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23 novembre 2024
International
LA GOUVERNANCE D’EMEDIA TENTE UNE SORTIE DE CRISE
Face au conflit qui paralyse le groupe, un Comité social de bons offices va être mis en place pour renouer le dialogue avec les grévistes. Les actionnaires s'engagent à rechercher des solutions pérennes pour régler la question des arriérés de salaires
Le Conseil d'administration d'E-media INVEST sort enfin de son silence Face au conflit social qui paralyse le groupe depuis près d'un mois. Il annonce, dans le communiqué suivant, la création d'un Comité social de bons offices afin de renouer le dialogue avec les grévistes. Les actionnaires s'engagent parallèlement à rechercher des solutions pérennes pour régler la question des arriérés de salaires.
"Le Conseil d'administration du Groupe E-media INVEST, réuni samedi au grand complet, a examiné avec soin les points inscrits à son ordre du jour.
Les actionnaires constatent pour le déplorer l'arrêt des activités consécutif à la grève déclenchée depuis deux semaines par le syndicat qui exige le paiement des salaire et le règlement définitif du cumul des arriérés.
Cette situation n'est guère rejouissante. Elle dégrade même les positions de l'entreprise acquises au prix d'un effort collectif qui a valu au Groupe la reconnaissance des pairs, le plébiscite des publics agrégés et la satisfaction des partenaires publics et privés qui approuvent ses options éditoriales et sa politique commerciale.
Tout en admettant les difficultés de la conjoncture systémique du secteur des médias,le Conseil d'administration estime nécessaire, opportune et impérative la reprise du travail dans ce contexte politique marqué par la campagne électorale pour le scrutin législatif du 17 novembre prochain.
Cette reprise est de nature à rassurer les partenaires et les opinions sevrés de prestations et de services qu'un retour à la normale permettrait de rétablir pour de nouvelles audaces, de nouvelles orientations afin de fixer un nouveau cap jalonné d'enjeux et de promesses fécondes.
Édifié par les échanges nourris, le Conseil d'administration du Groupe E-media INVEST à pris une forte résolution de constituer un Comité social de bons offices (élargi à des bonnes volontés) afin de rencontrer dans les plus brefs délais les représentants du Personnel et du syndicat dans l'ultime but d'instaurer un dialogue social aux fins de gérer la crise qui sévit.
Parallèlement à l'instauration du Comité social de bons offices, les actionnaires du Groupe s'engagent à leur tour à se rencontrer pour explorer des solutions pérennes.
Devant l'émoi suscité par ces remous circonstanciés, le Conseil d'administration tient à rassurer les partenaires, les employés et les publics de son engagement indéfectible en faveur de la sauvegarde des outils de travail, de l'amélioration du climat et de l'urgence d'asseoir des de solides bases de performances et de croissance économiques."
L'HEURE TOURNE ET LE DUEL HARRIS-TRUMP RESTE IMPREVISIBLE
Aucun sondage ne parvient à départager Kamala Harris et Donald Trump: à deux jours du scrutin, jamais l'issue d'un duel présidentiel aux Etats-Unis n'avait été aussi imprévisible, entre deux candidats que tout oppose
Aucun sondage ne parvient à départager Kamala Harris et Donald Trump: à deux jours du scrutin, jamais l'issue d'un duel présidentiel aux Etats-Unis n'avait été aussi imprévisible, entre deux candidats que tout oppose.
Et c'est bien parce que l'élection s'annonce très serrée, parce qu'elle se jouera probablement à quelques dizaines de milliers de voix dans l'un ou l'autre des Etats très disputés, que l'ancien président républicain pose déjà les jalons d'une contestation en cas de défaite.
"Ils essaient à toute force de voler" l'élection, a-t-il prétendu, coiffé de sa traditionnelle casquette rouge, pendant un rassemblement en Caroline du Nord dimanche, en remettant déjà en question la fiabilité du décompte des voix.
Le monde attend de savoir si l'Amérique va ouvrir pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme, la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Ou si elle va y renvoyer Donald Trump, à l'issue d'une campagne pleine de convulsions.
Plus de 76 millions d'Américains ont déjà voté, de manière anticipée ou par correspondance. Mardi, lorsque les bureaux de vote de la première puissance mondiale fermeront, c'est une période d'attente fébrile qui commencera. Nul ne sait s'il faudra des heures ou des jours pour que les médias américains, dont c'est traditionnellement la prérogative, attribuent la victoire à l'un ou l'autre.
Le dernier sondage New York Times/Siena, concentré sur sept Etats cruciaux, donne Kamala Harris en tête dans une majorité d'entre eux (dans le Nevada, en Caroline du Nord, en Géorgie, dans le Wisconsin), et à égalité avec Donald Trump dans deux autres (Pennsylvanie et Michigan), quand son rival la devancerait en Arizona.
Dans tous les cas, l'écart est infime, rendant toute conclusion impossible.
Ecart infime
La candidate démocrate fait campagne au centre et compte sur la défense du droit à l'avortement pour mobiliser en masse les femmes.
Donald Trump, loin de viser les électeurs modérés, déploie une rhétorique toujours plus violente.
Dimanche, faisant référence au dispositif de protection déployé autour de lui après deux tentatives d'assassinat, il a dit que pour l'atteindre, "il faudrait tirer au travers" des journalistes, ajoutant: "Cela ne me dérange pas tant que ça."
A l'approche du jour J, les deux rivaux, qui dépensent des centaines de millions de dollars chacun, essaient d'occuper le terrain et de saturer l'espace médiatique.
Samedi, Kamala Harris s'est livrée à un exercice d'auto-dérision dans l'émission humoristique "Saturday Night Live".
La vice-présidente, ancienne procureure de Californie née il y a 60 ans d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, est entrée soudainement en campagne en juillet après le retrait fracassant de Joe Biden, 81 ans.
"Fasciste", "bête"
Dimanche, elle retourne dans le Michigan, Etat pivot industriel au bord des Grands lacs, où il lui faut convaincre un électorat de cols-bleus.
Elle devrait encore appeler à "tourner la page d'une décennie avec Donald Trump", milliardaire new-yorkais de l'immobilier, élu président à la surprise générale en 2016, et qui a autant bouleversé la démocratie américaine que les relations internationales.
Kamala Harris le dépeint en "fasciste" à l'esprit "vengeur" .
Le tribun populiste, sur lequel les condamnations judiciaires et inculpations semblent glisser, est lui passé aux insultes ouvertes, en disant de sa rivale qu'elle est "bête comme ses pieds".
Il se présente en homme providentiel pour des Etats-Unis menacés d'un cataclysme économique et "envahis" par des millions d'immigrés clandestins "meurtriers".
Le mode de scrutin aux Etats-Unis, pays fédéral, est complexe. La présidence est adjugée au suffrage universel indirect: les Américains votent pour un collège de 538 grands électeurs, répartis entre les 50 Etats, sans que le total des voix à l'échelle nationale ne soit décisif.
Une grande majorité de ces Etats sont déjà considérés comme acquis soit à Kamala Harris, soit à Donald Trump. Voilà pourquoi les efforts des candidats et le suspense se concentrent sur les sept "swing states".
L'ancien président n'a jamais reconnu sa défaite de novembre 2020. Il est poursuivi au pénal pour son rôle dans l'assaut de ses partisans contre le Capitole, siège du Congrès à Washington, le 6 janvier 2021.
LE MONDE À L'HEURE AMÉRICAINE
Commerce, climat, conflits armés : la présidentielle américaine s'annonce comme un tournant majeur pour la planète. De l'Europe inquiète pour l'OTAN à la Chine préoccupée par les tarifs douaniers, chaque région scrute ce duel aux conséquences globales
(SenePlus) - D'après une analyse du New York Times (NYT), l'élection présidentielle américaine du 5 novembre entre Kamala Harris et Donald Trump s'annonce comme un scrutin aux répercussions planétaires majeures, redessinant les contours de la politique internationale sur de nombreux fronts critiques.
En Israël, les sondages montrent une nette préférence pour Trump, mais comme le souligne le quotidien new-yorkais, "l'impact à long terme sera probablement limité". La société israélienne est aujourd'hui "plus opposée à un État palestinien et à une solution à deux États qu'elle ne l'a été depuis des décennies".
Sur le front russo-ukrainien, les enjeux sont considérables. "C'est une élection qui compte énormément pour la Russie et l'Ukraine", rapporte le New York Times. Vladimir Poutine, de manière surprenante, voit peu de différence entre Trump et Harris concernant l'Ukraine, estimant que "les deux seront moins engagés que Biden".
En Chine, le débat se cristallise autour de deux points majeurs : "les tarifs douaniers et Taiwan". Si les responsables économiques chinois s'inquiètent des menaces de Trump d'imposer des tarifs généralisés, les stratèges en politique étrangère y voient des avantages, notamment son moindre engagement envers Taiwan.
Pour l'Europe, ce scrutin marque "la fin d'une ère, quel que soit le résultat". Les dirigeants ouest-européens sont particulièrement anxieux face aux menaces de Trump d'imposer des tarifs de 20% sur les exportations et de quitter l'OTAN. Même une victoire de Harris ne garantirait pas un retour à la normale, car elle serait "plus préoccupée par la Chine".
Sur le plan commercial, Trump considère que "tarif" est "le plus beau mot du dictionnaire, plus beau qu'amour, plus beau que respect". Il promet des tarifs de "10 à 20% sur la plupart des produits étrangers, et 60% ou plus sur les biens fabriqués en Chine", une politique qui pourrait déclencher de multiples guerres commerciales.
Concernant le climat, les enjeux sont existentiels. Les États-Unis, "deuxième plus grand émetteur après la Chine", joueront un rôle déterminant. Si Harris poursuivrait probablement la politique de transition énergétique de Biden, Trump pourrait "ralentir la transition à un rythme d'escargot, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour le climat".
Dans un monde en pleine mutation, cette élection américaine apparaît comme un moment charnière qui, selon le New York Times, polarise le monde autant que les États-Unis eux-mêmes, "mais parfois de manière inattendue".
SÉVERINE AWENENGO DALBERTO CONTRAINTE DE SE JUSTIFIER
Face à la tempête politique qui secoue le Sénégal autour de son livre sur la Casamance, la chercheuse réplique. Elle retrace vingt années de recherches méticuleuses, depuis ses premiers pas dans la région en 1996 jusqu'à la publication de son ouvrage
(SenePlus) - Face à l'interdiction annoncée de son ouvrage au Sénégal et aux vives critiques dont elle fait l'objet, l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto sort à nouveau de son silence pour défendre la nature scientifique de son travail sur la Casamance.
L'universitaire, directrice de recherche au CNRS, a tenu à clarifier la genèse et la nature de son livre "L'Idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", qui cristallise les tensions politiques à quelques jours des élections législatives du 1è novembre.
"Mon livre porte sur l'histoire de l'idée de l'autonomie, c'est un livre universitaire qui ne comporte absolument aucune position politique", explique la chercheuse, dont l'intérêt pour la région remonte à 1996, lors d'un premier séjour qui l'a profondément marquée, notamment après l'attaque de Mandina Mancagne dont elle fut témoin.
Son parcours académique témoigne d'un engagement scientifique de longue date. "J'ai effectué cinq séjours d'environ six mois de recherche en Casamance et à Dakar", précise l'historienne, qui a soutenu sa thèse en 2005 "avec les félicitations du jury à l'unanimité". Ses travaux se sont ensuite diversifiés, couvrant divers aspects de l'histoire sénégalaise, des premiers Sicaps à Dakar au mouvement Y'en a marre.
Face aux accusations d'ingérence dans les affaires sénégalaises, la chercheuse souligne la rigueur méthodologique de son travail : "Un livre universitaire d'histoire ne s'écrit pas en trois semaines ou même un an : c'est des années de recherches et d'écriture". Elle insiste sur la nécessité de "pouvoir nommer son sujet de recherche" pour expliquer le titre de son ouvrage.
La controverse a pris une nouvelle ampleur politique après que le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d'un meeting à Ziguinchor vendredi, a vivement critiqué l'ouvrage. Il a notamment déclaré que le livre "ne sera pas commercialisé au Sénégal", y voyant "un projet de déstabilisation".
Les éditions Karthala ont déploré "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu". Cette position est reprise par l'autrice qui affirme que tous ceux qui ont lu son livre "l'ont trouvé bien documenté, nuancé et qu'il apportait beaucoup à la connaissance de l'histoire du Sénégal".
Cette polémique s'inscrit dans un contexte politique tendu, alors que l'Alliance pour la République, ancien parti au pouvoir, a également dénoncé un ouvrage jugé "dangereux" pour l'unité nationale. Le débat illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise dans le pays.
LE DÉFI À UN MILLION DE DOLLAR D'APPLE
La firme californienne propose des récompenses astronomiques pour débusquer ses vulnérabilités. De 50 000 à un million de dollars sont en jeu selon la gravité des failles découvertes
(SenePlus) - D'après une information rapportée par le magazine Fortune, Apple lance un défi audacieux à la communauté des hackers en proposant jusqu'à un million de dollars à ceux qui parviendront à compromettre la sécurité de ses serveurs.
Cette initiative spectaculaire du géant technologique, valorisé à 3,5 billions de dollars, intervient dans le contexte du déploiement de son nouveau service "Apple Intelligence", intégré à iOS 18.1. Au cœur de ce dispositif se trouve le serveur Private Cloud Compute (PCC), une infrastructure critique que l'entreprise souhaite protéger contre toute forme d'attaque informatique.
"Nous mettons aujourd'hui ces ressources à la disposition du public pour inviter tous les chercheurs en sécurité et confidentialité - ou toute personne intéressée et techniquement curieuse - à en apprendre davantage sur le PCC et à effectuer leur propre vérification indépendante de nos affirmations", a déclaré Apple dans un communiqué cité par Fortune.
Le programme de récompenses est structuré selon une échelle progressive. Pour une divulgation accidentelle de données due à un problème de configuration, la prime s'élève à 50 000 dollars. L'exécution de code non attesté rapporte 100 000 dollars. L'accès aux données des requêtes utilisateur hors de la zone de confiance est récompensé à hauteur de 150 000 dollars, tandis que l'accès aux informations sensibles sur les requêtes des utilisateurs peut rapporter jusqu'à 250 000 dollars.
La récompense ultime d'un million de dollars sera versée à quiconque parviendra à exécuter "un code arbitraire sans la permission ou la connaissance de l'utilisateur, avec des droits arbitraires", précise Fortune.
Apple qualifie son infrastructure PCC de "l'architecture de sécurité la plus avancée jamais déployée pour le calcul d'IA dans le cloud à grande échelle". L'entreprise a même publié un guide de sécurité détaillant le fonctionnement du serveur et mis à disposition une partie du code source sur GitHub.
Fait notable rapporté par Fortune, Apple s'engage également à considérer des récompenses pour la découverte de failles de sécurité non spécifiquement listées dans son programme, démontrant ainsi sa détermination à renforcer la sécurité de son infrastructure.
LA MÉCANIQUE COMPLEXE DU COLLÈGE ÉLECTORAL AMÉRICAIN
Les Américains ne choisissent pas directement leur président. Cette réalité, souvent méconnue à l'étranger, repose sur un système d'intermédiaires. Une mécanique héritée du 18e siècle qui peut transformer une défaite populaire en victoire présidentielle
(SenePlus) - Selon une analyse approfondie du New York Times (NYT), le système électoral américain repose sur un mécanisme unique et sur mesure que "personne ne créerait aujourd'hui", comme le souligne Wendy R. Weiser, vice-présidente pour la démocratie au Brennan Center for Justice de la faculté de droit de N.Y.U.
Le Collège électoral, pièce maîtresse de ce système, comprend 538 membres élus, reflétant la composition du Congrès : un électeur pour chaque sénateur et représentant, plus trois pour Washington D.C. Pour remporter la Maison Blanche, un candidat doit obtenir une majorité simple de 270 voix.
L'histoire de cette institution remonte à l'été 1787, lors de la Convention constitutionnelle de Philadelphie. Face à l'impasse sur le mode de sélection du président, les délégués ont opté pour un compromis : un système d'électeurs plutôt qu'une élection directe par le Congrès ou par les citoyens - qui à l'époque n'incluaient que les hommes blancs propriétaires.
"Quand nous votons, même si nous ne voyons pas leurs noms, nous votons pour ces électeurs", explique John F. Kowal, co-auteur de "The People's Constitution", cité par le Times.
Le système fonctionne selon des règles précises : dans 48 États, le vainqueur remporte la totalité des grands électeurs. Le Maine et le Nebraska font exception, avec une répartition proportionnelle basée sur les districts congressionnels.
Cependant, le New York Times relève que ce système a montré ses limites : deux fois lors des six dernières élections, des candidats ont accédé à la présidence malgré leur défaite au vote populaire. Cette distorsion s'explique par la surreprésentation des États ruraux, tendant républicains, donnant à leurs électeurs plus de poids que ceux des grands États.
Une réforme est-elle envisageable ? Le journal évoque deux possibilités : un amendement constitutionnel, nécessitant une super-majorité au Congrès et la ratification par les trois quarts des États, ou le Pacte interstate du vote populaire national. Cette dernière initiative, qui compte déjà 17 États plus Washington D.C. totalisant 209 grands électeurs, vise à attribuer les voix électorales au vainqueur du vote populaire national.
L'Electoral Count Reform Act de 2022, précise le quotidien new-yorkais, a renforcé le système en clarifiant le processus de décompte et en compliquant la soumission de faux électeurs, désignant le gouverneur comme seule autorité de certification des électeurs de l'État.
LE NEW YORK TIMES RÉVEILLE LA MÉMOIRE DE MARIAMA BÂ
Le quotidien new-yorkais fait revivre le destin exceptionnel de cette romancière sénégalaise. De l'École Normale de Rufisque aux plus hautes distinctions littéraires, elle a tracé un chemin d'émancipation pour des générations de femmes
(SenePlus) - Dans un portrait saisissant consacré à Mariama Bâ, le New York Times (NYT) révèle le parcours exceptionnel d'une femme qui a marqué la littérature africaine et le combat pour les droits des femmes au Sénégal post-colonial.
Née le 17 avril 1929 à Dakar, Mariama Bâ grandit dans un contexte où, comme le souligne le NYT, les opportunités pour les filles étaient rares sous le régime colonial français. Élevée par sa grand-mère dans une famille musulmane Lebu après la mort précoce de sa mère, elle bénéficie du soutien crucial de son père, Amadou Bâ, fondateur du Mouvement Autonomiste Africain.
"Vous avez un don", lui dit sa directrice d'école, rapporte le quotidien américain. À 14 ans, ses résultats exceptionnels la distinguent de ses camarades destinées à devenir secrétaires. "Tout le monde sauf vous. Vous êtes intelligente", lui déclare Berthe Maubert, sa directrice, l'orientant vers l'École Normale de Rufisque.
Son premier roman, "Une Si Longue Lettre", publié en 1979, remporte le premier prix Noma pour l'édition en Afrique. Selon le New York Times, ce livre figure parmi les 100 meilleurs ouvrages sur l'Afrique du XXe siècle selon la Columbia University Libraries. "Mon cœur se réjouit chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre", écrit-elle dans ce roman devenu un classique.
"Nous devons donner, dans la littérature africaine, aux femmes noires une dimension à la mesure de leur engagement, aux côtés des hommes, dans les batailles pour la libération", déclare-t-elle devant l'Assemblée nationale du Sénégal en 1979, comme le rapporte le Times.
Décédée prématurément d'un cancer du poumon le 17 août 1981 à l'âge de 52 ans, Mariama Bâ laisse un héritage considérable. Le journal américain souligne qu'elle a fondé le Cercle Fémina, une organisation féministe, et qu'une école porte son nom sur l'île de Gorée depuis 1977, un hommage du président Léopold Sédar Senghor.
Son œuvre, notamment "Une Si Longue Lettre", continue d'être largement étudiée dans les écoles d'Afrique de l'Ouest. Comme le rappelle le New York Times, citant la journaliste Kidi Bebey dans Le Monde en 2021, son roman "questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les hommes, l'importance des castes et, surtout, la polygamie."
À travers ses écrits et son engagement, Mariama Bâ a incarné la voix d'une génération qui se découvrait dans une nation nouvellement indépendante, laissant une empreinte indélébile dans la lutte pour l'égalité des sexes au Sénégal et au-delà.
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L'EXODE SILENCIEUX
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une meilleure vie
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une vie meilleure.
L'émission "Le Retour au Pays" de BBC Africa Eye explore cette « migration inversée », en suivant leur parcours jusqu'au Sénégal, à l'opposé de ce que leurs parents ont fait des décennies plus tôt.
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LA NOUVELLE GÉNÉRATION POLITIQUE BOUSCULE LES CODES
Réseaux sociaux, communication numérique, influence de la diaspora : les outils du pouvoir changent de mains. Pour Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, cette mutation annonce l'avènement d'une nouvelle civilisation politique
À deux semaines des législatives, une révolution silencieuse bouleverse le paysage politique national. La nouvelle génération, armée des outils numériques, redéfinit les règles du jeu démocratique. C'est le constat majeur dressé par Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, lors de son intervention dans l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 3 novembre 2024.
"Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle vague qui s'approprie les outils les plus modernes de communication, y compris l'intelligence artificielle", analyse le défenseur des droits humains. Cette génération montante, selon lui, ne se contente pas de maîtriser les réseaux sociaux : elle en fait un véritable instrument de transformation politique.
Le phénomène se manifeste particulièrement dans la campagne actuelle. "Il n'y a pas photo", souligne Alioune Tine, "quand vous regardez les réseaux sociaux, vous voyez des jeunes qui s'amusent à promouvoir leurs idées avec une efficacité redoutable". Cette dynamique s'accompagne d'un renouvellement profond des méthodes de communication politique.
Le rôle de la diaspora apparaît central dans cette mutation. "Elle n'apporte pas seulement des moyens financiers", précise l'analyste, "mais importe également de nouvelles pratiques politiques". Cette influence se traduit par des stratégies de communication plus sophistiquées et une approche politique rénovée.
Face à cette évolution, les formations politiques traditionnelles tentent de s'adapter. Alioune Tine cite l'exemple de certains dirigeants historiques qui mettent désormais en première ligne leurs jeunes cadres pour porter leur message.
Cette transformation numérique s'accompagne cependant de nouveaux défis. Le fondateur d'AfrikaJom Centre pointe notamment la prolifération des fake news et la montée d'une forme de "post-vérité" dans le débat politique. "Il y a beaucoup de désinformation, de manipulation, de mensonges", alerte-t-il.
Pour autant, cette révolution numérique témoigne aussi d'une maturité croissante de la démocratie sénégalaise. "Nous avons une nouvelle génération qui émerge avec de nouveaux outils de communication et qui remet en question les valeurs consensuelles", observe Alioune Tine, y voyant le signe d'une "transition nécessaire".
Cette mutation profonde du paysage politique sénégalais s'inscrit dans un contexte plus large de transformation démocratique. Pour l'expert, elle illustre l'entrée du Sénégal dans une "nouvelle civilisation" politique, portée par une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.
LA COLÈRE CLIMATIQUE DES SÉNÉGALAISES
Pendant que les grandes conférences internationales s'enchaînent, l'eau se salinise dans la commune de Soume. À Dakar, les femmes se sont mobilisées pour dire stop à l'immobilisme climatique
(SenePlus) - Au lendemain de la COP biodiversité de Cali et à quelques jours de la COP 29 en Azerbaïdjan, les femmes sénégalaises ont fait entendre leur voix. Comme le rapporte RFI, elles étaient une centaine à défiler hier dans les rues de Dakar pour la quatrième édition de la Marche des femmes pour le climat.
Le reportage de RFI met en lumière la frustration grandissante face à l'inaction climatique. "Il y a des discussions mais rien ne change ! C'est comme quand un avion est prêt à décoller, qui est toujours sur la piste et qui ne décolle jamais !", s'indigne Cheik Nya Faye, une manifestante venue de Mbour, dénonçant les milliards dépensés en discours pendant que les pays impactés continuent de souffrir.
À Soume, à 130 kilomètres de Dakar, la situation est critique. "La commune compte plus de 2 000 habitants. Mais en 2015, on a vu que l'eau a été salinisée. On ne comprend pas ce qui se passe et jusqu'à présent, l'État n'a rien fait, on est abandonnés par les dirigeants !", témoigne Khady Faye, présidente de l'association Femmes développement et protection de l'environnement de Soume.
Les manifestantes, selon RFI, réclament notamment le versement des fonds sur les pertes et préjudices actés lors de la COP 28 l'année dernière. "Nous les femmes, on a plein de projets, mais on n'a pas accès au financement !", dénonce l'une d'elles.
Meyrame Sy, membre de Jeunes volontaires pour l'environnement, insiste sur le rôle crucial des femmes dans la lutte contre le changement climatique. "Elles ont des solutions qui peuvent changer les choses ! Il faut les écouter !", affirme-t-elle dans les propos recueillis par RFI.
Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte international tendu, entre l'échec de la COP biodiversité à Cali et l'ouverture prochaine de la COP 29 en Azerbaïdjan le 11 novembre. Face à ces grands rendez-vous internationaux, les femmes sénégalaises promettent de maintenir la pression pour faire entendre leurs voix et leurs solutions.