SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 avril 2025
Développement
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
NETTOYER LES ÉCURIES D’AUGIAS-MACKY
EXCLUSIF SENEPLUS - Le « cleaning day » ne saurait prospérer dans une République où l’incurie des mœurs est à son paroxysme - Le régime de Macky est devenu le deuxième Mbeubeuss du pays
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 10/01/2020
Dans les années 1940, Montréal avait la réputation d'être une «ville ouverte» où proliférait le vice commercialisé, c’est-à-dire la prostitution, jeu toléré par une police et des politiciens suspects de corruption. Ainsi Mathieu Lapointe, spécialiste de l'histoire de Montréal, dans sa monographie, « Nettoyer Montréal : Les campagnes de moralité publique, 1940-1954 » rapporte que « la corruption, la collusion, la morale douteuse gangrène Montréal et qu’il faut assainir ses mœurs politiques. Ainsi, c’est dans la décennie 1940-1950 que le scandale s’intensifie et des citoyens se liguent pour exiger le « nettoyage » de la ville et de ses institutions. C'est alors qu'entre en scène un dénonciateur-vedette, l'avocat Pacifique «Pax» Plante, ancien directeur adjoint de la police, qui accuse les plus hautes autorités municipales de corruption et de complicité avec la pègre. Et Jean Drapeau est porté au pouvoir une première fois. Il a les coudées franches pour faire des réformes dans la police ». Et Montréal, débarrassé de ses impuretés politiques et déchets sociaux, est devenu plus clean.
Si nous avons évoqué le nettoyage de Montréal corrompu et insalubre moralement des années 1940-1954, c’est pour faire un parallèle avec notre pays, le Sénégal, où une campagne de nettoyage collectif mensuel a été initiée pour rendre propre et sain notre environnement. Mais l’initiative présidentielle du « cleaning day » ne saurait prospérer dans un pays où l’incurie des mœurs de la République est à son paroxysme. Avant de balayer la rue, le président devrait plutôt s’évertuer à nettoyer la moralité publique salie et la turpitude de ses dirigeants peu scrupuleux. La moralité publique désignant la moralité de l’État, c’est-à-dire la préservation de la Res publica contre la corruption de l’administration, le détournement des deniers publics, l’impunité, la répression des opposants, la justice à géométrie variable, la manipulation du processus politique électoral, le tripatouillage du texte constitutionnel, est régulièrement bafouée. Et les lois qui reposent sur les fondamentaux de la République sont constamment piétinées. Les libertés sauvagement réprimées. Au tout début son magistère, lors d’un voyage au pays des Hommes intègres, l’alors nouveau président avait déclaré que « l’une de ses premières missions était de ne pas bâtir des ponts ou des autoroutes mais de reconstruire l’Etat de droit avec une justice égalitaire et de lutter contre le favoritisme népotique ». C’est ce cleaning-là dont le Sénégal a vraiment besoin en lieu et place des balayages folklorisés et tapageurs. Mais malheureusement, sous le règne du président Sall, l’incurie des mœurs politiques s’est telle métastasée au sein de l’Etat au point que l’on se demande si l’on n’a pas atteint le point du non-retour.
Le peu qui restait de l’Etat de droit légué par le président Abdoulaye Wade s’est effondré. La justice sénégalaise, pendant ces sept dernières années, a montré sa face la plus hideuse. Elle a été exclusivement au service d’un homme, de sa famille, de sa formation politique et non du peuple au nom de qui elle doit être rendue. Certains adeptes de Thémis n’ont pas hésité, un tantinet, de briser par des procès iniques la carrière politique de citoyens sénégalais dont l’ambition était de demander en février dernier, au nom de la démocratie, le suffrage de leurs compatriotes au même titre que l’actuel président. Pire, ils ont dénié à ces citoyens leur citoyenneté parce qu’ils ont commis le crime de lèse-majesté de guigner le fauteuil sur lequel le président Sall s’est solidement scotché. Avec de telles pratiques qui subordonnent le judiciaire à l’exécutif, la justice s’est affalée sous le magistère de Macky Sall. Et pour bâtir cet état de droit dont parlait le président du Conseil supérieur de la magistrature au tout début de son mandat, il lui faut fondamentalement débarrasser le judiciaire de ses scories comme l’avait dit, parlant de son pays, Anel Alexis Joseph, le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et de la Cour de cassation de la République haïtienne, lors de la cérémonie de réouverture des Tribunaux le 6 octobre 2014. A cet égard, il faisait sienne cette déclaration Mme Marie-José Crespin, magistrat, membre du Conseil constitutionnel du Sénégal dans les années 90 : « Par mon engagement professionnel qui ne date pas d'aujourd'hui, disait-elle, je fais partie de ceux qui sont prêts à lutter contre un judiciaire inanimé, paralysé, pour un judiciaire apuré, débarrassé de ses scories historiques, archaïques, en faveur d'une magistrature indépendante, cohérente sans laquelle aucune société ne peut se développer ni économiquement, ni socialement et donc ne peut s'épanouir. C’est bien le pari qui est le nôtre aujourd’hui ! Débarrasser le judiciaire de ses scories historiques et constituer une magistrature indépendante et forte ! »
Indépendamment d’une justice aux ordres, nettoyer les écuries d’Augias des scandales de la corruption répugnante qui le salissent est devenu un impératif catégorique. Mais sous le règne du président Sall, les détourneurs de milliards indécrottables sont protégés s’ils ne sont pas promus à des postes plus juteux où ils peuvent continuer à accomplir impunément leur ignominie. Combien de rapports incriminant des gestionnaires qui occupent des postes de responsabilité dorment profondément à la présidence de la République, à l’Ofnac et à la Cour des comptes au vu et au su du premier magistrat de la République qui a en charge d’instaurer la bonne gouvernance dans la gestion des ressources publiques ?
Au plan politique, il est temps de débarrasser la République de ses sempiternels Pantagruels transhumants qui broutent insatiablement dans les prairies des régimes successifs. Mais la manie du président Sall est de recycler tous les déchets toxiques politiques qui puent et polluent l’espace politique et dont certains veulent instituer niaisement une présidence à vie. Le régime de Macky Sall est devenu le deuxième Mbeubeuss du Sénégal. Elle reçoit et recycle tous les déchets et ordures produits par la transhumance politique. Et sous Macky Sall, tous les déchets du PS, de l’AFP, du PDS, des partis de la gauche communiste en déliquescence dont certains sous le couvert pudique de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar se font appeler « alliés » inondent le dépotoir de la République.
Ainsi, le vrai cleaning auquel doit s’atteler le chef de l’Etat est celui qui concerne la moralité publique de laquelle dépend la santé de notre démocratie et de notre bonne gouvernance. Cleaning day pour assainir l’espace environnemental, c’est bon mais cleaning always pour assainir la moralité publique, c’est encore mieux. C’est la meilleure façon de rendre propre et sain le Sénégal dans son âme.
Ainsi, le président Macky doit méditer ces propos de Gérard Filion, directeur du quotidien canadien, Le Devoir, publiés dans l’édition du 20 octobre 1954 : « Pour que la politique conserve un minimum de décence, il faut qu’il s’opère périodiquement un nettoyage. Autrement, elle finit par se corrompre ».
UNE RÉFORME DU FRANC CFA AU MÉPRIS DES OPINIONS PUBLIQUES ?
Comment comprendre que cette réforme, qualifiée d’historique par ses initiateurs, soit perçue par de nombreux citoyens comme le fruit d’un «arrangement au sommet» conclu par des acteurs peu soucieux de l’expression des populations ?
Annoncée par les présidents français et ivoirien en décembre dernier à Abidjan, la création de l’Eco, en remplacement du Franc Cfa, est diversement interprétée par les opinions. Une réforme monétaire controversée, notamment du fait qu’elle a été décidée et mise en œuvre sans avoir jamais été soumise aux avis des populations concernées. Quels sont les tenants et aboutissants de cette réforme ?
Alors même que les pays de la Cédéao en appellent à la consolidation des valeurs démocratiques, comment comprendre que cette réforme, qualifiée d’historique par ses initiateurs, soit perçue par de nombreux citoyens comme le fruit d’un «arrangement au sommet» conclu par des acteurs peu soucieux de l’expression des populations ?
Invités :
- Mamadou Koulibaly, Ancien ministre de l’économie de Côte d’Ivoire. Président du Lider (Liberté et Démocratie pour la République). Candidat à l’élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire
- Yves-Stephane Mbele, Politologue et analyste financier
- Ange Ponou, Economiste pour Sika Finance
LE SÉNÉGAL SE SENT POUSSER DES AILES
Lancée en 2018, Air Sénégal est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions
Le Monde Afrique |
Mariama Darame |
Publication 10/01/2020
Le pays se positionne en première ligne sur un marché de l’aviation promis à une croissance exponentielle en Afrique.
C’est une année faste qui s’est achevée pour Air Sénégal. Lancée en 2018, la compagnie aérienne, propriété de l’Etat sénégalais, est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions. Le 4 décembre, le président Macky Sall s’est déplacé en personne pour accueillir sur le tarmac de l’aéroport international Blaise-Diagne, à 50 km de Dakar, le deuxième Airbus A330neo de la compagnie, dernier arrivé dans la flotte d’Air Sénégal, composée désormais de sept appareils long-courrier.
Jouant le pilote dans le cockpit de l’avion flambant neuf, le chef de l’Etat en a profité pour réaffirmer son ambition de faire de Dakar un « hub international »reliant l’Afrique de l’Ouest au monde entier. Volet majeur de son Plan Sénégal émergent (PSE), le secteur de l’aérien apparaît comme un marché d’avenir au potentiel encore sous-exploité.
« L’Afrique concentre 17 % de la population mondiale mais ne représente que 3 % du trafic aérien planétaire. De surcroît, l’Afrique de l’Ouest ne représente que 16 % du trafic africain », rappelle Romuald Ngueyap, spécialiste du secteur aérien africain et rédacteur en chef du site spécialisé News Aero. Selon les prévisions de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le volume du trafic sur le continent est amené à doubler d’ici quinze ans pour atteindre 400 millions de passagers. L’augmentation des flux touristiques, l’urbanisation rapide et l’émergence d’une classe moyenne africaine favorisent le mouvement.
Un déploiement effréné
Dans ce contexte, Air Sénégal fait le pari de s’implanter vite et fort sur un marché qui en est encore à ses prémices. « Aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique qu’on ne connaît pas dans les autres régions du monde », affirme Cheikh Seck, directeur des opérations. A 45 ans, ce commandant de bord orchestre le déploiement effréné de la compagnie sur des lignes à gros trafic déjà dominées par des mastodontes comme Air France ou Emirates.
« Lorsqu’en février 2019, Air Sénégal a repris les droits de trafic cédés par Corsair sur la ligne Dakar-Paris, c’était très difficile d’imaginer qu’on allait pouvoir remplir 290 sièges par jour », se remémore-t-il. Or sur les trois derniers mois de 2019, la ligne a atteint un taux de remplissage proche de 90 %. Mi-décembre, la compagnie a inauguré deux nouvelles destinations : Barcelone et Marseille. Et en 2020, elle espère pouvoir relier Dakar à Londres, Genève et, surtout, New York et Washington.
Des perspectives prometteuses après deux tentatives manquées de relancer la compagnie nationale, d’abord avec Air Sénégal International (2001-2009) puis avec Sénégal Airlines (2011-2016). « L’Afrique n’a pas le monopole des compagnies avortées, on l’a vu tout récemment avecAigle Azur [compagnie française liquidée en septembre 2019]. C’est un domaine ultra-concurrentiel, et quand on n’a pas de stratégie claire, quel que soit le marché, on disparaît », assène M. Seck.
Pour autant, le directeur des opérations a bien conscience que sa compagnie ne peut pas porter à elle seule le développement du secteur au Sénégal, alors que les faillites se sont multipliées dans la sous-région depuis vingt ans. Les taxes élevées, les restrictions sur les droits de trafic et le prix du carburant en Afrique – « 35 % plus élevé que la moyenne mondiale », selon M. Ngueyap – pèsent sur les comptes et la rentabilité. Au sud du Sahara, Ethiopian Airlines demeure la seule compagnie à avoir su véritablement tirer son épingle du jeu.
« Susciter des vocations »
Pas de quoi doucher les espoirs des acteurs du secteur aérien sénégalais. Au cœur de la réserve naturelle de palmiers centenaires du domaine de Kalahari, à l’ouest de Dakar, s’est tenu les 7 et 8 décembre le Saly Air Show, « premier salon aéronautique d’Afrique de l’Ouest », qui a accueilli près de 3 200 visiteurs et une quarantaine d’exposants venus d’Afrique et d’Europe. Dans l’aérodrome, de nombreux jeunes Sénégalais ont pu voir décoller un avion pour la première fois et découvrir l’histoire qu’entretient leur pays avec l’aviation, des premiers trajets de l’Aéropostale en transit à Saint-Louis au rayonnement de la compagnie panafricaine Air Afrique (1961-2002).
« Nous devons faire connaître au grand public ce que représente l’aéronautique, concrètement, pour susciter des vocations », explique Mouhamadou Bamba Fall, directeur général de West Africa Aerospace Events, l’organisateur de l’événement. Ce Sénégalais qui a grandi en France est revenu il y a cinq ans dans son pays natal pour « apporter [sa] contribution ». « J’étais diplômé de l’ENAC [Ecole nationale de l’aviation civile], j’avais déjà travaillé pour plusieurs compagnies aériennes européennes et, quand je suis arrivé au Sénégal, je me suis rendu compte que le milieu était très fermé. Les aéroports, les compagnies, les écoles, les instances gouvernementales… Tous travaillaient dans leur coin sans jamais se croiser », décrit-il.
Il choisit alors de lancer l’Association sénégalaise pour la promotion des métiers de l’aéronautique (Asepma) et entame une tournée des collèges et des lycées du pays. L’enjeu est de donner une plus grande visibilité au secteur, alors que l’offre de formation du personnel navigant, des techniciens de maintenance et des pilotes reste encore parcellaire et inaccessible pour la majorité des étudiants du continent.
Au Sénégal, l’Ecole polytechnique de Thiès (EPT), à une trentaine de kilomètres de Dakar, est la seule à dispenser, depuis 2013, une formation publique en ingénierie aéronautique. Mais les promotions n’excèdent pas neuf élèves, dont une partie s’envolent vers l’Europe pour y faire carrière. « On attend un soutien extrêmement fort de la part du gouvernement sénégalais pour nous donner les moyens de former un personnel de qualité au niveau local », confie Alassane Diene, le directeur de l’EPT. L’enjeu est de taille. Rien que pour les cinq prochaines années, Air Sénégal aura besoin de recruter entre 50 et 100 pilotes par an.
Affaires et offshore
« Il n’y a pas d’écosystème pour que je puisse vivre aujourd’hui au Sénégal », observe Marie-Jeanne Ndiaye, l’initiatrice du Saly Air Show. Cette Sénégalaise de 37 ans, ingénieure aéronautique passée par Boeing, a l’intention de créer un réseau capable de soutenir le développement du secteur au Sénégal. « Des gens comme moi ou Bamba souhaitons être des catalyseurs. Car ici tout est en train d’évoluer : l’aviationavec Air Sénégal, mais aussi les formations et les start-up, qui se multiplient », souligne-t-elle.
Le Sénégal attire l’attention d’entrepreneurs convaincus que sa position géostratégique, sa stabilité politique et son nouvel aéroport, inauguré en décembre 2017, en font une place incontournable en Afrique de l’Ouest. « Blaise-Diagne » a été conçu pour une capacité d’accueil de 3 millions de passagers annuels. Avec ses 2,3 millions de passagers en 2018, l’aéroport sénégalais surclasse déjà ceux d’Abidjan (2,1 millions) et d’Accra (2 millions).
Mais l’aviation civile n’est pas le seul domaine qui pourrait bénéficier de ce hub. Des perspectives de développement existent aussi pour l’aviation d’affaires et le transport aérien offshore. En prévision de l’exploitation dès 2021 des réserves d’hydrocarbures découvertes au large du Sénégal, la société franco-marocaine HéliConia a été la première à investir le marché du transport offshore en hélicoptère, il y a deux ans.
Quant au Franco-Algérien Karim Benhamouda, il a lancé à l’été 2019, avec le soutien d’investisseurs privés locaux, ProJets Aviation, la première compagnie d’aviation d’affaires au Sénégal. Sa cible : des chefs d’Etat africains dépourvus d’avions présidentiels, des ministres, des institutions internationales, des entreprises, des célébrités et même des ONG. « Dans l’aviation d’affaires, il n’y a jamais rien eu de structuré en Afrique de l’Ouest. Pourtant, il y a un besoin énorme », affirme l’ancien pilote, à la tête d’une dizaine de salariés.
par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
L’ART DE DÉPLACER LE PROBLÈME
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis l’entrée en scène de Nio Lank Nio Bangne, Macky et son régime mettent en place des schémas pour casser la dynamique de mobilisation - Il veut par tous les moyens contenir la contestation
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 09/01/2020
Il veut, par tous les moyens, contenir la houle de contestation dans un océan agité par un quotidien de plus en plus intenable. La hausse des prix de l’électricité, du loyer, du ciment, du carburant et de certaines denrées de première nécessité, a poussé des Sénégalais à jeter aux orties le manteau de la résignation. Depuis l’entrée en scène du mouvement Nio Lank Nio Bangne, le président Sall et son régime sont en train de mettre en place des schémas pour casser la dynamique de mobilisation.
Parmi les stratégies utilisées, il y a celle dite de répression systématique. Elle est mise en branle lorsque des manifestants veulent marcher sur les allées du centre-ville. La police lourdement armée vise les têtes de gondole du mouvement en les violentant, puis les jetant en prison. Son but (stratégie de répression systématique) est d’installer la peur dans le camp des manifestants et les pousser à renoncer à la lutte. Mais le président Sall ne perd pas de vue que cette stratégie de répression systématique trouve ses limites dans la détermination et l’abnégation des manifestants qui peuvent à tout moment changer de schéma de lutte. La répression peut s’avérer contreproductive, puisqu’elle secrète le venin de la radicalisation qui ne fera qu’attiser le feu de la contestation.
C’est pourquoi le président Sall a jugé bon d’utiliser d’autres procédés pour gripper la machine de guerre du peuple, en orientant l’opinion vers des centres d’intérêts où l’adhésion des populations sera plus ou moins acquise. Il s’agit, entre autres, du lancement, le 20 décembre 2019, de la plateforme www.100000logements.com, de la circulaire du 2 janvier du ministre de la santé, du cleaning day du 4 janvier.
Il est fort probable que ces mesures «sociales» ne soient pas étrangères à la colère des populations qui ont du mal à avaler la pilule de la hausse du prix de l’électricité.
La stratégie consistant à faire miroiter un avenir radieux aux Sénégalais avec la possibilité d’acquisition de toit, peut faire des effets. Ici la manipulation consiste à frapper les esprits en mettant dos à dos la hausse de la facture d’électricité et la probabilité d’avoir un logement. Le choix d’un avenir proche est vite fait au détriment d’un présent que l’on préfère sacrifier, en se résignant sur un sort imposé par un Etat «prédateur».
La guerre des statistiques au sujet des inscrits sur la plateforme www.100000logements.com a commencé le jour même du lancement. Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a révélé qu’il y a eu 10 000 inscrits à minuit, le vendredi coïncidant avec le rassemblement interdit de Nio Lank à la place de l’Indépendance. De larges extraits télévisés sont consacrés à l’événement. De l’avis du Directeur de la construction et de l'habitat, M. Ousmane Wade, il y a eu près de 50 000 inscrits à seulement trois jours après le lancement : «46.034 Sénégalais se sont manifestés et parmi eux, 39.330 (85'4%), sont déclarés éligibles et seuls 6704 (14,6%), déclarés non éligibles», dit-il.
Ce tapage médiatique au sujet de cette plateforme n’est pas fortuit. Le but de cette stratégie est de faire oublier le rassemblement réprimé par la police et d’amener les Sénégalais à baisser la garde en avalant la pilule amère de la hausse. Depuis lors, plus rien ! La clameur s’est dissipée dans le ciel d’un quotidien qui impose sa dure et pénible réalité.
Mais le chapeau du magicien n’a pas encore livré tous ses secrets. Le curseur s’est déplacé sur le terrain de la santé pour capter l’attention des populations dont l’accès aux soins est un véritable casse-tête. Le ministre de la santé, M. Abdoulaye Diouf Sarr, a cru devoir jouer sa symphonie pour entretenir un faux espoir qui risque de se liquéfier sous le soleil des réalités insoutenables des hôpitaux-mouroirs.
Dans l’imagerie populaire «lorsque vous tombez malade sans argent, c’est la mort assurée». Des structures sanitaires manquent de tout jusqu’aux compresses. Le patient est donc obligé de tout acheter. Comment des hôpitaux qui souffrent de manque d’infrastructures, d’équipements (tels que les plateaux techniques dignes de ce nom) et de logistiques, peuvent mettre en œuvre le plan d’accélération de la prise en charge des urgences, comme l’indique le ministre de la santé dans sa note circulaire du 2 janvier dernier. Il demande aux chefs d’établissements hospitaliers «d’organiser la référence du patient, en cas de non prise en charge, avec la structure où il sera orienté ou le faire en collaboration avec le SAMU». Dans des hôpitaux où il n’y a pas assez d’ambulances, Abdoulaye Diouf Sarr ordonne qu’on n’évacue plus de patients à bord d’un véhicule autre qu’une ambulance. Il va jusqu’à faire injonction aux médecins responsable de garde et des services d’accueil des urgences de laisser fonctionnels 24/24h leurs téléphones.
Saupoudrage ! Cette note circulaire vient confirmer les problèmes du secteur de la santé. Elle est aussi la preuve que le ministre de tutelle est un homme désarmé qui veut donner l’impression qu’il a une emprise sur son département. Le service d’urgence dans les hôpitaux est l’arbre qui cache la forêt. Le patient qui arrive se voit prescrire une ordonnance, faute de médicaments dans les services d’urgence, comme c’était le cas du temps de Abdou Diouf et de Me Wade. Pour dire que cette note circulaire est une farce de mauvais goût qui a tout l’air d’un instrument de diversion pour calmer un peuple enragé.
La dernière trouvaille, est le cleaning day (journée de la propriété) qui a permis au président Sall d’occuper, durant une demi-journée, une partie du peuple. Il a réussi, sur ce coup, à imposer son agenda setting. Les médias étaient en mode live pour parler du coup de balaie du couple présidentiel. Les seconds couteaux ont aussi mobilisé des journalistes dans leur localité pour rendre compte de la journée de propriété. Le cleaning day a réalisé la prouesse de faire «oublier», l’espace d’un week-end, la colère saine exprimée par l’écrasante majorité des Sénégalais contre la hausse injustifiée de la facture d’électricité.
Mais la plateforme www.100000logements.com, la note circulaire du plan d’accélération de la prise en charge des urgences et le cleaning day, ont certes fonctionné comme des médicaments hypnotiques pour endormir temporairement un peuple qui a épuisé son crédit de tolérance. Le présentisme et la gadgétisation du discours politique ne sauraient effacer une réalité qui se vit au présent. De la profondeur abyssale de l’océan, la clameur monte à la surface comme un signal. C’est la force du peuple qui surgit du ciel de l’Histoire. Gare à ceux qui se mettront en travers de son chemin, le rouleau compresseur avancera et écrasera tout sur son passage. Implacablement, il forcera le barrage pour répondre à l’appel du devoir. La prophétie se réalisera !
Une fresque en trois volets, à contre-courant de l'histoire officielle des colonisateurs, diffusée sur la chaîne Arte. Un tour du monde de la décolonisation racontée par les colonisés et non par les puissances colonisatrices
Arte, la chaîne du documentaire d’histoire. Arte, la chaîne miroir. Regarder le passé de l’Europe en son reflet cathodique. La télévision publique, lieu de débats, d’archives et de mémoire. Montrer ce que longtemps, souvent, on n’a pas voulu voir. Et parmi les sujets, le plus tu, donc le plus invisible, la colonisation et son immédiat pendant, le processus de décolonisation.
Des premières colères populaires aux guerres d’indépendance, Arte propose une histoire de la décolonisation racontée par les peuples colonisés, non, comme il est de coutume, chez nous, en Europe, par les puissances coloniales. Pari ambitieux, il embrasse plusieurs périodes, plusieurs continents. Au risque de trahir des causes et des trajectoires qu’on ne peut pas mêler. Passionnante question du point de vue, des histoires globales et des histoires individuelles.
Voici un tour du monde de la décolonisation racontée par les colonisés et non par les puissances colonisatrices. Tous les peuples colonisés parlant d'une seule et même voix. Un documentaire narré à la première personne du pluriel, c'est-à-dire "nous". C'est très inhabituel à la télévision, notamment sur Arte. On voit ce que ces peuples ont en commun dans leur passé.
Ce documentaire "Décolonisations" en trois épisodes est diffusé sur Arte, et vous est présenté par Mark Boal et Karim Miské, aux côtés de l'historien Pierre Singaravélou.
par Seydi Ababacar DIENG
LES FAILLES DE L'ÉCO UEMOA
EXCLUSIF SENEPLUS - Les pays de l’Union peuvent-ils dépendre indéfiniment de la France ? Qu’il nous soit permis de douter de sa crédibilité en tant que sauveur en dernier ressort
La coopération monétaire entre la France et les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) vient de connaître de « profondes réformes », selon certains observateurs. D’autres – comme nous – pensent qu’il s’agit fondamentalement d’un changement de nom. Le choix de l’expression Eco UEMOA dans le titre n’est pas anodin. En effet, il est important de bien dissocier le projet de monnaie unique Eco de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de celui de l’Eco qu’adopteront les pays de l’UEMOA au cours de l’année 2020. Une différence de taille existe et est relative à la nature du régime de change adopté.
Le régime ou système de change exprime les modalités de relations qui existent entre les monnaies de pays différents. On distingue principalement deux types de régime de changes : le système de changes fixes et le système de changes flexibles ou flottants. Dans le système de changes fixes, le taux de change est fixé par les autorités publiques (définition officielle) tandis qu’en régime de changes flexibles, c’est le marché qui détermine le niveau du taux de change. Le taux de change désigne le nombre d’unités monétaires nationales qu’il faut céder pour obtenir une unité monétaire étrangère (devise).
Il est important de rappeler que chaque régime de changes – fixité, flexibilité et les différentes variantes – comporte des avantages et des inconvénients. Le choix d’un régime de changes, qui est éminemment politique, dépend naturellement des caractéristiques intrinsèques de l’économie ou des économies considérées dans le cas d’une union monétaire.
La CEDEAO a opté pour un régime de changes flexibles tandis que l’UEMOA maintient le régime de fixité – taux de change fixe entre l’Eco et l’euro. Il demeure légitime de s’interroger sur cette décision : a-t-elle été prise pour contrecarrer le projet Eco de la CEDEAO ? Les politistes pourront certainement nous éclairer. Toutefois, en s’appuyant sur l’histoire des relations entre la France et ses ex-colonies et entre la France et le Nigéria, une réponse affirmative serait plausible.
Dans les lignes qui suivent, nous commenterons certains des éléments constitutifs de ces « nouvelles réformes ».
Le retrait des représentants français des organes de décision et de gestion de l’Union ne garantit aucunement la fin de l’influence – ingérence – du gouvernement français sur les décisions et la gestion de l’Union. Les rencontres et les entretiens téléphoniques entre chefs d’Etat ou de gouvernement français et ouest africains sont sans conteste le lieu privilégié pour faire passer des « consignes ».
Quant à la garantie de convertibilité illimitée de l’Eco par la France, il est a priori rassurant de savoir que celle-ci interviendra, en tant que sauveur en dernier ressort (SDR), auprès des Etats en difficultés. Ainsi, cette garantie génère de fait une situation d’aléa moral. En effet, lorsqu’un pays débiteur sait que l’appui financier du SDR lui sera attribué, il peut être tenté de ne pas prendre toutes les mesures nécessaires – souvent impopulaires – pour assainir sa situation financière. Il est important de rappeler que la plupart des décisions macroéconomiques exigent un arbitrage entre des coûts de court terme et des gains de long terme – ou inversement.
Aussi, les prêteurs, sachant que l’existence du SDR limite leurs risques, peuvent avoir des comportements plus aventureux. L’existence même de ce SDR pourrait accroître la prise de risque et subséquemment le coût de gestion d’une crise de liquidité de l’Union.
Par ailleurs, les ressources financières de la France ne sont pas illimitées alors même que les fonds pour enrayer une crise généralisée de liquidité dans l’UEMOA peuvent être extrêmement élevés. Que se passerait-il si une crise généralisée de l’Union coïncide avec une économie française sévèrement touchée par une forte récession économique ? Tout le monde sait que la France est contrainte en matière de dépenses publiques par le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) de l’Euroland. Ce PSC lui impose de ne pas avoir un déficit de son budget qui excède 3 % de son Produit intérieur brut (PIB). Qu’il nous soit alors permis de douter de la crédibilité de ce SDR.
Il est alors plus prudent que les pays de l’UEMOA comptent sur eux-mêmes, en adoptant « une gestion sobre et vertueuse» (président Sall du Sénégal) – c’est-à-dire une utilisation parcimonieuse et efficiente des maigres ressources publiques par des décideurs politiques compétents certes mais surtout éthiques et crédibles. Le cas échéant, ils n’auront pas besoin d’un SDR.
Aussi, doivent-ils faire confiance aux cadres de la Banque centrale – au moins aussi compétents et expérimentés que les autres banquiers centraux du monde – pour gérer la politique monétaire.
Il est aussi légitime de se poser la question suivante : les pays de l’Union peuvent-ils dépendre indéfiniment de la France ? Rappelons que la France connaît depuis plusieurs décennies un déclin industriel et un chômage important – de 9 % actuellement. Sa dette publique correspond cette année à presque 100 % de sa richesse (PIB) et le problème du financement des retraites n’est toujours pas résolu.
Le doute subsiste quant à la viabilité à moyen terme de la coopération monétaire entre la France et ses ex-colonies, compte tenu des difficultés évoquées ci-dessus et surtout de la triple «pression» – implicite et explicite – «d’activistes» africains, de certains partenaires européens tels que l’Allemagne et l’Italie mais aussi de partis politiques et de citoyens français. Tous ces acteurs considèrent cette coopération comme un vestige de l’héritage colonial, de la « Françafrique » et surtout comme un frein au développement économique des ex-colonies. On peut évoquer, à cet égard, la déclaration du vice-premier ministre italien, en janvier 2019 : « la France est responsable de la pauvreté et de l’immigration des Africains en Europe ».
Concernant les personnes qualifiées « d’activistes » africains, certains peuvent ne pas être d’accord sur la forme de leur lutte, notamment le recours à certains slogans – jugés politiquement incorrects – mais reconnaissent sur le fond la légitimité de leur combat. En démocratie, la libre expression des idées et opinions doit être de rigueur. Tout point de vue est respectable mais discutable !
Ne pas approuver la politique d’un gouvernement français ne signifie pas être contre la France ou le peuple français. Nombre d’africains ont une nationalité française tout comme beaucoup de français ont des nationalités de pays africains. Beaucoup d’africains ont combattu pour la patrie française, certains y ayant perdu leur vie. Qui plus est, même des politiciens et journalistes français sont résolument contre cette forme de coopération entre la France et ses ex-colonies. Ils l’ont plusieurs fois dénoncée.
Ceux qui sont d’accord avec ce système de coopération et qui viennent encore de magnifier « les nouvelles réformes » doivent donc féliciter vivement ces « activistes ». En effet, le président français a évoqué les agissements de ces « activistes » dans son discours lors de l’annonce de ces « changements ». Dès lors surgit naturellement une question : les « activistes » ont-ils influencé ou précipité la décision de ce dernier ?
La monnaie est, selon certains économistes, une institution sociale, un phénomène social. La monnaie, étant un concept multidimensionnel, n’est pas un domaine exclusivement réservé aux économistes. Les sociologues, les historiens, les psychologues, les juristes, les politistes, ... doivent participer au débat. Mais, il faut de la mesure et de la pondération en toute chose !
La question de la monnaie est extrêmement sérieuse et stratégique. Débattons donc humblement avec respect dans un cadre serein et objectif. Exprimons les convictions profondes et sincères et évitons la critique facile mais aussi les « positions de circonstance » – intervenir juste pour consolider une situation de confort, souvent acquise de manière indue ou pour solliciter implicitement un poste de responsabilité dans le public. C’est à partir d’un débat fécond qu’émergeront des propositions de solutions pertinentes pour résoudre les problèmes concrets des populations africaines, notamment les plus défavorisées.
KAKO NUBUKPO CONVOQUE LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ÉCO
L'économiste togolais entend réunir à Lomé en avril prochain, plusieurs de ses pairs pour réfléchir aux contours de cette monnaie - Sont annoncés à ce rendez-vous : Carlos Lopes, Cristina Duarte, Martial Ze Belinga, Felwine Sarr, entre autres
Les réformes annoncées le 21 décembre 2019 par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron au sujet du Franc CFA continuent d’intéresser l’opinion, suscitent des réactions et même des initiatives. La dernière en date, les Etats généraux de l’Eco, la nouvelle monnaie régionale annoncés par l’économiste togolais Kako Nubukpo à Lomé fin avril à Lomé.
Selon l’ancien ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques de son pays, l’annonce faite à Abidjan traduit « l’impératif pour les filles et fils d’Afrique de se retrouver pour réfléchir ensemble aux contours de la monnaie Eco idéale et tracer une feuille de route susceptible de guider les chefs d’Etats de la CEDEAO pour une adoption rapide à 15 de cette monnaie qui doit être une véritable monnaie africaine ». D’où pour lui, l’initiative d’organiser à l’Université de Lomé, du 28 au 30 avril 2020, un colloque scientifique intitulé : « quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’ouest ? ECO 2020 ».
Plusieurs noms sont annoncés à cet rendez-vous qui devra se tenir quelques mois avant la mise en œuvre de l’Eco. L’on cite le Bissau-guinéen Carlos Lopes, la Cap-verdienne Cristina Duarte, le Camerounais Martial Ze Belinga, l’Ivoirien Mamadou Koulibaly, la Malienne Aminata Dramane Traoré, et les Sénégalais Felwine Sarr et Demba Moussa Dembélé, entre autres.
« L’expertise africaine doit être présente collectivement au rendez-vous de l’histoire car ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise », lit-on dans l’annonce des organisateurs qui indiquent que « l’appel à contributions sera bientôt disponible en ligne ».
En rappel, l’annonce de l’Eco avait été faite comme étant l’une des réformes du Franc CFA. Cette monnaie devra pourtant hériter de la parité fixe avec l’Euro d’une part, et les garanties de la France d’autres parts.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 8 JANVIER
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 8 janvier 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Khoudia MBAYE, Ancienne Ministre, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS)
Monsieur Mbagnick NDIAYE, Ancien Ministre, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX).
Monsieur Papa Mahawa Diouf, titulaire d’un Master II en conduite de changement et médiation des savoirs, précédemment Secrétaire général de la société LIMAK-AIDB-SUMMA(LAS.SA), est nommé Directeur général de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT), en remplacement de Monsieur Mouhamadou Bamba MBOW, appelé à d’autres fonctions.
Madame Astou BEYE, Inspectrice de l’Education Populaire de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 633 211/D, est nommée Directrice des Loisirs au Ministère des Sports, en remplacement de Madame Ndeye Dieynaba TOURE, admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Serigne Aly CISSE DIENE, Inspecteur de l’Education Populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 632 057/C, est nommé Directeur du Centre National d’Education Populaire et Sportive (CNEPS) au Ministère des Sports, en remplacement de Madame Astou DIOH, admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Léopold Germain SENGHOR, Professeur d’Education Physique et Sportive, matricule de solde 515 342/H, précédemment Directeur des Activités Physique et Sportive, est nommé Directeur de la Haute Compétition au Ministère des Sports, en remplacement de Monsieur Souleymane Boun Daouda DIOP, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Mamadou FALL, Professeur d’Education Physique et Sportive, matricule de solde 607 972/I, est nommé Directeur des Activités Physique et Sportive au Ministère des Sports, en remplacement de Monsieur Léopold Germain SENGHOR, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Soumare Gackou SOW, titulaire d’un MBA, est nommée Directrice des Organisations Féminines et de l’Entreprenariat Féminin au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, en remplacement de Madame Fatou Mbacke, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Kankou THIAM, titulaire d’une Maitrise en Gestion et Comptabilité est nommée Directrice du Fonds national de Crédit pour les Femmes, en remplacement de Madame Aminata SOW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ousmane DIEDHIOU, Professeur d’Enseignement secondaire principal de classe exceptionnelle, matricule de solde 611 652/B, est nommé Coordonnateur du Programme de Formation Ecole-Entreprise, en remplacement de Monsieur Michel FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Modou FALL, Ingénieur Informaticien, est nommé Directeur de l’Emploi au Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, en remplacement de Monsieur Demba DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Bitilakho NDIAYE, Sociologue, titulaire d’une maitrise en Sociologie et d’un International Master Business Administration(IMBA) matricule de solde 618 297/M, est nommée Directrice de la Promotion de l’Economie numérique et du Partenariat (DPENP) au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Seth SALL, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Ndeye Coumba SECK, Experte en Système d’Information et de Communication, est nommée Directrice des Postes au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Mour NDIAYE BA, appelé à d’autres fonctions."
LES IMPACTÉS DU PORT DE BARGNY BIENTÔT INDEMNISÉS
Le chef de l’Etat a aussi instruit le Ministre des Finances et du Budget pour le paiement des populations - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 8 janvier 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 08 janvier 2020, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, salué la mobilisation citoyenne exceptionnelle des populations du Sénégal lors du lancement, le samedi 04 janvier 2020, des Journées nationales du nettoiement dans le cadre de l’intensification et de la permanence des actions pour un Sénégal propre.
Le Président de la République a, à cet effet, exhorté toutes les forces vives de la Nation à œuvrer en permanence pour la promotion d’Un Sénégal propre.
Il a rappelé le rôle primordial des collectivités territoriales dans le déploiement national rapide et performant du « Programme Zéro-déchet » avant d’exhorter le Gouvernement et les élus territoriaux à élaborer une stratégie nationale de gestion des déchets solides urbains, prenant en compte toutes les dimensions de la problématique.
Le Président de la République a, également, demandé au Ministre de l’urbanisme de veiller, en relation avec les collectivités territoriales, à l’appropriation et à la pérennisation de la dynamique communautaire de lutte contre l’insalubrité et d’amélioration durable de notre cadre de vie.
Revenant sur l’exemplarité de l’enseignement de la médecine au Sénégal et de l’impératif d’asseoir un système national de santé toujours performant, le Chef de l’Etat a magnifié les brillants résultats obtenus par le Sénégal au 19 ème concours d’agrégation de Médecine humaine, pharmacie, odontostomatologie, médecine vétérinaire et production animale organisé par le CAMES du 05 au 14 novembre 2018 à Libreville (Gabon).
Sur les 62 candidats présentés, 54 ont réussi soit un taux de 87,10 %. Ces résultats, remarquables et encourageants, illustrent le leadership du Sénégal en matière d’enseignement de la médecine.
A ce sujet, il a souligné que le Sénégal est arrivé au second rang des pays qui ont présenté plus de 50 candidats au concours ; et que le prix André GOUAZE, décerné au meilleur lauréat du concours, a été remporté par un candidat sénégalais.
Le Président de la République a, dans cette dynamique d’excellence, félicité les candidats et l’ensemble du corps professoral pour l’encadrement exceptionnel.
Le Chef de l’Etat a, à cet effet, pris la décision de prendre les décrets de nomination au grade de Professeur Titulaire des Universités en conseil des ministres et de faire organiser par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la rentrée solennelle des Universités à partir de la rentrée 2020-2021.
Le Président de la République, a par ailleurs salué les mesures hardies initiées par le Ministre de la Santé afin d’accélérer la prise en charge des patients au niveau des services d’urgence des structures sanitaires et du SAMU National.
Le Président de la République a, au titre de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé aux ministres concernés, de proposer des solutions pragmatiques en vue d’assurer l’approvisionnement régulier du Sénégal en produits pharmaceutiques.
Le Chef de l’Etat, évoquant la place des personnes âgées dans la vie nationale, a rappelé aux membres du Gouvernement la nécessité d’associer les compétences des Aînés dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques publiques.
Le Président de la République a également invité le Gouvernement à augmenter les quotas dédiés aux retraités dans les propositions de décoration adressées chaque année à la Grande Chancellerie de l’ordre National du Lion.
Le Chef de l’Etat a aussi instruit le Ministre des Finances et du Budget pour le paiement des indemnités des personnes impactées par la réalisation en cours, du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou.
Le Président de la République a, enfin insisté sur la nécessité d’accélérer la réparation et la réhabilitation des forages et réseaux hydrauliques sur l’ensemble du territoire national. Il a, à ce sujet, invité le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement à exécuter le Plan spécial concernant les systèmes d’adduction d’eau dans les zones reculées.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil de la cérémonie de Rentrée Solennelle des cours et Tribunaux qu’il présidera le jeudi 09 janvier 2020 et a clos sa communication par le suivi de la coopération et des Partenariats.
Au titre des communications :
Le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République a fait une communication, en adressant d’abord au nom du Conseil les chaleureuses félicitations au Président de la République, pour l’initiative salutaire qu’il a prise, en lançant le samedi 04 janvier 2020, la journée nationale de nettoiement et de lutte contre l’insalubrité.
Il a ensuite fait le point sur le suivi des instructions présidentielles, relatives à l’amélioration de la compétitivité de l’économie.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait le point sur l’exécution du budget 2019.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural a fait le point sur le déroulement de la campagne de commercialisation de l’arachide et celle de la campagne horticole.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le financement de quelques projets majeurs.
Le Ministre des Transports terrestres et du Désenclavement a fait le point sur la situation sociale des travailleurs de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF).
Le Ministre de l’Environnement et du Développement durable a rendu compte au Conseil de la mission qu’il a effectuée à Banjul du 27 au 28 décembre 2019.
Le Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et Hygiène publique a fait une communication sur la situation qui prévaut sur la décharge de Mbeubeuss et sur le salon SEN-Habitat, dont l’ouverture est prévue à Dakar le jeudi 09 janvier 2019 à Dakar.
Le Ministre du Pétrole et des Energies a fait une communication sur la sécurisation des opérations pétrolières.
Le Ministre de l’Education nationale a rendu compte de la visite effectuée à Dakar par le Directeur Général de l’Organisation islamique pour l’Education, la Science et la Culture (ISESCO).
Le Ministre de la Culture et de la Communication a fait une communication sur l’état d’avancement de l’évaluation de la convention de concession TNT et le basculement de l’Analogie vers le numérique.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret instituant la journée nationale de la Décentralisation le 10 octobre de chaque année.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Khoudia MBAYE, Ancienne Ministre, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS)
Monsieur Mbagnick NDIAYE, Ancien Ministre, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX).
Monsieur Papa Mahawa Diouf, titulaire d’un Master II en conduite de changement et médiation des savoirs, précédemment Secrétaire général de la société LIMAK-AIDB-SUMMA(LAS.SA), est nommé Directeur général de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT), en remplacement de Monsieur Mouhamadou Bamba MBOW, appelé à d’autres fonctions.
Madame Astou BEYE, Inspectrice de l’Education Populaire de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 633 211/D, est nommée Directrice des Loisirs au Ministère des Sports, en remplacement de Madame Ndeye Dieynaba TOURE, admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Serigne Aly CISSE DIENE, Inspecteur de l’Education Populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde 632 057/C, est nommé Directeur du Centre National d’Education Populaire et Sportive (CNEPS) au Ministère des Sports, en remplacement de Madame Astou DIOH, admise à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Léopold Germain SENGHOR, Professeur d’Education Physique et Sportive, matricule de solde 515 342/H, précédemment Directeur des Activités Physique et Sportive, est nommé Directeur de la Haute Compétition au Ministère des Sports, en remplacement de Monsieur Souleymane Boun Daouda DIOP, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Mamadou FALL, Professeur d’Education Physique et Sportive, matricule de solde 607 972/I, est nommé Directeur des Activités Physique et Sportive au Ministère des Sports, en remplacement de Monsieur Léopold Germain SENGHOR, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Soumare Gackou SOW, titulaire d’un MBA, est nommée Directrice des Organisations Féminines et de l’Entreprenariat Féminin au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, en remplacement de Madame Fatou Mbacke, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Kankou THIAM, titulaire d’une Maitrise en Gestion et Comptabilité est nommée Directrice du Fonds national de Crédit pour les Femmes, en remplacement de Madame Aminata SOW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ousmane DIEDHIOU, Professeur d’Enseignement secondaire principal de classe exceptionnelle, matricule de solde 611 652/B, est nommé Coordonnateur du Programme de Formation Ecole-Entreprise, en remplacement de Monsieur Michel FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Modou FALL, Ingénieur Informaticien, est nommé Directeur de l’Emploi au Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, en remplacement de Monsieur Demba DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Bitilakho NDIAYE, Sociologue, titulaire d’une maitrise en Sociologie et d’un International Master Business Administration(IMBA) matricule de solde 618 297/M, est nommée Directrice de la Promotion de l’Economie numérique et du Partenariat (DPENP) au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Seth SALL, appelé à d’autres fonctions ;
Madame Ndeye Coumba SECK, Experte en Système d’Information et de Communication, est nommée Directrice des Postes au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Mour NDIAYE BA, appelé à d’autres fonctions."
AUDIO
"NOUS NE DEMANDONS PAS UNE RÉFORME, MAIS UNE RUPTURE AVEC LE FCFA"
Une cinquantaine d'intellectuels africains viennent de signer une déclaration sur les reformes du franc CFA. Pour Nathalie Yamb, une des signataires, "il faut en finir avec cette monnaie"
Notre invitée est Nathalie Yamb, la conseillère exécutive du parti LIDER (Côte d’Ivoire). Elle a signé avec des intellectuels africains et de figures de la société civile du continent une déclaration sur le franc CFA.
Fin décembre 2019, à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé, en présence de son homologue français, Emmanuel Macron, les grandes lignes de l'accord conclu entre les huit pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la France.
Cette réforme prévoit un changement de nom - l'Eco remplacera le franc CFA - la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, une obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du FCFA. La France va se retirer des instances de gouvernance de l'Union monétaire ouest africaine (UEMOA) où elle était présente. Paris ne nommera plus aucun représentant au Conseil d'administration et au Comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la Commission bancaire de l'UEMOA".
En revanche, bien qu'elle soit critiquée par des économistes africains, la parité fixe avec l'euro du franc CFA, futur Eco, est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA). Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, c’est pour éviter les risques d'inflation (présente dans d'autres pays d'Afrique).
Paris conservera aussi son rôle de garant financier pour les huit pays de l'UEMOA.
À la suite de l'annonce de cette réforme, une cinquantaine d’intellectuels ont publié une déclaration demandant l’ouverture d’un débat "populaire et inclusif" sur la question. L'une des signataires est Nathalie Yamb, la conseillère exécutive du parti Liberté et démocratie pour la République (LIDER) de l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly.