SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 avril 2025
Développement
THE ECONOMIST VOIT UN AVENIR DURABLE POUR LES PUTSCHISTES AFRICAINS
Le magazine britannique est formel : pour les aspirants putschistes africains, le message est clair. Non seulement il est possible de s'emparer du pouvoir par la force, mais on peut désormais le conserver sans craindre de véritables représailles
(SenePlus) - L'année 2025 pourrait marquer la consolidation du pouvoir des militaires en Afrique, selon une analyse publiée par The Economist dans son dossier "The World Ahead 2025" (2025, le monde à venir). Le magazine britannique dresse un constat : les juntes militaires qui se sont emparées du pouvoir depuis 2020 sont là pour durer, et ce malgré leurs promesses initiales de transition démocratique.
Ce qui frappe dans l'analyse de The Economist, c'est la facilité avec laquelle les coups d'État se sont succédé, dessinant une "ceinture" ininterrompue de l'Atlantique à la mer Rouge. Du Mali à la Guinée, en passant par le Soudan, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon et le Tchad, les militaires ont pris le pouvoir sans rencontrer de résistance internationale durable. Même la pandémie de Covid-19 a servi leurs intérêts, offrant à certains gouvernements, comme celui de l'Éthiopie, un prétexte parfait pour manipuler le processus électoral.
L'hebdomadaire britannique met en lumière la stratégie désormais éprouvée des juntes militaires : promettre une transition démocratique pour mieux se maintenir au pouvoir. En Guinée, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui devait initialement quitter le pouvoir en 2024, n'a même pas encore organisé le référendum constitutionnel qui pourrait, ironiquement, lui permettre de se présenter aux élections. Au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema suit le même schéma, repoussant sans cesse l'échéance démocratique prévue pour août 2025.
Une communauté internationale résignée
The Economist souligne un fait crucial : l'Occident et les organisations régionales ont baissé les bras. La CEDEAO, qui menaçait d'intervenir militairement au Niger, a finalement levé ses sanctions économiques en 2024. Les intérêts économiques et stratégiques priment : la Guinée possède d'immenses réserves de fer et de bauxite, tandis que le Gabon héberge une base militaire française. La France et les États-Unis ont même dû retirer leurs troupes du Niger, affaiblissant leur influence dans la région.
L'Alliance des États du Sahel (AES), qui réunit le Niger, le Mali et le Burkina Faso depuis juillet 2024, illustre parfaitement cette nouvelle donne. Selon le magazine britannique, cette confédération, née d'un pacte de défense, s'affirme comme un bloc anti-occidental où la démocratie n'est plus une priorité. Ni le Mali ni le Burkina Faso n'ont tenu les élections promises en 2024, traçant la voie que suivra probablement le Niger.
La conclusion du magazine britannique est sans lapidaire : pour les aspirants putschistes africains, le message est clair. Non seulement il est possible de s'emparer du pouvoir par la force, mais on peut désormais le conserver sans craindre de véritables représailles internationales. Une réalité qui laisse présager la poursuite de cette tendance autoritaire sur le continent africain.
ASSAD FUIT À MOSCOU
Le dirigeant syrien, lâché par ses alliés traditionnels, s'est réfugié en Russie avec sa famille, laissant derrière lui un pays en pleine effervescence. La Syrie s'éveille à une nouvelle ère
(SenePlus) - Dans un développement historique marquant la fin d'un demi-siècle de pouvoir familial en Syrie, le président Bachar el-Assad a fui vers Moscou ce dimanche, selon les agences de presse russes Tass et RIA, citant une source anonyme du Kremlin. Cette fuite survient après une avancée fulgurante des rebelles qui ont pris le contrôle de Damas, la capitale syrienne.
Comme relevé par Associated Press, les événements se sont précipités dimanche matin, lorsque les médias d'État syriens ont diffusé un communiqué rebelle annonçant le renversement d'Assad et la libération de tous les prisonniers. "La Syrie est pour tous, sans exception. La Syrie est pour les Druzes, les Sunnites, les Alaouites et toutes les confessions", a déclaré le commandant rebelle Anas Salkhadi sur la télévision d'État, cherchant à rassurer les minorités du pays.
La prise de pouvoir a déclenché des scènes de liesse dans les rues de Damas. Selon AP, "des foules joyeuses se sont rassemblées sur les places, agitant le drapeau révolutionnaire syrien dans des scènes rappelant les premiers jours du soulèvement du Printemps arabe". Le palais présidentiel a été investi par la population, certains emportant des objets domestiques tandis que d'autres parcouraient simplement les lieux.
Abu Mohammed al-Golani, ancien commandant d'Al-Qaïda qui a rompu avec le groupe il y a plusieurs années, dirige désormais la principale faction rebelle. Lors de sa première apparition publique à la mosquée des Omeyyades, utilisant son nom de naissance Ahmad al-Sharaa, il a qualifié la chute d'Assad de "victoire pour la nation islamique" et accusé l'ancien président d'avoir fait de la Syrie "une ferme pour l'avidité de l'Iran".
L'un des moments les plus symboliques a été la libération de la tristement célèbre prison de Saidnaya, où selon les groupes de défense des droits humains, des milliers de personnes ont été torturées et tuées. Un parent de détenu, Bassam Masr, a exprimé son émotion : "Ce bonheur ne sera pas complet tant que je ne pourrai pas voir mon fils sortir de prison et savoir où il se trouve. Je le cherche depuis deux heures. Il est détenu depuis 13 ans."
La communauté internationale s'organise face à cette transition soudaine. Le Qatar a accueilli une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de huit pays, dont l'Iran, l'Arabie saoudite, la Russie et la Turquie. Selon Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères rapporté par AP, les participants ont convenu de "la nécessité d'impliquer toutes les parties sur le terrain" pour assurer une "stabilité et une transition sûre".
Les défis restent immenses pour le nouveau pouvoir. Comme le souligne Dareen Khalifa, conseillère principale au sein de l'International Crisis Group : "Golani a fait l'histoire et suscité l'espoir chez des millions de Syriens. Mais lui et les rebelles font maintenant face à un défi redoutable."
L'envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé à des pourparlers urgents à Genève pour garantir une "transition politique ordonnée" dans ce pays déchiré par près de 14 années de guerre civile.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
LES BONS RESSENTIMENTS D’ELGAS OU LES VAGUES ÉMANCIPATRICES DE LA DÉCOLONISATION
EXCLUSIF SENEPLUS - L'auteur produit ici un ouvrage très intéressant sur la charge éreintante de la déconstruction mentale post-coloniale qui occupe encore la vie intellectuelle africaine. Un penseur et un écrivain talentueux, humaniste et universel
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Dans l’arrière-pays mental d’Elgas, on peut reconnaître toutes les traces d’un penseur et d’un écrivain talentueux, humaniste et universel.
L’essai littéraire est un terrain fertile pour explorer des idées complexes et qui nécessitent souvent plusieurs tentatives. L’essai, à l’appui d'arguments précis, repose sur la réflexion et l’analyse de faits convoqués pour la circonstance. C’est le genre par excellence qui remet en cause la pensée et oblige le lecteur à reconsidérer son arsenal subjectif. L’essai est un court traité d’idées qui se focalise sur un sujet éclairé à travers un prisme choisi. Cet espace très important de l’expression critique est un élément fondamental de la pensée et de ses contradictions.
Dans son ouvrage, Les bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial, El Hadj Souleymane Gassama, alias Elgas, passe en revue, à travers la littérature, la pensée intellectuelle et les sciences humaines de ces dernières décennies, les causes de l’inconfort africain, pour celui qui, par ses connaissances, son talent, son sens artistique, tente de déjouer tous les pièges de l'œuvre post-coloniale. L’auteur, par des chapitres progressifs, passe au crible tous les méfaits intellectuels et humains qu’a engendrés la colonisation.
Ainsi, il évoque plusieurs thématiques qui s’inscrivent dans cette démarche réflexionnelle. Sans tabou, il décrit les ravages de l’aliénation définie par Cheikh Anta Diop ou Franz Fanon entre autres, et comment une nouvelle ère s’est ouverte pour combattre toute allégeance au centrisme européen. Il dresse le portrait de ceux qu’on a accusés d’être des traîtres à l’identité africaine, des accusations parfois maladroites, car elles peuvent être perçues comme stériles.
De même, Elgas convoque le principe des nouveaux rebelles, défendant le panafricanisme et la renaissance, comme armure contre l’aliénation. Mais cette posture contient des nuances qu’il convient toujours de questionner. Car selon lui, il y aurait d’un côté les Africains du continent et les Africains de la diaspora, déjà façonnés par la culture de l’ailleurs ou plutôt de l’exil et qui n’auraient pas les mêmes perceptions de la tension permanente qui existe entre être africain et se penser en tant que tel et être africain déraciné au contact d’un espace qui fait tout pour enfermer. Car il faut le dire, l’accueil social réservé aux nouveaux immigrés est toujours stigmatisant. Il en va de même pour la jeunesse née en Europe, issue d’Afrique, qui est encore et toujours reléguée au second plan de l’organisation occidentale. Pour résister à l’aliénation identitaire, la littérature a souvent proposé deux visions : l’afro-pessimisme versus l’afro-optimisme. Mais cela ne semble pas suffire, nous dit Elgas. Car il y a notamment la question des langues nationales qui ne sont pas devenues les langues d’écriture. Dans la production scientifique ou littéraire, celles-ci combinent parfois à la langue française une forme de « tropicalisme » qui peut encore s’apparenter à une forme de soumission culturelle.
Ainsi, Elgas fait ici un portrait objectif de la situation de l’ère post-coloniale en Afrique et à travers sa diaspora qui n’en a pas encore terminé avec la justification identitaire. Alors quelle proposition fait Elgas pour remédier à ce trouble encore à l'œuvre ? Une bonne nouvelle, c’est de poursuivre la résistance en tout temps et en tout lieu car il existe toujours une faille dans laquelle toute entreprise de colonisation ne prend pas forme. Le simple refus à toute compromission est absout de toute aliénation et de toute corruption de l’esprit. Accepter le terme de “décolonisation” induit la réussite de l’empire colonial, défend Elgas. Force est d’admettre que nous avons conservé une grande partie de notre civilisation et de notre profondeur culturelle. L’avenir et la modernité sont également des affaires africaines, sans être assujetties à un ordre décolonisé. Il ne s’agit plus pour le continent africain d’entrer ou de sortir de l’espace colonial mais bien d’exister par lui-même et pour lui-même. Le risque étant de perdre trop de temps à discourir sur le désordre post-colonial alors que les Africains sont en mesure de créer un espace qui leur ressemble. Et l’urgence demeure de refuser la pensée unique pour conquérir une forme de liberté qui ne connaîtra aucune contestation.
Elgas produit ici un ouvrage très intéressant sur la charge éreintante de la déconstruction mentale post-coloniale qui occupe encore la vie intellectuelle africaine. Les contradictions permanentes, les rancœurs, la maltraitance de soi-même, les haines diverses sont les seuls profits à chercher les causes d’un immobilisme lié à l’histoire coloniale. La frise historique du continent africain est très grande, profondément multiple et plurielle. Le continent africain n’a pas pour seul horizon l’occupation européenne et ses méfaits. Elle a existé et a modifié la trajectoire africaine mais sans la déshabiller de ses fondements originels qui sont toujours actifs dans le monde contemporain. La démarche de la renaissance africaine est nécessaire pour recouvrer une pleine confiance mais le continent n’a pas besoin de sortir de la nuit, comme certains le prétendent, il n’a pas à ressusciter, les lumières sont suffisamment nombreuses. Il s’agit plus certainement d’éduquer à la justice cognitive, de porter les flambeaux d’une civilisation qui doit se saisir d’elle-même, de ses atouts pour contribuer, comme toute culture influente, à la modernisation et à l’avenir de l’Humanité.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
Les bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial, Elgas, éditions Riveneuve, Paris, 2023
Avant de confier leur vie à l'océan Atlantique, de nombreux jeunes Sénégalais confient d'abord leur destin aux marabouts. Ces guérisseurs traditionnels, qui mélangent islam et animisme, promettent une protection divine pour la traversée
(SenePlus) - Le quotidien La Croix révèle dans une récente enquête le rôle méconnu des marabouts dans l'émigration clandestine au Sénégal, où ils proposent des protections mystiques aux candidats au départ vers l'Europe, malgré les risques judiciaires encourus.
Dans le vieux quartier de Mbour, à une centaine de kilomètres de Dakar, un marabout reçoit régulièrement des jeunes rêvant de rejoindre l'Europe. Ce port de pêche est devenu l'un des principaux points de départ des pirogues clandestines vers les îles Canaries, situées à 1 500 kilomètres des côtes sénégalaises.
La pratique, bien qu'interdite par la loi sénégalaise de 2005 contre le trafic de migrants, reste très répandue. Selon La Croix, ces marabouts encourent de cinq à dix ans d'emprisonnement pour leur participation à ces traversées périlleuses. Pourtant, dans un pays où l'islam côtoie les croyances animistes, leur influence demeure considérable.
Le journal décrit les rituels complexes proposés par ces guérisseurs traditionnels. L'un d'eux, qui souhaite rester anonyme, explique : "On ne dort plus dès que le bateau prend la mer, il faut l'accompagner spirituellement avec des prières et des incantations tout du long, c'est très fatigant." Il prépare des "ngaw" (ceintures protectrices) et des bains purificateurs mélangeant traditions ancestrales et versets coraniques.
Ces services ont un prix. Si certains marabouts se contentent d'offrandes symboliques, d'autres monnaient leur "protection" jusqu'à 1 500 euros, dans un pays où la traversée elle-même coûte entre 400 et 600 euros. Cette situation a engendré un marché parallèle d'escrocs, comme en témoigne Gora Diop, un commerçant de 45 ans : "Beaucoup se font avoir, je connais un passeur qui s'était associé à six marabouts et avait fait payer 400 000 francs CFA par passager. C'était une arnaque, ils n'avaient même pas de bateau !"
Le sociologue Doudou Gueye, spécialiste des migrations à l'université de Ziguinchor, replace ce phénomène dans son contexte culturel : "Le parcours maraboutique rassure certains candidats qui baignent dans un univers de croyances. Si en Occident on consulte des voyants, au Sénégal ces pratiques accompagnent les grandes étapes et les épreuves de la vie."
Les conséquences tragiques de ces départs se manifestent régulièrement. L'imam Ibrahima Diouf de la mosquée de Thiocé témoigne de son impuissance : "On ne cesse d'en parler, de dénoncer mais ça ne dissuade pas les jeunes. Le problème ne vient pas seulement de ces 'marabouts' mais aussi de la société qui leur fait croire que la seule façon de réussir leur vie, c'est d'aller en Europe."
Le 8 septembre dernier, un drame est venu illustrer les limites de ces protections mystiques : plusieurs jeunes du quartier ont péri dans le naufrage d'une pirogue au large de Mbour. La Croix rapporte que des gris-gris ont été retrouvés sur les corps échoués sur la plage, témoignage silencieux de croyances qui, face à la mer, ne suffisent pas toujours à protéger ceux qui tentent la traversée.
LE NOUVEAU COMBAT D'AÏSSATA TALL SALL
À la tête du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, la dame de Podor incarne désormais la résistance institutionnelle face au pouvoir de Diomaye. Avec seulement 16 députés sur 165, son groupe doit faire preuve d'habileté pour exister
(SenePlus) - Aïssata Tall Sall s'est imposée comme la nouvelle figure de proue de l'opposition, présidant désormais le groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal qui compte 16 députés sur les 165 sièges de l'Assemblée nationale.
Pour sa première apparition dans ce rôle, elle a immédiatement marqué les esprits. Comme le rapporte Le Monde, le 2 décembre, lors de la session inaugurale de la nouvelle Assemblée, cette juriste de 66 ans a transformé une séance routinière en bras de fer avec la majorité, refusant de se plier aux exigences du président de l'Assemblée concernant la nomination d'une femme au poste de huitième vice-président. "Une opposition ferme mais constructive", promet-elle, citée par le quotidien français.
Son parcours illustre une ascension politique remarquable. Ancienne protégée de l'ex-président Abdou Diouf, elle est décrite par Abdoulaye Wilane, cadre socialiste, comme "une femme politique douée, ambitieuse, coriace". Première femme ministre des Affaires étrangères du Sénégal, elle a également occupé le poste de garde des Sceaux, tout en maintenant une carrière d'avocate respectée.
Mais ses détracteurs soulignent ses changements d'alliance opportuns, notamment son ralliement à Macky Sall en 2019, qui lui a valu deux postes ministériels prestigieux.
La polémique a atteint son paroxysme début 2024 lorsque, garde des Sceaux, elle a défendu la controversée loi d'amnistie. Cette position lui a valu de vives critiques, beaucoup l'accusant de trahir ses valeurs d'avocate et de militante. "J'assume", répond-elle aux critiques, arguant que "une loi d'amnistie, c'est toujours clivant. Il s'agissait de ramener la paix sociale dans le pays."
"C'est aussi à travers l'exercice de la profession d'avocate qu'elle s'est fait connaître", souligne El Hadj Amadou Sall, ténor du barreau et ancien camarade de faculté, cité par Le Monde. Son engagement pour la défense de responsables politiques sous le régime d'Abdoulaye Wade a contribué à asseoir son prestige.
Originaire du Fouta, elle met en avant son parcours de femme ayant dû se battre contre le conservatisme de son milieu familial pour mener ses études de droit. Maire de Podor de 2009 à 2022, elle conserve une forte popularité, particulièrement auprès des femmes. "Elle a été une source d'inspiration pour de nombreuses jeunes Sénégalaises", affirme Abdoulaye Wilane dans les colonnes du Monde.
Son choix comme cheffe de l'opposition résulte d'un calcul stratégique, comme l'explique un cadre de l'Alliance pour la République : "La mettre en avant ne permet pas d'initier de renouvellement générationnel. Mais au vu de notre situation compliquée, c'était le choix évident pour que l'opposition soit audible."
Quant à ses ambitions présidentielles pour 2029, elle reste évasive mais ne ferme aucune porte. "J'ai appris à mener un combat après l'autre", confie-t-elle au quotidien français, laissant entrevoir la possibilité d'une nouvelle étape dans une carrière politique déjà riche en rebondissements.
AL-JOLANI, L'HOMME QUI A FAIT TOMBER ASSAD
Le 6 décembre 2024, le Financial Times dressait le portrait du chef du groupe rebelle syrien Hayat Tahrir al-Sham. Quarante-huit heures plus tard, cet homme de 42 ans allait accomplir ce que personne ne croyait possible : faire chuter le régime Assad
(SenePlus) - Publié par le Financial Times (FT) deux jours avant la chute du régime syrien, ce portrait d'Abu Mohammad al-Jolani prend aujourd'hui une dimension prémonitoire. Le journal britannique dressait le profil de celui qui allait, 48 heures plus tard, provoquer la fuite de Bachar el-Assad.
À 42 ans, le leader du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) apparaissait déjà, selon le Financial Times, comme l'architecte méticuleux d'une transformation politique majeure en Syrie. Sa récente apparition sur les marches de la citadelle d'Alep, vêtu d'un uniforme kaki et entouré de gardes non armés, illustrait parfaitement sa stratégie. "Jolani sait très intelligemment choisir ses moments et en tirer profit", analysait Aaron Zelin, expert du djihadisme cité par le quotidien britannique. "Il a choisi un lieu symbolique, il n'y avait pas d'armes autour - tout était conçu pour le faire apparaître comme un leader politique sérieux."
Né Ahmed Hussein al-Sharaa en 1982, cet homme éduqué et urbain se démarque par son parcours atypique. Après une enfance en Arabie saoudite et à Damas, il se radicalise lors de la seconde Intifada en 2000. "J'avais 17 ou 18 ans à l'époque, et j'ai commencé à réfléchir à la manière dont je pouvais remplir mes devoirs, défendre un peuple opprimé par des occupants et des envahisseurs", confiait-il en 2021 dans l'une de ses rares interviews avec les médias occidentaux.
Le FT soulignait sa transformation progressive et sa prise de distance avec Al-Qaïda, privilégiant une lutte nationaliste pour la Syrie. "Le destin de Jolani s'écrit en ce moment même. La manière dont il gérera la prochaine phase, si HTS parvient à rester inclusif, déterminera son héritage", prédisait Jerome Drevon, expert au think-tank Crisis Group, deux jours avant la chute d'Assad.
Selon Dareen Khalifa du Crisis Group, qui l'a rencontré à plusieurs reprises depuis 2019, Jolani s'entoure "de personnes très instruites qui comprennent le monde extérieur. Ils n'ont pas une mentalité de bunker." Le journal rapportait que Jolani avait même déclaré à Khalifa que son groupe envisageait de se dissoudre et qu'Alep serait gérée par un organe de transition respectant le tissu social et la diversité de la ville.
Cependant, le Financial Times notait que des obstacles majeurs subsistaient : HTS reste désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, qui maintiennent une prime de 10 millions de dollars pour la capture de Jolani. Un défi de taille pour celui qui, deux jours après la publication de ce portrait, allait précipiter la chute historique du régime Assad. Le président syrien aurait, selon plusieurs condordantes, quitté Damas pour une destination inconnue.
ASSAD DÉCHU
En à peine dix jours, l'un des régimes les plus implacables du Moyen-Orient s'est effondré comme un château de cartes. Le président Bachar el-Assad, qui semblait encore intouchable il y a quelques semaines, a fui Damas dans la précipitation
(SenePlus) - D'après l'Associated Press (AP), le régime syrien de Bachar el-Assad s'est effondré ce dimanche dans des circonstances spectaculaires, mettant fin à un demi-siècle de règne de la famille Assad après une offensive éclair des rebelles qui ont atteint la capitale en seulement dix jours.
Selon Rami Abdurrahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le président Bachar el-Assad aurait quitté Damas pour une destination inconnue. La télévision d'État iranienne, citant la chaîne Al Jazeera, a également confirmé le départ du président syrien de la capitale, sans fournir plus de détails.
Dans une tentative apparente de maintenir l'ordre, le Premier ministre Mohammed Ghazi Jalali a déclaré dans un message vidéo : "Je suis dans ma maison et je ne suis pas parti, et cela en raison de mon appartenance à ce pays." Il a annoncé que le gouvernement était prêt à "tendre la main" à l'opposition et à transférer ses fonctions à un gouvernement de transition.
Les rues de Damas ont été le théâtre de scènes de liesse populaire. "Mes sentiments sont indescriptibles", a confié à l'AP Omar Daher, un avocat de 29 ans, dont le père a été tué par les forces de sécurité et dont le frère est en détention. "Après la peur qu'il [Assad] et son père nous ont fait vivre pendant de nombreuses années, et la panique et l'état de terreur dans lequel je vivais, je n'arrive pas à y croire."
Les journalistes de l'AP sur place rapportent avoir vu des postes de contrôle militaires abandonnés et des uniformes jetés au sol. La radio pro-gouvernementale Sham FM a annoncé l'évacuation de l'aéroport de Damas et la suspension de tous les vols.
L'offensive rebelle, menée par le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a progressé à une vitesse fulgurante depuis le 27 novembre, prenant successivement le contrôle d'Alep, Hama, et Homs, avant d'atteindre la capitale. Les insurgés ont également annoncé avoir pris le contrôle de la tristement célèbre prison militaire de Saidnaya, au nord de Damas.
Face à cette situation, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé à des pourparlers urgents à Genève pour assurer une "transition politique ordonnée". Une réunion des ministres des Affaires étrangères de huit pays clés, dont la Russie, l'Iran et la Turquie, s'est tenue en marge du sommet de Doha pour discuter de la situation.
Les États-Unis, par la voix du président élu Donald Trump, ont indiqué vouloir éviter toute intervention militaire en Syrie, tandis que l'administration Biden a également exclu toute implication directe dans le conflit.
Cette chute brutale du régime Assad intervient alors que ses principaux alliés sont affaiblis : la Russie est engagée en Ukraine, le Hezbollah libanais est enlisé dans un conflit avec Israël, et l'Iran voit ses forces proxy régulièrement ciblées par des frappes israéliennes.
DIOMAYE-WADE, LA POIGNÉE DE MAIN DE DOHA
En visite officielle au Qatar, le président de la République a accordé une audience à Karim Wade. Au menu des discussions selon la présidence : la situation politique, économique et sociale du Sénégal
En déplacement officiel au Qatar, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a accordé une audience à M. Karim Wade, ancien ministre de la République.
Les deux hommes ont eu des échanges constructifs sur la situation politique, économique et sociale du Sénégal, abordant divers enjeux importants pour l’avenir du pays.
Le chef de l’Etat s’est également entretenu avec M. Fahad Al-Sulaiti, Directeur fénéral du Qatar Fund for Development.
Selon une source officielle, les discussions ont porté sur la qualité exceptionnelle de la coopération entre le Sénégal et le Qatar, qui sera renforcée par un accroissement significatif des investissements qataris dans les secteurs prioritaires de la Vision Sénégal 2050. Une collaboration accrue entre les secteurs privés des deux nations a également été évoquée.
Outre le DG du Qatar Fund for Development, le président Faye a accordé une audience à M. Jared Cohen, président du Goldman Sachs Institute. Les sujets abordés concernaient les opportunités d’investissement au Sénégal, en mettant l’accent sur des projets structurants dans les secteurs clés de la Vision Sénégal 2050.
Ces rencontres traduisent la volonté ferme du chef de l’État de mobiliser des partenaires autour d’investissements stratégiques pour réaliser les ambitions du Sénégal en matière de développement durable et inclusif.
LE GRAND MALENTENDU CASAMANÇAIS
Le dialogue entre Elgas et Séverine Awenengo Dalberto dessine l'histoire d'une fiction administrative coloniale devenue revendication armée. L'échange éclaire les mécanismes complexes qui ont transformé une construction intellectuelle en conflit meurtrier
(SenePlus) - Dans un entretien accordé ce samedi 7 décembre 2024 à l'émission "Mémoire d'un continent" de RFI, l'historienne Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS et à l'IMAF, révèle la genèse et l'évolution complexe d'une idée qui a façonné l'histoire d'une région : l'autonomie de la Casamance. Son ouvrage "L'idée de Casamance autonome, possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal" (éditions Karthala) retrace minutieusement cette construction historique aux conséquences dramatiques.
L'histoire de la Casamance commence véritablement au XVe siècle, lorsque le voyageur vénitien d'Ammosto découvre un fleuve majestueux qu'il nomme "Casamansa", d'après le titre du souverain local du Cassa. Cette première trace écrite marque le début d'une longue histoire de singularisation territoriale. À cette époque, la région est morcelée entre différentes entités politiques, dont l'Empire du Gabou qui connaît son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles.
La construction administrative coloniale, qui s'opère à la fin du XIXe siècle, va profondément transformer cette configuration territoriale. Suite à des négociations complexes avec les Britanniques et les Portugais dans les années 1880, la France crée le "district des territoires de Casamance". Cette création administrative résulte d'un échec : l'impossibilité pour la France d'échanger avec la Grande-Bretagne ses comptoirs de Gambie, compromettant ainsi le rêve d'une Sénégambie unifiée.
L'invention d'une différence
L'administration coloniale développe rapidement un discours particulier sur cette région. La Casamance est décrite comme une terre "indomptable", dont les populations, particulièrement les Diolas, sont présentées comme "sauvages" et "anarchiques". Cette vision s'inscrit dans une ethnologie raciste de l'époque, portée notamment par Louis Faidherbe, qui établit une hiérarchie entre les différentes "races" du Sénégal.
L'Église catholique joue également un rôle crucial dans la construction de cette différence. Elle voit dans la Casamance une terre d'évangélisation unique au Sénégal, les populations animistes étant perçues comme plus "convertissables" que les populations musulmanes du nord. Cette perception religieuse contribue à forger l'image d'une Casamance distincte du reste du Sénégal, bien que la réalité démographique et religieuse soit plus complexe.
Un tournant majeur s'opère en 1914, lors de la visite du gouverneur général William Ponty. La chambre de commerce de Ziguinchor formule explicitement une demande d'autonomie, portée par une alliance inhabituelle entre colons français, métis portugais et créoles. Cette revendication, initialement administrative et économique, traduit déjà un imaginaire particulariste de la région.
La création du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) en 1949 marque une nouvelle étape. Fondé par des intellectuels comme Émile Badiane et Ibou Diallo, formés à l'école William Ponty, ce parti ne réclame pas l'indépendance mais cherche à faire entendre la voix de la Casamance dans le jeu politique sénégalais. Une pièce de théâtre, "Bugolo", écrite par ces élites, participe à la construction d'un récit héroïque de résistance casamançaise.
Le pacte brisé et ses conséquences
L'alliance entre le MFDC et le Bloc Démocratique Sénégalais de Léopold Sédar Senghor en 1951 crée un sentiment de "dette morale". Les excellents résultats électoraux obtenus en Casamance par le BDS alimentent cette perception. Le référendum de 1958 sur la Communauté française constitue un moment critique : l'administration coloniale tente d'instrumentaliser les élus casamançais en leur promettant une possible autonomie en cas de vote favorable, une promesse qui restera lettre morte.
La transformation tragique de cette idée d'autonomie survient en décembre 1982, lorsqu'un nouveau MFDC, sous la direction de l'Abbé Augustin Diamacoune Senghor, entre en conflit armé avec l'État sénégalais. Diamacoune réinterprète l'histoire coloniale, affirmant détenir des "preuves formelles" d'une autonomie ancienne de la Casamance. Cette relecture de l'histoire, basée sur des "fragments d'archives" et de mémoire, sert à légitimer une revendication indépendantiste.
Le conflit qui s'ensuit a fait plus de 4000 morts en 40 ans, marqué par des combats acharnés, l'utilisation de mines antipersonnel et des déchirements familiaux. Cette guerre de basse intensité, selon les termes d'Elgas, trouve ses racines dans la construction historique complexe de l'idée d'autonomie casamançaise, née dans le contexte colonial et transformée au fil du temps par différents acteurs et circonstances politiques.
Comme le souligne Séverine Awenengo Dalberto, comprendre cette histoire permet de mieux saisir pourquoi, même parmi les Casamançais non indépendantistes, persiste l'impression d'une "histoire cachée". Son travail d'historienne, fruit de plus de vingt ans de recherches, met en lumière cette "histoire souterraine", celle des "possibles non-advenus" et des interprétations morales du passé, indispensable pour comprendre les tensions actuelles et, peut-être, contribuer à une paix durable dans la région, estime Egas.
Aujourd'hui, alors qu'un espoir de paix définitive se dessine, cette histoire complexe rappelle l'importance de comprendre les racines historiques des conflits pour mieux en appréhender les solutions. La Casamance, avec son potentiel de développement considérable, attend désormais que cette page douloureuse de son histoire puisse enfin se tourner.
LA JEUNESSE S'EMPARE DE LA BIENNALE
Une nouvelle génération, smartphone en main, envahit l'ancien Palais de Justice colonial, transformé en temple de l'art contemporain. Entre selfies et découvertes artistiques, ces jeunes sénégalais réinventent la façon de consommer l'art
(SenePlus) - La Biennale de Dakar, rendez-vous prestigieux habituellement réservé aux collectionneurs fortunés et aux connaisseurs, connaît cette année une métamorphose inattendue sous l'impulsion d'un nouveau public : la jeunesse sénégalaise. Le New York Times (NYT) décrit ce phénomène qui bouleverse les codes traditionnels de l'événement.
Au cœur de cette transformation, l'ancien Palais de Justice de Dakar, témoin majestueux de l'époque coloniale française, joue un rôle central. Ce bâtiment emblématique, fermé en 1992 par crainte d'effondrement, connaît une seconde vie en tant que principal centre d'exposition de la Biennale. Un symbole fort pour une manifestation qui entend redéfinir les rapports entre l'art contemporain et la société africaine.
La présence massive des jeunes visiteurs marque un tournant décisif. "C'est amusant, c'est gratuit, c'est beau et c'est tellement instagrammable", confie au journal américain Sokna Mbene Thiam, une lycéenne de 17 ans venue avec ses camarades de classe. Cette nouvelle génération, qui découvre souvent l'art contemporain pour la première fois, s'approprie l'espace avec une spontanéité rafraîchissante, transformant chaque visite en expérience partagée sur les réseaux sociaux.
Cette démocratisation de l'art trouve un écho politique fort avec le soutien explicite du président Bassirou Diomaye Faye, le plus jeune dirigeant élu d'Afrique. Lors de la cérémonie d'ouverture, il a prononcé des mots qui résonnent particulièrement auprès d'une population dont près des trois quarts ont moins de 35 ans : "L'art distrait, fait rêver et réfléchir ; il enseigne et éduque." Une vision qui rompt avec l'élitisme traditionnel des manifestations artistiques.
Sous la direction de Salimata Diop, commissaire franco-sénégalaise de 37 ans, la Biennale prend une dimension nouvelle. "L'ancien Palais de Justice a été construit pour représenter la justice écrasante de l'empire colonial français", explique-t-elle au quotidien américain. "Nous voulons que chacun se sente légitime pour entrer et habiter cet espace." Une mission qui semble accomplie au vu de l'affluence des jeunes visiteurs, qui arrivent équipés de perches à selfies et de stabilisateurs pour smartphones.
L'exposition, qui s'étend sur 4 000 mètres carrés, aborde les grandes questions qui traversent les sociétés africaines contemporaines. Le changement climatique, le chômage des jeunes et les défis de la migration sont au cœur des œuvres présentées. Des installations comme "Cotton Blues" de l'artiste franco-béninoise Laeila Adjovi explorent l'héritage de la colonisation et de la traite des esclaves, tout en faisant écho aux difficultés actuelles des cultivateurs de coton face aux bouleversements climatiques.
L'exposition a su créer des espaces d'intimité particulièrement appréciés des jeunes visiteurs. La "Bibliothèque haptique" du collectif Archive Ensemble transforme une ancienne salle d'audience en bibliothèque anticoloniale où les visiteurs peuvent étudier ou feuilleter des livres. L'installation "Vines" de l'artiste marocaine Ghizlane Sahli, avec ses fleurs et lianes tricotées, est devenue un lieu de prédilection pour les photos Instagram.
Cette popularité nouvelle n'est pas sans défis. Les médiateurs, parfois débordés, doivent rappeler les règles de base : ne pas toucher les œuvres, ne pas s'asseoir sur les installations, ne pas bloquer les entrées pour les photos. Mais pour Salimata Diop, ces difficultés sont le prix à payer pour une démocratisation réussie de l'art contemporain. "Pourquoi prenons-nous des selfies ? Pour s'approprier l'art", défend-elle, soulignant que "certains sont très touchés par les œuvres."
Le bâtiment lui-même participe à cette transformation. Autrefois symbole du délabrement du centre-ville de Dakar, l'ancien Palais de Justice est devenu un espace accueillant, avec ses carreaux vert et blanc rappelant les tissus traditionnels et ses rideaux évoquant les draps qui flottent dans les cours familiales de la ville. Il est prévu qu'il devienne un Palais des Arts permanent d'ici 2027, incarnant l'ambition de Dakar de s'imposer comme le cœur culturel de l'Afrique de l'Ouest.
La visite surprise du président Faye le mois dernier souligne l'importance politique de ce succès populaire. Comme le rapporte le New York Times, ce geste est perçu comme une reconnaissance de l'influence grandissante des jeunes électeurs dans la vie culturelle du pays. Cependant, rien n'est acquis pour l'avenir, ni le financement gouvernemental de la Biennale, ni même la pérennité de l'ancien Palais de Justice comme lieu d'exposition.
Cette incertitude n'entame pas la détermination des organisateurs. Comme le déclare Salimata Diop au quotidien new-yorkais : "Nous devons continuer à nous battre pour offrir une voix de l'Afrique qu'on n'entend pas assez dans le monde de l'art." Une bataille qui, à en juger par l'enthousiasme de la jeunesse sénégalaise, est en passe d'être gagnée.