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7 avril 2025
International
par Macky Sall
LE SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL APPROFONDIT LES INÉGALITÉS
Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Nous n'avons pas voix au chapitre
Dans une tribune publiée le 8 mai 2024 sur le site de Context, une plateforme de la Thomson Reuters Foundation consacrée au changement climatique, aux impacts des technologies sur la société et aux économies inclusives, Macky Sall, l'ancien président devenu Envoyé spécial pour le Pacte de Paris pour les peuples et la planète depuis la fin de son mandat, dénonce le système financier international.
"Lorsque je réfléchis à mes 12 années passées en tant que président du Sénégal, une leçon se détache : à quel point le système financier international est déloyal envers les pays en développement comme le mien. Peu importe la solidité de nos politiques économiques, nous sommes considérés comme un pari risqué. Notre accès au capital est à la fois restreint et scandaleusement onéreux. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, de fait, par des banques centrales lointaines. Et quand nous essayons de protester, nous découvrons que nous n'avons pas voix au chapitre.
Il a fallu une pandémie, et l'implosion économique qui a suivi, pour que ces failles deviennent visibles pour tous. Cela a conduit les Nations Unies et le Fonds Monétaire International (FMI) à appeler à un nouveau « moment de Bretton Woods » : une réforme en profondeur des institutions financières internationales.
Quatre ans plus tard, avec le Covid sous contrôle et une fragile reprise économique mondiale en cours, l'élan réformiste risque de s'estomper au fur et à mesure que le sentiment d'urgence s'estompe.
Mais pour la plupart d'entre nous dans le monde en développement, ces efforts ont été insuffisants. Les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés n'ont pas disparu. Au cours des trois dernières années seulement, il y a eu 18 défauts souverains dans 10 pays en développement - plus que tous les défauts de paiement de la dernière décennie réunis.
Les inégalités mondiales continuent de croître
Selon la Banque mondiale, 60% des pays à faible revenu courent un risque élevé de surendettement ou y sont déjà. Les paiements d'intérêts de ces pays ont quadruplé au cours des 10 dernières années alors que les taux d'intérêt mondiaux ont bondi.
Pour honorer le remboursement de leur dette, les pays à faible revenu réduisent les dépenses dans l'éducation, la santé et autres services publics. Ce faisant, ils sacrifient aussi leur droit à un avenir meilleur.
L'Afrique paie désormais davantage en service de sa dette qu'elle ne consacre à investir dans la résilience climatique, estimée à 50 milliards de dollars par an. Sa dette extérieure a atteint 824 milliards de dollars en 2021, les pays y consacrant 65% de leur PIB pour rembourser ces obligations.
Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI cette année, le FMI a mis en garde contre la croissance des inégalités mondiales, avec « les pays les plus pauvres qui s'éloignent encore davantage ».
Le besoin de rendre le système financier international plus équitable, plus réactif aux besoins réels du monde en développement, et plus représentatif de la communauté mondiale, est plus urgent que jamais.
L'année dernière à Paris, lors d'un sommet mondial convoqué par le président français Emmanuel Macron, 32 pays dont le Sénégal se sont mis d'accord sur le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (P4).
Nos objectifs sont clairs : créer un monde où la pauvreté a été éradiquée et la planète préservée, et où les pays vulnérables sont mieux armés pour faire face aux crises. Pour ce faire, nous visons à mobiliser toutes les sources de financement, ce qui explique pourquoi la réforme du système financier international est au sommet de notre agenda.
Nous savons que de nombreuses institutions partagent nos objectifs et que nous ne souhaitons pas dupliquer leurs efforts. Au contraire, nous plaidons pour une nouvelle approche, que j'appelle le 'multilatéralisme inclusif'.
Nous cherchons à rassembler le plus de pays possible, de tous les continents et niveaux de revenus, en surmontant les divisions - Est contre Ouest, Nord global contre Sud, pays verts contre pollueurs - qui ont nui aux initiatives par le passé.
Réécrire les règles de la finance mondiale
En tant que plateforme, nous pouvons d'ores et déjà pointer certains progrès. Par exemple, notre campagne en faveur d'une plus grande représentation des pays en développement dans la gouvernance des institutions financières internationales commence à porter ses fruits.
En octobre dernier, les membres du FMI ont approuvé l'élargissement de son Conseil d'administration pour inclure un troisième représentant africain sur 25, ce qui contribuera à renforcer la voix du continent dans les affaires économiques et financières.
Mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.
Nous encourageons également les gouvernements à exiger des agences de notation des critères objectifs, transparents et mesurables dans l'évaluation du risque souverain.
Des recherches menées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montrent que ces agences attribuent systématiquement des notations de risque plus élevées aux pays pauvres, indépendamment des réalités économiques sur le terrain.
Cela a abouti à une situation où, en moyenne, les pays africains paient quatre fois plus pour emprunter que les États-Unis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches. Notre accès au financement du développement et du climat dépend de la fin de cette discrimination financière.
Un autre objectif est d'attirer au moins un euro de financement privé pour chaque euro de financement public dépensé dans le développement, le climat et la nature.
Nous invitons davantage de pays à rejoindre le Pacte de Paris pour réécrire les règles de la finance mondiale, donner aux pays en développement une plus grande influence dans les institutions financières internationales et mobiliser le financement pour une croissance durable.
Ce faisant, nous espérons créer un nouvel ordre financier mondial inclusif et à la hauteur des enjeux du 21ème siècle."
MULTIPLE PHOTOS
GUAL BI TER, UNE ŒUVRE POIGNANTE QUI QUESTIONNE L'IMMIGRATION ET LE DÉVELOPPEMENT
Une pirogue coupée en deux exposée à Ouakam. Derrière cette œuvre choc se cache une réflexion sur l'immigration clandestine et ses conséquences. L'artiste Moussa Ndiaye questionne aussi les difficultés des communautés côtières à travers ce symbole fort
L'artiste sénégalais Moussa Ndiaye frappe fort avec sa dernière création, "Gual bi Ter". Cette installation monumentale sur la plage Jean le Fèvre à Ouakam sur les Mamelles attire l'attention sur les réalités complexes de l'immigration et les défis auxquels sont confrontées les communautés côtières au Sénégal.
"Gual bi Ter" met en scène une pirogue coupée en deux, symbole puissant des tragédies humaines liées à l'immigration clandestine. L'œuvre invite à une réflexion profonde sur les motivations des migrants, les dangers qu'ils encourent et les conséquences de ces migrations sur la jeunesse.
"Gual bi Ter" est une composition artistique soigneusement élaborée, mettant en scène une pirogue chargée d'histoire. Ayant chaviré sur la plage de Ouakam, cette embarcation venue d’ailleurs a été le théâtre d'une tragédie humaine, transportant des migrants clandestins cherchant un avenir meilleur en Europe. L'œuvre explore visuellement cette histoire en positionnant les deux moitiés de la pirogue à la verticale, se faisant face et créant un espace entre elles qui offre une vue suggestive sur la mer. L'installation évoque une pirogue inclinée vers le ciel, remettant en question l'image traditionnelle dans la culture lébou d'une embarcation pointant vers l'océan.
Ndiaye explore également d'autres thématiques cruciales, telles que la pêche infructueuse, les pertes foncières et le manque de perspectives d'avenir pour la jeunesse. Son message est clair : il est urgent de trouver des solutions durables aux problèmes qui touchent les communautés côtières sénégalaises mais aussi à ces voyages périlleux qui impactent toute une génération en désespoir sur tout le continent africain.
Un geste de résistance artistique face à la prédation foncière
Le choix d'installer "Gual bi Ter" sur la plage Jean le Fèvre à Ouakam sur les Mamelles n'est pas anodin. Cette plage, lieu symbolique et cher aux Lebou de Ouakam, était menacée par une prédation foncière. En choisissant d'y installer son œuvre monumentale, Moussa Ndiaye a posé un geste de résistance artistique, attirant l'attention sur cette problématique et empêchant la destruction de ce site patrimonial.
La dimension monumentale de l'œuvre a imposé le respect et a contribué à clore le débat sur l'avenir de cette plage. "Gual bi Ter" est devenu un symbole de la lutte contre la prédation foncière et un rappel de l'importance de préserver le patrimoine culturel et naturel du Sénégal.
"Gual bi Ter" est une œuvre d'art puissante et émouvante qui ne manquera pas de susciter des débats et réflexions. C'est une invitation à repenser nos perceptions de l'immigration et du développement et à agir pour un monde plus juste et équitable.
Un dialogue ouvert et constructif
L'objectif de Moussa Ndiaye n'est pas de donner des leçons ou de proposer des solutions toutes faites. Il s'agit plutôt d'ouvrir un dialogue, de susciter la réflexion et d'encourager une prise de conscience collective. Son art agit comme un catalyseur de discussions et d'actions, permettant de faire avancer la cause des communautés marginalisées et de construire un avenir meilleur.
"A travers cette œuvre je cherche à donner une voix visuelle aux réalités difficiles de l'immigration et à stimuler une prise de conscience sur les défis complexes auxquels font face les communautés côtières au Sénégal mais aussi la jeunesse africaine les poussant vers ces périlleux voyages. Je souhaite inspirer un dialogue ouvert et constructif sur ces enjeux."
MOODY’S, STANDARD & POOR’S, FITCH… PLONGÉE AU CŒUR DU POUVOIR DES AGENCES DE NOTATION
Plusieurs recherches récentes démontrent que les décisions sont opaques et subjectives…
The Conversation |
Par Oussama Ben Hmiden |
Publication 08/05/2024
Une version financière du supplice de la goutte d’eau ? Le tout finance et politique attendait vendredi 26 avril le verdict de Fitch et Moody’s sur la dette souveraine de la France. Résultat : la note est inchangée. Prochaine étape le 31 mai, où ce sera au tour de Standard and Poor’s de se prononcer. La focalisation du débat public autour de ces annonces constitue un indice de l’influence voire du pouvoir joué par ces acteurs historiques de la notation financière.
Au-delà des polémiques politiques inhérentes à cet exercice, le rôle de ces oracles est souvent critiqué. Les géants de la notation financière (appelé aussi, notation de crédit), à l’instar de Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch, possèdent un pouvoir certain qu’il n’est pas scandaleux d’interroger. Comprendre la persistance de leur structure, renforcer leur régulation, accroître la concurrence sur le marché de notation financière sont autant de sujets abordés pour mieux comprendre la réalité de l’industrie de la notation financière.
Les agences de notation de crédit offrent aux investisseurs potentiels une information simple, lisible et synthétique sur le risque de défaillance d’un émetteur qu’il s’agisse d’entreprises, d’institutions financières ou d’États. En estimant le risque de défaut de l’emprunteur, les agences de notation sont censées réduire l’asymétrie d’information entre les acteurs des marchés informés et non informés ou moins bien informés, sans oublier les pas du tout informés.
Une double attente symétrique
La littérature économique s’appuie sur une idée de base : les asymétries d’information, matérialisées par un avantage informationnel détenu par l’une des parties dans la relation prêteur-emprunteur, justifient l’apparition d’un intermédiaire susceptible de les réduire. D’une part, les investisseurs et les prêteurs attendent des agences qu’elles émettent des avis sur la qualité de crédit des emprunteurs de manière fiable et objective. Les agences assurent donc un rôle essentiel car elles garantissent à tous le même niveau d’informations. Les notations attribuées par ces entreprises spécialisées comblent donc un manque éventuel d’informations et dispensent les opérateurs du marché des coûts qu’implique le traitement de gros volumes d’informations financières. D’autre part, les emprunteurs attendent que les notations reflètent correctement leur qualité de crédit. Cette double attente a permis aux agences de se développer et d’occuper une place centrale dans l’économie, en même temps que se développait le rôle des marchés financiers.
Au début des années 1970, les agences de notation, soucieuses d’attirer de plus en plus d’investisseurs, ont décidé de faire supporter aux émetteurs le coût de la notation, alors même que les notes accordées sont fournies aux investisseurs. Bien que critiqué pour les conflits d’intérêts potentiels, ce modèle payeur-émetteur des agences semble paradoxalement efficace, voire indispensable.
En effet, la qualité des notes pourrait se détériorer avec le temps si les agences de notation se trouvaient dans l’impossibilité de financer adéquatement les recherches nécessaires. De plus, une diminution de l’intérêt des investisseurs risquerait de rendre les agences moins enclines à produire les évaluations de haute qualité et à se contenter de notes de bas de gamme, suivant ainsi le modèle de domination par les coûts de porter.
Une réputation centenaire
Deux facteurs ont maintenu, voire progressivement renforcé, la dépendance à l’égard des agences de notation : la certification du métier par l’attribution d’un statut américain (NRSRO) et la reconnaissance officielle et institutionnalisée des agences. Leur influence sur les marchés financiers a conduit la plupart des autorités de régulation à s’interroger sur les décisions à prendre afin de les contrôler plus efficacement.
En effet, l’encadrement et la surveillance des agences par les pouvoirs publics et les organismes de réglementation nationaux et internationaux visent à rechercher l’équilibre entre le maintien de la structure actuelle et la stabilité du système financier. Ceci se déroule dans un contexte, où les investisseurs manifestent devant diverses instances de régulation, un profond attachement aux notes de crédit décernées par les principales agences de notation financière.
La place occupée par les agences aujourd’hui s’explique en grande partie grâce à la volonté et à l’habitude des investisseurs de disposer des notes financières provenant des principales agences, et ce depuis plus d’un siècle. La réputation constitue donc une ressource stratégique que les agences exploitent pour former un avantage compétitif rendant improbable l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché et pour, ainsi, réaliser confortablement d’importantes marges. Cela rend l’arrivée d’un nouveau concurrent plus difficile car un entrant sur ce marché devrait réunir des capitaux importants pour atteindre immédiatement une taille critique suffisante et construire sa réputation.
La méthodologie des agences de notation a fait l’objet de nombreuses critiques qui ont rejailli sur les agences elles-mêmes. Les méthodes d’analyse et les procédures de notation sont jugées insuffisamment claires par leurs contempteurs. La transparence des méthodologies telle qu’affichée par les agences ne semble donc suffisante pour la bonne compréhension des notes publiées. En effet, plusieurs recherches récentes démontrent que les décisions des principales agences sont opaques et subjectives.
Des méthodes contestées
Les sources possibles d’opinions biaisées sont par exemple liées au pouvoir de lobbying, ou l’exercice de la pratique du rating shopping. En ce qui concerne le pouvoir de lobbying, des études mettent en lumière la manière dont les gouvernements exercent des pressions sur les agences de notation pour améliorer leur notation de crédit et diminuer les coûts économiques élevés liés au risque de défaut souverain. Le rating shopping consiste, pour un émetteur, à rechercher l’agence qui attribue la meilleure note. Le but est souvent d’obtenir une notation plus élevée que ce que le titre mérite réellement, ce qui peut conduire à une sous-évaluation du risque de crédit et, donc, à une surestimation de la qualité du titre. Cette pratique est largement critiquée car elle peut nuire à l’intégrité des marchés de titres de crédit et à la confiance des investisseurs.
A cela s’ajoute une critique davantage géopolitique. Des pays comme la Chine, l’Inde, la Russie et la Turquie ont critiqué les agences internationales, soupçonnées de partialité envers leur dette souveraine. La méthodologie utilisée favoriserait, selon ces pays, les pays occidentaux au détriment des économies émergentes. Ce conservatisme aurait de graves conséquences pour les pays émergents, en affectant l’ensemble de l’économie. Pour rappel, une réduction de la notation souveraine peut entraîner des taux d’intérêt plus élevés sur la dette et des conditions plus strictes d’accès au capital.
Plusieurs études fournissent des preuves que les agences de notation tiennent compte de différentes variables macroéconomiques et n’attachent pas une importance similaire au même facteur. Par ailleurs, les désaccords entre les agences de notation peuvent découler d’opinions sur les facteurs qualitatifs utilisés pour fonder leur évaluation de crédit. La littérature sur les déterminants qualitatifs de la notation souveraine indique que les institutions juridiques et politiques – estimées par l’État de droit, la stabilité politique, l’état de la démocratie, le contrôle de la corruption, l’efficacité du gouvernement et le cadre réglementaire – affectent de manière significative les décisions de notation souveraine.
D’autre part, des études antérieures ont examiné si le biais régional ou domestique peut être une raison des divergences dans les notes de crédit. Ces travaux suggèrent que ces biais sont à l’origine d’une perception plus optimiste des risques. Ces études suggèrent d’établir plus d’agences de notation de crédit dans différentes régions pour améliorer l’allocation des ressources financières entre les différentes régions de la planète. Ici se repose la question du capital nécessaire pour arriver à la même taille et à la même puissance que les acteurs en place.
Afin d’accroître la concurrence, l’idée des régulateurs nationaux et internationaux est de faire émerger de nouvelles agences capables de concurrencer l’oligopole actuel. Toutefois, l’arrivée de nouvelles agences de tailles différentes, telles que l’agence chinoise Dagong fondée en 2010, ne semble pas bouleverser le marché et la plupart ont fait marche arrière et se sont contentées de niches négligeables.
Alors que la FIFA s’inquiète de l’imbroglio entourant le staff technique de l’équipe du Cameroun et le sélectionneur contesté Marc Brys, Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a mis un nouveau coup de pression sur son ministre de tutelle.
Dans un communiqué lapidaire lundi soir, la Fécafoot a informé de “l’interpellation écrite de la FIFA (…) sur les mécanismes de désignation de l'encadrement technique et administratif” des Lions Indomptables suite à la nomination de Marc Brys par le ministère des Sports. En conséquence de quoi, l'instance “s'engage formellement à mettre en œuvre toutes actions susceptibles de sauvegarder le respect des textes de la FIFA ainsi que les lois et règlement en vigueur au Cameroun”.
L’annonce forte de la Fécafoot
Concrètement, le Fécafoot entend “réviser dans les brefs délais la convention liant le Ministère des Sports et de l'Education Physique (MINSEP) à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT)”. C’est en effet ce qu’indique une correspondance de l’instance adressée au ministère mardi. Cette décision fait suite à “la recommandation de la FIFA” (sic), elle-même découlant des “observations” via courrier de l’instance mondiale par rapport à la procédure de nomination du staff de Brys.
“Ce courrier rappelle, s'il le fallait, que : «les décisions concernant le recrutement des membres des structures d'encadrement doivent rester parmi les droits et compétences réservés uniquement au Comité Exécutif de la FECAFOOT »”, peut-on lire. Une aubaine pour l’institution chère à l’ancien attaquant, lequel a manifestement repris le dessus dans son bras de fer avec le ministre Narcisse Mouelle Kombi. “La désignation des membres de l'encadrement technique et administratif de la Sélection Nationale Masculine « A », telle que proposée par la FECAFOOT lors de nos différents échanges, est de notre point de vue plus proche des exigences de la FIFA”, confirme la note.
Génération et vision politiques les séparent. À 82 ans, Ouattara est un poids lourd libéral de la vieille garde africaine. Diomaye, 44 ans, se veut l'incarnation de la rupture panafricaniste. Pourtant, les deux font front commun face à la crise sahélienne
(SenePlus) - Malgré leurs différences générationnelles et idéologiques, les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et ivoirien Alassane Ouattara ont affiché leur "totale convergence de vue" lors de la visite du nouveau chef d'État sénégalais à Abidjan le 7 mai, d'après une analyse du journal Le Monde.
Cette rencontre intervient dans un contexte de crise politique sans précédent en Afrique de l'Ouest, après les coups d'État militaires au Mali, Burkina Faso et Niger. Selon Le Monde, "le Sénégal pourrait s'affirmer comme un médiateur avec les régimes putschistes du Sahel."
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, se décrit comme un "panafricaniste de gauche" incarnant la rupture après son élection démocratique fin mars. À l'inverse, Alassane Ouattara, 82 ans, est un libéral de droite prônant la continuité à la tête de la Côte d'Ivoire pour un troisième mandat.
Comme le souligne Le Monde, "deux hommes que peu de choses rapprochent à première vue, mais à la tête des poids lourds francophones d'Afrique de l'Ouest".
Pourtant, les deux présidents ont mis en avant leurs visions communes. Ouattara a adressé ses "chaleureuses félicitations" à Faye, avec qui il partage une "convergence totale des points de vue" sur les questions internationales et régionales.
Faye a confirmé vouloir "œuvrer à dissiper les incompréhensions" avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), un "outil formidable d'intégration" à préserver selon ses dires rapportés par Le Monde.
"Bassirou Diomaye Faye semble vouloir se poser en médiateur pour empêcher les pays" du Sahel de quitter la Cédéao, analyse pour Le Monde Caroline Roussy de l'Institut de relations internationales et stratégiques.
Son élection démocratique à 44 ans et son discours de rupture pourraient faciliter le dialogue avec les juntes, qui partagent certaines de ses aspirations comme la fin du franc CFA.
"Bassirou Diomaye Faye est dans une position qui nécessite beaucoup d'intelligence diplomatique" pour ne pas "crisper" ces régimes, estime Mamadou Hady Dème, chercheur à l'université de Dakar, cité par le journal.
Alors qu'Ouattara entretient des liens glacials avec les juntes, c'est donc le Sénégal, "rare pays à pouvoir parler à tous", qui pourrait être la "clé de l'apaisement" régional, poursuit l'analyse. Une visite du Premier ministre sénégalais au Sahel est d'ailleurs prévue.
En choisissant Abidjan pour sa première visite non limitrophe plutôt que la France comme ses prédécesseurs, Faye illustre "la diplomatie de proximité" que veut privilégier Dakar, une "première rupture" notable selon M. Dème cité par Le Monde.
Les relations apaisées entre les présidents sénégalais et ivoirien semblent ainsi promettre un nouveau partenariat influent face aux défis régionaux en Afrique de l'Ouest.
ENGAGEMENT POUR LES DROITS HUMAINS ET LA PAIX
Lors d’une audience accordée à Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza...
(Seneplus) - Le vendredi 3 mai 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a reçu en audience Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, accompagnée de représentants de l'organisation au Sénégal et en Afrique, rapporte Seydi Gassama sur X (ex Twitter).
Lors de cette rencontre, le président Faye a réaffirmé son engagement à œuvrer pour le renforcement de la protection des droits humains ainsi que pour une gouvernance économique et financière plus transparente, selon les propos du directeur exécutif de la section Amnesty International au Sénégal.
D'après Seydi Gassama, le chef de l'État a souligné l'engagement de son gouvernement à promouvoir la paix et les droits humains à l'échelle régionale et internationale. Le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza, déplorant les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire qui s'y déroulent.
LICENCES DE PECHES : LES MYSTÈRES D’UNE LISTE
La publication récente de la liste des bateaux autorisés à pêcher soulève plusieurs interrogations sur la transparence et l'équité du processus, certains navires étrangers ou entreprises semblant bénéficier d'un traitement de faveur
C’est désormais chose faite. La liste des attributaires de licences de pêche est depuis hier connue. En effet, la nouvelle ministre des Pêches a satisfait à l’exigence de transparence dans la conduite des affaires de l’Etat que prône le nouveau régime. «Conformément aux engagements des plus hautes autorités, je rends publique la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, à la date du 6 mai 2024. Cet acte répond au principe de transparence dans la gestion des ressources naturelles qui
constituent un patrimoine national», a indiqué Dr Fatou Diouf dans son avis. Elle a cependant précisé que cette liste ne tient pas compte des dossiers qui sont en cours de renouvellement.
Les mystères du Dr Fatou Diouf Ce qui témoigne d’un fait. La publication de la liste s’est faite dans la précipitation. Déjà sous le ministre Alioune Ndoye, 129 bateaux battaient pavillon sénégalais. Et Pape Sagna Mbaye en a attribué au moins une quinzaine. A peine un mois après son installation, la nouvelle ministre a publié une liste de 132 bateaux battant pavillon sénégalais. Ce qui montre, selon des sources dignes de foi, que la liste a été établie à la va-vite, donc bâclée. Autre mystère qui interpelle dans cette liste, c’est la prééminence de certains armements. C’est le cas par exemple de SOPASEN. Cette société
qui appartient à Saër Seck, ancien président de la ligue sénégalaise de Football professionnel et président de l’institut de Football Diambars et à l’homme d’affaire Adama Lam du patronat sénégalais alimente la suspicion dans le milieu de la Pêche. Puisque ces deux plus grands activistes dans le secteur maritime avec leurs partenaires français se sont taillé la part du lion en se retrouvant avec 20 licences dans des zones réservées principalement à la pêche artisanale. Une prééminence qui provoque une rupture d’équité dans l’attribution des licences de pêches.
Autre mystère qui interroge, c’est que des navires qui ne battent plus pavillon sénégalais depuis 4 ans figurent sur la liste. C’est comme les licences des bateaux YI FENG 15 et YI FENG 16. Il faut aussi dire que la liste des attributaires de licence de pêche confirme un rapport de l’Office national de lutte contre
la fraude et la corruption (Ofnac). En effet, dans son rapport de 2021, l’Ofnac révélait que parmi les 131 navires battant pavillon Sénégalais, « figurent des navires avec des noms à consonance chinoise mais appartenant à des sociétés de droit sénégalais, car naturalisés conformément au Code de la Pêche maritime ». Dans la liste publiée par la nouvelle ministre des Pêches, on y voit des noms d’armement à consonance chinois, coréen, espagnol et italien battant pavillon sénégalais alors qu’ils sont des sociétés de droit sénégalais.
Une enquête est en cours sur l’attribution des licences
Selon la liste, au total 19 navires étrangers ont été autorisés jusqu’au 2 mai 2024 à pêcher dans les eaux sénégalaises. Ils sont tous de l’Union européenne dont 11 battants pavillons espagnols et 8 battants pavillons français. Toutefois, précise le ministère des Pêches, sur ces 19 navires étrangers, deux ne sont pas des navires de pêche mais des navires d’appui aux senneurs. La période de validité des licences s’arrête pour la quasi-totalité des navires étrangers, le 17 novembre 2024 excepté le navire battant pavillon français et immatriculé CC 933 961. Dans la liste publiée par le ministère des Pêches, il est indiqué que sa licence court jusqu’au 31 décembre 2024. S’agit-il d’une licence ou d’une autorisation de pêche ?
Au Sénégal, les autorisations de pêche sont accordées pour une période de 6 mois, renouvelables une fois. Alors qu’une fois que la licence est délivrée, elle est renouvelable chaque année. Toujours est-il, selon une source du secteur de la pêche, qu’une enquête est déjà ouverte dans les services du ministère des Pêches sur l’attribution des licences de pêches. Car il y a un décalage entre le nombre déclaré et le nombre existant de pirogues dans les eaux sénégalaises.
LA PALESTINE ET LE SILENCE GÊNANT DES UNIVERSITÉS SÉNÉGALAISES
A l’heure où des jeunesses européennes, américaines et asiatiques agissent pour la paix en Palestine/Israel, qu’exigent les étudiants sénégalais si prompts à envahir la rue et les ondes pour diverses causes ?
Il ne faut jamais cesser de condamner l’attaque du 7 octobre et les prises d’otages de civils israéliens perpétrées par le Hamas. Mais la riposte israélienne, son ampleur, son absence totale de discernement, les crimes perpétrés par l’une des plus puissantes armées au monde sur des civils dont une majorité d’enfants, sont indignes de toute forme d’humanité.
En sept mois, plus de 30 000 Palestiniens sont tués, la bande de Gaza rasée pour ne plus y permettre une possibilité de vie. La déshumanisation d’un peuple et la volonté de son effacement doivent faire réagir tous ceux qui croient encore en l’humanité.
Le gouvernement d’extrême-droite israélien, après avoir reçu un soutien inconditionnel de ses alliés traditionnels occidentaux, voit son image compromise et son isolement moral progressivement s’installer vu l’ampleur des crimes.
Les opinions publiques dans le monde face à la riposte massive et disproportionnée ont exprimé leur vive émotion face à ce que la Cour internationale de justice a qualifié de risque plausible de génocide. Nous sommes au 21e siècle, et cette barbarie qui s’installe devant les yeux du monde impuissant est intolérable.
Les jeunesses occidentales partout lèvent la voix pour dénoncer les crimes de guerre voire contre l’humanité commis par Benjamin Netanyahou et son gouvernement composé de suprémacistes juifs, ouvertement racistes, qui ont plusieurs fois appelé au nettoyage ethnique des Palestiniens.
Les universités américaines sont au cœur d’un tourbillon, avec des étudiants acquis à la cause palestinienne, qui appellent depuis des mois au cessez-le-feu malgré l’inertie d’un gouvernement Biden dont le soutien vis-à-vis d’Israël est absolu. Surtout que si cette guerre se poursuit, c’est aussi grâce au soutien de Washington, en fonds et en armes au gouvernement israélien. Face au caractère massif des protestations, vite les accusations d’antisémitisme ont émergé pour delégitimer une parole qui n’est pas hémiplégique et qui dit que les Palestiniens existent et ne doivent pas voir leur dignité d’exister bafouée.
En France également la polémique est vive. Les étudiants de Science-Po Paris manifestent pour l’arrêt des massacres à Gaza. Plusieurs conférences sont organisées dans les locaux de la prestigieuse institution et dans de nombreuses autres universités pour dénoncer l’ampleur des crimes de Netanyahou contre les civils palestiniens. Des troubles ont même été notés rue Saint Guillaume, générant un débat médiatique public national entre deux lignes distinctes. Tantôt accusés de soutenir le Hamas, tantôt faisant l’objet d’accusations d’antisémitisme, des jeunes étudiants prennent leur responsabilité pour élever la voix face à ce qui est devenu insupportable pour toute conscience un tant soit peu juste.
Dans notre pays, nous avons une tradition historique et diplomatique, depuis ininterrompue, de soutenir la cause palestinienne. Depuis Senghor, nous avons porté à l’Onu une voix exigeante sur la crise au ProcheOrient. Je me souviens, encore ces dernières années, de la hargne et de la redoutable efficacité, toujours avec une infinie délicatesse, des ambassadeurs Paul Badji, Fodé Seck et Cheikh Niang, qui ferraillaient aux Nations unies pour une paix et une solution à deux Etats.
A côté de l’Etat, que font les universités ? A l’heure où des jeunesses européennes, américaines et asiatiques agissent pour la paix en Palestine/Israël, qu’exigent les étudiants sénégalais si prompts à envahir la rue et les ondes pour diverses causes ?
Historiquement, l’Ucad a été un haut lieu de soutien au Peuple palestinien comme il l’a été pour le combat contre l’Apartheid. Notre pays a toujours été au cœur des convulsions du monde au nom de nos valeurs de paix, de tolérance et d’humanisme. Mais ces valeurs s’effritent et, outre la médiocrité qui a gagné les espaces de pensée, s’est installé un désintérêt vis-à-vis des grands principes universalistes. Nos universités fécondent de plus en plus des étudiants et des enseignants plus soucieux de la petite querelle politicienne locale, pour laquelle ils peuvent incendier un antre du savoir ou signer d’innombrables pétitions souvent sans intérêt autre que défendre des fascistes. Ils sont aussi désormais de plus en plus, dans la défense d’idées conservatrices et rétrogrades au lieu d’être des producteurs de nouveaux imaginaires progressistes conformes au sens de l’histoire.
Je suis surpris du mutisme de certains parmi nos illustres universitaires et penseurs sur un crime de cette ampleur et de cette gravité qui touche à ce que l’humanité a de plus essentiel, eux qui se disent pourtant parangons de la vertu et des grandes valeurs, et qui au nom de ces valeurs ont perturbé notre quiétude avec leurs tribunes massivement signées pour défendre une orientation politique rance animée par des gens à la moralité républicaine plus que douteuse.
Au regard du contexte international qui voit un chantage sur l’antisémitisme effectué sur de nombreuses voix critiques sur la politique israélienne, il est possible de comprendre le silence de nos intellectuels qui enseignent dans les établissements américains et européens.
S’ils soutiennent l’Etat hébreu, ils vont subir les assauts de nos compatriotes qui les taxeraient tout de suite de suppôts de «l’occident islamophobe». Et, à l’inverse, s’ils prennent publiquement position en faveur des droits légitimes du Peuple palestinien, leur faciès, leur origine voire leur foi religieuse seront instrumentalisés pour les harceler, jeter l’opprobre sur eux et peut-être exiger leur excommunication. Et ce sera leur mort sociale dans le champ intellectuel occidental avec ses conférences, ses rencontres et autres colloques.
En revanche, au moins depuis les amphithéâtres et les campus des facultés de notre pays, où ils ne peuvent pas brandir l’argument du risque de procès d’intention et de délit de faciès, les étudiants, les universitaires, la Société civile rentière de toutes les causes devraient davantage prendre position pour le Peuple palestinien. Pour la paix, pour deux Etats côte à côte dans des frontières sûres et reconnues, au nom du Droit international mais surtout au nom de la simple humanité.
LE BÉNIN INTERDIT AUX NAVIRES DE CHARGER DU PÉTROLE NIGÉRIEN
La décision, prise au plus haut niveau de l’État, le lundi 6 mai, a été notifiée à l’ambassadeur de Chine ainsi qu'à la société de gestion du pipeline.
RFI a appris que le Bénin a décidé de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien à partir de la plateforme de Sèmè Kpodji, au Bénin, où atterrit l’oléoduc. Le pipeline, de près de 2 000 km, conduit le pétrole nigérien, depuis Agadem jusqu’au Bénin.
Les relations sont tendues entre les deux pays, depuis le coup d’État du général Tiani et plus tendues encore lorsque Niamey a maintenu ses frontières fermées, malgré l’ouverture effective côté Bénin.
La décision de Cotonou a été prise au plus haut niveau de l’État, ce lundi 6 mai, et notifiée à l’ambassadeur de Chine au Bénin et à la société de gestion du pipeline. C’est le ministre d’État des Finances et de la Coopération qui a été mandaté pour le faire apprend RFI. Dans la pratique, le Bénin interdira ses eaux aux bateaux qui viendront pour embarquer le pétrole nigérien pour l’exportation, confie un proche du dossier. En jeu : 90 000 barils par jour.
Le président Faure Gnassingbé a promulgué lundi 7 mai la nouvelle Constitution votée le 19 avril à l’Assemblée nationale. Malgré la controverse, le Togo entre dans la Ve République.
C’est la présidence qui a fait l’annonce de la promulgation à travers un communiqué. « Le président de la République, son excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, a procédé ce jour à la promulgation de la loi numéro 2024-005 portant révision de la Constitution togolaise », peut-on lire dans le communiqué.
Ce nouveau texte, une initiative d’une vingtaine de députés au départ, a été étudié et rapidement adopté fin mars, après avoir fait l’objet de nombreuses et vives critiques. Sur demande du président de la République, il a été retourné à l’Assemblée nationale quelques jours plus tard pour finalement être adopté en deuxième lecture le 19 avril dernier, après des explications aux citoyens.
La nouvelle Constitution fait passer le pays de la IVe à la Ve République, supprime l’élection présidentiel au suffrage universel direct et fait passer le Togo du régime présidentiel au régime parlementaire.
La nouvelle loi constitutionnelle est désormais promulguée, c’est une nouvelle étape de la vie institutionnelle du pays précise le communiqué de la présidence, qui ajoute que le contenu du texte sera publié au Journal officiel.