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2 avril 2025
International
L’ESPAGNE S’ASSOCIE À LA PLAINTE POUR GÉNOCIDE DÉPOSÉE PAR L’AFRIQUE DU SUD CONTRE ISRAËL
Le pays basque a pris cette décision pour que « la paix revienne à Gaza et au Moyen-Orient », a expliqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel ALBARES, lors d’une conférence de presse.
L’Espagne a annoncé jeudi qu’elle se joindrait à la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de l’agression israélienne en cours dans la bande de Gaza.
Le pays basque a pris cette décision pour que « la paix revienne à Gaza et au Moyen-Orient », a expliqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel ALBARES, lors d’une conférence de presse.
« Une guerre à grande échelle qui ne fait pas de distinction entre les objectifs civils et militaires » est en cours et « le risque d’escalade augmente », a-t-il ajouté.
L’Afrique du Sud a déposé le dossier fin décembre 2023, accusant Israël d’avoir commis des actes de génocide dans la bande de Gaza en violation de la Convention sur le génocide de 1948.
Le 26 janvier, la CIJ a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir le génocide, de veiller à ce que son armée ne commette pas de génocide, de mettre fin à l’incitation contre les Palestiniens en tant que groupe, de préserver les preuves et de prendre des mesures immédiates pour assurer l’aide humanitaire.
Le 24 mai, la CIJ a ordonné à Israël de mettre fin à son offensive militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avec effet immédiat.
« Les mesures de précaution de la CIJ sont loin d’être respectées », a fait remarquer le ministre espagnol des Affaires étrangères.
« L’Espagne ne se prononce pas sur le crime lui-même, c’est le travail de la Cour », a-t-il déclaré, « nous intervenons dans le procès, en soutenant la Cour dans l’interprétation des mesures de précaution et en l’aidant à les appliquer ».
Il a ajouté que l’Espagne présentera un rapport à la Cour pour justifier sa participation au dossier.
LA CÉDÉAO INSISTE SUR L’ACCÉLÉRATION DE LA LIBRE CIRCULATION EN AFRIQUE DE L’OUEST
L’organisation appelle ses États membres à mettre en œuvre sans délai la carte d’identité biométrique et l’abolition du séjour limité.
L’organisation appelle ses États membres à mettre en œuvre sans délai la carte d’identité biométrique et l’abolition du séjour limité.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a exhorté fermement ses États membres à accélérer la mise en œuvre de deux mesures clés pour la libre circulation des personnes dans la région. Il s’agit de déployer la carte d’identité biométrique de la Cédéao et d’abolir la limitation de séjour de 90 jours pour les citoyens communautaires.
Dans un communiqué publié le 5 juin 2024, l’organisation régionale rappelle que « l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a abrogé l’exigence de séjour de 90 jours pour les citoyens de la Communauté entrant dans d’autres États membres. Cependant, cette décision […] n’a pas encore été mise en œuvre en raison du manque d’informations et de volonté politique et a entravé la réalisation de la phase 2 du Protocole sur la libre circulation – Droit de résidence. »
S’exprimant à Lagos lors d’une réunion sur la gestion des frontières, le directeur de la libre circulation Albert Siaw-Boateng, représentant la Commissaire Massandje Touré-Litse, a insisté sur la nécessité pour les États membres de déployer et d’accélérer la mise en œuvre de la carte nationale d’identité biométrique de la Cédéao (ENBIC, sigle anglais) ainsi que l’abolition de la limite de séjour de 90 jours.
« Il est crucial d’être bien préparé aux défis migratoires inattendus comme la pandémie de Covid-19. Une révision du Protocole sur la libre circulation s’impose donc », a ajouté M. Siaw-Boateng.
Le contrôleur général adjoint du Service d’immigration nigérian, David Adebambo, a souligné que « l’adoption de l’ENBIC est une étape cruciale vers la libre circulation, ajoutant que cet atelier permettra d’identifier les obstacles et les solutions pour sa mise en œuvre. »
Des recommandations pour lever les derniers freins
À l’issue de ces discussions techniques, le groupe de travail sur la gestion des frontières a formulé des recommandations visant à harmoniser les politiques et à lever les défis opérationnels liés au déploiement de l’ENBIC et à la suppression de la limitation des séjours.
Cette rencontre visait à renforcer la coopération entre les services d’immigration de 10 pays de la région : Bénin, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana , Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone.
L’organisation sous-régionale continue ainsi de pousser pour une application effective de la libre circulation des personnes, plus de 40 ans après l’adoption du protocole y relatif en 1979.
NIGERIA, UN MORT ET AU MOINS 30 PERSONNES COINCÉES SOUS TERRE APRÈS L'EFFONDREMENT D'UNE MINE
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara.
L'effondrement d'une mine dans le centre du Nigeria dû à des pluies torrentielles a fait au moins un mort et bloque depuis quatre jours 30 mineurs sous terre, a déclaré à l’AFP mercredi un responsable des services de secours de la région.
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara, responsable de l’agence nigériane des secours (SEMA) de l'Etat du Niger.
"D'après les informations dont nous disposons, plus de 30 mineurs sont coincés dans la mine qui s'est effondrée sur eux alors qu'ils travaillaient à l'intérieur", a déclaré M. Ara.
"Il a été établi qu'une personne était morte et que six personnes grièvement blessées ont été secourues" a indiqué la SEMA dans un communiqué. Selon Abdullahi Baba Ara, plusieurs métaux importants sont extraits dans la région comme l'or, le tantale et le lithium. Le nombre exact de mineurs piégés n’est pas connu dans l’immédiat, et les secours n’ont pas pu se rendre dans la zone de l’effondrement en raison de l’insécurité qui règne dans le district de Shiroro.
"Nous avions prévu d'aller dans la zone, mais les forces de sécurité nous ont demandé de ne pas le faire en raison de l'insécurité due à la présence de groupes armés", a expliqué Abdullahi Baba Ara. Shiroro est l'un des nombreux districts de l'État du Niger terrorisés par des groupes armés qui attaquent les villages isolés, pillent et incendient des maisons, et kidnappent les habitants contre des rançons.
Pour diverses raisons de sécurité, le gouvernement de l'Etat du Niger a interdit l’exploitation des mines dans les districts de Shiroro, Munya et Rafi. Les autorités locales craignent particulièrement que les ressources minières soient accaparées par les groupes armés. Mais dans cet État où l’orpaillage est l'une des seules ressources pour les habitants, de nombreux sites miniers continuent de fonctionner, malgré les mises en garde et les interdictions.
Par Mohamed GUEYE
À QUAND UN SOMMET BELIZE-AFRIQUE?
Le président Diomaye Faye rompt avec la frénésie diplomatique de son prédécesseur en snobant le sommet Corée-Afrique. Une remise en question salutaire des pratiques pas toujours fructueuses des grands raouts internationaux
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye n’a pas voulu se rendre à Séoul, au Sommet Corée du Sud-Afrique, et a préféré déléguer la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, Mme Yassine Fall. Cela est une grosse rupture par rapport aux pratiques du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall. Il faut dire que ce dernier était un assidu de ces grands raouts où les grands de ce monde donnaient l’impression de s’intéresser au sort des pauvres des pays en développement. Si l’on sortait les archives, on se rendrait compte que le président Macky Sall n’a pas dû rater beaucoup de ces sommets réunissant les dirigeants africains avec leurs homologues des puissances du monde.
Il y était si présent et si apprécié qu’il avait été désigné co-président du 8ème Ticad (Sommet Japon-Afrique), qui s’est tenu en octobre 2022 à Tunis. L’année d’avant, son homologue chinois Xi Jin Ping et lui avaient co-présidé le Sommet pour la coopération Chine-Afrique (Focac). On ne compte pas, à côté de cela, tous les sommets Russie-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique, Etats Unis-Afrique, Brics, Allemagne-Afrique, Grande Bretagne-Afrique, Arabie Saoudite Afrique, Emirats-Afrique... Cela, sans oublier les traditionnelles rencontres périodiques entre la France et ses «amis» africains, l’Union européenne avec l’Union africaine, et avec les pays africains. Les sommets ne créent pas d’indigestion chez certains.
Macky Sall devait, en plus de faire la causette à ses pairs du monde, sans doute négocier des points au mieux des intérêts de son pays et de l’Afrique, en particulier quand il a présidé l’Union africaine. Pour le commun des Sénégalais, le chef de l’Etat sortant a plus utilisé notre avion de commandement et le carburant qui lui ont été alloués pour faire du tourisme à travers le monde. On peut sincèrement se demander ce que l’Afrique, dans sa globalité, a tiré de ces différents sommets.
Ainsi, pour le sommet qui s’est ouvert hier à Séoul, on sait que la Corée du Sud s’est donné pour objectif de doubler son aide au développement et la faire passer à 10 milliards de dollars américains d’ici 2030, au bénéfice de ses partenaires africains. En échange, le pays du Matin Calme souhaite avoir un plus grand accès aux matières premières dont les pays africains sont dotés en abondance et n’ont pas les moyens de les exploiter. On peut se demander si les dirigeants qui se rendent sur place feront des propositions concrètes pour une véritable coopération gagnant-gagnant avec ces «nouveaux bienfaiteurs». Au début des années 2000, la Banque de Chine a mis ses énormes réserves financières à la disposition des amis africains de Beijing. Il ne leur était pas demandé quel projet ils voulaient financer ; il leur suffisait de dire le montant dont ils avaient besoin. Résultat des courses, en 20 ans environ, la plupart de ces pays qui avaient bénéficié de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm), dans le cadre du programme Ppte (Programme en faveur des pays pauvres très endettés) lancé conjointement par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, se retrouvent aujourd’hui presque aussi endettés, si ce n’est plus. La différence est que cette fois, leur dette est souscrite auprès des partenaires comme la Chine ou les pays arabes, qui ne souscrivent pas aux règles de l’Ocde, comme les Occidentaux
Certains de ces pays ont été contraints de renoncer à leur souveraineté sur certaines de leurs ressources minières ou naturelles pour éponger leurs créances, au grand dam des institutions internationales et de leurs populations. L’un des exemples les plus frappants est le Programme des 5 chantiers en République du Congo Kinshasa (Rdc). Sitôt réélu en 2006, le président Joseph Kabila passe un accord avec le gouvernement et des entreprises chinois, pour qu’ils lui construisent des infrastructures indispensables au désenclavement et au développement de son pays-continent. Ponts, rails, routes et aéroports devaient sortir de terre, en contrepartie d’une exploitation des minerais par des Chinois, pour une valeur de 5 milliards de dollars. L’accord avait été dénoncé par le Fmi et la Banque mondiale, mais les partenaires sont passés outre. 18 ans après, les Congolais ne sont pas en mesure de montrer à quoi ont été utilisées les ressources minières sorties de leur sol, et que les entrepreneurs chinois continuent d’ailleurs à exploiter à ce jour. Les Kenyans et les Zambiens ne les plaindront pas énormément, eux qui ne sont pas mieux lotis.
Cela peut être jugé caricatural, et tous les accords de partenariat ne finissent pas comme celui-là. Il n’empêche que de manière globale, les vrais besoins de financement ne se trouvent pas au cours des rencontres qui ressemblent de plus en plus à un pèlerinage de mendiants auprès de leurs bienfaiteurs. Autrement, depuis que nous avions commencé, les Français nous auraient permis de décoller économiquement, ce qui est loin d’être le cas. Par ailleurs, les Africains semblent si désemparés et pressés de se jeter dans les bras du premier venu, qu’il ne serait pas étonnant qu’on les voie bientôt se rendre à un Sommet Nouvelle Zélande-Afrique, Belize-Afrique, et même, pourquoi pas, Myanmar-Afrique. Qui sait, il se pourrait que ce soit là-bas la solution à tous nos problèmes. D’ailleurs, ne crie-t-on pas depuis des décennies qu’il est temps de commencer à penser à une coopération Sud-Sud ?
EN RDC, LE CICR SUSPEND SES OPÉRATIONS DE DISTRIBUTION DE VIVRES À KANYABAYONGA
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la suspension de ses activités de distribution de vivres aux populations déplacées de Kanyabayonga en raison de l’intensifications des affrontements armés dans cette localité de l’Est du Congo
Dakar, 5 juin (APS) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la suspension de ses activités de distribution de vivres aux populations déplacées de Kanyabayonga en raison de l’intensifications des affrontements armés dans cette localité de l’Est de la République démocratique du Congo.
‘’Le rapprochement des affrontements armés entre les forces gouvernementales de la RDC et groupe armé M23 (Mouvement du 23 mars) autour de Kanyabayonga a entraîné le déplacement de nombreux civils’’, indique le CICR dans un communiqué.
Ces opérations d’aide alimentaire suspendues le 30 mai devaient durer dix jours sur l’axe Kanyabayonga – Burangiza et Bulindi dans la chefferie Bwito-Rutshuru (territoire de Lubero), au nord de la province du Nord-Kivu où des personnes déplacées sont installées.
Le Comité international de la Croix-Rouge a ainsi déclaré n’avoir pu servir de 29046 personnes sur une cible initiale de 58 000 personnes.
‘’En collaboration avec les volontaires de la Croix- Rouge de la RDC, nous avons pu donner des rations composées de farine de maïs, de haricots, de l’huile raffinée et du sel iodé. Le but était de les aider à répondre à leurs besoins urgents en termes de nourriture’’, a expliqué, Myriam Favier, la cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, au Nord-Kivu.
Dans des propos rapportés par le communiqué la responsable du CICR appelle les parties au conflit à prendre les dispositions nécessaires pour amoindrir les conséquences des affrontements sur l’action humanitaire dans la zone.
NRC DEPLORE UNE DEGRADATION ALARMANTE DE LA SITUATION HUMANITAIRE
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur plusieurs critères
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur plusieurs critères.
Comme chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a publié son rapport sur les dix crises de déplacement les plus négligées dans le monde, constatant une dégradation alarmante de la situation humanitaire dans plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina et le Niger.
Ces pays, tous membres de l’Alliance pour le Sahel (AES), font face à des crises de déplacement exacerbées par des conflits persistants, des catastrophes climatiques et un manque de financement international.
Pour la première fois, le Niger fait son entrée dans la liste des dix crises de déplacement les plus négligées au monde, se classant à la cinquième place. Cette inclusion marque une détérioration significative de la situation humanitaire dans le pays.
Le rapport de NRC note qu’après le coup d’État de juillet 2023, l’aide au développement a été largement suspendue, aggravant une situation déjà critique. Le nombre de personnes en crise alimentaire a doublé par rapport à 2022, atteignant 2,3 millions, tandis que plus de 335 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.
Quant au Mali, qui se classe désormais quatrième après avoir été septième l’année précédente, il voit sa situation se compliquer davantage. En 2023, plus de 340 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la recrudescence des combats entre l’armée nationale et des groupes armés non étatiques.
La violence, combinée aux impacts du changement climatique, a poussé 2,5 millions de personnes à avoir besoin d’une aide alimentaire urgente. Le financement humanitaire pour le Mali n’a atteint que 31 % des fonds nécessaires, accentuant la crise.
Pour ce qui est du Burkina Faso, il conserve sa position en tant que crise de déplacement la plus négligée au monde pour la deuxième année consécutive.
Le pays a enregistré un nombre record de 707 000 nouveaux déplacements internes en 2023 et la couverture médiatique a chuté en raison de l’accès de plus en plus difficile pour les journalistes et les organisations humanitaires.
La crise humanitaire s’est intensifiée avec 3,6 millions de personnes sans accès aux soins de santé et 6,3 millions nécessitant une aide humanitaire en 2024.
Autres crises en Afrique
Outre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, plusieurs autres pays africains figurent également sur cette liste de négligence.
La République démocratique du Congo se maintient parmi les crises les plus négligées pour la huitième année consécutive, avec plus de 6,9 millions de personnes déplacées.
Le Cameroun, en deuxième position, fait face à une triple crise due à des conflits internes, une insécurité grandissante et l’accueil de réfugiés des pays voisins.
Classé neuvième, le Tchad voit sa situation aggravée par l’afflux de réfugiés soudanais et des conditions climatiques sévères, note le rapport de NRC. Enfin, la République centrafricaine, classée huitième, continue de souffrir des conséquences d’une décennie de conflit.
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur trois critères principaux : le manque de volonté politique internationale, le manque d’attention médiatique et le déficit de financement humanitaire.
Chaque crise est analysée en fonction de ces critères pour déterminer son niveau de négligence et attirer l’attention sur les besoins urgents des populations affectées.
LE DILEMME DE L’ANC, FORMER UNE COALITION POUR RESTER AU POUVOIR
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le Congrès national africain (ANC) se retrouve à un moment crucial après les élections historiques du 29 mai en Afrique du Sud, où il doit désormais s’atteler à former une coalition avec certains de ses ennemis jurés afin de garantir son maintien au pouvoir.
Après avoir échoué à remporter la majorité absolue des voix pour la première fois depuis l’indépendance en 1994, le parti de Nelson Mandela est confronté à un puzzle politique complexe. Son existence et son avenir dépendent désormais du type d’alliance qu’il sera capable de former avec différents acteurs politiques, chacun apportant ses propres idéologies et exigences à la table des négociations.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière, le parti doit choisir entre s’associer avec l’Alliance démocratique (DA), de centre-droit et favorable aux affaires, ou avec des factions dissidentes radicales telles que les Combattants pour la liberté économique (EFF) et uMkhonto weSizwe (MK).
« Une alliance avec la DA pourrait être perçue comme une trahison envers les électeurs traditionnels de l’ANC et comme un renforcement des structures économiques héritées de l’apartheid », souligne l’analyste politique Donald Porusingazi.
Les détracteurs de l’ANC, dont Julius Malema, leader de l’EFF, accusent la DA de protéger les intérêts économiques de la minorité blanche d’Afrique du Sud. Cependant, la DA nie fermement ces accusations.
Un autre point de friction dans les négociations de coalition entre l’ANC et la DA devrait être l’engagement de l’ANC en faveur des politiques d’État-providence, qui s’opposent à l’approche de libre marché de la DA.
Selon M. Porusingazi, bien qu’un partenariat avec l’EFF ou le MK puisse rassembler la base traditionnelle de l’ANC, il pourrait également entraîner des tensions politiques, notamment en ce qui concerne l’expropriation des terres et les réformes constitutionnelles.
L’EFF et le MK prônent des politiques économiques similaires, telles que l’expropriation sans compensation des terres appartenant aux Blancs et la nationalisation de secteurs clés de l’économie, tandis que l’ANC privilégie un programme de réforme agraire ordonnée.
Un autre défi potentiel dans les négociations de coalition entre l’ANC et le MK, dont le visage public est l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, sera la demande de ce dernier d’organiser de nouvelles élections en raison d’allégations d’irrégularités dans le scrutin de la semaine dernière.
Les médias ont également rapporté que le parti de M. Zuma a conditionné toute négociation de coalition à l’éviction de M. Ramaphosa de la présidence de l’ANC, une exigence rejetée par le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, le week-end dernier.
Quelle que soit l’issue des négociations sur le gouvernement d’unité, l’ANC a un long chemin à parcourir et devra surmonter ses différences idéologiques avec ses adversaires pour assurer sa survie.
« En fin de compte, les stratèges de l’ANC doivent viser un résultat qui permette au parti de survivre et de se battre un autre jour », conclut M. Porusingazi.
L’issue de ces négociations déterminera l’orientation future de la gouvernance et de la politique en Afrique du Sud.
AU CONGO, LAVROV VILIPENDE L'OCCIDENT
Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué mardi l'Occident et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite au Congo dans le cadre d'une tournée africaine, a vilipendé mardi "l'Occident" et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
"Nous soutenons l'initiative du président Denis Sassou Nguesso qui vise à organiser une conférence inter-libyenne", a déclaré le chef de la diplomatie russe devant la presse, après avoir rencontré dans son fief d'Oyo (centre) le chef de l'Etat congolais, président du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, rongée par les divisions, est gouvernée par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (ouest) dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp de Khalifa Haftar, avec lequel Moscou entretient des relations étroites.
"Ce qui s'est passé en Libye est une tragédie, dont les auteurs sont l'Otan et ses membres", a dit Sergueï Lavrov. "La même chose s'est passée en Irak et en Afghanistan, où l'Occident a voulu imposer son mode de démocratie", a-t-il poursuivi. "Le plus important aujourd'hui est de trouver une approche qui assurera le rétablissement du pays", a-t-il ajouté.
Sur le dossier ukrainien, "le président Sassou a fait preuve de compréhension", vis-à-vis notamment "de nos actions", a déclaré le ministre russe. "Il comprend bien que l'Ukraine c'est l'instrument de l'Occident, dont l'objectif est d'infliger une défaite stratégique à la Russie", a-t-il estimé.
Selon M. Lavrov, Denis Sassou Nguesso, "comme d'autres leaders du monde", est persuadé que la conférence sur l'Ukraine prévue mi-juin en Suisse "n'a aucun sens" sans la participation de la Russie.
Le Kremlin avait par ailleurs indiqué mardi matin à Moscou que la Russie n'excluait pas de frapper en Ukraine les instructeurs français dont l'envoi est actuellement en discussion entre Paris et Kiev. "Quel que soit leur statut: militaires de l'armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées", a appuyé à Oyo Sergueï Lavrov.
La Russie mène depuis plusieurs années une offensive diplomatique en Afrique pour y supplanter les puissances occidentales traditionnelles. Isolée sur la scène internationale et en quête d'alliés, elle a décuplé ses efforts depuis son assaut contre l'Ukraine en février 2022.
La tournée de Sergueï Lavrov a commencé lundi en Guinée. Après le Congo, selon son entourage, il doit se rendre au Tchad.
par Abdou Sène
LA DIALECTIQUE QUE L’HOMOSEXUALITÉ IMPOSE AUX HUMANISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; la promouvoir est dangereux. Si les différentes sociétés ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront créer un cadre d’échange nécessaire à une solution durable
D’après l’encyclopédie Larousse « Le terme d'humanisme est l'un de ceux sur le sens desquels personne ou à peu près ne s'entend vraiment. » Toutefois, selon l’acception du dictionnaire français, Trésor de la langue française, qui semble être celle qui se rapproche le plus de celle de l’Occident, l’humanisme est défini comme une « attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines ». Celle-ci est la conception d’un mouvement intellectuel qui s’est développé en Europe pendant la Renaissance, c’est-à-dire entre le 14ème et le 17ème siècle.
L’ancien Testament de la Bible et le Coran rédigés et compilés respectivement entre le 10e et le 6e siècle avant notre ère, et au 7e siècle, sont allés beaucoup plus loin que le courant humaniste européen sur la consécration de l’Homme sur Terre, plusieurs siècles avant son avènement en Europe.
En effet, la centralité et la responsabilité de l’espèce humaine sur Terre ont été consacrées par le verset 1:26 du livre de la Genèse - premier livre de la Bible hébraïque et de la Bible chrétienne - en ces termes : « Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la Terre. » Et, selon le verset 30 de la sourate 2 du Coran, pour annoncer aux Anges l’arrivée de l’Homme sur Terre et la mission qui lui est assignée, Dieu dit « Je vais établir sur la Terre un khalife ». D’autres religions et courants spirituels comme le bouddhisme, le confucianisme et l’animisme accordent aussi une place très importante à l’humanisme. Les animistes attribuent même une âme ou une essence vitale aux éléments de la Nature, ce qui les engage à préserver cette dernière, comme les pratiquants des religions abrahamiques.
Ce bref rappel de la valeur et des attributs de l’Homme, selon les courants de pensées philosophiques et religieuses, permet de constater que nul ne devrait être plus humaniste que les croyants-pratiquants de ces religions, notamment les juifs, les chrétiens et les musulmans. Dieu ne leur a pas seulement confié l’entretien et le bien-être de leurs semblables mais surtout la gouvernance de la Terre et de son contenu. En définitive, selon les écritures saintes, Dieu a confié à l’Homme la préservation de la Nature, notamment de sa propre espèce ; par contre, l’acception occidentale de l’humanisme, en plus de la valeur suprême qu’elle attribue à l’Homme, favorise l’absolutisme des libertés individuelles qui, si on n’y prend garde, pourrait conduire à l’extinction de l’espèce humaine. Donc à la disparition du sujet et de l’objet de l’Humanisme.
Une de ces libertés que promeut l’humanisme occidental est celle de choisir librement son orientation sexuelle. Rappelons que ce n’est que le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé, à juste raison, l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Quelques décennies plus tard, en 2022, le manuel pour les parlementaires publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intitulé Promouvoir les droits et l’inclusion des personnes LGBTI renforce l’argumentaire de la décision de l’OMS en ces termes : « Il existe aujourd'hui un large consensus mondial parmi les scientifiques sur le fait que l'homosexualité est une variation normale et naturelle de la sexualité humaine, sans aucune conséquence néfaste pour la santé. »
En effet, des résultats des recherches menées par des biologistes et des physiologistes ont montré le caractère inné de l’homosexualité. Le Professeur Jacques Balthazart, biologiste belge de l’université de Liège, auteur du livre intitulé Biologie de l’homosexualité. On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être, paru en 2010, estime entre 2 et 10 le pourcentage d’homosexuels dans la population humaine, le taux variant en fonction du contexte culturel et social. Il a mené des expériences de laboratoire sur des rats dont il a réussi à modifier le comportement sexuel par des manipulations hormonales prénatales et néonatales favorisant les attributs du sexe opposé. Ainsi a-t-il rendu « homosexuels » des rats initialement « hétérosexuels ». Ce qui, soit dit en passant, laisse augurer que le comportement homosexuel d’un individu n’est pas une fatalité. En somme, les résultats des travaux du Professeur Balthazart suggèrent que les pulsions homosexuelles sont liées au fonctionnement physiologique de l’Homme, et que leurs manifestations extérieures ou non dépendent de l’environnement culturel et social. Notez aussi que, bien avant ces résultats, les recherches sur l’origine biologique de l’homosexualité ont été encouragées par la découverte en 1991 du Dr Simon LeVay de l’Université de Stanford, qui avait prouvé que la taille du noyau pré-optique de l’hypothalamus détermine l’orientation sexuelle.
C’est pour ces raisons que nous ne pouvons être que partiellement en phase avec le président du Pastef, Ousmane Sonko lorsqu’il dit, lors d’une conférence qu’il co-animait, le 16 mai 2024, avec Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, défenseur des homosexuels, à l’Université Cheikh Anta Diop, que, au Sénégal, l’homosexualité n’est pas acceptée mais tolérée. Et je trouve également que ses adversaires qui ont cherché à attaquer une telle déclaration ont totalement tort, car, l’homosexualité prise comme phénomène de la Nature, ne laisse aucun choix à l’Homme. Qu’il l’accepte ou non, elle existe. Qu’il la tolère ou non, elle existe. C’est comme qui dirait telle société n’accepte pas la naissance d’humains qui mesurent moins de 1,47 mètre ou plus de 2 mètres.
La problématique de l’homosexualité qui était juste un sujet parmi d’autres abordés lors de la conférence, a finalement ravi la vedette à tous les autres au niveau médiatique, à cause du contexte politique bien chargé, mais aussi de l’importance et de la sensibilité de la question. Et c’est normal, l’homosexualité devrait être au centre des préoccupations de tous les humanistes, notamment les pratiquants des trois religions dites du livre, pour deux raisons : 1. combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; 2. promouvoir l’homosexualité est un jeu dangereux pour l’espèce humaine.
L’attitude des humanistes à l’égard des personnes nées homosexuelles devrait être teintée de compassion et d’empathie. Imaginons le déchirement que pourrait vivre un jeune sénégalais qui en grandissant se rend compte que ses pulsions sexuelles le poussent vers les garçons. L’imam homosexuel d’origine algérienne Ludovic-Mohamed Zahed décrit bien cet état psychologique qui parfois mène au suicide, à cause d’un profond mal-être social. Et selon l’ouvrage Les minorités sexuelles face au risque suicidaire édité en 2014, en France, par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (devenu Agence nationale de santé publique en 2016), la prévalence des tentatives de suicide chez les homo-/bisexuels est de 2 à 6 fois plus importante que chez les hétérosexuels. La prévalence étant encore plus importante chez les jeunes de moins de 20 ans. L’ouvrage montre que depuis la fin des années 90, les structures de recherche occidentales ont produit une multitude de résultats sur la suicidalité des personnes ne satisfaisant pas la conformité aux stéréotypes de genre. On y trouve des études portant sur les Etats-Unis, le Canada, l’Australie,… et sur différents pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord. Même la Turquie.
Le taux extrêmement élevé de suicide chez les personnes à orientation homosexuelle prouve qu’ils n’ont pas, en général, pris cette option par vice ou quête de jouissance dans le stupre. L’affaire est beaucoup plus sérieuse que cela. Et on peut bien comprendre qu’au vu de cette situation humainement alarmante certains humanistes occidentaux s’engagent résolument dans la protection des homosexuels. Le souci vient plutôt de ce qu’ils semblent verser dans l’apologie du phénomène au risque de compromettre l’avenir de l’Humanité. L’Homme étant de nature intelligente et résiliente, si les différentes sociétés humaines ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront, comme sur d’autres questions existentielles pour l’espèce humaine, créer un cadre d’échange afin d’arriver à une solution durable pour notre espèce.
Pour ce faire, les Occidentaux doivent mettre un terme à leur obstination, au nom de l’humanisme, à promouvoir l’homosexualité non seulement chez eux, mais partout à travers le monde. Ils sont certainement victimes de la faiblesse humaine dont parle Yuval Noah Harari dans son livre paru en 2018 et intitulé 21 Leçons pour le 21ème siècle. Harari fait cette assertion étayée par des exemples pris dans diverses régions du monde : « La plupart des peuples ont tendance à croire qu’ils sont le centre du monde, et que leur culture est le pivot de l’histoire humaine. »
Le jour où le projet occidental de promouvoir l’homosexualité dans tous les pays du monde aura abouti, le risque majeur que court l’humanité est une décroissance exponentielle de sa population. En effet, tout le monde peut au moins s’entendre sur le fait que l’homosexualité ne peut avoir qu’un effet négatif sur le taux de croissance intrinsèque de la population humaine. Or, cette dernière, définie comme la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité, est le facteur le plus déterminant de l’évolution de la population d’une espèce selon la théorie de Thomas Robert Malthus (1766-1834) améliorée par Pierre-François Verhulst (1804-1849). Le modèle de dynamique des populations de Malthus-Verhulst dit que, si le taux de croissance intrinsèque de la population d’une espèce est négatif, cette dernière est vouée à l’extinction.
Ceci nous amène à évoquer les paradoxes des humanistes occidentaux qui encouragent l’homosexualité en suggérant à leurs enfants que le choix est libre entre être un garçon, une fille ou quelque chose entre les deux. Le premier paradoxe est que l’absolutisme des libertés individuelles de l’être humain les amène à favoriser les conditions de sa propre disparition, celle du sujet-objet de l’humanisme ; le deuxième paradoxe est présenté sous forme de questions. Au nom de l’absolutisme des libertés individuelles, pourquoi pas la polygamie et la polyandrie, si toutes les parties prenantes sont consentantes ? Pourquoi le Code rural et le Code pénal français interdisent, de fait, la consommation de viande de chien et de chat ? En réalité, les libertés individuelles ne sont qu’un prétexte que nos cousins occidentaux agitent pour imposer au reste du monde certaines de leurs valeurs civilisationnelles, qui, du reste, sont récentes du point de vue de l’histoire.
Quant aux organisations qui militent pour le respect des bonnes mœurs au Sénégal, et qui font souvent référence à l’Islam, elles devraient davantage méditer le verset 30 de la sourate 2 qui assigne à l’Homme la mission de Khalife sur Terre. Avant de chercher à le faire condamner, elles devraient plutôt mettre l’accent sur l’accompagnement du jeune homosexuel psychologiquement et sociologiquement déchiré. Evidemment, les actes contre-natures, ainsi que l’apologie de l’homosexualité et le mariage de Ngor et Gorgui ou de Maty et Madjiguène ne peuvent pas être acceptés au Sénégal, mais évitons de développer une vive répulsion populaire vis-à-vis des innocents d’apparence et/ou de physiologie homosexuelle. Injustice ne serait pas plus grande que de rejeter l’être humain en prononçant des sentences imprécatoires à son encontre, à cause de ses attributs congénitaux. Imaginez l’état de délabrement mental dans lequel nous mettrions ce jeune qui n’a pas demandé à naître et n’a pas non plus choisi son patrimoine physiologique.
Compte de tenu de la complexité du phénomène de l’homosexualité, nous voudrions inviter les chercheurs sénégalais et africains à courageusement approfondir la réflexion sur le sujet. Qu’ils soient physiologistes, biologistes, démographes, psychologues, philosophes, historiens, théologiens, juristes ou socio-anthropologues, les chercheurs sénégalais et africains doivent davantage faire entendre la voix de l’Afrique sur la question. L’homosexualité est aujourd’hui, de toute évidence, un sujet sociologiquement délicat à aborder au Sénégal et dans beaucoup de pays d’Afrique mais, quel que soit ce que cela peut coûter en matière de notoriété sociale, nous n’avons pas le droit de l’occulter en tant que chercheurs. D’autant plus que le législateur nous incite à affronter tous les problèmes de la Cité à travers la loi 94-79 sur les franchises universitaires qui, à son article 15, stipule : « Les enseignants et chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leur fonction d’enseignement et de leurs activités de recherche sous les réserves que leurs imposent les principes d’objectivité et de tolérance. »
La question de l’orientation sexuelle des humains - une question existentielle - est trop importante et complexe pour que le monde académique africain ne la prenne pas en charge dans les différents programmes de recherche. Comme l’Occident, l’Afrique doit aller au dialogue des peuples armée de solides arguments scientifiques fournis par les chercheurs, au lieu de laisser les seuls chantres de l’éthique et de la morale religieuse porter sa voix.
Nous devons nous prononcer parce que c’est un devoir, et comme le disait le président Mamadou Dia, on peut renoncer à un droit mais, on ne peut pas renoncer à un devoir.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
LE BURKINA FASO EN TÊTE DU CLASSEMENT DES CRISES DE DÉPLACEMENT LES PLUS NÉGLIGÉES DANS LE MONDE
Le rapport annuel du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) met en lumière les crises de déplacement les plus négligées dans le monde, et pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso occupe la première place de ce classement alarmant.
Le rapport annuel du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) met en lumière les crises de déplacement les plus négligées dans le monde, et pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso occupe la première place de ce classement alarmant. En 2023, la situation dans le pays s’est considérablement détériorée, avec plus de 700 000 nouveaux déplacements internes et 150 000 réfugiés fuyant vers d’autres pays. Ce chiffre record s’accompagne de plus de 8 400 décès, soit plus du double par rapport à l’année précédente.
Le NRC souligne que près de 2 millions de personnes vivent dans 39 villes assiégées par des groupes armés, sans accès aux services de base. Cette crise humanitaire est aggravée par une baisse des financements et une couverture médiatique insuffisante, exacerbée par l’interdiction de plusieurs médias internationaux dans la région.
La liste des dix principales crises négligées inclut également d’autres pays africains, avec le Soudan à la 10e place, la République centrafricaine à la 8e, le Niger à la 5e, et le Mali à la 4e position. La domination des pays africains dans ce classement met en évidence un échec chronique des décideurs, des donateurs et des médias à répondre aux souffrances sur le continent
Cette situation alarmante met en évidence la nécessité d’une action urgente de la part de la communauté internationale pour répondre aux besoins des populations touchées et pour mettre fin à ces crises de déplacement persistantes et souvent oubliées.