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1 décembre 2024
International
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DIOMAYE FAYE POUR DES RÉFORMES STRUCTURELLES
Les organisations Sursaut Citoyen et Demain Sénégal saluent l'élection d'un président engagé à matérialiser les objectifs du Pacte de bonne gouvernance démocratique, gage d'un nouvel élan dans la mise en œuvre des recommandations des Assises et de la CNRI
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration conjointe de Sursaut Citoyen et Demain Sénégal datée du 25 mars 2024, saluant l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal. Les deux organisations forumulent le voeu de voir, conformément à sa promesse, le nouveau chef de l'État appliquer les recommandations du Pacte de bonne gouvernance démocratique inspiré des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI).
"La tenue de l'élection présidentielle le 24 mars 2024, malgré les nombreux défis et les événements regrettables qui l'ont précédée, a marqué une étape importante dans l'histoire politique du pays. Bassirou Diomaye Faye a été élu président dès le premier tour, un résultat salué par nos organisations Sursaut Citoyen et Demain Sénégal.
Cette victoire est perçue non seulement comme le fruit de la détermination du peuple sénégalais, mais aussi comme une preuve de sa volonté inébranlable de défendre sa souveraineté.
L'engagement civique a joué un rôle crucial dans la neutralisation des tentatives visant à perturber le processus électoral. Cela a également encouragé le Conseil constitutionnel à affirmer résolument les principes du Droit face à l'Exécutif, qui a parfois semblé chercher à dévier, ignorer ou même défier la législation en vigueur.
Les efforts collectifs et synergiques des organisations de la société civile, en particulier celles regroupées au sein d’Aar Sunu Election, ont été déterminants dans cette lutte pour la démocratie. Leur contribution à la préservation de l'intégrité du processus électoral est hautement appréciée par Sursaut Citoyen et Demain Sénégal.
Nos organisations félicitent également le président élu, Bassirou Diomaye Faye, pour sa victoire éclatante et méritée. Elles se réjouissent particulièrement du fait que le président élu est l'un des premiers signataires du Pacte national de bonne gouvernance démocratique, qui s'inspire des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI).
Sursaut Citoyen et Demain Sénégal nourrissent l'espoir que les réformes promues par ce Pacte seront rapidement et efficacement mises en œuvre par les nouvelles autorités.
Dans cette optique, nos organisations encouragent tous les mouvements citoyens à unir leurs efforts et à poursuivre leur mobilisation pour la réalisation des objectifs du Pacte national de bonne gouvernance démocratique et pour répondre aux attentes du peuple en matière de renforcement de la démocratie, de l'État de droit et de la bonne gouvernance."
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU ADOPTE UNE RÉSOLUTION POUR UN « CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT » À GAZA
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, ce lundi 25 mars, à quatorze voix en faveur d'un texte exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Les États-Unis se sont cette fois abstenus.
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, ce lundi 25 mars, à quatorze voix en faveur d'un texte exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Les États-Unis se sont cette fois abstenus. Cette résolution demande aussi la libération immédiate des otages et réclame que des médecins et des humanitaires puissent les voir au plus vite. Il aura fallu cinq mois et trois semaines au Conseil pour s’entendre et demander de stopper les bombardements d’une seule voix.
Ce cessez-le-feu à Gaza officiellement réclamé par la communauté internationale n'est prévu que pour la durée du ramadan, précise la correspondante de RFI à New York, Carrie Nooten. Cela montre combien les négociations sont restées tendues à New York. Elles reflètent bien entendu les tractations qui patinent sur le terrain. Un appel au cessez-le-feu pour le ramadan a été réclamé par le Soudan il y a dix jours, et cela aurait été un très mauvais signal que les États-Unis ne l’acceptent pas et le bloquent pour Gaza.
Depuis quelques jours, Joe Biden a changé de position vis-à-vis de son allié israélien. Il était enfin prêt à réclamer un cessez-le-feu, ce que Washington bloquait depuis plus de cinq mois. Mais l’entêtement de Benyamin Netanyahu sur une éventuelle attaque sur Rafah le pousse à hausser le ton et à ne plus le protéger sans condition à l’ONU.
Washington n’accepte pas pour autant un cessez-le-feu permanent. En effet, cette résolution prévoyait encore, quelques heures avant le vote, un cessez-le-feu le temps du ramadan, avec l’idée de parvenir à terme à un accord permanent. Les États-Unis ont négocié à la dernière minute un terme plus vague d’accord durable, signe que Washington souhaite garder encore un moyen de faire pression à la fois sur Israël et sur le Hamas.
Alors que les tendances donnent Bassirou Diomaye Faye en tête, le président sortant a adressé ses félicitations au vainqueur annoncé. Il valide ainsi les estimations faisant état de la défaite de son camp face à l'opposition
Le président Macky Sall a adressé lundi ses félicitations à Bassirou Diomaye Faye, donné gagnant de l’élection présidentielle de dimanche.
“Je salue le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars et félicite le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant. C’est la victoire de la démocratie sénégalaise”, a indiqué Macky Sall dans un message publié sur le réseau social X.
Les premières tendances de l’élection présidentielle de dimanche donnent une large avance au candidat Bassirou Diomaye Faye, en attendant la proclamation officiel des résultats, au plus tard à minuit le vendredi qui suit le scrutin, soit le 29 mars.
Les résultats définitifs sont proclamés par le Conseil constitutionnel à partir du 3 avril.
Au total 7 371 890 électeurs sénégalais étaient appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall.
Dix-neuf candidats dont une femme étaient en lice pour ce scrutin présidentiel dont le taux de participation s’établit à environ 60 pour cent, les autorités en charge de l’organisation de cette élection.
DISCOURS D'ABDICATION DU CANDIDAT AMADOU BA
Réuni au siège de sa coalition ce lundi 25 mars 2024 au lendemain du scrutin, Amadou Ba a pris acte de sa défaite. Le candidat du régime sortant a rendu un hommage appuyé à Diomaye Faye, le félicitant pour sa victoire
Devant les militants de sa coalition Benno Bokk Yakaar réunis au siège ce lundi 25 mars 2024, le candidat Amadou Ba est revenu sur le résultat du premier tour de l'élection présidentielle. Dans son discours, il a admis sa défaite face à son adversaire Bassirou Diomaye Faye, que les tendances placent largement devant.
"Par l'expression et la sénédité, nos compatriotes ont conforté le statut de démocratie majeure de notre pays", a déclaré en préambule Amadou Ba, soulignant la vitalité des institutions sénégalaises à l'issue de ce vote. Il a ensuite réitéré ses "félicitations au président Bassirou Diomaye Faye", lui souhaitant "du succès à la tête de notre pays".
Amadou Ba a ensuite longuement remercié les Sénégalais pour leur participation "à cette étape importante de la vie de la nation". Il s'est dit "gratifié" par cette mobilisation citoyenne, associant "toute la classe politique, notamment mes adversaires d'un soir". Le candidat battu a également loué "l'administration pour la parfaite organisation" du scrutin.
L'ancien Premier ministre n'a pas manqué de faire part de sa "gratitude" au président sortant Macky Sall, lui témoignant son "soutien constant". Il a de la même manière salué "la grande mobilisation et le travail remarquables" de sa coalition Benno Bokk Yakaar et de son parti l'Alliance pour la République.
Amadou Ba s'est montré "plus que jamais déterminé au service" de son pays, actant sa défaite face à l'opposant Faye tout en affichant sa volonté de continuer à œuvrer pour le Sénégal.
LA VICTOIRE ANNONCÉE DE DIOMAYE FAIT PLONGER LES OBLIGATIONS SÉNÉGALAISES
Les marchés financiers ont mal accueilli les premiers résultats de la présidentielle. Craignant l'inconnu, les investisseurs délaissent massivement les euro-obligations, faisant chuter leurs cours
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/03/2024
Les obligations en dollars du Sénégal ont connu de mauvaises performances sur les marchés obligataires internationaux ce lundi, rapporte l'agence de presse économique et financière Bloomberg. Les investisseurs semblent intégrer dans leurs prix la possibilité que le candidat de l'opposition, Bassirou Diomaye Faye, remporte l'élection présidentiellede dimanche.
Selon les chiffres rapportés par Bloomberg, le rendement de l'obligation arrivant à échéance en 2048 a bondi de 12 points de base à 9,93%, faisant chuter le cours à 71,702 cents pour un dollar. Pour la dette arrivant à maturité en 2033, le rendement augmente de 19 points pour atteindre 9,36%, son plus haut niveau depuis novembre, avec le cours qui décroche à 81,75 cents.
Cette détérioration des obligations sénégalaises intervient alors qu'au moins 10 des 19 candidats à la présidentielle ont déjà apporté leur soutien publiquement sur les réseaux sociaux à Bassirou Diomaye Faye, le candidat de l'opposition, selon les informations rapportées par l'agence. Même sans résultats officiels de la part de la Commission électorale nationale autonome, des candidats comme Anta Babacar ou Alassane Thierno Sall ont félicité M. Faye pour sa victoire.
Bassirou Diomaye Faye portait les couleurs de l'opposition après l'invalidation de la candidature du bouillant chef de file Ousmane Sonko, condamné pour diffamation. Ancien inspecteur des impôts sans expérience électorale, M. Faye a axé sa campagne sur la renégociation des contrats miniers et énergétiques avec les firmes privées, une réforme du franc CFA ou encore l'annulation de la dette privée.
"Le camp Faye/Sonko représente encore une grande inconnue pour les investisseurs, si bien que leurs déclarations sur les questions économiques pourraient soudainement bouger les marchés", analyse Mark Bohlund, analyste senior en recherche de crédit chez REDD Intelligence, société internationale indépendante de recherche sur les marchés émergents, contacté par Bloomberg.
Selon lui, même si le nouveau président devrait modérer certaines propositions radicales, l'incertitude sur la politique économique devrait perdurer dans l'attente de la composition de son équipe. Ce qui maintiendrait les rendements des eurobonds sénégalais à un niveau élevé. L'expert estime néanmoins qu'un nouveau scrutin législatif pourrait être organisé et que le Sénégal reviendra sur les marchés obligataires d'ici la fin de l'année.
LA DÉFAITE DE MACKY SALL
Le président sortant a multiplié les faux pas. Ces "égarements" selon certains de ses propres soutiens, ont profondément altéré le modèle démocratique sénégalais et éloigné de nombreux sympathisants
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/03/2024
D'après les premiers résultats de l'élection présidentielle du 24 mars au Sénégal, rapportés par le journal Le Monde, le candidat du principal parti d'opposition Bassirou Diomaye Faye serait largement en tête au premier tour. Cette avance surprise de l'homme qui prône un "changement radical de système" marquerait un coup de tonnerre dans le paysage politique sénégalais et pourrait sonner le glas du règne de Macky Sall.
En effet, les premiers chiffres donnent Bassirou Diomaye Faye, dauphin d'Ousmane Sonko à la tête du mouvement Pastef, bien devant Amadou Ba, candidat du parti au pouvoir Alliance pour la République (APR) fondé par Macky Sall. Selon les estimations rapportées par Le Monde, le candidat de l'opposition parviendrait même à l'emporter dès le premier tour;
Cette première place surprise est déjà qualifiée de "tour de force" par le journal, Bassirou Diomaye Faye étant encore méconnu du grand public il y a un an. Sa popularité ne fait que de s'accroître depuis qu'il a été emprisonné puis libéré seulement 10 jours avant le scrutin par le pouvoir, aux côtés de son mentor Ousmane Sonko, figure de proue de l'opposition incarcérée pendant plusieurs mois suite à des accusations de "atteinte à la sûreté de l'Etat".
Avec le slogan "Sonko c'est Diomaye, Diomaye c'est Sonko", le candidat a su remobiliser les partisans de l'opposant derrière son nom. Dans les rues de Dakar, ce sont des scènes de liesse qui se sont produites peu après l'annonce des premières estimations donnant Bassirou Diomaye Faye largement gagnant. Selon Le Monde, la victoire de l'opposant marquerait ainsi un "référendum anti-Macky Sall".
En effet, le président sortant Macky Sall, qui achève son second et dernier mandat, semble être le grand perdant de ce scrutin. Depuis trois ans, il a multiplié les actions répressives à l'encontre de ses opposants, emprisonnant manifestants et opposants, dont son ennemi juré Ousmane Sonko. Il a également suspendu le premier tour initialement prévu le 25 février, plongeant le pays dans l'incertitude et générant des tensions qui ont fait plusieurs morts.
Tous ces "égarements" selon ses soutiens cités par Le Monde, ont profondément altéré le modèle démocratique sénégalais et éloigné de nombreux sympathisants. Le choix tardif d'Amadou Ba comme dauphin, combattu au sein même de son camp, n'a pas convaincu. Et la libération soudaine d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye à seulement 10 jours du vote interroge.
S'il est confirmé, ce séisme politique marquerait ainsi la fin de règne laborieuse du président Sall, qui laisserait un pays fracturé après avoir "tout fait pour tenter d'arrêter la trajectoire" de son ennemi juré Ousmane Sonko, selon une source diplomatique citée par Le Monde.
Bassirou Diomaye Faye devra désormais transformer l'espoir suscité en réalités durables, dans un contexte économique et social difficile.
LA CÉNA VALIDE LE BON DÉROULEMENT DU SCRUTIN
L'organe de supervision électorale loue l'esprit démocratique des électeurs et des parties prenantes. Cependant, elle tient à rappeler que la publication des résultats n'appartient qu'aux organes habilités
La Commission électorale nationale autonome (CENA) estime que le scrutin présidentiel ”s’est globalement bien déroulée dans une atmosphère calme, pacifique et sereine” non sans rappeler à ”toutes les parties prenantes que la proclamation des résultats est du ressort exclusif des organes habilités”.
”L’élection présidentielle du 24 mars 2024 s’est globalement bien déroulée sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, dans une atmosphère calme, pacifique et sereine”, indique la CENA dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance.
Elle note que ”de l’ouverture des bureaux, à 8 h, à leur fermeture, aux alentours de 18 h, les citoyens se sont acquittés de leur droit de vote, confirmant une nouvelle fois l’attachement du Sénégal et des Sénégalais aux principes de la démocratie”.
L’organe de supervision ”salue le comportement exemplaire des citoyens qui ont mis en avant leur esprit civique et rend un hommage appuyé aux forces de défense et de sécurité, dont la présence était visible dans tous les lieux de vote”.
Il dit confondre dans ces hommages ”les différents candidats au scrutin, leurs partisans et leurs mandataires pour le civisme et l’esprit démocratique dont ils ont fait montre, permettant un dépouillement calme et transparent du vote”.
La CENA salue enfin les missions d’observation électorale qui ”ont déployé sur le terrain des agents engagés et vigilants qui ont, chaque fois que de besoin, attiré l’attention des organes de gestion des élections sur des dysfonctionnements constatés”.
Toutefois, elle rappelle à ”toutes les parties prenantes que la proclamation des résultats est du ressort exclusif des organes habilités”.
AMADOU BA DONNE RENDEZ-VOUS POUR CE LUNDI
Le candidat du régime sortant s'exprimera aujourd'hui midi au plus tard sur les résultats, d'après sa déclaration depuis le siège de sa coalition. Après un vote salué comme bien organisé, il promet une appréciation des tendances sorties des urnes
Le candidat de la coalition au pouvoir, Amadou Ba, a promis à ses partisans de se prononcer lundi au plus tard à midi sur les résultats sortis des urnes à l’occasion du scrutin présidentiel de dimanche.
‘Je suis respectueux du droit et de la République. Nos équipes sont en train de travailler sur les résultats et dès demain à 12 heures au plus tard je reviendrai pour donner une appréciation des premiers résultats issus des urnes’’, a déclaré l’ancien Premier lors d’une brève allocution au siège du parti au pouvoir, à Dakar.
Il a salué le bon déroulement et la bonne organisation de l’élection présidentielle et remercié tous les électeurs qui ont porté leurs suffrages sur lui.
Le candidat à la succession de Macky Sall au pouvoir depuis 12 ans intervenait après que le directoire de sa campagne électorale a publié un communiqué dans lequel il assure qu’au pire des cas, Amadou Ba serait admis à un second tour.
Dimanche dans la soirée, des partisans de l’opposant, Bassirou Diomaye Faye ont commencé à célébrer la victoire après que les médias ont publié des tendances largement favorables à leur leader.
par Thierno Alassane Sall
LE PEUPLE SÉNÉGALAIS A PARLÉ
Si les tendances se confirment, le candidat Bassirou Diomaye Faye aura reçu un plebiscite. Je l'en félicite. Je souhaite, pour la survie du pays, que le "projet" adoubé par les Sénégalais, puisse répondre aux promesses
Le peuple sénégalais a parlé. Malgré les tentatives de report et les pressions, cette élection a pu se tenir, témoignant de notre attachement commun à la démocratie. C'est avec une grande humilité et un profond respect que je salue la détermination de chaque Sénégalaise et Sénégalais qui a participé à ce moment historique.
Votre volonté de changement, exprimée clairement dans les urnes, est le reflet d'une aspiration à une nouvelle alternance, à un renouveau politique que nous appelons tous de nos vœux.
Si les tendances se confirment, le candidat Bassirou Diomaye Faye aura reçu un plebiscite enthousiaste du peuple sénégalais. Je l'en félicite. Je souhaite, pour la survie du pays, que le "projet" adoubé par les Sénégalais, puisse répondre aux promesses faites aux conducteurs de Jakarta, aux marchands ambulants, aux chômeurs, à ceux qui sont tentés par la mer, à la détresse profonde des etudiants et des Sénégalais en général.
PAR Ousseynou Nar Gueye
DIOMAYE ET BA ÉCRABOUILLENT LES 17 AUTRES CANDIDATS
On ne peut même pas dire que les autres candidats-croupions venus de la majorité présidentielle lui ont fait ombrage, à ce candidat capillotracté de Macky Sall : Dionne, Aly Ngouille Ndiaye, Boye Diao, ne sont même pas à 1% des voix
Ce dimanche 24 mars 2024, alors qu’il est 22h15 GMT, les choses sont claires : pour l’élection présidentielle de ce jour, les Sénégalais ont décidé de « voter utile », et de ne pas s’encombrer de la formule qui veut que « au premier tour, on choisit, au second tour, on élimine ». Ils ont tenu à trancher le nœud gordien dès le premier tour et ils ont majoritairement accordé leur voix, soit à Bassirou Diomaye Faye soit à Amadou Ba. C’est-à-dire, soit au clone d'Ousmane Sonko, le principal opposant du pays (on n’avait plus besoin de sondages pour le savoir !) ou soit à l’ex-Premier ministre et dauphin tardif de Macky Sall.
Le match est plié dès ce dimanche entre Diomaye et Bâ. Lesquels n’ont laissé que des miettes aux 17 autres candidats, qui ont récolté, égrenés par les radios FM et télés locales, que des scores de 1, 2 ou 3 voix par bureau de vote. Des candidats réduits au virtuel du code binaire informatique : 0 et 1. Là où Diomaye et Bâ prenaient des centaines ou plusieurs centaines de votes. Et la dynamique victorieuse semble très fortement être du côté de Diomaye, alors que Dakar où je me trouve bruit de sons de klaxons et d’explosions de pétards, qui célèbrent d’ores et déjà cette victoire de l’opposition.
Victoire, d’ailleurs, dès le premier tour, de Diomaye. Nos estimations donnent le candidat de l’ex-Pastef à 56% ce dimanche soir, avec 31% des voix pour Amadou Bâ. Un vrai génocide électoral donc, perpétré par Diomaye et Bâ sur les autres 17 candidats. Son entourage proche présentant vendredi dernier, dans un débat sur Radio France Internationale (RFI), des sondages le plaçant à 43% des intentions de vote et plaçant Diomaye à 39%, Amadou Bâ finit plus proche des seulement 30%, malgré tous les moyens publics mis à sa disposition pour faire campagne. Dès vendredi, sur mes réseaux sociaux et sorties publiques, je lui prédisais un score de 30%. On ne peut même pas dire que les autres candidats-croupions venus de la majorité présidentielle lui ont fait ombrage, à ce candidat capillotracté de Macky Sall qu’est Amadou Bâ : Mahammed Boune Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye, Mamadou Boye Diao, ne sont même pas à 1% des voix.
En plus de l’effet-victimisation que lui offrait son emprisonnement sans jugement depuis un an, Bassirou Diomaye Faye, libéré mercredi dernier, a certainement aussi bénéficié du coup de pouce décisif du ‘‘peuple du Sopi’’, l’électorat du PDS d’Abdoulaye Wade, qui reste à près de 100 ans d’âge, le Secrétaire général de son parti, dont son fils Karim Wade n’aura été qu’un candidat putatif, velléitaire et fantomatique. Abdoulaye Wade après avoir appelé ses militants et sympathisants à voter pour lui, a reçu Bassirou Diomaye Faye hier samedi, et l’a adoubé pour ce nouveau Sopi. Troisième alternance politique donc au Sénégal, en moins de 25 ans. Paris valait une messe ? Eh bien, Dakar vaut bien une masse ; et le fief de Ziguinchor, base arrière du départ de cette reconquête de l’ex-Pastef, valait bien un massage.
La messe est dite et le bissap est tiré. Il faut désormais le boire. Plusieurs des 17 autres candidats ont concédé leur défaite et salué la victoire de Diomaye dès ce dimanche soir, par tweets. Nous espérons tous nous réveiller ce lundi matin du 25 mars 2024, avec l’annonce du coup de fil de félicitations d’Amadou Bâ à Bassirou Diomaye Faye.