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24 avril 2025
Développement
LES ABEILLES DES RUCHES ROYALES ONT AUSSI ÉTÉ INFORMÉES DE LA MORT D'ELIZABETH II
«On toque à chaque ruche et on dit : ‘‘La maîtresse est morte, mais ne partez pas. Ton maître sera un bon maître pour toi’’», décrit l'apiculteur royal au DailyMail
Il n’y a pas de raison que les 7,7 milliards d’humains soient les seuls abreuvés de royal family par les chaînes d’info en continu. Vendredi, au moment où les Britanniques pleuraient Elizabeth II et que le personnel de la royauté s’affairait pour remplir le strict et guindé protocole de succession, un certain John Chapple s’acquittait d’une mission bien particulière. Le retraité de 79 ans a passé sa journée, en sa qualité d’apiculteur royal, à informer les plusieurs centaines de milliers d’abeilles de la famille Windsor que la reine - leur patronne - était morte. «La personne qui est morte est la maîtresse des ruches, on ne pouvait donc pas faire plus important», glisse-t-il au DailyMail.
Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, Chapple n’a pas agi par impulsion, sous le coup de la tristesse. Loin de là. L’apiculteur s’est rendu à Buckingham palace et à Clarence House - le lieu de résidence du nouveau roi Charles III et de sa femme, la reine consort Camilla - à la rencontre des hyménoptères, pour respecter une tradition ancestrale. Selon cette coutume respectée dans de nombreux pays européens, les abeilles doivent être tenues informées des événements importants de la vie de leurs propriétaires, comme les naissances ou les mariages. Et si les abeilles n’étaient pas mises au courant d’un décès, la croyance voudrait qu’elles le fassent payer à leurs maîtres en arrêtant la production de miel, en quittant la ruche ou en se laissant mourir.
AHMED AÏDARA BRIGUE LA PRÉSIDENCE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Au moment où une déclaration du maire de Dakar, Barthélémy Dias, est attendue demain dimanche, le maire de Guédiawaye vient d’annoncer le maintien de sa candidature pour occuper le perchoir de la représentation nationale
Le fauteuil de président de l’Assemblée nationale aiguise les appétits. Au moment où une déclaration du maire de Dakar, Barthélémy Dias, est attendue demain dimanche, Ahmed Aïdara, loin de se désister, vient d’annoncer le maintien de sa candidature pour occuper le perchoir de la représentation nationale.
« Je rends grâce à Dieu et réaffirme ma détermination à œuvrer pour la concrétisation de notre contrat de mandataire pour une Assemblée Nationale de rupture résolument engagée pour la défense des intérêts exclusifs du peuple sénégalais. Après en avoir informé la conférence des leaders de la Coalition Yewwi Askan Wi le mardi 30 août 2022, j’ai pris la décision de me porter solennellement candidat à la présidence de notre auguste Assemblée nationale ce lundi 12 sept 2022 », lit-on dans son communiqué reçu à Emedia.
Rappeler qu’ils sont tous les deux députés et membres de la Coalition Yewwi Askan Wi (YAW). La bataille faisait rage entre eux pour monter au perchoir.
La nouvelle législature, 14e, issue des élections Législatives, va se réunir, pour la première fois après-demain lundi, 12 septembre, à partir de 10 heures. L’ordre du jour va porter sur l’installation des députés élus lors des élections législatives du 31 juillet 2022.
LE DÉFI DE LA PARITÉ
Le Sénégal fait franchir un nouveau palier à la représentation politique des femmes en Afrique de l'Ouest avec une proportion record de députées au Parlement récemment élu. Mais il reste du chemin à parcourir face aux attitudes et aux lois patriarcales
Le Sénégal fait franchir un nouveau palier à la représentation politique des femmes en Afrique de l'Ouest avec une proportion record de députées dans le Parlement récemment élu. Mais il reste du chemin à parcourir dans un pays où attitudes et lois patriarcales sont profondément enracinées.
Plus de 44% des sièges de l'Assemblée nationale élue en juillet seront occupés par des femmes, la proportion la plus haute dans un Parlement en Afrique de l'Ouest. Des progrès contre-balancés par les réalités du pouvoir et les forces d'inertie sociales.
Aminata Touré a été Première ministre pendant dix mois entre 2013 et 2014 et a occupé le poste de présidente du Conseil économique et social qui a fait d'elle l'un des plus hauts personnages de l'Etat. Elle entre au Parlement pour le parti présidentiel.
Même elle fait observer qu'en politique, les pionnières rencontrent toujours résistance et suspicion. "On vous a beaucoup plus à l’œil, ils ne vous pardonnent aucune erreur", dit-elle à l'AFP. "Je crois que toutes les femmes de pouvoir vous diraient la même chose".
Sur les 165 mandats parlementaires, 73 ont échu à des femmes. Le pays, volontiers considéré comme un Etat de droit et un îlot de stabilité dans une région agitée, se classe au quatrième rang en Afrique et au 18e rang mondial pour la parité hommes-femmes au Parlement, devant la Suisse, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, selon l'Union interparlementaire, une organisation basée à Genève.
En dehors du Sénégal, sur les 111 postes de parlementaires ou de ministres pourvus en Afrique de l'Ouest et au Sahel entre décembre 2021 et juin 2022, seuls 15 l'ont été par des femmes, indique un rapport récent de l'ONU. Au Sénégal, une loi de 2010 exige la "parité absolue" entre les sexes dans toutes les institutions électives, avec des listes de candidats alternant hommes et femmes.
Viol, avortement, mariage...
Comme les têtes de liste sont presque toujours des hommes et le nombre de candidats élus sur une même liste est souvent impair, la représentation féminine reste inférieure à 50%, explique une porte-parole de l'Assemblée nationale.
Au-delà de la représentation politique, le Sénégal arrive au 130e rang sur 189 dans un classement de l'ONU sur l'égalité des genres. La forte présence à l'Assemblée nationale "permet aux femmes d'avoir leur mot à dire", sur le budget et sur leurs préoccupations, dit l'ancienne cheffe de gouvernement Aminata Touré.
La part que le nouveau Parlement fera à ces préoccupations est incertaine. Le Sénégal n'a criminalisé le viol qu'en 2020. Le Protocole de Maputo, une initiative de l'Union africaine qui vise à élargir l'accès à l'avortement et que le Sénégal a ratifiée en 2005, attend toujours d'être pleinement retranscris dans la loi nationale.
L'avortement n'est autorisé au Sénégal que pour sauver la vie d'une femme enceinte. En 2020, un quart de la population carcérale féminine était emprisonné pour des faits liés à l'avortement, selon l'ONG Africa Check. L'âge légal du mariage est de 16 ans pour les filles, 18 pour les garçons.
"Tellement à faire"
"Il devrait être porté à 18 ans pour que les filles puissent continuer d'aller à l'école et qu'elles soient sur un pied d'égalité avec les garçons en termes de droits", dit Maimouna Yade, responsable de l'organisation de femmes JGEN. "Il y a tellement de choses à faire", dit Mame Diarra Fam, nouvelle parlementaire d'opposition. Elle évoque les violences faites aux femmes, l'éducation des filles et l'accès aux soins.
Les défenseurs des droits reconnaissent les avancées réalisées ces dernières années, comme la loi sur la parité ou la loi de 2013 permettant aux Sénégalaises mariées à des étrangers de transmettre leur nationalité à leurs enfants, un droit dont jouissaient déjà les Sénégalais.
La loi criminalisant le viol a "largement été poussée" par des femmes députées, dit la militante Maimouna Yade. Le président Macky Sall devrait nommer prochainement un Premier ministre et un nouveau gouvernement sera formé. Les avocats de la cause des femmes observeront attentivement la place faite à ces dernières.
Aminata Touré fait partie de ceux qui plaident pour que la parité soit appliquée au gouvernement et au secteur privé. La société civile fait campagne pour que, pour la première fois, le président de l'Assemblée nationale soit une présidente. "On espère qu'une femme sera à la tête du Parlement", dit Coumba Gueye, secrétaire exécutive de l'Association des avocates sénégalaises. "Avec une femme, beaucoup de choses peuvent changer".
par Jean-Baptiste Placca
ELIZABETH II, PLUTÔT DU BON CÔTÉ DE L'HISTOIRE
À quoi sert-il pour les dirigeants africains de magnifier les qualités de la défunte souveraine si, de par leurs propres pratiques, ils se situent aux antipodes des valeurs qu'incarnait la Reine d'Angleterre ?
A la quasi-unanimité, l’Afrique a salué, et de manière plutôt vibrante, la mémoire d’Elizabeth II, dont le pays était, de tous les empires coloniaux, celui qui comptait le plus grand nombre de possessions en Afrique. Toutes ont acquis l’indépendance après l’accession de la jeune reine au trône, en 1952. Comment expliquer, alors, ces critiques virulentes dirigées contre elle, alors que tous lui reconnaissent d’avoir travaillé sans relâche pour instaurer des rapports apaisés avec l’Afrique ?
De nombreux peuples africains ont, enfouies dans leur mémoire collective, des blessures de répressions et autres brutalités infligées par la colonisation, britannique ou autre. En dépit du temps, ce passé peut encore raviver des rancœurs, et lorsque surgit la rancœur, le sens de la nuance s'estompe.
Or, lorsque l’on aborde une vie comme celle d’Elizabeth II, toute analyse est faussée, dès lors que l’on s’entête à englober dans un tout indissociable la personnalité, sa vie et ses origines. Être née princesse, et même finir reine, ne rend pas, ipso facto, coupable de tous les crimes de la colonisation ou même de ses ancêtres.
Durant son très long règne, son sens moral l’a souvent poussée à se démarquer de l’exécutif, voire à contrarier un Premier ministre sur certaines questions majeures. Dans cette monarchie constitutionnelle, elle semble avoir toujours veillé à ne pas se situer du mauvais côté de l’Histoire. Ainsi, était-elle pour les sanctions contre l’Afrique du Sud raciste ; contre la confiscation du pouvoir par une arrogante minorité ségrégationniste en Rhodésie du Sud, et finalement pour l’indépendance du Zimbabwe. Elle a même refusé de mépriser un Kwame Nkrumah ostracisé par le gouvernement britannique.
Sa vie, plus que jamais, est un livre ouvert, que l’on feuillette en mondovision, et les Africains, plutôt que d’y rechercher d’improbables violences délibérées contre leurs peuples, seraient mieux inspirés de s’interroger sur la cohérence et la sincérité de l’admiration que semblent lui vouer nombre de leurs dirigeants.
Pourquoi donc ? Ces dirigeants n’auraient-ils pas le droit de l’admirer, eux aussi ?
Ils ont tous les droits. Mais, certains peuples peuvent être troublés d’entendre leurs dirigeants magnifier des vertus prêtées à la défunte reine, alors que dans leurs propres pratiques du pouvoir, ils sont aux antipodes desdites valeurs. Avant d’être aimée du monde, Elizabeth II a su se faire aimer de son peuple. Notamment par son dévouement, son souci des autres et sa capacité à rester dans les limites de ses prérogatives constitutionnelles. Car, il y a des limites, même au pouvoir d’une reine ! Et c’est sur l’observation scrupuleuse de ces limites que se fonde, de manière durable, la liberté et la démocratie.
Après une courte pause pluviométrique, de fortes précipitions sont attendus vendredi soir à Dakar et dans plusieurs localités du pays, poussant ainsi les autorités à lancer des appels à la prudence.
Le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique alerte. Reprenant les prévisions météorologiques de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), les services du ministre Antoine Félix Abdoulaye Diome informent que des orages et fortes pluies sont attendus au courant de la journée du vendredi 9 septembre 2022, notamment sur le Sénégal oriental, la Casamance et sur toute la façade ouest y compris Dakar et Diourbel.
Selon la même source, dans la nuit, les pluies vont intéresser le Nord du pays (Louga, Saint-Louis et Matam).
Une situation qui pousse les autorités gouvernementales à appeler les populations à la prudence, notamment sur l’utilisation de l’électricité dans les maisons. « Associées, l’eau et l’électricité représentent un réel danger pour le corps humain et peuvent donner lieu à des électrisations qui peuvent causer des lésions plus ou moins graves, voire des électrocutions fatales », prévient le Ministère en charge de la Sécurité publique. Il invite les usagers à faire les installations par « un électricien agréé et à surtout « couper l’électricité si votre maison est inondée notamment au rez-de-chaussée ».
Depuis le début de l’hivernage, pas moins de trois personnes sont mortes par électrocution çà Dakar et dans sa banlieue.
Plus de 7 millions de m3 d’eau évacués
Sur la situation opérationnelle du plan Orsec, déclenché le 5 aout dernier, par le chef de l’Etat, Macky Sall, le ministère de l’Intérieur informe, dans son communiqué n°10, qu’à ce jour, 239 sites inondés ont été recensés dont 121 traités et libérés, 118 en cours de traitement.
La note relève, en outre, que « de nombreux sites, du fait de la multiplication des précipitations et/ou de la remontée de la nappe phréatique, ont été libérés plusieurs fois ».
Il faut également souligner que le volume d’eau évacué dans la journée du jeudi 8 septembre est de 216.820m3. Et le cumul du volume d’eau évacué depuis le début des opérations est de 7.702.556 m3.
par Cheikh Omar Diallo
HONORABLES DÉPUTÉS, MISÉRABLES SUPPLÉANTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Ministre aujourd’hui député demain ; ministre hier, député aujourd’hui. Le suppléant du député élu à l'Assemblée nationale au Sénégal est, en vérité, « un garde-place » et donc un faux suppléant
Dorénavant, tout député nommé ministre pourra retrouver automatiquement son siège à l’hémicycle, s’il n’exerce plus de charge ministérielle.
Sous le bénéfice de nouvelle loi, il faut noter que l’incompatibilité entre la fonction ministérielle et le mandat parlementaire entraînait ipso facto le remplacement définitif du député par son suppléant, qui, à son tour, conservait le siège jusqu’au terme du mandat. Fort de cette incompatibilité proclamée, le système politique sénégalais consacrait ainsi un dogme intangible de rang constitutionnel.
Mais aujourd’hui, face aux vicissitudes de la suppléance, le nouveau statut du député se traduit, désormais, par la possibilité à lui offerte de reprendre son siège après la cessation de sa fonction ministérielle, conformément aux articles 55 et 56 révisés de la Constitution du 22 janvier 2001. Ce fait juridique vient tempérer la reconnaissance du dogme « incompatibilités entre fonction gouvernementale et mandat parlementaire. ».
Dans le même ordre d’idées, en cas de vacance du siège de député pour cause d’empêchement [nomination ou maladie], le désigné suppléant exercera pleinement la fonction de député pendant la durée de l’empêchement.
En clair, on ne peut suppléer un titulaire que s’il y a incompatibilité entre le poste de député et la fonction occupée. Le suppléant pourra alors siéger mais quand le titulaire cessera ses fonctions ailleurs, le suppléant lui cèdera la place.
En octroyant un titre révocable et précaire au suppléant, l’intention du législateur est de consacrer le mérite électoral du député élu, devenu ministre.
Ministre aujourd’hui député demain ; ministre hier, député aujourd’hui.
C’est alors que le suppléant cesse d’être député suppléant ; tandis que le député suppléé redeviendra député de plein droit.
Faux suppléant et « vrai garde-place »
Passons rapidement sur la « tragédie sociale, familiale et personnelle » qu’est la déchéance politique du « simple suppléant » pour nous arrêter sur le principe de la séparation stricte des pouvoirs qui s’en trouvera fortement atténué. Ce qui incidemment consacrera, le caractère temporaire de la suppléance et par la même occasion, accentuera l’idée de suppléant « garde-place ».
Pour rappel, au lendemain de l’indépendance du Sénégal, la compatibilité entre la fonction ministérielle et le mandat parlementaire était une pratique constitutionnelle acceptée. En permettant ainsi aux parlementaires de devenir ministres, sans cesser de siéger à l’Assemblée nationale, les Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye, Alioune Badara Mbengue, Karim Gaye, Emile Badiane et Demba Diop, entre autres ont cumulativement été des ministres-parlementaires.
Une coutume législative inspirée des IIIe et IVe République en France.
Du reste, c’est l’avènement de la Ve République française voulue par le Général Charles de Gaulle qui fixe pour la première fois le régime des incompatibilités des députés dans la Constitution du 4 octobre 1958.
Par héritage mimétisme constitutionnel, depuis plus de cinquante ans, le législateur sénégalais l’avait inséré dans le corpus juridico-politique.
Au passage, il faut noter qu’au Royaume-Uni, le Premier ministre et ses ministres sont tous membres du parlement (chambre des communes). De ce fait, l’élu britannique n’a pas de suppléant. En cas de décès, de démission ou de destitution, il est procédé à une élection partielle appelée by-election.
Aujourd’hui, le suppléant est, en vérité, « un garde-place » et donc un faux suppléant.
Docteur Cheikh Omar Diallo est enseignant-chercheur en Science politique, fondateur de l’École d’Art Oratoire et de Leadership.
LE DÉNI DE L'EXISTENCE DU TERRORISME ALIMENTE L'INSÉCURITÉ
À Cotonou, une réunion sur la recherche d'une solution au terrorisme s'est achevée. Mais certains pays demeurent dans le déni de l'existence du djihadisme
Le dialogue de Cotonou, tout comme d'autres qui ont eu lieu dans le passé, est revenu sur les différentes raisons qui expliquent l’expansion du phénomène djihadiste
Certains facteurs sont mis en avant : la porosité des frontières mais aussi l'absence de l'Etat dans certaines régions qui laisse les populations sans services de base et en font donc des victimes faciles pour les terroristes.
Le déni de l'existence du terrorisme
Mais parmi toutes ces raisons qui renforcent le djihadisme dans ces pays, l'une d'entre elles, le déni de l'existence du djihadisme, est souvent passée sous silence.
A ce sujet, Adam Bona, un expert ghanéen des questions sécuritaires, affirme que ce phénomène est absent du Ghana et que son pays doit aussi se garder d'aider ses voisins à lutter contre les groupes armés.
"Pour le moment, je pourrais dire que le territoire national ghanéen ne connaît pas ce problème de djihadisme. Et si je devais donner conseil à notre Etat au sujet d'envoyer des troupes ghanéennes combattre les terroristes au Burkina Faso, je leur conseillerais de ne pas le faire, car cela nous mettrait en danger par la suite"
Pour Seidik Abba, journaliste et spécialiste du Sahel, si le djihadisme a pu s'étendre même jusqu'aux pays côtiers, c'est justement en grande partie à cause du déni de son existence par certains pays.
" Il faut que les pays du Golfe de Guinée tirent les leçons des échecs de ce qui s'est passé au Sahel, ajustent leurs stratégies en fonction de ce qui s'est passé au Sahel, pour qu'on ait une meilleure stratégie et qu’on puisse empêcher que la métastase, qui a quitté le Sahel pour gagner le Golfe de Guinée, continue de progresser. Comme vous le savez, après le Bénin et le Togo, le Ghana a subi sa première attaque, même si depuis, il n'y a pas eu une seconde attaque"
Le djihadisme dans la plupart des pays qu'il touche est souvent financé par la contrebande ou le trafic de drogue , des crimes dont les complicités remontent parfois jusqu’au sommet de certains Etats.
L'impuissance à éradiquer ce fléau pourrait donc être liée à ce type de soutien dont bénéficierait ce commerce illicite.
LE MALI DE GOÏTA EN PLEIN DÉNI
Maintenant que l’armée française s’est complètement retirée du pays, il va être difficile d’imputer à l’ancien colonisateur les revers des soldats de Bamako et l’avancée des groupes jihadistes
Jeune Afrique |
Marc-Antoine Pérouse de Montclos |
Publication 09/09/2022
Attachés à leur souveraineté, de nombreux Maliens ne semblent pourtant pas prendre la mesure de l’inefficacité de leur appareil militaire. Le décalage n’en est que plus saisissant avec la vision catastrophiste de la situation qui circule dans les capitales européennes, en l’occurrence sur la base d’un scénario d’effondrement à l’afghane.
Selon un sondage de la fondation allemande Friedrich-Ebert, plus de la moitié de la population malienne estime ainsi que le retrait de la force Barkhane va avoir un effet positif, les militaires français étant régulièrement accusés de complicité avec les groupes insurrectionnels. Dans le même ordre d’idées, 84 % des personnes interrogées pensent que le niveau d’insécurité a diminué dans leur région et que la situation générale du Mali s’est améliorée au cours de l’année passée. Dans les pays voisins, de nombreux Burkinabè et Nigériens ne cachent pas non plus leur admiration pour une junte qui a prétendument réussi à affirmer son indépendance en se débarrassant de la tutelle politique et militaire de l’ancienne puissance coloniale.
Les civils pris entre deux feux
Au Mali, le taux de satisfaction à l’égard des forces de défense et de sécurité est à l’avenant : jusqu’à 98 % si l’on en croit les résultats de l’enquête de la fondation Friedrich-Ebert. Sur le terrain, la réalité est pourtant moins plaisante à entendre. Gangrénée depuis plusieurs décennies par la corruption, l’indiscipline, le népotisme et l’impunité, l’armée malienne se révèle incapable de protéger les civils dans les zones rurales les plus reculées. Ces derniers doivent en conséquence négocier des ententes avec les jihadistes pour assurer leur survie. Pis encore, la soldatesque de Bamako nourrit le conflit en stigmatisant et en massacrant des Peuls qui, automatiquement suspectés de sympathies terroristes, vont rejoindre les rangs des insurgés pour essayer d’échapper aux exécutions extrajudiciaires ou à la torture en prison.
Depuis 1960, onze hommes politiques se sont succédé au perchoir. Il s’agit de Lamine Gueye (1960-1968), Amadou Cissé Dia (1968-1983), Habib Thiam (1983-1984), Daouda Sow (1984-1988), Abdou Aziz Ndaw (1988-1993), Cheikh Abdou Khadre Cissokho (1993-2001), Youssou Diagne (2001-2002), Pape Diop (2002-2007), Macky Sall (20 juin 2007 – 9 novembre 2008), Mamadou Seck (2008-2012) et Moustapha Niasse depuis 2012.
Le successeur de ce dernier sera élu après l’installation des 165 députés nouvellement élus le 12 septembre prochain. Et selon l’article 10 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dès son élection, le président prend fonction. Ainsi, l‘élection des autres membres du Bureau se déroule sous sa présidence. « Ce n’est qu’en cas d’empêchement du Président que le plus âgé des députés présents, sachant lire et écrire la langue officielle, préside à l’élection des autres membres du Bureau », précise le Règlement intérieur.
Élu au scrutin uninominal à la majorité absolue des suffrages exprimés, le président de l’Assemblée nationale joue un rôle primordial dans l’organisation du travail parlementaire et du déroulement des débats lors des séances plénières. Il préside la séance, dirige les débats, fait observer le Règlement et maintient l’ordre. « Après avoir consulté l’Assemblée, il peut, à tout moment, suspendre ou lever la séance, sauf si une procédure de vote est engagée. Avant de lever la séance, le Président indique, après avoir consulté l’Assemblée, la date, l’ordre du jour et l’heure de la séance suivante. Il peut en laisser le soin à la Conférence des présidents », souligne le Règlement intérieur. Autre rôle du Président : il assure la police de l’Assemblée. Autrement dit, il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’hémicycle.
« Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi », indique le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ajoutant que le Président a les pouvoirs de faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre. La même source renseigne que si l’Assemblée est troublée, il peut, par un rappel au Règlement, annoncer qu’il va suspendre la séance. Toutefois, le Président ne peut prendre la parole dans un débat que pour présenter l’état de la question et y ramener. S’il veut prendre part aux débats, il quitte son fauteuil et ne peut le reprendre qu’après l’épuisement de la discussion de l’affaire concernée sanctionnée par une décision de l’Assemblée.
Au-delà de la personne qui l’incarne, le président de l’Assemblée nationale est la deuxième institution du pays après l’exécutif. Par conséquent, il est la deuxième personnalité de l’Etat. C’est lui qui assure la suppléance en cas de vacance du pouvoir présidentiel. « En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale », indique l’article 39 de la Constitution. En montant au perchoir, le Président de l’Assemblée voit aussi son revenu s’élever. Il a des avantages que les autres députés n’ont pas. Il dispose de fonds propres pour le fonctionnement de l’Assemblée et a son propre cabinet. Il s’y ajoute que sa propre famille est toujours protégée. Et contrairement aux autres parlementaires, il est toujours sous escorte. L’accès à son domicile est réglementé par la puissance publique.
LE TRAIN DE VIE DES DÉPUTÉS EN AFRIQUE
La polémique en RDC autour du salaire des députés a réveillé les frustrations face au déséquilibre entre le niveau de vie des élus et celui de la population
En matière d’argent, il y a ceux qui en parlent et il y a les autres. Dans cette dernière catégorie, on trouve les pays francophones, y compris bien entendu la RDC.
La raison invoquée ? On ne parle pas d’argent, ça ne se fait pas, a laissé entendre un officiel congolais.
Bien sûr, cette pudeur serait louable si elle ne prenait pas place dans un pays où le revenu national brut par habitant est, selon la Banque mondiale, de 48 euros par mois. Soit plus de 400 fois moins que les 21.000 euros mentionnés.
Bénin, Cameroun, Niger et Gabon
Mais ce silence sur l’argent n'est pas une particularité de la RDC et c'est pourquoi nous avons eu recours à notre réseau de correspondants pour compiler ces informations.
Et puis dans le maquis des primes et indemnités dont bénéficient aussi les députés, il est souvent difficile de s’y retrouver. Comme au Niger par exemple, où le salaire mensuel est de 2.500 euros mais s’y ajoutent des indemnités de présence, une indemnité de transport, de logement, pour les frais de secrétariat, pour l’eau, le téléphone...
Ceci alors que le salaire d’un instituteur au Niger est d’environ 130 euros par mois avec une indemnité de craie de... huit euros.
Les pays anglophones
Enfin, il y a la catégorie de ceux pour qui l’argent semble moins tabou : ce sont plutôt les pays anglophones.
Ainsi peut-on trouver sans trop d’efforts sur internet qu’un député en Afrique du Sud touche un salaire mensuel de 5.700 euros, son homologue Kenyan bénéficie de 300 euros de plus tandis qu’un député nigérian atteint un des records sur le continent avec près de 10.000 euros par mois.
En termes de transparence toujours, il faut accorder une mention spéciale au Kenya qui dévoile aussi sur internet le salaire du président de la République qui est de... 12.000 euros par mois.