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24 novembre 2024
Développement
par Alioune Dione
LA TÉLÉVISION SÉNÉGALAISE, UN DANGER POUR LES LIBERTÉS
L’information est une arme nocive quand celui qui la donne la déforme à ses souhaits et intentions. Elle ne doit point servir d’instrument de diabolisation ou de production de sensation. L’apport des médias dans une société doit être décisif
Dès l’année 1995, K. Popper mettait en garde la société contre les dangers de la télévision pour la démocratie. Lieu par excellence du débat et de la contradiction pour faire jaillir la lumière sur les faits sociaux, les médias au rang desquels la télévision occupe une place particulière dans l’influence sociale sont devenus des instruments de propagande dénués de toute neutralité axiologique. La télévision sénégalaise au-delà de son impact sur la passivité citoyenne est devenue le lieu par excellence de la médiocrité et de la prostitution visuelle.
Des descendants de Goebbels qui font partout la propagande politique mais dénués d’intelligence et de charisme comme le fut le Volksaufklärung und Propaganda, des charlatans, des comédiens, des morues aux mœurs légères dont l’inculture froisse toute conscience avertie devenus analystes politiques ou économiques, suivis de partout par une classe sociale sans portée épistémique pour analyser le discours des médias. Popper disait qu’il ne peut y avoir de démocratie si on ne soumet pas la télévision a un contrôle, ou pour parler plus précisément, la démocratie ne peut substituer durablement tant que le pouvoir de la télévision ne sera pas complètement mis à jour.
Le pouvoir colossal des médias ne doit pas être affaibli mais encadré car une nation qui se veut forte et transparente ne peut recourir qu’à la force médiatique pour accéder au stade suprême de développement. Mais, le temps social appelle à un assainissement rigoureux des médias sénégalais. En effet, si le gouvernement sénégalais opte pour une rupture structurelle, il est appelé à prendre des mesures fortes pour rendre le milieu journalistique professionnel, de garantir une liberté d’expression aux médias dont les critiques permettent d’éclaircir les zones d’ombres des politiques et finances publiques, de bannir toute forme d’intox des médias politisés pour leurrer la masse.
Un État politique préfère la propagande à la critique mais un État-provident n’a pas besoin de médias propagandistes car ses actes se font ressentir socialement par le peuple, il préfère la critique constructive à l’éloge d’une flatterie destructive puisque quand les analyses politiques ou économiques pointent du doigts les manquements, incohérences ou les ambiguïtés de l’action gouvernementale, elles interpellent en quelque sorte le gouvernement non pas à la remise en cause mais à la vigilance dans ses faits et actes montrant qu’il y a des instances de contrôles sociales qui l’incitent à la transparence.
L’immense influence qu’exerce la télévision sur la conscience collective mérite une fois une épuration du milieu médiatique de toute personne dont la formation intellectuelle et journalistique n’est pas aboutie pour parler des faits sociaux, politiques ou économiques. L’information est une arme nocive quand celui qui la donne la déforme à ses souhaits et intentions. Elle ne doit point servir d’instrument de diabolisation ou de production de sensation. Il y a une nécessité absolue de retourner à une formation rigoureuse des journalistes pour la neutralité, la déontologie, l’éthique, les biais du narcissisme mais surtout l’acquisition des connaissances en sciences humaines et sociales. D’ailleurs, le retrait des accréditations des écoles privées de formation sur le métier de journalisme est une nécessité sine qua non pour la régulation du métier de médias. L’exigence de la visibilité comme le disaient les auteurs de l’ouvrage sous la direction de N. Aubert et C. Haroche a pris le dessus sur la pertinence de l’analyse des faits. La créativité artistique, intellectuelle et culturelle perd sa place dans les médias pour ne divulguer que du sensationnel, de l’insignifiance, des clichés mais surtout des stéréotypes qui peuvent porter atteinte à la cohésion sociale.
L’apport des médias dans une société doit être décisif enfin non seulement de conscientiser mais de donner les moyens et instruments pour diagnostiquer l’état socio-politique de la du pays comme étant un vecteur social d’analyse de l’état de développement. Malheureusement, le recrutement médiatique est devenu un concours de mannequinat et de vulgarité dont le corps et la fourberie sont mis en avant et non le savoir.
L’absence de perspicacité de nos médias reflète en quelque sorte le mal profond de l’état arriéré de notre construction sociale et de la précarité de nos institutions de socialisation (primaire et secondaire). Au fait, l’imaginaire médiatique a créé des types de référence dont le seul mérite est de déformer les faits pour plaire à une classe politique adulée par le peuple. Les médias ont cultivé dans les consciences collectives des adolescents une dévalorisation de l’intelligentsia qui a débouché à une prise de soin du corps et à la manifestation de la vulgarité au détriment de la fortification des facultés de la raison et de l’esprit.
Dans ce sillage, la télévision au Sénégal est considérée comme un lieu de divertissement, de charlatanisme, de militantisme politique…, rare que l’action citoyenne et patriotique y trouve sa place, de fait, elle est un instrument passif qui n’appelle pas toujours à la prise de responsabilité chez les jeunes, à la valorisation du mérite et à la stimulation des consciences dans la réflexion pour relever les défis auxquels le peuple est appelé à faire face. Responsabiliser citoyennement la société passe d’abord par faire de la presse une vitrine de démocratie et non un instrument de propagande car comme disaient N. Aubert et C. Haroche : « l’injonction à la visibilité semble concomitante de l’avènement d’une société de l’image, dont l’écran est le symbole majeur. Cette société ‘‘ qui met le monde sur écrans, prend l’écran pour le monde et se prend elle-même pour ce qu’elle a mis sur l’écran ’’ est une société de l’exhibition ou tout savoir est devenu tout voir », nous sommes passé du cogito ergo sum de Descartes au narcissisme de l’exhibition que l’on peut traduire par l’expression latine videor ergo existo.
Alioune Dione : Socio-anthropologue est auteur de : Afrique et contemporanéité.
LA LISTE PROVISOIRE DES 41 LISTES RETENUES PAR LA DGE
Des partis historiques aux nouvelles formations, en passant par des coalitions inédites, cette liste offre un panorama complet des forces en présence. Les candidats écartés disposant d'un ultime recours devant le Conseil constitutionnel
La Direction générale des élections (DGE) a publié lundi la liste des candidatures retenues pour les législatives anticipées du 17 novembre. Selon des informations, sur 49 dossiers déposés, 41 ont été retenus par ladite direction. Il faut toutefois signaler que « les recalés ont 24 heures pour faire leur recours au niveau du Conseil constitutionnel avant la publication de la liste définitive ».
Déclarations de candidatures reçues en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
1. AND LIGUEY SUNU REW
2. SENEGAAL KESE
3. RV NAATANGUE
4. UNION DES GROUPES PATRIOTIQUES
5. COALITION POLE ALTERNATIF KIRAAY AK
NATANGUE 3ème VOIE
6. COALITION XAAL YOON
7. UNION CITOYENNE BUNT- BI
8. JUBANTI SENEGAL
9. AND CI KOOLUTE NGUIR SENEGAL (AKS)
10. ALSAR
11. COALITION NAFOORE SENEGAL
12. UNION NATIONALE POUR L'INTEGRATION, LE TRAVAIL ET L'EQUITE (U.N.I.T.E)
13. SAMM SA GAFAKA-SAMM SA ELLEG ACSIF
14. COALITION WAREEF
15. COALITION ACTIONS
16. UNION NAATALL KAAW-GUI (U.N.K)
17. COALITION DUNDU LENEEN
18. LA MARCHE DES TERRITOIRES ANDU-NAWLE
19. LES NATIONALISTES JEL LINU MOOM
20. COALITION MANKOO LIGGEEYAL SENEGAAL
(MLS)
21. COALITION DEKKAL TERANGA
22. AND DOOLEL LIGUEY KAT YI
23. PARTI ENSEMBLE POUR LE SENEGAL (PEPS)
24. COALITION AND BEESAL SENEGAL-ABS
25. PARTI GARAP-ADS
26. COALITION GOX YU BEES
27. COALITION REPUBLICAINE SAMM SUNU REW
JOTALI KADDU ASKANWI
28. COALITION DEFAR SA GOKH
29. COALITION FEDERATION DU RENOUVEAU
30. PARTI ALLIANCE JEF JEL
30. PARTI ALLIANCE JEF JEL
31. PASTEF
32. ENTITE ALLIANCE NATIONALE POUR LA PATRIE
33. COALITION FARLU
34. AND-SUXALI-PRODUCTION-TRANSPORT-AK-
COMMERCE-LAAP-FAL-JIKKO
35. SECTEUR PRIVE
36. COALITION DIAM AK NJARIN
37. COALITION SAMM SA KAADU
38. PARTI BES DU NIAKK
39. TAKKU WALLU SENEGAL (TWS)
40. GRAND RASSEMBLEMENT DES ARTISANS DU
SENEGAL
41. COALITION SOPI SENEGAL
Par Hamidou ANNE
ET LES INTELLECTUELS PÉTITIONNAIRES SE TURENT…
Les récentes arrestations de journalistes et de patrons de presse, suivies de leur libération sans aucune charge, démontrent l’agitation stérile qui gagne les populistes, quand à leur incompétence technique s’ajoute leur faible hauteur morale
On apprend donc que ne pas accorder le moindre crédit aux chiffres donnés par le gouvernement au sujet de la situation économique peut valoir la convocation à la police. Curieux, car les documents de l’Etat du Sénégal et ceux de nos partenaires vont à l’encontre d’une certaine propagande véhiculée avec le même vocabulaire ordurier. Passant aux choses sérieuses, j’ai lu d’un homme d’Etat étranger, la semaine dernière, ceci : «La tentation illibérale, qui consisterait à faire divorcer la démocratie des principes constitutionnels et conventionnels qui la fondent, se solderait par une démonstration de faiblesse des détenteurs de l’autorité et aboutirait, in fine, à un abaissement…»
Le mot abaissement, qui a fait le titre de ma chronique la semaine dernière, renvoie à ceux-là inaptes aux fonctions qu’ils exercent, qui inspirent la médiocrité. En plus, je remarque qu’ils font preuve d’un manque flagrant de sérénité. Leur agitation, malgré leur arrivée au pouvoir, est symptomatique des hommes étrangers aux affaires qu’ils conduisent. Leur peur est compréhensible aussi parce que partout, les apprentis despotes craignent la détermination de ceux-là qui décident de leur opposer une résistance dont le socle est la liberté en toutes circonstances. Les récentes arrestations de journalistes et de patrons de presse, suivies de leur libération sans aucune charge, démontrent l’agitation stérile qui gagne les populistes, quand à leur incompétence technique s’ajoute leur faible hauteur morale. Qu’ils se le tiennent pour dit : avant-hier nous étions une dizaine à démasquer leur imposture et leur dangerosité ; hier nous étions une centaine ; aujourd’hui nous sommes des milliers ; demain nous serons des millions. La seule exigence du Peuple de l’arc républicain est de leur faire face.
Sur les actes empreints de légèreté et d’abus divers, je suis en revanche préoccupé par la disparition des intellectuels pétitionnaires qui ont animé le débat public entre 2021 et 2024. Devenus subitement aphones, ces ligues spontanées de grands penseurs de la démocratie, de l’Etat de Droit et des libertés ont préféré regarder ailleurs quand journalistes et hommes politiques sont convoqués et condamnés pour certains, pour des délits d’opinion. Même les deux laquais du parti Pastef, Alioune Tine et Seydi Gassama, et les activistes du mouvement «Y’en a marre» ont émis du bout des lèvres quelques timides réserves. C’est dire…
Je connais personnellement certains des signataires des nombreux textes, pour l’essentiel parus chez Seneplus de mon ami René Lake, site dont je suis un compagnon attentif et fidèle. Je peux même dire que parmi eux figurent des amis dont je ne doute pas de la sincérité dans l’engagement. Pour beaucoup, ils ont été victimes du puissant appareil de manipulation du parti Pastef, de leur manque de discernement et de leur incapacité à analyser les choses avec davantage de rigueur. Même les plus réputés universitaires peuvent être abusés par des semi-analphabètes en cravate, familiers des propos oiseux et des menaces et injures publiques.
J’appelle publiquement dans ces colonnes ces amis à leur responsabilité et à un exercice de cohérence et de constance dans la démarche. Je me fais ici le relais de nombreuses interrogations sur leur silence face aux dérives d’un pouvoir dont ils ont été hier les alliés objectifs au nom de la démocratie. Une autre partie des pétitionnaires, elle, était engagée en politique mais n’avait ni le courage ni l’honnêteté d’enlever le masque. Il s’agit d’une flopée de porteurs de serviettes, cachés derrière tribunes et pétitions intempestives, mais dont les seuls moteurs étaient un mélange de haine et d’opportunisme. Derrière toutes leurs gesticulations, ils ne cherchent au fond que la gloire, aussi éphémère soit-elle, les privilèges et la reconnaissance. Ce besoin de reconnaissance est une maladie des intellectuels sénégalais et leur fait perdre parfois le sens réel de leur fonction sociale de producteurs de pensées et de rempart face aux dérives d’où qu’elles surgissent.
C’est avec gravité que beaucoup parmi nous ont constaté la dérive de nombre d’intellectuels sénégalais fascinés par le fascisme, qui a exercé sur eux une étrange attraction. Cette adhésion sans cette réserve, voire cette prudence précautionneuse à un discours et des méthodes violentes, les a empêchés de considérer les phénomènes politiques avec rigueur et lucidité. Aussi, l’exigence de vérité a manqué à beaucoup d’entre nos pétitionnaires, car ils se sont mis dans une logique binaire jusqu’à promouvoir le chaos.
Ceux qui s’organisaient dans des cercles discrets mettaient en place des stratégies de lutte, recrutaient des collègues et allaient chercher des signataires étrangers pour mieux discréditer le régime précédent au nom de la démocratie et de l’Etat de Droit, voyaient leur crédibilité et leur prestige s’effondrer sur le lit de leurs accommodements avec le mensonge, la duplicité, la manipulation et la rhétorique de la violence et du chaos. Leurs petites frustrations ont nourri une contribution à l’avancée de la horde fasciste sans aucun égard pour la vérité des faits et la rigueur scientifique. Ils se disent démocrates, républicains, féministes, pacifistes, mais ont salué toutes les menaces sur la paix et le vivre-ensemble, et toutes les abominations dans les actes et les discours. Ont-ils signé une pétition quand l’autre a traité Mme Adji Sarr de «guenon victime d’Avc» ; quand il a appelé à traîner le président de la République dans la rue comme Samuel Doe ; quand il a dit aux jeunes «si vous mourez, votre mère enfantera à nouveau» ; quand il a traité l’armée de «mercenaires à la solde de la France» ?
Aujourd’hui qu’ils sont au pouvoir, je n’ai pas encore lu leurs pétitions sur les arrestations et emprisonnements pour des délits d’opinion, les interdictions illégales de sortie du territoire, les perquisitions sans mandat visible et les reniements sur les appels à candidatures, la composition du Conseil supérieur de la Magistrature et les menaces sur la laïcité de la République.
Non, ils n’ont rien dit, car certains sont lâches au point d’être terrorisés par des insultes sur internet, d’autres ne dansent que sur la musique de l’opportunisme politicien. Attendent-ils tels de vieux nègres leurs médailles de récompense pour services rendus. Récompense disais-je, celui qui se rêvait historien de la révolution a fini tête de gondole d’un comité Théodule sis à Thiaroye. Que le destin est facétieux !
Post-Scriptum : Traverses passe désormais au lundi. J’ai été honoré de me voir proposé de prendre la suite des «Lundis de Madiambal», après deux décennies d’exercice du fondateur d’Avenir Communication. Ce texte lui est dédié, en témoignage de ma solidarité devant les sordides tentatives de déstabilisation qui le visent. Elles seront vaines comme celles précédentes. Mais on le sait, la bêtise insiste toujours.
LE GRAND TRI DES CANDIDATURES
Sur 51 listes déposées, seules 41 ont survécu au crible rigoureux du code électoral, laissant 10 formations sur le carreau pour diverses infractions. Le paysage politique qui se dessine promet une bataille électorale acharnée
(SenePlus) - Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique a dévoilé ce 7 octobre 2024 la liste officielle des candidatures pour les élections législatives anticipées du 17 novembre. L'arrêté signé par le ministre Jean Baptiste Tine offre un aperçu détaillé du paysage électoral à venir.
Sur 51 listes déposées, 41 ont été déclarées recevables. Parmi les partis et coalitions retenus, on note la présence de formations majeures telles que Pastef, mais aussi de nouvelles entités comme "And Liguey Sunu Rew" et "Jubanti Senegal". La liste complète comprend des coalitions comme "Takku Wallu Senegal", "Samm Sa Kaadu", et des partis comme "Bes Du Niakk".
Cependant, l'arrêté met en lumière le rejet de 10 listes pour diverses infractions au code électoral. Les motifs de rejet sont variés et spécifiques :
La coalition "Alliance Samm Sunu Senegal" a été écartée pour une liste incomplète au scrutin proportionnel.
L'entité "Front Ethique Republicain Avec Mamadou Sidibe" a été rejetée pour une liste proportionnelle incomplète, ne présentant que 15 titulaires sans suppléants.
Le parti "En Avant Ca Kanaam" n'a pas fourni la quittance du cautionnement requis.
"En Marche Pour La Renaissance Du Senegal" n'a pas déposé de liste de suppléants.
L'entité "Parti Pour La Renovation Et L'Emergence Du Senegal" a déposé sa candidature hors délai.
La coalition "RV Naatangue" n'a pas respecté la parité sur la liste des suppléants.
Des rejets partiels ont également été prononcés. La coalition "Takku Wallu Senegal" a vu ses candidatures invalidées dans les départements de Bakel entre autres pour non-respect du nombre de candidats requis. De même, la coalition "Defar Sa Gokh" a été rejetée dans le département de Pikine pour absence de liste de suppléants.
Les 41 listes retenues vont maintenant entrer dans une phase intense de mobilisation et de communication pour convaincre les électeurs sénégalais.
Ces élections, convoquées suite à la dissolution de l'Assemblée nationale le 12 septembre, représentent un moment crucial pour la démocratie sénégalaise. Elles interviennent dans un contexte de renouvellement politique, après l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence en avril 2024.
L'enjeu est de taille : la composition de la nouvelle Assemblée nationale déterminera la capacité du gouvernement à mettre en œuvre son programme. Dans un paysage politique fragmenté, comme en témoigne la diversité des listes retenues, la formation d'une majorité stable pourrait s'avérer un défi majeur.
Alors que le Sénégal s'engage dans cette nouvelle phase électorale, tous les regards sont tournés vers le 17 novembre, date qui pourrait redessiner les contours politiques du pays pour les années à venir.
LE DESTIN POLITIQUE DE MACKY SALL
L'ex-président, confronté aux accusations de "carnage financier" de son successeur, semble déterminé à reprendre les rênes de l'opposition. Ce retour, seulement huit mois après avoir quitté le pouvoir, soulève des questions sur ses véritables motivations
Macky Sall est face à son destin d’ancien président de la République dont la gestion a été décriée par l’actuel Premier ministre et président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Qui parle de «carnage financier». Il va diriger la liste de sa coalition. Pourquoi l’ancien Président souhaite-t-il revenir dans l’arène politique, 8 mois seulement après son départ ? Tentative de réponse.
C’est ce que certains observateurs attendaient, et Macky Sall l’a officialisé ! L’ancien président de la République revient dans l’arène politique. Macky Sall l’a confirmé dans une lettre actant sa démission du Pacte de Paris pour les peuples et la planète où il était l’Envoye spécial depuis l’élection de Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Si pour l’heure, Macky Sall souhaite éviter un «conflit d’intérêts» en rendant le tablier, des questions persistent quant au timing. En effet, presque 8 mois après avoir quitté le pouvoir, Macky Sall revient dans l’arène politique. Est-ce que ce retour n’a pas pour but de vider le contentieux l’opposant à son ancien Premier ministre et candidat à la dernière présidentielle, Amadou Ba. Qui avait été choisi pour être candidat de Benno bokk yaakaar (Bby) sans bénéficier du soutien qu’il devait recevoir de Macky Sall. L’ancien Président avait-il sciemment saboté la campagne de Amadou Ba pour revenir ensuite ?
En effet, si Amadou Ba avait été vainqueur de la présidentielle, Macky Sall serait beaucoup plus proche d’une retraite que d’un retour. En attendant d’y voir clair, Macky Sall n’est pas le premier Président ayant quitté le pouvoir à revenir pour «compétir» à la députation. Abdoulaye Wade qu’il avait remplacé à la tête du pays, l’avait fait. Le pape du Sopi avait réussi à décrocher une vingtaine de sièges. Pour Macky Sall, l’ambition est tout autre. En effet, avant la dissolution de l’Assemblée nationale, sa coalition avait réussi à avoir 82 députés pour la XIVème législature. Le ralliement de Pape Diop lui avait assuré le Perchoir. Macky Sall, en rêvant, va-t-il se contenter d’une vingtaine de députés ? La réponse est non, sans risque de se tromper.
Avec le «carnage financier» que Ousmane Sonko a annoncé et probablement des poursuites judiciaires qui vont en découler, l’ancien président de la République cherche-t-il une protection en concourant à la députation ? En effet, étant un ancien chef d’Etat, il ne peut être jugé que par la Haute cour de justice que la future Assemblée nationale doit installer.
En contrôlant la Chambre parlementaire, l’ancien président de la République aura son destin en main. Le contrôle de l’Assemblée nationale n’aura pas que des relents judiciaires. En effet, il peut être un tremplin pour Macky Sall pour la présidentielle de 2029. Faire désavouer le duo Sonko-Diomaye, 8 mois seulement après leur arrivée au pouvoir, serait une sacrée prouesse que la bête politique Macky Sall ne manquera pas de capitaliser. Mais 2029 est encore loin.
Macky Sall devra régler son différend avec Amadou Ba. Avec près de 35% des voix lors de la dernière Présidentielle, Amadou Ba a montré ses capacités et ce, malgré le sabotage dont il a été victime. Il a récupéré le Ps et l’Afp, en plus d’une trentaine de partis et mouvements politiques de Bby. Quel sera, alors, le poids électoral de Macky Sall ? Cette question va être plus que scrutée, car le duel que l’ancien président de la République n’a jamais voulu aura probablement lieu. Si Ousmane Sonko devient la tête de liste de Pastef, il va faire face à Macky Sall. Mais cette fois-ci, les rôles vont être inversés. Sonko aura avec lui toute la puissance du pouvoir et Macky devra probablement compter sur une intercoalition pour espérer avoir une chance.
QUAND L'INFLATION FAIT ÉCOLE
Dans ce contexte économique particulièrement tendu, les témoignages recueillis dans les marchés de Dakar révèlent une réalité préoccupante : de nombreux parents sont contraints de choisir entre nourrir leur famille et scolariser leurs enfants
(SenePlus) - Le Sénégal s'apprête à vivre une rentrée scolaire sous le signe de l'inflation, mettant à rude épreuve le budget des familles. Selon un reportage de RFI, plus de 4 millions d'élèves reprendront le chemin de l'école ce 7 octobre 2024, dans un contexte économique particulièrement tendu.
Au marché Ouakam de Dakar, la capitale, le mot "cher" résonne comme un refrain lancinant. Ibrahima Seck, commerçant local, témoigne de cette réalité en faisant face à des clients de plus en plus préoccupés par les prix. Une élève de première année, venue en repérage, exprime clairement cette inquiétude : "Je suis venue voir les prix pour qu'il les diminue aussi, parce que les prix sont chers".
Cette situation affecte particulièrement les familles monoparentales. Une mère, élevant seule ses quatre enfants et gagnant sa vie en faisant des lessives dans le quartier, illustre parfaitement ce défi : "Maintenant, c'est plus difficile qu'avant, parce qu'ils grandissent et donc les fournitures sont plus chères qu'à l'école primaire. Et puis les enfants veulent s'habiller comme les autres, acheter des sacs, des cahiers, des habits et des sandales. Et chaque année, c'est plus cher".
L'inflation touche tous les aspects de la vie quotidienne, rendant l'arbitrage entre les dépenses alimentaires et scolaires particulièrement complexe. Madame Seck, une autre parent, souligne cette difficulté : "Je peux dire que c'est cher. On a augmenté tout. Moi-même, j'ai constaté ça : le kilo d'oignons, ça coûte 1 000-1 500 francs CFA, celui de tomates, ça coute 1 000-1 200 francs CFA. C'est un peu cher quand même. Si tu as beaucoup d'enfants, tu ne peux pas acheter tout en même temps".
Cette augmentation généralisée des prix, particulièrement marquée pour les denrées alimentaires importées depuis juillet, place de nombreuses familles face à des choix difficiles. La situation est telle que de nombreux parents se voient contraints de retarder l'inscription de leurs enfants, attendant le jour même de la rentrée pour rassembler les fonds nécessaires.
Cette situation soulève des questions importantes sur l'accessibilité de l'éducation et l'efficacité des politiques de soutien aux familles en période d'inflation.
Il reste à voir quelles mesures le gouvernement et les acteurs de l'éducation mettront en place pour alléger le fardeau financier des familles et garantir l'accès à l'éducation pour tous les enfants du pays.
par Birane Diop
LE DERNIER DES ARTS DE FARY NDAO
Grâce aux pouvoirs de la littérature, notamment du roman, l'auteur soulève une réflexion sur la politique et ses implications, posant des questions philosophiques et existentielles : pourquoi la politique est-elle comparée à un art ?
J’ai lu Le dernier des arts, le premier roman de l’écrivain Fary Ndao. L’auteur du livre est ingénieur et économiste de l’énergie, travaillant au service de l’État sénégalais. Mais il est bien plus que cela : Fary Ndao est un hussard noir de la République, l’un de ces hommes valeureux dont parlait Charles Péguy, l’auteur de l’essai politique Notre jeunesse, car c’est un haut fonctionnaire qui a la mystique républicaine chevillée au corps, à l’ère du populisme omniprésent. De plus, c’est un intellectuel organique engagé pour la cité. Il a offert à son pays, et au-delà, au reste du monde, trois livres majeurs : Politisez-vous !, L’or noir du Sénégal et Le Dernier des arts, son œuvre la plus récente.
Que dire de ce livre édité par la maison d’édition Présence Africaine ? Le dernier des arts est un magnifique ouvrage, d’une grande érudition à tous égards, le tout enveloppé d’un humour percutant. Grâce aux pouvoirs de la littérature, notamment du roman, il soulève une réflexion sur la politique et ses implications, posant des questions philosophiques et existentielles : pourquoi la politique est-elle comparée à un art ? Cet art fait référence aux stratégies de communication déployées lors des campagnes électorales, où les partis présentent leur candidat et partagent sa vision économique, culturelle, sociale, écologique et sanitaire avec les électeurs, qui ont le dernier mot et sur qui repose finalement l’exercice du pouvoir. Ce don de soi, dont le
but ultime est de changer radicalement la vie des gens, requiert-il de la diplomatie, de l’humour — la « meilleure arme » de tout homme politique ? Peut-on réellement faire de la politique et conquérir le pouvoir sans être cynique, démagogue ou populiste ?
Toutes ces questions trouvent leurs réponses à travers les personnages qui peuplent ce roman. Sibi, figure principale et candidat à la présidentielle, fait comprendre à Coulibaly que la politique, c’est d’abord le peuple, c’est-à-dire une entité sociale sur laquelle s’exerce le pouvoir par le biais de ses représentants. Par conséquent, il faut être « proche d’eux », ne pas les prendre de haut, pour espérer gagner l’élection au soir du second tour. Sans leurs voix, ils ne seront jamais aux affaires sérieuses pour conduire les politiques publiques. Leur communication doit avoir deux objectifs principaux : convaincre et plaire, ce dernier étant souvent le plus décisif. C’est cela qui créera la différence entre leur approche et celle de leurs adversaires – le camp de la présidente Aminata Sophie Cissé. Qu’ils soient des populistes tout simplement, pour être dans l’air du temps.
De plus, un politicien aguerri est un diplomate drapé d’un humour exquis, quelqu’un qui a les talents d’un artiste, c’est-à-dire un génie qui inonde de bonheur et d’excitation le corps social par ses discours anti-élite, son rapprochement avec celles et ceux que les privilégiés appellent avec dédain, dans leurs discussions privées ou lors de dîners mondains : les petites gens, les invisibles, les sans-rien. C’est cela aussi la politique, Le dernier des arts.
Dans ce roman intimiste, à certains points, Sibi et Zeynab, après avoir partagé de bons moments de plaisir charnel, interrogent ce métier exigeant, éreintant et parfois ingrat à travers une dispute de haute intensité. L’activité politique doit-elle s’immiscer au cœur de la famille ? Comment faire pour qu’elle ne perturbe pas l’équilibre familial ?
Face à ces questions existentielles, tout homme politique est tiraillé, voire bouleversé, c’est le cas de Sibi. Sa femme Zeynab — la plume — est désormais la seule qui s’occupe de leurs deux enfants, notamment la petite Sarah Victorine Fall, qui voit son père comme un héros, un homme parfait. Mais ce père n’est jamais à la maison pendant les moments importants. Il a dédié sa vie à d’autres enfants qu’il ne connaît pas, pour apporter un peu de douceur à leur quotidien, pour que demain ils deviennent des transfuges de classe. Autrement dit, pour qu’ils n’aient pas des destins broyés par la misère, la souffrance et la douleur. Il veut faire vivre la promesse républicaine, celle de l’égalité des chances dans le cœur de chaque enfant. La politique, ce n’est pas une question esthétique, ce sont des enjeux de vie et de mort pour beaucoup de gens. Peut-être est-ce là le prix de l’engagement politique. Hélas.
Le dernier des arts est un chef-d’œuvre, un roman absolument passionnant par sa sensibilité, sa justesse et sa langue. La belle ode à la kora, cette musique qui envahit tout notre être pour réparer les blessures invisibles, nous perturbe ou nous fait oublier, le temps d’un instant, l’hystérie de nos sociétés, nous faisant voyager dans le royaume de l’enfance — l’époque de l’insouciance.
En lisant Le dernier des arts, on découvre un écrivain fertile, drôle, d’une grande culture. On trouve des références à Nicolas Mathieu, Boubacar Boris Diop, Albert Einstein, Cheikh Anta Diop, Spinoza, Aristote, Krishnamurti, Jack London, Balzac, Rûmî, Luis Sepúlveda Calfucura. Fary Ndao nous a offert un beau roman d’une grande érudition. C’est un livre sur la politique dans toute sa splendeur. Ici, même l’amour est hautement politique.
Bienvenue en littérature, Fary Ndao. Le dernier des arts, disponible dans toutes les bonnes librairies.
Post-scriptum : Ce passage du livre ci-après m’a fait penser à la meute inculte, médiocre et violente qui avait attaqué Mohamed Mbougar Sarr, brillant romancier sénégalais, quand il a reçu le Goncourt : « Notre pays avait changé. On y détestait désormais la culture, les idées nouvelles, la liberté artistique et la nuance, signe universel d’intelligence, sauf, évidemment, aux yeux des cons. Les conservateurs associés aux faux progressistes avaient plastifié notre imaginaire, préparant le terrain à des individus bien plus radicaux qu’eux : les djihadistes. »
L'HISTOIRE AU SERVICE DU POUVOIR
De l'Ukraine à Gaza, le passé est constamment réinterprété pour justifier les actions du présent. Les commémorations, les résolutions parlementaires et même les manuels scolaires deviennent des vecteurs de révision historique
(SenePlus) - Dans un monde où l'information circule à la vitesse de l'éclair, l'histoire est devenue un terrain de lutte idéologique âprement disputé. C'est le constat alarmant que dresse Le Monde diplomatique dans son édition d'octobre 2024, mettant en lumière les enjeux complexes de l'instrumentalisation du passé dans les conflits contemporains.
De l'Ukraine à Gaza, en passant par les commémorations du débarquement de Normandie, l'histoire est constamment réécrite et utilisée comme une arme pour justifier des actions présentes ou délégitimer des adversaires. Comme le souligne l'article, "Que des commémorations offrent un miroir déformé du passé, seul un naïf pourrait s'en étonner. Celles-ci servent avant tout à mettre en scène un récit qui correspond aux intérêts de ceux qui les organisent."
L'exemple du 80e anniversaire du débarquement de Normandie est particulièrement révélateur. Le journal rapporte que "Pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, aucun représentant russe n'est convié, pas même un conseiller d'ambassade." Cette exclusion délibérée de la Russie, justifiée par l'Élysée en raison de "la guerre d'agression qu'elle mène contre l'Ukraine", illustre parfaitement comment les événements historiques sont réinterprétés à la lumière des conflits actuels.
Le Monde diplomatique met en garde contre une tendance inquiétante à la réécriture de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. L'article souligne que "La Russie a, depuis longtemps, pris l'habitude de voir son rôle minimisé au profit de la contribution américaine. Elle est désormais jugée coresponsable du désastre, sur un pied d'égalité avec l'Allemagne." Cette révision historique s'est propagée de l'Europe de l'Est à l'Ouest, culminant avec une résolution du Parlement européen en 2019 qui établit que la guerre fut "la conséquence immédiate du tristement célèbre pacte germano-soviétique de non-agression ".
Face à cette offensive idéologique, le président russe Vladimir Poutine n'est pas en reste. Le journal rapporte que : "Le révisionnisme historique, dont on observe les manifestations en Occident, surtout concernant la seconde guerre mondiale et ses conséquences, est dangereux parce qu'il déforme de manière grossière la compréhension des principes de développement pacifique définis lors des conférences de Yalta et de San Francisco en 1945." Cependant, l'article souligne que Poutine lui-même n'hésite pas à déformer le passé pour servir ses intérêts, notamment en contestant l'existence historique de l'Ukraine.
Le journal évoque comment cette manipulation de l'histoire s'étend au-delà des conflits en Europe de l'Est. Dans le contexte du conflit israélo-palestinien, par exemple, l'article note que « L'attaque du 7 octobre devient ainsi dépourvue de raison, si ce n'est ethnique ou religieuse. Une tuerie de Juifs, un « pogrom », et même «le plus grand pogrom depuis la Shoah», comme aura tôt fait de le dire journalistes et dirigeants politiques, recevra ainsi l'événement dans la longue histoire de la persécution des Juifs.
Face à cette manipulation généralisée de l'histoire, Le Monde diplomatique propose une approche critique et réflexive. La dernière partie de l'article, intitulée "Une méthode pour briser la gangue des idées reçues", est particulièrement éclairante. Le journal cite l'historien américain Michael Parenti : "Les contestataires doivent constamment se défendre et étayer minutieusement toutes leurs manifestations." Cette nécessité découle du fait que les idées reçues, "jamais examinées mais communément admises", forment une barrière à la compréhension critique de l'histoire.
Pour contrer cette tendance, Le Monde diplomatique a publié en septembre un "Manuel d'autodéfense intellectuelle". Cet ouvrage vise à "fournir une méthode et des outils permettant à chacun de briser la gangue des idées reçues et de s'orienter dans le maquis des récits". L'objectif est de donner aux citoyens les moyens de déconstruire les narratifs dominants et de développer une compréhension plus nuancée et contextualisée de l'histoire.
En conclusion, l'article du Monde diplomatique lance un appel à la vigilance intellectuelle. Dans un monde où l'histoire est constamment manipulée pour servir des intérêts politiques, il est plus que jamais nécessaire de développer un esprit critique et une capacité à remettre en question les récits dominants. Le manuel d'autodéfense intellectuelle proposé par le journal se veut un outil concret pour relever ce défi, permettant à chacun de naviguer dans le dédale des récits historiques et de résister à la manipulation de la mémoire collective.
L'APR RIPOSTE AUX ACCUSATIONS DE SONKO
Le Premier ministre est accusé d'avoir porté des "accusations injustes" contre d'anciens ministres des Finances. Le parti d'opposition dénonce une démarche précipitée, ignorant les procédures légales et le rôle de la Cour des comptes
Dans une déclaration publiée ce dimanche 6 octobre 2024, l'Alliance Pour la République (APR) dénonce des « propositions irresponsables » sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2023. Le parti de l'ancien président Macky Sall fustige un « mode opératoire peu élégant » et défend la transparence de sa gestion.
"Le 26 septembre 2024, le Premier ministre, accompagné des ministres en charge de l'Économie, de la Justice, de l'Enseignement supérieur et du ministre Secrétaire général du gouvernement, a organisé une conférence de presse pour présenter les résultats d'un rapport sur la situation des finances publiques.
Il est profondément regrettable de constater que des propos irresponsables tenus lors de cette conférence ont laissé entendre que le gouvernement sortant aurait manipulé des chiffres et/ou falsifié des données dans le cadre de sa gestion couvrant la période 2019-2023.
Ces insinuations, qui évoquent des détournements massifs de ressources publiques, au-delà de leur caractère manifestement dénué de tout fondement, sont nuisibles à la crédibilité de nos institutions qu'un dirigeant sérieux se devait de préserver.
L'Alliance Pour la République déplore le mode opératoire du Premier ministre et de son gouvernement, qui, de manière peu élégante et péremptoire, incriminent, de façon arbitraire des anciens ministres en charge des Finances publiques sur la base d'un simple rapport provisoire qu'ils n'ont ni vu encore moins discuté, n'étant pas en mesure d'en apprécier la valeur dudit rapport ou de répondre.
L'Alliance Pour la République, tient fermement à contester ces grossières affirmations qui démontrent l'incompétence de leurs auteurs et leur ignorance des règles qui gouvernent les finances publiques.
Le Premier ministre n'a eu aucun scrupule à se prononcer publiquement, sur les résultats d'un rapport provisoire d'audit sur les finances publiques: - une matière d'une complexité notoire - avant même que la Cour des comptes ne donne son avis sur ledit rapport.
Il est donc inacceptable que des jugements soient portés sans attendre la certification de la Cour des Comptes, qui dispose d'un délai de trois mois pour valider les conclusions d'un tel document.
Il est important de rappeler que la Cour des comptes est l'unique juridiction compétente pour évaluer la régularité des comptes et le bon usage des fonds publics.
A cet effet, elle a validé la gestion des années 2019 à 2021 pour laquelle les lois de règlement ont été déjà votées par l'Assemblée nationale sans oublier que le projet de loi de règlement 2022 est validé, envoyé à l'Assemblée en attente d'être examiné
Or, la Cour des Comptes ne se prononcera sur le rapport provisoire susvisé qu'après l'avoir soumis aux acteurs concernés notamment les anciens ministres des Finances pour la période considérée afin de recueillir leurs observations, dans le respect du principe du contradictoire, avant de rendre ses conclusions.
Tout en saluant l'esprit de retenue des anciens ministres des finances, objet des accusations injustes de la part du Premier ministre Ousmane Sonko, nous condamnons son empressement à tirer des conclusions de ce rapport qui n'est que provisoire alors que son processus de validation n'est pas encore achevé.
La Premier ministre semble ignorer qu'en matière de gouvernance la prudence, la retenue et surtout la discrétion doivent prévaloir dans l'exécution des missions régaliennes de l'Etat, vertus essentielles pour conduire notre pays, en quête d'émergence, vers un développement harmonieux et durable.
Nous constatons également un manque de respect flagrant envers l'administration de l'économie et des finances publiques. Il est inacceptable en effet que des accusations soient portées sans preuves tangibles, mettant ainsi en péril la confiance du public envers nos institutions.
En croyant s'attaquer à des ministres qui ont accompli leur exaltante mission dans le respect de l'intégrité de notre système financier et budgétaire qui repose essentiellement sur la transparence et le respect des normes en vigueur, Monsieur Ousmane Sonko a avili l'image du Sénégal et déshonoré la République.
Il est seul et unique responsable de la dégradation de la notation du Sénégal et des conséquences dramatiques qui s'en suivront.
L'APR rappelle et réaffirme son engagement envers une gestion rigoureuse et transparente des ressources publiques.
C'est ainsi que, sous la conduite du président Macky Sall, des mécanismes rigoureux de contrôle et de reddition des comptes ont été mis en place afin de garantir que chaque franc dépensé soit justifié et profite au peuple sénégalais souverain.
Ces efforts ont été soutenus par des audits réguliers et des évaluations indépendantes dont l'objectif était d'assurer l'utilisation optimale des fonds publics.
Le bilan palpable légué au peuple sénégalais en est le meilleur indicateur.
Ce bilan a fait l'objet d'un livre dont les actions, faits et chiffres y indiqués sont irréfutables.
L'APR appelle Monsieur Ousmane Sonko à faire preuve de responsabilité et de retenue dans ses déclarations insensées et maladroites qui engagent la crédibilité, l'image et la réputation du Sénégal construites avec vigueur, méthode et constance par de grands hommes d'Etat avant lui.
Les enjeux économiques et sociaux auxquels notre pays fait face, exigent une sérieuse prise de conscience à la hauteur de la gravité de la mission et des défis complexes à relever.
Au moment où les coupures d'électricité refont surface, l'économie en repli, la croissance en recul, le chômage en constante progression, la migration clandestine en résurgence, le logement inaccessible, les prix des denrées de première nécessité flambants, la cohésion sociale menacée, les libertés fondamentales dont la liberté de se déplacer bafouées, le Sénégal a plus que jamais besoin d'un débat public sain, des messages des dirigeants basés sur la vérité et des analyses rigoureuses avec un seul dessein de prendre en charge correctement les attentes légitimes du peuple.
Les discours de délation infondée, de calomnie méchante et des accusations malveillantes ne feront jamais progresser notre pays"
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LE MIRAGE SAOUDIEN DU FOOTBALL S'ESTOMPE
La Saudi Pro League, censée rivaliser avec l'élite européenne, révèle ses failles. Les salaires mirobolants tardent à être versés, les transferts s'essoufflent, et le public reste timide
Un an après l'arrivée fracassante des stars mondiales, le football saoudien se heurte à une réalité moins reluisante. Les pétrodollars, qui semblaient couler à flots, se tarissent dans les caisses de nombreux clubs. Ronaldo, Benzema et Neymar brillent toujours, mais dans un championnat qui chancelle.
La Saudi Pro League, censée rivaliser avec l'élite européenne, révèle ses failles. Les salaires mirobolants tardent à être versés, les transferts s'essoufflent, et le public reste timide. L'équipe nationale, loin de profiter de cet afflux de talents, peine à convaincre sur la scène internationale.
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