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24 avril 2025
Développement
Par Hamidou ANNE
FELWINE SARR À LA TRACE
Naïssan, le nouvel album de Felwine Sarr, est un itinéraire durant lequel, si on connaît un tant soit peu le musicien, on aperçoit ses obsessions, ses lieux fétiches forgés à l’encre de la poésie, de la politique, de l’histoire et de la spiritualité
J’ai passé le week-end à me délecter de la dernière production de Felwine Sarr. Ni dans le roman, ni dans l’essai encore moins dans les balades poétiques entre les imaginaires africains. Felwine Sarr a sorti un album intitulé Naïssan, larguant ainsi à nouveau les amarres d’une carrière musicale entamée à Orléans au sein du groupe Dolé. La bande de «reggae roots bien métissé» avait sorti deux albums avant de mettre fin à l’aventure au bout de près d’une décennie.
J’ai souvent vu Felwine Sarr en concert, à Dakar, notamment dans la superbe cave de l’hôtel Djoloff ou à Saint-Louis. Je me souviens encore l’avoir vu se produire avec le groupe Daaray Samadhi en 2019, au restaurant La Kora sur l’île de Saint-Louis. Dans cette petite cour, aussi sympathique que charmante, l’espace réduit offre une communion entre le public et les artistes sous le baobab qui orne le lieu.
Dans cet endroit, qui est un de mes favoris de la ville, Felwine Sarr et Mabousso Thiam distillaient des notes d’afro-folk qu’accompagnait la voix délicate de Gnilane. Ces trois étaient plus qu’une famille mais une «confrérie d’âmes en quête», une communauté de tisseurs de liens d’amour à habiller à la nuée d’amants qui peuplaient le public ce soir-là. Comment ne pas penser, en écrivant ces lignes, à Mabousso Thiam qui a voyagé vers l’autre rive ? Comment ne pas se souvenir de cet homme merveilleux, brillant et attachant dont Felwine Sarr nous dit qu’il avait «l’âme solaire». Naïssan est un itinéraire durant lequel, si on connaît un tant soit peu le musicien, on aperçoit ses obsessions, ses élans et ses lieux fétiches forgés à l’encre de la poésie, de la politique, de l’histoire et de la spiritualité. On croise des choses et des destins, des saveurs et des hommes et femmes suggérés- en lien bien sûr avec la pudeur de Felwine Sarr et son ancrage dans les mots de l’âme plus que ceux de la bouche qui dénature, affaiblit et dévitalise ce qui relève des sens et de l’intime.
En écoutant l’album, j’ai rencontré des fantômes et des héros d’ici et d’ailleurs ; des gens auxquels le poète rend hommage avec la justesse qu’impose la concision dans le salut aux morts.
Felwine Sarr nous fait visiter les sépultures des martyrs et des hommes dont le sang a coulé, rendant un quotidien moins habitable mais conférant hardiesse et rage du devenir aux héritiers. Dans le titre Maskhadov, l’artiste prend les autocrates par le col et leur demande s’ils dorment la nuit après leurs sinistres forfaits. Il nous rappelle les drames récents de Vukovar, de Beslan, du Rwanda…Il nous renvoie aux souvenirs du dirigeant tchétchène, Aslan Maskhadov, de Nelson Mandela ou du Lion du Panshir.
La voix de Felwine Sarr nous fait visiter des géographies physiques : Kigali, Dakar, Durham, Pondichéry, Niodior, Orléans ; émotionnelles : guerres, voyages, espoir, jouissance, art, spiritualité. Les textes intimistes rappellent la figure de l’écrivain et du poète dont la puissance littéraire déborde cet album. Il met en musique les imaginaires, l’intime, l’exil, l’amour, la beauté, le dépassement du temps sensible pour ne sacraliser que l’infinitude. Felwine Sarr laisse avec cet album, une nouvelle trace dans son œuvre foisonnante, érudite, métisse et éclectique. La guitare sans cesse accompagne les mots du récit pour forger une mélodie exigeante et savoureuse.
Avec la compagnie du Daaray Samadhi, l’œuvre de Felwine Sarr prend un nouvel envol vers l’Eveil, l’espace suprême où tout disparaît pour ne laisser éclore qu’un soi dépouillé des vanités. J’ai lu tous les livres de Felwine Sarr qui, au fil des années, est devenu un ami précieux pour qui j’ai estime et admiration. Et c’est avec émotion et joie que je découvre son nouveau projet qui s’inscrit dans une œuvre au long cours dont la finalité est la hargne fine de créer dans un chemin spirituel afin de laisser des traces de la rédemption des siens mais aussi de tous ceux qui auront l’imprudence de venir chercher au milieu des sels marins, des rosées des mille collines et des artères des bolongs, des réponses aux questions qui agitent le cœur des hommes. L’artiste chante en français, en anglais, en wolof et en sereer (mes parents pulaar diront qu’il est bien le seul à rendre cette dernière langue poétique). Ces langues disent quelque chose de la maison des humanités que Felwine Sarr vient de fonder pour penser la réparation et l’éveil en commun par-delà des barrières et des passions tristes. L’album Naïssan est une esthétique des liens et des imaginaires, une tentative de plus dans la langue de l’économiste-philosophe-romancier-musicien.
Felwine Sarr sème ainsi de nouvelles graines pour de possibles, de probables et de plausibles réparations des âmes par l’enjambement des frontières afin de faire-monde ensemble. Il laisse des traces et nous invite, nous incite à tatouer ce monde de nos traces pérennes.
SCÈNES INÉDITES À L'HÉMICYCLE
Il a fallu plus de 10 tours d’horloge pour que l’élection du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, ne soit effective. A l’Assemblée ce lundi, des scènes inédites se sont déroulées poussant les forces de l’ordre à intervenir
l a fallu plus de 10 tours d’horloge pour que l’élection du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, ne soit effective. A l’Assemblée ce lundi, des scènes inédites se sont déroulées poussant les forces de l’ordre à intervenir.
Un intrus au sein de l’hémicycle !
C’est l’un des faits marquants de la journée d’hier à l’Assemblée nationale. Un homme d’une soixantaine d’années, répondant au nom de C. N. Ndiaye, s’est fait passer pour un député. Vêtu d’un grand boubou de couleur grise, il s’est tranquillement installé dans la salle depuis 10h, comme tout le monde. Mais c’est vers les coups de 17h qu’il a été identifié et exfiltré par les forces de l’ordre. Selon des informations, il a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête.
Mais à l’Assemblée nationale, chaque camp estime que l’intru se réclame du camp opposé.
Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit dans son article 54 qu’«aucune personne étrangère à l’Assemblée nationale ne doit s’introduire, sans autorisation, dans l’enceinte réservée aux députés ».
La question de l’incompatibilité « bloque » les travaux
La démission ou non des Ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Mariama Sarr et Abdoulaye Seydou Sow, nouvellement élus députés, a été au cœur des débats à l’hémicycle, hier, lors de l’installation de la 14e Législature. Si cette question a soulevé une vive polémique, c’est parce que la loi électorale prévoit, notamment en son article L. 163, « l’incompatibilité » du mandat de député avec la qualité de membre du Gouvernement, de membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), ou de membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), rappelant, de manière plus explicite, que « l’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député ». Ainsi donc, toute personne se situant dans cette situation, « est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (08) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (08) jours suivant la décision de validation ».
Pour l’opposition parlementaire, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs avec la liste complète des parlementaires nouvellement élus. Et par conséquent, ils devraient démissionner du gouvernement bien avant l’élection du président de l’Assemblée nationale. « L’installation ne signifie pas prise de fonction. La prise de fonction, c’est depuis la proclamation officielle des résultats », a fait savoir le député de « Yewwi Askan Wi », Abass Fall. Il est conforté par son collègue de « Wallu Sénégal », Mamadou Lamine Diallo, qui fait croire que « les ministres n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale ». Ils ont également dénoncé la saisie des noms des candidats sur les bulletins de vote qui, ont-ils dit, n’ont pas donné des chances également aux différents protagonistes.
Suspension de 3h de temps
Les députés de la majorité ont, de leur côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise de fonction officielle. Et à partir de là, ils auront huit jours pour décider s’ils vont rester dans le gouvernement ou à l’Hémicycle. « Fin août, vous n’avez pas reçu votre indemnité parlementaire, parce que vous n’avez pas encore pris fonction », a notamment expliqué Seydou Diouf, dans son temps de parole. « Le mandat et la fonction sont différents. Jusqu’à hier (dimanche, ndlr), aucun d’entre nous ne pouvait prendre un quelconque acte parlementaire, parce qu’on n’avait pas encore pris de fonction », a ajouté le député de Bby.
Appuyant cet argumentaire, ses collègues Abdou Mbow et Omar Youm ont souligné que la loi est claire et n’est sujette à aucune interprétation, tirant sur l’opposition qui, selon eux, veut bloquer les travaux.
Une situation qui a abouti à une suspension de plus de 3h de temps, pour permettre aux différents présidents de groupes parlementaires de se concerter. Mais, ces concertations n’ont rien donné. Pour faire face à ce blocage, la présidente de séance, qui s’est basée sur l’article 53 du Règlement intérieur, a fait appel aux forces de l’ordre pour que le vote puisse se dérouler.
Gus Marius Sagna emporte l’urne
L’activiste Guy Marius Sagna, élu sur la liste départementale de Ziguinchor de Yewwi Askan wi s’est aussi fait remarquer en voulant emporter l’urne avec lui ? En effet, après avoir voté, il a pris la boite, mais c’est sans compter avec la détermination des forces de l’ordre qui l’en ont empêché.
Les forces de l’ordre font irruption dans l’hémicycle
Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre.
D’ailleurs, ce fait est prévu par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit, en son article 5 » que « Le Président, seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée.
Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi (article 3 de l’ordonnance n° 60-l4 du 3 septembre 1960). Il peut faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre ».
Le président n’étant pas encore élu, cette prérogative revient à la présidente de séance, Aïssatou Sow Diawara.
L'INCOMPATIBILITÉ DU MANDAT DE DÉPUTÉ AVEC LA QUALITÉ DE MINISTRE AU COEUR DES DÉBATS À L'ASSEMBLÉE
Pour l’opposition, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs des législatives. La majorité a, de son côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise
La démission ou non des Ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Mariama Sarr et Abdoulaye Seydou Sow, nouvellement élus députés, a été au cœur des débats à l’hémicycle lundi lors de l’installation de la 14e Législature. Si cette question a soulevé une vive polémique, c’est parce que la loi électorale prévoit, notamment en son article L. 163, « l’incompatibilité » du mandat de député avec la qualité de membre du Gouvernement, de membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), ou de membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), rappelant, de manière plus explicite, que « l’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député ». Ainsi donc, toute personne se situant dans cette situation, « est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (08) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (08) jours suivant la décision de validation ».
Pour l’opposition parlementaire, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs avec la liste complète des parlementaires nouvellement élus. Et par conséquent, ils devraient démissionner du gouvernement bien avant l’élection du président de l’Assemblée nationale. « L’installation ne signifie pas prise de fonction. La prise de fonction, c’est depuis la proclamation officielle des résultats », a fait savoir le député de « Yewwi Askan Wi », Abass Fall. Il est conforté par son collègue de « Wallu Sénégal », Mamadou Lamine Diallo, qui fait croire que « les ministres n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale ». Ils ont également dénoncé la saisie des noms des candidats sur les bulletins de vote qui, ont-ils dit, n’ont pas donné des chances également aux différents protagonistes.
Suspension de 3h de temps
Les députés de la majorité ont, de leur côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise de fonction officielle. Et à partir de là, ils auront huit jours pour décider s’ils vont rester dans le gouvernement ou à l’Hémicycle. « Fin août, vous n’avez pas reçu votre indemnité parlementaire, parce que vous n’avez pas encore pris fonction », a notamment expliqué Seydou Diouf, dans son temps de parole. « Le mandat et la fonction sont différents. Jusqu’à hier (dimanche, ndlr), aucun d’entre nous ne pouvait prendre un quelconque acte parlementaire, parce qu’on n’avait pas encore pris de fonction », a ajouté le député de Bby.
Appuyant cet argumentaire, ses collègues Abdou Mbow et Omar Youm ont souligné que la loi est claire et n’est sujette à aucune interprétation, tirant sur l’opposition qui, selon eux, veulent bloquer les travaux.
Une situation qui a abouti à une suspension de plus de 3h de temps, pour permettre aux différents présidents de groupes parlementaires de se concerter. Mais, ces concertations n’ont rien donné. Pour faire face à ce blocage, la présidente de séance, qui s’est basée sur l’article 53 du Règlement intérieur, a fait appel aux forces de l’ordre pour que le vote puisse se dérouler.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
CI-GÎT
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce 12 septembre préfigure de ce qui se passera en 2024. Quand on fait intervenir les gendarmes pour l’élection du bureau de l’Assemblée, recourir à l’armée pour imposer une troisième candidature ne relève plus de l’impossible
Ce 12 septembre 2022, ils ont tué ce qui restait encore de notre démocratie, des lambeaux desquels nous nous accrochions comme un noyé et la fameuse bouée de sauvetage.
Et loin d’être un crime passionnel, c’est bien d’un crime préparé, prémédité dans ses moindres détails, depuis le verdict issu des urnes des législatives du 31 juillet dernier, qu’il s’est agi. En voici les éléments.
On a fait voter en procédure d’urgence le rétablissement du poste de Premier ministre tout en différant son effectivité avec la formation d’un gouvernement. On a « dissous » le gouvernement en laissant les ministres vaquer (expédier les affaires courantes) à leurs occupations. En service minimum, bien sûr. On (le Prince du Palais) attendait les résultats des résultats des législatives. Ce fut la bérézina. Une déculottée magistrale avec une situation inédite : le Prince s’est retrouvé quasi nu, avec une Cour rétrécie à sa « plus simple expression » ; une majorité « borderline ». On prit des semaines pour « décrocher » le député qui valait des milliards, offrant ainsi une majorité improbable par sa fragilité. On kidnappa des députés pendant un week-end pour enlever de leur tête toute velléité d’infidélité, de rébellion. Le lendemain, on les convoya en bus comme des écoliers, direction le « bon choix » ou l’abattoir.
Plus grave encore, l’administration de l'Assemblée se livra à ce qu’on ne peut appeler que sabotage. Pourquoi tous ces manquements sur les bulletins, les couleurs et autres candidats « oubliés » ?
Quand un président de séance parlementaire peut faire appel aux forces de l’ordre pour surveiller, contenir et organiser l’élection du président de l’Assemblée, cela peut s’apparenter à un coup d’État. Rampant ? Debout ? En mouvement vers 2024.
Ce 12 septembre annonce ce qui se passera à coup sûr à la présidentielle de 2024. Quand on fait intervenir les gendarmes pour l’élection du bureau de l’Assemblée, recourir à l’armée pour imposer une candidature (troisième) ne relève plus de l’impossible...
Et ces images de gendarmes en tenue de combat à l’intérieur de l’Assemblée ne nous rendent pas différents des pays sous règne militaire. Peut-on continuer à toiser ces pays en leur faisant la leçon sur la « rupture » et le « retour » à l’ordre constitutionnel ? Le président de ce pays est-il habilité à faire la leçon sur l’ordre constitutionnel, la démocratie, à l’Union africaine ?
Oui, l’élection du président et du bureau de l’Assemblée nationale est bel et bien entachée d’irrégularités « de nature à remettre en cause la sincérité du scrutin ». J’ajoute : la légitimité de ce bureau et de son président...
PS : Cet article a été achevé avant la fin du processus. Pendant la suspension de séance par le « président élu ». Sous la surveille des jeunes par les gendarmes...
AMADOU MAME DIOP AU PERCHOIR
Le parlementaire élu sous la bannière de BBY est porté à la présidence de l’Assemblée nationale, à l’issue d'un vote boycotté par l’opposition ce lundi. Le député-maire de Richard-Toll a notamment recueilli 83 voix sur 84 votants
Docteur en pharmacie de son état né le 18 juillet 1965 à Richard-Toll, la ville industrielle du nord du Sénégal, Amadou Mame Diop vient d’être porté à la présidence de l’Assemblée nationale, à l’issue d’une élection boycottée par les députés de l’opposition. Sur 84 votants, le député)-maire de Richard-Toll a récolté 83, donc apparemment le nombre de députés de Benno, et une abstention. Le Scrutin, il le faut dire a été effectué sous haute surveillance de la Gendarmerie après que des députés proches de l’opposition se sont catégoriquement opposés au vote avec les bulletins utilisés. Ainsi, il passe pour être le 12ème Président dans l’histoire parlementaire du Sénégal.
Son parcours politique a débuté en 2008 avec l’Alliance pour la République (APR). Il pourrait donc être considéré comme un militant de la première heure.
C’est en juillet 2012 qu’il a été élu député sur la liste départementale de Dagana de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et avait mené son mandat dans le cadre du groupe parlementaire BBY. En sus de cela, Amadou Me Diop peut se prévaloir d’un mandat local parce qu’il a été élu en Juin 2014, maire de la commune de Richard-Toll, lors des élections municipales et départementales.
D’ailleurs, le candidat de Benno, Dr. Amadou Mame Diop a remplié à ce poste électif lors des dernières joutes locales. Selon certains observateurs au niveau de Richard-Toll, le maire réélu avait alerté ses concitoyens en leur disant que la CSS veut la mairie pour lapider les terres de Richard-Toll.
Ce message a été fort entendu car les populations qui ont voté pour le maire candidat à sa propre succession Amadou Mame Diop qui a obtenu 6 564 voix sur 17 824 valablement exprimés pour un nombre d’inscrits de 31 031. Son principal challenger Ousmane Lom, qui est cadre de la CSS, n’a obtenu que 4 046 voix.
Ainsi la ville sucrière à encore confié ses rênes à M. Diop, qui est le directeur de la SAPCO et, juste après son élection, a fait une sortie pour exprimer son engagement à servir les populations et non les "pourfendeurs des terres", tout en étalant les perspectives de son mandat.
Le nouveau président de l’Assemblée nationale a eu son Baccalauréat, série D en 1985, avant de décrocher un Doctorat en Pharmacie à l’UCAD et un DESS en Répartition Pharmacie et Gestion.
Suffisant pour qu’il se lance dans le monde professionnel. Pharmacien d’officine, Amadou Mame Diop porte sur les fonts baptismaux la Pharmacie Escale à Richard-Toll.
Nommé Directeur Général de la Société d’aménagement des zones côtières du Sénégal (SAPCO) le 7 Avril 2021 et Membre du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, Amadou Mame Diop franchit un nouveau palier avec son élection comme président de l’Assemblée nationale durant la première année de la 14ème législature. Du coup, il devient le dauphin constitutionnel.
L'OPPOSITION BOYCOTTE LE VOTE DU PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE
Le scrutin a démarré avec retard, l’opposition exigeant notamment le départ des ministres élus députés, le député-maire de Dakar, Barthélémy Dias fustigeant notamment le format de l’élection pour la présidence du Parlement
Les députés de l’opposition ont boycotté le vote de l’élection du président de l’Assemblée nationale et des membres du bureau de l’institution, qui vient de démarrer, à l’occasion de l’ouverture, ce lundi, de la 14ème législature, a constaté l’APS.
Le scrutin a démarré avec retard, l’opposition exigeant notamment le départ des ministres élus députés, le député-maire de Dakar, Barthélémy Dias fustigeant notamment le format de l’élection pour la présidence du Parlement.
"J’ai remarqué qu’au moins quatre collègues de l’opposition n’avaient, dans leur enveloppe reçue, que les candidatures de Mamadou Lamine Thiam, Amadou Mame Diop et celle de Ahmed Aïdara", a-t-il dénoncé.
Pour permettre la reprise des travaux, qui ont connu un long blocage, la présidente de séance, Aida Sow Diawara, a requis la présence de gendarmes dans l’hémicycle.
L’entrée des forces de l’ordre a fait monter la tension d’un cran. La présidente de séance, après avoir essuyé des jets de bouteilles d’eau, a été évacuée par les gendarmes qui ont demandé en vain aux députés de regagner leur place. Finalement, les travaux ont pu reprendre mais sans la participation de l’opposition, qui a choisi de boycotter le scrutin.
Au total, quatre candidatures ont été reçues lundi par la présidente de séance, pour le poste de président de l’Assemblée nationale.
L’installation des députés devant siéger à l’Assemblée nationale durant la 14e législature, initialement prévue à 10h, s’est ouverte à 14 heures 39 minutes. Le vote pour l’élection du président de l’institution se déroule à bulletin secret.
Après la mise en place du bureau, les députés vont constituer les commissions.
L’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, 96 ans, élu sous la bannière de la coalition Wallu Sénégal, ne siégera pas à l’Assemblée nationale. Il a été remplacé par Saliou Dieng.
VIDEO
DES FORCES DE L'ODRE CONVIÉS À L'HÉMICYCLE
C’est une scène inédite qui s’est produite à l’Assemblée ce lundi lors de l’installation des députés de la nouvelle législature. Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre
C’est une scène inédite qui s’est passée à l’hémicycle ce lundi lors de l’installation des députés de la nouvelle législature. Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre.
D’ailleurs, ce fait est prévu par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit, en son article 5 » que « Le Président, seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée. Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi (article 3 de l’ordonnance n° 60-l4 du 3 septembre 1960). Il peut faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre ».
Le président n’étant pas encore élu, cette prérogative revient à la présidente de séance, Aïssatou Sow Diawara.
SADIO MANÉ ET LE BAYERN, UN MARIAGE À CONSOLIDER
Arrivé en grande pompe à Munich mais moins efficace dernièrement, Sadio Mané doit encore se fondre dans le jeu bavarois pour faire oublier Lewandowski. Le sénégalais en a l'opportunité dès mardi en C1, face au FC Barcelone de "Lewy"
Arrivé en grande pompe à Munich mais moins efficace dernièrement, Sadio Manédoit encore se fondre dans le jeu du Bayern pour faire oublier Robert Lewandowski. L'attaquant sénégalais en a l'opportunité dès mardi en Ligue des champions, face au FC Barcelone de "Lewy" (21h00).
A Munich, l'été est bien terminé. A la Säbener Strasse, le camp d'entraînement du Bayern, le ciel bleu azur et les températures au-dessus des 30 degrés ayant accompagné les débuts bavarois de Mané ont laissé la place à un ciel gris d'automne.
Une météo au diapason des performances du Sénégalais, buteur dès ses débuts avant de marquer un peu le pas dernièrement, loin des attentes générées par l'ancien attaquant de Liverpool (30 ans), arrivé en Bavière pour 40 millions d'euros environ.
"Ce que j'attends de Sadio, c'est qu'il transmette toute son expérience en Ligue des champions aux autres joueurs de l'équipe", a expliqué l'entraîneur Julian Nagelsmann avant la victoire inaugurale de Bayern sur la pelouse de l'Inter Milan (2-0), la semaine dernière. "Qu'il les tire vers les haut, qu'il se montre dangereux devant le but, qu'il marque, qu'il fasse des passes décisives."
Après des débuts tonitruants en Supercoupe d'Allemagne (un but), puis trois réalisations (dont un doublé) sur les trois premières journées de Bundesliga, le Bayern pensait avoir trouvé en Sadio Mané le remplaçant de la machine à buts Lewandowski.
- Adopté par le public -
La belle mécanique s'est toutefois quelque peu grippée, entraînant avec elle une baisse de l'efficacité de Mané, vainqueur avec le Sénégal de la Coupe d'Afrique en début d'année 2022.
Julian Nagelsmann espère voir l'ancien Messin adopter à l'avenir un rôle de "leader".
Son expérience des matches à haute intensité en Ligue des champions, lui qui a disputé trois finales de C1 (2018, 2019 et 2022), avec un sacre en 2019, doit permettre au Bayern de passer avec succès son premier gros test mardi contre le Barça, martyrisé il y a un an en phase de groupes à l'Allianz Arena (3-0) et au Camp Nou (3-0).
"Il a le bon caractère pour diriger le groupe", a ajouté Nagelsmann.
Discret avec les médias depuis son transfert, il n'a en revanche pas ménagé ses efforts pour se faire adopter du public munichois, avec un franc succès. Il a ainsi passé près d'une heure à signer des autographes lors d'un entraînement ouvert au public à deux jours du début de la saison européenne du Bayern il y a une semaine.
Et début août, il n'a pas boudé son plaisir en rejoignant, mégaphone à la main, le parcage des supporters du Bayern ayant fait le déplacement à Francfort (victoire 6-1) pour l'ouverture de la Bundesliga.
Positionné en pointe de l'attaque munichoise à Milan mercredi dernier, il s'est englué dans la défense interiste, mais la diversité offensive munichoise a permis au Bayern de s'en sortir, grâce cette fois à une prestation de classe de Leroy Sané, double buteur.
Laissé au repos sur le banc du Bayern samedi contre Stuttgart, Mané est rentré pour les dix dernières minutes, impuissant pour empêcher un troisième match nul consécutif en Bundesliga, le plus mauvais départ munichois en championnat depuis douze saisons.
Face au Barça, dans la compétition reine du foot européen, Sadio Mané est attendu au tournant: sera-t-il le digne successeur de Lewandowski ? Réponse mardi, avec un duel direct face au buteur polonais.
J'AI DÉCIDÉ DE REMETTRE LA MUSIQUE AU CENTRE DE MA VIE
L’universitaire et musicien sénégalais Felwine Sarr, dont le nouvel album vient de sortir, dit avoir décidé de ramener la musique au centre de sa vie après avoir mis en veilleuse cette dimension de sa carrière ces dernières années
L’universitaire et musicien sénégalais Felwine Sarr, dont le nouvel album vient de sortir, dit avoir décidé de ramener la musique au centre de sa vie après avoir mis en veilleuse cette dimension de sa carrière ces dernières années, histoire de lui redonner l’importance qu’elle avait dans sa trajectoire.
Dans cette perspective, "Naïssan" (Printemps en langue arménienne), le nouvel album que Sarr a sorti vendredi, se veut la traduction d’une quête intérieure de l’artiste.
"J’ai décidé de remettre la musique, de lui redonner l’importance qu’elle avait, elle avait une grande importance dans ma vie et durant ces dernières années, elle a été un peu expulsée, autre chose a pris la place, j’ai envie de la ramener au centre", a dit l’artiste dans un entretien téléphonique avec l’APS, depuis l’université de Duke, aux USA, où il enseigne désormais.
L’universitaire affirme avoir fait de la musique un choix personnel, depuis son adolescence, au lycée notamment, plus qu’une affaire de famille, bien que huit membres de la fratrie Sarr font également de la musique, à l’image de Sahad Sarr ou encore de Saliou Waa Guendoum Sarr alias "Alibéta".
"J’ai toujours monté des groupes de musique, même ici à Durham (Caroline du Nord), j’ai un groupe, à Dakar aussi. Quand j’étais étudiant à la Fac à Orléans (France) il y en avait", rappelle l’interprète de "Soukeyna Ndong", l’un des morceaux de son nouvel opus.
Felwine Sarr a parallèlement toujours fait de la production et créé des labels. "Là, j’en suis à mon deuxième label, je produis des artistes", renseigne celui dont la vie a toujours réservé une place centrale.
"Malheureusement, je l’avais mis en veilleuse ces dernières années, je veux lui redonner une place juste", déclare l’universitaire, également écrivain et économiste.
Un album intimiste, poétique
Eloigné de la scène musicale pendant dix-sept ans et son dernier album ’’Dolé’’, qui date de 2005, Felwine Sarr revient au-devant de l’actualité avec un nouvel album dont les chansons témoignent d’une véritable recherche intérieure.
"C’est un album de chansons à textes, intimiste, un disque poétique, philosophique et spirituel qui dévoile une intériorité et une intimité. Cela singularise +Naïssan+ qui exprime d’autres visages de mes préoccupations", explique l’auteur-compositeur.
Si la sortie de cet album et sa préparation ont pris beaucoup de temps, c’est que Felwine Sarr se trouvait happé par ses enseignements à l’université ainsi que par ses activités littéraires.
A en croire l’auteur, la partie artistique était prête depuis longtemps, les chansons ayant été écrites sur la durée, mais il fallait trouver le temps pour aller en studio afin d’assurer la partie technique.
"J’ai travaillé l’esthétique de l’album, la production autour de la distribution, j’ai fait tout le côté technique. La partie artistique n’était pas difficile, mais il fallait se poser, réfléchir au concept, en faire un projet, choisir les chansons, les remasteriser et les mettre dans le circuit", précise-t-il.
"Naïssan" a été enregistré à Orléans, en France, avant d’être mixé et masterisé à Dakar.
La sortie de ce nouvel album, pensé par son auteur bien avant la pandémie du coronavirus entre 2019 et 2021, coïncide avec la période post-Covid-19, et renvoie naturellement à la renaissance, à la vie, à cette quête intérieure.
"Naïssan" s’inspire d’un texte de Louis Aragon
"L’idée de la renaissance guide cet album, un monde s’effondre, un autre renaît. Il y a une genèse renouvelée d’autres choses parce qu’on est dans un processus de recréer le monde", insiste Felwine Sarr, parlant à ce sujet d’une "heureuse coïncidence".
Selon Felwine Sarr, "Naïssan" s’inspire d’un texte de Louis Aragon qui appelle à un retour des choses, de la vie et du printemps.
Une métaphore mise en avant dans cet album dont chacune des chansons fait référence à une chose précise relevant de l’univers intérieur de l’artiste, pour dire que "le monde est à refaire, la vie renait toujours".
"Cela tombe à pic et arrive à une période où l’on doit réinventer les modèles économiques, sociaux, écologiques, culturels", insiste-t-il.
Dans cette production, Felwine Sarr part à la rencontre de sa vie intérieure et donne un peu moins de relief à son engagement social par la musique.
"En même temps que j’avais ces chansons engagées, j’avais une quête intérieure. +Dolé+ (son premier groupe de musique) a reflété ce côté engagé socialement, mais avec le temps et l’âge aussi, j’ai voulu me proposer un album qui réfléchit sur la vie", explique l’interprète de "Naïssan".
Il y a le monde, la politique, la société, mais aussi il y a la vie intérieure qui a une dimension tout aussi importante, fait valoir Felwine Sarr.
Un lien avec les oeuvres littéraires de l’auteur
Son nouvel album solo et ses douze morceaux traitent des aspects les plus singuliers de la vie humaine.
L’album est aussi influencé par la chanson, en témoigne le titre "Docteur Diène", dans lequel Felwine Sarr propose un mélange de plusieurs langues (wolof, sérère et anglais).
"J’ai fait un album où les arrangements étaient épurés (...)’’, ce qui "laisse de la place aux chansons, aux textes, aux mélodies et aux harmonies. J’ai voulu faire un album qui s’écoute, on y retrouve la variété des choses que j’écoute", souligne le musicien-interprète.
Le musicien poursuit cette idée en s’aidant d’instruments modernes - clavier, saxophone, piano et guitare - et en misant à la base sur le folk, avec des nuances de reggae, de jazz et d’autres styles de musique ouest africains.
Felwine Sarr, natif de Niodior, dans les îles du Saloum, à l’ouest du Sénégal, chante certes en sérère, mais aucune sonorité sérère ne se retrouve dans son nouvel album. Il promet prochainement un album dans ce genre.
Tout juste reconnaît-il un lien entre sa musique et ses œuvres littéraires, car dit-il les textes de ses chansons sont écrits comme un écrivain écrirait son roman.
"Oui, on peut faire un lien entre ma littérature et ma poésie, car quand j’écris un texte dans un album de chanson, je l’écris comme un écrivain, je tiens à ce que le texte soit littéraire et poétique. Dans ma musique, il y a un zeste littéraire à l’intérieur de la chanson", fait-il savoir.
Après la sortie de son nouvel album ce 9 septembre, Felwine Sarr prépare des concerts dès décembre au Sénégal et un peu partout en Afrique, en attentant que l’album soit disponible pour les mélomanes début 2023.
QUATRE CANDIDATURES POUR LA PRÉSIDENCE DE L'ASSEMBLÉE
Benno Bokk Yakaar a choisi le Docteur Amadou Mame Diop. YAW a présenté Bathélémy Diaz. Mamadou Lamine Thiam est désigné par Wallu/ Sénégal. Ahmed Aidara est lui aussi candidat sous la bannière de Yewwi Askan wi