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12 avril 2025
International
FAYE-SONKO FACE AUX PIÈGES DE LA COHABITATION
EXCLUSIF SENEPLUS - La transition en cours sera apaisée ou chaotique selon les considérations des nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion - ENTRETIEN AVEC ABDOU FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne |
Publication 03/05/2024
Abdou Fall scrute les priorités du nouvel exécutif dans ce contexte singulier marqué notamment par l'absence de majorité à l'Assemblée nationale. S'il salue certaines initiatives, l'ancien ministre juge qu'il faut d'abord se concentrer sur les réformes institutionnelles et la mise en place des instruments de gouvernance avant d'engager certains dossiers. Le leader du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle à privilégier les logiques de compromis sur la confrontation pour une transition apaisée.
SenePlus : À votre avis, quel impact a eu la récente élection présidentielle sur la scène politique sénégalaise ?
Abdou Fall : Cette élection marque la fin d'un cycle politique et l'avènement d'un autre dans notre pays.Elle a consacré un face-à-face quasi exclusif entre deux blocs politiques. Yewwi et Bennoo ne laissant de la place à aucune force intermédiaire. L'impact réel du ralliement tardif de Wàlu de Karim Wade dans le score du candidat Diomaye Faye est difficile à déterminer. Il en est de même de l‘issue d’une participation du candidat du PDS. Ce qui est en l'état actuel des choses factuel et incontestable, c'est le face-à-face entre les deux blocs : Yewwi d'une part, sous le leadership politique de la paire Diomaye/Sonko et Bennoo d'autre part, que Macky sall a admirablement piloté pendant deux mandats avec tous ses alliés. Une deuxième remarque de fond concerne le décalage entre la présidentielle et les législatives, ce qui était fortement reclamé par l'opposition de l'époque et dont la conséquence aujourd'hui est de nous conduire à une situation de transition inachevée avec un président élu devant démarrer son magistère sur une période relativement longue au pouvoir, dans un cadre institutionnel de cohabitation de fait entre un nouvel exécutif confronté à un parlement qui échappe totalement à son contrôle. Un parlement où la force politique dominante est sous le contrôle de la majorité exécutive sortante. Cette majorite sortante a été certes victime d'un coup de colère retentissant des citoyens-électeurs, phénomène qui mérite une analyse fine de notre camp, mais qui n'en reste pas moinssur plus de la moitié de l'année fortement ancrée au parlement. C’est la même chose concernant les autres institutions politico-administratives du pays. Qu'il s'agisse du Conseil économique, social et environnemental ; et du Haut conseil des collectivités territoriales, ainsi que dans l'écrasante majorité des communes et départements du pays.C'est encore là "un pied de nez" de la démocratie sénégalaise qui appelle à mon avis, une gestion politique avisée, lucide, sereine et très responsable.
À quoi pourrait ressembler en pratique, une telle gestion ?
La politique pour moi, c'est avant tout l'art de gérer le réel, de faire avec le réel, surtout lorsque l’on gouverne. En l'état actuel de la situation politique du pays, il faut à tout prix éviter de faire prévaloir les logiques de rapports de forces sur les logiques de compromis. C'est parce qu’il l'a si bien compris que le président Macky Sall avait pris, à l'approche de l'élection du 24 mars, les mesures courageuses et salutaires porteuses de cette transition ordonnée qui nous vaut le respect et l'admiration du monde. C'est aujourd'hui le président Diomaye Faye et ses amis qui sont en situation de faire la preuve de leur leadership managérial d'un État et d'une nation aussi sophistiqués que les nôtres. Et cette logique de compromis pourrait se résumer en une entente entre les parties concernées par cette situation de cohabitation de fait. Afin de définir ensemble les conditions de gestion sereine de cette délicate période de transition. Une situation tout à fait inédite.
C’est-à-dire ?
Une consultation officielle et tout à fait transparente des leaders et partis concernés au premier chef par cette transition, à savoir les parlementaires et les responsables des principales institutions du pays. Je pense que c'est le moment pour le président nouvellement élu de recourir à la pratique de la concertation avec les leaders politiques et personnalités de bons conseils pour échanger et statuer sur les conditions et modalités de la gestion de cette transition, au niveau du parlement en particulier. Cette transition sera apaisée ou chaotique selon sa prise en charge par les nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion. Et J'insiste sur la transparence de cette démarche si elle devait avoir lieu. Pour éviter toute forme de suspicion sur le sens d'une telle initiative. Il est temps dans ce pays, de rompre avec cette conception puérile et infantile de la relation pouvoir/opposition qui n'est conçue qu'à travers des logiques de confrontations. Alors que toute notre histoire politique nous apprend que nos avancées qualitatives ont été toujours réalisées à travers des démarches de compromis. Les stratégies de conflit et de tension ne sont jamais payantes dans le long terme. Pas au Sénégal en tout cas.
Pensez-vous donc qu'il faille revoir la priorité accordée à la réédition des comptes, comme en témoigne le déplacement du président Diomaye Faye à Thiès le 1er mai ?
Ce déplacement n'était pas opportun à mon avis. Il dispose de bien des moyens d'accès aux informations utiles sur le foncier sans personnellement se déplacer. Ce sujet et d'autres de même nature relèvent selon moi d'actes de gestion à des niveaux qui ne doivent impliquer un chef d'État à ce stade des procédures de traitement. Rien ne doit être laissé en rade. Mais pour l'instant, je situe les priorités ailleurs. Pour une équipe au pouvoir qui n'a pas encore fini de s'installer, avec de surcroît un environnement institutionnel aussi délicat et précaire, la sagesse pour ma part aurait consisté à privilégier les conditions d'une sérénité permettant de parachever le processus en cours de mise en place des instruments de gouvernance du pays et de prise en charge des priorités citoyennes les plus pressantes. Je respecte toutefois les choix des autres d'autant qu'ils sont les vainqueurs du moment, ce qui les rend maîtres de la décision.
Le nouveau gouvernement a-t-il réellement les moyens d'implémenter sa politique ?
En tout cas, ils n'ont pas encore tous les moyens de leur politique, au regard de la configuration des forces actuelles en présence au sein des institutions du pays. Le pouvoir exécutif actuel est certes sur une courbe ascendante, mais il porte objectivement des limites que leurs dirigeants devraient bien se garder de perdre de vue. Quoique certains puissent en penser ou dire, les Sénégalais n'ont nulle envie aujourd'hui de retomber, après le soulagement de l’élection du 24 mars dernier, dans l'ambiance des tensions et conflits traversés entre 2021 et 2024. Les gens ont bien conscience des défis à relever dans un contexte de grande complexité des questions fondamentales à traiter et des urgences auxquelles il faut faire face pour encore être embarqués dans de nouvelles aventures sans issue. La priorité c’est, à mon avis, calmer le jeu et créer les conditions du parachèvement des procédures d'accès aux différents leviers de pouvoir. Or encore une fois, les rapports actuels des forces au sein des différentes institutions ne permettent ni à la nouvelle majorité gouvernementale, ni à l'actuelle opposition parlementaire de faire ce qu'elles veulent. Et c'est tant mieux pour la démocratie ! (rires… )
Quelles devraient être ces priorités en termes plus clairs ?
Leur plan d'actions politiques à cette étape ainsi que les urgences sur lesquelles ils sont attendues en termes de prise en charge des soucis premiers des citoyens, il leur appartient d'en décider. C'est par contre sur les aspects en rapport à la République et la nation que nous avons parfaitement notre mot à dire. Ce sont là des sujets qui transcendent les majorités. C'est le cas par exemple des réformes institutionnelles dont certaines sont mises à l'ordre du jour par les évolutions propres à notre histoire politique avec les mutations qui en découlent naturellement au plan institutionnel. Les réaménagements institutionnels dans le sens d'un rééquilibrage des pouvoirs entre le président de la République, l'Assemblée nationale, le gouvernement, sont une exigence incontournable à soumettre à la décision de tous. Car cela dépasse le cadre d'une majorité, par définition transitoire en démocratie. J'avoue que j'attendais le président Diomaye et son gouvernement davantage sur cette question essentielle que sur les Assises de la justice et les lanceurs d'alerte. J'en profite pour attirer fortement l'attention sur certaines propositions portées par certains groupes d'activistes. Tel que j'entends certains parler, ils sont dans la logique de gestion de nos États avec des principes et règles d'organisation non gouvernementales. L'État n'est pas une ONG. L'état est une OG ! Il ne faudrait pas qu'on se laisse entrainer dans le jeu des gadgets politiques de sociétés qui sont bien loin des réalités politiques, économiques et culturelles de nos pays. Je vois la période qui nous sépare des prochaines législatives qui ne peuvent avoir lieu avant l'année prochaine comme une période à mettre à profit pour l'évaluation critique de nos quatre décennies de multipartisme intégral (1981/2024) et de l'écosystème de notre démocratie sources d’avancées certaines avec trois alternances en 25 ans mais qui a aussi révélé bien des travers au niveau des partis, des médias, des syndicats et de la société civile. Des recadrages importants sont à opérer à tous ces nouveaux afin qu'on aille aux prochaines législatives dans des conditions d'une démocratie mise à jour dans ses finalités et son mode de fonctionnement. Ces sujets de fond sont pour moi, le préalable pour le Sénégal du renouveau que nous devrions construire ensemble dans le strict respect des identités politiques de tous. Ce sont là les bons défis à mon avis.
Vous donnez l'impression de n'avoir pas perdu le pouvoir…
Nous avons perdu une bataille,non la guerre.Dans ce face-à-face Yewwi/ Bennoo, nous gardons intactes nos chances d'une gouvernance partagée du pays, le schéma idéal pour conduire le Sénégal dans la voie d'un renouveau politique souhaité manifestement par nos compatriotes dans leur écrasante majorité. Un Bennoo, un wallu et certaines identités poliques remarquables affaiblis serait un gâchis pour les équilibres politiques du Sénégal. L'expérience capitalisée dans les formations politiques de ces deux principaux blocs devraient être mise à profit dans le cadre d'un modèle de démocratie d'équilibre que le Sénégal a aujourd'hui les moyens de promouvoir au bénéfice de la stabilité, de la paix et du développement et au service d'une sous-région stabilisée et d'une Afrique unifiée. Ce sont là pour moi les grands et les bons chantiers que notre large coalition Bennoo doit à présent explorer à la suite d'une évaluation sans complaisance de nos 12 années d'exercice partagé du pouvoir.
Comment votre coalition s’organise-t-elle face à ses dissensions internes apparues au grand jour après le scrutin ?
Je ne nie pas du tout l'existence de ces dissensions dont vous faites état. C'est précisément pour cette raison que je souhaite vivement qu'on procède dans nos rangs à un diagnostic sans complaisance. En insistant sur "sans complaisance". Le président Macky Sall a la responsabilité de rassembler, de réunifier et de moderniser son parti. Lui et ses alliés aux premiers desquels le président Moustapha Niasse, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, nos amis des partis de gauche, les principaux courants politiques issus du PDS, tous les leaders de partis et mouvements compagnons historiques doivent à mon avis se retrouver au plus vite pour faire le point sur le chemin parcouru et tracer les lignes de forces de nouveaux schémas d'avenir. Cette perspective qui est en tout cas celle de notre mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle qui confirme plus que jamais son ancrage au sein de Bennoo et sa confiance au président Macky Sall.
Le premier gouvernement Faye-Sonko et les récentes nominations à des directions générales présentent un faible nombre de femmes. Cela relève-t-il d’une faute politique ou d’un simple faux-pas que la nouvelle administration pourrait corriger dans le futur ?
Je ne pense pas à priori qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de marginaliser les femmes. Certainement un faux-pas comme vous dites, qui sera certainement corrigé prochainement au regard de la clameur provoquée par ce déséquilibre manifeste. Je pense toutefois qu'en cette matière il y a lieu de recommander la prudence. Il peut parfaitement être possible au regard des évolutions profondes de nos sociétés, en particulier au niveau des élites, de se retrouver dans des situations où naturellement la proportion des femmes soit supérieure à celle des hommes dans les postes stratégiques de management. Cette tendance est déjà observable dans certaines sphères de management des grandes entreprises privées ou parapubliques. Et là, je réagis plutôt en enseignant attentif à certaines mutations qui s'opèrent dans les milieux professionnels d'élite dans plusieurs disciplines et métiers. Un sujet intéressant à mon avis sur lequel on pourrait revenir profondément mais dans une perspective d'analyse des mutations sociétales dans le monde et dans nos pays.
Les leaders de Pastef avaient promis des appels à candidatures pour certains postes clés. Les nominations récentes représentent-elles une rupture de promesse ou une mesure exceptionnelle nécessaire pour des résultats rapides ?
Sur ce sujet et sur d’autres, les engagements pris n'ont pas toujours obéi à un examen sérieux et approfondi de leurs conséquences réelles en termes de gouvernance. Les démocraties ont toutefois prévu une marge de tolérance sur la part de démagogie et de populisme auxquels on se laisse souvent aller lorsqu'on n'est pas en situation effective de décision. Sans donner dans la prétention, certaines annonces font sourire pour des personnes qui ont un tant soit peu l'expérience du pouvoir. Le Professeur Cheikh Anta Diop dans certains de ses articles d'avant nos indépendances appelait les intellectuels et hommes politiques africains à la sagesse de comprendre que la bonne volonté et les bonnes intentions sont loin de suffir pour opérer les transformations qualitatives que nos sociétés étaient en droit d'attendre d'eux une fois l'indépendance acquise. Plus profondément, il invitait à exiger des futurs dirigeants de nos pays qu’ils cultivent le culte absolu de la rigueur et de l'excellence dans tous les domaines. Ces paroles sages et mobilisatrices restent pour nous d'une très grande actualité.
Pour terminer, vous qui êtes un enseignant de formation et de métier, qu'avez-vous pensé de la création à la présidence de la République d'une Direction des affaires religieuses et de l'insertion des diplômés de l'enseignement arabe ?
J'ai du mal à saisir la logique de cette décision, qui me semble contre-productive dans le contexte sénégalais si l'on considère certains aspects historiques et les mécanismes de fonctionnement de notre société. Et puis aucune urgence ne justifie à mes yeux ces décisions. Je pense encore une fois que les concertations nationales sur les questions fondamentales de gouvernance sont le lieu idéal pour aborder sereinement et de façon approfondie les grands sujets du rapport entre nos institutions et les forces motrices de notre société, parmi lesquelles les communautés religieuses de toutes confessions et les intellectuels de culture
PLUS DE 4 MOIS APRÈS LES ÉLECTIONS, LE GOUVERNEMENT SE FAIT ATTENDRE EN RDC
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques.
Plus de quatre mois après la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence et un mois après la nomination d'une Première ministre, le nouveau gouvernement se fait attendre en République démocratique du Congo, sur fond de grave crise sécuritaire dans l'Est.
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques. Mais compte tenu de "la majorité très claire" de Félix Tshisekedi et des "urgences" à gérer, "on aurait pu s'attendre à plus de célérité", note pour l'AFP le politologue Christian Moleka.
"La sortie du gouvernement, c'est un moment de partage de gâteau, certainement que les politiciens s'arrangent pour éviter les frustrations", commente de son côté Brandon, fonctionnaire de 33 ans, rencontré jeudi matin sur le chemin de son travail à Kinshasa. "Malheureusement, cela se fait sans tenir compte de la population", juge le jeune homme.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu haut la main dès le premier tour de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73% des voix, et les partis de son "Union sacrée" ont raflé quelque 90% des sièges de députés nationaux aux législatives organisées le même jour. Officiellement investi pour un nouveau mandat de cinq ans le 20 janvier, le président recevait un mois plus tard, le 21 février, la démission de son Premier ministre Sama Lukonde, en poste depuis 2021, et chargeait l'équipe sortante d'expédier les affaires courantes.
Le 1er avril, la ministre du Plan, Judith Suminwa Tuluka, était nommée Première ministre, première femme à occuper ce poste en RDC. Depuis lors et après avoir été dûment félicitée par toutes les forces vives du pays, elle consulte. Parallèlement à ces conciliabules, d'autres avaient lieu au Parlement et se sont prolongés eux aussi, y compris au sein de l'Union sacrée qui a dû organiser des primaires pour choisir entre trois hommes son candidat à la présidence de l'Assemblée nationale.
En effet, tout en ayant une majorité écrasante, l'Union sacrée "est une nébuleuse, sans pivot clair", explique Christian Moleka. Le parti de Félix Tshisekedi (l'Union pour la démocratie et le progrès social - UDPS) a certes une centaine de sièges, mais "le reste est éclaté en petits regroupements, et il faut négocier le quota pour chacun d'eux", poursuit le coordonnateur de la "dynamique des politologues" (Dypol) de RDC. "Il y a plus de 900 partis politiques au Congo", rappelle-t-il.
Finalement, Vital Kamerhe, ministre de l’Économie dans le gouvernement Lukonde, a été choisi le 23 avril comme candidat de la majorité pour le "perchoir", poste qu'il a déjà occupé de 2006 à 2009 sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila. Son élection n'est plus qu'une formalité. Mais celle-ci et la composition du bureau définitif de l'Assemblée nationale traînent elles aussi, pendant que le long cycle électoral enclenché en fin d'année dernière s'est poursuivi cette semaine, avec l'élection indirecte des sénateurs et des gouverneurs de provinces.
Techniquement, le gouvernement pourrait être formé avant le bureau de l'Assemblée, mais la Première ministre devrait alors attendre pour pouvoir présenter son programme aux parlementaires et obtenir un vote de confiance. En attendant, "le gouvernement sortant ne peut pas engager grand-chose, le pays est en mode de pilotage automatique", relève Christian Moleka.
Pour son second mandat, le président Tshisekedi a décliné son programme en six priorités: création d'emplois, augmentation du pouvoir d'achat, diversification de l'économie très dépendante du secteur minier, accès aux services de base, modernisation du pays et, point crucial, sécurité.
L'Est de la RDC est en proie depuis trente ans aux violences de nombreux groupes armés et connaît un pic de crise avec la résurgence fin 2021 de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"). Soutenus par le Rwanda voisin, ces rebelles occupent de larges pans de territoire dans la province du Nord-Kivu et continuent de progresser. Ils se sont notamment emparés cette semaine de la cité minière de Rubaya, d'où sont extrait divers minerais stratégiques dont le coltan.
LE PRÉSIDENT FAYE PARTICIPERA AU 15E SOMMET DE L’OCI EN GAMBIE
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Dakar, 3 mai (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, jeudi, en Conseil des ministres qu’il participera au Sommet de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) prévu samedi et dimanche, à Banjul, en Gambie.
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Les experts et les ministres Affaires étrangères sont déjà pied d’œuvre à Banjul pour préparer les documents de travail de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) compte 57 États membres répartis sur quatre continents. Elle a été fondée en septembre 1969 suite à l’incendie criminel de la troisième mosquée de l’islam (après celles de La Mecque et de Médine), Masjdi Al Aqsa à Jérusalem.
L’OCI vise à protéger et sauvegarder les intérêts du monde musulman en promouvant la paix et l’harmonie mondiales. Ses trois principaux organes sont : le Sommet des chefs d’Etat, le Conseil des ministres des Affaires étrangères (CFM) et le Secrétariat général.
En 2016, l’Organisation s’est dotée d’un plan d’actions décennal axé sur la paix et la sécurité, la Palestine et Al-Qods (Jérusalem), la réduction de la pauvreté, la lutte contre le terrorisme, l’investissement et la finance, la sécurité alimentaire, la science et la technologie, le changement climatique et la durabilité, la modération, la culture et l’harmonie interconfessionnelle, l’autonomisation des femmes, l’action humanitaire islamique conjointe, les droits de l’homme et la bonne gouvernance, entre autres.
MALGRÉ LES CRAINTES, LA COOPÉRATION SÉNÉGAL-FMI SE POURSUIT
Leur discours souverainiste pouvait laisser entrevoir d’autres perspectives, mais les nouvelles autorités poursuivent le programme 2023-2026 conclu avec l'institution de Bretton Woods, qui prévoit un décaissement de 1150 milliards de francs CFA
Les autorités ont décidé de poursuivre le programme 2023-2026 conclu avec le Fmi dont la délégation séjourne à Dakar depuis une semaine. Pour Faye-Sonko, les visions des deux parties convergent, alors que certains pouvaient redouter une remise en cause de la coopération. Pour les projets des 100 mille logements sociaux, les Bourses de sécurité familiale, ils ont décidé de rester sur la voie de la continuité. En attendant ?
Que dire ? Dans sa communication en Conseil des ministres, le Premier ministre a détaillé ses discussions avec le chef de la Mission des services techniques du Fonds monétaire international séjournant actuellement à Dakar : «Il est ressorti des échanges avec la Mission technique du Fmi, une appréciation satisfaisante relativement au fort engagement des nouvelles autorités pour une meilleure gouvernance économique et sociale. La Mission a également relevé la similitude du programme gouvernemental avec le programme signé avec le Fmi.» En termes clairs, les nouvelles autorités poursuivent le programme 2023-2026 conclu avec le Fonds monétaire international, qui prévoit un décaissement total de l’ordre de 1150 milliards de francs Cfa. Finalement, une nouvelle Mission viendra à Dakar au début du mois de juin 2024, pour procéder à la revue du programme et préparer un deuxième décaissement au mois de juillet 2024, après validation par le Conseil d’administration du Fmi.
Dans son édition du 24 avril dernier, Le Quotidien annonçait la visite d’une délégation du Fmi après le séjour à Washington des ministres des Finances, de l’Economie et du Secrétaire général du gouvernement pour discuter avec les nouvelles autorités de leurs orientations des politiques économiques et financières. Si cette Mission devait être celle de la clarification, on peut dire que les nuages ont été dégagés pour permettre la poursuite du programme, surtout que certains pouvaient redouter la suspension de la coopération jusqu’à l’aboutissement de nouvelles négociations concluantes. Le discours souverainiste tenu par le ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, lors de sa passation de services, pouvait laisser entrevoir d’autres perspectives. Que nenni !
Il est par contre sûr que le gouvernement va continuer à honorer ses engagements électoraux, notamment la réduction ou la suppression pure et simple des subventions sur certains produits pour atténuer les prix. Il l’a répété en Conseil des ministres. Une réunion technique avec le patronat, les organisations syndicales, les consommateurs, s’est tenue hier à la Primature, pour essayer de trouver la bonne formule pour y arriver. En apparence, cela s’avère encore difficile de trouver le meilleur mécanisme de réduction et de régulation des prix.
100 mille logements sociaux, Bourses de sécurité famille poursuivis
Aujourd’hui, Ousmane Sonko annonce aussi que les «mesures prioritaires de la feuille de route du gouvernement seront également focalisées sur la campagne de production agricole 2024» et surtout le «Programme 100 000 logements». Si les dernières mesures sur le foncier, notamment la suspension des travaux du Pôle urbain Dagga-Kholpa, cœur du projet, et dans d’autres zones, vont ralentir son rythme d’avancement, l’Etat a décidé de rester dans la continuité du précédent régime pour permettre aux Sénégalais d’accéder au toit de manière moins coûteuse.
Par ailleurs, il y a aussi la poursuite d’un programme important sur le «filet» social. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le président de la République a indiqué l’urgence «d’une actualisation du Registre national unique (Rnu) avant le 30 juin 2024 et de revoir les critères d’éligibilité et les listes des bénéficiaires des Bourses de sécurité familiale». Il faut savoir que le montant des bourses est passé de 25 mille à 35 mille F Cfa par trimestre et touche un million de ménages. Alors que le programme concernait à ses débuts 320 ménages.
Dans le secteur du transport, le président Faye veut une «évaluation rapide du système de gestion des sociétés publiques de transport, notamment de la société Dakar Dem Dikk, dont l’audit des activités, des parcs de bus, des ressources humaines, du modèle économique et de la gouvernance globale». Quid du Brt toujours en phase d’essai ? «Il a, de plus, invité le ministre des Transports terrestres à faire le point sur le lancement effectif des activités du Bus rapid transit (Brt) et ses modalités d’exploitation et de gestion», note-t-il. Sur la voie de la continuité ?
ANTÓNIO GUTERRES MET EN EXERGUE LE RÔLE CLÉ DES MÉDIAS DANS LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
La planète est confrontée à une crise environnementale sans précédent, mettant en péril non seulement la génération actuelle, mais aussi les futures. Il est impératif que cette réalité soit pleinement reconnue, avec les journalistes...
Le Secrétaire général de l’ONU a mis en exergue le rôle clé des journalistes et professionnels des médias dans la lutte contre les changements climatiques dans son message rendu public à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
”Le monde traverse une situation d’urgence environnementale sans précédent qui menace l’existence même de la génération actuelle et des générations futures. Il faut que tout le monde le sache, les journalistes et professionnels des médias, ont un rôle clé à jouer à cet égard, en informant et en éduquant’’, a déclaré António Guterres dans cette déclaration dont l’APS a eu connaissance.
La journée mondiale de la liberté de la presse sera célébrée vendredi sur le thème : ‘’La presse pour la planète : Crise environnementale et urgence du journalisme’’.
”Les médias locaux, nationaux et internationaux peuvent placer la crise climatique, la perte de biodiversité et l’injustice environnementale sous les feux de l’actualité’’, selon le patron de l’ONU, soulignant que ”grâce à ce travail, les gens finissent par comprendre la situation critique que connaît notre planète, se mobilisent et ont les moyens d’agir en faveur du changement’’.
Notant que la liberté des médias ‘’est attaquée de toutes parts’’, le SG de l’ONU, a signalé que ‘’le journalisme de l’environnement est une profession de plus en plus dangereuse’’.
Il a relevé que ‘’des dizaines de journalistes qui couvraient des sujets tels que l’exploitation minière ou forestière illicite, le braconnage ou d’autres problèmes environnementaux ont été tués au cours des dernières décennies’’.
António Guterres a déploré que ‘’dans la grande majorité des cas, personne n’a eu à rendre de comptes’’.
Citant l’UNESCO, il a relevé que quelque 750 journalistes ou organes d’information traitant les questions environnementales ont été attaqués ces quinze dernières années.
Selon lui, ‘’il y a aussi les actions en justice, qui sont utilisées pour censurer, réduire au silence, arrêter et harceler ces journalistes, tandis les propagateurs de fausses informations sur le climat, qui sont aujourd’hui légion, ne cessent de battre en brèche des solutions qui ont fait leurs preuves, notamment les énergies renouvelables’’.
Mais, a-t-il fait remarquer, ‘’les journalistes de l’environnement ne sont pas les seuls à être en danger’’.
En effet, ”partout dans le monde, des professionnels des médias risquent leur vie pour tenter de nous informer sur tous les sujets, de la guerre à la démocratie’’, a déclaré António Guterres qui se dit ‘’choqué et consterné par le nombre de journalistes qui ont été tués lors des opérations militaires menées par Israël à Gaza’’.
L’ONU, a-t-il dit, ‘’salue le travail extrêmement précieux qu’accomplissent les journalistes et les professionnels des médias pour que le public soit informé et mobilisé’’.
”Sans faits, nous ne pouvons lutter contre la mésinformation et la désinformation. Sans obligation de rendre des comptes, nous n’aurons pas de politiques solides. Sans liberté de la presse, nous n’aurons aucune liberté’’, a-t-il soutenu.
Il a souligné que ‘’la liberté de la presse n’est pas un choix, c’est une nécessité’’.
Saluant l’importance la liberté de la presse, le Secrétaire général a demandé aux gouvernements, au secteur privé et à la société civile de ‘’se joindre’’ à l’ONU ‘’à l’heure où nous réaffirmons notre engagement à protéger la liberté de la presse et les droits des journalistes et des professionnels des médias partout dans le monde’’.
A ISTANBUL, AMADOU MAME DIOP RÉAFFIRME LE SOUTIEN DU SÉNÉGAL AU PEUPLE PALESTINIEN
Le président de l'Assemblée nationale exprime son regret face à la situation persistante et même aggravante en Palestine malgré les nombreux efforts diplomatiques déployés au sein des Nations Unies et d'autres instances internationales.
Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a réaffirmé, la détermination du Sénégal à soutenir le peuple palestinien.
”Aussi, voudrais-je réaffirmer ici la détermination de l’Assemblée nationale du Sénégal à œuvrer, côte à côte avec le Gouvernement, pour promouvoir, soutenir et mener partout où besoin sera, le combat du peuple frère de Palestine”, a-t-il déclaré lors de la 5ème conférence de la plateforme de Jérusalem interparlementaire.
”Liberté et indépendance pour la Palestine’’, était le thème de cette rencontre qui s’est déroulé récemment à Istanbul, dans un contexte marqué par une recrudescence de violences dans le conflit opposant la Palestine à Israël.
Selon Amadou Mame Diop, il est aujourd’hui regrettable de constater qu’en dépit des multiples efforts diplomatiques consentis, tant au sein des Nations Unies comme dans différentes instances internationales (…), la situation en Palestine, non seulement demeure toujours dans l’impasse, mais empire.
Toutefois, dit-il, une raison pour autant ‘’baisser les bras et laisser nos frères palestiniens continuer à souffrir des affres de l’occupation, des humiliations et exactions de tous genres dont ils font l’objet, avec leurs lots quotidiens de victimes innocentes”.
‘’Notre conscience collective, notre souci de justice et de liberté, notre devoir de solidarité et les valeurs universelles que nous partageons avec les autres religions révélées, ne nous autorisent, nullement, à rester inactifs, à accepter l’inacceptable’’, a-t-il avancé.
A ce propos, le président de l’Assemblée nationale a salué ‘’les efforts inlassables de la Oummah islamique pour aider le peuple frère de Palestine à recouvrer ses droits légitimes, à vivre en paix dans un Etat indépendant et souverain, avec des frontières sûres, sécurisées et reconnues, avec Jérusalem Est, comme capitale.’’
Il a dans la même veine, soutenu que le Sénégal, ‘’fidèle à ses principes de solidarité, de promotion et de respect des droits de l’homme, s’inscrit dans cette dynamique en continuant d’assurer la présidence du Comité Spécial de l’Organisation des Nations Unies pour le respect des droits inaliénables du peuple palestinien.’’
A l’en croire, ‘’ce n’est que par le respect des droits fondamentaux du peuple frère de Palestine et la garantie des libertés de toutes les composantes religieuses de la ville sainte de Jérusalem, que l’on peut assurer une paix juste et durable dans cette région qui a tant souffert à travers des décennies.’’
Fort de ce constat, il a invité ses collègues parlementaires à ‘’trouver les moyens et les mécanismes permettant de relancer le processus de règlement de la question palestinienne, et d’assurer, en urgence, la préservation du statut historique, juridique et politique de la ville sainte de Jérusalem, illégalement soumise à de nombreuses violations, à des atteintes grave à son identité et son intégrité”.
LE PRÉSIDENT EMBALÓ REFUSE D'EXTRADER FRANÇOIS BOZIZÉ
le président bissau-guinéen a déclaré que la Constitution de son pays ne dispose pas de loi d’extradition et que ‘’depuis qu’il est arrivé en Guinée-Bissau, François Bozizé n’a créé aucun problème’’.
Le président bissau-guinéen, Umar Sissoco Embaló, a opposé une fin de non-recevoir à la demande d’extradition de François Bozizé émise par la Cour pénale spéciale (CPS) de Bangui contre l’ancien chef d’Etat centrafricain, rapportent plusieurs médias internationaux.
La CPS a émis, mardi, un mandat d’arrêt international à son encontre pour ‘’des violations des droits de l’homme commises entre 2009 et 2013’’.
Selon Gervais Bodagy Laoulé, le porte-parole de la Cour, le mandat concerne ‘’des crimes commis sous la direction de Bozizé dans une prison civile et dans un centre d’entraînement militaire dans la ville de Bossembélém, où de nombreuses personnes ont été torturées et tuées (…) par la garde présidentielle et d’autres forces de sécurité’’.
Mercredi, le président bissau-guinéen Embaló a déclaré que la Constitution de son pays ne dispose pas de loi d’extradition et que ‘’depuis qu’il est arrivé en Guinée-Bissau, François Bozizé n’a créé aucun problème’’.
‘’Il est en exil, comme nous l’avons été par le passé’’, a-t-il dit à l’Agence de presse portugaise Lusa, dans des propos repris par le site de Radio France internationale (Rfi).
François Bozizé a dirigé la République centrafricaine de 2003 à 2013, après un coup d’État contre Ange-Félix Patassé, avant d’être renversé à son tour par la rébellion Séléka. Après le Tchad, il vit en exil, depuis mars 2023, à Bissau.
L'IMMOBILIER À LA LOUPE APRÈS DES ANNÉES DE DÉRIVES
"D'où vient cet argent ?", s'interroge Meissa Babou, professeur d'économie, quand "des centaines d'immeubles sont construits dans les quartiers huppés, pour un montant pouvant aller jusqu'à 1,5 million d'euros, sans prêt bancaire
(SenePlus) - L'essor spectaculaire de l'immobilier de luxe ces dernières années a soulevé de vives inquiétudes quant à l'origine douteuse des fonds investis et les atteintes à l'environnement. Comme le rapporte Le Monde dans un reportage, le nouveau gouvernement tente désormais de reprendre le contrôle d'un secteur qui a longtemps prospéré dans l'anarchie.
À Dakar, les agents immobiliers vantent sans retenue les atouts des somptueux appartements et villas "pieds dans l'eau" sur la convoitée corniche. "600 m2, 5 chambres, carrelage en marbre italien, jacuzzi, piscine, salle de sport, jardin... pour plusieurs millions d'euros", détaille l'un d'eux à Le Monde. Des biens immenses qui trouvent rapidement preneurs auprès d'investisseurs fortunés, souvent étrangers, quand plus de la moitié des Sénégalais vivent sous le seuil de pauvreté.
"Notre mer nous a été confisquée par ces villas illégales qui détruisent notre littoral", dénonce l'architecte Pierre Atepa Goudiaby, engagé dans la défense du patrimoine côtier. Un constat partagé par le Colonel Papa Saboury Ndiaye, qui regrette "des constructions de plusieurs étages même sur des sites classés, c'est une aberration que nous dénonçons depuis des années."
Face à l'ampleur de ces dérives, le ministre des Finances a ordonné fin avril l'arrêt des chantiers en cours à Dakar et l'examen des dossiers fonciers litigieux. Une première étape pour "faire la lumière sur la recrudescence des litiges qui menacent la paix sociale", selon une note officielle.
L'objectif affiché est de mettre un frein à "la spéculation et la prédation foncière" qui ont permis à certains d'acheter des terrains à bas prix pour les revendre des sommes colossales, grâce à des titres de propriété obtenus illégalement sur le domaine public maritime.
"D'où vient cet argent ?", s'interroge Meissa Babou, professeur d'économie, quand "des centaines d'immeubles sont construits dans les quartiers huppés, pour un montant pouvant aller jusqu'à 1,5 million d'euros, sans prêt bancaire."
Une étude de l'Institut d'Etudes de Sécurité estime qu'en 2013, 96% des 480 millions de dollars investis dans l'immobilier provenaient de sources illicites, l'argent du trafic de drogue s'étant massivement infiltré dans la pierre. "En 2019, environ 120 agences immobilières supplémentaires ont été créées par des trafiquants à Dakar", selon cette enquête.
Face aux soupçons massifs de blanchiment et à l'appauvrissement ressenti par de larges franges de la population, les nouvelles autorités issues de la coalition Faye-Sonko se doivent d'agir fermement. Reste à voir si les mesures d'assainissement annoncées suffiront à juguler des années d'excès et de dérives dans un secteur devenu incontrôlable.
"Plus de transparence est une bonne chose, mais la saturation nous guette. La poursuite dépendra des orientations du nouveau régime", estime avec prudence un promoteur immobilier cité par Le Monde.
L’IMPACT DES MÉDIAS SOCIAUX SUR LE DIALOGUE DES CULTURES EN DÉBAT À BAKU
Des experts mondiaux ont discuté de l'impact des médias sociaux sur le dialogue interculturel, soulignant à la fois leur potentiel pour construire des ponts entre les cultures et le risque qu'ils deviennent des barrières érigées entre les peuples...
L’impact des réseaux sociaux sur la promotion du dialogue entre les peuples a été l’un des thèmes sur lesquels les participants au 6e Forum mondial de Baku sur le dialogue interculturel ont planché jeudi, deuxième et dernier jour de cette rencontre internationale abritée par la capitale de l’Azerbaïdjan, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Des panélistes en provenance de plusieurs parties du monde ont notamment débattu du sujet en évoquant notamment la possibilité offerte par les médias sociaux de construire des ponts pour favoriser le dialogue des cultures mais aussi éviter que les réseaux sociaux ne soient en fin de comptes des instruments pouvant provoquer l’érection de murs entre les peuples et leurs cultures.
En plus du décloisonnement qu’ils favorisent, les médias sociaux ont été décrits par les experts du forum comme des plateformes pouvant véhiculer la rumeur, les fausses informations (Fake news), la stigmatisation et bien d’autres facteurs constituant des limites au dialogue entre les cultures.
Le panel consacré à l’impact des médias sociaux sur le dialogue des cultures figurait parmi les sept panels au programme, au deuxième jour du Forum mondial de Baku sur le dialogue interculturel.
Mercredi, la question de l’autonomisation des femmes comme élément pouvant contribuer au renforcement du dialogue des cultures a été abordée par des participants.
Autour du thème axé sur le renforcement des droits des femmes par l’interculturalité, les participants à ce panel, des femmes en majorité, ont insisté sur le fait que ”sortir les femmes de la pauvreté était une voie vers un progrès mondial”.
Des participantes au forum ont notamment ont présenté la pauvreté des femmes comme un frein à la promotion du dialogue interculturel. ‘’Sans autonomisation, point de développement, de compréhension et de dialogue’’, a par exemple expliqué Bahar Muredova, la modératrice du débat tenu mercredi dans l’une des salles de conférence du palais des congrès de Baku.
Au total, 700 participants représentant une centaine de pays prennent part à la sixième édition du Forum de Baku sur le dialogue interculturel, ouverte mercredi en présence du chef de l’Etat d’Azerbaïdjanais.
Ilham Aliyev est l’initiateur du processus de Baku sur la paix mondiale, matrice du Forum, une plateforme internationale d’échanges sur le dialogue interculturel, dont la 6e édition est placée sous le thème : ‘’ Le Dialogue pour la paix et la sécurité mondiale’’.
PRODAC, LE GRAND GÂCHIS
Embauches inadaptées, dépenses injustifiées, retards interminables... Le Programme des domaines agricoles communautaires censé insuffler un vent nouveau dans l'agriculture sénégalaise se révèle n'être qu'un gouffre financier, selon la Cour des comptes
(SenePlus) - Le très attendu rapport de la Cour des comptes sur le Prodac vient de tomber, révélant des irrégularités massives dans la gestion de ce programme censé créer 300 000 emplois pour les jeunes. Comme un coup de massue, les conclusions de ce document de 79 pages mettent à nu les dysfonctionnements qui ont entravé sa mise en œuvre.
Les chiffres sont éloquents : le mot "défaut" est cité pas moins de 47 fois, "manquement" 10 fois, et les "recommandations" s'élèvent à 46. Un constat amer pour un projet dont l'ambition affichée était de redorer l'économie agricole et d'insérer les jeunes.
"Les agents de la Cour ont souligné en rouge les fautes, beaucoup de fautes de gestion dans l'exécution du Prodac", déplore Papa Alioune Sarr, journaliste à Emedia. L'une des principales pierres d'achoppement relevées est la nomination d'agents à des postes inadaptés à leurs profils. Comme le souligne ce passage incisif : "Les deux chefs des domaines agricoles communautaires (DAC) ont été occupés par un philosophe et un sociologue sans connaissance de la matière agronomique."
Mais ce n'est pas tout. Le rapport pointe également du doigt des "dépenses non justifiées". En effet, dans le cadre du projet PDEAS, 48 millions de francs CFA ont été alloués en indemnités à des agents déjà rémunérés sur le budget du Prodac. Un exemple criant, cité par les enquêteurs : Mamina Dafi et Pape Malick Dour, deux anciens coordonnateurs, percevaient mensuellement la rondelette somme de 5 millions, pendant respectivement 17 mois et demi et 30 mois et demi.
"Le tableau est noir", tranche Papa Alioune Sarr. Sept ans après son lancement, la première phase du Prodac n'est toujours pas achevée, les travaux accusant des "délais anormalement longs". Quant à la deuxième phase, aucun des DAC prévus n'a vu le jour, six ans après la signature des accords de financement.
Un bilan calamiteux pour un programme qui devait, comme un puissant vent de renouveau, insuffler la prospérité dans les campagnes sénégalaises.