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25 novembre 2024
Développement
LE SAMES DÉNONCE UN NÉPOTISME À OUTRANCE AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Les nominations "fantaisistes" et la prise en compte insuffisante des revendications des travailleurs de santé sont dénoncées par le syndicat qui exige une correction diligente de la part du ministre
Comme à l’accoutumée, le syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) est monté au créneau pour dénoncer les nominations de «camaraderie» du ministre de la Santé. Dans un communiqué, il déplore le fait que le ministre procède à des nominations basées sur la camaraderie.
Le Syndicat automne des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal est très remonté contre le ministre de la Santé à cause des nominations, dit-il, de camaraderie qu’il est en train d’opérer au sein du ministère. Le bureau exécutif national (Ben) du Sames rejette avec une extrême fermeté les récents actes de nominations effectués par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, au détriment du corps des médecins pharmaciens et chirurgiens-dentistes. Ainsi le bureau exécutif national rappelle au ministre en charge de la Santé que le fait de mettre un agent économiste à la tête d’une division technique de lutte contre le SIDA constitue une insulte grave à la communauté scientifique «malgré toutes les avancées obtenues dans ce domaine, sous la conduite d’un médecin infectiologue de renommée mondiale, ayant cumulé des décennies de recherche et d’enseignement dans le domaine, et aux états de service irréprochables».
Cependant, le BEN exige du ministre de la Santé Ibrahima Sy une réparation immédiate de ces impairs, «seul gage d’une poursuite correcte de collaboration entre lui et les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes». L’urgence dans le secteur de la Santé, selon le Sames, c’est de procéder à une prise en main sérieuse des revendications des travailleurs, «une correction diligente et sans faiblesse aucune des dérives notées dans la gestion des services de santé, mais non des nominations népotiques, à la limite fantaisistes», indique-t-il dans un communiqué.
Le syndicat invite le ministre de la Santé d’inscrire ses actes dans le sillage du «Jub Jubël Jubënti» et non dans des nominations avec des penchants de camaraderie. «Nous demandons aux camarades de se tenir prêts pour défendre la corporation et user de tous les moyens légitimes pour une satisfaction intégrale des préoccupations des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes», prévient le Sames.
« LA QUALITÉ DES EAUX DES LACS NE PRÉSENTENT AUCUN DANGER POUR LE SÉNÉGAL »
A l'occasion d'un atelier de bilan, Cheikh Tidiane Dièye s'est voulu rassurant sur la qualité des eaux des lacs, soumises à un strict suivi selon lui
Le ministre de l'hydraulique et de l'Assainissement a présidé hier l'atelier de restitution et de capitalisation de la participation du Sénégal au 10e Forum international de l'eau. Cheikh Tidiane Dièye en a profité pour rassurer les Sénégalais sur la qualité des eaux des lacs au Sénégal.
La qualité des eaux des lacs ne présente aucun danger pour le Sénégal. Cette assurance est du ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye. Il s'exprimait ainsi lors de l'atelier de restitution et de capitalisation de la participation du Sénégal au 10e Forum international. Il souligne qu'il y a un suivi permanent sur le lac. « La qualité de l'eau est suivie au quotidien. Des structures du ministère sont sur place et pas seulement sur le lac mais sur toutle tracé du fleuve. C'est pourquoi tout ce qui se passe bien en amont sur la Falémé et autres nous tient à cœur, et est une source majeure et constante de nos préoccupations. C'est pour rassurer les Sénégalais que la qualité de lac ne présente aucun danger pour le Sénégal et nous le garantissons puisque l'eau que nous buvons àDakar vient du lac de Guiers», affirme Cheikh Tidiane Dièye. Il promet d'ailleurs d'effectuer une visite dans les prochains jours pour voir les installations et les dispositifs de sécurité. «On veillera à ce que les efforts permettant de garantir la qualité de l'eau soient maintenus. Évidemment, nous veillerons aussi pour voir les pratiques autour, que ça soit des industriels et autres, des normes sont établies et cela, le gouvernement est en train de le suivre pour anticiper et faire en sorte qu'on reste dans les standards appropriés pour pouvoir continuer à utiliser cette eau pour la consommation domestique et pour l'agriculture», ajoute le ministre.
Le satisfecit du ministre
Revenant par ailleurs sur la participation du Sénégal au 10e forum international de l'eau, le ministre indique que la participation du Sénégal a été remarquable sur tous les plans. «De la cérémonie d'ouverture aux rencontres bilatérales en passant par le Pavillon Sénégal, notre pays a réaffirmé son leadership et son ambition pour la promotion de l'accès universel à l'eau et à l'assainissement», indique le ministre. Il précise aussi que le Sénégal, en tant que nation engagée dans la préservation des ressources en eau, a pris part activement aux débats et aux échanges qui ont eu lieu à Bali. «Nous avons partagé nos expériences, nos défis et nos réussites dans la gestion de l'eau et l'accès aux services d'eau et d'assainissement, tout en apprenant des meilleures pratiques et des innovations développées par d'autres nations. Dans cette même perspective, le Sénégal a partagé les résultats de la mise en œuvre du «Blue Deal pour la sécurité de l'eau et de l'assainissement pour la paix et le développement», a dit Cheikh Tidiane Dièye.
ISMAÏLA MADIOR FALL FAIT SON MEA-CULPA
Après avoir affirmé que la loi d'amnistie couvrait l'affaire des gendarmes Badji et Sambou, l'ancien ministre Ismaïla Madior Fall est revenu sur ses propos et a reconnu son "inadvertance"
L'ex ministre de la Justice n'a pas tardé à réagir par rapport à sa sortie polémique sur l'affaire Fulbert Sambou et Didier Badji. En effet, après avoir soutenu que l'amnistie couvre ces affaires, Professeur Ismaïla Madior Fall est revenu sur sa position en affirmant que cette affaire n'a aucun rapport avec la loi d'amnistie et parle « d'inadvertance » de sa part. Un rétropédalage qui fait suite à une avalanche de critiques contre l'ex garde des Sceaux.
Même un professeur de droit de la trempe d'Ismaël Madior Fall n'est pas infaillible par rapport à l'interprétation de la loi. Si, en effet, depuis plusieurs années, une certaine doxa pense à tort ou à raison que la raison politique dicte les raisonnements juridiques de l'éminent constitutionnaliste, cette fois-ci, c'est le principal concerné qui «confesse» son erreur. Invité de l'émission MNF sur 7tv, l'ancien ministre de la Justice a répondu de manière affirmative quand la journaliste lui a demandé si la loi d'amnistie couvre les affaires Fulbert Sambou et Didier Badji.
Une réponse qui a suscité une levée de boucliers contre l'universitaire, poussant ce dernier à revenir sur sa position. « ...Réagissant à une curieuse relance inattendue sur l'éventuelle intégration de l'affaire Didier Badji et Fulbert Sambou dans le champ d'application de la loi d'amnistie, j'ai spontanément et par inadvertance répondu par «en principe oui», rappelle Professeur Fall avant de confesser : «Je tiens à préciser que cette affaire n'a aucun rapport avec la loi d'amnistie. Ma réponse est tout simplement un lapsus dont je voudrais m'excuser auprès des téléspectateurs et de toutes les personnes que ces propos auraient choqués».
Toutefois, force est de dire que cette amende honorable de la part de l'ex chef de la diplomatie sénégalaise fait suite à une avalanche de critiques après sa sortie sur 7tv à commencer par l'ancienne Première ministre Aminata Touré. Tirant à boulets rouges sur son ancien collègue et camarade de parti, elle déclare : «Nous avons entendu avec effarement, de la bouche de l'ancien garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall que l'affaire des gendarmes portés disparus Didier Badji et Fulbert Sambou serait couverte par la loi d'amnistie, Ah bon !»
Soulignant dans la foulée que le constitutionnaliste est mis en demeure d'expliquer aux Sénégalais le lien de la disparition par noyade des deux gendarmes et les événements politiques amnistiés.
Par ailleurs, elle pense que cette sortie de l'ancien ministre de la Justice est une raison de plus pour révoquer cette loi d'amnistie «qui porte atteinte aux droits des victimes», se désole l'ancien président du CESE. L'actuel directeur de la CDC qui a fait plusieurs mois de prison à cause d'un post sur Facebook relatif à cette affaire, parle quant à lui d'un «aveu implicite» de l'ex-garde des Sceaux. Mais Fadilou Keita promet que ce dossier sera tiré au clair.
Rappelons que les gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou ont été déclarés « disparus » depuis le 18 novembre 2022 par les autorités sénégalaises de l’époque. Le corps sans vie de Sambou a été retrouvé et remis à sa famille. Celui de Badji est toujours introuvable.
par Momar Dieng
UN LAPSUS RÉVÉLATEUR SUR LE SORT DE DIDIER BADJI ET FULBERT SAMBOU ?
Si l'ancien ministre de la Justice s'est ensuite rétracté, ses propos originels suggérant un possible lien avec les événements politiques amnistés ont provoqué l'indignation et relancé les soupçons sur les circonstances réelles de cette affaire
L’affaire Didier Badji-Fulbert Sambou est-elle couverte par la loi d’amnistie votée par les députés sous l’ancien régime le 6 mars 2024 et concernant les événements meurtriers survenus au Sénégal entre février 2021 et février 2024 ? A la question balancée par la journaliste Maimouna Ndour Faye sur le plateau de 7Tv, le Pr Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice, a répondu : « oui, en principe c’est inclus là-dedans », ajoutant que « la loi d’amnistie est large, hein. On y a mis tous les événements… »
Les gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou, sous-officiers des armées sénégalaises, ont été déclarés « disparus » depuis le 18 novembre 2022 par les autorités sénégalaises de l’époque. Le corps sans vie de Sambou a été « retrouvé » et remis à sa famille. Mais celui de Badji reste introuvable.
L’affirmation d’Ismaila Madior Fall est lourde de conséquences. Elle pourrait suggérer que les deux sous-officiers ont pu être éliminés pour diverses raisons dont une dite d’Etat que le régime de Macky Sall n’aurait pas voulu assumer. Une interprétation raisonnablement admissible d’autant plus que les conditions dans lesquels Didier Badji et Fulbert Sambou ont été déclarés disparus n’ont jamais été clairement explicitées par les autorités sénégalaises. La fébrilité du pouvoir à la simple évocation du dossier et sur les mystères qu’il porte ont couté plusieurs mois de prison à un responsable du parti Pastef, Fadilou Keïta, coupable de s’être interrogé - par amitié - sur le sort des deux gendarmes ?
La « bévue » oratoire de l’ex garde des Sceaux est-elle révélatrice d’une vérité cachée ?
Selon l’ancienne première ministre Aminata Touré, « Ismaila Madior Fall est mis en demeure hic et nunc d’expliquer aux Sénégalais quel est le lien entre la disparition par noyade supposée des deux gendarmes et les évènements politiques amnistiés ».
D’après elle, les propos de l’ex garde des Sceaux sont « une raison de plus pour révoquer cette loi d’amnistie qui porte atteinte aux droits des victimes ».
Le rétropédalage d’Ismaila Madior Fall ne s’est pas fait attendre. Dans un post tiré de sa page Facebook et rapporté par la plateforme Ma Revue de Presse, il s’explique :
« Je tiens à préciser que cette affaire n’a aucun rapport avec la loi d’amnistie. Ma réponse est tout simplement un lapsus dont je voudrais ‘excuser auprès des téléspectateurs et de toutes personnes que ces propos auraient choqués ». Il souligne avoir répondu « spontanément » et « par inadvertance » « à une curieuse relance inattendue » de la part de notre consoeur.
LA GROGNE DES IMPACTÉS DU TER PERDURE
Entre promesses non tenues, indemnisations dérisoires et discrimination flagrante, les victimes du chantier dénoncent l'inaction coupable de l'État et la passivité de la BAD pourtant garante du respect des populations
Près de 3 ans après la mise en circulation du Ter, il y a toujours des voix mécontentes qui s’élèvent pour demander leur recasement par l’Etat.
Le Train express régional (Ter), qui sert à désenclaver la banlieue dakaroise, n’a pas fait que des heureux. Sa construction a porté préjudice à de nombreuses familles. C’est le cas des propriétaires des maisons et entreprises qui ont eu la malchance d’être sur son tracé. Mais, en plus du tort causé par le projet ferroviaire, les impactés du département de Dakar seraient victimes d’une discrimination dans l’attribution des logements de recasement. En fait, après avoir attribué le site de Lac Rose aux impactés, l’Etat n’a pas inclus les victimes du département de Dakar. «Nous sommes victimes de discrimination de la part de l’Etat du Sénégal et de la Bad. L’Etat a attribué aux impactés le site de Lac Rose sans inclure ceux du département de Dakar. Et depuis 2017, nous courons après nos indemnités, a révélé hier Fatou Dionne, la coordonnatrice des Impactés du département de Dakar. Pourtant, ils ont démoli nos maisons et entreprises, et puis refusent de nous recaser.» A l’en croire, «il n’existe nulle part un barème du plan d’actions respecté dans le département de Dakar». Pis, «le département de Dakar n’a pas reçu d’acte de conciliation, encore moins de Pv de conciliation. Certains pères de famille ont ête indemnisés à hauteur de 25 mille francs, d’autres payés par billetterie», a-t-elle dénoncé. Engagée avec fermeté dans ce combat, elle ajoute : «Nous n’accepterons pas d’être écartés. D’ailleurs, une plainte avait été déposée en 2019.» Mais, il faut noter qu’elle a été suivie d’une médiation qui a été menée par des facilitateurs commis par la Bad et l’Afd pour que les impactés du Ter et le gouvernement discutent afin de parvenir à une solution. «Malheureusement, la médiation a échoué parce que l’Apix ne dispose pas des ressources nécessaires pour étudier les milliers de dossiers déposés par les personnes affectées par le projet. A l’issue de cette médiation, la banque, conformément à ses politiques et à la demande de Lsd, a mené une vérification de conformité du programme avec les politiques de sauvegarde environnementale initiale de la Banque africaine de développement.» Le rapport a été rendu public en janvier 2024. Quel est son contenu ? «Et dans ce rapport, la direction de la Bad a reconnu aujourd’hui que si le Ter est très utile aux populations sur l’axe Dakar-Diamniadio, c’est au prix de multiples sacrifices des personnes affectées par le projet, qui ont perdu leur toit, leur emploi, leurs sources de revenus. Et que même ces personnes sont en train aujourd’hui de vivre un stress et une anxiété uniquement causés par ce projet», explique Babacar Diouf, spécialiste en suivi-projet infrastructure financé par la Bad au sein de l’Ong Lumière, Synergie et Développement.
Drames familiaux
Après cette étape et conformément à la règlementation de la Bad, poursuit-il, la direction a proposé un plan d’actions issu des recommandations qui sont contenues dans le rapport de conformité. «C’est ce plan d’actions qui concerne les violations qui ont été occasionnées par le projet. Mais depuis 6 mois, nous n’avons pas de lisibilité sur cela. Il n’y a pas de consultations qui sont menées à l’endroit des plaignants pour essayer de mettre en œuvre le plan d’actions», a-t-il fait savoir. Une inertie que les plaignants ne peuvent pas comprendre. «Et c’est pourquoi ils ont jugé nécessaire de rappeler à la Banque africaine de développement (Bad) ses responsabilités dans ce projet. C’est la banque qui était censée payer pour la mise en œuvre correcte de ces politiques de sauvegarde environnementale et sociale», rappelle Babacar Diouf.
Menace sur un financement de la Bad
Selon Fatou Dionne, la Bad ne doit pas rester inerte. «Car elle est là pour aider à moderniser l’Afrique. Et en pareille situation, si les travaux qui sont entrepris avec l’argent qu’elle a financé portent préjudice aux populations, elle doit participer à la réparation du préjudice. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a été incluse aussi dans la plainte. Ces banques doivent nous aider. Des maisons et des familles sont disloquées. Nos enfants ne vont plus à l’école», se désole Mme Dionne.
Mais d’après Babacar Diouf, «elle a refusé de financer la deuxième phase du projet tant que le gouvernement du Sénégal ne règle pas les problèmes qui ont été soulevés dans la première phase».
Face à une telle situation, les plaignants invitent l’Etat à prendre à bras-le-corps ce dossier. «Il y va de son intérêt s’il veut préserver son image sur la scène internationale. Ça risque même d’entacher la réputation de l’Etat si la banque, qui est un grand partenaire du Sénégal, suspend un financement de 102 millions de dollars. Ça peut être un précédent dangereux pour leurs projets futurs», prévient M. Diouf. Pour lui, «l’Etat gagnerait à entrer en contact avec les plaignants pour essayer de trouver des solutions. Car ce que demandent les impactés, c’est un recasement général. Sinon ils n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure», note Babacar Diouf. Il suggère à l’Etat d’identifier des assiettes foncières afin d’octroyer des parcelles pour les aider à se reloger. «Ces victimes, même si elles habitaient dans des bidonvilles, ont beaucoup perdu, pour certains leurs maisons et d’autres leurs entreprises. Aujourd’hui, elles se retrouvent à payer la location. Avec la conjoncture actuelle, certains foyers sont disloqués et certains enfants ne vont plus à l’école. Et c’est dans ce sens que les victimes invitent les nouvelles autorités qui incarnent le slogan Jub, Jubal, Jubanti à arranger cette situation qui leur porte un lourd préjudice», enchaîne-t-il.
LE SATISFECIT D'ABASS FALL FACE À L'AFFLUX DE DÉCLARATIONS DE PATRIMOINE
Pour le parlementaire de la coalition présidentielle, cette ruée vers l'Office de lutte contre la corruption témoigne de la ferme détermination du nouveau pouvoir à instaurer davantage de transparence dans la gestion des affaires publiques
Appréciant la détermination des ministres de la République et des directeurs généraux de sociétés nationales à effectuer leur déclaration de patrimoine, le député Yewwi askan wi, Abass Fall, s’est montré optimiste quant à l’avenir du pays.
La rupture tant chantée par le nouveau régime ne va pas être un «vain» mot. C’est du moins ce qui suinte des propos du député Abass Fall. Selon lui, les ministres et directeurs généraux semblent se précipiter pour soumettre leur déclaration de patrimoine. «A l’Ofnac, les ministres et Dg se bousculent pour faire leur déclaration de patrimoine. Rupture amna. Deuk bi dafay sopeekou InchaAllah», déclare-t-il. Commentant la situation actuelle autour de la déclaration de patrimoine auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le député du camp du pouvoir l’a fait savoir à travers un post sur Facebook.
On se rappelle que c’est le président de la République Bassirou Diomaye Faye qui a été le premier à rendre publique sa déclaration de patrimoine «officieusement», avant qu’il ne remporte l’élection présidentielle du 25 mars, durant la campagne électorale. Ce qui ne semble pas pour autant satisfaire certains observateurs et personnalités politiques, à l’instar de Birahim Seck du Forum civil et du leader du mouvement «Demain, c’est maintenant», Mamoudou Ibra Kane. Ces derniers continuent de réclamer que le chef de l’Etat fasse cette déclaration, ainsi que son Pm, au niveau du Conseil constitutionnel.
PAR Yoro Dia
DE LA THÉORIE DE LA RUPTURE À LA PRATIQUE DE LA CONTINUITÉ
Il est heureux que Diiomaye ait choisi de renforcer les axes diplomatiques classiques du Sénégal, au lieu de suivre les gourous aventuriers théoriciens d’une diplomatie d’un panafricanisme de Gauche et qui sont les maîtres à penser du Premier ministre
En matière de politique extérieure, il y a eu plus de continuité que de rupture. Le président Bassirou Diomaye Faye n’a fait que poursuivre les grandes lignes tracées par son prédécesseur le Président Sall, en refusant de suivre la diplomatie parallèle et concurrente de son Premier ministre. La cartographie des premières sorties du président Faye montre qu’il suit les pas de son prédécesseur dont la politique de bon voisinage a transformé le cercle de feu autour du Sénégal en un cercle de paix. Cette politique repose sur deux postulats : deux Etats liés par des intérêts économiques lourds sont rarement en conflit (c’est le cas actuellement entre la Mauritanie et le Sénégal). Deux Etats démocratiques sont rarement en conflit (le cas actuellement entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau). C’est pourquoi il faut saluer la décision du président de réserver sa première sortie à la Mauritanie, ensuite à la Gambie, la Guinée-Bissau, puis à la Coté d’Ivoire, l’autre poumon de l’Uemoa avec le Sénégal.
Le président Diomaye Faye renforce les ponts de la confiance jetés sur les fleuves Gambie et Sénégal par Macky Sall. Donc, il est heureux que le président Diomaye Faye ait choisi l’avant-garde économique (pétrole et gaz avec la Mauritanie) et démocratique (Gambie, Guinée-Bissau), plutôt que l’arrière garde politique des Etats putschistes de l’Aes qui sont les références de son Premier ministre. Il est heureux que le président Faye ait choisi de renforcer les axes diplomatiques classiques du Sénégal, au lieu de suivre les gourous aventuriers théoriciens d’une diplomatie d’un panafricanisme de Gauche et qui sont les maîtres à penser de notre Premier ministre.
L’histoire des relations internationales se réduit au fond à un débat entre deux immigrés allemands refugiés aux Usa pour fuir le nazisme, à savoir Hans Morgenthau, théoricien de l’intérêt national, et Leo Strauss et sa théorie de la «clarté morale». Grace à nos diplomates chevronnés (qui ont dû être diplomatiquement vexés quand on les a conviés pour écouter Pierre Sané et Ngagne Demba Touré blablater sur le panafricanisme de Gauche), le président Faye a pris la sage décision de privilégier la doctrine de l’intérêt national, en lieu et place de la théorie et de l’idéologie fumeuse du panafricanisme de Gauche dont l’objectif est de légitimer la forfaiture des putschs par l’idéologie. La France qui a été la première sortie du président hors du continent confirme qu’il y a aussi plus de continuité que de rupture et est une preuve supplémentaire que le souverainisme version Pastef n’est rien d’autre qu’un refoulement d’un désir de reconnaissance de la France.
Si le président Diomaye Faye est bien présent en Afrique de l’Ouest, le Sénégal a disparu des radars de la scène internationale, comme par exemple le G7 où il était traditionnellement invité depuis la présidence de Wade, ou la question de Haïti qui est au monde noir ce qu’Israël est au monde juif. A défaut de s’engager activement comme le Kenya qui est si loin de Haïti historiquement et géographiquement, le Sénégal, qui est si proche de Haïti sur tous les plans, se couvre d’un silence retentissant. La voix du pays de Senghor devrait au moins se faire entendre sur «Haïti où la Négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait à son humanité», comme dit Césaire. Non seulement la voix de Wade s’était fait entendre lors du terrible séisme de 2006, mais le Sénégal avait tenu son rang en volant au secours de la première République noire (1804), Patrie du Roi Christophe dont la tragédie a été immortalisée par Douta Seck.
La politique extérieure d’un pays se définit aussi par le sens de l’histoire de son président et la connaissance des valeurs du pays. Nous devons rester une terre d’asile démocratique, n’en déplaise aux putschistes de la sous-région qui instrumentalisent des manifestations devant nos ambassades. On n’a pas à être gênés ou à s’excuser d’être une vieille terre de liberté et de démocratie du continent. Nous devons aider les Etats de l’Aes à se hisser à notre niveau de démocratie, mais pas céder au nivellement par le bas avec le panafricanisme de Gauche. Nous sommes une exception, et nous devons en être plus que fiers.
LE GOUVERNEMENT ENTERRE DÉFINITIVEMENT LE PROJET ACWA POWER
Le ministre de l'Hydraulique a confirmé la rupture du contrat liant l'Etat du Sénégal à l'entreprise saoudienne Acwa Power pour la construction d'une usine de dessalement, jugeant ce projet obsolète et trop onéreux
400 mille m3/jour ! C’est ce que l’usine de dessalement d’eau de mer, que l’entreprise saoudienne Acwa Power devait construire, devait apporter à la fourniture d’eau. Ça ne sera plus le cas. Le contrat a été cassé. C’est ce que Cheikh Tidiane Dièye, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, a annoncé.
Le contrat liant l’Etat du Sénégal et l’entreprise saoudienne Acwa Power, devant déboucher sur la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 400 mille mètres cubes par jour, a été cassé. C’est le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement qui l’a annoncé. Invité de l’émission «Débat de fond», animée par Momar Diongue sur la 2sTv, Cheikh Tidiane Dièye a expliqué les raisons qui l’ont poussé à rompre ce contrat. «Après analyse, nous nous sommes rendu compte que d’ici 4 ans, le besoin va dépasser 400 mille mètres cubes par jour. C’est une solution courtermiste et chère. En plus, la technique utilisée va se répercuter sur le prix de l’eau. Qui va devenir plus cher pour le consommateur. Il n’y a pas d’étude environnementale pour mesurer l’impact. Sur 30 ans, le Sénégal va verser entre 20 et 40 milliards par année», a détaillé le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement. Pour Cheikh Tidiane Dièye, le projet est une «décision politique de l’ancien président de la République» dont il «ignore l’objectif», car étant signé «seulement 6 jours avant la passation de pouvoir et qui va engager le Sénégal sur 30 ans et contre l’approbation des techniciens sénégalais». Pour autant, Cheikh Tidiane Dièye a anticipé sur les conséquences d’une telle décision. «C’est la meilleure décision pour le pays. C’est le plus important. Les travaux n’ont pas commencé, donc il n’y a pas de préjudice financier. J’en ai parlé avec les autorités saoudiennes. Je les ai rassurées quant à la poursuite de nos relations. On a d’autres projets susceptibles de les intéresser. Nos avocats travaillent actuellement sur le dossier», a-t-il affirmé pour prévenir les éventuelles sanctions qui peuvent découler de cette rupture de contrat.
Faut-il le préciser, dès sa prise de fonction, Cheikh Tidiane Dièye avait annoncé, lors d’une visite de terrain, que le contrat avec Acwa Power allait être revu.
Le contrat, qui prévoyait le financement, la construction et l’exploitation d’une usine de dessalement d’eau de mer sur la Grande-Côte, dans le Pôle urbain du Lac Rose, avait été signé le 27 mars passé, soit 4 jours avant la fin du mandat de Macky Sall. «La signature du contrat entre l’Etat du Sénégal et la société Acwa Power fait partie des choses que nous allons revoir. Nous allons regarder le contenu technique du contrat et le contenu juridique. Nos services ont commencé à l’étudier. On va l’auditer pour voir ce qu’il faut en tirer. Rien ne se fera si ce n’est dans l’intérêt supérieur des Sénégalais. Le besoin en eau est réel. L’ancien régime a pris une option, alors qu’il y en avait plusieurs. Nous allons le regarder, si nous constatons que ce n’est pas la meilleure option pour le Sénégal, nous ne nous gênerons pas à le remettre en question», avait annoncé Cheikh Tidiane Dièye.
La signature du contrat entre l’Etat du Sénégal et Acwa Power est l’achèvement du processus débuté en 2022. Un mémorandum d’entente, matérialisant la volonté des deux parties, a été signé en septembre, suivi de l’accord de co-développement la même année. Il entre dans le cadre de la coopération multidimensionnelle entre la Répu¬blique du Sénégal et le Royaume d’Arabie Saou¬dite. A terme, l’usine devait avoir une capacité finale de 400 000 m3/jour mobilisables en deux phases. Le montant du contrat est de 459 milliards de francs Cfa.
MANSOUR FAYE DÉROULE LE TAPIS ROUGE À SONKO
La visite annoncée du Premier ministre à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», ne laisse pas indifférent le maire de la vieille ville
En attendant l’arrivée du chef du gouvernement à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», Mansour Faye a décliné les doléances de sa ville à Ousmane Sonko. Celles-ci s’articulent autour de l’assainissement de certains quartiers de sa commune, du démarrage des travaux de construction de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé et de la voirie.
La visite annoncée du Premier ministre à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», ne laisse pas indifférent le maire de la vieille ville, Mansour Faye. Ce dernier faisait face à la presse, ce mercredi, après une réunion du Bureau municipal. Il a d’abord invité les populations à réserver un accueil populaire à Ousmane Sonko, avant d’inviter ce dernier s’attaquer aux priorités de sa ville.
Selon Mansour Faye qui s’adressait à la presse, c’est suite à une information reçue du Gouverneur de la région de Saint-Louis, annonçant la visite du Premier ministre à Saint-Louis demain samedi, dans le cadre de ses activités gouvernementales, que le Bureau municipal s’est réuni à l’Hôtel de ville pour d’abord saluer la décision prise par le Pm de venir à Saint-Louis pour sa première sortie, mais ensuite en profiter pour inviter toutes les populations de Saint-Louis à l’accueillir, tous les services relevant de la commune, mais aussi lui manifester toute la «Teranga» saint-louisienne.
Après avoir invité ses concitoyens à réserver un accueil populaire au Premier ministre dans la pure tradition républicaine, le premier magistrat de la vieille ville a par la suite profité de l’occasion pour porter un plaidoyer qu’il a qualifié de fort pour les besoins de la commune. Il a en effet porté à la connaissance du chef du gouvernement, trois grandes doléances qui, pour lui, constituent des priorités pour la commune de Saint-Louis et pour son développement. Il s’agit respectivement de la finalisation des travaux d’assainissement du quartier de Pikine dans le cadre du programme des 10 villes. Des travaux importants qui vont, selon Mansour Faye, impacter positivement sur le cadre de vie de Pikine, mais aussi d’autres quartiers comme Cité Niakh, Ngallel, Boudiouck, etc. «C’est un appel fort à l’endroit de l’Etat du Sénégal pour que ces travaux puissent finalement être terminés», a déclaré le maire de Saint-Louis.
Le projet d’assainissement du quartier de Pikine avait été lancé au mois d’août 2018, dans le cadre du programme d’assainissement de dix villes lancé par Mansour Faye lui-même alors qu’il était ministre de l’Hydraulique. Ces travaux, d’un montant global de 15, 5 milliards de francs Cfa, devaient améliorer l’assainissement des zones de Guet-Ndar, Pikine, Ndiolofène Sud, Cité Niakh, Diamaguène et Ndiolofène Nord, ainsi que les zones périurbaines de Sanar Peulh, Cité Saed Boudiouck, Ngallèle Nord et Sud.
Le deuxième point, pour l’édile de Saint-Louis, est relatif au démarrage des travaux de construction de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé, un hôpital de niveau 4 pour lequel, informe-t-il, l’ensemble des diligences ont été faites, les financements bouclés et toutes les procédures au niveau des ministères des Finances, de l’Economie et de la Santé ont été finalisées et terminées, et les terrassements démarrés par l’entreprise en charge des travaux. Mais malheureusement les travaux sont en ce moment arrêtés. «Aujourd’hui, nous avons constaté un arrêt de ces travaux. Nous lançons un appel à l’endroit non seulement de monsieur le Premier ministre, aussi de monsieur le président de la République pour que les travaux de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé puissent démarrer rapidement et être finalisés», plaide Mansour Faye.
La pose de la première pierre de cet hôpital de niveau 4, qui doit porter le nom de feu Me Alioune Badara Cissé, avait été effectuée par le Président Macky Sall. D’un coût total de 72 milliards de F Cfa, il doit être implanté sur le site de l’ex-hôtel Méridien et devrait normalement être le plus grand hôpital du Sénégal à sa réception.
Mansour Faye a ajouté dans la même dynamique que Saint-Louis a également des problèmes au niveau de ses structures sanitaires. A ce sujet, il a d’ailleurs fait savoir «qu’il a été constaté à l’Hôpital régional Colonel Mamadou Diouf énormément de difficultés, avec un plateau technique désuet». «Un petit coup de pouce serait le bienvenu», martèle-t-il. Mansour Faye n’a pas aussi manqué d’inscrire dans son cahier de doléances la question de la voirie, avec la construction de plusieurs routes qui avait démarré dans le cadre de programmes financés par le Fera. Ces programmes sont, selon Mansour Faye, tous à l’arrêt. C’est le cas notamment de la route de la digue de Pikine, qui est à l’arrêt depuis le départ de l’entreprise en charge des travaux, ainsi que d’autres linéaires qui étaient prévus. «Nous lançons un appel aux autorités, à l’endroit de M. le Premier ministre et à l’endroit de M. le président de la République, pour que ces investissements démarrés au niveau de la commune de Saint-Louis, notre chère ville, puissent être terminés. C’est ce cri du cœur que je lance, et je voudrais que le Premier ministre, quand il va arriver à Saint-Louis, puisse se prononcer sur ces questions et nous donner quand même des solutions», laisse entendre en effet l’ex-ministre des Transports terrestres, qui a dit attendre lui et ses collaborateurs le Premier ministre avec beaucoup d’attention, avec toute la «Teranga» saint-louisienne et toute la posture républicaine que cela demande.
A côté de ces trois points considérés par l’édile de la vielle ville comme des priorités pour sa commune, ce dernier a, par ailleurs, évoqué les problèmes de la brèche qui constitue une préoccupation et une doléance récurrente des pêcheurs, mais aussi des écoles dont la plupart sont dans un état de délabrement très avancé. Il s’agit principalement des écoles élémentaires qui datent pour la plupart de l’époque coloniale et qui n’ont pas bénéficié de réhabilitation. D’ailleurs, certaines de ces écoles ont été fermées et les élèves redéployés vers d’autres établissements. Confrontée à des problèmes d’investissements, la commune, qui avait réussi à reconstruire une école élémentaire et entamer la reconstruction de deux autres, a organisé, il y a quelques mois, un forum pour diagnostiquer les problèmes et porter le plaidoyer auprès du gouvernement sortant. Aujourd’hui, il s’agit de solliciter l’intervention des nouvelles autorités pour sauver l’école saint-louisienne.
par Abdou Mbow
CENT JOURS, CENT FAILLES
Peu de réponses claires ont été apportées aux défis urgents du pays alors que la patience des citoyens s'amenuise, révélant les limites du discours populiste face aux exigences du pouvoir
On le sait, les vendeurs de rêve comme les vendeurs de sable sont destinés à la ruine au moindre coup de vent. Sonko et Diomaye viennent d'être rattrapés par la dure vérité, du fait des promesses mirobolantes qui se révèlent impossibles à l’épreuve des réalités du pouvoir. M. le Premier ministre disait, naguère, qu’il ne croyait pas à ces dernières.
Aujourd'hui, il s'y entremêle les pinceaux, et de fort triste manière. En rupture de banc institutionnelle, il se croit encore en campagne électorale pour masquer ses carences manifestes. Hélas pour lui, il se rend de plus en compte à quel point le divorce sera tragique avec ceux qui, alors, entonnaient le fameux « so ko lalé », Rien à faire. Il faut payer : « dige bor la » (la promesse est une dette). Dommage qu'il ne le comprenne qu'aujourd'hui car c'est la politique qui risque de s'exposer à une sévère disqualification, entraînant du coup des vagues de désaffiliation.
En cent jours, les Sénégalais vivent l'amère expérience d'une déroute précoce. pouvoir c'est.... pouvoir. Dans bien des démocraties au monde, il est convenu que lorsqu'un nouvel homme ou un nouveau gouvernement arrive aux affaires, les cents premiers jours doivent porter la marque d'une vision déclinée en stratégie claire pour être mise en œuvre au profit des populations.
Les bas ressorts dune partie du peuple ont été tellement instrumentalisés par un « projet » fictif qu'il y a à craindre un retour d'ascenseur détonnant. Quand de nouvelles équipes arrivent au pouvoir, il est de coutume que le peuple discerne le cap vers lequel tendent les premières décisions, souvent dites de rupture.
Le confort de l'opposition et du ministère de la parole avait fait dire à Monsieur Ousmane Sonko que quand on est au pouvoir, on n'a pas besoin d'état de grâce.
Et voilà qu'aujourd'hui il convoque le besoin d'une mise en route, et doit faire avec le diesel qui fait tourner le moteur des réalisations et des « Solutions », énumérées en long, en large et surtout à tort et à travers de ce livre, dont on peut se demander, après coup, s'il en était véritablement l’auteur.
Le démarrage est poussif. 100 jours ? Dieu que c'est passé vite ! Et pourtant... La gabegie de l'Etat ? Il nous avait été promis-juré que 25 ministres suffiraient à faire tourner le Sénégal... On constate que bientôt, il faudra tenir le Conseil des ministres à Dakar Arena, tant ministres conseillers, secrétaires d'État, commencent à être à l'étroit autour de la table du Conseil. Ils nous avaient promis-juré que dorénavant, ce serait « the right men at the right places », comme si, naguère, des ignorants faisaient marcher notre haute administration et nos directions institutionnelles.
Le renoncement aux appels à candidatures fut de mise et chaque mercredi est l'occasion de distribuer sucettes et récompenses aux contributeurs et diplômés du seul concours obtenu par certains, à savoir le " Concours de Circonstances », pour être passés par un gratifiant séjour en prison.
Toute honte bue, alors qu'il avait, emporté par la fougue électoraliste, assuré les Sénégalais que le pétrole et ses bénéfices étaient déjà partis, ce sont bien le Premier ministre Ousmane Sonko et notre président Diomaye Faye, qui en ont recueilli les premières gouttes.
En accord avec lui-même, il aurait pu nous dire « d'ailleurs, voyez ce qu'il en reste », cela aurait au moins fait rigoler. Qu'a-t-on vu en 100 jours de pouvoir ? Un tâtonnement sans précédent au sommet de l'Etat avec un gouvernement parallèle à la primature, pathétique tableau qui offre l'image d'un monstre à deux têtes, dont l'une fait des sourires aux présidents démocratiquement élus, comme le nôtre, et l'autre qui s'enorgueillit de flatter et d'encourager les putschistes, au grand dam des institutions politiques et économiques de notre sous-région. N'est pas Sankara ou Mandela qui veut...
Cent jours et les paysans Sénégalais ne savent toujours pas, alors que l'hivernage bat son plein, quelles sont les modalités de la campagne agricole 2024 qui vont leur assurer une bonne distribution des semences.
Qu'avaient prévu tous ces soi-disant cerveaux Sénégalais répartis à travers le monde et qui avaient fait du Projet, l'Alpha et l'Omega de la survenue, grâce à Pastef, du Sénégal, dans le « temps du monde » ? C'était un brouillon ?
L'homosexualité devait être criminalisée dès les premiers jours
? Il a été préféré l'accueil du souteneur fantasque et populiste Jean-Luc Mélenchon, le jour de la célébration mondiale des droits LGBT. Il est vrai que pour faire passer cette boulette, un conseil - que de faire construire une mosquée dans l'enceinte du Palais de notre République. Mis, M. Ousmane Sonko élargit le rang des chômeurs avec les renvois de jeunes élèves sénégalais de leur centre d'examen, alors qu'il avait décrété, comme de droit divin, la fin de la tentation des pirogues meurtrières.
En cent jours, la guerre contre la presse a été déclarée, avec fermeture de comptes et annulations de conventions, mais il a été mis en lumière le rôle des « lanceurs d'alertes », bombardés grâce à leurs smartphones et leur connectivité, nouvelles agences de presse patriotiques, seules dignes de confiance. Je suis loin du nihilisme en dépit de toutes ces failles. Le BRT a été mis en service. Mais c'est le fait de qui ? Messieurs les « patriotes », vous auriez au moins pu re connaître dans ce moyen de transport public la touche indélébile de vos prédécesseurs.
Monsieur le Premier ministre, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il est temps de vous y faire. Vous n'êtes plus en campagne électorale, ceux que vous accabler encore de vos menaces et injures ont été sanctionnés et en ont pris acte... Apparemment, seul vous ne l'avez guère encore compris... Arrêtez cette diversion.
Embrayez Monsieur le Premier ministre avec plus de calme et de sérénité. Les Sénégalais sont fatigués. Cent jours déjà, que le temps passe vite, pour des Sénégalais qui s'impatientent de vous voir vous atteler aux urgences de l'heure, à prendre vos responsabilités et votre courage sur la question de la DPG et toutes autres attentes, qui vont des réformes électorales au processus de réconciliation nationale, en passant par l'apaisement de l'espace politique, et la recherche des solutions concrètes à la cherté de la vie.
Au-delà de ces cents jours, les Sénégalais peuvent être enclins à vous faire comprendre que l'arrogance est une étrange maladie, et qu'un de ses pires symptômes est la conviction de se sentir meilleur que les autres.
Une menace, une promesse, une insolence, une courtoisie : cette balance est celle des affaires. Pas celle du pouvoir, lequel exige une culture, que dis-je, une liturgie de la République. Il faut avoir baigné dedans...ça ne s'apprend pas dans les allées populistes à force de bravades et de colère permanente, Monsieur le président Ousmane Sonko... pardon, Monsieur le Premier ministre.
Abdou Mbow est député,président du groupe parlementaire BBY, porte-parole national adjointde l'APR.