L'animatrice vedette de l'émission "Wareef" de la Télévision Futurs Médias (TFM), Déguène Chimère Diallo, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi des suites d'une maladie.
À l'occasion, elle faisait également de grands plateaux lors de certaines fêtes religieuses, comme la Tabaski, la Korité ou encore la Journée mondiale de la femme.
Devant la caméra de SenePlus.Com, des Sénégalais qui suivaient ses émissions rendent hommage à tata Déguène.
Dakar, 13 oct (APS) – L'animatrice de la Télévision Futurs Médias (TFM), Déguène Chimère Diallo, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi des suites d'une maladie, a annoncé tôt ce matin Radio Futurs Médias (RFM) du même groupe de presse.
La cinquantaine, la défunte était l'animatrice vedette de l'émission "Wareef" et, à l'occasion, faisait également de grands plateaux lors de certaines fêtes religieuses, comme la Tabaski, la Korité ou encore la Journée mondiale de la femme.
Déguène Chimère Diallo Babou a fait ses débuts à la radio Dunya du Groupe Excaf Communications avec l'émission "Confidences", où elle a étalé au bonheur des auditeurs ses capacités d'écoute et de réconfort.
"J'étais naturellement la confidente de tous mes amis. Les gens avaient une facilité à se confier à moi et je me suis dit pourquoi pas ? Ceci pour permettre aux gens de lever des tabous. Parce que notre société regorge de sujets comme l'inceste, le viol, la pédophilie, etc… Donc, permettre aux gens d'en parler dans l'anonymat était une manière de soulever des barrières. Avec nos maigres moyens, on l'a commencé et ça a fait tilt" disait-elle dans un entretien avec l'Observateur.
Elle quitte le Groupe Excaf en 2000 pour créer avec d'autres partenaires Diamono FM avant de rejoindre Océan Fm.
Au démarrage de la Télévision Futurs médias, elle est aux commandes de l'émission "Wareef" qu'elle a cédée il y a quelques mois à une autre animatrice pour cause de maladie. Elle a été inhumée, ce jeudi, à Touba.
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AUJOURD’HUI, IL Y A DU VOMI QUI EST VENDU PAR MILLIERS
Le film « Intouchables» l’a révélé au monde en même temps qu’il a lancé sa carrière avec de bonnes perspectives. Oumar Sy, le franco-sénégalais qui vit désormais Outre-Atlantique parle dans cette émission de son nouveau film événement avec le réalisateur Rond Howard. Ils sont reçus dans l’émission C à vous.
Omar Sy critique aussi les médias qui ne vont pas donner la parole aux jeunes de la banlieue dont il est issu. Il ne veut pas être leur porte-parole et demande aux médias d’aller leur tendre le micro pour recueillir leurs préoccupations. Parce que trop de gens parlent à leur place et disent n’importe quoi et ce, à travers même des publications bien vendues. (1ere vidé).
À près de 50 ans, Déguène Chimère Diallo est décédée des suites d'une maladie, laissant derrière elle un mari éploré, des enfants orphelins et des collègues tristes. Touba sera sa dernière demeure.
Elle était connue comme une animatrice chevronnée. Et pourtant, Déguène Chimère Diallo était, à la base, une spécialiste de la gestion. Elle avait suivi une solide formation en comptabilité et gestion avant de se rendre à Paname pour y faire une autre formation en gestion hôtelière et en informatique. Mais c'est dans la communication qu'elle a fini par exceller grâce au défunt patron de Excaf Télécom, Ben Bass Diagne.
Ses débuts dans la presse
"J'étais venue en vacances. C'est là qu'un parent de mon père, le Pdg du groupe Excaf communication (feu Ben Bass Diagne) m'a approchée un jour chez mes parents afin que je fasse un essai à la radio. Parce qu'il trouvait que j'avais une voix radiophonique. Quand j'ai fait le test, ça s'est bien passé et j'ai aimé. J'ai commencé des émissions et c'est ainsi que je suis finalement resté au Sénégal pour démarrer ma carrière en 1995. C'est sous la houlette de feu Gora Guèye (je ne me lasserais jamais de lui rendre hommage). Il m'a appris les notions du journalisme. Je suis allée jusqu'à présenter de grandes éditions en français, ou encore faire des correspondances à RFI et ça, c'est quelque chose. Il y avait aussi Hady Wade, Abdoulaye Lam, El Hadj Tandian Diouf qui m'ont beaucoup encadrée et aidée. De fil en aiguille, j'ai commencé à faire des émissions comme "xam sa waruugar" avec l'ordre des avocats, "disso ci biir keur". C'est ainsi que j'ai créé "Confidence", racontait-elle dans une interview à l'Observateur.
Elle était dotée d'une excellente capacité d'écoute
En effet, Déguène Chimère a toujours eu une capacité d'écoute et de réconfort. C'est pourquoi elle était à l'aise dans des émissions de ce genre. "J'étais naturellement la confidente de tous mes amis. Les gens avaient une facilité à se confier à moi et je me suis dit pourquoi pas ? Ceci pour permettre aux gens de lever des tabous. Parce que notre société regorge de sujets comme l'inceste, le viol, la pédophilie etc… Donc permettre aux gens d'en parler dans l'anonymat était une manière de soulever des barrières. Avec nos maigres moyens, on l'a commencé et ça a fait tilt", disait-elle.
En 2000, elle démissionne d'Excaf pour être actionnaire et directrice générale de Diamono fm. L'expérience ne durera que le temps d'une rose. Elle finit par avoir des problèmes avec ses partenaires. Un procès s'en est suivi. Procès qu'elle a gagné. Plus tard, elle travaillera à Océan Fm, fera quelques piges à Seneweb et finit par créer son agence de Communication et de Marketing social dotée d'un site internet (www.dechiba.com), d'une Webtv (Bégué TV) et d'une radio online (Begue Radio).
Comment est-elle venue à la Tfm
Lorsque la Tfm démarrait ses programmes, le premier directeur de cette télé, Moustapha Diop, un ancien de la 2stv, la contacte pour lui confier l'émission "wareef". "Quand je suis venue, il m'a donné le concept et j'ai senti que je pourrais le faire", disait-elle dans une interview avec "L'Observateur". Et c'est parti pour une aventure qui a duré des années avant que la maladie ne s'invite dans sa vie, l'obligeant à céder l'émission à Eva Tra, ancienne animatrice de la 2Stv.
Sa complicité avec son mari, Me Abdoulaye Babou
Lorsqu'elle parlait de son mari, c'est pour user de superlatifs, tellement elle était fière d'avoir un époux comme Me Abdoulaye Babou. "Vous savez, c'est un sentiment très fort qui nous lie. Et parfois une femme arrive à un degré d'amour au point de devenir la mère de son époux. Je veux dire par là qu'une maman ne veut que le meilleur pour son enfant, elle a envie de le protéger, elle aimerait qu'il ait mieux que ce qu'elle a eu. Et, vous savez mon mari me protège, m'entretiens, me donne de la joie. Celui-là vraiment ,par la grâce Dieu, je ne lui dois qu'allégeance. Je vais te dire un secret, j'ai fais acte d'allégeance pour lui. Je sais qu'il n'aimerait pas que je le dise. C'est à dire qu'il passe la plupart de la nuit à prier. Alors, moi un matin à l'aube, je me suis réveillée et il était sur la natte de prière. Je suis descendue du lit, j'ai rampé vers lui et très sérieusement, je lui ai dit que je voulais lui faire acte d'allégeance. Et vous savez, c'était très émouvant et il me l'a accordé et je l'ai fait. Donc il est mon mari et mon marabout. Il a tout ce qu'il faut pour être un bon marabout et c'est vraiment l'homme idéal", témoignait-elle sur son mari. L'avocat le lui rendait bien aussi. "Je resterai avec mon épouse Déguène Chimère Diallo pour la Vie. Elle restera mon unique épouse jusqu''à la fin de mes jours", jurait Me Babou, à l'émission "Sortie" de Walf Tv.
Déguène Chimère : "Dieu m'a aidé"
Quand vous l'interrogiez sur sa vie, elle ne cessait de rendre grâce à Dieu, le Seigneur qui ne lui a pas donné de progéniture, mais qui lui a donné le coeur de couver et d'éduquer les enfants de son mari, nés d'un précédent mariage. Elle n'a pas enfanté, mais elle était une femme comblée, une maman attentionnée. Lorsqu'on disait du mal d'elle, elle en rigolait, laissant tout entre les mains de Dieu.
"Vous savez le seigneur m'a aidé. Je suis quelqu'un qui sait accuser les coups. Si tu vivais avec moi, tu te dirais, mais celle-là rien ne la dérange. C'est un soubassement spirituel en moi. Pour moi, rien n'est hasard dans cette vie. Donc pour tout ce qui m'arrive, je rends grâce à Dieu. Et vous savez après la pluie, c'est le beau temps. Et peut être si le bon Dieu n'avait pas créé ça, il ne me donnerait pas autre chose", disait-elle.
Ainsi vivait Déguène Chimère. Que Dieu l'accueille au Paradis.
STOCKHOLM (AFP) - Le chanteur et compositeur américain Bob Dylan, dont les textes poétiques ont influencé deux générations d'artistes dans le monde entier, a été sacré jeudi prix Nobel de littérature, un choix audacieux qui a créé la surprise.
Bob Dylan, 75 ans, a été récompensé "pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d'expression poétique", a annoncé la secrétaire générale de l'Académie, Sara Danius.
Les délibérations du jury demeurent secrètes pendant 50 ans.
"Bob Dylan écrit une poésie pour l'oreille, qui doit être déclamée. Si l'on pense aux Grecs anciens, à Sappho, Homère, ils écrivaient aussi de la poésie à dire, de préférence avec des instruments", a défendu Mme Danius, assurant qu'une "grande unité" avait présidé au choix des académiciens.
"Il est extrêmement doué pour la rime. C'est un sampleur littéraire qui convoque la grande tradition et peut marier de façon absolument novatrice des musiques de genres différents, des textes de genres différents", a-t-elle ajouté.
L'annonce a été accueillie par les hourras de l'assistance dans la majestueuse Salle de la Bourse à Stockholm, laissant médusés les commentateurs plus habitués à voir des prosateurs établis couronnés.
Parmi les sempiternels favoris, Salman Rushdie a vanté sur Twitter "un super choix", le qualifiant de "brillant héritier de la tradition des bardes".
Du côté des critiques en revanche, l'écrivain français Pierre Michon a ironisé en tweetant "Bob Dylan? Pourquoi? Alors Murakami peut gagner le Ballon d'or", tandis que le critique littéraire suédois Per Svensson a dénoncé un prix "populiste" et "Trumpifié".
Légende vivante
Avec son folk-rock lettré, ses lunettes noires et sa voix rugueuse, Bob Dylan est passé du troubadour folk à l'aube des années soixante à la superstar décorée en 2012 par le président américain Barack Obama. Robert Allen Zimmerman a toujours suivi son propre chemin de génie musical.
En 1959, étudiant à l'Université de Minneapolis, il découvre les pionniers du blues, du country et du folk: Robert Johnson, Hank Williams et surtout Woody Guthrie. A cette époque, il adopte le nom de scène de Bob Dylan.
Abandonnant les études, il déménage à New York en 1961. La percée se produit en 1963 avec l'album "The Freewheelin' Bob Dylan" et ses deux titres folk de protestation: "Blowin' in the Wind", qui deviendra un hymne contre la guerre au Vietnam et "A Hard Rain's A-Gonna Fall".
En 1963, il participe à la Marche sur Washington autour de Martin Luther King. A la fin des années 70, l'imprévisible rebelle découvre le christianisme et déroute une partie de ses fans.
"Like A Rolling Stone", le petit-fils d'immigrants juifs russes né à Duluth (Minnesota) continue de promener son harmonica et sa guitare aux quatre coins de la planète pour une tournée baptisée "Sans fin". Il doit se produire jeudi à Las Vegas (États-Unis).
Il a sorti en mai son 37e album studio, "Fallen Angels", où il interprète des standards américains popularisés par Frank Sinatra.
"D'inspiration idéaliste"
Premier musicien a être récompensé par l'Académie depuis la création du prix en 1901, son nom comme celui du Canadien Leonard Cohen revenait de temps en temps dans les spéculations autour du prix Nobel, sans jamais être pris au sérieux.
Pour l'édition 2016, le Kényan Ngugi wa Thiong'o, le poète syrien Adonis, l'Américain Don DeLillo et le Japonais Haruki Murakami étaient donnés gagnants par la critique littéraire et les parieurs en ligne.
L'Académie suédoise reçoit chaque année environ 300 propositions. En avril, une liste d'une vingtaine de candidats est arrêtée, réduite à quelque cinq noms avant l'été.
Dans son testament, Alfred Nobel prescrit de récompenser "l'auteur de l'ouvrage littéraire le plus remarquable d'inspiration idéaliste".
"Les indications de Nobel étaient assez vagues. L'histoire du prix Nobel de littérature apparaît comme une suite de tentatives pour interpréter un testament imprécisément formulé", justifie l'Académie sur son site.
Ce n'est pas la première fois que l'Académie surprend. En 1953, elle avait décerné le Nobel de littérature à l'homme d'État britannique Winston Churchill.
Le prix Nobel s'accompagne d'une récompense de huit millions de couronnes (822.000 euros). La littérature est le dernier Nobel de la saison 2016 à être décerné.
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ÇA SENT LE GAZ !
Cheikh Bamba Dieye est l'invité de l'émission télé Opinion
Les traditionnels maillots, shorts et autres gadgets ont de la concurrence! Benfica va vendre une collection de robes de mariée et de soirée, bien souvent rouges, la couleur du club portugais, dévoilées lors d'un défilé dans son stade mardi.
"Notre objectif est d'accompagner le cycle de la vie de nos fans et de nos supporters", a expliqué à l'AFP Jose Simao, responsable du merchandising pour Benfica.
"Tout comme nous avons des produits destinés aux bébés, comme des couches ou des biberons, nous avons des produits pour toutes les étapes de leur vie, pour les moments les plus importants."
Se marier sous les couleurs du club à tout de même un prix nettement plus conséquent que celui d'un simple maillot: jusqu'à 10.000 euros la robe.
Au rayon des offres insolites à destination de ses supporters, Benfica n'en est pas à son coup d'essai: le club propose depuis 2012 des réductions sur des services funéraires sur mesure.
Colombie: une enquête ouverte pour des menaces visant James
Une enquête a été ouverte en Colombie pour des menaces dont aurait été victime sur internet le meneur de jeu des "Cafeteros" et du Real Madrid, James Rodriguez, a annoncé mardi une source colombienne officielle.
"Le bureau du procureur a ouvert une enquête visant à déterminer les responsabilités dans une affaire de menaces", a déclaré à des journalistes Luis Alberto Perez, qui fait partie de la cellule d'investigation.
Selon M. Perez, les menaces, revendiquées depuis le Mexique par un groupe se faisant appeler "Hulk Legion", auraient été formulées sur les réseaux sociaux, ainsi que sur le téléphone de l'un des proches du joueur.
Pilar Rubio, la mère du N.10 qui est actuellement en Espagne, avaient révélé, également sur les réseaux sociaux, l'existence de ces menaces il y a quelques jours. Leurs auteurs encourent des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison.
AU-DELA DE LA POCHETTE DE DISQUE
A LA DECOUVERTE D’ASSANE KANE, OU LE DISQUAIRE DE L’INSTITUT FRANÇAIS
Si vous êtes un habitué des lieux, vous avez dû le croiser une ou deux fois, là-bas dans la cour de l’Institut français où il a officiellement posé ses bagages : son laisser-passer est là pour le prouver. Disquaire, en plus d’être ce mélomane-collectionneur, qui dit avoir pris goût à la musique de maman, Assane Kane raconte qu’il a d’abord commencé par vendre quelques cassettes dans la rue. Aujourd’hui, sa réserve compte 5000 à 6000 pièces…
Peut-être que…Peut-être vous souviendrez-vous de l’avoir rencontré à la fin des années 90, ou alors avez-vous entraperçu sa longiligne silhouette quelque part dans le centre-ville de Dakar, entre l’ancienne avenue Ponty, devenue Pompidou il y a quelques années, Albert Sarraut et la rue Félix Faure, où il lui arrivait alors de vendre ses cassettes, à une époque où cela se faisait encore. C’était son fief à lui, Assane Kane, l’ancien marchand ambulant qui dit l’avoir plus ou moins fait pour «survivre» il y a quelques années, avec l’air d’assumer aujourd’hui son confortable «capital de 16 millions» ; sans fausse modestie, ni pudeur de circonstance.
Vous ne l’entendrez peut-être pas faire comme si, ou jouer à cache-cache avec les mots, mais il vous fera tout de même comprendre, entre les lignes, que ce n’est pas qu’une question d’argent. Son récit, de sa voix légèrement endormie, commence d’ailleurs par une sorte d’aveu, emprunté à ce qu’on appellerait sa préhistoire. «J’ai toujours aimé la musique», vous dira-t-il, surtout lorsqu’elle a ce côté disons…très familial. Car à la maison, maman écoute à la fois de la soul et du jazz : Otis Redding, Ella Fitzgerald ou encore Billie Holiday, de quoi influencer le gamin de l’époque, qui ne se contentera pas de vendre ses cassettes au bord de la rue. Parce que les affaires ne marchent plus, ou parce que le format est plus ou moins passé de mode, Assane Kane finit par se reconvertir. Avec la «petite somme» qu’il a gardée, il achète quelque chose comme «18 CD», tous destinés à la vente. Et de la rue où il se trouve alors, «juste à l’entrée de la librairie Quatre Vents», l’homme n’hésitera pas à faire un prêt, 500.000 francs Cfa à l’époque, grâce à la microfinance : 500.000 francs ou le prix d’un «colis» de CD importés, estimé à 600.000 francs Cfa. Dans le lot, quelques disques de l’Orchestra Baobab, de Salif Keïta, et même du Kora Jazz…
ON LE CHERCHE QUAND IL N’EST PAS LA
Jusqu’à cette fameuse rencontre avec Alban Corbier-Labasse, que notre interlocuteur présente comme le directeur de l’Institut français à l’époque. Alban passe de temps à autre, accompagné d’un certain Cédric, responsable de l’Alliance française à Ziguinchor. Au début c’est surtout pour lui acheter quelques disques. On l’invite ensuite à exposer à l’Institut français, mais de façon épisodique : pour la Fête de la Musique par exemple…Mais voilà que progressivement, Assane Kane finit par s’imposer, exposant à «chaque spectacle», sur proposition du maître des lieux, et on le cherche quand il n’est pas là.
Aujourd’hui, l’homme y a tout simplement posé ses valises, là-bas dans la cour de l’Institut français où vous avez dû le rencontrer, et où il trouve même le temps de répondre au bonjour ou aux gentilles provocations de ses nombreuses connaissances…
Sa présence sur les lieux, il a tout de même fallu qu’il la justifie. Par abus de langage, il parle de «contrat», mais le papier officiel qu’il garde par devers lui, au cas où, ferait quasiment office de «laisser-passer» ; pour être «en règle», ou «pour ne pas avoir de problèmes» avec l’administration. Vous le trouverez entouré de ses vieilles pochettes de disques qu’il garde comme de précieuses reliques, de Ringo Star à Aïcha Koné, en passant par Mbilia Bel…
Son truc à lui, c’est la musique africaine, mais surtout les vieilles chansons, celles de la «Belle Epoque»: des disques «importés», qu’il achète à de grands labels européens ou africains, pour ne pas dire sénégalais. Et quand on lui demande si tout cela lui coûte cher, il commence par un «oui» assez laconique, arguments à l’appui : «Quand j’importe de l’étranger un disque original, je l’achète à 10 euros (6500 francs Cfa, Ndlr), sans compter les frais d’importation ou de dédouanement, et mes bénéfices à moi. Ce qui explique qu’un vrai CD coûte 10.000 francs Cfa».
JALOUX COMME UN COLLECTIONNEUR
Dans son lot, on trouve quelques très rares «productions locales». Assane Kane dit à ce sujet qu’il ne leur accorde que très peu de crédit, parce que nos «produits locaux marchent une fois sur deux», de quoi «gâcher» et le travail, et les relations avec la «clientèle». Notre interlocuteur donne ainsi l’exemple de ces albums que l’on produit ici au Sénégal, mais dont «le tirage se fait à l’étranger». De quoi affaiblir selon lui l’industrie musicale locale…
Dans la réserve de notre interlocuteur, on trouve quelque chose comme 5000 à 6000 exemplaires, peut-être parce que lorsque Assane Kane tombe sur un disque d’Orchestra Baobab, en vente chez un producteur londonien par exemple, il ne se contente pas d’une ou de deux pièces, il achète plutôt «un à deux cartons de 25 pièces chacun». Des pièces que lui achètent surtout des clients plus ou moins réguliers, des «ressortissants» pour la plupart, des «diplomates, des ambassades, des banquiers et la communauté européenne». Si on y «trouve aussi pas mal de Sénégalais», Assane Kane considère tout de même que ce sont surtout «les vrais mélomanes qui achètent», et qu’il faudrait même prêter attention aux mots que l’on utilise : «Il ne suffit pas d’écouter de la musique ou de l’aimer pour être un mélomane. Un mélomane ne met pas, en toute gratuité, les 500 morceaux téléchargés d’un artiste sur une clé Usb, sans contribuer à ce que celui-là gagne bien sa vie. Quand on aime un artiste, dit-il, on achète son album.»
Dixit un monsieur qui se présente comme un «mélomane-collectionneur», doublé d’un disquaire. Quand Assane Kane passe aux aveux, voilà ce que cela donne : «Quand je tombe sur une pièce rare, unique, je la garde pour moi. En stock, j’ai quelque chose comme 900 pièces, qui correspondent à la musique que j’écoute. J’écoute un peu de tout : de la musique africaine, européenne, du jazz, et même du mbalax, mais quand c’est bien fait et bien arrangé. C’est une musique tout à fait exportable, mais encore faudrait-il que l’on fasse les choses comme il faut. Aujourd’hui on a surtout du bruit et de mauvais arrangements, et de jeunes artistes trop pressés, qui rêvent d’un album tous les ans».
CES GROUPES IMMORTELS…
Ses relations avec les autres sont assez simples : il connaît la plupart des grands collectionneurs de ce monde, qu’il contacte sur Internet, et qui lui «demandent surtout des vinyles africains : Orchestra Baobab, Number One, Bembéya Jazz», autant de «groupes immortels» comme il dit, dont les albums sont tout simplement «des chefs d’œuvre : Une nuit au Jandeer ou Ndeleng Ndeleng d’Orchestra Baobab, Xaliss de Youssou Ndour… » Certaines productions restent tout de même assez «rares» : vous aurez du mal à trouver sur le marché, laisse-t-il entendre, un album d’Ali Farka Traoré par exemple. «Et dans des cas comme celui-là, dit-il, je prépare la commande à Londres, les disques passent ensuite par Paris, avant d’atterrir à Dakar».
Dans l’histoire de ce monsieur, on tombe même sur quelques anecdotes : «Un jour, un collectionneur qui vit aux Etats-Unis, et qui vient une fois l’an au Sénégal, m’a plus ou moins lancé un défi: 1000 dollars, contre un CD du Super Boiro Band, que je n’avais malheureusement pas. Super Boiro Band en avait fait plusieurs, mais il en cherchait un en particulier. C’était un collectionneur, pas un revendeur», et elle est là la nuance. Certains «disquaires européens achètent à 5000 ou 10000 francs Cfa, pour ensuite revendre à 300, 400 ou 500 euros », tandis que les collectionneurs recherchent quant à eux la pièce rare, unique, qu’ils refuseront de céder ou d’échanger.
Des disquaires comme lui, Assane Kane, qui dit qu’il y en a eu plusieurs dans les années 60-70, raconte aussi que l’on trouvait dans le temps «de petites boutiques où l’on vendait surtout des copies. Il y a eu Disco Star, qui a fermé les portes en 2007-2008, et où l’on tombait sur de bons produits». Aujourd’hui, il y en a aussi quelques-uns à Sandaga, qui doivent malheureusement faire avec le difficile «accès au financement. On vous demandera quelques garanties bancaires, qu’aucun de vos proches ne pourrait assumer».
PAR FODÉ MANGA DE SENEPLUS
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VIVE LA RENTRÉE !
Au marché de Colobane, les affaires reprennent pour les vendeurs de fournitures scolaires
En cette période de rentrée scolaire, ce n’est pas encore le grand rush au niveau des vendeurs de livres d’occasion. Mais plusieurs vendeurs pensent que cela ne va pas tarder, le temps que les élèves reçoivent la liste des fournitures à achter.
SenePlus vous met dans l'ambiance du grand marché de Colobane.