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30 novembre 2024
International
par Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom
L’ÉTHIQUE EST-ELLE ENCORE POLITIQUE AU SÉNÉGAL ?
Lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions et de ses socles de cohérence
Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom |
Publication 06/02/2024
La récente décision du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février 2024, et que plusieurs observateurs ont qualifié de « putsch institutionnel », pose de sérieuses questions quant aux acquis démocratiques du Sénégal.
Cette sortie du chef de l’État engage l’éthique, l’histoire politique et la sociologie politique du Sénégal sans pour autant omettre la part belle du droit, cet instrument fondamental garantissant l’ordre, la justice et le fonctionnement harmonieux d’une société. Au Sénégal, depuis quelques années, il est légitime de se demander où se trouve le droit ? Cette voie sacro-saint, par laquelle passent les normes jusqu’ici, hiérarchisée.
Toute politique devrait reposer sur l’éthique ; ce domaine qui constitue le cadre cruciforme qui explore les fondements moraux et les principes qui sous-tendent l'organisation et la gouvernance des sociétés humaines. À la croisée de la morale et du pouvoir, l'éthique interroge la justice, la légitimité, la responsabilité, la vertu, mais surtout la redevabilité dans la gestion des affaires publiques. Très souvent, lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions, et de ses socles de cohérence.
Depuis 2012 au Sénégal, et de façon crescendo, le régime en place ne cesse de dégarnir le droit, la science, les libertés individuelles, l’éthique et la justice. Cette gouvernance anti-démocratique se fonde sur le régime de la peur, des intimidations, des menaces et de l’emprisonnement. Ipso facto, deux camps ont fini par se dessiner: celui des pro qui sont à l’abri de toute poursuite, et celui des opposants dont tous les droits sont bafoués. Cette rupture de l’égalité républicaine a fini par affaiblir la confiance aux institutions. Cette volonté de contrôle exclusif de l’espace politique, qui remet en cause le pluralisme, est la caractéristique essentielle qui différencie les régimes autoritaires des régimes démocratiques.
Le pouvoir en place outrepasse toutes les normes, mêmes les plus fondamentales, pour conforter sa position, pour que le président Macky Sall soit l’homme fort, celui que tout le monde craint. L’interdiction systématique des manifestations, la restriction des libertés d’association et d’expression, , des lois votées sans débats au sein de l’Assemblée nationale, symbole du palabre, qui devient un lieu d’aisance des forces de l’ordre et de défense sans compter une presse brimée, sont devenues des modalités courantes d’étouffements de la volonté populaire. Où est donc le droit et l’éthique dans cette façon de gouverner?
Au centre de l'éthique, surtout politique, se trouve la question fondamentale de la manière dont le pouvoir devrait être exercé et réparti dans une société. Le Sénégal s’en éloigne en empruntant la voie de l’injustice, du déséquilibre à outrance, du non-respect du droit international, et de la répression du mouvement social. Ce régime en place, a travaillé à languir de façon ostentatoire, les institutions, partant de la première à savoir la famille jusqu’à la suprême, l’État. L’image que reflète le Sénégal est au plus mal.
Jamais dans son histoire politique, le Sénégal n’a connu autant d’émeutes, de situations de crises qu’entre 2012 et 2024. Jamais la crédibilité des institutions n’a été aussi viciée.
Les populations n’ont jamais été aussi désespérées, tristes, dépressives, même craintives. Il n’est pas besoin de s’interroger sur le départ accru des jeunes même leur violence.
Monsieur le président de « ce qui reste de la République », les Sénégalais souffrent au plus haut point. Vous ne semblez néanmoins pas être ébranlé. Les valeurs et normes qui symbolisaient le Sénégal, anciennement vitrine de stabilité politique et de démocratie en Afrique, se meurent. La morale examinant les obligations des individus envers l'État et envers la société, ainsi que les limites du pouvoir politique et celle de l’autorité envers la société n’a plus d’audience. Où sont donc la justice, l’équité et le respect voué de jure au peuple, seul détenteur de la souveraineté et tant défendu par le contractualiste Rawls. Qu’en est-il de l’empathie qui relève de l’essence d’une gouvernance ? Gilligan la magnifie mais sans doute en n’ayant aucune idée du proverbe wolof qui dit que l’autorité doit se munir de commisération pour être dignement reconnu par les siens.
L’emblème par essence de l’éthique au Sénégal est le trépas ! Elle est morte après avoir reçu les foudres du vote sans débat de la loi sur le parrainage, l’élimination des candidats en 2019, toutes les morts de jeunes activistes lors des différentes manifestations, l’emprisonnement du leader de l’opposition dans des conditions déplorables et encore floues. Les défenseurs des droits n’ont jamais cessé de dénoncer, avec vigueur, les centaines d’ arrestations arbitraires de manifestants, de politiques et de journalistes. C’est le cas de l’un des candidats à la présidentielle dont le processus est malheureusement suspendu contre vents et marrées par la seule volonté d’un groupuscule de Sénégalais. À cela, s’ajoutent des violations flagrantes du droit à l’information avec la coupure de l’Internet mobile et la fermeture de groupes de presse. En 12 ans de gouvernance, la démocratie sénégalaise n’a jamais été aussi bousculée. Elle agonise.
Qui nous avait dit que jamais, il ne toucherait à la date de l’élection présidentielle, inscrite dans la Constitution ? L’annonce d’une suspension du processus électoral fut pourtant faite, ce 3 février 2024, après avoir fait attendre des millions de Sénégalais et de Sénégalaises pendant près de deux heures. Quelle inélégance !
Qui est Karim Meïssa Wade ? Ce Sénégalais si particulier, qui de loin, il arrive à perturber un système déjà à terre et que certain.es ont espoir de reconstruire. L’injustice supposée subie par Karim mérite-t-elle qu’on vous accorde un mandat supplémentaire ? Quelle est cette crise si profonde dont vous parlez et qui justifierait votre décision? Plus obscure que les émeutes et l’année blanche de 1988, que l’assassinat de Maitre Babacar Seye en 1993, la démission du Juge Kéba Mbaye, en mars de la même année ? Convainquez-nous ! La politique n’est pas un jeu, une suite de ruses.
L’absence de concertation, la façon dont la loi a été votée à l’Assemblée nationale avec cette majorité mécanique, comme tout le dispositif policier et de renseignements généraux mis en place pour museler les manifestants, montrent qu’il s’agit d’un véritable coup de force anti-démocratique, un coup d’État , tout bonnement.
Si des changements doivent être apportés à la Constitution, ils doivent être effectués conformément aux procédures prévues par celle-ci. Le respect du texte fondamental implique donc le respect des actions de modification constitutionnelle et le respect des principes de démocratie et de représentativité lors de ce processus.
Toute le monde le sait ! Une loi, jusqu’ici ne supplante pas les dispositions de la Constitution, telle est la logique de la pyramide Kelsenienne. C’est d’autant plus inadmissible que la Constitution ne permet une quelconque modification du mandat présidentiel en cours.
Au-delà de la dimension juridique, c’est surtout une atteinte à l'éthique en politique. Nous sommes témoins d'une triste réalité où les valeurs démocratiques et les principes moraux sont persiflés au nom d'intérêts et de calculs personnels et politiques. Ces actes contournent les règles les plus élémentaires de la démocratie et sapent la confiance du peuple en ses institutions.
Il est temps de reconnaître que nos dirigeants actuels, loin de respecter les valeurs et les coutumes qui ont forgé notre société, ne pensent qu'à servir leurs propres intérêts et leur ego démesuré. Nous devons rester vigilants face à de telles dérives et engager de vraies réflexions et actions pour conserver la primauté du droit et les acquis démocratiques. Les politiques modernes devraient s'inspirer des rois qui ne manquaient pas une occasion d’honorer leur parole. Il leur suffisait juste de jurer sur la ceinture de leur père. Le « ngor » n’a pas besoin d’être dit. Il se prouve et se vit. Souvenons-nous en !
Nous devons nous interroger sur l'avenir de notre démocratie et sur les valeurs que nous voulons défendre en tant que nation. Il est temps de réaffirmer notre engagement en faveur de l'éthique en politique, du respect des normes démocratiques et de la parole donnée. Enfin, ces différentes controverses montrent que quelle que soit la qualité de nos institutions, leur efficacité dépend de la valeur des hommes qui les incarnent.
Ndeye Astou Ndiaye est Maitresse conférences titulaire en science politique.
FSJP/UCAD
Saliou Ngom est chargé de recherche titulaire en sociologie politique.
IFAN/UCAD
UN SÉNATEUR AMÉRICAIN SONNE L'ALERTE SUR LA DÉRIVE AUTORITAIRE AU SÉNÉGAL
Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, estime que "le retard du scrutin place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Il appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
Le sénateur américain Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, s'est dit inquiet par l'annonce du président sénégalais Macky Sall de reporter les élections présidentielles prévues en février 2024.
Dans une déclaration publiée ce mardi 6 février 2024, le sénateur démocrate du Maryland a estimé que "le retard de l'élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Selon Cardin, "le mépris flagrant du président Macky Sall pour la constitution sénégalaise et son manque de respect pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l'indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l'une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d'Afrique."
Le sénateur appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente et veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel", soulignant ainsi les inquiétudes à Washington quant au risque de dérive autoritaire au Sénégal.
LE RAPPEL À L'ORDRE DE LA CEDEAO
"Aucune action ou déclaration ne doit contrevenir aux dispositions de la Constitution du pays", met en garde l'instance ouest-africaine. Elle rappelle également aux acteurs leur "responsabilité de maintenir la paix et la stabilité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
La Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) suit avec préoccupation l'évolution de la situation politique au Sénégal. Dans son communiqué n°2 publié le 6 février 2024, elle appelle l'ensemble des acteurs à "shunner la violence" et à respecter les dispositions de la Constitution sénégalaise.
"Aucune action ou déclaration ne doit contrevenir aux dispositions de la Constitution du pays", met en garde l'instance ouest-africaine. Elle rappelle également aux responsables politiques et à la population sénégalaise leur "responsabilité de maintenir la paix et la stabilité". Ces mises en garde interviennent alors que le climat politique se tend ces dernières semaines autour des élections prévues en 2024.
La CEDEAO "encourage vivement la classe politique à prendre d'urgence des mesures pour restaurer le calendrier électoral conformément aux dispositions constitutionnelles". Comme le soulignait Martin Luther King, "l'avenir de la démocratie sénégalaise est aujourd'hui mis à l'épreuve". La Commission régionale appelle ainsi l'ensemble des acteurs "à bannir la violence" et exhorte les forces de l'ordre à "faire preuve de la plus grande retenue" tout en protégeant les droits fondamentaux des citoyens.
Alors que la stabilité démocratique du pays est menacée, la CEDEAO assure qu'elle "continuera de surveiller l'évolution de la situation" afin de "soutenir les efforts du gouvernement et du peuple sénégalais pour préserver leur tradition démocratique".
PAR Massamba Diouf
LE SÉNÉGAL EN SITUATION DE MORT CÉRÉBRALE
Nous avons tous compris que le simulacre de "crise institutionnelle" relève de la ruse. Difficile pour notre pays de recevoir ce cadeau rempli de poison, toute honte bue, pour notre démocratie et notre vivre-ensemble
Huit ans de pouvoir avec l’ancien régime, 12 ans de pouvoir avec son propre régime, soit 20 ans de pouvoir absolu. Comme si cela ne suffisait pas, il est toujours assoiffé de pouvoir. Un vrai « pouvoiriste » qui est prêt à ravaler son engagement moral, à trahir sa parole et travestir son serment constitutionnel pour s’éterniser encore au pouvoir. Diantrement étrange !
Nous avons tous compris que le simulacre de "crise institutionnelle" relève de la ruse. C’est plutôt une démarche machiavélique, longtemps recherchée avec moult provocations du peuple qui a su rester stoïque puisque ne voulant pas tomber dans un piège « prétextogene » pour lui donner l’occasion de justifier un report et poursuivre la destruction de notre cher pays déjà en situation de mort cérébrale. Comment a-t-il osé, impitoyablement, user de son instinct inquisitoire et créer dans son vil esprit une situation qui peut déboucher sur un chaos politique, économique et social ? Un vrai coup de Jarnac ou de tabac qui ne sera pas sans conséquences pour lui-même puisque le peuple en mesurera sans délai la gravité et en apportera indubitablement la réplique.
Difficile pour notre cher pays de recevoir ce cadeau rempli de poison, toute honte bue, pour notre démocratie et notre vivre-ensemble et venant d’un homme qui a tout reçu de ce même peuple.
Tristes nous sommes pour ce beau pays jadis respecté et cité en exemple par la communauté internationale et donné en exemple par les autres pays africains. Qui pourra bomber le torse et se présenter comme Sénégalais lors des rencontres scientifiques internationales ? Nous universitaires, étant par ailleurs ambassadeurs itinérants de notre cher pays, aurons le masque désormais surtout au regard de la situation apocalyptique de notre université qui continue de subir.
L’une des conséquences, évidente et fâcheuse de ce report reste la fermeture prolongée de notre espace de travail qui certainement n’ouvrira pas de si tôt. Autrement, la descente aux enfers de l’université va aller crescendo. Les organisations de défense des intérêts matériels et moraux des PER et PATS sont interpellées. Elles ne resteront probablement pas muettes et sauront prendre leurs responsabilités puisqu’elles sont le peuple.
Qu’Allah sauve le Sénégal !
par Alioune Dione
DE LA DÉMOCRATIE À LA DÉROUTE
L’absence de progrès moral dans la sphère politique sénégalaise entrave tout progrès de justice et de paix dans une société en pleine dégénérescence
Le Sénégal est devenu une nation soumise à la volonté d’un tyran qui n’aspire ni à gouverner par voies et moyens légaux ni à être gouverné par ces derniers. Cette gabegie institutionnelle instaurée au plus haut sommet de l’État pour des intérêts crypto-personnels et politiques sonne le glas de l’agonie d’une démocratie mal en point depuis quelques années.
L’abrogation du Décret n°2023-2283 portant convocation du collège électoral pour l'élection présidentielle du 25 février 2024 est un outrage envers le peuple sénégalais. Dans une société qui aspire à une prétendue démocratie, à une harmonie collective et à la paix sociale, y respecter le calendrier électoral est un principe sacro-saint pour garantir son idéal social.
Comment peut-on concevoir dans une société régie par des lois et règlements définis dans une charte fondamentale qui fixe l'organisation et le fonctionnement du pays qu’un président sortant dépourvu de toute légitimité sociale et politique puisse confisquer la volonté du peuple de choisir son successeur ? Une première pour le Sénégal dixit l’historien Mbaye Thiam. Depuis 1960, aucun président n’a repoussé une élection présidentielle nous révèle le professeur. Cet acte indigne d’un digne souverain marque une régression lamentable du Sénégal dans la quête de son idéal social.
L’absence de progrès moral dans la sphère politique sénégalaise entrave tout progrès de justice et de paix dans une société en pleine dégénérescence. Le nombrilisme des hommes politiques sénégalais est un cancer qui corrode le corps et l’esprit de cette nation jadis vitrine d’un modèle politique et social dans la sous-région. On ne saurait comprendre comment un imbroglio de binationalité et un supposé corruption de magistrats peuvent entraver tout un processus électoral jusqu’à imposer un règne non défini ?
Un chaos faussement instauré pour refuser de faire face à ses opposants sur le terrain politique et qui permet au Président sortant de se maintenir illégalement au pouvoir. La volonté du président sortant de continuer à gouverner un peuple qui ne l’a pas choisi par voie de suffrage est une spoliation du droit le plus élémentaire des citoyens. Gouverner par la force sans le mérite et la légitimité d’être choisi ne rend pas plus puissant un Président de République mais vil à l’égard du peuple souverain.
Chaque action entreprise par ce régime dans sa posture totalitaire montre cette flétrissure que ses partisans essayent de dissimiler sous l’arrogance et la condescende. Montesquieu affirmait dans : De l’esprit deslois : « il vaut mieux dire que le gouvernement le plus conforme à la nature est celui dont la disposition particulière se rapporte mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi », Ce qui traduit que le peuple sénégalais vous a choisi pour deux mandats pas plus, il n’a encore souhaité ni vous réélire ni prolonger votre mandat donc ayez la grandeur de lui rendre son dû. Tripatouiller la loi électorale pour des intérêts éphémères n’est pas digne d’un souverain.
Le mépris que le gouvernement et ses partisans ont à l’égard du peuple sénégalais montre juste leur échec envers une nation qui s’est battue farouchement en 2011 pour leur donner aisance et opulence. Mais, de par l’ingratitude, ils oublient le devoir de mémoire, l’amnésie est le pire ennemi du mnémo. Depuis son instauration, ce régime n’a excellé que dans une chose : la rétrogression des acquis démocratiques. Son irrévérence envers la justice et les justiciers rend impossible la séparation des pouvoirs, indicateur fondamental de la démocratie.
Depuis son vœu d’instaurer l’oppression comme système de gouvernance, l’État est devenu un monstre aliéné dont l’incrédulité se projette dans toutes ses actions et réactions. Sous ce régime, la politique est devenue une arène stratégique où les acteurs les plus rusés et les moins scrupuleux réussissent le mieux.
L’État à travers le président de la République a failli à ses responsabilités car il n’y a d’échec plus abominable pour un souverain que celui qui consiste à se faire avilir par son peuple. Vous avez fait du Sénégal un cimetière où reposent tous les espoirs. « Le Sénégal est plus grand que ma personne », disiez-vous, une expression dont le sens vous fait défaut.
D’ailleurs, une emphase sarcastique qui montre votre écart à adjoindre l’acte à la parole. Cette forfaiture ne manifeste qu’une chose : le peuple sénégalais fait face à un gouvernement qui joue avec la vie de ses citoyens, un conglomérat de suprémacistes qui n’ont cure de l’avenir du pays. Monsieur « le président de la République », renoncer à cette forfaiture avant qu’il ne soit trop tard. Penser aux conséquences de vos actions avant qu’elles soient irréversibles. Référez-vous à l’ouvrage du professeur Boubacar Ly, La morale de l'honneur dans les sociétés Wolof et Halpulaar traditionnelles où il affirme que : « L’homme d’honneur a beaucoup de respect pour lui-même. Le sentiment qu’il a de sa dignité personnelle est puissant. Il craint par-dessus tout, la honte ».
Ne pas craindre la honte pour un souverain conduit au dénouement de Charles VI.
Alioune Dione est socio-anthropologue, auteur : Afrique et Contemporanéité.
par Thierno Alassane Sall
UNE INJURE À L'HISTOIRE DU SÉNÉGAL
Cette révision doit être considérée comme nulle et de nul effet. Le mandat de Macky Sall expire le 2 avril. Au-delà, ce ne serait que par un coup d'État flagrant et par une dictature plus décomplexée que Macky Sall pourrait s'imposer
Le président de la République s'est arrogé des pouvoirs qu'il n'a pas, piétinant la Constitution du Sénégal. Le Parlement vient de violer l'article 103 de la Constitution, qui rend impossible la prolongation du mandat limité à cinq ans par l'article 27. Ces manœuvres criminelles sont une injure à l'histoire du Sénégal.
Cette révision doit être considérée comme nulle et de nul effet. Le mandat de Macky Sall expire le 2 avril. Au-delà, ce ne serait que par un coup d'État flagrant et par une dictature plus décomplexée que Macky Sall pourrait s'imposer.
La CEDEAO et la France, qui dénonçaient hier la conduite du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso et du colonel Assimi Goïta au Mali, s'accommodent du putsch de Macky Sall. Ce même Macky Sall qui, en 2016, a envoyé nos troupes en Gambie pour soit disant contrer la confiscation des élections par Yaya Jammeh. Aux démocrates, républicains et patriotes de tous bords : nous ne devons pas faire moins que Macky Sall contre Yaya Jammeh !
DERRIERE LE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE, LA GUERRE DES CLANS AU SOMMET DE L'ÉTAT
Macky Sall chercherait à écarter son dauphin désigné Amadou Ba, fragilisé ces derniers mois par d'influents conseillers et ministres proches du palais, dont Mame Mbaye Niang, Mahmoud Saleh ou encore Abdoul Aziz Mbaye
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
La décision surprise du président sénégalais Macky Sall de reporter la présidentielle prévue le 25 février marque l'épilogue d'une lutte de pouvoir qui agite les hautes sphères du pouvoir depuis des mois. Selon des informations publiées par le site d'information Africa Intelligence, ce report répond avant tout à une logique de règlement de comptes entre le chef de l'État et son Premier ministre Amadou Ba, pourtant désigné comme dauphin en septembre dernier.
"Cette décision constitue une victoire pour une poignée de proches du président", explique Africa Intelligence. Parmi eux, Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme et proche de la première dame Marième Faye Sall, ou encore Mahmoud Saleh et Abdoul Aziz Mbaye, deux influents conseillers à la présidence, qui ont œuvré ces derniers mois à fragiliser Amadou Ba. "Sceptiques quant à ses chances de gagner le scrutin", ces fidèles de Macky Sall espèrent tirer profit du report pour convaincre ce dernier de changer de dauphin.
Ils ne seraient pas seuls dans cette entreprise. L'homme d'affaires Thierno Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, président du CESE, qui ambitionnaient aussi de succéder à Macky Sall, auraient participé à cette "opération d'affaiblissement" d'Amadou Ba, selon les informations d'Africa Intelligence. Le média cite également des ministres comme Thérèse Faye Diouf.
Ces fidèles auraient joué un rôle clé dans l'adoption le 31 janvier par l'Assemblée nationale, sur proposition de l'opposition, d'une résolution créant une commission d'enquête sur la validation des candidatures. Cette résolution a été citée comme l'un des motifs du report par Macky Sall.
Selon les informations obtenues par Africa Intelligence, quelques cadres du parti au pouvoir, l'APR, dont l'ancienne ministre de la microfinance Zahra Iyane Thiam ou encore Aliou Sall, le frère du président, ont exprimé leur opposition au report de la présidentielle. En vain. Macky Sall se serait finalement résolu à opter pour ce choix risqué, au grand dam de son Premier ministre Amadou Ba qui n'a cessé de s'y opposer.
Conséquence de ce désaccord, les relations entre les deux hommes, déjà ambivalentes, se seraient brusquement détériorées au cours des dernières semaines, d'après Africa Intelligence. Si Amadou Ba a été convoqué par Macky Sall pour une entrevue au palais présidentiel le 2 février, il aurait brillé par son absence lors du conseil des ministres dix jours plus tôt. Le 28 janvier, il n'est également pas venu saluer le chef de l'État sur le tarmac de l'aéroport comme le veut le protocole, alors que Macky Sall s'apprêtait à s'envoler pour Rome.
Africa Intelligence indique que plusieurs membres de l'entourage d'Amadou Ba lui auraient conseillé de démissionner de lui-même avant que Macky Sall ne le démette de ses fonctions. Certains de ses conseillers l'inviteraient également à prendre discrètement attache avec le camp d'Ousmane Sonko, opposé au report de l'élection.
par Camille Bounama Sylla
L'APPEL D'UN PATRIOTE À LA RAISON
Monsieur le président, en annulant les élections, vous avez pris une décision qui est perçue par de nombreux citoyens comme un manque de respect envers notre démocratie et les principes fondamentaux qui la sous-tendent
Je vous écris aujourd'hui en tant que citoyen sénégalais profondément troublé par les récents événements politiques qui ont secoué notre pays. En tant que patriote, je reste attaché à mon identité sénégalaise malgré les difficultés que nous traversons.
Le Sénégal a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique, un pays où les valeurs de liberté, de justice et de transparence étaient respectées. Cependant, l'annulation des élections a provoqué une fracture dans notre système démocratique et a semé le doute quant à la stabilité politique de notre nation. Pour exprimer ma profonde déception et ma préoccupation quant à l'annulation des élections présidentielles. Cette décision remet en question votre leadership et pourrait avoir des conséquences négatives sur votre réputation à l'échelle internationale.
En tant que président de notre pays, vous avez la responsabilité de représenter les intérêts et les aspirations de notre peuple. En annulant les élections, vous avez pris une décision qui est perçue par de nombreux citoyens comme un manque de respect envers notre démocratie et les principes fondamentaux qui la sous-tendent.
Cette annulation peut également avoir un impact significatif sur votre position sur la scène internationale. En tant que Président, vous avez été reconnu pour votre engagement en faveur de la paix et du développement, et votre rôle en tant que président de la cedeao a renforcé votre visibilité et votre influence à l'échelle mondiale. Cependant, cette décision pourrait compromettre cette reconnaissance et entraîner une perte de considération de la part de la communauté internationale.
Je vous exhorte à réfléchir attentivement à l'impact de vos actions sur notre pays et sur votre propre héritage en tant que leader. Il est essentiel de prendre des décisions qui sont dans l'intérêt de notre nation et qui respectent les principes démocratiques.
Je vous encourage à envisager toutes les options disponibles pour rétablir la confiance du peuple et pour organiser de nouvelles élections de manière transparente et équitable. Cela permettrait de restaurer la crédibilité de notre gouvernement et de renforcer votre propre position en tant que leader respecté.
Je garde l'espoir que vous prendrez en considération ces préoccupations et agirez dans l'intérêt supérieur de notre pays.
Cordialement.
VIDEO
LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE EST UN COMPLOT OURDI CONTRE LE PREMIER MINISTRE
Après l'annonce du report, peut-il encore rester Premier ministre ? Au micro de Christophe Boisbouvier, Mamoudou Ibra Kane, soutien du chef du gouvernement, reconnaît que les relations entre les deux têtes de l'exécutif ne sont plus au beau fixe
Le leader de « Demain C’est maintenant » n’a pas tardé à se prononcer sur le report de la présidentielle. Dans un entretien sur RFI, le soutien d’Amadou Ba ne décolère pas face à l’acte posé par le chef de l’Etat. Selon lui, cela a été une manœuvre pour évincer Amadou Ba.
«Le président de la République est en train, en connaissance de cause, de violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir», clame Mamoudou Ibra Kane Selon lui, c’est parce qu’il estime que le candidat qu’il a choisi est incapable de gagner l’élection.
«C’est un complot qui est ourdi contre le premier ministre Amadou Ba. On parle de sondage. Première chose, depuis quand des sondages peuvent être utilisés pour reporter une élection présidentielle. Deuxième chose, sondage pour sondage, le président Macky Sall en 2012 savait très bien qu’il ne pouvait pas remporter l’élection présidentielle face à Abdoulaye Wade et aux autres candidats, dès le premier tour. Il s’est contenté de 26% qui le qualifiaient au deuxième tour. Et sur la base des sondages qui existent et qui sont avérés, le candidat Amadou Ba est très bien placé pour tout, au moins l’emporter au second tour », déclare-t-il.
Pour le directeur d’Emédia, «Macky Sall est en train d’assouvir un désir secret». «On se rend compte qu’au fond le président Macky Sall avait renoncé sous la pression. Cela confirme que ce n’était pas une volonté mais tout simplement, il avait cédé à la pression. Mais aujourd’hui, il révèle sa vraie nature. Qui consiste à s’accrocher au pouvoir», ajoute-t-il.
Le président du mouvement « Demain C’est maintenant » est allié à Amadou Ba dont il soutient la candidature.
Texte Collectif
RESTAURER LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président s’est comporté en fossoyeur de la République. La véritable crise découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur
Ce 3 février 2024, le président Macky Sall, en interrompant in extremis et illégalement le processus électoral, a plongé le pays dans une torpeur inédite et a embarqué celui-ci dans une aventure aux lendemains plus qu’incertains. Le plan de liquidation de la démocratie sénégalaise, que le régime en place déploie depuis une douzaine d’années, trouve son bouquet final dans cet acte d’annulation du processus électoral. Pour des accusations de corruption, à ce jour non étayées, de membres du Conseil constitutionnel, le président de la République, avec la complicité d’une majorité circonstancielle à l’Assemblée nationale, a fini de corrompre durablement notre tradition démocratique en interrompant ainsi brutalement le processus électoral en cours. Pourtant rien dans l’échafaudage institutionnel ne lui en donne la prérogative en l’état actuel des choses. Rien dans la trajectoire singulière du Sénégal ne pouvait lui servir de viatique pour poser un tel acte qui risque d’être le marqueur d’un avant et d’un après, pour l’histoire du Sénégal indépendant. Le président Macky Sall a fini de porter un redoutable coup au calendrier républicain qui faisait la singularité et la fierté du Sénégal et constituait le baromètre de la vitalité de notre système politique.
La décision par laquelle le président Macky Sall a abrogé le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 est, sans conteste, aux antipodes des principes élémentaires du Droit et de la Démocratie. Les arguments qui le sous-tendent sont à la fois faux et légers, et la décision elle-même viole littéralement plusieurs dispositions constitutionnelles. D’un ton qui s’est voulu solennel, le président Macky Sall a décliné les raisons qui l’ont poussé à prendre la décision qui porte un terrible coup à notre République et à la démocratie sénégalaise. Il a d’abord prétexté une crise institutionnelle qui résulterait d’un conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Selon les députés du PDS qui ont sollicité la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, l’établissement de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle aurait été faite sur fond de corruption de membres du Conseil constitutionnel. La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire par l’Assemblée nationale suffit à ses yeux pour établir l’existence d’une crise. Il s’agit bien évidemment d’un argument fallacieux qui ne résiste à aucune analyse sérieuse. D’une part, le président Macky Sall a agi dans la précipitation pour accomplir sa forfaiture. Il est en effet étonnant qu’il se soit fondé sur de simples accusations dont les auteurs n’ont pas encore montré un début de preuve, pour arguer d’une crise institutionnelle. Il aurait été plus raisonnable d’attendre le rapport de la commission d’enquête parlementaire pour être plus crédible dans l’accusation de corruption. D’autre part, quand bien même il y aurait eu une crise institutionnelle, la Constitution prévoit des voies de résolution qui ne peuvent pas s’accommoder de l’attitude despotique du président Macky Sall. À rebours de son rôle de garant du fonctionnement régulier des institutions qu’il tire de l’article 42 de la Constitution, il s’est comporté en l’espèce en fossoyeur de la République. La véritable crise, c’est celle qui découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur et l’ultime responsable.
Outre l’argument de la crise institutionnelle, le président Macky Sall a tenté de justifier sa décision par le fait qu’il existe une candidate à l’élection présidentielle qui ne serait pas exclusivement de nationalité sénégalaise, contrairement aux exigences de l’article 28 de la Constitution. Il a alors jugé opportun d’enfiler son manteau de « gardien de la Constitution » afin d’éviter que le scrutin ne soit biaisé. On tient là la preuve que notre « gardien de la Constitution » ignore tout du contenu de notre Charte fondamentale. Il n’y avait pas besoin de faire de ce cas de figure un prétexte dans la mesure où l’alinéa 1er de l’article 34 de la Constitution propose une solution. La candidate pourrait en effet être invitée à se retirer de la course ou, si le procureur ouvre une information judiciaire à son encontre dans le cadre des poursuites en cours, être déclarée définitivement empêchée. Dans ces deux hypothèses, le Conseil constitutionnel modifierait sa liste et la date du scrutin serait maintenue, comme le prévoit la Constitution.
En prenant la décision en question, le président Macky Sall s’est attribué des prérogatives qu’il ne tient ni de la Constitution, ni d’aucune loi de la République. L’artifice du parallélisme des formes sous-entendu est un prétexte ridicule pris par l’auteur de la forfaiture. En droit, il n’est pas toujours vrai que quand on a édicté un décret, on a systématiquement la latitude de prendre un autre décret pour abroger le premier. Pour prendre un exemple simple, un décret de nomination d’un membre du Conseil constitutionnel ne peut pas être abrogé ou retiré par le président de la République dans le but de mettre fin de manière anticipée au mandat du juge concerné. L’abrogation du décret portant convocation du corps électoral implique des conséquences juridiques d’une extrême gravité. À travers sa décision annulant le scrutin, Macky Sall a piétiné les articles 27 et 103 qui interdisent respectivement que le président de la République puisse faire plus de deux mandats ou que la durée du mandat du chef de l’Etat soit modifiée. L’improbabilité de pouvoir tenir l’échéance du 2 avril 2024 vide ces deux articles de toute leur substance. Le Conseil constitutionnel avait d’ailleurs rappelé dans sa décision n° 1/C/2016 du 12 février 2016 que le mandat du président de la République est intangible en des termes on ne peut plus clairs : « Considérant, en effet, que ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à l’occasion de changements de majorité, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances notamment, la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée » (cons. 32).
La décision de Macky Sall constitue, enfin, une défiance à la Constitution qui dispose en son article 92 que les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Il s’agit sans doute d’un refus d’appliquer la décision du Conseil arrêtant la liste des candidats à l’élection présidentielle.
En application de cette disposition de la Constitution, ni la loi, ni un décret ne peuvent modifier ou abroger la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats. Cette liste ne peut être modifiée que par une décision du Conseil constitutionnel et pour des motifs limitativement énumérés par les articles 29 à 34 de la Constitution. Cette défiance des pouvoirs politiques (Président de la République et Assemblée nationale) envers la juridiction constitutionnelle, arbitre suprême du jeu électoral, est la véritable source de crise institutionnelle.
C’est une évidence que depuis quelques années, ce régime nous a maintenus dans une crise quasi-permanente : disparitions de soldats dans des circonstances troubles, morts de manifestants, intimidations, arrestations, hordes de nervis, harcèlements judiciaires, malversations, corruption, reniements, impunité. Aujourd’hui pour les intérêts d’un homme et d’un clan, sous le fallacieux prétexte d’une crise institutionnelle, le Sénégal vient de gravement régresser dans son histoire démocratique. En effet, ce qui est en jeu les heures et les jours à venir, c’est la survie de l’idée de République ; c’est-à-dire notre volonté de vivre ensemble et d’inventer perpétuellement la société sénégalaise en tant qu’horizon et futur. Il est inadmissible de vouloir, pour le bénéfice d’un homme, d’un parti, d’un groupe de courtisans d’une autre époque, compromettre l’avenir d’une Nation qui a eu, un certain 19 mars, la ferme volonté d’entrer dans le nouveau millénaire pour s’inventer un présent et un futur de démocratie, de justice, de liberté, d’équité et simplement d’un vivre-ensemble harmonieux sénégalais. Il s’agit pour les Sénégalais de s’ériger contre cette forfaiture, d’exiger le respect du calendrier Républicain, de faire rétablir le droit par le Conseil constitutionnel, de faire à nouveau nation et de résolument restaurer leur République et leur idéal de vie commune.
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1 - Babacar GUÈYE, Professeur titulaire, Agrégé en droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
2 - Felwine SARR, Professeur titulaire, Agrégé en Sciences Économiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
3 - Maurice Soudiéck DIONE, Professeur assimilé, Agrégé en sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
78 – Mounirou DIALLO, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
79 – Lamine DIÉDHIOU, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
80 – Abdou Salam SALL, Professeur des universités de classe exceptionnelle, chimie inorganique, Ancien Recteur, Ancien Président ANEF, Ancien Secrétaire général du SAES, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
81 – El Hadji Malick CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
82 – Ndèye Fatou LECOR, Enseignant-chercheur, Droit privé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
83 – Aliou DIAW, Maître de conférences, Lettres modernes, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
84 – Oumar DIOP, Enseignant-chercheur, Mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
85 – Ndiogou SARR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
86 – Ameth NDIAYE, Maître de conférences titulaire, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
87 – Babacar FAYE, Phd, Formateur en anglais, Groupe AFORP, Paris ;
88 – Boubacar KANTÉ, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
89 – Cheikh KALING, Maître de conférences titulaire, Histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
90 – Laina Ngom DIENG, Maître de conférences, Psychologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
91 – Papa Alioune FALL, Professeur assimilé, Électronique et Télécommunications, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
92 – Oumy NIASSE, Enseignante-chercheuse, Data Science, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
93 – Ibrahima D. DIONE, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
94 – Abdoulaye NGOM, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
95 – Amary NDOUR, Maître de conférences assimilé, Histoire du droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
96 – Aboubekr THIAM, Enseignant-chercheur, Communication multimédia, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
97 – Alioune Badara THIAM, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
98 – Papa SY, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
99 – Ibra SÈNE, Associate Professor of History & Global and International Studies, The College of Wooster (USA) ;
100 – El Hadji Malick Sy CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
101 – Alpha DIA, Enseignant-chercheur, Économie, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
102 – Bara AMAR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
103 – Ibrahima SILLA, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
104 – Papa Fara DIALLO, Maître de conférences, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;