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2 décembre 2024
Développement
L'ONU REFUSE L'ADHÉSION DE LA PALESTINE
Le Conseil de sécurité avait ouvert la voie à l'entrée de la Palestine dans le concert des nations. Mais c'était sans compter la ferme opposition de Washington, défenseur historique d'Israël
(SenePlus) - Le 18 avril 2024, les Etats-Unis ont opposé leur veto à la demande d'adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations Unies, portant un coup dur aux aspirations palestiniennes d'obtenir un Etat souverain reconnu par la communauté internationale.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui ont actuellement le statut inférieur d'« Etat non membre observateur » depuis 2012, ainsi que les pays arabes, "imploraient le Conseil [de sécurité] d'accepter qu'un 'Etat palestinien' prenne sa place 'légitime' au sein des Nations unies", selon Le Monde. Mais leurs efforts ont été vains face à l'opposition américaine.
Après le veto américain, l'Autorité palestinienne a vivement dénoncé cette décision. "Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international", a déclaré le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas, cité par l'AFP.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a lancé en pleurs : "Ce rejet ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n'arrêterons pas nos efforts. L'Etat de Palestine est inévitable, il est réel."
Explication du veto américain
Les Etats-Unis ont justifié leur veto en affirmant que "ce vote ne reflète pas une opposition à un Etat palestinien, mais est une reconnaissance qu'il ne peut naître que de négociations directes entre les parties", selon l'ambassadeur adjoint Robert Wood, cité par Le Monde.
Washington craint également que l'admission de la Palestine à l'ONU ne déclenche des coupes budgétaires selon la législation américaine, qui "leur imposerait de couper leur financement à l'ONU en cas d'une adhésion palestinienne en dehors d'un accord bilatéral".
Réactions internationales
Malgré le veto, l'ambassadeur algérien Amar Bendjama a salué "le soutien 'écrasant' des membres du Conseil" qui "envoie un message très clair : l'Etat de Palestine mérite sa place à l'ONU". Il a promis de "présenter à nouveau cette requête ultérieurement".
De son côté, l'ambassadeur chinois Fu Cong a déploré "une triste journée" où "le rêve du peuple palestinien a été anéanti".
Israël s'est également opposé avec force à l'initiative palestinienne. Son ambassadeur Gilad Erdan a estimé que le soutien au projet palestinien allait "encourager les Palestiniens à ne pas revenir à la table des négociations et rendre la paix presque impossible".
Le gouvernement israélien reste opposé à la solution à deux Etats, contrairement à la position défendue par une majorité de pays dont les Etats-Unis. 137 des 193 Etats membres de l'ONU reconnaissent déjà unilatéralement un Etat palestinien.
LE FRANC CFA FACE À SES CONTRADICTIONS
Pour Kako Nubukpo, la donne change avec l'élection au Sénégal d'un président hostile au franc CFA. Dans une interview au Point Afrique, il décrypte les options désormais sur la table et les réformes à engager pour sortir de ce régime monétaire colonial
(SenePlus) - Des changements majeurs semblent se profiler concernant le franc CFA en Afrique de l'Ouest. Dans une interview accordée au Point Afrique, l'économiste togolais Kako Nubukpo, reconnu pour ses travaux sur cette monnaie, revient sur les enjeux en cours.
"C'est une très bonne nouvelle que des acteurs politiques clairement engagés contre le franc CFA, en tout cas dans sa mouture actuelle, puissent accéder aux responsabilités", souligne d'emblée Nubukpo. L'élection de Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite sortir du franc CFA, "crédibilise les débats" selon l'économiste.
Cependant, Nubukpo s'interroge : "Le sujet pertinent est de savoir si les nouveaux dirigeants sénégalais souhaitent une sortie isolée ou mener des réformes dans le cadre de la Cedeao." Deux options aux conséquences différentes.
Pendant ce temps, le Mali, Burkina Faso et Niger, réunis au sein de l'Alliance des États du Sahel, ont annoncé vouloir créer une monnaie commune pour remplacer le franc CFA. Un projet que Nubukpo juge "légitime" : "Le pouvoir de battre monnaie est un privilège régalien."
Mais il prévient : "Si le Sénégal prenait cette décision, l'avenir de l'UEMOA serait clairement en sursis, avec 45% de son PIB qui partirait."
Côté Cedeao, qui devait créer l'eco dès 2020, "rien n'a bougé depuis 2021", déplore Nubukpo. Il pointe "une absence de leadership et de consensus" pour expliquer ce statu quo.
La France dit avoir "fait sa part" selon Nubukpo, qui précise : "Le débat ne porte pas là-dessus." Pour lui, des réformes sont nécessaires, comme le changement de nom, l'abandon de la garantie française jugée caduque, la fusion des traités monétaires et un nouveau régime de change.
Au final, Nubukpo plaide pour un vrai débat ouvert : "On a l'impression que les bienfaits du franc CFA sont simplement postulés." Il appelle à des "référendums" pour que les populations puissent choisir en "décidant de manière souveraine".
Quant à la stabilité souvent vantée, "C'est un leurre" tranche-t-il, rappelant que le franc CFA fluctue en réalité au gré de l'euro. "Si vous avez des prix bas mais pas de revenus élevés, vos revenus réels seront très bas."
par baba Zoumanigui
PRIÈRES CITOYENNES
Le Sénégal vit sa quatrième alternance. Comme une jeunesse en renaissance. Nombreuses sont les doléances. Et moi comme un sage je médite en silence. Comment concilier le droit la justice et l’équité Comment rendre au travail toute sa dignité
Le Sénégal vit sa quatrième alternance
Comme une jeunesse en renaissance
Qui vit l’aboutissement de ses rêves
Ndiaganio désormais sur une carte du continent
Par la force des urnes et celle du divin
Un fils issu de ce bourg veille sur notre destin
Le peuple des profondeurs se reconnait dans son président
Nombreuses sont les doléances
Profonds sont les besoins de savoir
Gloutons sont les appétits de pouvoir
Énormes sont les espérances
Sur les frêles épaules de son leader le pays attend
Des réponses et surtout des actions
Des décisions pour sauver la nation
Dont la jeunesse vibrante n’a plus de temps
Et moi comme un sage je médite en silence
Comment concilier le droit la justice et l’équité
Comment rendre au travail toute sa dignité
Et permettre à chaque citoyen de garder l’espérance
Je voudrais que partout résonne le cri de ceux qui ont faim
Pour éveiller les cœurs et les consciences
Que la solidarité dans le partage des abondances
Permette à ceux qui ont tout de penser à ceux qui n’ont rien
Que les terres ancestrales arrachées sur la foi d’un titre foncier
Comme preuve ultime de propriété héritée du colonisateur
Au mépris de l’Afrique et ses valeurs
Soient rendues aux communautés au nom de l’histoire et de la vérité
J’observe impuissant des guides dits spirituels
Passeports diplomatiques en main
Sillonnant les capitales en quête de l’aumône du lendemain
En échange d’une prière vers le ciel
J’entends la détresse des familles éplorées
Dont les fils agglutinés dans des pirogues à la merci des vagues
Ont préféré défier la mort et les langues
Plutôt que l’inutilité d’une vie sans opportunités
Je vois tous ces politicards sans convictions
Qui retournent leur veste pour le son des espèces
Qu’importe le projet pourvu qu’ils aient l’ivresse
Celle du pouvoir de l’argent et des oripeaux de la Nation
Je perçois la désespérance et l’instinct de survie
Dans les banlieues périphériques
Quand dans les beaux quartiers des politiques
Dépensent sans compter des biens mal acquis
Alors je prie pour que ceux qui ont le pouvoir
Et guident notre chemin vers l’avenir
Ne cèdent jamais à leur bon plaisir
Et veillent à la flamme et l’espoir des gens du terroir
Je prie pour le courage de leurs décisions
Je prie pour leur sens de l’équité et de la tolérance
Je prie pour leur clairvoyance et leur pertinence
Je prie pour que l’intégrité soit au cœur de leurs actions
Puisse l’étoile polaire guider le berger et son peuple
Que jamais nul ne s’écarte du but
Et que rien ne nous détourne de la foi
MYTHES ET RÉALITÉS DES LANGUES AVEC SALIKOKO S. MUFWENE
Les langues sont des virus selon le linguiste congolais. Transmises de personne à personne, leur survie dépend de nos interactions plus que de leur prestige. Retour sur cette vision originale à travers son analyse de l'histoire du français et des créoles
(SenePlus) - Salikoko S. Mufwene, professeur linguistique à l'université de Chicago et invité cette année de la chaire annuelle Mondes francophones du Collège de France, a une vision originale de l'évolution des langues. Dans un entretien accordé au site du Collège de France, il explique que "les langues n'ont pas de vie indépendante de leurs locuteurs. Comme les virus, nous nous les transmettons d’une personne à l’autre, ou surtout nous les apprenons des personnes avec lesquelles nous interagissons. Si nous mourons, les langues que nous parlons meurent." Selon le linguiste, "nos interactions qui assurent une certaine vitalité à ces dernières, comme pour les virus."
Titulaire de la chaire Edward Carson Waller Distinguished Service Professor of Linguistics à l’université de Chicago, S. Mufwene remet également en cause l'idée reçue selon laquelle le prestige d'une langue garantirait sa survie. "L’Allemagne est une importante puissance économique, mais l’allemand reste peu parlé à travers le monde", fait-il remarquer. Pour le chercheur originaire de la République démocratique du Congo, "c’est un ensemble d’étapes historiques qui, les unes suite aux autres, ont contribué à diffuser l’anglais et à en faire la langue dominante", alors que le français a perdu de sa diffusion notamment avec la vente de la Louisiane par Napoléon Bonaparte aux États-Unis en 1803.
S'il reconnaît que le français "conserve ses fonctions vernaculaires" en France, en Belgique et en Suisse, S. Mufwene estime néanmoins que "l’avenir du français comme langue impériale ou mondiale dépend de plusieurs enjeux politiques et économiques, en particulier des réponses de la France à ces enjeux, car elles influencent les attitudes autochtones à sa langue." Pour le linguiste, les langues évoluent en fonction des structures de population dans lesquelles elles s'insèrent et non uniquement de leur prestige. Il prend l'exemple du français au Québec, où la langue "a été revitalisée parce que les Québécois francophones ont exigé que le français fonctionne aussi comme langue de travail".
S. Mufwene a par ailleurs étudié comment les parlers locaux ont été influencés par les colonisations européennes à partir du XVe siècle. S'intéressant aux créoles, ces parlers coloniaux mêlant plusieurs langues, il souligne que "les Européens ont à leur tour aussi appris des langues locales", et que "les langues se sont mutuellement influencées" dans les colonies. Pour le linguiste, "les créoles (...) nous donnent une idée de l’évolution langagière en général" car ils montrent que "les langues modernes sont le résultat des contacts langagiers".
Ainsi, dans cet entretien accordé au Collège de France, dont il est l'invité cette année, Salikoko S. Mufwene propose un éclairage original sur l'évolution des langues, remettant en cause certains mythes et mettant en lumière l'influence décisive des structures de population dans la survie ou la diffusion des langues.
CUBA : L'ÉCOLE INTERNATIONALE DE CINÉMA ACCEUILLE LE CINÉASTE CHRISTIAN THIAM
Le réalisateur sénégalais s'immerge dans la création audiovisuelle cubaine, à la découverte des studios, cinémathèques et des figures tutélaires de l'industrie cinématographique de l'île
Cette semaine, le réalisateur et professeur sénégalais Christian Thiam visite la prestigieuse École Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños, l'EICTV, où il s'est entretenu avec ses directeurs, professeurs et étudiants dans un environnement créatif.
La possibilité de mettre en place des actions conjointes d'échanges académiques avec l'Université Numérique du Sénégal Cheikh Hamidou Kane, UN-CHK, où Christian Thiam est responsable de l'unité d'enseignement numérique et de la formation en Arts Graphiques et Numériques, ainsi que le partage de son initiative de Master Erasmus sur la création et la réalisation de films, ont fait partie des dialogues de mardi dernier.
De même, les projets de collaboration visant à tirer parti des capacités de l'EICTV dans la formation des étudiants du Sud contribuent directement à l'une des missions de l'important centre créé par le Comité des cinéastes latino-américains en tant que filiale de la Nouvelle Fondation du Cinéma Latino-américain en 1986.
Une visite des installations de l'école, y compris les salles de classe, la postproduction, les espaces sociaux et récréatifs, sans oublier la médiathèque, qui conserve l'histoire audiovisuelle de ces presque quatre décennies de travail.
Ce mercredi, dans la salle Glauber Rocha, il y aura une conférence sur "La composition de l'image, la théorie et l'esthétique du montage dans l'œuvre de Cristian Thiam", qui sera le prélude à la projection, pour la première fois dans la plus grande des Antilles, de "Mami Watta", le dernier long métrage de fiction du réalisateur.
Delia, -lit-on dans le synopsis-, est une jeune fille issue d'une communauté de pêcheurs de la banlieue de Dakar. Elle découvre rapidement qu'elle a le pouvoir de prédire l'avenir, et une tragédie frappe à sa porte, générant des conflits qui auront des conséquences néfastes pour le quartier. Le film porte également un regard lucide sur la situation religieuse, sociale et familiale des femmes sénégalaises d'aujourd'hui.
Jusqu'à vendredi prochain, M. Thiam passera du temps avec des étudiants et d'autres créateurs de l'EICTV, où il devrait également discuter du concept de "nationalité cinématographique" et de l'établissement de cadres pour des actions conjointes d'un point de vue académique.
Le séjour d'un mois à Cuba comprendra des réunions professionnelles avec la Faculté des Arts des Médias Audiovisuels (FAMCA) et les directeurs de l'Université des Arts (ISA), ainsi qu'à l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographiques (ICAIC).
L'un des moments les plus attendus sera la discussion sur le patrimoine cubain avec Francisco Cordero, qui sera reçu par Luciano Castillo, directeur de la Cinemateca de Cuba. Des visites des studios d'animation, de la cinémathèque et des chambres fortes feront également partie des journées du cinéaste à La Havane.
La visite de Christian Thiam à Cuba s'inscrit dans le cadre des activités de l'Ambassade de Cuba au Sénégal en collaboration avec l'UN-CHK, à l'occasion de la célébration d'un demi-siècle de relations bilatérales entre les deux gouvernements, et dans le cadre du 65ème anniversaire de l'ICAIC, première institution culturelle créée par la Révolution. (EmbaCuba Sénégal).
30 minutes avec
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DÉMÊLER LES FILS DE LA DÉSINFORMATION
"Fake news", désinformation intentionnelle, mésinformation involontaire... Samba Dialimpa Badji, spécialiste du fact-checking, explore les nuances de cette nébuleuse. Il évoque également la situation préoccupante en Afrique de l'Ouest
Dans le cadre de sa série "30 minutes avec", Rama Salla Dieng a accueilli Samba Dialimpa Badji, journaliste sénégalais, spécialiste du fact-checking. Leur discussion riche a exploré les nuances complexes autour de la désinformation et les défis du fact-checking en Afrique.
Dialimpa a d'abord clarifié les distinctions entre "fake news", désinformation intentionnelle, mésinformation involontaire et "désordre informationnel" - un terme englobant notre écosystème trouble d'informations vraies et fausses. Une telle conceptualisation a posé les bases pour aborder le sujet de manière nuancée.
S'appuyant sur ses recherches doctorales, le chercheur souligne la présence grandiose de puissances étrangères projetant leurs propres narratifs médiatiques au Sahel et en Afrique de l'Ouest. De la Russie à la Turquie en passant par la Chine, cette « guerre informationnelle » fait rage, sans grande voix médiatique africaine pour contrebalancer.
La récente élection présidentielle au Sénégal ont constitué un cas d'étude frappant. Sur un terrain exceptionnel de désinformation virale, l'initiative collaborative « Saytu » a rassemblé médias et fact-checkers pour tenter de rétablir les faits en temps réel - un modèle à analyser.
Enfin, Dialimpa identifie trois défis cruciaux : l'accès à l'information de base pour les populations, la conceptualisation dans les langues locales, et la démocratisation des outils de fact-checking au-delà des rédactions.
Au croisement du journalisme, de la recherche et de l'engagement citoyen, l'entretien offre un éclairage essentiel sur un phénomène global aux nombreuses ramifications locales.
LES ACHATS PUBLICS AUX COULEURS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Dakar abrite du 22 au 26 avril prochain, une formation clef sur les achats publics de demain. Plongée au cœur de cet événement qui a pour ambition de refonder la commande publique en Afrique de l'Ouest à l'aune des objectifs onusiens
La capitale du Sénégal va abriter, du 22 au 26 avril, un atelier international de formation sur les Achats Publics Durables (APD). Des experts venus de la région ouest et nord du continent recevront une formation sur cette nouvelle notion d’APD qui s’impose désormais à toutes les politiques publiques, plus spécifiquement dans la commande publique qui représente environ 15 % du PIB mondial. L’activité se tient à l’IRCOP, le centre de formation de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) qui met en œuvre ce projet grâce à un partenariat avec la Banque mondiale.
Les APD se présentent aujourd’hui comme un concept stratégique visant à intégrer les considérations économiques, sociales et environnementales dans le cycle de passation des marchés publics. En plus de présenter d'énormes avantages potentiels, les APD épousent parfaitement les objectifs de développement durable des Nations Unies et la mission révisée de la Banque mondiale visant à mettre fin à l'extrême pauvreté et à stimuler la prospérité sur une planète vivable.
Animé par des experts internationaux du cabinet de conseil en passation des marchés publics Merrill Solutions Ltd (www.merrill-solutions.com), l'atelier présente aux participants les concepts clés de la commande publique durable, en définissant le contexte régional et mondial, en décrivant les obstacles et avantages et en explorant les opportunités de la commande publique durable tout en les liant aux objectifs politiques plus larges des gouvernements et aux engagements internationaux.
Les participants sont ensuite guidés à travers chaque étape du cycle de passation des marchés publics, familiarisés avec des outils tels que les techniques de planification et de priorisation ainsi que la cartographie de l'impact du cycle de vie, et comment ces outils et les principes de la commande publique durable peuvent être utilisés pour développer des spécifications et des exigences efficaces, soutenir la sélection des fournisseurs et l’évaluation des offres, et soutenir la gestion des contrats et les mesures de performance.
L’atelier de formation est hautement interactif, utilisant des études de cas, des scénarios travaillés, des groupes de discussion et des plans d'action personnels pour consolider l'apprentissage et créer de nouveaux réseaux de soutien qui s'étendent au-delà de l'atelier lui-même. Initialement dispensé en mars 2024 au Ghana, l’atelier de formation sur la commande publique durable a le potentiel de repositionner la commande publique dans la région Afrique de l'Ouest en tant que catalyseur stratégique du progrès économique, social et environnemental.
par Ibrahima Thioye
MESSAGES BRUTS POUR CONSTRUIRE DES ÉLÉMENTS DE LANGAGE
Des mots-clés pour une communication maîtrisée. Focus sur les messages à véhiculer pour aborder avec discernement des sujets polémiques tels que les erreurs, les critiques, le système ou le parrainage d'événements
Nous proposons aux nouveaux dirigeants ces messages bruts qui peuvent être utiles dans la construction des éléments de langage. Certains thèmes font déjà l’objet d’échanges et/ou de controverses (populisme, patriotisme, panafricanisme, parrainage de manifestations). D’autres peuvent éclairer l’opinion et constituer de bons défis pour la nouvelle équipe (la démocratie interne, les erreurs). Pour chaque point, nous indiquons l’avantage qui le sous-tend. Les thèmes abordés sont :
l’ennemi public n° 1
l’appréciation des régimes précédents
la chasse aux sorcières
les erreurs
les critiques
le système
la démocratie
la démocratie interne
le populisme
le patriotisme et le souverainisme
l’apprentissage de l’action gouvernementale
l’orientation politique
le panafricanisme de gauche ou de droite
l’expertise et les ressources humaines compétentes
le parrainage des manifestations (lutte et autres événements culturels)
- L’ennemi public n° 1 : « Notre seul ennemi est le retard économique. »
: recentrer le débat sur le retard économique plutôt que sur des adversaires ou des individus, évitant ainsi la stigmatisation et les débats inutiles.
Les régimes précédents : « Ils ont probablement fait de leur mieux compte tenu du contexte qui était le leur. Nous nous efforcerons d’aller plus loin pour répondre aux aspirations, besoins et exigences des populations. »
: une évaluation lucide et réaliste qui est au-delà des personnes, tenant compte du contexte et mettant l’accent sur l’amélioration future.
La chasse aux sorcières : « Nous n’engagerons pas de chasse aux sorcières ; amnistie et non amnésie, réconciliation nationale basée sur la justice et la vérité. »
: éviter de focaliser l’attention de l’opinion sur ces questions, tout en étant ferme sur le principe de non-impunité et de reddition des comptes.
Les erreurs : « Nous admettrons nos erreurs et les corrigerons avec promptitude. »
: favoriser un climat d’honnêteté et d’authenticité en reconnaissant et en corrigeant les erreurs.
Les critiques : « Nous accueillerons favorablement les critiques constructives, les considérant comme des outils précieux pour nous ajuster. Les critiques non fondées seront traitées avec indifférence, sauf celles nécessitant des éclaircissements. »
: démontrer un esprit d’ouverture et une capacité de discernement face aux critiques non fondées.
Le système : « Le système est un ensemble d’éléments en interaction. Nous ciblons les interactions plutôt que les acteurs. Notre critique du système vise les interactions malsaines. Lutter contre le système signifie introduire de nouvelles interactions saines. »
: souligner l’importance des interactions dans le système et l’engagement à les améliorer pour un changement positif.
La démocratie : « Nous maintiendrons et renforcerons les acquis démocratiques et l’État de droit. »
: promouvoir la démocratie et l’État de droit pour favoriser un dialogue pacifique et constructif.
La démocratie interne : « Nous favoriserons la démocratie interne en encourageant l’inclusion et le renouvellement régulier des instances de nos structures. »
: dynamiser les organisations en évitant la concentration du pouvoir et en favorisant l’émergence de nouveaux leaders.
Le populisme : « Le populisme a tendance à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques. Nous rejetons le populisme et nous nous engageons à travailler pour le développement économique et la résolution des problèmes sociaux en mobilisant tous les acteurs de la vie nationale. »
: clarifier la position par rapport au populisme et mettre l’accent sur le développement économique et social.
Le patriotisme et le souverainisme : « Nous aspirons à renforcer le patriotisme et le souverainisme pour parachever notre indépendance ».
Avantage : promouvoir le patriotisme et le souverainisme comme compléments à l’indépendance et sortir du joug de la dépendance.
L’apprentissage de l’action gouvernementale : « Nos ministres sont ouverts à l’apprentissage et visent à être opérationnels rapidement pour éviter les erreurs. » Avantage : promouvoir une attitude d’apprentissage et d’efficacité dans l’action gouvernementale.
L’orientation politique : « Nous ne nous positionnons ni à gauche ni à droite, mais nous favorisons une approche équilibrée en soutenant à la fois l’initiative privée et les politiques sociales ».
Avantage : adopter une position équilibrée pour répondre aux besoins de toutes les couches de la société.
Le panafricanisme de gauche ou de droite : « Nous promouvons un panafricanisme axé sur l’efficacité dans un cadre de marché libéral. »
: clarifier la position sur le panafricanisme et son orientation économique.
L’expertise et les ressources humaines compétentes : « Nous utiliserons les ressources humaines compétentes du pays, en mettant l’accent sur l’intégrité. »
: garantir l’efficacité de l’action gouvernementale tout en promouvant l’intégrité.
Le parrainage des manifestations (luttes et autres événements culturels) : « Nous éviterons l’implication des membres du gouvernement dans le parrainage des manifestations pour prévenir toute dérive (conflit d’intérêts, exhibitionnisme, etc.). Nous veillerons à l’organisation appropriée de ces événements. »
: assurer la transparence et éviter les conflits d’intérêts et autre potentielle dérive dans le parrainage des événements.
PAR Abdou Karim Gueye
INTRODUCTION A LA THÉORIE DES 100 PREMIERS JOURS : MYTHE OU RÉALITÉ ?
Les 100 premiers jours: une période cruciale pour un nouveau dirigeant. Révélé par Roosevelt dans les années 1930, ce concept est devenu un véritable outil de gestion pour installer rapidement les bases d'un mandat réussi
À l’origine du concept, une ferme résolution de Franklin Delano Roosevelt nouvellement élu de faire de sa présidence un succès face à la grande dépression économique. Tout au début de celle-ci, Roosevelt se fixa alors un objectif fort ambitieux : « remettre les Américains au travail, protéger leur épargne, créer de la prospérité, soulager les malades et les personnes âgées, remettre l'industrie et l'agriculture sur pied, ceci en trois mois… » On connaît la suite, le succès de ce dirigeant et le redressement économique des États-Unis. Depuis, ce modèle des 100 jours est évoqué dans des situations diverses. Par exemple, aux États-Unis, il est utilisé par une variété d’experts, d’analystes, d’organismes, de cabinets conseil, d'ONG, pour évaluer les 100 premiers jours d’un mandat présidentiel ou ceux suivant les nominations de dirigeants, PDG, divers responsables, etc. Ce modèle est devenu un outil de gestion, de planification et de suivi développé et vendu par de nombreux cabinets, consultants, experts, etc. Au-delà du concept, plusieurs « business models » sont donc proposés dans le cadre d’activités de conseils, de coaching, d’accompagnement d’un nouveau PDG, d’un cadre exécutif nommé ou d’une personne élue ou affectée à la prise en charge d’un nouveau projet, programme, etc. En effet, il est important pour le nouvel élu ou nommé de maintenir une première bonne impression, de ne pas perdre une bonne première chance, d’impulser le mouvement et de maintenir l’élan durant les premiers mois et semaines qui suivent. Ces 100 premiers jours de travail sont cruciaux ; ils donnent le ton et potentiellement, ont un impact sur l’image, les premières impressions de crédibilité et de professionnalisme.
En dépit de la variété des modèles existants, la méthode des 100 premiers jours impose au nouveau venu de veiller à l’exécution des diligences ci-dessous :
Évaluer la situation et se préparer minutieusement à définir un plan des 100 premiers jours et les règles qui vont avec, ceci pouvant exiger des recherches approfondies sur l’environnement, les tendances économiques, les comportements, les enjeux de compétition et de positionnement. Il est recommandé de rester détendu, serein, optimiste et orienté vers une approche réfléchie des modalités d’intégration dans une nouvelle organisation.
Communiquer clairement sur les intentions au cours des trois prochains mois de la période des 100 jours en étant véridique sans tricher ; écouter activement, accepter de se connecter avec le principe que « communiquer c’est bien, se connecter, c’est mieux ».
Parier sur les talents, construire une équipe soudée et solide, en maîtrisant les collaborateurs et les conversations toxiques ; dès lors, s’il existe des documents permettant d’en savoir plus les performances des collaborateurs, les étudier attentivement pour se faire une idée ; à cet égard, l’art des conversations transformationnelles constitue un atout incomparable de leadership transformationnel.
Privilégier l’intention de s’améliorer et de se perfectionner, voire de développer ses compétences en leadership pour le succès du mandat, de la vision et/ou des ambitions dont la réalisation est recherchée.
Connaître et comprendre l’organisation, ses métiers, ses hommes, l’environnement dans lequel on met les pieds, son mode de fonctionnement, ses règles du jeu, sa culture organisationnelle.
Développer un narratif sur la vision, les ambitions et bien d’autres considérations stratégiques (par exemple la transparence, l’éthique, la méritocratie, les talents, le modèle de transformation, etc.) permettant de mettre en œuvre la vision, les stratégies, les plans et les processus pertinents.
Identifier et clarifier les attentes et les rôles, les réseaux, les partenariats nécessaires au succès et les ressources dont on dispose pour réaliser l’ambition projetée.
Définir les moyens « d’accélérer la cadence », de mobiliser les gens autour d’urgences et en dehors de leur zone de confort.
Se plier aux exigences d’attention soutenue et d’humilité pour écouter et apprendre, pour s’éduquer soi-même en évitant de perturber tous les projets déjà existant en se concentrant sur la planification des urgences et des prochaines étapes.
Plusieurs modèles de « Plans des 100 premiers jours » formalisent des démarches et des processus destinés à retracer des objectifs à court, moyen et long terme, mensuels ou hebdomadaires. Ce genre de document, voire de processus, tend aussi à identifier et à impliquer les parties prenantes au succès, les messages clés, la mesure du succès, les récompenses à court terme de ceux qui réalisent des victoires immédiates. Le succès de tels plans dépend donc fortement de l’intentionnalité des nouveaux dirigeants, de leur volonté à apprendre, de leurs capacités de leadership inclusif, d’interactions, d’échapper aux contraintes bureaucratiques et de lever la tête pour réfléchir et regarder ce qui se passe autour d’eux.
En conclusion, les 100 premiers jours d’un nouveau leader représentent une période critique pour établir des fondations solides et pour façonner le succès futur. En général, la méthode comporte de nombreux processus allant de l'évaluation initiale à la mise en œuvre stratégique, en passant par la communication efficace et la mobilisation des talents.
Dans les prochains articles de cette série, nous explorerons en profondeur les thèmes clés tels que les modalités d’élaboration et de mise en œuvre des plans des 100 premiers jours, les calendriers, les outils et les référentiels essentiels à leur succès, les bonnes et meilleures pratiques permettant de maximiser l'impact et la réussite de cette période cruciale.
Mots clés : 100 premiers jours, leadership, coaching, onboarding, planification stratégique, communication, évaluation, mise en œuvre, outils, référentiels, succès, gestion du changement, transformation, apprentissage continu.
À bientôt pour une analyse approfondie et une orientation pratique sur la réussite des 100 premiers jours !
A suivre …
Abdou Karim Gueye, DBA- MBA- ENA -UCAD. Ancien Directeur général de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Sénégal. Inspecteur général d’Etat à la retraite. Ancien Secrétaire exécutif du Forum des Inspections générale d’Etat d’Afrique. International Certified Investigator, Coach, Consultant and Advisor !
LE FMI DEMANDE À L'ÉTAT DE REVOIR SA COPIE
L'institution de Bretton Woods remet en cause les estimations du gouvernement sur les recettes attendues de l'exploitation pétrolière en 2024, un coup dur pour les finances publiques
A Washington, le Fmi a demandé à la mission gouvernementale de revoir le budget 2024, qui ne devrait pas être alimenté par les recettes issues de l’exploitation du pétrole.
C’est une douche froide que la mission gouvernementale en séjour à Washington, pour discuter avec les partenaires financiers du Sénégal, a reçue de la part du Fonds monétaire international (Fmi). Cette institution a remis en cause le cadrage budgétaire pour l’exercice en cours, en demandant aux autorités sénégalaises de revoir la copie du budget 2024, dans le sens de réduire drastiquement les prévisions de recettes. En effet, le Fmi considère que les recettes attendues de l’exploitation du pétrole ne seront pas au rendez-vous. Les espoirs de recettes qui boostaient le budget de l’année 2024, avec de fortes recettes additionnelles pour cette année, se sont envolés. Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, publié en juillet 2022, indique que le Sénégal devrait engranger 888 milliards de francs Cfa de recettes tirées de l’exploitation du pétrole, sur la période 2023-2025, réparties ainsi qu’il suit : «59 milliards en 2023, année de démarrage de la production, puis 327 milliards en 2024 et enfin 501 milliards en 2025.» On voit que toutes ces belles prévisions sont tombées à l’eau.
Cela devrait-il surprendre les nouvelles autorités gouvernementales ?
L’information constitue un coup de tonnerre pour les responsables des finances publiques. Vérification faite auprès de sources proches des compagnies partenaires pour l’exploitation du gisement de Sangomar, la réalité reste têtue. «Le début de l’exploitation reste maintenu pour fin juin 2024, mais durant les cinq à six premiers mois, la production ne pourra pas réellement commencer. Nous serons en phase test et l’exploitation ne commencera à être viable ou optimale qu’à partir de la fin du mois de novembre 2024.» Les experts dans le domaine de l’exploitation du pétrole expliquent cette situation par des considérations techniques. «On ne peut pas faire autrement. Les premiers barils de pétrole pompés sont toujours souillés par des éléments comme la boue ou autres sédiments rocheux, et il faudra extraire de grandes quantités pour accéder au pétrole brut de qualité commercialisable.»
La menace de renégociation des contrats
Les compagnies pétrolières multinationales, déjà engagées dans l’objectif d’exploitation des ressources en hydrocarbures, restent dubitatives ou sont gagnées par une certaine frilosité, quant à l’avenir de leurs relations avec le Sénégal. Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines, Birame Soulèye Diop, ont indiqué, sur tous les tons, leur volonté de renégocier les contrats miniers. Il faut dire que de nombreuses suspicions entourent ces contrats miniers. Le chef de l’Etat a indiqué engager son gouvernement dans une prochaine opération d’audit des contrats miniers, et une renégociation desdits contrats pourrait en découler. Quand on sait qu’une procédure d’audit nécessitera plusieurs mois entre la sélection des cabinets, le démarrage de la mission et le dépôt de rapports contradictoires, on peut se demander si l’horizon 2025 pour l’exploitation effective du pétrole et du gaz ne serait même pas trop proche. «En attendant d’y voir plus clair, il nous sera assez difficile de songer à accroître nos investissements au Sénégal. Nous avons besoin de savoir comment tout cela va se passer», souligne un administrateur d’une multinationale. Il s’y ajoute que les majors commençaient à traîner les pieds pour démarrer le pompage du pétrole et du gaz au Sénégal. Les coûts d’exploitation peuvent être plus onéreux que dans certaines régions, car des gisements en eaux très profondes exigeant plus de moyens logistiques et techniques. Certaines compagnies songeaient à garder en réserve les volumes de pétrole estimés au Sénégal. Une perspective qui, assurément, ne saurait enchanter le Sénégal. Il n’est pas à craindre des lendemains tumultueux avec des contentieux nés de la remise en cause de conventions déjà signées par le Sénégal. On peut se rappeler les déconvenues des régimes du Président Abdoulaye Wade en 2000 avec la compagnie canadienne d’électricité Hydro-Québec et celles du régime de Macky Sall avec le groupe sidérurgique indien Mittal. La dénonciation de ces contrats, signés par des régimes politiques précédents, avait occasionné des réparations importantes supportées par le Sénégal pour mettre un terme aux procédures contentieuses.
Négociations avec la Mauritanie
Le dossier du gaz que partagent équitablement le Sénégal et la Mauritanie, sera au centre des discussions officielles lors de la visite qu’effectue aujourd’hui le Président Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie. Les deux pays avaient réussi à s’entendre assez facilement sur les conditions d’exploitation et de partage de la ressource, mais l’arrivée d’un nouveau régime politique au Sénégal pourrait changer la donne. Qui pourra garantir que la Mauritanie accepterait de prendre son mal en patience pour laisser du temps au Sénégal, pour procéder aux audits et autres diligences souhaitées, et peut-être remettre en cause les accords existants aussi bien entre les deux pays que ceux signés avec les investisseurs ? La Mauritanie nourrit de grands espoirs de décollage économique et social grâce aux ressources attendues de l’exploitation de son gaz. Nous rappelions, le 11 avril 2022, que «les experts considèrent que les ressources en gaz estimées au Sénégal sont de classe mondiale. Le Sénégal est parti pour être un grand pays exportateur de gaz. Le champ de Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, découvert en 2014, est estimé aujourd’hui contenir entre 15 et 20 Tcf de ressources gazières, soit entre 530 et 700 milliards de m3 de gaz prouvés. British Petroleum (Bp) considère que le potentiel de ce gisement de gaz naturel est beaucoup plus important. Un autre gisement, Yaakar Teranga, au large de Cayar, découvert en 2016, révèle des ressources déjà prouvées de l’ordre de 700 milliards de m3. Aux dires d’experts, le potentiel de Yaakar Teranga serait bien plus colossal que celui de Gta. D’autres poches de gaz sont identifiées au large des côtes sénégalaises comme à Sangomar (Fatick). Des gisements de gaz on shore (sur terre) sont aussi identifiés au Sénégal comme le gisement de Ngadiaga (Thiès). La consommation totale en gaz du continent africain est de 153 milliards de m3 par an, selon la Bp Statistical Review of World Energy, publiée en juin 2021. Cela donne une bonne idée sur l’importance des réserves de gaz du Sénégal. Au demeurant, il faudra plus d’exploration et de recherche pour confirmer ou infirmer une telle évaluation. Ce qui est certain, c’est que le potentiel confirmé est suffisant pour lancer un très gros projet gazier. C’est l’une des raisons-clés qui ont fait que Bp, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée dans le monde après ExxonMobil et Royal Dutch Shell, soit entrée dans ce projet et qu’elle ait pris la direction des opérations en détenant 53% des parts contre 27% pour l’Américain Kosmos Energy. Dans les milieux des hydrocarbures, le sentiment le mieux partagé est que le Sénégal n’a pas encore effectué assez de recherches pour découvrir tout le gaz que devrait renfermer son bassin sédimentaire».
Hostilité contre le gaz sénégalais
Le régime du président Macky Sall avait su être en phase avec les autorités de Nouakchott pour cheminer main dans la main sur le dossier de l’exploitation du gisement de gaz de Grand Tortue Aymehim (Gta). Mais on sait que certains pays «amis» du Sénégal ne verraient pas d’un bon œil l’exploitation de cette ressource en hydrocarbures. Le gaz sénégalais apparaît très compétitif par rapport à d’autres régions et fournisseurs. Le Sénégal et la Mauritanie pourront-ils toujours ignorer les vents contraires et poursuivre leur partenariat ? Des pays, notamment la Russie, le Qatar et l’Algérie, pourraient ne pas voir d’un bon œil l’arrivée sur les marchés internationaux du gaz sénégalo-mauritanien.
Du reste, le Président Macky Sall avait dû batailler ferme sur la scène internationale pour faire accepter la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles par les pays africains. Dans un élan de préservation de l’environnement, de nombreux pays développés continuent de demander l’arrêt de ce type d’exploitation, surtout pour ce qui est des gisements off-shore qui sont présentés comme très polluants pour l’environnement. Bassirou Diomaye Faye aura-t-il une voix aussi forte que celle de Macky Sall pour faire entendre raison à la Communauté internationale ?