et des politiques économiques inégalement réparties dans la société."
Le journal rappelle les garde-fous constitutionnels établis par les Pères fondateurs, notamment le Premier Amendement permettant aux citoyens de s'assembler, de s'exprimer et de protester contre leur dirigeant. Une protection qui pourrait s'avérer cruciale face à une administration Trump qui, selon l'éditorial, "donnera la priorité à l'accumulation d'un pouvoir sans contrôle et à la punition de ses ennemis présumés."
"Il ne peut plus y avoir d'illusions sur qui est Donald Trump et comment il entend gouverner", prévient le comité de rédaction, rappelant son "mépris pour la loi" et les "normes et traditions démocratiques" durant son premier mandat.
L'éditorial souligne toutefois que les institutions américaines ont résisté une première fois : "Les fonctionnaires, les membres du Congrès, les membres de son propre parti et les personnes qu'il a nommées à des postes élevés se sont souvent opposés aux projets de l'ancien président."
Un point crucial est soulevé : "Trump ne peut pas se représenter pour un autre mandat. Dès son entrée à la Maison Blanche, il sera, en effet, un président en fin de mandat."
Pour le Parti démocrate, le journal préconise une introspection, pointant notamment qu'il "a mis trop longtemps à reconnaître que le président Biden n'était pas capable de briguer un second mandat."
L'éditorial conclut sur les mots historiques de Benjamin Franklin, rappelant que l'Amérique est "une république, si vous pouvez la conserver", tout en soulignant que si "l'élection de M. Trump représente une grave menace pour cette république, [...] le sort à long terme de la démocratie américaine reste entre les mains du peuple américain."