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27 avril 2025
Diaspora
LE FIASCO JURIDIQUE DE PASTEF
"Un comble de narcissisme et de bêtise populiste" : c'est en ces termes que la République des valeurs dénonce la communication du régime suite à la décision du Conseil constitutionnel. Il fustige le parti au pouvoir pour sa "déraison"
Dans un communiqué acerbe, la République des valeurs/Réewum Ngor fustige le régime Pastef pour sa "déraison" et son "incompétence", pointant notamment le considérant 31 de la décision qui interdit explicitement l'amnistie de crimes graves comme l'assassinat, le meurtre ou la torture, même lorsqu'ils sont liés à l'exercice d'une liberté publique.
"La décision du Conseil constitutionnel n° 1/C/2025, déclarant contraire à la Constitution la loi portant interprétation de l’amnistie, constitue un camouflet pour le régime Pastef et ses juristes autoproclamés. Il est pour le moins curieux de constater qu’ils persistent dans la manipulation, tentant de faire passer une décision censurant leur loi pour une décision qui leur donnerait raison. Le comble du narcissisme et de la bêtise populiste.
Voici ce qu’il convient de retenir de cette décision du Conseil constitutionnel :
1. Les arguments soulevés dans les mémoires de l’Agent judiciaire de l’État et du Président de l’Assemblée nationale pour faire déclarer irrecevable la requête des députés de l’opposition n’ont pas convaincu le juge constitutionnel.
2. La loi dite interprétative modifie en réalité substantiellement la loi portant amnistie. À ce titre, elle doit être considérée, au regard de son contenu, comme une loi pénale plus sévère, insusceptible de rétroactivité. Contrairement au discours tenu par Pastef, cette loi n’était interprétative que dans son intitulé : sur le fond, elle constituait une modification de la loi d’amnistie.
3. L’article 1er, alinéa 2, de cette loi prétendument interprétative, qui permettait l’amnistie de crimes imprescriptibles (assassinat, meurtre, torture, actes de barbarie, etc.) dès lors qu’ils sont liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique, viole la Constitution (voir considérant 31).
Contrairement à la communication de PAstef, fondée sur la manipulation, le considérant 31 de la décision du Conseil constitutionnel rejette fermement cette tentative de contournement juridique. Le juge constitutionnel rappelle clairement que ces crimes imprescriptibles ne peuvent faire l’objet d’une amnistie, même lorsqu’ils sont liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique.
C’est à se demander s’il ne règne pas au sein de Pastef une épidémie de déraison entretenue par un gourou comme dans certaines sectes apocalyptiques. Après avoir trouvé matière à interpréter une loi d’amnistie d’une clarté manifeste, les voilà récidiver en se glorifiant d’une décision qui étale toute leur incompétence."
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POUR AMADOU BA, CEUX QUI PARLENT DE REJET DE LA LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE SE TROMPENT
Le député dénonce une "désinformation" autour de la décision du Conseil constitutionnel. "Je ne comprends pas l'agitation de certaines à aller dire au public que la loi d'amnistie a été censurée, c'est faux", défend-il
Le Conseil constitutionnel vient de rendre une décision majeure concernant la loi interprétative 08-2025, déposée par les députés de Pastef et votée le 2 avril dernier. Cette décision, loin de constituer un rejet total comme certains l'affirment, établit un principe fondamental concernant les limites de l'amnistie au Sénégal, selon Amadou Ba, initiateur du texte.
D'après les explications du député, invité de l'émission "Soir d'infos" sur TFM mercredi 23 avril, le Conseil constitutionnel a confirmé que "les crimes de sang, assassinats, meurtres et tortures ne peuvent être couverts par une loi d'amnistie", conformément aux engagements internationaux du pays. Le considérant 31 de la décision marque ainsi, selon lui, une évolution notable par rapport à la jurisprudence antérieure de 2005, qui accordait au législateur un pouvoir quasiment illimité en matière d'amnistie.
Cette clarification juridique ouvre désormais la voie aux victimes et aux familles des personnes assassinées ou torturées pour saisir les tribunaux et faire valoir leurs droits, dès la publication de la décision au Journal officiel, à en croire le parlementaire. "Toutes les victimes vont pouvoir brandir ce considérant 31 et se présenter devant les procureurs des différentes juridictions de ce pays", souligne-t-il.
À l'en croire, le Conseil a certes censuré une partie du texte concernant l'exclusion du bénéfice de l'amnistie pour ceux qui "exerçaient une liberté publique ou démocratique", mais cette censure partielle ne remet pas en cause l'objectif principal visé par les auteurs de la loi.
Le député a également justifié le choix d'une loi interprétative plutôt qu'une abrogation totale, qui aurait pu entraîner le retour en prison de toutes les personnes libérées et provoquer une désorganisation judiciaire conséquente.
Cette décision du Conseil constitutionnel intervient dans un contexte politique tendu, alors que l'Assemblée nationale s'apprête également à examiner la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de Justice, pour des faits qui concerneraient notamment la gestion des fonds Covid.
LES ÉVANGILES SELON MAGA
Milliardaires athées, théologiens réactionnaires, complotistes et évangéliques s'unissent sous la bannière du nationalisme chrétien avec un objectif : "mettre fin à la démocratie américaine telle que nous la connaissons", révèle Katherine Stewart
(SenePlus) - Katherine Stewart, journaliste américaine qui a infiltré pendant plus de quinze ans les mouvements nationalistes religieux américains, dévoile les dessous de cette puissante machine politique dans un entretien accordé au journal Le Monde paru ce 23 avril 2025. Son analyse, issue de son dernier ouvrage "Money, Lies and God: Inside the Movement to Destroy American Democracy", déconstruit méthodiquement ce mouvement qu'elle considère comme une menace réelle pour la démocratie américaine.
Le nationalisme chrétien américain, explique Stewart, réunit sous la bannière MAGA (Make America Great Again) des acteurs aux profils étonnamment divers : "des prétendus 'apôtres' de Jésus, des milliardaires athées, des théologiens catholiques réactionnaires, des intellectuels pseudo-platoniciens, des opposants à la 'gynocratie' qui détestent les femmes, des évangéliques à la tête de réseaux puissants, des pronatalistes, des complotistes du Covid-19". Malgré cette apparente hétérogénéité, la journaliste souligne que "ces groupes éclectiques peuvent sembler ne pas avoir grand-chose en commun, mais leur objectif est le même : mettre fin à la démocratie aux États-Unis telle que nous la connaissons."
Ce mouvement repose sur "quatre piliers" idéologiques : "une vision identitaire de l'Amérique, définie comme une nation fondamentalement chrétienne ; la victimisation, qui consiste à prétendre que la discrimination viserait avant tout les chrétiens conservateurs ; le catastrophisme et l'autoritarisme." Mais contrairement aux apparences, le nationalisme chrétien "ne relève pas de la spiritualité. Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour être un nationaliste chrétien, et beaucoup de chrétiens patriotes ne veulent rien savoir de ce mouvement."
L'enquête de Katherine Stewart révèle que derrière l'image d'un mouvement populaire spontané se cache une organisation rigoureuse et extrêmement bien financée. "L'un des plus grands mythes à propos de ce mouvement est qu'il vient d'en bas", affirme-t-elle au Monde. "Bien plus qu'un simple phénomène social, c'est d'un vaste mouvement façonné par une élite déterminée qu'il s'agit."
Cette machine politique s'appuie sur trois piliers : "les bailleurs de fonds : des milliardaires, qui ont décidé d'investir leur fortune dans la destruction de la démocratie", "des penseurs [qui] fournissent l'armature intellectuelle au mouvement" et enfin "ceux que j'appelle des 'sergents', déployés sur le terrain, qui font en sorte que l'argent et les messages du mouvement permettent de gagner des votes, en s'adaptant au contexte local."
La journaliste cite notamment l'exemple de la Fondation Lindsey qui, "entre 2019 et 2022, a versé plus d'1 million de dollars (près de 880 000 euros) à une nouvelle organisation, Faith Wins, destinée à mobiliser les pasteurs des églises conservatrices dans les États pivots pour faire gagner le vote républicain pro-Trump."
La manipulation des "valeurs bibliques"
L'un des aspects les plus frappants de cette stratégie réside dans l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Les "sergents" du mouvement "sillonnent le pays, faisant des présentations dans des églises devant des dizaines, voire des centaines, de pasteurs, à qui l'on explique comment amener leurs fidèles à voter 'selon les valeurs bibliques'."
Mais Stewart souligne que "les 'valeurs bibliques' sur lesquelles ils s'appuient ne sont pas celles du christianisme, telles que beaucoup, sinon la plupart des Américains, l'entendent. Il n'est pas question d'attention portée aux plus humbles, de l'amour de son prochain." Ces valeurs sont réduites à quelques questions sociétales clivantes comme l'avortement ou le mariage homosexuel, "parce qu'ils savent que si vous pouvez amener les gens à voter sur deux ou trois questions-clés, vous pouvez contrôler leur vote."
La journaliste rappelle d'ailleurs que "le Parti républicain d'aujourd'hui, 'pro-life', est une création moderne" et que "pour comprendre cela, il faut remonter à la fin des années 1970, à une époque où la plupart des républicains soutenaient le droit à l'avortement et le considéraient comme conforme aux valeurs protestantes de responsabilité personnelle." L'opposition à l'avortement a été stratégiquement choisie comme "cheval de bataille" car touchant "à la sexualité et à l'insécurité des gens concernant l'évolution des mœurs et de la famille".
Au cœur de cette stratégie se trouve également un appareil intellectuel sophistiqué. Stewart cite notamment l'influence de théoriciens comme Carl Schmitt, philosophe nazi, dont le concept d'"état d'exception" a été repris par les penseurs de cette droite radicale : "nous serions confrontés à une situation d'urgence absolue à cause du libéralisme, du wokisme, etc. Tous les moyens sont bons pour vaincre cet ennemi intérieur [...] Nous avons donc besoin d'un homme fort."
La journaliste évoque également la communication à deux niveaux inspirée de Leo Strauss : "une 'écriture ambiguë', qui comporte un message 'entre les lignes', que seuls les initiés peuvent comprendre." Ainsi, "on transmet à la base des messages simples — ce qui est dit n'a pas vraiment d'importance, il suffit de les faire adhérer au projet. Et il y a une autre forme de compréhension, réservée à l'élite."
Cette stratégie explique, selon elle, pourquoi "la désinformation joue un rôle aussi important" et que de nombreux "électeurs républicains [...] vivent dans un monde imaginaire où Trump a remporté haut la main l'élection de 2020, qui leur a été volée."
Un nihilisme réactionnaire alimenté par les inégalités
Katherine Stewart qualifie finalement cette idéologie de "nihilisme réactionnaire" car "au lieu de promouvoir le progrès, il s'agit d'un mouvement qui met l'accent sur un retour à une version imaginaire d'un passé prétendument meilleur" et qu'il "se définit mieux en termes de ce qu'il souhaite détruire plutôt que de ce qu'il propose de créer."
L'analyse de la journaliste établit un lien entre cette montée en puissance et "l'explosion des inégalités" qui "a largement contribué à la vague de déraison qui a balayé notre vie politique et notre culture. Elle a fracturé notre foi dans le bien commun."
Stewart conclut néanmoins en pointant une contradiction potentielle au sein de cette coalition : "un conflit pourrait éclater au sein du mouvement nationaliste chrétien. La base et les bailleurs de fonds ne partagent pas les mêmes opinions. Les grands donateurs se soucient peu en vérité des guerres culturelles ou des 'valeurs familiales'. Leur priorité reste la préservation d'une politique économique qui va justifier et accroître la concentration massive de la richesse."
PAR Thierno Bocoum
LA VÉRITÉ FACE À LA MANŒUVRE
La prétendue victoire n’est donc qu’un rideau de fumée. La loi interprétative a été retoquée, ses intentions démasquées. Le bluff ne prend plus. Ce que les juges constitutionnels ont réellement fait, c’est mettre à nu une entreprise politique grossière
« Nous avons gagné, notre objectif est atteint, les crimes pourront être jugés malgré l’amnistie. » Voilà le nouvel argument fabriqué à la hâte pour maquiller un désaveu aussi éclatant qu’embarrassant. Une tentative de manipulation, encore une pour cacher une défaite juridique retentissante.
Soyons clairs : cet argument est totalement fallacieux. Le respect des engagements internationaux du Sénégal en matière de torture, de traitements inhumains ou dégradants n’a jamais dépendu de cette loi. Les juridictions compétentes étaient déjà en mesure de s’y référer, avec ou sans texte interprétatif.
Invoquer cela aujourd’hui pour sauver la face est un non-sens juridique.
Ce que les juges constitutionnels ont réellement fait, c’est mettre à nu une entreprise politique grossière, celle de déguiser en loi d’interprétation une tentative d’amnistier des actes que le droit international considère comme des crimes imprescriptibles. Une manœuvre qui visait à blanchir, sous couvert de liberté publique, des faits d’une extrême gravité.
Le Conseil constitutionnel, dans un considérant limpide numero 31, a rappelé l’évidence « Considérant qu'au sers de l'alinéa 2 de la loi attaquée, les faits tenus pour criminels d'après les règles du droit international, notamment l'assassinat, le meurtre, le crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants, sont inclus dans le champ de l'amnistie lorsqu'ils ont un lien avec l'exercice d'une liberté publique ou d'un droit démocratique ; qu'en incluant ainsi dans le champ d'application de la loi portant amnistie des faits imprescriptibles au regard des engagements internationaux à valeur constitutionnelle du Sénégal, l'alinéa 2 de l'article premier de la loi n° 08/2025 du 02 avril 2025, viole la Constitution »
La prétendue victoire n’est donc qu’un rideau de fumée. La loi interprétative a été retoquée, ses intentions démasquées. Le bluff ne prend plus.
Et comme à chaque fois que l’argumentaire ne tient pas, les éléments de langage sont distribués comme des tracts, répétés en boucle par des relais sans esprit critique, sans lecture préalable, sans recul.
Mais le peuple n’est pas dupe. Nous connaissons les ficelles des manipulateurs. L’enjeu aujourd’hui, c’est que celles et ceux qu’ils cherchent à tromper soient assez lucides et informés pour ne pas tomber dans leur piège. Car la lumière finit toujours par percer les ténèbres de la supercherie.
Thierno Bocoum est juriste, ancien parlementaire, président AGIR.
par Ousmane Sonko
LE PASTEF CONFORTÉ PAR LES SAGES
Cette décision du Conseil constitutionnel constitue un véritable revers contre une certaine opposition, haineuse au point de vouloir assimiler l’exercice d’une liberté politique et civique de manifester à des crimes de sang et de torture
Je me serais bien gardé de me prononcer sur la décision rendue par le Conseil constitutionnel sur la loi dite « interprétative », si les résidus d’opposition sénégalaise ne s’étaient pas précipités, dans une tentative désespérée de récupération politicienne, de conclure à un revers juridique du groupe parlementaire Pastef-Les-Patriotes.
Il en est tout autrement, car cette décision conforte la démarche et les objectifs poursuivis par la proposition de loi interprétative, à savoir :
1. Exclure du champ de la loi initiale les faits qualifiables d’actes d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants ;
2. Y maintenir les autres motifs de poursuites de faits se rapportant à des manifestations politiques.
Le Conseil constitutionnel a simplement considéré que le postulat qui fonde la démarche du groupe parlementaire Pastef, selon lequel l’article premier de la loi initiale incluait les faits qualifiables d’actes d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants, était superflu car, dans sa version originale, la loi excluait déjà d’office cette catégorie d’infractions, conformément aux engagement internationaux à valeurs constitutionnelles de notre pays (considérant 31).
Le Conseil constitutionnel estime par ailleurs, dans son considérant 32, n’avoir relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité de la loi attaquée, fermant ainsi définitivement toute possibilité de recours contre l’amnistie de tous autres faits se rapportant à des manifestations politiques.
Ainsi, le Conseil a fait une interprétation au-delà de ce qui était recherché par le groupe parlementaire Pastef Les Patriotes.
Cette position du Conseil est complétée par l’ordonnance de non-lieu, rendue par le doyen des juges d’instruction le 27 janvier 2025, qu’il concluait ainsi :
« Par ces motifs
Vu les articles 169, 6 et 171 du code de procédure pénale, la loi 2024-09 du 13 Mars 2024 ;
> Constatons l'extinction de l'action publique pour cause d'amnistie,
> Disons n'y avoir lieu à suivre davantage contre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye des chefs d'inculpation susvisés.
Cette décision du Conseil constitutionnel constitue un véritable revers contre une certaine opposition, haineuse au point de vouloir assimiler l’exercice d’une liberté politique et civique de manifester à des crimes de sang et de torture. Tout ça, pour assouvir le dessein cynique de vouloir renvoyer des milliers de patriotes dans des geôles où ils ont tant souffert déjà.
Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter une opposition si indigente ?
Demain au réveil, au lieu de voir la lune que je leur montre, ils vont disserter sur mon doigt qui la leur désigne.
CARDINAL SARAH, L'OUTSIDER AFRICAIN QUI SÉDUIT LES CONSERVATEURS
Ce prélat guinéen au parcours exceptionnel, jadis surnommé "le bébé" par Jean-Paul II, cristallise les espoirs de l'aile traditionaliste de l'Église, malgré des chances d'élection jugées minces par les observateurs du Saint-Siège
(SenePlus) - Au lendemain de la disparition du pape François, les regards se tournent vers les potentiels successeurs au trône de saint Pierre. Parmi les noms qui circulent avec insistance figure celui du cardinal Robert Sarah, une figure discrète mais influente au sein de l'Église catholique, comme le rapporte Le Parisien.
Si le prélat guinéen n'apparaît pas en tête des pronostics officiels, il bénéficie d'un soutien remarquable dans les milieux catholiques traditionalistes, particulièrement en France et aux États-Unis. « C'est la coqueluche des tradis », confirme un vaticaniste cité par le quotidien francilien, soulignant l'engouement que suscite ce défenseur d'une ligne doctrinale conservatrice.
Né en 1945 à Ourouss, en Guinée, Robert Sarah est issu d'un milieu modeste – son père était cueilleur de rôniers, ces fruits récoltés au sommet des palmiers dont on tire du vin. Son ascension au sein de la hiérarchie ecclésiastique relève presque du miracle.
Ordonné prêtre en 1969, il est nommé archevêque de Conakry dix ans plus tard par Jean-Paul II, devenant ainsi le plus jeune évêque de l'époque, au point que le souverain pontife le qualifiait affectueusement de « bébé ». Un détail qui n'est pas anodin dans l'univers très protocolaire du Vatican.
Sa carrière connaît ensuite une progression fulgurante : secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples sous Jean-Paul II, puis cardinal sous Benoît XVI, avant d'être nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements par le pape François. Il quitte ce poste en 2021, atteint par la limite d'âge de 75 ans.
La candidature informelle du cardinal Sarah « bénéficie depuis plusieurs années de relais médiatiques forts aux États-Unis ou en France », précise Le Parisien. Parmi ses soutiens les plus influents figurent son éditeur Fayard et le milliardaire français Vincent Bolloré, « catholique fervent ». Sa médiatisation avait d'ailleurs provoqué une controverse en juillet 2022, lorsque son portrait avait fait la Une de l'hebdomadaire Paris Match.
Sur les réseaux sociaux, la mobilisation en sa faveur est particulièrement visible depuis l'annonce du décès du pape François. Le Parisien cite notamment un tweet qui a recueilli plus de 74 000 « j'aime » : « The next Pope should be Cardinal Robert Sarah » (Le prochain pape devrait être le cardinal Robert Sarah).
Malgré cette popularité dans certains cercles, l'influence réelle du cardinal Sarah au sein du Vatican serait à nuancer. « En réalité, au Vatican, il n'a pas la même surface médiatique et la même influence. Il a ses amitiés, comme le cardinal Gerhard Ludwig Müller [...] mais ne fédère pas au-delà des anti-François », confie au Parisien un vaticaniste familier des arcanes du Saint-Siège.
Le prélat guinéen représenterait « un courant plutôt marginal, alors que l'église en synode, ouverte, celle voulue par François, est majoritaire au Vatican », poursuit cette source. Son principal atout réside dans « sa spiritualité, son attachement à la liturgie et aux valeurs traditionnelles de l'Église, comme le célibat des prêtres », plus que dans sa maîtrise des rouages politiques vaticans.
Robert Sarah s'est imposé comme un gardien de l'orthodoxie catholique. « Être catholique est plus qu'une identification culturelle, c'est une profession de foi. Sortir de ce contenu, tant dans la croyance que dans la pratique, c'est sortir de la foi », déclarait-il lors d'un séjour à Washington en juin dernier, selon Le Parisien.
Il exprime régulièrement « sa grande peur de la déchristianisation de l'Europe » et s'inquiète de l'évolution des pratiques religieuses dans le monde occidental. « Les États-Unis ne sont pas comme l'Europe. La foi y est encore jeune et en pleine maturation. Cette jeune vitalité est un cadeau pour l'Église », avait-il ajouté lors de cette même intervention.
Lorsqu'il évoquait en 2022 l'hypothèse de devenir pape, le cardinal Sarah affirmait : « Ça ne m'intéresse pas. Ce qui compte, c'est de retrouver Dieu. » Il soulignait également sa relation respectueuse avec les trois pontifes sous lesquels il a servi : « Celui avec lequel j'ai le plus de liens, c'est Benoît XVI, mais j'admire autant François, qui sait parler à tous, avec qui l'échange est toujours libre et auquel on a eu tort de m'opposer. »
Malgré la présence accrue de cardinaux africains au prochain conclave, les chances d'élection du cardinal Sarah demeurent minces. D'après Le Parisien, « la dynamique du collège des cardinaux penche en faveur des représentants européens ou sud-américains, globalement plus proches de l'église horizontale prônée par le défunt François ces dernières années. »
Néanmoins, comme le rappelle judicieusement le quotidien français, le nom qui sortira dans quelques semaines de la Chapelle Sixtine « reste encore un mystère et a souvent réservé des surprises. » L'histoire de l'Église catholique est jalonnée d'élections papales inattendues, et celle à venir pourrait bien en être une nouvelle illustration.
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DERRIÈRE LES RAILS DU TER, L'HUMANITÉ BROYÉE
Pendant que le "Sénégal émergent" de Macky Sall célébrait son Train Express Régional, Mamadou Khouma Gueye filmait l'autre réalité : celle des expulsions massives. Son film "Liti Liti" documente avec sensibilité le déracinement de plusieurs impactés
(SenePlus) - Dans le paysage cinématographique sénégalais, une œuvre singulière fait son apparition. Le réalisateur Mamadou Khouma Gueye signe son premier long-métrage, « Liti Liti », un documentaire intime qui aborde frontalement les conséquences humaines des grands projets d'infrastructure au Sénégal, comme le rapporte RFI.
L'œuvre suit le parcours de Sokhna Ndiaye, la propre mère du cinéaste, contrainte de quitter sa maison située dans le quartier de Guinaw Rail, en banlieue de Dakar, après y avoir passé quarante années de sa vie. Cette expulsion n'est pas un cas isolé : elle s'inscrit dans le vaste programme de déplacement qui a touché près de 250 000 riverains pour permettre la construction du Train Express Régional (TER) reliant Dakar à Diamniadio.
« Pendant plus de cinq ans, le réalisateur capte des images à la fois intimes et marquées par la froideur des grands travaux, interrogeant au fil du récit le sens du progrès et la mémoire des lieux », souligne la correspondante de RFI à Dakar, Juliette Dubois. Ce contraste entre l'humanité des récits personnels et la rigidité technique du chantier constitue l'une des forces du film.
Le TER, présenté comme l'un des symboles phares du « Sénégal émergent » promu par l'ancien président Macky Sall, illustre parfaitement cette tension entre développement national et destins individuels. Dans le film, Sokhna Ndiaye « évoque toutes les péripéties liées au déguerpissement dont elle et ses voisins ont été victimes, pour les besoins de la réalisation des infrastructures du TER », précise RFI.
Au-delà du simple témoignage, « Liti Liti » se veut une réflexion profonde sur le coût humain du progrès. Comment concilier modernisation des infrastructures et respect des communautés établies ? Quelle place accorder à la mémoire des lieux dans une vision du développement parfois technocratique ? Le film ne prétend pas apporter de réponses définitives, mais pose ces questions essentielles à travers le prisme d'une histoire familiale.
Cette démarche documentaire, qui mêle l'intime et le politique, s'inscrit dans une tradition cinématographique sénégalaise riche, héritière d'Ousmane Sembène et Djibril Diop Mambéty. Mamadou Khouma Gueye y apporte sa sensibilité propre, transformant l'expérience douloureuse du déracinement en une œuvre artistique qui interroge les fondements même du développement urbain.
À l'heure où de nombreux pays africains intensifient leurs projets d'infrastructures, « Liti Liti » offre un contrepoint nécessaire aux discours triomphalistes sur le progrès, rappelant que derrière chaque grand chantier se cachent des histoires humaines, des souvenirs et des attachements que nul dédommagement ne peut totalement compenser.
Le film a été présenté au festival Visions du Réel, comme l'indique RFI, confirmant l'intérêt international pour cette œuvre qui dépasse le cadre sénégalais pour toucher à l'universalité des questions d'aménagement du territoire et de mémoire collective face aux impératifs de modernisation.
par Aziz Fall
CE MOMENT DE NOTRE HISTOIRE
Nous sommes un petit pays. Mais refusons d’être un petit État, car la valeur d’une nation ne se mesure pas à sa taille. Soyons cette grande nation, habitée par l’humilité et portée par une foi inébranlable dans l’effort collectif et la discipline
« Nous traversons le présent les yeux bandés », nous avertit Milan Kundera. C’est sans doute la raison pour laquelle nous peinons à percevoir l’ampleur des transformations qui s’opèrent, souvent en silence, dans notre pays, notamment dans un domaine aussi stratégique que l’énergie.
Le 8 juillet 2023, Senelec a joué un rôle déterminant dans l’interconnexion des réseaux électriques des quinze pays membres de la CEDEAO à l’exception du Cap Vert, dans le cadre du West African Power Pool (WAPP), une initiative régionale visant à instaurer un véritable marché de l’électricité en Afrique de l’Ouest. Les implications socioéconomiques et géostratégiques de cette avancée sont majeures, et il faudra du recul pour en saisir pleinement la portée : baisse des coûts, meilleur accès à l’énergie, et intégration économique renforcée. Il est désormais techniquement possible de produire de l’électricité au Ghana et de l’acheminer jusqu’au Sénégal, ou inversement, de fournir le Burkina Faso depuis notre propre réseau. Au-delà de la prouesse technique se dessinent, à terme, des vies changées : une couturière de Tambacounda qui pourra désormais travailler tard dans le soir sans craindre les coupures ; un centre de santé à Bignona bientôt alimenté en continu ou un jeune développeur à Thiès, confiant de pouvoir coder sans interruption. L’énergie devient ainsi un levier puissant de convergence régionale avec des retombées économiques considérables, à l’image de ce que l’Union européenne a su réaliser.
Un peu plus tôt dans ce même mois de juillet, la demande électrique du Sénégal atteignait pour la première fois le seuil symbolique d’un Gigawatt, nous plaçant aux côtés du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria dans le cercle restreint des puissances énergétiques régionales. Le 1er juin 2024 marque une autre étape historique : notre pays produit son premier baril de pétrole. Six mois plus tard, en décembre, les premiers mètres cubes de gaz sont extraits du site GTA, à la frontière maritime avec la Mauritanie. En ce mois d’avril, le premier chargement de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) quitte le port de Dakar, amorçant notre entrée sur la scène énergétique mondiale.
Ces développements dépassent la seule ambition d’un accès universel à l’électricité – objectif désormais à portée de main. Ils reconfigurent notre place sur l’échiquier international. Le Sénégal devient membre à part entière d’un club exclusif de nations capables d’influer sur les grandes dynamiques mondiales.
Oui, nous sommes un petit pays. Mais refusons d’être un petit État, car la valeur d’une nation ne se mesure pas à sa taille, mais à son caractère et à sa volonté. Soyons donc cette grande nation, habitée par l’humilité protectrice et portée par une foi inébranlable dans l’effort collectif et la discipline. Dans un monde troublé, le leadership, dans sa forme la plus inclusive, est plus que jamais nécessaire. Un leadership qui réveille le goût de l’effort, qui fédère au-delà des ambitions individuelles, et qui s’enracine dans le destin commun d’une société consciente que son avenir ne peut être fragmenté. Chaque citoyen a un rôle à jouer, qu’il soit sans diplôme mais animé du désir de contribuer, ou professeur au pinacle de son art. À chaque fois qu’un individu foule aux pieds nos valeurs culturelles, un autre, issu du même socle, rappelle la noblesse de notre peuple.
En définitive, ces lignes de l'ouvrage "Les promesses d'une devise" s'imposent encore une fois : « Il n’y a rien de mal ni de mauvais dans ce peuple qui ne puisse être corrigé et guéri par tout ce qu’il y a de bien et de noble dans ce même peuple. »
Le Sénégal traverse aujourd’hui un moment de test grandeur-nature dans sa marche vers son destin : un défi narratif d’envergure. Quelle histoire voulons-nous raconter ? Quel récit portera notre identité ? Devons-nous concentrer nos énergies sur notre potentiel, ou devrons-nous nous épier à la recherche de défauts disqualifiants voire fatals chez l’autre ?
Un immense espoir, celui d’une nation et d’une génération entière, repose sur les épaules de ce nouveau leadership à la tête du pays. Ce ne sera pas une sinécure, mais une période d’épreuves presque permanentes où les prières pour sa réussite croiseront les souhaits de son échec. La rupture proposée suscite autant d’attentes que d’inquiétudes. Le peuple le soutiendra parce qu’il a souhaité, et attendu son avènement et s’est battu pour cela, mais il l’observera aussi.
Dans cette conjoncture difficile, notre force collective sera mise à l’épreuve. Il nous faudra dire non aux raccourcis, et oui à la douleur de l’effort intellectuel, de l’effort moral, de l’effort professionnel. Un peuple capable de réalisations telles que celles accomplies, entre autres, dans le domaine énergétique ne doit ni trembler ni douter face aux défis présents, aussi formidables soient-ils. Car ces défis ne sont qu’une occasion de mettre en lumière notre résilience et notre désir intarissable de sursaut collectif. Ce ne sera pas facile.
Mais c’est précisément parce que c’est difficile qu’il faut se mettre au travail, les manches retroussées.
L'ÉTAU SE RESSERRE SUR SEPT RESPONSABLES DE L'ANCIEN RÉGIME
Les députés Salimata et Moustapha Diop verront leur immunité examinée dès le 25 avril, tandis que les ex-ministres Moustapha Diop, Mansour Faye, Gladima, Madior Fall et Salimata Diop seront devant la Haute Cour après la plénière du 8 mai
(SenePlus) - L'Assemblée nationale vient de franchir une étape décisive dans l'affaire de la gestion des fonds Force Covid-19, avec l'organisation d'un calendrier précis pour l'examen des procédures judiciaires visant plusieurs hauts responsables de l'ancien régime.
Selon le compte-rendu de la conférence des présidents organisée ce mercredi et parvenue à SenePlus, le ministre de la Justice a adressé une lettre officielle demandant la levée de l'immunité parlementaire des députés Salimata Diop et Moustapha Diop, préalablement à leur mise en accusation, conformément à l'article 52 du Règlement intérieur.
Un calendrier serré a été établi :
Mise en place d'une commission ad hoc le vendredi 25 avril 2025 à 10h
Plénière de ratification le lundi 28 avril à 10h
Plénière de levée d'immunité le vendredi 2 mai 2025 à 10h
Mise en accusation de cinq anciens ministres
Parallèlement, le ministre de la Justice a également transmis une demande de mise en accusation devant la Haute Cour de Justice pour cinq anciens ministres :
Moustapha Diop
Mansour Faye
Aissatou Sophie Gladima
Ismaila Madior Fall
Salimata Diop
Pour ce volet, la commission des Lois se réunira le vendredi 2 mai à 15h, suivie d'une plénière prévue le jeudi 8 mai à 10h.
Ces procédures s'inscrivent dans le cadre de l'enquête sur la gestion des fonds Force Covid-19. La semaine dernière, le procureur général Malick Fall avait annoncé que les dossiers de ces anciens responsables avaient été transmis au Parlement, ouvrant ainsi la voie à une possible saisine de la Haute Cour de justice.
L'enquête concerne huit rapports portant sur différents ministères : Géologie et Mines, Culture, Sports, Santé, Femme et Famille, Développement industriel, Petites et Moyennes Entreprises, ainsi que Développement communautaire.
En parallèle, la Division des investigations criminelles (DIC) poursuit ses investigations, avec plusieurs mises en cause ayant recouvré leur liberté après versement de consignations. Comme l'a précisé le procureur Ibrahima Ndoye, "notre objectif, ce n'est pas de mettre les gens en prison, mais de recouvrer l'argent du contribuable".
D'autres interpellations pourraient intervenir prochainement dans le cadre de cette affaire qui touche plusieurs hauts responsables de l'ancien régime.
COUPES SÉVÈRES À L'OMS
Face au désengagement financier des États-Unis, l'Organisation mondiale de la santé se trouve contrainte à une réorganisation. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé une réduction drastique de ses structures et des licenciements
(SenePlus) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) traverse une crise. Confrontée à un déficit budgétaire majeur, l'agence onusienne a annoncé mardi 22 avril une réorganisation drastique de ses structures et des licenciements importants. Cette situation résulte directement du retrait progressif des États-Unis, historiquement son plus important bailleur de fonds.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n'a pas mâché ses mots face aux États membres. « Le refus des États-Unis de verser leurs contributions statutaires pour 2024 et 2025, combiné aux réductions de l'aide publique au développement de certains autres pays, signifie que nous sommes confrontés à un déficit concernant la masse salariale pour l'exercice biennal 2026-2027 compris entre 560 et 650 millions de dollars », a-t-il déclaré selon les propos rapportés par Le Monde.
Ce manque à gagner représente environ « 25% des coûts du personnel » actuellement employé par l'organisation. Une situation d'autant plus critique que l'agence se prépare depuis plusieurs mois au « retrait total des États-Unis, historiquement de loin son plus grand donateur, en janvier 2026 ».
La décision de l'administration Trump ne se limite pas à l'horizon 2026. D'ores et déjà, Washington a « refusé de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025 », tout en procédant à un gel « de la quasi-totalité de l'aide étrangère américaine, y compris une aide considérable aux projets de santé dans le monde entier ».
Cette posture américaine a apparemment inspiré d'autres nations, puisque le directeur général mentionne également qu'« un certain nombre d'autres pays ont également réduit leurs dépenses d'aide au développement ».
Face à cette situation financière alarmante, l'OMS n'a d'autre choix que de réduire drastiquement son fonctionnement. Les premières mesures annoncées concernent la direction de l'organisation.
« Nous commençons par des réductions au sein de la direction », a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant qu'il s'agissait de « décisions très douloureuses ». Concrètement, « l'équipe de direction au siège [passera] de douze à sept membres, et le nombre de départements passera de soixante-seize à trente-quatre, soit une réduction de plus de moitié ».
Si le nombre exact d'emplois qui seront supprimés n'a pas été précisé, le directeur général a indiqué que l'impact le plus important serait ressenti au siège de l'organisation à Genève. Il a toutefois tenu à nuancer : « Cela ne signifie pas nécessairement une réduction de 25% du nombre de postes ».
Cette restructuration forcée de l'OMS intervient dans un contexte sanitaire mondial déjà fragile. Bien que non détaillées dans l'annonce du directeur général, les répercussions de ces coupes budgétaires soulèvent de nombreuses inquiétudes quant à la capacité future de l'organisation à coordonner les réponses aux crises sanitaires internationales.
L'OMS, dont le budget dépend largement des contributions volontaires des États, se retrouve aujourd'hui victime des fluctuations de la politique internationale et des décisions unilatérales de certaines grandes puissances.
Comme le rappelle Le Monde, le secteur de la santé mondiale dans son ensemble « anticipe les dégâts humains et financiers » de ce désengagement américain, dont les effets risquent de se faire sentir bien au-delà des murs de l'organisation genevoise.