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28 novembre 2024
Opinions
Par KACCOOR BI - LE TEMOIN
SALAM, SALAM, SALAM
Citoyens de ce charmant pays, notre commune volonté de vivre ensemble part en vrille. Durant deux ans, et sans interruption, la nation sénégalaise a vécu dans un sentiment de peur et de division avec des blessures qui peinent encore à se cicatriser.
Citoyens de ce charmant pays, notre commune volonté de vivre ensemble part en vrille. Durant deux ans, et sans interruption, la nation sénégalaise a vécu dans un sentiment de peur et de division avec des blessures qui peinent encore à se cicatriser.
On passe sur la rébellion casamançaise, vieille de plus de quarante ans et toujours latente. Ce pays que nous partageons, et que d’autres voyaient dans l’abime, a besoin d’une nouvelle respiration. De se reconstruire et travailler pour arriver à une véritable émergence. Ce au moment où on entre dans la phase d’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières. Ce dont ce pays a le plus besoin et qui est vital, c’est de paix afin qu’il continue de demeurer cette terre de Téranga qui constitue son identité. Voir deux communautés que tout devrait unir s’exterminer, ça nous fend le cœur et ça nous désole. Surtout quand un tel spectacle se produit un jour où l’on passe des messages de paix et où l’on demande pardon à son prochain.
Cet épisode de violences en terre Fouladou est hautement condamnable surtout qu’il oppose deux communautés musulmanes. Un mort et une vingtaine de blessés, des concessions brûlées : tel est le bilan de ces affrontements entre des frères qui partagent la même religion, le jour de l'Aïd el-Kébir. Les deux chefs religieux des deux communautés belligérantes ont l’impérieux devoir de ramener la paix dans les cœurs en faisant taire ce qui les différencie et en privilégiant ce qui les unit : L’islam ! Ils doivent fumer le calumet de la paix et égrener ensemble leurs chapelets pour le meilleur de leurs ouailles. Déjà, l’idée que l’une de parties viendrait d’un pays frère constitue la preuve qu’il faudrait prendre ce différend avec prudence et tout faire pour ramener la paix.
En prenant la décision d’une fermeture partielle de sa frontière avec le Sénégal, le président Bissau Guinéen, Umaro Sissoco Embalo, cherche à éteindre un feu dont l’embrasement serait difficile à contenir dans une sous-région devenue un cercle de feu en plus de la présence de nuisibles narco trafiquants dont l’objectif est de tuer l’économie du pays. Sans compter que les djihadistes rodent à nos frontières prêts à faire feu de tout bois.
Nos chefs religieux, souvent si silencieux quand le pays vacille, doivent prendre leurs bâtons de pèlerins et faire entendre raison aux deux communautés belligérantes. Lesquelles, encore une fois, ont en partage l’Islam. Il y va de la quiétude de ce charmant pays. Il faut surtout faire taire les voix discordantes des talibés qui ne font qu’attiser le feu et faire entendre celles des deux guides. Lesquels sont seuls en mesure de ramener la paix par un discours responsable et rassembleur…
Par Texte Collectif
TEMPS D’ALERTE
Le Sénégal ne dispose pas de centres d’accueil pour les demandeurs d’asile les plus vulnérables, tels que les femmes enceintes, les enfants non accompagnés et les personnes âgées
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), 117,3 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde à la fin de 2023, en raison de persécutions, de conflits, de violences ou de violations des droits humains. Parmi elles, 75,9 millions sont des déplacés internes. De plus, les projections actuelles estiment que le nombre de personnes déplacées à cause du changement climatique pourrait atteindre entre 100 millions et 1 milliard d’ici 2050.
En 2023, le Sénégal a accueilli près de 15 000 réfugiés et plus d’un millier de demandeurs d’asile de diverses nationalités, attirés par la relative stabilité politique du pays.
Malgré les efforts des autorités sénégalaises, les demandeurs d’asile font face à des difficultés, notamment pour ce qui concerne la procédure de détermination du statut de réfugié et la reconnaissance des documents par certaines institutions privées.
Pour rappel, est considéré comme réfugié toute personne qui, craignant, avec raison, d’être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays (Convention de Genève de 1951 et son Protocole additionnel de 1967).
Le Sénégal, signataire de cette convention ainsi que celle de la Convention de l’UA de 1969, a créé la Commission Nationale d’Éligibilité au statut de réfugié par décret n°68-27 du 24 juillet 1968, modifié par la loi n°75- 109 du 20 décembre 1975.
La nécessité de trouver des solutions
Le système d’asile sénégalais présente des lacunes majeures, particulièrement en ce qui concerne la procédure de détermination du statut de réfugié. Les lacunes administratives et procédurales empêchent ceux qui ont besoin de protection d’en bénéficier pleinement. La Commission Nationale d’Éligibilité est souvent très lente, obligeant certains demandeurs d’asile à attendre près de trois ans pour une décision, aggravant ainsi leur situation. ADHA, MET et MIAMSI-SÉNÉGAL saluent les efforts déjà consentis par les autorités sénégalaises, mais reconnaissent que des défis subsistent. À ce titre, une législation fixant un délai pour le traitement des demandes d’asile serait cruciale. Actuellement, le taux d’octroi du statut de réfugié est très bas et les demandeurs d’asile n’ont souvent pas accès à l’aide humanitaire jusqu’à la reconnaissance de leur statut. De plus, le Sénégal ne dispose pas de centres d’accueil pour les demandeurs d’asile les plus vulnérables, tels que les femmes enceintes, les enfants non accompagnés et les personnes âgées.
En outre, le système d’asile sénégalais ne prévoit pas d’instance de deuxième degré permettant aux réfugiés qui le souhaitent de faire appel. Les membres de la Commission étudient les demandes d’asile en première instance et les recours, laissant les demandeurs d’asile sans assistance pendant toute la période d’attente. Pour mieux prendre en charge les réfugiés, certains pays ont mis en œuvre des mesures concrètes. Par exemple, le Togo a créé une commission de recours en 2016, offrant ainsi une seconde chance aux demandeurs d’asile en cas de rejet en première instance.
De nombreux réfugiés rencontrent des difficultés pour obtenir une carte d’identité de réfugié et un titre de voyage. Des documents qui ne sont pas souvent reconnus par certains établissements publics et privés. Une législation clarifiant les procédures d’obtention de ces documents serait une première étape importante, accompagnée de campagnes de sensibilisation pour que tous les fonctionnaires concernés reconnaissent ces documents. Autre écueil, l’impact socio-économique négatif de la pandémie et les mesures de prévention imposées dans la région qui ont commencé à générer des troubles sociaux. Au Sénégal, des milliers de jeunes ont quitté le pays pour fuir l’emprisonnement durant les répressions politiques. Certains ont pris des pirogues de fortune, risquant leur vie en mer, à l’image du célèbre détenu politique Papito KARA qui finira par rendre l’âme par la suite. Les risques et défis spécifiques de protection pour les populations déplacées de force sont donc bien présents.
Les réfugiés et personnes déplacées vivent souvent dans des conditions de surpeuplement et de précarité. Il est important de rappeler que les réfugiés ne quittent pas leur pays par choix, mais par contrainte, fuyant la guerre, la persécution, la discrimination et les violations des droits de l’homme. Ils ont donc besoin d’une protection effective de leur pays d’accueil. Ainsi. ADHA, MET et MIAMSI-SÉNÉGAL encouragent vivement le gouvernement sénégalais à réexaminer sa législation nationale pour pallier les faiblesses de son système d’asile. Ils recommandent également la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la Protection et l’Assistance aux Personnes Déplacées en Afrique (Convention de Kampala) pour mieux prendre en charge les déplacés internes en Casamance. Enfin, ADHA, MET et MIAMSI-SÉNÉGAL suggèrent d’adopter le modèle ougandais, qui facilite l’accueil, la protection et l’insertion des réfugiés en allouant des terres à chaque famille de réfugiés pour la construction d’abris et pour la culture. Pour finir, nous encourageons les citoyens à continuer la lutte contre la spoliation des terres au Sénégal et pour la préservation du littoral. En autorisant des constructions privées pour une minorité privilégiée et en détruisant le littoral, les autorités avaient contribué à accélérer les phénomènes de migration climatique et de déplacements.
SIGNATAIRES :
- Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)
- Mouvement pour l'Ethique et la transparence (MEt)
- Mouvement International d'Apostolat des milieux indépendants (MIAMSI Sénégal).
Par Hamidou ANNE
ÉLOGE DE LA PUDEUR
Il y a désormais dans notre pays une fâcheuse tendance à se mettre en spectacle. Les dossiers de l’Etat sont exhibés partout. Ce qui devait rester strictement privé est dévoilé, anéantissant la confiance entre les uns et les autres
Lors de la prière de la Tabaski, l’imam de la mosquée Massalikoul Jinan, Serigne Moustapha Mbacké Ibn Serigne Abdoul Khadre, a consacré son sermon à cette valeur inestimable qu’est la pudeur. Il est revenu sur les trois dimensions de la pudeur : vis-à-vis de Dieu, de son prochain et de soi-même.
Revenant sur les enseignements du Prophète et des grands érudits musulmans dont le fondateur du mouridisme, il a exhumé tous les bienfaits relatifs à la pudeur pour un croyant.
«La pudeur fait partie de la foi en Dieu. Elles sont indissociables», assura-t-il avant de préciser que dans les relations humaines tout court, elle est aussi gage de sagesse et d’équilibre. Cette prêche de l’imam de la Grande mosquée mouride de Dakar est une confirmation une nouvelle fois de ce que la religion est au cœur de notre société. Elle a toujours sécrété une morale et des valeurs dont le rappel est un devoir pour celles et ceux qui guident les fidèles vers les chemins de la félicité.
Cheikh Moustapha est dans son rôle en rappelant cette valeur en disparition dans notre pays. En trônant dans son minbar pour s’adresser aux fidèles présents mais au-delà à toute la Oummah, il a la responsabilité d’enseigner et de rappeler les textes sacrés. Dans son hadith célèbre rapporté dans les volumes du Sounan AtTirmidhi, et authentifié par Cheikh Al-Albani, le Prophète (Psl) a dit : «Les savants sont les héritiers des prophètes.» Les Envoyés n’ont laissé ni argent ni biens matériels mais le savoir qui seul libère, enrichit et élève le croyant.
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne rappelle à longueur de livres et de conférences que le plus grand défi de l’islam demeure la lutte contre l’obscurantisme, qui conduit des musulmans à des comportements contraires à la morale religieuse et à la vie harmonieuse en société. Parmi les éléments-clés que confère notamment le savoir, il y a la valeur de la pudeur, surtout dans une époque où la vulgarité devient une quasi norme. Cette époque aussi est celle de l’exubérance, de l’absence de tenue et la volonté de toujours se mettre en spectacle. Des personnalités politiques aux hommes de médias ou dans les milieux religieux, il y a désormais dans notre pays une fâcheuse tendance à se mettre en spectacle dès que la caméra d’un smartphone est allumée. Les dossiers de l’Etat sont exhibés partout, par ceux-là dont l’armature intellectuelle et morale est si faible qu’elle ne met en exergue que leur impudeur et leur banalité. Ce qui devait rester strictement privé est dévoilé, anéantissant la confiance entre les uns et les autres. Ceci donne une société où toutes les digues explosent, où la limite est sans cesse repoussée pour un gain d’attention parfois très fugace.
Une heure à suivre les médias, notamment sur internet, renseigne assez sur le caractère désormais éculé de la pudeur, suppléée dans la conversation médiatique par le bruit, l’outrance et les coups d’éclat. Les politiques, sur qui repose pourtant la responsabilité de proposer des idées émancipatrices, rivalisent d’ardeur dans la médiocrité et l’absence de tenue. Mais ils sont les produits d’une société qui désormais normalise cette posture. Des émissions entières sont proposées à la radio (surtout le matin) pour que des Sénégalais appellent pour exposer leurs problèmes les plus intimes aux oreilles de millions de gens. Problèmes de couple, de famille, d’héritage, de santé, de pouvoir d’achat, etc. Tout est étalé sur la place publique avec une irresponsabilité fascinante. Nos oreilles curieuses et indiscrètes accueillent la misère du pays au quotidien, et tout le monde ou presque en prend un goût malsain et à terme terrifiant.
Dans son homélie, l’imam Cheikh Moustapha Mbacké s’adresse à nous tous et nous invite à une introspection, à une remise en question sur nos mœurs et sur nos rapports sociaux. Il insiste sur le fait qu’un individu sans pudeur s’enfonce dans l’irresponsabilité car il ne mesure ni les actes qu’il pose ni l’émotion que ceux-ci provoquent. Il finit en rappelant que la pudeur est un marqueur fort de l’humanisme par ces mots : «Si tu es dépourvu de pudeur, c’est comme si tu manquais d’humanisme.» Je souhaite que son sermon si plein de sens et si puissant soit entendu et suivi d’actes par ceux-là qui font au quotidien preuve d’une extrême impudeur alors qu’ils doivent servir d’exemple.
Sur un plan plus personnel, c’est toujours avec une grande joie que j’écoute l’imam Moustapha Mbacké dont j’apprécie l’esprit de sagesse et l’ouverture. C’est un homme religieux qui ne se contente pas de sa natte de prière et de son chapelet. Il est ouvert sur le monde, au cœur des conversations et des bruits qui agitent la société et préfigurent le présent et l’avenir.
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DÉMONARCHISONS NOTRE RÉPUBLIQUE AVEC LE PACTE !
On ne signe pas le PNBGD avec réserve. Qui signe le Pacte se lie au Pacte puisque les porteurs de cet outil de gouvernance n’ont contraint aucun candidat à le signer. La preuve, sur les 19 candidats à la Présidentielle, ils étaient 13 à signer
On ne signe pas le PNBGD avec réserve. Qui signe le pacte se lie au Pacte puisque les porteurs de cet outil de gouvernance n’ont contraint aucun candidat à le signer. La preuve, sur les 19 candidats à la Présidentielle à qui le Pacte a été soumis pendant la campagne électorale, ce n’est que 13 qui y ont signé en toute liberté et en toute conscience, dont le président Diomaye Faye. Partant, sa mise en œuvre devrait être juste une formalité. Après tout, l’obéissance à la règle qu’on s’est soi-même prescrite n’est-elle pas liberté ?
Le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique (PNBGD) est une synthèse des conclusions Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de la Réforme des Institutions destiné à approfondir la démocratie et à améliorer la gouvernance au Sénégal.
Le Pacte est le fruit de la réflexion d’une large coalition de la société civile sous l’égide de Sursaut citoyen, et proposé aux candidats à la dernière présidentielle et signé par plus de la moitié des aspirants. Le candidat Diomaye Faye une fois élu, les initiateurs sont dans l’attente de sa mise en œuvre du Pacte. La signature fait office de promesse.
Sans vouloir s’ériger en donneurs de leçons, Sursaut citoyen et ses partenaires souhaitent vivement que Pacte national de Bonne gouvernance démocratique ne soit pas rangé de côté par le président Diomaye Faye élu le 24 mars 2024.
Pour sûr, ces acteurs de la société civile, initiateurs du pacte national de Bonne gouvernance démocratique, ne s’attendent pas, outre mesure, à ce que le président Diomaye Faye rechigne à appliquer le PNBGD quand bien même l’horizon temporel de 200 jours retenu court encore.
Si certains commencent à s’en préoccuper, d’autres acteurs sont optimistes et espèrent que les choses vont se faire en toute élégance par le nouveau président. C’est le cas de Mamadou Wane Mao, membre fondateur et membre du secrétariat de Sursaut citoyen. Surtout, les porteurs du Pacte, veulent activement accompagner la mise en œuvre de cet outil.
Chat échaudé craint toujours l'eau froide. Même ceux qui sont optimistes veulent rester très vigilants. En effet, le Président Salle lu en 2012 avait signé les conclusions des Assises nationales et les rangées tout bonnement pour passer son chemin alors que la société lui avait donné carte blanche et n’avait manifestement pas jugé opportun d’être derrière à rappeler et à proposer d’accompagner le processus de mise en œuvre.
C’est fort de cette expérience regrettable que cette fois-ci, elle ne quittera pas l’actuel président d’un seul regard pour que tout ou partie du Pacte soit appliqué.
La réforme des institutions, la centralité du citoyen et la dégraission des pouvoirs débordants du Président sont au cœur du Pacte national de Bonne gouvernance (PNBGD) dont le substrat demeure les conclusions des Assises nationales de 2009 et les recommandations de la Commission nationale de la Réforme des Institutions (CNRI).
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POUVOIR ET RELIGIONS : DES LIAISONS DANGEREUSES?
En Iran, au Vatican, en Mauritanie ou encore en Afganistan qui sont des théocraties, ça ne créerait aucune espèce de débat puisque c'est dans l'ordre des choses, mais dans une république multifonfesionnelle se dit laique, pose des interrogations
Après sa prise de fonction, le président Diomaye Faye a fait le tour des foyers religieux pour rencontrer les responsables. Visites de remerciements, mais aussi dans une certaine mesure de prise de contact puisque pendant son magistère, il aura parfois besoin du concours de ces acteurs pour garantir la paix sociale. Toutefois, une trop grande proximité entre ces acteurs pose question et invite à la réflexion. Le Pr Penda Mbow souhaite que le chef de l’État sache gérer la relation avec tact même si elle admet qu’au Sénégal la frontière entre temporel et spirituel est ténue.
Le Sénégal est un pays profondément de croyants où les différentes confessions religieuses se côtoient dans le respect mutuel et en toute harmonie. Cette cohabitation pacifique et harmonieuse est tout à l'honneur du pays et antérieure à la fondation de la République du Sénégal.
En revanche, vu le caractère laïc de l’État, ainsi que préconisé par la Constitution sénégalaise, les affaires politiques et les affaires religieuses ne devraient pas trop s’imbriquer, même s’il est quelques fois précieux, voire impérieux que le chef de l'État et les chefs religieux discutent pour résoudre les problèmes politiques et sociaux du pays.
Tout de même, le pouvoir politique se doit de garder une certaine équidistance vis-à-vis des différentes confessions religieuses du pays puisque le Sénégal est un État laïc et multiconfessionnel. Dans des théocraties comme l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, l’Iran ou encore la Cité du Vatican - où le chef de l’État en personne est avant tout un religieux -, ce ne serait que normal.
Mais dans un État comme le Sénégal cette équidistance garantira au mieux l’harmonie. C’est en cela que la récente déclaration d’un membre du parti au pouvoir demandant de manière expresse l’érection d’une grande mosquée au cœur du Palais de la république n’a pas manqué de susciter la stupéfaction de certains citoyens.
L’historienne Penda Mbow, ancienne conseillère du Patrimoine nationale, spécialiste du Moyen-âge musulman et occidental et ancienne ministre de la Culture sous le magistère du président Abdoulaye Wade, ne veut pas que l’on fasse ce mélange de genres. Ce serait ouvrir une boite de Pandore que de donner une suite favorable de telle déclaration.
Non seulement il n’y a pas d’espace pour construire de lieu de culte au Palais, mais si on décide d’y ériger une mosquée, au nom de l’égalité des citoyens, accepterait-on d’accueillir une chapelle, une synagogue, des autels de nos croyances endogènes qui sont d’ailleurs les plus accommodants en termes d’occupation d’espace, et même de discrétion ? La suite, serait-elle gérable ?
Pour le Pr Penda Mbow, la requête de ce membre du Pastef relève de la méconnaissance du fonctionnement de la République. La présidence de la République est un patrimoine national. On ne peut en faire ce qu’on veut du Palais ou au palais parce qu’on est président de la République. Non. En d’autres termes, pour grand que soit le chef, il est ce que nous sommes : un citoyen, tenu au respect du patrimoine national qui n’est pas une propriété privée de certains citoyens. Penda Mbow évoque le cas des meubles du Palais par exemple qu’on ne peut changer selon ses goûts parce qu’ils portent le poids de l’histoire et de la mémoire du pays.
Si les visites de remerciements du président aux chefs religieux constituent peu ou prou une prise de contact avec ses acteurs vu de leur rôle dans la préservation de la paix sociale quand le pays a mal, le président devrait se garder d’aller trop loin. Passé, ces tournées, le chef de l’État devrait s’organiser pour ne pas tout le temps apparaître en personne dans presque toutes les manifestations religieuses du pays.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
PLAIDOYER POUR UN NOUVEL ORDRE DE L’INFORMATION ET DE LA PRESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le débat en cours dépasse la seule question des arriérés d'impôts. Il interroge la pérennité d'un modèle de presse fragilisé et appelle à une refonte des rapports entre médias et personnel publique
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 15/06/2024
38 milliards, c’est la somme que les services de la Direction Générale des Impôts et Domaine (DGID) réclament aux entreprises de presse en arriérés : 13 milliards pour dette fiscale et 25 milliards pour redevances dues à l’Agence de Régulation des Télécommunications et de la Poste (ARTP). Une trentaine d’entreprises de presse serait concernée.
Pour récupérer cette somme due, la DGID a procédé au blocage des comptes des entreprises débitrices. Alerté, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps), demande par la voix de son président M. Mamadou Ibra kane « un arrangement » pour permettre « la main levée sur les comptes bancaires des entreprises de presse… »
Un « arrangement » entre les entreprises de presse et le fisc est recevable car prévu par le Code des impôts et conforme à la pratique habituelle des services de recouvrement de l’impôt.
Il est prévu que ces derniers puissent convenir avec l’entreprise interpellée de modalités de paiement d’arriérés d’impôt selon un échéancier de paiement soutenable, sur la base de ses états financiers.
L’article 706 du Code général des Impôts (CGI), indique en effet que « le contribuable, en situation économique ou financière difficile, qui reconnaît le bien-fondé d’une imposition établie à son nom, peut introduire une demande de remise ou de modération de sa dette fiscale ».
Il suffit aux entreprises de presse concernées d’introduire auprès du ministère des Finances sous le couvert de la DGID, une demande de remise ou de modération de la dette fiscale et de main levée sur leurs comptes.
Mais ce n’est pas la première fois que les entreprises de presse sont interpellées par le fisc pour arriérés d’impôts et taxes. C’est arrivé sous le régime du président Abdoulaye Wade puis de M. Macky Sall.
Une solution pérenne est donc requise.
C’est d’ailleurs le plaidoyer que le président Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps), porte : « Nous ne refusons pas de payer, et nous payons nos impôts. Par contre, ce que nous demandons, c’est que compte tenu de la spécificité du secteur, qu’il y ait une fiscalité adaptée comme en France et ici au Sénégal dans les secteurs de l’agriculture, du logement social, de la santé. »
De la viabilité de l’entreprise de presse au Sénégal
On devrait en effet considérer la récurrente crise fiscale et adresser la question de la viabilité de l’entreprise de presse au Sénégal. Que le législateur revoie les dispositions du Code de l’impôt relatives à l’entreprise de presse pour introduire une déduction spéciale de l’impôt comme on l’a fait récemment en France.
Dans le même temps, on devrait réviser la loi sur la publicité de 1983 (Loi N° 83.20 du 28 janvier 1983) afin de promouvoir et développer le secteur de la publicité, seul susceptible de financer les médias et d’assurer leur viabilité économique à long terme.
De même, une révision en profondeur du Fonds d’Appui à la Presse s’impose aussi bien dans sa gestion que dans son utilisation.
Il devrait être géré désormais pour plus de transparence, non plus par le ministère de l’Information et de la communication, mais par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA).
Il devrait être affectée pour partie à des appuis indirects, formations spéciales et frais de séjour de couverture d’événements mondiaux incontournables par exemple notamment et pour partie comme caution auprès de la Banque Nationale de Développement pour le financement des projets d’équipement des entreprises.
Liquider le conflit politique récurrent entre l’Exécutif et les médias
Mais voici qu’en marge du contentieux sur les dettes fiscales, la presse, tout au moins une partie significative de celle-ci, s’attaque au nouveau régime, en ciblant particulièrement le Premier ministre Ousmane Sonko.
Une information fabriquée de toute pièce est reprise selon laquelle il est le seul responsable de l’affectation d’un officier supérieur de l’armée, sans aucun respect des procédures et protocoles habituels, juste pour régler un compte personnel.
Ses propos sur l’homosexualité sont relevés et mis en exergue pour indiquer que sa position sur la question a changée, histoire de semer le trouble au sein de ses soutiens qui y sont particulièrement sensibles.
Il réagit avec colère et défiance : on crie haro sur l’intolérant, sur l’islamiste menaçant les bonnes mœurs démocratiques.
Apparemment, cette presse prend en charge le combat politique contre le régime du Pastef de l’opposition politique, pour faciliter la remise sur pied de celle-ci. A moins qu’elle ne cherche à provoquer littéralement le gouvernement Diomaye Faye /Ousmane Sonko, pour l’accuser ensuite d’atteinte à la liberté d’expression voire aux droits de l’homme.
Rêve-t-on plutôt de rétablir le « deal » qu’on avait avec le président Macky Sall qui avait coopté nombre de patrons de presse et crée de toutes pièces une presse « marron beige » au service de ses combats ?
Ce n’est évidemment ni de la mission ni de l’intérêt de la presse de prendre en charge le combat politique de l’opposition ou de se mettre au service du gouvernement. Elle devrait plutôt considérer que les entreprises de presse sont pour la plupart exsangues économiquement et que les journalistes en sont les premières victimes.
Elle devrait se préoccuper des voies et moyens pour remplir sa mission première : produire et diffuser quotidiennement l’information nécessaire au fonctionnement de la société et de la démocratie. Aussi est-il urgent d’établir des « rapports normaux » entre l’administration politique et la presse.
Pour un nouvel ordre de l’information et de la communication
Que les patrons de presse, car ce ne sont pas les journalistes qui sont en cause ici, considèrent qu’ils n’ont pas affaire ici à un quelconque Comité de transition monté par des colonels en rupture de ban, mais à un régime dont le président a été élu au premier tour d’une élection on ne peut plus démocratique. Que ceux d’entre eux qui ont partie liée avec l’ancien régime, soient inquiets à l’idée de devoir rendre compte et rendre gorge, cela se comprend.
Appelons-les pourtant à s’imposer ce « minimum de discrétion » (concernant par exemple les informations du secret défense), ce « minimum de sérieux » (pour ne pas publier des informations mensongères en connaissance de cause ou par défaut de vérification) et ce « sens des responsabilités » auquel appelait ce spécialiste de droit public français[1].
Appelons l’administration du président Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko à considérer que l’information est un bien commun fondamental qu’il faut sauvegarder vaille que vaille.
Oui, l’information est un bien commun dans le sens de la déclaration de l’UNESCO : elle contribue à la formation du citoyen et à son expression, à la dissémination du savoir, à l’expression de la culture, au bon fonctionnement des institutions et au renforcement de la démocratie.
Que l’administration du président Diomaye Faye se convainque que la presse dans sa majorité travaille effectivement à produire et à diffuser ce bien commun qu’est l’information qui est indispensable non pas seulement au succès du « Projet », mais à l’avènement de la nouvelle société à laquelle les Sénégalais aspirent.
Qu’elle se convainque que le droit des Sénégalais à une information plurielle et sans filtre, corollaire de la liberté de la presse, est indispensable à l’atteinte des objectifs de souveraineté nationale et d’émancipation sociale.
C’est pourquoi il revient à l’administration du président Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko de proposer à la presse et de mettre en œuvre un nouvel ordre de l’information et de la presse au Sénégal.
Ce nouvel ordre devra imposer les règles élémentaires qui régissent toutes les entreprises de presse partout à travers le monde : le respect de l’éthique professionnelle, la transparence concernant aussi bien les bailleurs et propriétaires, que la ligne éditoriale, les tirages et les parts d’audience.
Le respect aussi de la convention collective des journalistes et techniciens. Le paiement régulier des impôts et taxes. Ainsi que les cotisations sociales des employés.
Le nouvel ordre auquel nous appelons ici a pour objet de mettre en place un partenariat entre les entreprises de presse, l’administration publique, les organisations de la société civile spécialisées et les organisations professionnelles (notamment le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias au Sénégal (CORED) pour le bien de la corporation toute entière. Et pour le renforcement de la démocratie.
ARRETEZ D’ATTISER CE FEU QUE VOUS RISQUERIEZ DE NE POUVOIR ETEINDRE !
Que de fois avons-nous insisté sur la nécessité de se conformer aux textes législatifs et réglementaires du Sénégal concernant, entre autres, les langues nationales sénégalaises qui doivent, toutes, être traitées sur un pied d’égalité !
Que de fois avons-nous insisté sur la nécessité de se conformer aux textes législatifs et réglementaires du Sénégal concernant, entre autres, les langues nationales sénégalaises qui doivent, toutes, être traitées sur un pied d’égalité !
Jusqu’à quand devrions-nous rappeler que la réglementation sénégalaise en vigueur, à travers, notamment, le décret n° 71-566 du 21 mai 1971 et la loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001, nous fait obligation, même dans l’énumération de nos langues nationales, de suivre l’ordre alphabétique ?
Combien de fois avons-nous dénoncé la part belle faite à la langue wolof qui se voit octroyer à elle seule 22 émissions dans tous les domaines sur la RTS (contre une seule émission pour donner quelques informations à chacune des autres langues nationales, du lundi au vendredi) ?
Combien de fois avons-nous dénoncé le fait que de toutes les langues nationales sénégalaises, le wolof soit la seule dans laquelle l’on s’adresse aux passagers à bord de la Compagnie aérienne Air Sénégal international ; la seule utilisée dans l’espace d’enregistrement du comptoir de l'Aéroport international Blaise-DIAGNE pour souhaiter la bienvenue aux passagers avec la formule « Dal lèen ak jàmm »; la seule utilisée à bord du TER et du BRT ?
Combien de fois avons-nous dénoncé le fait que le wolof soit la seule langue nationale à être promue dans l’espace public (Centres de santé, Commissariats de Police, Gendarmerie, Orange Afrique/Moyen-Orient, SENELEC, Théâtre national Daniel Sorano, etc.), ou encore dans le choix de noms du genre « Cité Keur Gorgui », « Keur Xaleyii », « Programme Xeyu Ndaw Yi », « Ndeyu Daara yii », « Bajjenu Gox », « Woyofal », « Suñu BRT », « Xèex fèebar, Dàan tilim » sur les véhicules de l’hygiène publique et de la salubrité, « Gunngey Daara yii », « Jubbanti », « Sa Gis-Gis ci doxaliinu Yoon », etc., pour désigner des localités, des structures, des Sociétés publiques ou des Sociétés d’économie mixte ?
Combien de fois avons-nous dénoncé le fait que, de toutes les langues nationales sénégalaises, le wolof soit la seule à être écrite sur les documents électoraux (et, en plus : aussi bien en caractères latins qu’en caractères wolofal), ou sur l’autoroute à péage ?
L’on n’avait même pas fini de dénoncer ce parti pris on ne peut plus gros de menaces pour la stabilité voire l’intégrité du Sénégal, que le Service régional du Ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises se fend d’un Communiqué relatif aux prix de certains produits applicables dans la Région de Dakar, appelé « NJEG YI » :
Nous ne le rappellerons jamais assez : Dakar n’appartient à aucune ethnie sénégalaise proprement dite. Dakar est la capitale de tout un pays qui s’appelle la République du Sénégal. La preuve, ainsi que nous l’avions rappelé en une autre circonstance, est que Dakar se dépeuple lors de la commémoration de la Tabaski ou du Mawloud.
Dakar, ancienne capitale de l’AOF, appartient à tous les Sénégalais ; car elle est devenue la capitale du Sénégal après avoir même failli échapper à notre pays et revenir au Mali, n’eussent été la clairvoyance politique et la vigilance de feu le Président Mamadou DIA (Paix à son âme) qui avait vite fait de transférer, le 11 juin 1958, la capitale sénégalaise de Saint-Louis vers Dakar ! Ne l’oublions jamais.
Ne nous obligez pas à devoir rappeler, chaque fois, que les Fulɓe sont les plus nombreux au Sénégal ! Il n’y a pas une seule parmi les 14 régions que compte le Sénégal où l’on ne trouve des Fulɓe, et en très grand nombre. Que ce soit à Dakar, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédiou, Tambacounda, Thiès ou Ziguinchor ! Dans chacune de ces 14 régions du pays, si les Fulɓe n’y sont pas les plus nombreux, ils y occupent soit la 2ème, soit la 3ème place !
Même dans les sept villages traditionnels lébous, les Fulɓe sont très nombreux: que ce soit à Ngor, Ouakam, Yoff, Jamalaye, Yène, Rufisque, Mbour. Telle est aussi la conviction de M. Diégane SENE, Secrétaire national de l’URD depuis le rappel à Dieu de Djibo Leyti KA (Paix à son âme). L’ancien Ministre délégué chargé de l’Alphabétisation, des Langues nationales et de la Francophonie auprès du Ministre de l’Education dans le Gouvernement du Premier Ministre Macky SALL, sous la présidence de Maître Abdoulaye Wade, avait effectivement déclaré en 2007 que :
« S’il existe une réalité observable dans tous les coins du Sénégal et que la prochaine Académie des Langues nationales va prouver, c’est que le Pulaar est la première langue au Sénégal. Le Pulaar est la première langue nationale par le nombre de ses locuteurs mais aussi parce qu’elle est la plus protégée, la plus structurée et la plus soignée…Le Pulaar est la langue nationale la plus pratiquée sur l’échelle du territoire national. Il n’y a pas un département au Sénégal où il n’est pas parlé. Par exemple, dans le département de Mbour, qui est une zone sérère comptant 190 villages, le Pulaar est présent dans 100 localités. La même réalité est observable partout au Sénégal…Nos langues ont besoin qu’on milite pour elles. Le Gouvernement s’est employé à redresser les difficultés en affirmant ses volontés. D’abord par l’Académie des Langues dont la conception est terminée et dont l’installation est prévue dans les mois à venir. Et le Pulaar y occupera sa place de première Langue du Sénégal, sinon presque ».
En revanche, les Sénégalais dont le wolof est la langue maternelle se retrouvent surtout dans le Cayor (Thiès), le Baol (Diourbel), le Ndiambour (Louga), le Saloum et le Walo. Il est à noter que les Lébous de l’ancienne région du Cap-Vert, « parlent un dialecte particulier, même s’il ne pose pas de problème majeur d'intercompréhension ».
Pourquoi chercher à tout prix à nous imposer le wolof ? Que l’on se le tienne pour dit : Nous ne l’accepterons pas ! Il y va de notre survie en tant qu’Ethnie. Car il est tenu pour établi que la langue est l’âme d’un Peuple. Si elle n’est pas parlée, elle mourra inéluctablement de sa belle mort et, avec elle, l’Ethnie ou le Peuple qui la parlait. Et ainsi que nous l’avons régulièrement imploré : Qu’Allahu Ta’alaa en préserve nos langues nationales et avec elles, nos différentes Ethnies Bambara, Bassari, Diola, Fulɓe, Maure, Sérère, Soninké, Wolof, etc..
A bon entendeur..!
SONKO RAPPELLE AU QUATRIEME POUVOIR SES DEVOIRS ET OBLIGATIONS
Lors d’une récente intervention, Ousmane Sonko a rappelé à la presse ses obligations telles que stipulées dans le Code de la presse sénégalais
Le nouveau gouvernement sénégalais, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, a récemment pris des initiatives louables visant à renforcer la transparence et l’efficacité des institutions publiques. Lors d’une intervention devant la jeunesse patriotique du Sénégal, Sonko a évoqué des audits approfondis dans plus de 60 structures administratives et a souligné la nécessité de renégocier les contrats miniers et gaziers pour garantir que les richesses naturelles profitent pleinement aux citoyens sénégalais. Peut-être que les pierres précieuses trouveront enfin leur chemin jusqu’aux routes sénégalaises, au lieu de disparaître mystérieusement !
Lors d’une récente intervention, Ousmane Sonko a rappelé à la presse ses obligations telles que stipulées dans le Code de la presse sénégalais. Sonko a souligné que les médias, tout en jouant un rôle crucial dans la société, doivent respecter les principes d’éthique et de responsabilité. Son discours visait à rappeler aux organes de presse qu’ils doivent agir en toute transparence et équité, sans se soustraire aux règles et devoirs qui leur incombent. En d’autres termes, la presse doit être aussi transparente qu’une vitre bien nettoyée -et non pas opaque comme un vieux rideau de cuisine !
L’expression «quatrième pouvoir» désigne la presse et les médias, reconnus pour leur rôle de contre-pouvoir face aux trois pouvoirs traditionnels de l’Etat : Exécutif, Législatif et Judiciaire. Ce terme souligne l’importance des médias dans la surveillance des actions gouvernementales et dans la protection de la démocratie. Toutefois, il est crucial de noter que ce pouvoir n’est pas accompagné d’une immunité similaire à celle des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. La presse doit opérer en respectant les lois en vigueur, sans bénéficier de protections spécifiques contre les conséquences de ses actions illégales ou non éthiques. En gros, même les super-héros doivent payer leurs contraventions de stationnement !
Il devient impératif de réguler le secteur des médias au Sénégal afin d’assurer un fonctionnement équitable et transparent. Les entreprises de presse, comme toute autre entité économique, ont le devoir de s’acquitter de leurs obligations fiscales. Le respect de ces obligations est essentiel pour garantir une concurrence loyale et contribuer au développement économique du pays. En s’assurant que les médias paient leurs impôts comme tout le monde, le Sénégal peut renforcer la crédibilité et l’intégrité de son paysage médiatique, tout en soutenant les efforts de développement national. Après tout, même le journaliste le plus audacieux a besoin de payer ses factures d’électricité !
Le discours de Ousmane Sonko rappelle à juste titre que la presse, tout en jouant un rôle vital de contre-pouvoir, doit également respecter les lois et les règles éthiques. La régulation et la responsabilisation des médias sont essentielles pour maintenir la confiance du public et garantir une presse libre mais responsable. Le nouveau gouvernement sénégalais, en prenant des mesures pour renforcer la transparence et l’équité, montre la voie vers un avenir où les médias et les autorités publiques travaillent ensemble pour le bien de tous les citoyens. Et qui sait, avec un peu de chance, nous pourrions même éviter les gros titres sensationnels sur les déboires fiscaux de magnats des médias !
Moustapha SENE,
Mba Management et Sécurité des SI
Par Moustapha DIAKHATE
PETROLE : TOUJOURS L’ALCHIMIE DE SENGHOR
L’unité flottante d’extraction, de stockage, de pré-traitement puis de transfert, présente à 90 km au sud de Dakar solidement à près de 780 mètres en profondeur par un système d’amarrage à tourelle externe, porte le nom du premier Président du Sénégal
L’unité flottante d’extraction, de stockage, de pré-traitement puis de transfert, présente à 90 km au sud de Dakar solidement à près de 780 mètres en profondeur par un système d’amarrage à tourelle externe, porte le nom du premier Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
Senghor fut presque obsédé par notre bassin sédimentaire et surtout par les traces d’huile sur l’étendue de notre vaste zone économique exclusive que nous partageons sur presque 100 000 km2 avec la Guinée-Bissau
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et après le passage du Général De Gaulle à Dakar, le député puis futur président de la jeune République du Sénégal comprit très tôt les enjeux énergétiques pour un pays dans un monde de productivité industrielle. En effet, le député Senghor suivit de très près les dures négociations entre Etats européens pour le charbon et l’acier.
Juste avant les indépendances, le Président Senghor supervisa lui-même les transferts d’archives du Brgm et de l’Orstom afin de permettre au jeune Etat sénégalais d’accentuer les recherches géologiques et minières onshore et offshore. La roche mère de la partie Nord-Ouest mais surtout les résultats des sondages en offshore au Sud, sur la Zee entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, sont concluants, seulement ce sont des huiles fortes en soufre et leur raffinage non encore standardisé. En visionnaire, le Président Senghor pressa son gouvernement de financer la première raffinerie de l’Afrique francophone en 1964, avec les paramètres et caractéristiques chimiques du brut nigérian, très léger, presque sans soufre, donc très facile à raffiner. Senghor sut que les réserves d’hydrocarbures du Nigeria sont importantes et que l’axe Dakar-Abuja était un chemin court et très sûr pour les tankers. Senghor fut précurseur en tout.
Il est vrai que la guerre d’indépendance en Guinée-Bissau et surtout le pétrole lourd -sa forte teneur en soufre- qui y gît n’assurent pas aux investisseurs un Capex intéressant, notamment aux normes environnementales d’émission et de rejet dans l’atmosphère. Malgré tout, le 1er Président du Sénégal fut convaincu qu’une découverte majeure dans la roche-mère atlantique attendait notre pays, et il en fit un motif pour précipiter son départ à la tête de l’Etat. D’ailleurs, dans ses tournées d’adieu aux chefs religieux en 1980, son âge et la découverte du pétrole furent les causes de sa retraite politique.
Aujourd’hui , 75 ans après les efforts tant déployés par l’illustre premier Président pour faire du Sénégal un mecca énergétique, notre pays, 21ème économie d’Afrique avec 30 milliards de Pib, n’arrive pas à mettre en œuvre une raffinerie capable de raffiner, de processer tout le brut issu de ses champs d’hydrocarbures que le Fpso Léopold Sédar Senghor extrait à partir de 10 puits sur les 21 puits forés et percés de Sangomar deep offshore.
La Sar ne peut même pas processer 30% du brut de Sangomar dont le potentiel approche le milliard de barils pour 20 ans d’exploitation. Nous sommes loin de la chaîne de valeur intégrée pourvoyeuse en valeur ajoutée et en emplois. Quelle impréparation des deux régimes libéraux qui se sont succédé ?
Entretemps, nos huiles, un peu plus soufrées, sont semblables au brut russe -l’Oural- et le brut d’Oman que les raffineries asiatiques processent dans le respect des normes d’émission ; ce qui, au temps de Senghor, fut une contrainte avec les deux milliards de barils de pétrole lourd entre le Sénégal et la Guinée-Bissau dans notre Zee commune.
Petrosen doit faire mieux et plus que Senghor et sa raffinerie. L’urgence pour sa filiale trading n’est pas une usine d’urée, mais une seconde raffinerie de grande capacité pour transformer localement nos hydrocarbures dans leur texture actuelle. Ainsi, nous serons dignes du rêve de Léopold.
Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructures et Politique Energie
Par Seydi GANGUE
REDEFINIR LA MISSION DE LA SAED DANS L’INTERET DES PAYSANS
Parler de la Société d’aménagement des terres du Delta (Saed) m’a toujours taraudé l’esprit en tant que fils du monde rural et en tant que reporter pour plusieurs organes de presse.
Parler de la Société d’aménagement des terres du Delta (Saed) m’a toujours taraudé l’esprit en tant que fils du monde rural et en tant que reporter pour plusieurs organes de presse. J’ai couvert plusieurs activités parlant d’agriculture dans la vallée et à chaque fois le premier constat est le fossé entre le paysan et ce qu’il devrait vivre comme bonheur ou bien être comme son alter ego acteur dans d’autres pays.
A mon avis, le paysan podorois ne vit pas, l’on suce le sang de nos braves agriculteurs qui sont les parents pauvres d’un système qui ne leur laisse aucune chance de vivre convenablement. Le paysan apparait comme un misérable en quête de pitance devant des banques, agences et autres qui, selon des informations concordantes, avancent des chiffres qui sont loin de refléter la réalité aux autorités.
Une tournée dans le département de Podor permet de constater l’infirmité des surfaces emblavées par rapport au potentiel de 140.000 ha sur les 240.000 que compte la vallée, de Saint-Louis à Bakel. Plus grave, dans le département de Podor, moins de 30℅ des terres disponibles sont aménagés. Dans ce cas, comment peut-on parler d’autosuffisance alimentaire ? L’État du Sénégal a fait d’énormes efforts en créant des pistes de production. Mais quels produits transporter si les organisations paysannes peinent à aller en campagne pour diverses raisons ? Le regard jeté en certains endroits donne des frissons car, malgré la faiblesse des aménagements, beaucoup de surfaces sont en souffrance et les paysans en pâtissent. Passer dans l’Île à Morphil (bande de terre de 220 km) qui offre un décor indigne de ce qui était annoncé comme la «Californie du Sénégal». De qui se moque-t-on ? Les agriculteurs croulent sous le poids de la dette, les taux usuriers des banques ne leur permettent pas de vivre de leur labeur et, au même moment, l’on annonce plusieurs milliards investis, diton, pour booster la production. Que nenni ! La richesse du département de Podor avec le soleil, des terres fertiles, l’eau avec le Fleuve Sénégal et ses 4 défluents, ne sert à rien.
La SAED doit changer de fusil d’épaule et servir les paysans qui, malgré les efforts énormes qu’ils font, ne vivent vraiment pas de leurs terres alors que c’est bien possible. Il faut redéfinir la lettre de mission de la SAED au lieu de la réduire à celle d’appui depuis la mise en œuvre des politiques d’ajustement structurel. Il est bien possible pour l’agriculteur podorois de vivre comme son homologue européen ou d’ailleurs, mais au même moment, réduire le train de vie de la société au bénéfice du paysan autochtone.
Seydi GANGUE
Instituteur
Formateur en management de Projets et de programmes
Consultant