Après deux mois et dix jours de détention à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI, Oulèye Mané est libre depuis hier vendredi. Le doyen des juges lui a accordé la liberté provisoire.
Ses premiers mots avant la sortie du pénitencier sont des remerciements aux membres de sa famille qui l’ont soutenu dans cette épreuve. Mais également à ses amis et collègues qui se déplacent chaque semaine pour lui rendre visite.
Son premier coup de téléphone est pour son père : « Je suis libre papa, on vient directement à la maison. Cela faisait bien longtemps que je n’ai pas communiqué au téléphone », souffle-t-elle.
A ses codétenus, Oulèye Mané a promis de leur apporter son soutien. Lors de ses échanges d’au revoir, elle s’est engagée à soutenir ses compagnons d’infortune restés en détention. Elle a promis de faire sienne le combat pour la fin des longues détention dont les femmes de cette prison sont victimes.
De même, elle compte porter le plaidoyer pour l’amélioration de leurs conditions de détention, l’humanisation des peines ainsi que la remise en liberté de certaines d’entre elles malades, en état de grossesse ou en situation d’allaitement.
Le sélectionneur national de l’équipe nationale féminine de basket-ball, Moustapha Gaye, a publié jeudi la ’’liste finale » des 12 joueuses sélectionnées pour prendre part à l’édition 2017 de l’Afrobasket dames, prévue en août (18-27) à Bamako (Mali).
Moustapha Gaye conserve l’ossature de l’équipe qui a remporté l’Afrobasket 2015. Les Lionnes du Sénégal, championnes d’Afrique en titre, sont logées dans la poule B avec les équipes du Nigeria, de l’Egypte, de la Guinée, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Mozambique.
Elles vont descendre sur le parquet du Palais des Sports Salimatou-Maïga de Bamako, le 18 août, à 8h30 (GMT), contre la Guinée, en match d’ouverture de l’Afrobasket. Leur deuxième match les opposera au Mozambique, le lendemain, à 20h45 (GMT). Les protégées de Moustapha Gaye vont ensuite croisent le fer avec la RDC, le 20 août.
Après une première journée de repos, les Lionnes reprendront du service, le 22 août, à 9h30 (GMT), face à l’Egypte, avant de clôturer les phases de poule, le 23 août, face au Nigeria.
Les quarts de finale de l’Afrobasket féminin se joueront à partir du 25 août. La finale de la compétition africaine se jouera le 27 août, au Palais des Sports Salimatou-Maïga.
Voici la liste des 12 Lionnes sélectionnées :
– Meneuses : Fatou Dieng, Mame Diodio Diouf
– Arrières : Oumoul Khaïry Thiam, Ndèye Sène, Aya Traoré
– Aillières : Sokhna Lycka Sy, Astou Traoré, Oumou Khaïry Sarr
– Pivots : Mame Marie Sy, Aminata Fall, Aïcha Sidibé, Ramata Daou
DEUX "LIONNES" RECALÉES
Afrobasket féminin 2017 - Oumou Kalsoum Touré et Dado Faye ne verront pas Bamako
Le groupe des Lionnes passe de 16 à 14 joueuses! En effet, Moustapha Gaye, sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal, a réduit son groupe. Ainsi Oumou Kalsoum Touré et Dado Faye ont été recalées. « Au retour du tournoi nous avons éliminé deux joueuses que sont Oumou Kalsoum Touré et Dado Faye », a confié, au micro de Senego, le coach des Lionnes après la séance d’entrainement de ce mercredi matin.
Sur le choix des 12 joueuses devant disputer l’Afrobasket 2017, le coach d’affirmer: « ça se fera incessamment, ça peut aller très vite, ça peut être demain ou après demain mais je ne peux pas vous dire ».
Astou Traoré et compagnies qui viennent d’entamer leur troisième phase de préparation de l’Afrobasket féminin sont rentrées lundi soir. Elles étaient en France puis en Hollande pour le tournoi international d’Amsterdam. Un tournoi qui s’est bien passé. « On l’a terminé, il y a eu de bonnes choses. Mais aussi il y a des choses à corriger, à améliorer et nous nous attelons à mettre la main dessus. Et donc pour les 10 derniers jours, on va continuer d’essayer de nous améliorer », a laissé entendre Moustapha Gaye au micro de Senego.
L’Afrobasket 2017 est prévu du 18 au 27 Août au Mali.
Le coach de nationale féminine de basketball a jugé satisfaisante la préparation de son équipe, lors du dernier stage en Europe. Moustapha Gaye reste également optimiste pour l’AfroBasket à venir.
« On a réalisé de très bonnes choses, maintenant il faut continuer. Le tournoi (AfroBasket) c’est dans un peu plus d’une semaine, il faudra donc peaufiner et améliorer les acquis. Etre champion d’Afrique nous amène a affûter nos armes, à être ambitieux parce que quand on défend les couleurs du pays l’on a le droit de se fixer comme objectif de gagner le titre africain. Maintenant le vouloir et se donner les moyens, ça c’est autre chose. Nous sommes en train d’essayer de nous donner les moyens pour y arriver. Apres il faut savoir que ça va être difficile parce qu’il y a cinq pays comme nous qui aspire à la même chose et qui veulent y arriver. Mais on va y aller »
LE NOMBRE DE FEMMES PASSE DE 64 A 70, MAIS LE TAUX DE REPRESENTATION STAGNE
La loi sur la parité oblige les listes de candidats en lice lors des élections législatives à présenter autant d’hommes que de femmes sur les listes d’investitures, avec comme conséquence une augmentation nette de la gent féminine au sein de l’hémicycle. L’augmentation du nombre de députés (de 150 à 165) a influé sur le nombre de femmes qui passe de 64 à 70. Mais le taux de représentation stagne à 42%.
Le nombre de femmes devant siéger à l’Assemblée nationale a varié par le nombre avec 6 députés de plus que la 12ème législature. Mais cette nouvelle donne n’influe aucunement sur le pourcentage, puisque le taux de représentation est toujours estimé à 42%. Le fait que le nombre de femmes passe de 64 à 70 n’est que la conséquence directe de l’augmentation du nombre de siège à l’hémicycle (150 à 165).
En effet, la 13ème législature sera quasiment identique à la précédente du point de vue du rapport homme femme. Cependant, il faut dire que le changement est plus attendu sur le niveau du débat et la bonne maîtrise des questions parlementaires que sur les considérations de genre. La loi sur la parité était porteuse d’espoir pour changer l’Assemblée nationale sénégalaise.
L’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, Awa Guèye, s’était même permise de dire à l’époque que la parité va apporter un nouveau souffle à cette Institution du fait que les femmes sont toujours engagées et tout ce qu’elles font, elles le font bien. «La présence massive des femmes va marquer la rupture dans cette Institution», déclarait-elle. Mais la réalité semble ne pas lui donner raison. Force est de constater que cette législature n’a pas valu mieux que les précédentes. Certains sont même allées jusqu’à demander l’abrogation de la loi sur la parité. Il en est ainsi de Me El hadji Diouf qui est, d’ailleurs, l’un des plus grands pourfendeurs de cette loi. Il considère que cette loi fait atterrir dans l’hémicycle des femmes n’ayant pas le niveau requis pour assurer le travail parlementaire.
Tout compte fait, il serait illusoire de penser que cette loi sera abrogée de notre arsenal juridique. D’autant que cet acquis a pour soubassement la Convention des nations unies du 18 décembre 1979 et le protocole à la Rencontre Africaine des Droits de l’homme du 11 juillet 2003 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, tous ratifiés par le Sénégal. Ces textes établissent la responsabilité des gouvernements dans la mise en oeuvre de mesures visant à garantir aux femmes une participation égale à la vie politique. La loi n° 2010 -11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme Femme et son décret d’application n°2011 819 du 16 juin 2011 permettent ainsi l’application de la parité dans les instances internes et externes de l’Assemblée nationale y compris son bureau et ses commissions. Pour sa première expérimentation en 2012, le nombre de députés est passé de 33 à 64. Aujourd’hui il est de 70.
Toutefois, vu le mode de scrutin au Sénégal, il est impossible de rendre la parité intégrale dans le Parlement. Elle garantit juste une grande présence des femmes dans cette instance de décision.
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE DE LA LOI SUR LA PARITE AU SENEGAL
Par ailleurs, il faut dire que la mise en oeuvre de la loi sur la parité est un le fruit d’un long processus. En juin 2005, le Conseil Sénégalais des Femmes (Cosef) a décidé de lancer une campagne de mobilisation sociale, de recherche et de plaidoyer pour la parité dans les institutions délibératives, en partenariat avec les organisations civiles et les mouvements politiques de femmes qui se constitueront plus tard en Comité de Suivi pour l’application de la Parité. Sur la base des leçons apprises au cours des précédentes campagnes de promotion des droits équitables entre les hommes et les femmes, le Cosef et ses partenaires s’étaient donnés comme objectifs de familiariser les populations sénégalaises, notamment les associations de femmes, les organisations de la société civile, les partis politiques, les leaders d’opinion et les médias, avec la notion de parité, en vue de sa plus grande acceptation sociale, et de faire prendre par les décideurs, des mesures juridiques instituant cette parité comme condition de recevabilité des listes de candidatures aux élections pour les assemblées délibératives. La mise en oeuvre de ces recommandations s’est traduite par la tenue d’un sit-in devant l’Assemblée nationale, le 1er décembre 2006, à l’occasion d’un débat en plénière sur la modification du Code électoral.
Pour la première fois dans la vie de l’Institution, la parité a occupé les débats en plénière pendant plus de dix heures, pour aboutir au vote de la loi n° 2006-41 du 11 décembre 2006 qui réforme le Code électoral en introduisant la prise en compte de la dimension “Genre” dans la composition des listes d’investiture présentées pour le scrutin proportionnel et majoritaire aux élections législatives, municipales et rurales et l’adoption de la Résolution n° 03/2006 de l’Assemblée nationale sur la parité.
Les candidates inscrites aux différents examens scolaires 2017 des cycles publics et privés de l’élémentaire, du moyen et du secondaire dans la région de Fatick, ont enregistré des taux de réussite "moins importants" que ceux des garçons, a appris l’APS, mardi auprès de l’Inspection d’académie (IA).
Au niveau du cycle élémentaire, sur 15. 527 candidats inscrits, 15. 420 candidats dont 8.510 filles et 6.910 garçons ont composé à l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), selon les résultats globaux de l’année académique 2016-2017.
Le nombre total d’admis dans la région est de 7.961 candidats dont 4.241 filles, soit un taux de réussite de 49,84 %, contre 3.720 garçons, soit à 51,84%.
Le taux de réussite global au CFEE est donc à 51,63% dans la région de Fatick.
Concernant le cycle moyen, sur 15.460 candidats inscrits, 14. 978 ont pu composer au Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) dont 8.004 filles et 6.974 garçons.
Le nombre total d’admis au BFEM est de 6.315 candidats dont 3.239 filles, (40,47%) contre 3.076 garçons, (44,11 %) pour un taux global de réussite de 42,16%.
Quant aux résultats globaux du cycle secondaire, l’inspection d’académie de Fatick a indiqué que sur 7.365 candidats inscrits au baccalauréat, 7.363 ont pu composer dont 3.666 garçons et 3.697 filles.
Le nombre d’admis à l’issue des épreuves est de 2.506 candidats dont 1.386 garçons, soit un taux de réussite de 37,81% et 1.120 filles soit un taux de 30,29%.
La région a enregistré donc un taux de réussite global de 34,04% au baccalauréat général 2017.
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LA RESPONSABLE DE ’’MISS SÉNÉGAL NOUVELLE VISION’’ FIXE UN NOUVEAU CAP
Dakar, 8 août (APS) - "Miss Sénégal nouvelle vision", qui a racheté les droits d’organisation de l’élection "Miss Sénégal", ambitionne de replacer le Sénégal dans l’élection de "Miss Univers", a annoncé mardi la présidente de la nouvelle entité, Amina Badiane.
Le Sénégal n’a plus participé à une élection "+Miss Univers+ depuis 30 ans", a-t-elle signalé au cours d’une conférence de presse, avant de donner rendez-vous pour mars 2018, date choisie pour le renouvellement de la licence du Sénégal auprès du comité d’organisation de "Miss Univers".
Mme Badiane, se disant "guidée par l’envie, juste la passion", a révélé avoir racheté à Moïse Ambroise Gomis les droits d’organisation de l’élection "Miss Sénégal", le 1er janvier 2016.
"J’étais émigrée, j’ai fait vingt ans en Italie. J’ai remporté plusieurs trophées de Miss en Italie, j’ai acquis beaucoup d’expérience. Je me suis demandé pourquoi ne pas racheter les droits d’organisation de l’élection +Miss Sénégal+, vu que Moïse [Ambroise Gomis] avait des difficultés", a-t-elle déclaré, tout en se gardant de préciser le montant de la transaction.
"C’est entre Moïse et moi, je n’ai pas voulu le dire, c’est à coup de millions bien sûr, c’est entre nous", a lancé la présidente de "Miss Sénégal nouvelle vision", qui se donne pour objectif principal de "faire la promotion de la destination Sénégal", pour attirer davantage les investisseurs vers son pays.
Selon Amina Badiane, l’élection "Miss Sénégal" est "un créneau qui peut rapporter" beaucoup, mais elle déclare vouloir aider surtout les jeunes filles à percer dans le milieu de la mode et du mannequinat. "Etre miss ouvre de multiples opportunités" à travers des voyages et des contrats avec des marques de cosmétique par exemple, sans compter la possibilité de travailler pour des marques ou à la télévision, a souligné Mme Badiane, ex-miss et mannequin.
Aminata Badiane a travaillé pour des chaînes de télévision et des marques de vêtements en Italie, après un passage au lycée Malick-Sy de Thiès (ouest), une expérience qui fonde sa conviction selon laquelle les miss actuelles ont "plus d’opportunités" que les mannequins.
Elle annonce par ailleurs que le comité d’organisation de "Miss Sénégal nouvelle vision" a entamé des discussions avec celui de "Miss France" pour faire venir au Sénégal les finalistes de "Miss France", lors de leur phase de préparation. Selon Amina Badiane, le but visé est d’amener deux finalistes de "Miss France" à coacher une finaliste de "Miss Sénégal, puisqu’elles sont 14, et les Françaises 30, presque leur double".
"C’est pour promouvoir la destination Sénégal, la visibilité totale du pays dans les médias français", fait valoir Mme Badiane en évoquant cette perspective née d’une rencontre qu’elle a eue avec le comité d’organisation de "Miss France" à Paris, "il y a quelques mois".
L’édition 2017 de "Miss Sénégal nouvelle vision" a démarré ses activités avec l’élection des "miss" de Thiès, Tambacounda, Kédougou (est) et Diourbel (centre), en attendant les autres régions et la finale nationale prévue le 18 novembre prochain, a-t-elle précisé.
PAR ALASSANE K. KITANE
LETTRE À AMY COLLÉ DIENG
Quand la fragilité d'une jeune femme symbolise la fragilité de notre démocratie
Une symphonie toujours brisée, une femme rarement comprise, un être humain ordinaire dans la peau d’une artiste talentueuse. Il y a trop de femmes qui souffrent dans l’anonymat ; trop de femmes seules dans ce tintamarre qu’est le showbiz implacablement hypocrite et féroce ; trop de femmes brisées par les innombrables secousses d’une société avide de succès artistique, mais trop peu encline à payer le prix de l’art. La voix d’une femme aussi talentueuse est injustement écrasée par une industrie musicale dont les intrigues et les manigances sont insupportables.
Amy Collé est le symbole d’une société qui ne connaît pas la récompense du talent pur ; une société injuste et impitoyable envers ceux qui sont au bord du gouffre. Je ne dirai pas que vous avez craqué, car vos propos ne sont pas plus injurieux que ceux d’autres artistes dans un contexte similaire. Je dirai plutôt que vous avez été victime d’une surestimation de la démocratie sénégalaise : vous croyiez être dans un pays civilisé. Vous avez oublié que vous vivez dans un pays où la fumisterie fait vivre et où la véracité tue et avilit. Vous avez oublié que la démocratie est, comme disait Mendès France, est un état d’esprit.
La démocratie n’est certes pas l’anarchie, mais elle n’est pas non plus un autoritarisme qui étouffe les libertés sans courir le risque d’une résistance parfois violente. Le danger d’une démocratie domestiquée, apprivoisée, est que quand les espaces de liberté sont sournoisement squattés ou tacitement fermés, la seule façon qu’ont désormais les citoyens de s’exprimer c’est la violence verbale ou physique. Au Sénégal il devient de plus en plus difficile d’exprimer une voix dissonante par rapport à la logique d’une opinion constamment fabriquée et contrôlée de façon minutieuse. Si les sentinelles de la démocratie ne reprennent pas leur noble liberté pour dénoncer et mettre en garde le régime, il y a de fortes chances que la violence devienne un rempart pour des citoyens désemparés er de désarmés.
Oui Amy Collé, n’est pas démocrate qui veut : tout le monde n’a pas les ressorts psychologiques et moraux pour être un démocrate. Car le sang qui a abondamment coulé durant la campagne n’a jusque-là pas été puni et voilà que pour des gamineries excessives dans wathsApp, toute la république est mobilisée pour vous arrêter. Je ne saurais cautionner vos propos, mais je suis outré de voir les insulteurs d’hier s’ériger en donneurs de leçons aujourd’hui. J’ai la faiblesse d’espérer que votre arrestation n’est pas destinée à allumer un contre-feu pour distraire et détourner l’opinion.
Oui Amy Collé, la violence et l’insolence avec lesquelles des autorités de la république ont mené campagne durant les législatives est un mauvais exemple qu’elles donnent à des jeunes comme vous. La scène politique sénégalaise actuelle est une émulation, une véritable propédeutique à l’indiscipline et à la violence. On ne peut pas avoir des autorités d’une vulgarité aussi ostensible et espérer cultiver une jeunesse de qualité.
Vous êtes peut-être allée trop loin dans votre critique contre Macky Sall, mais ce délit est en dernière instance imputable à la fragilité actuelle de notre démocratie. Dans une démocratie où le contre-pouvoir s’est affaissé à cause d’un système de corruption industrielle, la voix du peuple n’est plus audible. Et lorsque la parole des citoyens est longuement ignorée et étouffée, elle trouve dans le délire et la violence une forme d’expression. N’ayez pas peur, car chaque fois que vous respirerez l’air de la prison, vous aiderez à faire vaciller les barrières de la tyrannie. Il faut avoir des ailes quand on aime les abîmes a dit Nietzsche : vous avez choisi le camp du refus avec vos armes et cela a un coût.
DR ANTA SANÉ MET EN EXERGUE LE RÔLE DES FEMMES DANS LE PSE
Louga, 4 août (APS) - Le professeur de Sciences politiques et relations internationales à l’université Howard Washington Dc, Dr Anta Sané, a insisté sur le rôle que la femme doit jouer dans le Plan Sénégal émergent (PSE), invitant ses sœurs à mener le combat de l’instruction et de la production.
"Le Sénégal ne peut aspirer au développement économique sans les femmes qui constituent plus de la moitié de la population sénégalaise", a notamment déclaré Dr Sané qui introduisait une conférence à Merina (Keur Momar Sarr) sur "Le rôle de la femme dans la vulgarisation et la promotion du PSE".
Dr Sané qui s’est apitoyé sur le sort de la femme rurale "reléguée au rang de faire valoir et aux tâches agricoles ou ménagères", a surtout invité ses sœurs à "s’émanciper par l’éducation afin de prétendre aux postes de responsabilité".
"Un diplôme, si vous l’obtenez, personne ne peut vous le retirer et il vous confère des droits certains", a affirmé Dr Sané donnant en exemple son propre cursus qui lui a permis d’évoluer dans des institutions prestigieuses et de s’épanouir dans la vie.
Le professeur de sciences politiques a demandé aux femmes de Merina et autres localités de keur Momar Sarr de "croire en leur potentiel" qui "valorisé peut leur ouvrir toutes les portes notamment celles des assemblées électives et les postes de nomination".
Elle a aussi axé son discours sur "les perspectives heureuses offertes à la femme dans le PSE", se félicitant de l’existence d’un environnement favorable à son épanouissement avec la parité instaurée et les différentes politiques mettant en valeur ses capacités.
"Certes des pesanteurs sociales vont continuer de subsister, mais la femme peut s’en libérer et prétendre à toutes les commodités qu’offre le monde moderne", a dit Dr Sané qui a promis d’accompagner "l’émergence’’ de ses sœurs de Keur Momar Sarr qui lui ont dépeint "un tableau sombre" de leur quotidien.
Elle a ainsi promis de revenir une prochaine fois en mettant entre leurs mains "des choses concrètes" dans le sens "d’alléger leur fardeau quotidien".
Au nom de la commune de Keur Momar Sarr, Lalla Diouf, conseillère municipale, a remercié Dr Anta Sané dont l’activité consistait à s’imprégner des problèmes des femmes et à leur trouver des réponses concrètes.
"Vous êtes un exemple de persévérance et d’abnégation pour nous et nous fondons beaucoup d’espoir dans ce partenariat", a dit Mme Diouf.
Par Ibrahima Diawadoh N’Jim
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« CE QU'ON REPROCHE À SIBETH NDIAYE, C'EST D'ÊTRE UNE FEMME NOIRE QUI A RÉUSSI
Pour Ibrahima Diawadoh N’Jim, l'ancien conseiller de Manuel Valls, la polémique autour de la conseillère presse de l’Elysée relève d’un racisme insidieux encore bien présent en France.
Mercredi 2 août, l’hebdomadaire Le Canard enchaîné a publié un portrait de la Franco-Sénégalaise Sibeth Ndiaye, chargée des relations presse du président Emmanuel Macron, dans lequel lui est attribué ce SMS en réponse à un journaliste qui demandait une confirmation du décès de Simone Veil : « Yes, la meuf est dead » – ce que l’intéressée nie. Face à la polémique qui a suivi, Ibrahima Diawadoh N’Jim, ancien conseiller de l’ex-premier ministre français Manuel Valls, a envoyé cette tribune au Monde Afrique.
Il aura fallu un article pour réveiller, au cœur de la langueur estivale, des passions enfouies qui pourrissent la vie de notre pays et dont nous ne pouvons plus être les spectateurs muets.
Le portrait au vitriol d’Anne-Sophie Mercier en avant-dernière page du Canard enchaîné est un exercice hebdomadaire qui n’offre que peu de chance au sujet de laisser une bonne image de lui-même. En général, sous la plume de la journaliste, il a l’honneur de se voir administrer quelques balafres s’appuyant sur des contradictions de parcours, des incohérences, des propos prêtés ou tenus. Mais il est rare que ce portrait donne lieu à l’ouverture d’une polémique et à un déchaînement de passions. Pour les polémiques et les affaires d’Etat – et l’année 2017 n’en a pas manqué –, tout se joue entre les pages 1 et 3 de l’hebdomadaire satirique.
Que s’est-il donc passé pour que le portrait de Sibeth Ndiaye, en fin de journal, supplante les premières pages ? Faut-il y voir une transposition des béatitudes qui ferait soudainement des derniers les premiers ? Pourquoi donc un SMS supposé deviendrait une infamie à nulle autre pareille fleurant bon le scandale ? Dans un milieu où la brutalité, langagière ou non, est monnaie courante, ce message prêté à la conseillère du président doit-il être décortiqué sous toutes les coutures ?
Un statut infantilisant
Disons les choses clairement : ce qu’on reproche à Sibeth Ndiaye est d’être noire et femme ; ce qu’on lui reproche, aussi, c’est d’avoir réussi.
Toutes les composantes frayant à la frontière entre droite et extrême-droite ont ici trouvé un sujet d’indignation à prix discount, une troisième démarque avant la fin des soldes, une session de rattrapage après une année noire. Après avoir tant combattu Simone Veil, elles peuvent exhiber une preuve que d’autres composantes de la société française ne l’estiment pas. Leur sérénade est connue, elle consiste à illustrer les dangers de l’immigration sous toutes ses formes. Et le cas Ndiaye est commode ; il est employé pour attester que même à l’Elysée, « ces gens-là » sont mal élevés. Ils avaient déjà tenté d’instruire le procès de la conseillère lors de la prise de fonction d’Emmanuel Macron en lui reprochant ses goûts vestimentaires…
Ce qui est plus préoccupant cette fois, c’est que la prétendue affaire Ndiaye a dépassé le cadre nauséabond de la fachosphère et de ses franges pour s’inviter dans le commentaire politique et dans la discussion des thèmes d’actualité, réflexe inconscient d’une élite qui ne voit pas que derrière ses ricanements s’exprime un refus de voir des profils atypiques réussir à leur tour. La diversité, la différence, on l’aime bien lorsqu’on doit l’aider, on l’aime bien dans le sport ou la musique, plus vraiment lorsqu’elle est au cœur de la machine du pouvoir.
Oui, Sibeth Ndiaye a, avec d’autres, accompli un authentique exploit en construisant sur quelques mois une organisation qui a porté Emmanuel Macron à la présidence de la République. Mais là où l’on vante les talents et les mérites de ses compagnons d’aventure, Sibeth Ndiaye a un droit à un statut particulier assez infantilisant. Au mieux, elle est la copine sympa avec qui les autres aiment plaisanter. Au pire, elle est brutale et inapte aux fonctions qu’elle exerce.
Passagers clandestins
Le cas de Sibeth Ndiaye est tout sauf anecdotique. Il ressemble au quotidien de milliers de nos concitoyens issus de l’immigration qui accèdent à des responsabilités dans leur univers professionnel et qui, malgré leurs efforts et la réalité de leurs compétences, sont perçus comme des passagers clandestins. Ils en viennent à se demander eux-mêmes si leurs accomplissements professionnels n’ont pas été commis par effraction.
Ces situations abîment le sentiment d’appartenance à notre pays, car le cœur de sa promesse est justement de reconnaître les mérites de chacun. Le racisme insidieux qui empêche la réalisation de cette promesse est aussi dévastateur, sinon plus, que le racisme qui s’assume. Ces situations alimentent la panne de notre modèle d’intégration et le sentiment d’une forme d’hypocrisie de nos institutions. Il ne faut pas chercher beaucoup plus loin les raisons qui conduisent certains jeunes diplômés de nos banlieues à préférer la vie Uber au système professionnel classique.
Dans un tel contexte, que valent la promesse républicaine et les discours pleins de bons sentiments sur la réparation de l’ascenseur social ? Devrons-nous tolérer dans notre vie nationale que tous les Français de fraîche date accédant à des responsabilités soient dépeints comme des caractériels, des brutaux, des incapables, de joyeux drilles promus par l’opération du Saint-Esprit ?
Sibeth Ndiaye ne demande pas de statut particulier. Elle fait son métier. Assez discrètement d’ailleurs, ce qui, à l’ère du tweet, est rare pour un conseiller en communication. Elle le fait avec son style et avec des compétences qui lui ont permis de contribuer à une victoire à l’élection présidentielle. C’est tout ce qui devrait compter.
Par Ibrahima Diawadoh N’Jim (ancien conseiller de Manuel Valls)