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23 novembre 2024
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LES VACANCES LUXUEUSES DE TEODORIN OBIANG NGUEMA CHOQUENT SUR INSTAGRAM
Le journaliste d'investigation Emmanuel Freudenthal a tweeté que le vice-président équato-guinéen est en vacances aux Maldives. Il est logé dans un hôtel, situé sur une île privée, dont les tarifs s’élèvent à près de 27,8 millions de FCFA par nuitée
Le vice-président de la Guinée équatoriale publie ses vidéos de vacances sur Instagram
Teodorin Nguema Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale et fils du président, est parti en vacances sur une île paradisiaque et a partagé des vidéos et des photos sur Instagram.
Sa dernière vidéo, filmée à l’aide d’un drone, le montre marchant sur une plage de sable déserte, puis enchaîne avec une autre séquence où il fait de la plongée en apnée dans des eaux turquoises.
La vidéo se termine par un plan aérien révélant toute l'étendue de l’île ainsi qu’un yacht ancré à proximité.
Le journaliste d'investigation Emmanuel Freudenthal a tweeté que M. Obiang est en vacances aux Maldives depuis le début du mois d'octobre.
Il est logé dans un hôtel, situé sur une île privée, dont les tarifs s’élèventà 50 000 dollars (près de 27,8 millions de FCFA) par nuitée, a tweeté M. Freudenthal.
En 2017, le magazine The Economist a consacré un reportage au train de vie de M. Obiang dans un article intitulé « Le playboy, vice-président de la Guinée équatoriale.
Cet article contenait des photos du vice-président montrant ses voitures et ses maisons de luxe.
Selon Bloomberg, ses biens - notamment des véhicules de luxe, des manoirs et des montres de luxe - ont été saisis sur trois continents au cours de la dernière décennie.
En 2017, un tribunal français lui a infligé une peine de trois ans de prison avec sursis pour corruption.
Malgré la richesse de son sous-sol en pétrole et en gaz, 76 % des 1,5 million d'habitants de la Guinée équatoriale vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU et la Banque mondiale.
Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dirige le pays depuis 41 ans.
Moustapha Diakhaté propose l'exclusion de l'Assemblée nationale d’Alioune Demboury Sow - Il demande à l'APR et à BBY de condamner fermement les déclarations du député et au Procureur d'engager des poursuites judiciaires contre lui
SenePlus publie ci-dessous l'intégralité de la déclaration de l'ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar Moustapha Diakhaté publiée sur sa page Facebook et dans laquelle il appelle à l'exclusion du député Alioune Demboury Sow qui aurait inviter les Peuls à "prendre des machettes pour défendre la candidature de Macky Sall à un troisième mandat en 2024".
"Appel à la violence à caractère ethnique par un élu de la République: Alioune Demboury Sow doit être déchu de son mandat de député
Au moment où il y’a partout dans le monde libre, des vagues de mobilisations contre le racisme et les discriminations, il est inacceptable qu’au Sénégal, un Elu de la République appelle son ethnie à s’armer de machettes pour faire face aux opposants du 3ème mandat pour le Président Macky Sall.
Ce discours doit être dénoncé par l’Alliance pour la République, le Groupe Parlementaire BBY, et les compatriotes de la Communauté Al Pulaar que le député Alioune Demboury Sow appelle à s’amer de machettes pour combattre ceux qui tenteraient de s’opposer au 3ème mandant.
Le Président Macky Sall, leader de l’Apr et de Bby, s’il ne cautionne pas pas la provocation à la haine ethnique de Monsieur Alioune Demboury Sow, doit exiger du député et Président du Conseil départemental de Ranéro de démissionner de tous ses mandats électifs.
Face à la gravité de ses dangereux propos contre la cohésion sociale et le vivre ensemble sénégalais, le Ministre de la Justice doit, sans délais, instruire le Procureur aux fins de diligenter une action judiciaire pour mettre Monsieur Alioune Demboury Sow hors état de nuire à l’unité nationale.
Vive la République !
Vive le Sénégal !"
DONALD TRUMP POSITIF
URGENT - Après avoir côtoyé une collaboratrice testée positive au coronavirus, le président américain l'a été également - "Nous allons entamer notre quarantaine et notre processus de guérison immédiatement" a t-il tweeté
Après avoir côtoyé une collaboratrice testée positive au coronavirus, le président américain l'a été également.
Donald Trump a annoncé ce vendredi 2 octobre 2020 à 4:54 TU par un tweet que son épouse et lui ont été testé positif.
Le président américain Donald Trump annonce avoir été testé positif au Covid-19. Il a contracté le virus après qu'une proche collaboratrice, Hope Hicks, a été testée positive après s'être rendue à Cleveland à bord d'Air Force One pour le premier débat présidentiel.
"Ce soir, (la première dame) et moi avons été testés positifs au COVID-19. Nous allons entamer notre quarantaine et notre processus de guérison immédiatement. Nous allons nous en sortir ENSEMBLE!", a tweeté le locataire de la Maison Blanche ce vendredi.
Selon son agenda officiel, le président des États-Unis doit participer vendredi en milieu de journée à une conférence téléphonique sur le Covid-19 portant sur "le soutien aux personnes âgées vulnérables". Il doit ensuite quitter Washington en milieu d'après-midi pour participer dans la soirée à un meeting de campagne en Floride, à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre.
Quelques minutes avant son tweet, Donald Trump avait confirmé sur Fox News que Hope Hicks, sa proche conseillère, avait été testée positive. "Je viens de faire un test, nous verrons. Qui sait ?", avait-t-il déclaré plus tôt dans la soirée, évoquant des résultats jeudi soir ou vendredi matin.
Hope Hicks était à bord d'Air Force One avec le président américain lorsqu'il s'est rendu mardi à Cleveland, dans l'Ohio, pour participer au débat face à Joe Biden. Elle a également voyagé avec lui mercredi lorsqu'il a effectué un déplacement dans le Minnesota pour un meeting de campagne.
"Elle porte souvent un masque mais elle a été testée positive"
"Elle porte souvent un masque mais elle a été testée positive", a-t-il ajouté, précisant qu'il passait "beaucoup de temps avec Hope, tout comme la Première dame".
Donald Trump a laissé entendre que sa conseillère pourrait avoir contracté le virus au contact de soldats ou de membres des forces de l'ordre.
"C'est très très difficile quand vous êtes avec des membres de l'armée, ou de la police, qu'ils viennent vers vous ; ils veulent vous embrasser parce que nous avons vraiment fait du bon boulot pour eux", a-t-il affirmé. "Elle sait qu'il y a un risque, mais elle est jeune", a-t-il ajouté.
Le président américain se soumet régulièrement à des tests Covid-19 même si la fréquence exacte de ces derniers n'est pas connue.
Les collaborateurs qui travaillent au sein de la "West Wing" sont testés quotidiennement, comme les journalistes qui se rendent sur place ou voyagent avec le président.
Discrète dans les médias, très influente en coulisses
Hope Hicks, qui avait rejoint très tôt l'équipe de campagne du magnat de l'immobilier en 2016, fait partie du cercle rapproché du président. Après avoir occupé le poste prestigieux de directrice de la communication de la Maison Blanche, elle avait quitté un temps l’équipe présidentielle pour rejoindre le groupe Fox, qui chapeaute la chaîne Fox News, avant de revenir sur Pennsylvania Avenue.
Discrète dans les médias mais très influente en coulisses, cette ancienne mannequin, qui avait travaillé pour Ivanka Trump à New York, a toujours eu l'oreille du président qui n'a — fait notable — jamais émis la moindre réserve à son égard.
La pandémie a fait à ce jour plus de 207 000 morts aux États-Unis, de loin le pays le plus endeuillé au monde. Sa gestion vaut à Donald Trump de très vives critiques, de la part de ses adversaires mais aussi de scientifiques et de certains élus de son propre camp.
Il est accusé d'avoir envoyé des signaux contradictoires et confus, mais aussi d'avoir manqué de compassion face aux ravages provoqués par ce virus. Sondage après sondage, une très large majorité d'Américains jugent sévèrement son action sur ce front.
par Pierre Sané
LETTRE À LA JEUNESSE
Les présidents que nous n’avons pas eus (Mamadou Dia, Abdoulaye Ly, Cheikh Anta, Dansokho..) expliquent, en partie mais en partie seulement, nos échecs. Depuis 1960, nous faisons face aux mêmes maux. Jusqu’à quand ?
Aujourd’hui en 2020 nous n’avons pas célébré notre anniversaire d’indépendance. Et pour cause ! Soixante ans après les soi-disant « transferts de compétences » nous, héritiers de cette « indépendance cha-cha», n’avons pas réussi à extirper le Sénégal des griffes crochues du projet néocolonial et de la chape de plomb étouffante du néo libéralisme. Résultat : nous avons échoué dans l’ambition de transformer le système économique colonial et la société traditionnelle. Conséquence : Nous n’avons pas pu emprunter le chemin du développement endogène véritable.
Le Sénégal que nous allons vous léguer se caractérise aujourd’hui ainsi : une démocratie figée, une économie captive, une souveraineté factice, une société exsangue, une mentalité colonisée et des prédateurs intouchables qui toisent le peuple en toute Impunité.
Qui en voudrait ?
Soixante ans après le (faux) départ du colon le bilan est sans fard :
— Échec ! —
Et ce, malgré les alternances qui nous ont fait danser dans les rues.
Comment en est-on arrivés là ?
1. Léopold Sédar Senghor, le « Negre Gréco-Latin » (dixit Jean Paul Sartre)(1.) a été, dès 1962 , l’auteur du 1er coup d’état de l’Afrique indépendante, et le maitre d’œuvre du premier procès politique truqué de l’Afrique contemporaine : Le procès truqué de Mamadou Dia et l’emprisonnement à vie avec Valdiodio Ndiaye, Joseph Mbaye et Ibrahima Sarr.
Senghor a pendant 20 ans réussi l’exploit de figer la nouvelle nation dans son passé et son carcan colonial, confisquant droits et libertés des citoyens, éviscérant toutes les institutions de la République des contrepouvoirs démocratiques, gérant avec un dédain aristocratique la chose économique, utilisant libéralement la torture sur les militants PAI et massacrant près de 40 Sénégalais en 1963 au cours des manifestations dirigées contre lui. (selon les sources. (2). Tout ça au nom d’un « socialisme africain » aérien, curieusement accolé à un essentialisme très 19 eme siècle d’une race dite nègre, dotée bien entendu d’attributs dits immuables. (la négritude).
2.Abdou Diouf «l’Administrateur des colonies » (2), handicapé par son manque de légitimité politique, (après avoir été choisi par le roi lui-même ) venu au socialisme par le biais de la bureaucratie en voie d’embourgeoisement, est contraint d’embrasser le pluralisme politique en anticipation des affres sociales du 1er plan d’ajustement structurel d’Afrique. Ainsi, il a initié le démantèlement des services publics et sacrifié l’encadrement des producteurs ruraux sous la surveillance sourcilleuse des agences de Bretton Woods tout en nous abreuvant d’envolées senghoriennes du genre « ce n’est pas du plus d’état mais du mieux d’état qu’il nous faut... » comme si les deux étaient incompatibles. Senghor a incarcéré Mamadou Dia mais c’est Abdou Diouf qui l’a mis sous terre.
3. Ablaye Wade l’«insurgé de Versailles », champion indécrottable d’un libéralisme tropical débridé et foncièrement corrompu, arrivé à la présidence avec 20 ans de retard, exerçant son pouvoir inespéré avec une jouissance maladive, déstabilisant l’administration, fragilisant la nation, antagonisant l’Afrique, et mettant en place un système grossier et glouton de rapines. Il a pourri l’esprit des Sénégalais et pour longtemps. Il a gouverné les Sénégalais avec négligence sauf quand il s’agissait de son distributeur de billets, culminant avec le naufrage du Joola (crime d’état s’il en est). Et pour couronner ce festival des horreurs il a eu le toupet de fantasmer sur une dévolution monarchique
Mais c’est quand même bien qu’il ait une retraite paisible en tant que « grand sage de Dakar ». On lui pardonne. En plus il fait tourner la presse !
4. Macky Sall, « le président émergent », chef du parti des républicains, (comme si nous ne l’étions pas tous ) et grand amateur de desserts, est le digne héritier de ses trois prédécesseurs. Mais en pire : à la présidence impériale de Senghor, il a ajouté des pouvoirs encore plus exorbitants bien que manquant la « méthode », chère à Senghor. Allant jusqu’à choisir les futurs députés de Benno. (« Les députés de Macky » disent certains d’entre eux.) Bien que dépourvu de la « rigueur » d’un Diouf, il a remis l’ajustement structurel au gout du jour par le biais du « Doing business », autre escroquerie intellectuelle de la Banque Mondiale. Il a porté la rapine, à grande échelle d’un Abdoulaye Wade, à un niveau industriel sous couvert d’investissements ruineux dans des infrastructures de prestige livrées clés en mains avec retro commissions et endettement compris. (Mais Wade au moins nous faisait rire, en grinçant des dents il est vrai).
Le TER : Garer une Mercedes devant un abri provisoire
Et voilà maintenant que notre président louvoie pour nous imposer la présidence à vie. Après avoir caporisé la haute administration par le biais de nominations purement politiques et partisanes, voilà qu’il va se choisir son chef de l’opposition après avoir embastillé ses adversaires candidats comme lui à la présidence. Il veut donc nous confisquer notre futur. Après avoir « dégraissé » les partis politiques et « engraissé » certains médias, le voilà qui hésite à entamer le pas de danse, très risqué pour notre pays.Très risqué ! Pourquoi créer une crise là où il n’y en a pas ?
Quelle calamité !
Jeunesse Sénégalaise sachez que le 3eme mandat est la voie royale vers une présidence à vie. Quelle que soit la question la réponse est : Non.
Après 60 années perdues, face à une crise économique annoncée, on en est encore à discuter fichier électoral, report d’élections, assemblée nationale impotente , justice inféodée, détournements d’intrants agricoles, système de santé défaillant, non-respect des engagements pris par l’état a l’égard des syndicats et encore et toujours corruption, corruption et corruption !
Du déjà vu ! Jusqu’à quand ?
La jeunesse n’a-t-elle pas raison de s’époumoner : « Y en a marre ! » ou « France dégage ! » ?
Plus de la moitié de notre population vit dans une pauvreté indigne aussi bien dans les villes que dans les campagnes. La moitié de nos compatriotes ne savent ni lire ni écrire. Ceux d’entre vous qui ont été scolarisés y compris ceux qui ont eu un parcours universitaire peinent à trouver un emploi à la hauteur de leurs qualifications et vivent les affres du chômage depuis des années. La violence à l’encontre des femmes affecte un foyer sur deux et les jeunes filles sont traitées au mieux comme des mineures. Vingt-deux mille enfants de moins de 5 ans meurent chaque année des suites du paludisme. Et on nous tympanise avec…émergence !
Pourquoi ces échecs répétés ?
Ce n’est pas une malédiction divine ni quelque chose causée par le « changement climatique »
Non.
C’est parce qu’a fait défaut la volonté politique de s’émanciper des facteurs puissants de corruption que représente la double étreinte néocoloniale (France Afrique) et néo-libérale (investisseurs étrangers laissant en plan le peuple. Ou plutôt cette volonté n’a pas encore été imposée à nos dirigeants par le peuple.
Les présidents que nous n’avons pas eus (Mamadou Dia, Abdoulaye Ly, Cheikh Anta Diop, Amath Dansokho, ...) expliquent, en partie mais en partie seulement, nos échecs. Beaucoup dans la classe politique, obnubilés par la conquête et l’exercice du pouvoir sont recyclés au fur et à mesure des alternances, se constituant ainsi en véritable aristocratie républicaine réunie autour d’un onarque élu. Ils ont administré l’économie et la société plutôt que de les transformer. Ils ont géré la souveraineté octroyée plutôt que d’arracher la souveraineté complète. Ils ont freiné les avancées démocratiques au lieu de les approfondir. Depuis 1960 nous faisons du sur place et faisons face aux mêmes maux. Encore et encore.
C’est simple , ils sont nuls
Que faire ?
Je sais que vous trouverez votre propre voie comme l’a si bien dit Frantz Fanon.(2), sachant que nous serons 33 millions de Sénégalais dans 30 ans (et 65 millions en 2100).
Permettez-moi néanmoins de vous faire quelques suggestions
1. Pour abattre (il n’y a pas d’autres mots) ce système engagez-vous en politique et dans l’action sociale mais n’en faites pas un métier. Les droits et libertés s’arrachent et ne sont jamais donnés par le pouvoir. D’où la nécessité de bien connaitre vos droits. Aussi bien vos droits constitutionnels qu’universels. Au minimum maitrisez la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (ONU), la Chartre Africaine de la Jeunesse (AU) (4) et la Constitution du Sénégal. Équipés de ces droits faîtes vous un devoir d’accompagner les combats des populations pour protéger leur patrimoine foncier ou halieutique ainsi que les ressources naturelles et minières du pays. Défendez sous leur leadership leurs droits tout en articulant avec eux les ruptures indispensables dans notre pays. Après tout l’art 25 de notre constitution stipule que « les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. ».
On l’obtiendra une manifestation à la fois.
Ce patrimoine, c’est votre héritage.
2. Combattez ensemble avec toute votre énergie les discriminations a l’encontre des femmes. L’Afrique ne pourra jamais faire fructifier toutes ses potentialités sans une égalité sincère entre Hommes et Femmes. Engagez-vous ensemble (Hommes et Femmes) dans tous les combats, épaule contre épaule et en égale dignité. La promotion et le respect des droits des femmes est une tache qui nous incombe à tous sans distinction de sexe. Ce n’est pas une question de femmes, c’est une question de droits humains. D’ailleurs la constitution stipule en son article 7 que « les hommes et les femmes sont égaux en droit » En plus, jamais , au grand jamais ne doit la violence être utilisée à leur égard que ce soit au domicile, sur le lieu de travail ou dans l’espace public. C’est ensemble que vous pourrez étape par étape imposer les transformations dont notre pays a tant besoin.
Respect.
3. Ne croyez jamais, mais alors jamais, au mythe de l’Homme providentiel. En démocratie nous n’en avons pas besoin et de toutes façons les cimetières en sont remplis. Croyez plutôt en vos propres forces ce qui implique une auto-éducation continue, des efforts d’organisation, une vision claire de ce que vous voulez accomplir. Ayez des principes intangibles et l’éthique chevillés au corps. Soyez exigeants envers les dirigeants du pays. Exigez l’exemplarité, l’honnêteté, la bonne gouvernance a tous les niveaux et soyez intraitables face a la corruption et au « Wakh Wakhett ».Peut-être que les résultats ne seront pas immédiats mais trouvez toujours le moyen de faire entendre votre mécontentement et votre dégout à chaque fois.
N’hésitez pas à protester (Article 10 de la constitution) à manifester, sans oublier les villes du pays et la diaspora, pour dénoncer les turpitudes du régime. Il faut des campagnes pour amplifier la parole du peuple. Et surtout votez ! Mais votez selon votre conscience et jamais en échange de quelques billets de banque. Soyez conscients toutefois que les élections seules, n’amèneront pas les transformations attendues. Il faut les imposer d’en bas en mobilisant toutes les régions et toutes les villes.
Détermination.
4. Dans le travail soyez persévérants. Il n’y a pas de sots métiers mais ayez toujours l’ambition d’aller plus haut et plus loin. Que vous soyez cultivateur, ouvrier, enseignant, artisan ou jeune fonctionnaire mettez du cœur à l’ouvrage et encouragez vos collègues à faire de même. L’effort et la discipline finissent toujours par payer à condition de ne pas céder à la facilité au fatalisme et au découragement. Au contraire soyez des apprenants toute la vie. Éduquez-vous et faites des espaces de travail des lieux de lutte pour imposer la justice sociale.
Lisez au moins un livre par mois. Formez des clubs de lecture.
5. Si vous souhaitez émigrer (ce qui est votre droit consigné dans l’article 14 de la constitution et qui ne requiert aucune autorisation) privilégiez les destinations africaines. L’Europe et l’Amérique ont entamé leur déclin et notre avenir est dans nous en Afrique. Croyez en notre continent. Il a beaucoup souffert mais il fait preuve d’une résilience qui est le terreau sur lequel vous pourrez bâtir une Afrique juste prospère et unie. Gardons autant que possible nos talents et nos énergies chez nous et surtout faites des efforts d’intégration dans les pays d’accueuil. Développez et nourrissez des réseaux avec les jeunesses des autres pays africains et de la diaspora afro-américaine.
Faites de l’utopie panafricaniste d’hier la réalité de demain.
6. Finalement (ré)écoutez Bob Marley dans Redemption Song : « Emancipate yourselves from mental slavery. None but ourselves can free our minds » (4). Nos esprits ont été colonisés par le grand récit colonial, par l’école et par les médias occidentaux pour nous inculquer un complexe d’infériorité préalable à la perpétuation de l’impérialisme. Des auteurs comme Ivan van Sertima, Cheikh Anta Diop et bien d’autres ont mis a nu cette supercherie. Soyez fiers de notre histoire, de la couleur de notre peau, bannissez le xesaal corporel et mental. Nous n’avons rien à prouver à quiconque sinon qu’à nousmêmes. Nous ne sommes pas des « nègres et des négresses ». Les races n’existent pas comme l’a prouvé l’Unesco voilà bientôt 80 ans et ce malgré les élucubrations de Senghor ! Nous sommes des Africains et incarnons sur notre continent toutes les diversités humaines.
Voilà pourquoi il est si important de commencer par le déboulonnement de Faidherbe pour libérer les esprits de l’emprise néocoloniale. Ce n’est qu’un début
Aux adultes et compagnons de ma génération j’ajouterai ceci : La jeunesse se construit en opposition a l’autorité parentale et sociétale. C’est inéluctable
Les générations montantes sont toujours porteuses de changement et de paradigmes novateurs. Ce qui déclenche bien entendu une contradiction majeure avec une société ou les conservatismes sont légion. Dépasser cette contradiction la transcender est la condition d’avancement des sociétés. Ce qui implique que la jeunesse ne soit pas uniquement considérée comme un potentiel en attente de l’exercice de responsabilités. Transcender la contradiction exige que les jeunes et moins jeunes soient parti prenante dans la conduite des affaires de la cité, sans ségrégation.
Jeunesse sénégalaise, la balle est maintenant dans votre camp.
A vous de relever les défis que nous n’avons pas pu ou su relever.
Et sachez que tant que vous résisterez vous ne serez pas vaincus.
Que Dieu vous bénisse
(1) Peaux Noires Masques Blancs de Frantz Fanon. Préface de Jean Paul Sartre
(2) Abdou Diouf est diplôme de l’ENFOM (École nationale de la France d’Outre-Mer ; École de formation des administrateurs des colonies)
(4). Émancipez-vous de l’esclavage mental. Personne d’autre que nous ne peut libérer nos esprits
Pierre Sané est Secrétaire national du parti socialiste du Sénégal, chargé des relations avec les partis de gauche et mouvements progressiste
SIDIKI DIABATÉ ACCUSÉ DE VIOLENCES SUR UNE ANCIENNE COMPAGNE
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent les cuisses, les hanches et le dos tuméfiés d’une jeune femme identifiée comme Mariam Sow, qui a vécu avec l’artiste
Le Monde Afrique |
Paul Lorgerie |
Publication 23/09/2020
Avis de tempête sur la scène musicale malienne. Sidiki Diabaté, chanteur en vogue, fils du très grand joueur de kora Toumani Diabaté et petit-fils du légendaire musicien Sidiki Diabaté (1922-1996), surnommé le « roi de la kora », est accusé par une ancienne compagne de violences et de séquestration.
L’affaire a pris de l’ampleur avec la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’images montrant les cuisses, les hanches et le dos tuméfiés d’une jeune femme identifiée comme Mariam Sow. Cette influenceuse guinéo-malienne de 23 ans, également connue sous le pseudonyme de Mamasita, a vécu une histoire avec l’artiste et a confirmé que c’était bien elle qui apparaissait sur les photos.
Ces dernières, a-t-elle précisé, « datent d’il y a un an ». Mais « j’ai subi pire que ça, je me demandais s’il savait ce qu’il faisait », a confié Mariam Sow à la télévision guinéenne, évoquant les coups de « rallonge » que le chanteur lui a assénée et sa séquestration dans une maison pendant deux mois.
L’influenceuse aurait profité d’un moment d’inattention du « gars » qui la surveillait pour s’enfuir. Elle a depuis saisi la justice. Les faits s’étant déroulés au Mali, une plainte a été déposée vendredi 18 septembre devant le tribunal d’instance de la commune 3 de Bamako.
« C’est une survivante »
L’affaire fait écho aux accusations portées récemment contre le rappeur français Moha La Squale. Contacté par Le Monde Afrique alors qu’il se trouvait en compagnie de son avocat, Sidiki Diabaté s’est dit « serein », décrivant l’affaire comme « plus compliquée qu’il n’y paraît ». C’était avant sa convocation par la brigade d’investigation judiciaire malienne lundi 21 septembre. L’artiste aux millions de téléchargements a, depuis, été placé en garde à vue.
De son côté, Mariam Sow « ne cesse de recevoir des menaces (…), mais elle se porte bien. C’est une survivante, elle suit des examens médicaux », a fait savoir son avocate, Me Nadia Myriam Biouele. La jeune femme est prise en charge avec le concours du One Stop Center, un lieu d’accueil pour les victimes de « violences basées sur le genre », qui a traité 375 cas similaires entre 2017 et décembre 2019.
Un chiffre « faible, très faible », selon Sadya Touré, militante féministe malienne et présidente de l’association Mali Musso, qui facilite l’insertion professionnelle des femmes. La décision de déposer plainte contre Sidiki Diabaté, estime-t-elle, « montre aux femmes qui sont dans le silence qu’elles peuvent être soutenues et qu’elles peuvent parler malgré les intimidations ».
C'est une plongée profonde que les animateurs et invités de l'émission Wendelu ont effectué dans la vie du président poète.
LA CHUTE D'UN PRÉDATEUR
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a mis fin aux agissements de S. Niass, dangereux prédateur sexuel, accessoirement collaborateur de Kocc Barma. Il a fait plus d’une centaine de victimes de plusieurs nationalités. Récit de sa traque
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a mis fin aux agissements de S. Niass, un dangereux prédateur sexuel, accessoirement collaborateur de Kocc Barma du site seneporno. Il a fait plus d’une centaine de victimes de plusieurs nationalités. Récit de sa traque.
Au mois d’août 2019, la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane avait été saisie de deux plaintes, par les dames P. Diouf et S. M. Diouf. La première citée a vu une photo d’elle nue publiée sur le site seneporno, après qu’elle a été contactée par un homme disant avoir un ‘’dossier’’ sur elle. Le maitre-chanteur lui avait demandé d’entretenir des relations sexuelles avec lui, à défaut, il allait publier ses photos dénudées. Devant le refus de la dame, il est passé à l’acte. Il en est presque de même pour la deuxième victime. Dans leurs lettres, elles expliquaient toutes les deux qu’une personne, qui se faisait passer pour Kocc Barma, les faisait chanter.
Une enquête a été ouverte par les hommes en bleu. Un an après, un suspect a été mis aux arrêts à Kébémer, dans la région de Louga. Il s’agit d’un certain S. Niass. Ce dernier avait ouvert plusieurs comptes sur Facebook dont celui sous le nom de Simone Sandaré, avec comme photo de profil celle d’une Européenne. Ensuite, il envoyait plusieurs demandes d’ajout d’amis. Après acceptation de ses sollicitations, ‘’Simone’’ priait sa proie d’envoyer des vidéos moyennant 500 euros (325 000 F CFA) au moins. Ensuite, il utilisait les autres faux comptes pour appuyer la demande de Simone.
Celles qui tombaient dans ce piège entraient de plain-pied en enfer. Non seulement, elles ne voyaient pas la couleur de l’argent, mais, en retour, elles devaient payer pour que leurs vidéos ne soient pas publiées sur Seneporno. Un paiement en nature ou en espèces. Celles qui acceptaient les relations sexuelles se retrouvaient dans un cercle vicieux. Ayant, alors, une totale emprise sur elles, il exigeait qu’elles tournent des films pornographiques.
Selon nos informations, certaines victimes l’ont identifié, lors de l’enquête, comme étant celui avec qui elles ont eu des rapports intimes. Traumatisées par son désir insatiable, d’aucunes ont dû déménager à l’intérieur du pays, pour lui échapper. Les investigations ont aussi montré que parmi ses proies, il y a des Guinéennes, des Maliennes, des Ivoiriennes et des Sénégalaises. L’enquête technique de l’unité cyber de la gendarmerie a permis de suivre ses activités et ses moindres traces, depuis plus de 13 mois. Epié depuis un an, il a été alpagué à Kébémer, la semaine dernière où il avait rendez-vous avec une de ses victimes pour les mêmes vices.
A ce jour, confie nos informations, il a eu à avoir plus de cent victimes de diverses nationalités. Seule une dizaine de plaignantes s’est, à ce jour, signalée aux enquêteurs. Selon nos informations, les investigations des gendarmes ont aussi permis d’identifier les nombreux comptes Facebook ouverts par S. Niasse. Fidèle collaborateur de Kocc Barma du site seneporno, sans morale et prêt à tout pour arriver à ses fins, il n’a pas hésité à envoyer des vidéos compromettantes aux enfants d’une de ses victimes pour la contraindre à payer. Tantôt, il demandait de l’argent, tantôt il couchait avec ses victimes, parfois les deux. Ça dépendait de ses humeurs.
Lors de son audition, S. Niass a reconnu les faits qu’on lui reproche. Il a expliqué son comportement par le fait qu’il aime l’argent et adore les belles femmes. Se disant émigré en Italie, marié à deux épouses, S. Niass a été déféré hier au parquet pour les faits de diffusion de données personnelles et chantage.
VIDEO
TOUT SAVOIR SUR BORIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Héritages ngi dalal Bubakar Bóris Jóob, bindkatu téereb nettali bu ñu ràññee te am taxawaay gu mat ci aar mbatiitu Afrig - HÉRITAGES AVEC BOUBACAR BORIS DIOP - DI BINDKAT DI BAÑKAT (ÉCRIVAIN ET COMBATTANT)
Héritages Sénégal |
Paap Seen |
Publication 07/09/2020
Pour son premier numéro, « Héritages » reçoit l’écrivain et militant des langues nationales Boubacar Boris Diop auteur de plus d’une dizaine de romans.
L’entretien, conduit par l’éditorialiste de SenePlus, Paap Seen, a porté entre autres sur le parcours de l’auteur, sa relation avec le Pr Cheikh Anta Diop, son passage fondateur dans le Rwanda post-génocide, ainsi que sur l’art de l’écriture de cet ancien lauréat du Grand Prix du Chef de l’Etat pour les lettres.
L'emission est en wolof, sous-titrée en français.
DÉCÈS DE MOUSTAPHA SOURANG
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - L'ancien ministre de l'Education, puis de la Justice et enfin des Forces armées, également ancien recteur de l'UCAD, s"est éteint cette nuit de lundi à mardi à l'hôpital Principal de Dakar
Enseignant à l'Université de Dakar, il est le doyen de la Faculté des Sciences juridiques de 1984 à 1999, puis le recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de 1999 à 2001. En mai 2001 il est nommé ministre de l'Éducation, un poste qu'il occupera jusqu'à sa nomination au poste de Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le 1eroctobre2009. Le 4décembre2011, il est nommé Ministre des Forces armées.
ABDOUL AZIZ DIOP OU L’ HISTOIRE D’UNE PROMOTION-SANCTION
Tout jeune reporter, il entendait être un journaliste indépendant, impertinent et irrévérencieux dans le Sénégal des années 70. Mais c’est sans compter la susceptibilité et la frilosité du président Senghor
Journaliste de formation, Abdoul Aziz Diop a eu une carrière fabuleuse parce que très tôt consacré correspondant de l’Office de radiodiffusion télévision sénégalaise (ORTS) à l’étranger. Tout jeune reporter, il entendait être un journaliste indépendant, impertinent et irrévérencieux dans le Sénégal des années 70. Mais c’est sans compter la susceptibilité et la frilosité du président Senghor qui, au faîte de son pouvoir, voire de sa gloire, n’était pas prêt à tolérer un certain niveau d’impertinence. Face à la fougue d’Abdoul Aziz, «Léo Le Poète», pense devoir trouver une parade. Une solution qui arrange tout le monde. C’est ainsi qu’Abdoul Aziz sera nommé correspondant de l’ORTS (ancêtre de la RTS) en Allemagne alors qu’il n’avait pratiquement qu’un an d’expérience. Cette promotion à la forte saveur de sanction, Abdoul Aziz saura l’exploiter judicieusement à son avantage. En effet, après trois ans à son poste, il rend le tablier de l’ORTS et enfile le manteau de la Deutsche Welle, la radio allemande, où il y officiera pendant plus de quatre décennies. Quoique parfaitement intégré et surtout époux d’une Allemande depuis bientôt 50 ans, il n’a jamais demandé la nationalité, preuve de son attachement au Sénégal. Également artiste, Abdoul Aziz est musicien, écrivain et peintre. La retraite actée, c’est à ces passions qu’il se consacre désormais.
Jeune «révolutionnaire », fraîchement diplômé de l’école de journalisme Maisons-Laffitte (France), une référence d’alors, Abdoul-Aziz Diop commence sa carrière dans l’année 70 à l’Office de radiodiffusion télévision sénégalaise (ORTS), actuelle Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS). Très vite, il va se révéler être une épine dans le pied du président Senghor. Ce dernier ne pouvant tolérer de s’encombrer d’un «journaliste emmerdeur», pense devoir vite trouver une solution, mais une solution douce qui arrange les deux parties : l’emmerdeur et l’emmerdé. C’est alors que Senghor tourne ses méninges et sort une idée de génie. Il s’agit d’«exiler» Abdoul Aziz Diop en Allemagne comme correspondant de l'ORTS.
Pour un jeune reporter, frais, fougueux et sans grande expérience, c’était une énorme promotion. Et Abdoul Aziz ne crache pas dessus. Dans la foulée, il fait ses valises et embarquement immédiat pour Cologne avec l’espoir de rentrer après deux ans au maximum. En terre germanique, bien que correspondant de l'ORTS, très tôt, Aziz «flirte» avec la radio publique allemande, la Deutsche Welle (DW) en collaborant comme pigiste. Le temps passant, entre les «deux dames», ORTS d’une part et la DW d’autre part, son cœur balance. Et un choix s’impose. C’est alors qu’il décide de lier son destin avec la Deutsche Welle, l’heureuse élue de son cœur. Il va ainsi entamer une belle histoire et très longue carrière avec cette radio internationale jusqu'à la retraite en 2014. Une belle manière de profiter d'une sanction, finalement, enviable que le président Senghor a bien voulu lui infliger pour sa langue un peu trop pendue. Puisque c’est son désir imparable de ne pas demander l’autorisation pour parler et le refus de recevoir l’injonction de se taire ou même de parler d’une certaine manière qui lui ont valu cette «promotion-sanction».
D’ailleurs avant l’Allemagne, sa première «promotion sanction» fut son affectation à Ziguinchor. Là-bas aussi, au lieu de vivre son éloignement comme une sanction, il a profité pour s’enrichir culturellement et spirituellement alors qu’il était rentré de sa formation de France, il y avait peu de temps. «J’étais un jeune ambitieux qui avait pour objectif de pousser le métier vers le haut, notamment la radio. C’est là où j’ai commencé à avoir de problèmes. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas duré à Dakar, on m’a affecté (jeté) à Ziguinchor. Je croyais que c’était une punition. Mais une fois à Casamance, j’ai trouvé là-bas des Hommes bien, intègres et pieux, à tel point que je ne voulais plus retourner à Dakar. Après, on m’a fait revenir à Dakar et j’ai continué à faire ce que je faisais. C’était trop aux yeux du gouvernement. On a dû me chercher une sorte de poste. C’est comme ça que je suis venu en Allemagne», expliquait en mars dernier Abdoul Aziz sur la chaine Emigré Tv.
«J’étais un révolutionnaire. C’est notre génération qui était comme ça», ajoute Aziz. Entre jeune révolutionnaire et un régime de parti unique difficile pour les deux parties d'accorder leurs violons. «Il faut reconnaître que dans les années marquant le début des indépendances, les autorités étaient très soucieuses du respect des Institutions qu’à leur avis, la Presse et les journalistes leur devaient. Cette attitude cavalière des ‘’autorités’’ a créé très vite une ‘’distance ‘’ entre les deux camps et pendant longtemps, rangé la presse parmi l’opposition», analyse le journaliste Mbaye Sidy Mbaye. Il est utile de rappeler que Senghor malgré sa méfiance vis-à-vis de la presse surprend parfois son monde.
Le maraboutisme à la radio : Senghor calme les ardeurs de son ministre
L'intrépide Abdoul Aziz s’autorisait le traitement de quelques sujets sensibles sous le régime du président Senghor. Il se rappelle cette émission qu’il animait sur le thème « Croyez-vous au maraboutisme ? » Dans le micro-trottoir de l'émission, d'aucuns estimaient qu’ils ont de bonnes raisons de croire aux marabouts parce que même le président Senghor pendant les élections se rend chez les marabouts pour chercher leur concours. Le ministre de la communication d’alors Daouda Sow, dans tous ses états déboule dans le studio et les réprimande copieusement. Erreur ! Senghor, plutôt satisfait va prendre le contrepied du ministre zélateur presque au même moment. « On a fait passer cette bande à la radio. Et ça a fait un gros scandale. À l’époque notre ministre était Daouda Sow. Il était venu tout furieux nous réprimander. Mais au même moment, Senghor a téléphoné à la radio pour dire qu’il a suivi l’émission et que c’était intéressant. Cette émission, je pense qu’on l’a fait passer dix fois grâce à Senghor qui avait un esprit de dépassement». Pour ce sujet, Senghor n'avait pas de problème. Mais globalement Abdoul Aziz Diop est une brebis incontrôlable et imprévisible, il fallait qu'il aille ailleurs faire ses soubresauts.
Senghor définitivement débarrassé d’un trouble-fête
Promu correspondant, Abdoul Aziz admet qu’il n’était pas particulièrement «le plus intelligent ou le plus compétent» pour mériter une consécration aussi précoce que prestigieuse. Mais en revanche, il était «certainement le plus emmerdant» de tous. En effet, au temps des partis uniques, aucun régime en Afrique ne pouvait tolérer un journaliste avec une certaine liberté de ton. Tout compte fait, le jeune journaliste d’alors a su exploiter cet éloignement. D’ailleurs, Abdoul Aziz reconnait le prestige rattaché à ce poste de correspondant à l'étranger surtout pour son âge. «Pour un jeune journaliste qu’on nommait immédiatement correspondant, c’était une promotion extraordinaire dans la carrière de journaliste». Sauf que dans son cas précis, ce n'était pas gratuit et désintéressé.
Mais sa nomination relevait plutôt d'une stratégie méticuleusement pensée, une méthode savamment planifiée pour appâter et éloigner un journaliste politiquement encombrant, professionnellement impertinent, un peu trop libre et insoumis. En somme, une manière douce d'écarter «un chien de garde» pour se préserver des aboiements assourdissants. Abdoul Aziz se fait plus précis sur les motifs inavoués de sa nomination : «Ce qui me valait cette promotion n’était pas mon mérite. Je n’étais pas plus intelligent ou plus méritant que mes autres collègues. Peut-être j’étais le plus emmerdant. Donc, il fallait un peu m’isoler pour avoir un peu la paix», plaisante-t-il.
Travaillant à Bonn et résidant à Cologne, quand Abdoul Aziz arrivait en Cologne, en 1973, il n’y avait qu’une dizaine d’Africains et le Sénégal comptait environ 3 millions d’habitants. Aujourd’hui c’est une bonne colonie qu’on rencontre dans cette ville allemande. Mamadou Diop Decroix, le camarade de promo à la Fac d'Abdoul Aziz n’est pas surpris par les manœuvres de Senghor pour éloigner le journaliste. Par ailleurs, il trouve l’expression de «promotion-sanction» très juste pour traduire la nomination de son ancien camarade de lutte avec qui il était très proche au département de philosophie. «La notion de promotion-sanction est appropriée puisqu'il (Abdoul Aziz Diop) était brillant et en même temps invivable pour les chefs qu'il empêchait de tourner en rond. Donc on l'éloigne tout en l'incitant à accepter ce qui, somme toute, était une bonne opportunité pour un jeune de son âge», explique l’ancien ministre.
De l’ORTS à la Deutsche Welle
En découvrant la Deutsche Welle, Abdoul Aziz Diop n’a pas quitté son poste de correspondant de manière précipitée. Tout en assurant sa mission pour l’ORTS, il a continué à faire des piges pour la DW. Stratégiquement, il fallait assurer pour quelques années la mission pour laquelle il était en Allemagne. Mais très vite, du collaborateur, le jeune reporter passera à agent de la DW. «Quand j’ai démissionné, j’avais déjà un pied dedans (Ndlr : à la DW). Donc il ne me restait plus qu’à ramener l’autre pied pour continuer», se rappelle-t-il sur un ton comique. Trois ans ont suffi pour qu’il renonce à son poste de correspondant pour l'ORTS. Pour le régime de Senghor, c’est du pain béni. Tant qu’Abdoul Aziz reste loin du Sénégal et ne peut jouer à l'empêcheur de tourner en rond au Sénégal, cette démission est plutôt une bonne nouvelle. Dont acte.
Même si Abdoul Aziz reste modeste, sa compétence est aussi un fait. Journaliste politique, il s’est pendant longtemps occupé de «Politique occidentale» envers l'Afrique à la Deutsche Welle. À l’époque, des profils de journalistes comme le sien étaient considérés comme les «meilleurs connaisseurs de la politique occidentale». Officiellement, Abdoul Aziz est journaliste politique, mais dans sa carrière, il n’a laissé presqu’aucun desk en rade au sein du service francophone de la Deutsche Welle. Polyvalent, il est passé de la Culture, à l’Économie et au Sport. En 2012, il était encore responsable du desk Sports de la DW. Au total, il aura capitalisé 47 ans à la DW et à juste raison. «Je sais que son travail était bien apprécié par les responsables de la chaîne, sinon ils ne l’auraient pas gardé si longtemps car Aziz a quasiment fait toute sa carrière à la DW jusqu'à la retraite», estime Djadji Touré qui a pris le relais pour l’ORTS quand Abdoul Aziz a rejoint la DW.
Le journaliste Mbaye Sidy Mbaye a rencontré Abdoul Aziz Diop en Allemagne et se souvient des valeurs dont est porteur son confrère. «Aziz était un journaliste aguerri aux règles d’éthique et de déontologie de notre profession. On s’est connu en Allemagne, à la Deutsche Welle. Un homme très ouvert aux innovations en matière de liberté des journalistes, de leurs droits d’assumer la responsabilité au nom des "personnes". C’est une notion qui est née dans les années 40-45 et qui a renforcé le pouvoir de l’opinion publiques».
Un face à face avec Abdou Diouf qui fait l'effet d'une bombe dans le pays
Abdoul Aziz Diop se rappelle cet entretien tendu qu’il a eu avec le président Abdou Diouf en direct à la télé lors des élections de 1988 pour le compte de la DW et qui «avait retenti comme une bombe dans ce pays». Il s’agit d’un entretien sans concession où Abdoul Aziz récusait l’incarcération d’Abdoulaye Wade et dénonçait la flagrance d’une injustice. Une prise de position claire et nette de ce journaliste ô combien révolutionnaire. «Bien que je ne sois pas membre du PDS, j’étais en discussion très, très vive avec le président Abdou Diouf pour la libération de Abdoulaye Wade parce qu’il n’y avait aucune raison de l’arrêter», se souvient-il. D’ailleurs, il se rappelle avoir été le premier à évoquer l’idée d’un gouvernement d’union nationale au Sénégal à cette époque précise.
Bientôt 50 ans passés en Allemagne, Abdoul Aziz Diop explique pourtant que son projet à l‘époque ne fut nullement de s’incruster au pays de Johann von Goethe. «Puisque, dit-il, toute ma volonté était de travailler pour le Sénégal» et surtout de lutter pour «la liberté de la presse qui a été l’une des raisons pratiquement de mon exil». Ça, c’était le vœu. Mais l’amour étant parfois capable de chambouler des projets les plus obsédants, cela a dû changer les plans du journaliste. Ce n’est pas pour autant qu’il s’est déconnecté du pays, surtout pas de son Saint-Louis natal. Aziz Diop tient à la terre de ses ancêtres comme à la prunelle de ses yeux. Il a voyagé dans nombre de pays à travers le monde, visité beaucoup de villes. Mais son Saint-Louis natal demeure sa ville de cœur. Cette ville l'habite même s'il a aussi son cœur au pays de Konrad Adenauer.
Cette Allemande qui conquis le cœur du journaliste
Arrivé en Allemagne, Abdoul Aziz Diop s’est très tôt remarié avec une native avec qui ils forment un couple exemplaire et fusionnel. Un amour fort qui a transcendé les années et les différences culturelles. Le couple germano-sénégalais a eu trois enfants et des petits enfants. L’épouse allemande d’Abdoul Aziz a généreusement éduqué ses autres enfants issus de son premier mariage au Sénégal qui l’avaient rejoint en Allemagne. En famille, Abdoul Aziz Diop est un papa modèle, diplomate et négociateur. Avec ses enfants, c’est la grande amitié, une complicité à toute épreuve et une expression sans tabou dans le respect mutuel. À la question de savoir quel type de papa il est, il répond en souriant «Si je fais confiance à mes enfants, je ne sais pas s’ils voulaient me truander ou pas, il semble que je suis un excellent papa», rapporte-t-il sur un ton humoristique. Mais une chose est sûre, Abdoul Aziz est d’abord «un ami» pour eux.
Par exemple, quand, il rentre à Dakar, il sort avec l’une de ses filles. «Nous sommes sortis deux ou trois nuits. Mais personne ne voulait croire que c’était ma fille. Nous sommes allés en boîte, allés ici et là prendre un pot. Notre dialogue est sincère et l’échange se fait dans le respect avec un langage très libre. Je suis comme ça avec tous mes enfants», assure-t-il. En plus d’être bon papa, Abdoul Aziz Diop est loyal en amitié. Il dit porter toujours ses amis de jeunesse dans son cœur sans distinction aucune, quel que soit ce qu’ils sont devenus socialement ou qu’ils ont accompli professionnellement. «Pour moi, ils sont tous égaux et je les porte dans mon cœur avec la même passion», affirme-t-il «J’ai toujours adoré tous mes amis et je respecte beaucoup mes amis de jeunesse parce que nous avons partagé quelque chose de très, très beau. D’ailleurs, je ne fais que leur courir après. Je crois qu’autant que je suis un bon père de famille, je suis un bon ami», insiste-t-il. Abdoul Aziz a compris que donner de l’amour participe aussi, dans une certaine mesure, de son bonheur.
La philosophie du bonheur selon Abdoul Aziz Diop
Affable et très prévenant, Abdoul Aziz est un homme attentionné au regard bienveillant. Svelte et de teint clair, ses cheveux grisonnants portent le poids des âges. Le regard de ce Saint-louisien bon teint suffit pour mettre en confiance ses interlocuteurs. C’est tout débordant d’émotion qu’il nous accueillait en 2012, chez lui à Yoff. Il était si ému qu’il avait du mal à s’installer confortablement dans le fauteuil, le dos très loin du dossier. Ce n’est pas pour autant qu’il se sépare de sa pipe après s’être excusé de fumer. Pour Abdoul Aziz, il fallait à tout prix mettre à l’aise ses hôtes. Le journaliste Djadji Touré connaît bien l’homme qu’il a remplacé à la Deutsche Welle pour l’ORTS : «Aziz c’est un grand cœur, un vrai «domou Ndar» avec la sensibilité, l’urbanité mais aussi la témérité», nous confie Djadji Touré avec qui il a «des relations familiales par alliance».
Abdoul Aziz Diop est un homme heureux parce que sa philosophie de la vie est simple et le bonheur pour lui, c’est facilement atteignable. «L’idée du bonheur pour moi, c’est d’être d’accord avec soi-même. Si on est d’accord avec soi-même, je crois qu’on peut être heureux». L’argent c’est bien, mais trop d’argent, c’est problématique. À son avis, il est absurde de passer sa vie à thésauriser car rien ne vaut la paix. Or si vous avez trop d’argent, ce qui risque de vous manquer cruellement c’est la paix que l’argent ne peut acheter outre mesure. «Si vous avez beaucoup d’argent, vous n’avez que des soucis d’argent. Vous n’avez pas la paix. Quand vous dormez, vous pensez à l’argent, quand vous rêvez, vous ne pensez qu’à l’argent ainsi de suite», estime Aziz. In fine, il est important de savoir apprécier le peu que l’on possède. «Avec le peu, je peux vivre honnêtement, vivre heureux et ne pas me donner des préoccupations qui me chargent moralement jusqu’à m’exclure un peu du véritable sens de la vie», analyse Abdoul Aziz.
Passion, parcours et regard sur le journalisme aujourd’hui
Né en 1948 à Saint-Louis, Abdoul Aziz est ancien pensionnaire du lycée Blanchot et a été ancien élève du ministre Amadou Makara Mbow. Étudiant en philosophie, avec Mamadou Diop Decroix, c’est en deuxième année d’études qu’il passe avec succès le concours de journalisme organisé, à l’époque, à l’échelle continentale. Reçu à ce concours, il rejoint La Maisons-Laffitte (France). À ce titre, Abdoul Aziz est de la même génération et de la même formation que Sokhna Dieng, Abdou Bane Ndongo. D’autres comme Malick Gueye, Abdoulaye Fofana Junior étaient admis dans les centres de production de la même institution. La formation terminée, rentré au pays, Abdoul Aziz rêvait d’une presse libre, indépendante et respectueuse de l’éthique et de la déontologie. C’était une période de brouillement politique où la jeunesse avait soif de changement, voire de chamboulement politique, sociale et idéologique.
«Cette génération de soixante-huitards ce sont des combattants. Partout où ils sont, ils se battent contre l'injustice et contre la médiocrité. Aziz était en pointe sur ce front contre l'injustice et contre la médiocrité», se remémore Mamadou Diop Decroix qui a lui-même fait les frais du régime Senghor parce qu’«exclu de l'université et enrôlé dans l'armée jusqu'en 1972». Il entre clandestinement en politique et perd de vue Abdoul Aziz Diop alors qu’ils étaient «de vrais copains» au département de philo. C’est dans ce contexte que Abdoul Aziz trouve l’opportunité d’aller se former en France en journalisme.
Le journalisme, trop sérieux pour rester aux seules mains des journalistes
Une presse libre et indépendante, c’était le vœu des journalistes de la génération d’Abdoul Aziz. «Notre but c’était qu’il y ait ce qui existe aujourd’hui. Vous êtes heureux actuellement», se réjouit Abdoul Aziz Diop. Il se «satisfait» aujourd'hui de la floraison des titres au Sénégal et de la liberté dont jouissent les journalistes. Puisque quand, lui quittait le Sénégal, l’ORTS radio et le quotidien «Le Soleil» étaient seuls médias du pays. Mieux, il n’était «pas donné de parler ou d’écrire», en toute liberté comme c’est le cas aujourd’hui. C’était un seul discours, lisse, commode et en phase avec le régime Senghor. D’ailleurs, c’est en voulant passer outre que lui s’est retrouvé en Allemagne par la force des choses. «J’ai fait partie de ceux qui œuvraient pour le développement du pays parce que j’étais à la radio et à la radio c’est du sérieux. On a essayé d’apporter notre savoir-faire. Aujourd’hui, quand j’attends parler de liberté de presse, j’ai envie de rire. Parce qu’on était les premiers militants de cette cause», affirme Abdoul Aziz.
Mais sur un autre plan, Abdoul Aziz reste dubitatif sur la pratique du métier au Sénégal. «À lire parfois le contenu de certains collègues, on relève énormément d’insuffisances», regrette-t-il. À son avis, ces insuffisances pourraient relever des failles de la formation. Mais en même temps, l’école ne peut pas non plus tout donner. Le journaliste doit sans cesse se former. D’ailleurs, le doyen sénégalais de la DW est pour une suppression de «l’école réelle de journalisme». Pour lui, ce n’est pas inintéressant d’ouvrir la profession à des professionnels d’autres secteurs. En d’autres termes, il serait pertinent que de plus en plus, tout journaliste, ait une autre formation dans un domaine quelconque en plus des techniques professionnelles qu’il peut acquérir à l’école de journalisme. «Je ne suis pas partisan d’une école réelle. Je suis favorable à ce qu’un juriste, un médecin ou qu’un instituteur fasse du journalisme. Qu’on ait quelque chose en main pour apprendre ensuite les techniques de l’information», argue-t-il.
Toutefois, Abdoul Aziz Diop ne perd pas de vue le fait que ce soit «plus complexe» aujourd’hui parce que tout simplement c’est «toute une science, la communication avec pas mal de disciplines». In fine, aller à l’école pour certaines disciplines dérivées oui, mais y aller pour du journalisme exclusivement, «je ne crois pas que l’école soit nécessaire», conclut-il. Professionnel aguerri, Abdoul Aziz a reçu et formé des générations de stagiaires africains, notamment sénégalais au service francophone de la DW pendant des années. Son conseil à leur endroit a toujours été «lire, lire, lire et lire». Il n’y a pas de secret pour être bon dans ce métier. Internet existe certes, mais ne suffit pas. Et pour que ses conseils soient mis en application et suivis d’effets, Abdoul Aziz ne manque pas d’offrir des œuvres à ses interlocuteurs. À son avis, le manque de documentation peut-être une des causes des lacunes notées chez la nouvelle génération. Abdoul Aziz a aimé le journalisme, mais sa vie n’est pas faite que du journalisme. Il a ses passions pour exprimer et partager ses émotions. Au commencement était l’art...
Vie littéraire et artistique
Journaliste, Abdoul Aziz Diop est aussi écrivain, musicien et peintre. Un artiste multidimensionnel en somme. Son premier livre «L’ailleurs et l’illusion» paru en 1983 au NEA porte sur l’émigration. Dix ans plus tard, il sort «Prisonniers de la vie» qui rassemble ses souvenirs d’enfance à Saint-Louis, «Prison d’Europe» en 2011, a eu le 3è Prix des lycées et collèges du Sénégal. Ce roman retrace l'itinéraire de Michael, un Africain incarcéré dans une prison allemande, accusé de supercherie et de violences conjugales. «L’obsession du bonheur» est en cours de finalisation compte non tenu des nombreux «brouillons» en attente dans les tiroirs. Passionné de «création musicale», en 1997, Aziz avait sorti une cassette intitulée «Ndar». «J’écris des chansons en wolof car avant d’être journaliste, j’ai été musicien. Je chantais et jouais de la guitare et je me suis formé au Star Jazz de Saint-Louis». Également attiré par la peinture, c’est l’expression artistique qu’il a le moins pratiqué. Tant mieux puisque le «’virus de la peinture' a été retransmis à quelques-uns de ses enfants tout comme la musique», expliquait-il dans le quotidien Le Soleil en 2014.
Retraité depuis 2014, malgré son attachement pour le Sénégal, Abdoul Aziz ne compte pas commettre la maladresse de rentrer au Sénégal et laisser son épouse en Allemagne. Dans sa vision des choses, cela relèverait de l’ingratitude. «Ce n’est pas très reconnaissant de profiter d’un peu trop de ma liberté pour dire : ‘’maintenant je suis en retraite, je vais aller dans mon pays, je vais rester six mois ou sept mois là-bas et te laisser seule ici’’. Ce n’est pas correct», estime-t-il. Toutefois, il avait prévu de multiplier «si c’est possible les va-et-vient».
Attaché à sa culture sénégalaise, Abdoul Aziz s’est aussi enrichi de quelques valeurs germaniques comme le culte du travail. La société allemande m’a beaucoup marqué ; elle m’a donné le sens de la ponctualité, de la franchise, de la conscience au travail quitte à y laisser ma vie». En près de 50 ans de service, Aziz ne s’est absenté que 2 fois au boulot parce que là-bas, même malades, les gens ne s’absentent pas aussi facilement. Ce qui pour lui tranche avec les habitudes au Sénégal ou ailleurs.
Abdoul Aziz tel un ambassadeur du Sénégal ?
Abdoul Aziz est probablement le premier Sénégalais arrivé en Cologne en 1973. Sa profession aidant, il a sans conteste réussi à trisser sa toile en termes de relations et de réseautage. Etant donné son grand coeur, il ne s'abstient pas d'aider ses compatriotes qui ont quelques petits soucis d'ordre administratif ou autres. En tout cas sur la toile, des internautes qui connaissent l’homme témoignent. «Ce monsieur Diop est une pilonne de la fierté sénégalaise et il pesait beaucoup plus lourd que notre ambassadeur à Bonn. Son assistance aux Sénégalais en Allemagne est sans borne», commente un internaute qui se fait appeler Clin D’Œil. «Généreux de cœur et d'esprit, patient et pédagogue accompli. Aziz Diop est multidimensionnel. C'est la source à laquelle on ne se privera jamais assez d'étancher notre soif inextinguible de connaissance. Reste longtemps encore parmi nous », dit pour sa part un certain Pappur_Meradiop. Un troisième internaute est plutôt surpris quand Abdoul Aziz Diop dit n’avoir pas été confronté au racisme pendant tout ce temps en Allemagne. «il faut avoir une drôle de chance à moins d'être" aveugle». En effet, Abdoul dit n'avoir été victime de racisme à proprement parlé, mais convient que la discrimination existe.
Nous avions interviewé et dressé le profil très léger de Moulay Abdel Aziz, le nom d’antenne d’Aboul Aziz en 2012 lors de son bref passage à Dakar pour la célébration des 50 ans de la section française de la Deutsche Welle. Le profil avait été publié dans Le Pays au Quotidien et le Sénégalais.net. Abdoul Aziz profitait de ce retour pour passer l’une de ses rares Tabaski à Saint-Louis «après 40 ans de non tabaski» en Allemagne. Puisque là-bas, le jour de la Tabaski est «une journée comme une autre, à part prier et se recueillir», contrairement à la convivialité et le partage dont on peut jouir au Sénégal. Ce texte alors très maigre en infos, a été profondément réactualisé et mieux documenté, notamment avec des témoignages les propos récent du personnage dans un entretien sur Emigré Tv.
Puisque désormais "Domou Ndar" est définitivement libéré de ses charges à la Deutsche Welle, il peut revenir tranquillement fêter, fin de ce mois de juillet, une Tabaski en paix dans l’intimité familiale, renouer avec les senteurs et les saveurs de Ndar, sa «cité éternelle».