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25 novembre 2024
Développement
UN ESPOIR ÉCONOMIQUE À RELATIVISER
Si certains espèrent que les recettes pétrolières puissent aider à des transformations structurelles, d'autres facteurs tempèrent l'optimisme. Le Sénégal vise à exporter sa production vers l'Europe, qui cherche à se détourner des énergies fossiles
(SenePlus ) - La récente mise en service du site d'extraction pétrolière de Sangomar, au large des côtes sénégalaises, marque une nouvelle ère pour le pays selon les autorités. Cependant, les experts mettent en garde contre des attentes trop élevées concernant les retombées économiques de cette première exploitation pétrolière nationale.
"C'est une nouvelle ère pour notre pays", s'est réjoui récemment le patron de Petrosen, la société publique chargée de l'énergie au Sénégal, cité par DW Afrique. Une affirmation justifiée puisque Dakar ne produisait pas de pétrole jusqu'à présent. Cependant, la production du champ de Sangomar reste modeste avec un objectif de 100.000 barils par jour, bien loin des volumes extraits dans certains pays comme le Nigeria avec 1,2 million de barils quotidiens.
Face à ces niveaux de production, les experts appellent à tempérer les attentes en termes de retombées économiques. "Selon des données récentes du FMI, je pense que ces revenus devraient améliorer les perspectives économiques du Sénégal à court et moyen terme, mais leur contribution à l'ensemble de l'économie devrait rester relativement limitée", explique à DW Afrique Papa Daouda Diene, analyste pour un groupe de réflexion américain. "Ils parlent de moins de 5% du PIB total. Il est donc clair que ces ressources ne peuvent pas à elles seules transformer le Sénégal en Dubaï."
Si certains espèrent que les recettes pétrolières puissent aider à des transformations structurelles, d'autres facteurs tempèrent l'optimisme. Le Sénégal vise en effet à exporter la majorité de sa production vers l'Europe, qui cherche justement à se détourner des énergies fossiles. "L'âge d'or du gaz est terminé", confirme à DW Afrique Mats Marquardt du New Climate Institute basé en Allemagne. "L'analyse de rentabilité des exportations de combustibles fossiles doit être étudiée de près aujourd'hui."
Face à ces perspectives, de nombreux experts alertent sur les risques de miser essentiellement sur le pétrole. "Attention à ce que le Sénégal ne mise pas que sur ce secteur pour l'avenir", préviennent-ils auprès de DW Afrique. L'économiste Fadhel Kaboub va plus loin, estimant que Dakar "double les investissements dans des technologies obsolètes" au lieu de se tourner vers "l'industrialisation verte et la décarbonisation". Il plaide pour que l'Afrique exploite davantage son potentiel en énergies renouvelables.
Toutefois, dans l'immédiat, le Fonds monétaire international prévoit une croissance de plus de 8% en 2024 au Sénégal, portée en partie par le pétrole et le gaz selon DW Afrique.
LE TRAIN DE KHALIFA SALL À LA DÉRIVE
Taxawu Senegaal essuie un coup dur avec le départ du mouvement And Sopi Thiès. Cette décision représente un nouveau revers pour l'ancien maire, dont la Coalition "Khalifa Président" avait déjà subi une cuisante défaite à la présidentielle
La décision du mouvement Alternative citoyenne/And Sopi Thiès, dirigé par Ma Diakhaté Niang, de quitter la plateforme Taxawu Senegaal de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, accélère la descente aux enfers du leader de la Coalition «Khalifa Président», qui avait enregistré une cinglante débâcle à la dernière élection présidentielle.
Une occasion mise, cependant, à profit par le Comité directeur du mouvement And Sopi Thiès, pour rendre hommage, avec une profonde admiration et une gratitude immense, au leader de Taxawu Senegaal et de la Coalition «Khalifa Président». Le président du mouvement, Ma Diakhaté Niang, de remarquer que «la vision audacieuse de Khalifa Sall, pour un Sénégal plus juste et équitable, a non seulement galvanisé les énergies, mais a également pavé la voie à un dialogue inclusif. Il a su incarner les aspirations de notre Peuple et défendre avec courage les intérêts des plus vulnérables. Son leadership exemplaire a renforcé notre conviction en la possibilité d’un avenir meilleur, où chaque citoyen a sa place et où la dignité humaine est respectée».
«Bien que la dernière élection présidentielle n’ait pas abouti au résultat escompté, l’engagement, le dévouement et la vision du président Khalifa Sall ont laissé une empreinte indélébile sur notre Nation, sa campagne a été marquée par un discours de vérité, d’intégrité et de courage», reconnait And Sopi Thiès. Toutefois, le Comité directeur du mouvement d’informer ses concitoyens de «la décision prise par le mouvement de se retirer de Taxawu Senegaal». Et par la même occasion, de «la démission de son président, Ma Diakhaté Niang, de son poste de président de la Commission économie, finances et plan de la Cellule des cadres de Taxawu Senegaal».
Avec un profond sens des responsabilités et un engagement inébranlable, le mouvement And Sopi Thiès a réaffirmé sa volonté de «participer activement au débat démocratique de notre Nation. Une participation qui se veut constructive et respectueuse, guidée par la volonté de proposer des solutions concrètes aux défis que rencontre notre pays». Ma Diakhaté Niang et ses camarades disent croire fermement que «la démocratie est le pilier sur lequel repose le progrès de notre société». A ce titre, dans le cadre d’une nouvelle organisation, ils s’engagent à formuler des propositions réalistes et pragmatiques, conçues pour améliorer la vie de chaque citoyen sénégalais. «Les prochaines initiatives, indiquent-ils, seront le fruit de consultations approfondies, d’analyses rigoureuses et d’un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes pour constituer une véritable alternative à proposer à nos concitoyens.» Dans le cadre de cet engagement, le mouvement dit tenir à «respecter scrupuleusement les institutions de notre République, garantes de notre stabilité et de notre cohésion nationale».
Par ailleurs, «la défense des droits et des intérêts de nos concitoyens» restera au cœur de la mission du mouvement, qui a décidé de s’ériger en «protecteur des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité». Avec ses partenaires, il s’engagera à être «une voix forte et résolue contre toute forme d’injustice et à travailler sans relâche pour que chaque Sénégalais puisse vivre dans la dignité et le respect».
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UN PRÉSIDENT-TALIBÉ
"Être président ou ne pas l'être, c'est du pareil au même" pour Bassirou Diomaye Faye selon Cheikh Diallo. Une formule choc illustrant sa théorie d'un chef de l'État transitoire, voué à laisser la place à son "mentor" Ousmane Sonko
Cheikh Diallo est formel. A ses yeux, pour le président Bassirou Diomaye Faye, « être président ou ne pas l’être, c’est du pareil au même ». Qualifiant le chef de l’Etat de « président-talibé » dont la posture entrevoit un président avec « un seul mandat » avant de renvoyer l’ascenseur à son mentor, Ousmane Sonko, pour lequel il se bat afin qu’il soit président de la République, selon lui.
« Un président-talibé », c’est ainsi que Cheikh Diallo qualifie le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
« J’ai écouté et réécouté Bassirou Diomaye Faye. C’est un président-talibé qui est au pouvoir. Il a quitté depuis l’âge de 12 ans le monde sensible pour le monde intelligible. Etre président ou ne pas l’être, c’est du pareil au même. La particularité, la puissance, son rapport avec le Premier ministre qui est son mentor, et c’est une première mondiale. Il se bat pour que le Premier ministre Ousmane Sonko soit, demain, président», avoue Cheikh Diallo lors de l’émission « Le Point » sur la RTS.
Cheikh Diallo pense qu’en réalité, « Ousmane Sonko pourrait, en 2029, devenir le président de la République du Sénégal ».
A en croire l’expert en communication orale et écrite, la particularité et la puissance du rapport de Bassirou Diomaye Faye avec le Premier ministre, c’est que ce dernier est son mentor, et c’est une première mondiale.
Il se peut que Ousmane Sonko, demain, soit président. Le chef de l’Etat est détaché des choses matérielles et j’ai l’impression qu’il est là pour un mandat unique. Je peux me tromper, mais je crois fondamentalement qu’il joue la carte de la transparence, de la loyauté. Et c’est pour cela que ceux-là qui veulent mettre en mal ce duo, ce tandem, c’est une guerre perdue», a fait savoir le communicant.
« Bassirou Diomaye est une figure marquante, apportant la surprise, l’inédit et la première venue de la prison au Palais. Le plus jeune président d’Afrique, élu pour la première fois au premier tour, lors de son premier mandat et sans être chef de parti…», a-t-il soutenu à l’entame de l’émission « Le Point ».
Mettant en exergue les 100 premiers jours de Diomaye, le Docteur en Sciences politiques dit constater un enthousiasme, un espoir débordant et de fortes attentes de la population. Cependant, il assure qu’il y a de bons débuts de la part des nouvelles autorités, notamment en matière d’urbanisation, de lutte contre les inondations, de réduction du coût de la vie, entre autres… Les choses semblent bien se dérouler pour le moment. «Je sais qu’à l’heure actuelle, le président de la République et son Premier ministre ont plus de 78 projets de loi en attente de vote et une centaine de décrets… Avec un gouvernement composé de personnalités éminentes, de têtes fortes et apolitiques comme les ministres des Forces armées, de l’Intérieur, des Finances et du budget, ainsi que le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire», indique l’expert en communication.
S’il ne reprend par les termes du président disant que « Ousmane Sonko est le meilleur Premier ministre de l’histoire du Sénégal », le Docteur en sciences politiques souligne que Ousmane Sonko est le Premier ministre le plus puissant d’Afrique, hormis celui de l’Ethiopie, Abiy Ahmed (régime parlementaire).
« Ousmane n’a pas les pleins pouvoirs, mais il a les pouvoirs pleins. Et ce n’est pas le poste qui fait le leader, mais le leader qui fait le poste. Autrement dit, c’est Ousmane Sonko qui donne du contenu à son poste de Premier ministre.» « En un mot », résume-t-il, «le leader de Pastef porte le ballon ».
Suite à l’invalidation de sa candidature, le Premier ministre avait ouvert un boulevard à Bassirou Diomaye Faye, qui a permis à ce dernier de se retrouver au Palais en tant que 5ème président du Sénégal.
par Amadou Diaw
DE LA NÉCESSAIRE MOBILITÉ, CIRCULER EST UN DROIT HUMAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Que d’obstacles vécus par les migrants. À travers chaque pas coûteux, chaque navigation périlleuse, les jeunes d'Afrique expriment leur désir de vivre. Honte à nous. Oui, nous sommes tous responsables
Guet Ndar. Quartier traditionnel de Saint-Louis. Les pirogues colorées portent des étendards de divers pays. Ce soir, elles descendront le long du fleuve avant d’affronter la barre. Quelques sages, sous des abris de fortune, observent le temps passer. Des jeunes, enfants insouciants, adolescents à la peau brûlée par ce mélange de sel et de soleil, des moins jeunes dans l’attente du prochain départ, envahissent les ruelles. Les demeures sur cette petite bande de terre attendent d’être rongées par les vagues de l’océan Atlantique.
Là, le murmure solennel d'un enfant du village des pêcheurs, l'écho de sa voix assurée résonne encore à mes oreilles : « Rien, absolument rien, ne saurait contenir l'écume des départs juvéniles. Nous nous en irons, toujours plus nombreux, portés par le regard de notre mère démunie, portés par les pleurs de nos sœurs. »
Telle une invitation à revenir à la réalité, un véritable coup de semonce, cette déclaration a métamorphosé ma perception du phénomène. Il me fallait accepter, me résigner, mieux encore, agir, inviter les décideurs, dirigeants de nos pays, ministres, diplomates et émissaires, à renoncer à promettre un arrêt de l'hémorragie. Mission impossible !
Oui, ces jeunes partiront. Ils partiront encore nombreux. Ils partiront encore plus loin.
Hier, ils étaient des dizaines, dans les cales de l’Ancerville. Ce navire mythique qui assurait la ligne de Dakar à Marseille, est à quai à Shekou, en Chine, Transformé en important centre de loisirs. Lui, il a eu droit à une autre vie.
Aujourd’hui, les pirogues géantes de Guet Ndar, de Mbour, vont vers les Canaries. Grandes et Petites. Aujourd’hui, des camions mènent cette jeunesse dans les prisons de Libye, puis dans le ventre des mers. Et Demain ?
Honte à nous. Oui, nous sommes tous responsables. Méditons.
Les yeux fermés. Expiration. Ouvrons les yeux. À travers les tumultes de l'histoire, des générations ont affronté les épreuves les plus ardues. Des arabes, puis des européens, puis des maures, en quête de richesses et de convictions, se sont aventurés au-delà des mers, des déserts pour « découvrir » les contrées lointaines : l'Afrique, l'Amérique et l'Asie. Les trois M (Militaires, Missionnaires et Marchands) à l'appétit insatiable, tous sont partis pour des voyages audacieux, des rencontres avec l'inconnu.
C’était hier. Sommes nous amnésiques ? Il n’y a pas si longtemps, pourtant. Ils ont détruit. Ils ont brûlé les villages. Ils ont effacé. Ils ont déchiré, et le Serment du Chasseur(1222) et la Charte de Kouroukan Fouga (1236). Ils ont déstructuré. Ils ont remplacé. Un Grand remplacement. Ils ont « civilisé ».
Quelques siècles après, la soif de découverte, l'insatiable besoin de réalisation poussent encore l'homme à traverser des déserts brûlants, des océans infinis et des mers déchaînées. La mobilité, intrinsèque à notre essence, transcende les frontières physiques pour atteindre l'ailleurs. Acceptons cela. Notre destin est forgé par un incessant désir de se connecter aux mondes lointains.
Repensons donc le statut des nouveaux citoyens. Les Citoyens du monde.
Que d’obstacles vécus par les migrants. À travers chaque pas coûteux, chaque nuit passée dans les prisons du Maghreb, chaque être violé, chaque navigation périlleuse, chaque embarcation avalée par la Méditerranée, les jeunes d'Afrique expriment leur désir de vivre et tendent cette main de l'espoir à l'humanité, qui trop souvent feint de ne pas la voir. Ouvrons nos yeux. Ouvrons nos bras.
Achille Mbembe nous interpelle. Il fait écho : « La circulation des hommes exige des politiques d'hospitalité, d'ouverture et l'invention de nouvelles formes de citoyenneté. »
Oui, mettons en œuvre de nouvelles formes de citoyenneté. Ouvrons nos bras. Redevenons humains. Et pensons plus aux ponts à installer qu’aux murs à construire. Et surtout, ré-enchantons le Monde.
Du rêve? Peut-être.
Mais, crions le, haut et fort, en espagnol et en sérere, en italien et en amharique, en anglais, en Kinyarwanda : « Circuler est un droit humain fondamental, n’en faisons pas une aventure mortifère. Être de quelque part, c’est avoir la possibilité de partir et d’y revenir »
par Ibrahima Diawara
DIOMAYE FACE À LA PRESSE NATIONALE : MATURITÉ, VÉRITÉ ET EXIGENCES
La rupture exige d’agir vite pour ne pas laisser de répit au camp de la soumission aux intérêts étrangers et du bâillonnement des libertés démocratiques et pour engager dans des conditions optimales les chantiers de la révolution républicaine
La conférence de presse du samedi 13 juillet 2024 de Bassirou Diomaye Faye fera date dans l’histoire de la communication politique au Sénégal. Combien de Sénégalaises et Sénégalais qui ont suivi cette interview se sont endormis ce jour-là avec le baume au cœur et le sentiment que le Sénégal est bien sur une trajectoire progressiste. Diomaye a clairement fixé le cap modélisé dans le Projet pour Une Rupture véritable dans notre pays.
La prestation du jeune président de la République qu’ont choisi les sénégalaises et sénégalais est l’expression vivante d’une jeunesse vibrante qui a tant donné avec courage et détermination pour qu’un jour nouveau se lève sur notre pays. Diomaye est jeune, mais il n’en a pas moins projeté l’image d’un leader empreint de sagesse authentiquement africaine, de sérénité, de courtoisie et de pondération, d’une grande capacité d’écoute.
Son interview a aussi révélé une réelle empathie, le respect d’autrui, une grande rigueur, une bonne maîtrise des dossiers, un patriotisme et un panafricanisme assumés sans ostentation.
Merci président pour cette bouffée d’oxygène. Le peuple vous a écouté, il vous a compris.
La clique réactionnaire et fascisante qui pleure son paradis perdu actionne ses sordides officines pour créer la confusion et semer le doute dans la conscience des classes populaires base sociale du nouveau pouvoir. Il convient de rappeler à leurs scribouillards stipendiés qui déversent leur fiel dans les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision et à longueur de unes et de colonnes de la presse « gâche-papier » que, n’en déplaise, « les chiens aboient et la caravane passe ».
Une seule requête Monsieur le président. La refonte radicale des institutions dans la ligne des Assises nationales, de la Commission nationale de réforme des institutions et du Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique, la rationalisation des dépenses de l’État avec au premier chef la suppression des institutions inutiles et budgétivores et la réduction drastique des dépenses de prestige, le renouvellement du leadership des structures de l’administration et des entreprises publiques doivent être accélérés.
Pas de précipitation, certes, mais la rupture exige d’agir vite pour ne pas laisser de répit au camp de la soumission aux intérêts étrangers et du bâillonnement des libertés démocratiques et pour engager dans des conditions optimales les chantiers de la révolution républicaine et Démocratique portés par le Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Les manœuvres de certains responsables, installés par l’ancien régime et incarnant l’administration corrompue rejetée massivement par les Sénégalaises et Sénégalais pour être dans les bonnes grâces des nouvelles autorités doivent être bien comprises et annihilées (Babacar Diagne CNRA, Bocar Sy BHS, Innocence Ntap Ndiaye HCDS et le néo-rallié Lansana Gagny Sakho, etc.)
Il faut aussi veiller à combattre, au sein du courant patriotique et démocratique, les velléités carriéristes et opportunistes qui sont en train de se développer, en contradiction flagrante avec notre belle devise : « don de soi pour la patrie ». Le camp patriotique lui-même n’est pas épargné par la course effrénée aux « promotions » certains étalant les « services » rendus et sacrifices « consentis » durant la longue et dure phase de conquête du pouvoir pour réclamer leur part du « gâteau ». La Direction de départements ministériels, de services stratégiques de l’administration centrale, d’agences ou d’entreprises publiques, est encore considérée par beaucoup comme une sinécure, le moyen de faire étalage d’un luxe ostentatoire : gros salaires, grosses cylindrées, fréquents voyages hors du pays extrêmement dispendieux et parfois inutiles…….
Il convient de rappeler que, dans la voie tracée par la lettre du 6 avril du président de la République aux fonctionnaires et agents de l’administration du Sénégal, la nomination à des fonctions de Direction, loin d’être une sinécure, est une lourde charge qui requiert patriotisme, intégrité et expertise. Être porté à de telles responsabilités, c’est rejoindre son poste de combat, pour bâtir le Sénégal prospère et rayonnant, auquel aspire notre peuple. Ceci est un sacerdoce qui commande un style de vie sobre et un exceptionnel engagement au travail.
par Mohamed Lamine Ly
LES DÉFIS DE LA COMMUNICATION POUR LA SANTÉ
Si la communication pour la santé a longtemps reposé sur une approche descendante, elle doit désormais encourager la participation communautaire. Seule une implication citoyenne peut contrer défiance et rumeurs dans un contexte de crises sanitaires
Les media de notre pays jouent un rôle grandissant dans la communication sur la santé. En effet, que ce soit au niveau de la presse écrite avec ses rubriques santé, qu’à celui de l’audiovisuel, les problématiques sanitaires font l’objet de traitement, sinon quotidien, tout au moins très fréquent et régulier, avec la participation décisive des professionnels de la Presse.
Parmi les stratégies pour lutter contre les problèmes prioritaires de santé, les moyens de communication sont largement utilisés par les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les acteurs de la société civile et autres organismes à but non lucratif, pour amener la population à adopter des comportements favorables à la santé.
La communication pour la santé pourrait se définir comme l’étude et l’utilisation des stratégies de communications interpersonnelles, organisationnelles et médiatiques, visant à informer et à influencer les décisions individuelles et collectives propices à l’amélioration de la santé.
Sur le plan des contenus, il ne fait aucun doute, que le volet préventif occupe une place appréciable dans les émissions et articles de presse dévolus à la santé. C’est ainsi que divers thèmes y sont abordés, tels que la santé de l’enfant (vaccination, nutrition…), l’alimentation saine et équilibrée des adultes, la pratique régulière d’activités physiques, la santé reproductive, la sensibilisation sur les maladies non transmissibles y compris sur la prévention du diabète, de l’hypertension artérielle et de divers cancers (tabagisme, dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus…etc.)…
Néanmoins, la prise en compte des déterminants sociaux de la santé laisse encore à désirer, du fait que la participation communautaire à la santé et aux autres secteurs de développement (hydraulique, agriculture, habitat, hygiène, assainissement, microfinance...) ne réussit pas encore à s’émanciper totalement de la tutelle des techniciens.
De fait, les communautés, souvent réduites au rôle d’auxiliaires ou de faire-valoir, ne s’impliquent pas encore suffisamment dans les questions comme l’identification et la priorisation des besoins, ainsi que sur celles portant sur la gouvernance et la redevabilité.
On ne peut manquer de signaler certains aspects négatifs liés à la publicité faite sur les médias, relatifs aux bouillons de cuisine, à la dépigmentation artificielle, sans oublier celle au profit de certains charlatans, qui mettent en danger la vie des sénégalais, compromettant les efforts faits pour la revalorisation ou la réhabilitation de notre médecine traditionnelle.
Au début, la communication pour la santé était considérée comme suffisante pour atteindre les objectifs sanitaires et on doit admettre qu’ils ont été de puissants moteurs de promotion de la santé.
Des progrès tangibles ont été notés dans divers domaines comme la santé de la mère et de l’enfant (vaccinations, surveillance nutritionnelle et pondérale, prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, suivi pré et postnatal, accouchement assisté, planning familial…) et la lutte contre les maladies courantes, particulièrement, celles ciblées par le Fonds Mondial (paludisme, tuberculose et sida), sans oublier les maladies non transmissibles.
Mais les décideurs de la Santé ont fini par se rendre compte des limites de la communication pour la Santé, qui devrait participer d’un contexte global, où la santé devient l’affaire de tous.
Faute d’une véritable responsabilisation des communautés de base dans la gestion de leur santé et à cause de l’implication intempestive de fondations prétendument philanthropiques dans la Santé globale, l’émergence de puissants mouvements complotistes a sévèrement desservi les acteurs de communication pour la Santé.
Une des illustrations les plus caractéristiques de cet état de fait a été l’essor, dans les pays développés, de vastes mouvements anti-vaccins, ayant conduit, il y a quelques années, à la résurgence de maladies virales comme la rougeole aux USA. On a également observé, dans des pays comme le Pakistan, l’Afghanistan ou le Nigéria, une hostilité exacerbée envers les campagnes d’éradication de la poliomyélite, avec des répliques de moindre envergure, dans certains autres pays africains (dont le nôtre) ou asiatiques.
Mais le sommet de la défiance contre la santé globale a été atteint lors de la pandémie de Covid-19, venant couronner un cycle ayant débuté en 2002, avec l’apparition du SRAS en Chine, suivi par plusieurs autres maladies émergentes, à fort potentiel épidémique voire pandémique (comme la grippe aviaire à A/H5N1, la grippe A/H1N1, le MERS-CoV, la grippe aviaire A/H7N9).
De par son ampleur, sa gravité avec une mortalité élevée chez les personnes âgées et ses conséquences dramatiques sur le plan économique, la pandémie de Covid-19 s’est dédoublée en une infodémie, c’est-à-dire une pandémie de fake-news allant du déni pur et simple de la maladie à des accusations d’arrière-pensées mercantilistes sur la commercialisation des vaccins ou de médicaments onéreux.
Ces rumeurs sont d’autant plus difficiles à combattre, qu’elles empruntent principalement le canal digital préféré aux media institutionnels, devenus moins crédibles, du fait qu’elles sont souvent les porte-voix des puissances d’argent. D’où l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de se démarquer de la cupidité, des intérêts privés de Big Pharma et de se réapproprier des informations sanitaires basées sur des données fiables et probantes, pour servir le bien commun.
Pour cela, il faut permettre aux intervenants de mettre en œuvre une communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC), en vue de co-construire avec les communautés des stratégies pour prévenir l’exposition, stopper la transmission et amoindrir l’impact de l’épidémie.
Il faudrait, en outre, dans le cadre de la santé digitale, outiller les professionnels de la communication dans le domaine de la santé, pour qu’ils puissent tirer parti des connaissances sociales et comportementales, en vue de concevoir, mettre en œuvre et évaluer les communications digitales en matière de santé.
Ils apprendront ainsi à développer et à mettre en œuvre des campagnes de santé réussies sur les médias sociaux, et à évaluer leurs performances et leur impact sur les comportements liés à la santé.
Dr Mohamed Lamine Ly est spécialiste en santé publique.
Seuls Bougane et Bocoum semblent vouloir mener la fronde contre le régime Diomaye-Sonko. Les anciens alliés de Macky, de l'AFP au PS, errent en quête d'un nouveau souffle. L'APR, sans véritable leader désigné, fait face à un risque de déshérence
Après 100 jours au pouvoir, le régime Diomaye-Sonko devra encore faire face à une opposition incarnée par Bougane et Thierno Bocoum, qui occupent un champ de ruines. Car, les autres forces politiques, désabusées par les résultats du 24 mars, ont du mal à se réveiller de ce traumatisme pour reprendre la marche vers le sommet.
Amadou Ba n’a pas gagné la présidentielle, mais c’est l’Alliance pour la République (Apr) qui a perdu le pouvoir. Depuis la fin du mandat du président Sall, l’Apr s’était emmurée dans le silence souvent brisé par quelques communiqués. Il y a eu une tournée de remerciements des Apéristes à Kolda et Kaffrine, sous l’impulsion de l’ex-chef de l’Etat, qui a parlé par téléphone aux militants. Coincé entre Marrakech, Paris et New York, l’Envoyé spécial du 4P a montré, à travers ce geste, qu’il veut continuer à avoir la mainmise sur son parti. Et garder une influence sur ses hommes et peser sur le landerneau politique du pays indirectement ? Me Abdoulaye Wade avait continué à mettre les mains dans le cambouis en dirigeant une liste pour des Législatives, qui ont suivi sa défaite en 2012. Car, ce schéma a été tracé pour faire le vide dans les rangs du Pds afin d’ouvrir un boulevard à Karim Wade.
Macky Sall aussi n’a «orbité» aucun leader de son parti pour préserver son legs présidentiel. Or, cette tare congénitale rattrape sa formation, qui risque de se retrouver dans une forme de déshérence politique. Président du Groupe parlementaire de Benno et porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow se démène pour combler les cases vides. Il organise la riposte institutionnelle liée à la crise de la Dpg et la réaction politique inhérente aux révélations du Président Diomaye sur la gestion des fonds politiques par son prédécesseur.
Champ de ruines
Mme Adji Mergane Kanouté et Seydou Guèye, respectivement vice-présidente adjointe du Groupe parlementaire de Benno et porte-parole de l’Apr, viennent en appoint pour donner un peu d’épaisseur à ses arguments. Sans doute qu’il s’agit d’une vision caricaturale de la réalité du moment, mais elle montre que le bataillon n’est pas assez étoffé pour asseoir une alternative au tandem Diomaye-Sonko. Il y a cette configuration politique, qui rend impuissants les deux autres hommes de base du système Sall : Amadou Mame Diop et Abdoulaye Daouda Diallo, qui faisaient partie des émissaires envoyés à Kaffrine et Kolda par Macky, sont liés par leurs fonctions institutionnelles. Elles les anesthésient sur le plan politique, surtout à cause l’incertitude qui entoure l’avenir de ces institutions. Et les alliés de BBY ? De l’AFP au PS, les différents leaders cherchent la voie de la résurrection, après 12 ans passés à l’ombre de Macky, qui s’en est allé sans organiser une séance d’explications et de remerciements contrairement à Me Wade en 2012…
Cette vulnérabilité est une bénédiction pour le pouvoir, qui se retrouve face à une opposition décomposée par la dernière présidentielle. Evidemment, les résultats du 24 février ont plongé dans le coma de nombreux leaders politiques, en précipitant au sommet de l’Etat une nouvelle génération de politiciens : Idy et Khalifa sont aphones. Pour les autres candidats à la présidentielle, Mamadou Lamine Diallo, Déthié Fall, qui sont aussi restés muets comme des carpes, il n’est pas facile de les catégoriser. Amadou Ba, qui n’est pas un héritier désigné de Macky, n’a pas encore totalement assumé sa «Nouvelle responsabilité». Il reste quoi ? Un champ de ruines occupé allégrement par Bougane Guèye Dany et Thierno Bocoum, et légèrement Thierno Alassane Sall. Dans ce moment indécis et incertain, ils voudraient incarner une opposition radicale au régime en place. Pour les deux premiers, la méthode empruntée a été éprouvée par Pastef : gatsa-gasta.
UNE INITIATIVE INTERNATIONALE POUR SOUTENIR LES STARTUPS SÉNÉGALAISES
50 000 dollars et l'expertise de Columbia Engineering et Business School : tels sont les atouts offerts par OST aux startups sélectionnées. Postulez d'ici le 21 juillet pour bénéficier de cette chance inespérée de faire grandir votre projet
Open Startup (OST) invite les startups sénégalaises à postuler pour le programme OST, en collaboration avec Columbia University. Dans une démarche visant à stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat en Afrique et au Sénégal, Open Startup (OST), en partenariat avec Columbia Engineering et Columbia Business School de New York, lance un appel à candidatures pour son programme d’accélération pre-seed. Ce programme, qui s’adresse également aux startups de Tunisie et du Maroc, se déroulera de septembre 2024 à janvier 2025.
Ce programme bénéficie du soutien de plusieurs partenaires internationaux. Au Sénégal, les partenaires incluent la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), Ignite.E, Concree, Dakar American University of Science and Technology (DAUST), et l’École Supérieure Polytechnique de Dakar.
Le programme OST est conçu pour aider 30 startups sélectionnées (10 de chaque pays) à évoluer du stade de démonstration de concept (PoC) au produit minimum viable (MVP). Ce programme intensif de 18 semaines propose des ressources exceptionnelles telles qu’un fonds de 50 000 $ en cash prizes sans cession de parts.
Les candidatures sont ouvertes et se clôtureront le 21 juillet 2024. Ne manquez pas cette occasion unique de transformer votre idée en réalité et de propulser votre startup vers de nouveaux sommets.
LES SIGNIFIANTS DE LA NOUVELLE COMMUNICATION PRÉSIDENTIELLE
Ce nouveau style axé sur la transparence, l'accessibilité et la proximité avec le peuple, annonce le renouveau dans les relations entre citoyens et dirigeants. Il devra toutefois faire la preuve de son efficacité à travers la gouvernance
La communication joue un rôle crucial en gouvernance, servant de pont entre les dirigeants et les citoyens. L'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye marque un tournant significatif dans la communication présidentielle au Sénégal. Ce nouveau style, caractérisé par la transparence, l'accessibilité et la proximité avec le peuple, semble annoncer une ère de renouveau dans les relations entre les citoyens et leurs dirigeants. Le titre de sa dernière prise de parole, "100 jours de progrès pour un Sénégal souverain, juste et prospère", encapsule parfaitement cette vision.
Les ruptures marquantes du nouveau style
Utilisation du wolof comme langue principale : Contrairement à ses prédécesseurs, le président Bassirou Diomaye Faye commence ses discours en wolof avant de passer au français. Cette inversion marque une rupture nette avec la tradition où les présidents s'exprimaient d'abord en français avant de résumer en wolof. Ce choix permet une connexion directe avec la majorité de la population sénégalaise, transcendant les barrières linguistiques et culturelles souvent associées à l'usage du français dans les communications officielles. Cette décision symbolise une volonté salutaire de mieux se faire comprendre par le plus grand nombre. Mais aussi, de souveraineté linguistique et culturelle, renforçant le sentiment d'appartenance nationale.
Transparence et absence de langue de bois : Le président Faye s'efforce de répondre aux questions de manière claire et directe, illustrant ses propos par des exemples concrets. Cette approche pédagogique facilite la compréhension des enjeux nationaux et des actions gouvernementales par le grand public. Contrairement à Macky Sall, qui était souvent perçu comme distant, condescendant et autoritaire, Faye adopte un ton posé, sincère et naturel, évitant les polémiques inutiles.
Accessibilité et proximité avec le peuple : Le respect semble être une valeur cardinale pour le président Faye. Il a exprimé son respect envers les Sénégalais et les médias et a promis de tenir régulièrement des rencontres avec eux. En s'adressant d'abord à la presse sénégalaise pour s’exprimer sur la politique interne, il marque une rupture avec Macky Sall, qui privilégiait les médias étrangers. Le président Faye montre qu'il accorde la priorité aux préoccupations et aux intérêts des Sénégalais : la communication sur les enjeux nationaux doit se faire à l'intérieur du pays, avec ceux directement concernés.
Style Ferme et résolu : Bien que son ton soit posé, doux et ouvert au dialogue, le Président Faye est également très ferme dans son style. Cette fermeté est cruciale pour inspirer le respect et la confiance. Il montre ainsi qu'il est prêt à prendre des décisions difficiles et à s'attaquer aux problèmes avec détermination, tout en restant à l'écoute. Cette combinaison d’ouverture et de fermeté pourrait rassurer les citoyens sur sa capacité à diriger efficacement et à maintenir l’ordre tout en étant juste. De plus, son style compense les critiques sur sa jeunesse et son manque d'expérience de l'État. En se montrant ferme et résolu, il dissipe les doutes sur sa capacité à gouverner un pays comme le Sénégal. Sa communication proactive et son engagement sincère font oublier son âge et son parcours relativement court dans les hautes sphères de l'État, en inspirant plutôt une confiance nouvelle et rafraîchissante.
Cette nouvelle approche illustre une volonté de se rapprocher du peuple, de renforcer la souveraineté nationale, et de privilégier la transparence et l'engagement direct avec les citoyens. Il mise sur la confiance et le respect mutuel, tout en valorisant les ressources et les voix locales.
Les promesses implicites et explicites de cette approche
L’engagement pour la transparence gouvernementale : Le président a lancé plusieurs audits, notamment sur la gestion des ministères, visant à instaurer une culture de reddition de comptes et à éradiquer la corruption. La publication de rapports de la Cour des comptes et de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) témoigne de cette volonté de transparence.
La Volonté de rapprochement avec les citoyens : En s'exprimant en wolof et en répondant sans langue de bois, le président montre qu'il est à l'écoute des préoccupations des Sénégalais et qu'il souhaite établir un dialogue direct avec eux. Cette approche pourrait contribuer à restaurer la confiance des citoyens envers leurs dirigeants.
Le renouveau dans la gouvernance : Le titre de sa prise de parole et ses actions initiales indiquent une ambition de réformer les institutions pour les rendre plus justes et plus efficaces. Promesses de souveraineté, de justice et de prospérité qui créent cependant des attentes élevées chez les Sénégalais, qui vont attendre que ces paroles se traduisent en actes concrets.
Les implications politiques et sociales
L'ancien régime, sous Macky Sall, était souvent perçu comme distant, arrogant et indifférent aux préoccupations des Sénégalais, avec une communication axée sur les milliards dépensés pour les grands travaux. Cette perception a pu éroder la confiance des citoyens envers leurs dirigeants, créant un fossé entre le peuple et le pouvoir. En contrastant avec cette approche, le président Faye, prend le temps d’informer sur ses intentions, cherche à montrer une réelle empathie et une écoute active envers les Sénégalais.
Un renforcement de la confiance entre le peuple et le pouvoir ? : Cette nouvelle approche pourrait contribuer à restaurer la confiance des citoyens envers leurs dirigeants, un élément crucial pour la stabilité politique et le développement du pays.
Une démocratisation de l'information politique ? : En rendant le discours politique plus accessible et compréhensible, cette nouvelle communication pourrait faciliter l'adhésion aux politiques gouvernementales et améliorer la compréhension des enjeux nationaux par la population.
Une potentielle augmentation de l'engagement citoyen ? : Une communication transparente et accessible peut encourager les citoyens à s'impliquer davantage dans les affaires publiques et à exercer un contrôle plus vigilant sur l'action gouvernementale.
L'impact sur la gouvernance et le rapport politique-peuple
Les bénéfices d’un tel style de communication sont de plusieurs ordres, comme par exemple :
Faciliter l'adhésion aux politiques gouvernementales : En expliquant clairement les actions et les réformes, le président peut obtenir un soutien plus large pour ses initiatives.
Améliorer la compréhension des enjeux nationaux : Les explications pédagogiques et les exemples concrets permettent aux citoyens de mieux comprendre les défis et les opportunités auxquels le pays est confronté.
Renforcer le contrôle citoyen sur l'action publique : Une communication transparente permet aux citoyens de mieux surveiller et évaluer les actions du gouvernement, renforçant ainsi la démocratie.
Analyse de la symbolique des 100 jours
Critiqué par certains, une adresse au peuple à 100 jours de l’accession au pouvoir peut être lue de plusieurs manières :
Rupture avec les pratiques antérieures : En choisissant de faire un bilan à ce moment précis, le président s'inscrit dans une tradition politique tout en marquant une rupture avec les pratiques de son prédécesseur. Cela démontre une volonté de transparence et de reddition de comptes régulière.
Établissement d'un nouveau contrat de confiance : Le titre "100 jours de progrès pour un Sénégal souverain, juste et prospère" et les actions entreprises montrent que le président est déterminé à tenir ses engagements et à instaurer une nouvelle dynamique de gouvernance.
Amorce d'une nouvelle ère de communication politique : Cette prise de parole en wolof, combinée à des réponses claires et directes, symbolise un nouveau style de gouvernance, plus proche des citoyens et plus transparent.
Défis et Limites de cette Approche
Cette approche communicationnelle, à côté des bénéfices, comporte toutefois des défis et un certain nombre de limites si la parole ne suit pas l’action :
Le maintien de la constance dans le temps : La cohérence dans la communication et l'action est essentielle pour conserver la confiance des citoyens. Pour que cette nouvelle approche de transparence et d'accessibilité soit efficace, le président Faye devra par conséquent s'engager à la maintenir tout au long de son mandat.
La gestion des attentes élevées du public : Il sera impératif que ces engagements se concrétisent par des politiques efficaces et des améliorations tangibles dans la vie quotidienne des citoyens. Car les promesses de souveraineté, de justice et de prospérité ont suscité de grandes attentes parmi les Sénégalais.
L’équilibre entre transparence et confidentialité gouvernementale : Trouver cet équilibre est crucial pour assurer la sécurité nationale tout en maintenant la confiance du public. Le gouvernement devra alors naviguer avec soin entre la nécessité de transparence et l'obligation de confidentialité pour certaines décisions stratégiques.
Conclusion : L'Importance de l'adéquation entre Communication et Action
Le nouveau style de communication du président Bassirou Diomaye Faye offre une opportunité de réconcilier les Sénégalais avec leur président et de revitaliser la démocratie du pays. Son approche inspire confiance en lui en tant que leader capable de naviguer avec assurance à travers les défis complexes de la gouvernance, démontrant que la compétence repose non pas seulement sur l'âge ou l'expérience passée, mais aussi sur la vision et la détermination actuelles. Cependant, il est essentiel de rappeler que la communication, aussi efficace soit-elle, n'est qu'un outil au service de la gouvernance. Le véritable test de cette présidence résidera dans sa capacité à transformer ces paroles en actions concrètes pour le bénéfice du peuple sénégalais.
Fatou Kassé-Sarr est DG Labell’Com, agence spécialisée en communication politique, publique et marketing territorial.
par Abdoulaye Seck
DU ZIRCON À LOMPOUL : RÉALITÉ D'UNE LONGUE CATASTROPHE DE L'HISTOIRE
Les populations espéraient beaucoup du projet minier de la GCO. Mais force est de constater aujourd'hui que leurs rêves se sont transformés en désillusion face à des promesses non tenues et des impacts environnementaux et sociaux dévastateurs
Plus d'une décennie d’exploitation et d'extension en zircon dans la zone des Niayes, la Grande Côte Opération SA (GCO) a démarré ses activités extractives dans la Commune de Diokoul Diawrigne précisément dans la zone de Lompoul depuis fin 2022.
Rappelons que l’exploitation des minerais dans la zone des Niayes, notamment à Diogo, avait attiré l’attention des Sénégalais après quatre années d’exploitation, sans grande satisfaction. Le constat est général. On note la présence des routes toujours défectueuses, des pistes latéritiques non entretenues, ce qui provoque le soulèvement de particules. Bref, l’environnement est maussade, sans compter les impactés toujours le désespoir. Aujourd'hui, la GC0, une entreprise minière franco-australienne, déroule actuellement ses activités à Lompoul plus précisément dans le désert. C'est un projet qui concerne la région de Thiès et de Louga au Sénégal. Il est détenu en majorité par le groupe français Eramet.
Lompoul, le théâtre des rêves perdus
En 2021, j'avais alerté dans mon article intitulé : Le projet d'exploitation minière à Lompoul : entre espoir et incertitude. Avant l'arrivée de cette société, les populations de la Commune de Diokoul Diawrigne, n'ayant aucune information concrète, avaient des interpellations et des rêves en errance. Aujourd'hui, la montagne a accouché une souris et la réalité avec des promesses non tenues comme l'emploi des jeunes, les financements et l'accompagnement psychosocial des impactés. En plus, des catastrophes vont impacter l'humanité dans les années à venir dans cette zone.
Dans un passé récent, des autorités étatiques sont allées jusqu'à proférer des menaces, se rangeant catégoriquement dans le camp de la GCO. En effet, certaines font croire à la population que c'est un projet du Plan Sénégal Émergeant (PSE) ; d'autres soutiennent la propagande et la promotion pour des raisons personnelles et purement pécuniaires au détriment de leur peuple.
Nous assistons, de nos jours, à Lompoul à des endroits barrés, où le troupeau a perdu le chemin de la recherche d'endroits fertiles et verdoyants. La GCO exploite aussi des champs sans ou avec des rémunérations modiques ou très insuffisantes. Des maraîchers sont au chômage continu car ils n'ont plus de moyens de subsistance tout en gardant leur dignité. Des agriculteurs qui détenaient par mois ou par année des revenues très importantes se trouvent actuellement dans des situations inconfortables. Ils crient leur ras-le-bol à cause de la baisse de la nappe après le passage de la GCO. Nous assistons aussi à des familles déplacées ou disloquées, laissant derrière des patrimoines ou des souvenirs qui ont participé à forger des humanités. Tout cela à cause de la mauvaise gestion de la société minière.
La société détruit plus qu'elle ne répare...
D'ailleurs, Lompoul sera aux oubliettes. Ce qui faisait notre fierté, notre patrimoine disparaîtra à jamais. Nos futurs enfants vont entendre parler ce fameux bijou avec simplement des photos à l'appui. Le tourisme à Lompoul est mort à cause de la disparition du désert. Depuis plusieurs semaines, la société opère sur les dunes de sable avec tout son matériel, perturbant la quiétude des touristes. Une situation très déplorable.
Combien de familles vont souffrir ? Les vendeuses d'objets d'art qui n'avaient que ce métier pour nourrir leur progéniture, que vont-elles faire maintenant ? Le père au chômage retrouvera-t-il rapidement un travail face aux préoccupations quotidiennes ? Des conséquences très néfastes sur notre vie en société constituent le bilan de la GCO sous le complice de certaines autorités.
Des sources révèlent qu'ils ont programmé un désert artificiel en remplacement à l'œuvre de Dieu. Quelle ignorance ! Pitoyablement, ce désert artificiel se trouve dans une autre commune que celle de Diokoul Diawrigne dans la région de Louga.
La population de Lompoul habite presque sur des dunes de sable. D'ici quelques années, rien ne pourra plus arrêter le vent ou les orages. Nous craignons la destruction de maisons ou de toits. C'est évident. Ce qui nous restait comme bouclier a été raser par la société d'exploitation minière avec son cortège de poussières pouvant occasionner toutes sortes de maladies.
Aujourd'hui, toute la zone de Lompoul est derrière son maire M. Gora Gaye devant une société minière qui ne respecte pas ses engagements de même que les populations.
Cependant, la Commune de Diokoul Diawrigne fait confiance aux nouvelles autorités en l'occurrence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, son premier ministre Ousmane Sonko et son ministre de l'Énergie Birame Soulèye Diop. Si elles ne peuvent pas arrêter l'exploitation, ce que la population souhaite pour sauver leur zone, que ces autorités veillent au respect des normes sociales et environnementales pour le bien-être de tous.