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26 novembre 2024
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LE CHÔMAGE, LES PETITS BOULOTS, LA MUSIQUE ET MOI
Malmené par le chômage, Corvo Phenomeno a dû faire tout ce qui lui tombait sous la main comme activité pour survivre. Tour à tour vendeur de journaux, aide-maçon, carreleur, docker avant sa trouvaille avec la musique - Entretien
Dans la 3è partie de l'entretien avec AfricaGlobe Tv, Corvo raconte une autre partie de sa vie. Malmené par le chômage alors qu’il a quitté trop tôt l’école, Corvo Phenomeno a dû faire tout ce qui lui tombait sous la main comme activité pour survivre. Tour à tour vendeur de journaux, aide-maçon, carreleur, docker, le jeune artiste a fait tout ça avant de retrouver son chemin : la musique. Sa philosophie est qu’il n’y a pas de sot métier. Tout ce qui peut lui apporter dignement un pécule, il ne crache pas dessus.
Artiste positif, Corvo Phenomeno souhaite que tous ceux qui l’écoutent soient aussi positifs, qu’ils aient de la motivation et surtout confiance en eux. Ne pas se laisser abattre par les contingences et les problèmes du quotidien. Tel un coach, le jeune artiste veut transmet l’énergie.
Pour lui, chaque personne doit garder le sourire même quand tout ne va pas forcément bien. Et pour cause chacun est toujours un modèle ou une source d’inspiration pour quelqu’un d’autre. Suffisant pour donner une image zen qui nourrisse l’espoir d’un tiers.
FELWINE SARR PARMI LES CENT PERSONNALITÉS LES PLUS INFLUENTES DU MONDE
L’universitaire sénégalais et sa collègue française Bénédicte Savoy figurent dans la catégorie des « Pionniers » du classement annuel établi par Time, le célèbre magazine américain
C'est la consécration du travail des auteurs du « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle ». Le document, commandité par le président Emmanuel Macron, est censé préparer le terrain pour « des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain ».
Sur Twitter, Felwine Sarr, qui enseigne actuellement à l'Université américaine de Duke, a accueilli la nouvelle avec humilité : « Notre contribution au débat sur la restitution du patrimoine africain nous vaut avec Bénédicte Savoy d'être dans le TIME 100 ».
L'idée de rendre à l'Afrique des objets culturels, conservés dans des musées de l'Hexagone, a germé dans la tête du chef de l'Etat français à la suite de son discours prononcé à l'Université de Ouagadougou, au Burkina Faso, le 28 novembre 2017.
Le jeune président s'était alors fixé un délai de cinq ans pour l'entame du processus de restitution. Le 17 décembre 2020, l'Assemblée nationale française a adopté, en lecture définitive, le projet de loi portant sur la restitution de biens culturels au Bénin et au Sénégal.
Dakar, 13 sept (APS) - L’ancien attaquant des Lions du football, Demba Ba, a annoncé lundi dans un communiqué avoir mis un terme à sa carrière.
"C’est avec le cœur rempli de gratitude que j’annonce la fin de ma carrière de joueur", a dit l’ancien attaquant des Lions.
Demba Bâ a joué en Belgique (Mouscron), en Allemagne (Hoffenheim), en Angleterre (West Ham, Newcastle, Chelsea), en Chine (Shanghai) et en Turquie (Besiktas, Goztepe, Istanbul Basaksehir).
"Quelle incroyable expérience cela a été pour moi que de prendre part à cette aventure. Entre les rires, les larmes, la sueur… le football m’a apporté tant d’émotions", écrit-il.
"De la passion des supporters à leurs cris de joie à chacun de mes buts, en passant par les liens créés avec mes coéquipiers sur et en dehors du terrain, tout cela restera gravé à jamais en moi", ajoute le natif de Sèvres (France).
Il poursuit : "Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont croisé mon chemin et qui m’ont aidé à grandir tout au long de ces années, chaque club et entraîneur pour m’avoir offert cette opportunité, les supporters pour leur incroyable soutien ainsi que ma famille et mes amis pour leur amour inconditionnel".
Agé de 36 ans, Demba Ba avait entamé en août dernier une aventure avec le FC Lugano (Suisse), club qu’il a quitté après avoir joué une cinquantaine de minutes en trois matchs.
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UNE BEAUTÉ ANGÉLIQUE, UNE FORCE DE LA NATURE
Venue au monde avec des malformations, Houleymatou Dia a pu se mettre sur ses pieds grâces à de multiples opérations. A 28 ans, elle n’a pas la taille de son âge. Mais Houleymatou demeure une force de la nature aux ambitions imparables ou presque.
Venue au monde avec des malformations, Houleymatou Dia a pu se mettre sur ses pieds grâces à de multiples opérations. A 28 ans, elle n’a pas la taille de son âge. Mais Houleymatou demeure une force de la nature aux ambitions imparables ou presque.
Dans cette vidéo, la jeune sénégalaise qui rêve d’être présentatrice télé, actrice, mannequin ou encore modèle photo se raconte sans complexe aucun. Malgré son handicap, elle déborde d’énergie à vous couper le souffle. D’ailleurs Houleymatou ne se sent pas handicapée dès lors que ses facultés intellectuelles sont intactes, voire alerte.
S’il lui est arrivé parfois de s’apitoyer son propre sort au point de verser des larmes, elle a la joie de vivre et est déterminée dans ce qu’elle veut. Houleymatou surtout transmet surtout sa motivation aux autres. Découverte d’une femme
OMAR SY, ACTEUR PRINCIPAL D’UN FILM SUR LES TIRAILLEURS
L’acteur français d’origine sénégalaise Omar Sy va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal, a-t-on appris du Sec permanent du FOPICA
Dakar, 4 sept (APS) - L’acteur français d’origine sénégalaise Omar Sy va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal, a-t-on appris du secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (FOPICA).
Abdoul Aziz Cissé a rencontré à ce sujet la coproductrice du film Caroline Nataaf, lors du dernier festival de Cannes, en juillet dernier.
"Les échanges avec Caroline Nataaf avaient pour objectifs d’approfondir les discussions que nous avons déjà eues avec l’acteur Oumar Sy et son équipe de production concernant un appui souhaité de l’Etat du Sénégal, à travers le FOPICA, dans le cadre de la production de ce long métrage fiction dont une partie sera tournée au Sénégal", a-t-il rapporté.
Dans ce film historique dont le tournage a démarré le 23 août dernier dans les Ardennes (France), Omar Sy incarne le personnage d’un père sénégalais qui s’engage dans l’armée française pour retrouver son fils, enrôlé de force en 1917.
Le tournage prévu pour une durée de neuf semaines, va se poursuivre en France jusqu’au 13 octobre prochain 2021 en France, avant le Sénégal qui va abriter la deuxième partie du tournage, à partir de janvier 2022.
Selon Abdoul Aziz Sy, ce film "tient particulièrement à cœur" Omar Sy, qui a sollicité le FOPICA pour qu’il puisse participer à son financement et faire en sorte qu’il bénéficie des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France.
Il est produit par l’acteur lui-même qui participe à son financement, par le biais de ses sociétés "Korokoro" (France) et "Sy Possible Africa" (Sénégal), aux côtés de France 3 et Canal +.
"Oumar, conscient du rôle important qu’il peut jouer dans le développement du cinéma sénégalais, a décidé de créer la société de production +Sy Possible Africa+ pour attirer un grand nombre de projets de film au Sénégal. Ce qu’il a déjà fait avec le film +Yao+", souligne Abdoul Aziz Cissé.
En plus de la participation financière du FOPICA dans ce nouveau projet de film de Oumar Sy, "nous avons discuté des procédures permettant de faire bénéficier au film des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France", a indiqué le secrétaire permanent du FOPICA.
Il signale à ce sujet que la France et le Sénégal travaillent sur un projet de réactualisation des accords de coproduction et d’échanges cinématographiques dont les négociations ont été finalisées.
"Le principal point d’achoppement des négociations résidait dans le passage d’un seuil de 80%-20% à 90%-10%", précise-t-il.
Omar Sy est déjà à l’affiche dans un autre film lié au Sénégal, le road movie "Yao", que l’acteur franco-sénégalais a coproduit avec Philippe Godeau.
Omar Sy est l’acteur principal de ce film sorti en 2019 et qui a été tourné entre Dakar et Matam, région du nord du Sénégal, sous la fome d’un émouvant retour aux sources.
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À 10 ANS, ELLE OFFFRE UNE LUXUEUSE MAISON À SES PARENTS
Comédienne talentueuse et extravertie, depuis l’âge de 5 ans, la star de youtube, Emmanuela gagné suffisamment d'argent au point d'offrir cette maison cossue et stylée à ses parents comme on le voit dans cette vidéo. Et elle ne veut pas s'en arrêter là.
Dans sa pièce de théâtre Le Cid, Pierre Corneille (l'auteur) à fait dire à Rodrigues (un de ses personnages) : «aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Cette assertion devenue célèbre et se dégustant à toutes les sauces ou presque s’applique de fort belle manière à l’histoire de cette enfant nigériane, Emanuela SAMUEL .
Comédienne talentueuse et extravertie, déplus l’âge de 5 ans, star de youtube, Emmanuela gagné suffisamment d'argent au point d'offrir cette maison cossue et stylée à ses parents comme on le voit dans cette vidéo. Et elle ne veut pas s'en arrêter en si bon chemin. Emmanuela prévoit encore d’autres surprises à ses pauvres et dignes parents qui voient, du coup, leur niveau de vie passer pratiquement de zéro à héro. Très populaire de la chaine Mark Angel Comedy, la jeune enfant promet notamment une voiture à son père. Son autoportrait est dressé grâce à BBC Pidgin (créole nigérian).
La jeune nigériane réussi ce pari grâce à son talent, sans doute, mais surtout à l'honnêteté de son oncle Mark Angel qui lui a mis le pied à l'étrier dans son projet une fois qu'il a décelé son talent. Comédien, scénariste et producteur de vidéos youtube, Mark Angel est surtout connu pour la série de courts métrages Mark Angel Comedy sur YouTube, où il met souvent en vedette des enfants comédiens dont sa nièce Emanuella Samuel.
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LE PETIT POUCET AUX GRANDES AMBITIONS
Après avoir eu des collaborations avec quelques grands noms de la musique africaine et sénégalaise en particulier, le jeune artiste de la nouvelle scène émergente Sym Sam rêve de se hisser aux côtés des icônes de la trempe de la diva béninoise Angélique
Diplômé en génie civil et directeur artistique dans le marketing sonore, Sym Sam fait partie de la jeune génération montante de la musique au Sénégal. Depuis quelques temps il prend ses marques et s’illustre de plus en plus dans la scène live de Dakar. Dans cette interview avec AfricaGlobe Tv (voir vidéo), l'artiste se dévoile sans détour.
Après avoir eu des collaborations avec quelques grands noms de la musique africaine et sénégalaise en particulier, le jeune artiste de la nouvelle scène émergente Sym Sam rêve de se hisser aux côtés des icônes de la trempe de la diva béninoise Angélique Kidjo. Ambition ou prétention, le temps le dira.
Spécialiste de musique highlife (style de musique africain apparu dans les années 1900 à Accra) et d’Afro fusion (musique africaine mixa avec du jazz ou du classique), Sym Sam doit forcer les portes pour pouvoir passer notamment dans les médias puisque son style musique reste à être découvert.
En revanche alors que lui prône une musique qui met en avant les valeurs, la pudeur et la sobriété dans le divertissement il se désole de savoir que le voyeurisme, l’obscénité ont le vent en poupe dans la société. Lui est sur le thème de la paix, la coexistence pacifique et le respect et l’amour dans son sens le plus noble.
En côtoyant quelques manitous de musiques africaine le jeune artiste dit avoir ouvert les yeux sur certains aspects du showbiz comme la manière dont ceux-ci organisent, la manière de signer des contacts pour ne pas se faire gruger par des partenaires. Voir l'interview.
LE SENEGAL SORT LE BRESIL ET FILE EN DEMI-FINALE
Mondial Beach Soccer : Après avoir sorti le Portugal en poule et étrillé l’Uruguay 6-1, le Sénégal se présentait ce jeudi face à l’ogre brésilien. Mais peur de rien, les joueurs de Ngalla Sylla ont réussi à remporter la partie.
C’est un exploit que vient de réaliser le Sénégal. Mené à 3 reprises par les Brésiliens, 14 fois champions du monde et grand favori, le Sénégal a réussi, à 3 reprises, de revenir au score avant de renverser le Brésil en prolongations.
Après avoir sorti le Portugal en poule et étrillé l’Uruguay 6-1, le Sénégal se présentait ce jeudi face à l’ogre brésilien. Mais peur de rien, les joueurs de Ngalla Sylla ont réussi à remporter la partie.
Menés à 3 reprises, les joueurs sénégalais ont à chaque fois égalisé. En prolongations, les Sénégalais ont pris les devants, marquant deux buts coup sur coup. Le but inscrit par le Brésil n’y changera rien, le Sénégal remporte la partie sur le score de 5-4.
Pour la première fois de son histoire, le Sénégal se hisse à la demi-finale du Mondial de Beach Soccer, après 4 quart de finales.
PAR HAWA BA ET RENÉ LAKE
LES EXIGENCES DE BON SENS
POINT DE MIRE SENEPLUS - Dépasser la simple cartographie des obstacles au développement. Mettre en avant les actions fédératrices. Décoloniser la pensée, l’action publique et individuelle. Approfondir ainsi le processus qui mène à la décolonialité
SenePlus publie ci-dessous la préface de l’ouvrage collectif "Enjeux 2019-2024, Sénégal, réflexions sur les défis d’une émergence" publié aux éditions L’Harmattan sous la direction de René Lake. L’une des dédicaces de ce recueil d’essais indique clairement l’orientation général de ce texte : "À tous les Sénégalais et amis du Sénégal qui ambitionnent des choix nouveaux afin de tourner le dos à la gestion de la misère pour une exploration commune de toutes les voies endogènes de développement harmonieux basé sur le bon sens collectif".
Où pose-t-on le pied pour aller vers le développement ? À la fourche du sentier tracé dans la savane aride, dans quelle direction s’engager pour déboucher sur l’émergence ? Au-delà des mots, des slogans et des vœux pieux, comment enfourcher le cheval de bataille pour la construction d’un futur collectif qui nous sorte de l’attentisme dans lequel nous engluent les prétextes de l’histoire d’hier et ceux de la misère d’aujourd’hui ? Les campagnes électorales offrent l’opportunité de voir fleurir toutes les réflexions et tous les engagements pour un vivre ensemble. Pour un construire ensemble.
Le 24 février 2019, le Sénégal organisait sa onzième élection présidentielle depuis son accession à l’indépendance. Un exercice routinier pour un pays présenté comme l’une des locomotives en matière de gouvernance avec une dixième place et une moyenne globale de 61,6/100 dans le dernier indice de la gouvernance Mo Ibrahim, publié en novembre 2018. Le Sénégal a une longue tradition d’organisation d’élections diverses, organisées à intervalles réguliers et disputées entre différents partis politiques, coalitions ou citoyens indépendants.
Et pourtant, paradoxalement, les rendez-vous électoraux sont toujours un moment de cristallisation. Ils révèlent des vulnérabilités institutionnelles et sociales qui, pour certains, portent potentiellement le risque de saper les fondements de l’État-nation.
L’élection de 2019 n’a pas dérogé à la règle, avec une période préélectorale marquée par des défis anciens et nouveaux qui ont nourri de fortes tensions socio-politiques. Encore une fois, la présidentielle a été marquée par de profonds désaccords sur les règles du jeu électoral portant, d’une part, sur les modalités de participation des citoyens électeurs et des potentiels candidats (inscription et distribution des cartes d’électeur, loi sur le parrainage, poursuites judiciaires), et d’autre part, sur les conditions d’organisation de l’élection (fichier électoral, rôle du ministère de l’Intérieur, de la Commission électorale nationale autonome [CENA], du Conseil national de régulation de l’audiovisuel [CNRA] et du Conseil constitutionnel). En cette absence de climat de confiance autour du processus, voilà que les enjeux autour de l’élection risquaient d’être confinés à la procédure, renforçant la thèse que le pays n’est encore qu’une démocratie procédurale.
La Grande Nuit
L’année 2020, c’est celle du soixantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. À l’unisson, plusieurs pays africains fêtent la fin, depuis plusieurs décennies, de l’odieuse période coloniale. Ce pan de l’histoire, coloré d’une multitude de crimes et d’attaques à la plus élémentaire humanité des soumis, semble se prolonger et rendre bien difficile la sortie du continent noir de la Grande Nuit.
Au milieu du grand sommeil, c’est le cauchemar sans fin de la haine de soi qui hante nos esprits. Il ne s’agit plus de se dresser contre le colon et le colonialisme, mais de se redresser pour s’extraire des effets et méfaits du passé qui prolongent au présent l’épaisseur de la nuit.
C’est ce sommeil qui explique qu’une figure importante de l’élite puisse publier ses mémoires post-indépendance et faire référence exclusivement au jugement laudateur porté sur son action par des Français. La caricature va jusqu’à ne citer, sur plus de 350 pages, que des auteurs de ce qu’était la métropole avant les années 60.
C’est ce sommeil qui justifie la violence, psychologique, émotionnelle et intellectuelle sans nom qui se poursuit depuis 60 ans dans l’initiation des enfants au savoir et à la connaissance. Dès leurs premiers contacts avec l’école, leur univers mental est façonné avec brutalité dans une langue étrangère à l’écrasante majorité de la société qui est la leur. Dans la plupart des cas, le choc est tellement insupportable que les adultes qu’ils deviendront n’y feront jamais référence. Quelle manière habile de ne jamais questionner l’absurdité d’un système qui refuse les évidences de bon sens !
C’est ce sommeil qui prolonge l’extraversion monétaire. À grande échelle, comme nulle part ailleurs, le lien ombilical avec la métropole ancienne est maintenu par un instrument d’échange dont le seul avantage est d’inciter à l’importation et de favoriser le rapatriement à l’extérieur des revenus générés dans l’ancienne colonie. Les élites d’ici et de toute l’Afrique francophone ont pourtant l’illusion d’être bénéficiaires de cet instrument qui hypothèque en fait toutes les chances d’un développement économique. L’inexistence d’un tel modèle sur le reste de la planète ne semble pas inciter au réveil.
C’est ce sommeil qui perpétue le renoncement à assurer sa sécurité pour la confier à l’ancienne puissance coloniale tout en sachant que les interventions militaires unilatérales sont toujours rejetées par les peuples. L’argument est celui du réalisme pour des micro-États d’une Afrique balkanisée qui n’ont pas les moyens de se défendre face à des attaques extérieures. Cette approche est à contre-courant de l’histoire qui suggère l’alternative d’une coalition internationale dans laquelle l’ancien colonisateur n’a pas toute la marge de manœuvre. Cette « multi-dépendance » est une alternative bien plus réaliste et constructive que celle générée par la prolongation des interventions unilatérales françaises en Afrique.
Cet ouvrage collectif ne revient pas sur la topographie des complexes du colonisé qui empêchent le développement. Des tonnes de pages ont déjà été écrites sur ce drame des opprimés. Cette compilation de textes écrits avec des sensibilités différentes ambitionne plutôt de dépasser la simple cartographie des obstacles et des freins au développement et de mettre en avant les exigences de bon sens qui pourraient être fédératrices d’une action commune. Elle prétend participer de manière hardie à décoloniser la pensée et l’action publique et individuelle. Les exigences de bon sens apparaîtront clairement au fur à mesure de l’approfondissement du processus qui mène à la décolonialité.
Dans les centaines de pages qui suivent, il ne s’agit pas de déférer aux passions des auteurs au lieu d’employer leur raison. L’ambition est d’entretenir une réflexion commune, mais plurielle sur notre présent et notre futur communs. L’espoir est de générer de la lumière plutôt que de diffuser de la chaleur qui attise les contradictions. Cependant, il n’est pas question pour autant d’effleurer les sujets et de les survoler sans en affronter les écueils.
Un groupe de citoyens concernés
Les résistances à la réflexion autonome, au développement d’une pensée et d’une action endogène sont multiples et multiformes. Le courage des auteurs est mis à l’épreuve. Le test est vite passé parce qu’il s’agit d’un groupe de citoyens concernés qui vivent dans leur quotidien leur désir de progrès pour tous. Tous s’accordent à dire que l’état dans lequel se trouve le pays est le résultat de choix. Les choix auraient pu être différents. Mais aujourd’hui, la posture de victime n’est pas une option. Des dynamiques internes doivent initier des mouvements endogènes susceptibles de réparer les blessures infligées par d’autres, mais également, aujourd’hui, principalement par nous-mêmes.
L’expression du moindre changement qui profiterait au plus grand nombre est souvent castrée sous un label disqualifiant. Tantôt c’est une référence au populisme, au gauchisme, à une certaine radicalité idéaliste ou encore à une forme d’extrémisme destructeur. Peu importe si le changement préconisé relève du simple bon sens et de l’évident intérêt du plus grand nombre, pour ne pas dire de l’ensemble de la communauté.
Autre stratégie des conservatismes : s’opposer au changement, à l’évolution, au nom de la tradition, de l’héritage ancestral. L’idée est toujours la même : hier, c’était mieux. Préserver le passé, avancer en reculant vers des pensées et pratiques rétrogrades, c’est toujours mieux parce que cela maintient le système en l’état et continue de bénéficier à ma caste, à ma secte, à mon groupe, à ma classe. Et puis les références d’hier sont connues. Les changer, les modifier, y compris, pour les améliorer significativement, fait prendre le risque de l’inconnu qui pourrait remettre en question non seulement l’ordre établi, mais aussi la hiérarchie des pouvoirs anciens.
Toutes ces formes de lutte contre le progrès sont vivaces et pleines d’énergie dans notre société.
L’élection présidentielle a été un prétexte pour le site d’informations et d’opinions SenePlus.com et ses analystes de lancer, relancer la conversation nationale pour qu’ensemble nous puissions dire que nous n’acceptons plus la misère. Nous ne voulons plus d’une adaptation à la misère. Nous voulons exprimer et mettre en œuvre une ambition pour le pays, pour nos populations. L’ambition va au-delà de la gestion de la misère. Dans cette expression, les auteurs mettent en avant leur capacité à accepter l’imperfection du consensus contre l’idéalisme d’une utopie.
Avec son projet #Enjeux2019, SenePlus a voulu offrir aux Sénégalais, aux amis du Sénégal et aux candidats à la présidentielle de 2019 une opportunité d’être informés et peut-être édifiés, sans parti pris, sur les questions de fond qui touchent à la vie du citoyen et de la nation. Pendant plusieurs mois, SenePlus, qui se veut un espace d’exploration et d’expression libre et plurielle des décideurs et des leaders d’opinion, s’est ouvert à des universitaires, des éditorialistes, des activistes, des experts, des citoyens concernés, de diverses générations et avec des regards croisés, qui ont scruté les grandes problématiques et les secteurs-clés du sociétal, du culturel, de l’économique et du politique.
Ces analyses se sont intéressées aussi bien aux questions strictement nationales qu’à celles concernant notre environnement géopolitique et stratégique immédiat, mais aussi global. Ainsi, la sécurité, la diplomatie, l’éducation, la justice, la monnaie et les médias ont été passés à la loupe. Un accent tout particulier a été mis sur des sujets sensibles dans la société sénégalaise tels que le traitement des enfants, les violences faites aux femmes, les enjeux de l’enseignement en langues nationales et les défis environnementaux grandissants.
Avec #Enjeux2019, SenePlus a redonné vie, corps et voix à l’intellectuel public sénégalais. Les analystes que l’on entendait de moins en moins ont planché sur les questions majeures et partagé avec tous savoir, interrogations et propositions pour un Sénégal en progrès. Cet espace dans lequel s’est déroulé cet exercice a été celui d’une acceptation de la dissidence. Les propos contraires, les critiques ne sont pas des ennemis. Les voix dissidentes participent à la construction de réponses pertinentes et constructives.
De la démocratie procédurale, vers une démocratie substantielle
Enfin et en somme, #Enjeux2019 s’est voulu une pierre précieuse dans l’édifice dont l’ambition est de faire évoluer la démocratie, encore largement procédurale, vers une démocratie substantielle, où le fond prime sur la forme. Participer à l’œuvre de bâtir une citoyenneté forte. Appuyer sur les leviers d’une démocratie délibérative et participative.
À une époque où le citoyen a peu de lisibilité sur l’offre politique, sur les partis politiques et leurs orientations idéologiques, où l’accent est plutôt mis sur des individualités présentées comme des messies, quoi de plus salutaire que de poser le débat en termes de faire société ensemble ?
Où voulons-nous aller et comment y parvenir ? Qui décide de l’agenda et qui s’assure du contrôle de conformité entre le cahier des charges et la mise en œuvre ? Comment s’assurer que les actes sont conformes aux promesses ?
L’ambition de cet ouvrage est aussi de servir de référence aux amis du Sénégal, en particulier aux agences bilatérales et multilatérales dans le secteur du développement international. Ils trouveront ici ce que des Sénégalais et des amis du Sénégal, des acteurs et militants du développement pensent être les véritables priorités pour le pays. S’ils ont l’ambition de donner un coup de main à portée réelle, ils sauront quoi faire et comment le faire.
Cette compilation de textes est une ambitieuse initiative et vous livre sur plus de 500 pages les réflexions des nombreux contributeurs sur le Sénégal de 2019 et sur ce que devrait être le Sénégal de 2024. L’ouvrage comporte trois parties.
Une première partie examine les défis chroniques auxquels fait face la société sénégalaise. Ces défis sont à la fois la cause et la résultante de vulnérabilités multiples et imbriquées de plusieurs manières. Ces vulnérabilités sont d’abord symboliques et concernent notre être, notre rapport à nous-mêmes et à l’autre : les contributions sur les langues nationales, la culture et leur place dans les politiques publiques en attestent largement. Elles sont aussi économiques, politiques et sociales. Et c’est parmi ce que la nation renferme de plus cher que la somme de ces trois types de vulnérabilité se manifeste, à savoir, les enfants, avec la lancinante question des talibés ; les femmes, prises entre le marteau du patriarcat et l’enclume de la faillite de l’État à les protéger et garantir leurs droits socio-économiques, civils et politiques ; et enfin les familles, qui payent le lourd tribut de la crise multiforme que vivent nos sociétés.
La deuxième partie traite de la culture et de la société. Elle renferme des contributions de très haute facture sur les politiques culturelles, les jeunes, la santé et la protection sociale, les médias, l’éducation, et plus largement, la justice sociale.
Enfin, la troisième partie regroupe l’ensemble des contributions traitant de l’économique et du politique avec des analyses pointues sur l’état des institutions et les besoins en matière de réformes, les performances et politiques économiques en rapport avec la demande sociale. La question du franc CFA est abordée, avec à la clé le débat sur la souveraineté monétaire ou encore la souveraineté tout court après 60 ans d’indépendance. Le Sénégal étant situé dans une région fortement affectée par des défis sécuritaires, les interpellations sont multiples. Quel est le véritable niveau de préparation face au danger terroriste qui menace le pays ? Quelle stratégie d’alliance régionale et internationale pour faire face aux dangers croissants ? Quelles réponses aux menaces intérieures qui semblent de plus en plus agitées ?
Au vu de tous ces challenges, politiques et économiques, comment faire de nos cultures et de nos fondements sociétaux de véritables ressorts d’élévation de la jeunesse ? Comment transformer le dividende démographique, les nouvelles technologies de l’information et les ressources naturelles nouvellement découvertes, en leviers pour élaborer ensemble un nouveau contrat social sénégalais ?
Les pages de cet ouvrage collectif sont moins une injonction qu’un possible. À la suite du projet #Enjeux2019 pointe celui de #Consensus2019-2024. Il doit s’appuyer sur les acquis de notre vivre ensemble, de notre génie politique, de nos atouts économiques et de l’impérieuse nécessité de bâtir une société plus juste et plus équitable, surtout à l’endroit des plus jeunes, des femmes, des personnes vivant avec un handicap.
N’ayons pas peur du vertige qui parfois accompagne les pas en avant. Soumettons-nous au vertigo, à ce que les anglophones appellent « Falling Forward », tomber en avant pour progresser. Cela revient à s’appuyer sur les leçons du passé pour en sortir et construire aujourd’hui et demain.
Demain est un autre jour qui n’a pas encore été entamé. Il est inédit. Les pages de son histoire sont encore vierges. À nous de les écrire avec nos mots, notre regard, notre vision, nos espoirs, nos doutes, nos nuances, nos ambitions, notre détermination et tout notre engagement.
Dans leur manière d’être, dans leur volonté de paraître ou dans leur désir de présenter une belle apparence, l’élégance côtoie l’extravagance et aucune dépense n’est de trop pour ces «fashion addicts» qui cherchent vaille que vaille à se faire remarquer
Les sapeurs congolais ne cessent de faire parler d’eux. En 2018, la chaine RT France leur a consacré tout un documentaire. Leur concept est devenu une thématique de recherche universitaire. Ainsi, en dehors des médias qui ont contribué à les rendre célèbres, les universitaires à s’intéressent à ce phénomène qu’est la Société des ambiançeurs et des personnes élégantes (SAPE) née au Congo Brazzaville. L’homme d’affaires Jocelyn Amel dit Le Bachelor est l’un des membres de la confrérie. Manitou du milieu, il l’un des sapeurs les plus connus de la place de Paris. Dans l’émission de Le Debrief de RT France, Armel Jocelyn explique l’origine du concept, ses enjeux, ses valeurs, non sans préciser ce que la Sape n’est pas. Il s’exprimait en prélude à la sortie du documentaire « Les dandy du Congo » consacré à leur mouvement.
Ils ne jurent que par l’élégance, le m’as-tu vu. Ils ne veulent pas passer inaperçus. Toujours prêts à en mettre plein la vue aux passants, être toujours distingués même dans une foule compacte. C’est presque insupportable pour eux de ne pas se faire remarquer et de recueillir un compliment comme le dit un des leurs. Ceux dont il est question, ce sont bien les sapeurs congolais, membres de la SAPE.
Dans leur manière d’être, dans leur volonté de paraître ou dans leur désir de présenter une belle apparence, l’élégance côtoie l’extravagance et aucune dépense n’est de trop pour ces «fashion addicts» (addicts à la mode). Ce qui caractérise les sapeurs c’est la «transgression» vestimentaire qui pour eux est synonyme de «liberté». En effet, les sapeurs cassent les codes vestimentaires convenus et veulent porter et marier librement n’importe quelles couleurs à tout en refusant d’assigner des couleurs à des saisons selon une certaine vision de la mode. Ainsi, les sapeurs ne connaissent ni saison ni climat et refusent l’idée que telles couleurs sont féminines ou masculines.
Les sapeurs s’autorisent un mariage inhabituel de couleurs pour sortir quelque chose d’unique. «Un bon sapeur c’est quelqu’un de transgressif. Il n’est pas là à répéter les normes vestimentaires édictées à Paris, à Londres ou à New York. C’est transgression est une liberté que nous assumons», assume Armel, Le Bachelor interrogé par RT France.
Une apparence carnavalesque assumée
La sobriété, la discrétion en termes de couleur n’est pas ‘’sapologique’’. Les sapeurs n’ont aucune gêne dans leur apparence carnavalesque avec leur couleurs vives et frappantes. «La vie est belle en couleurs. Les couleurs c’est la vie. Pourquoi voulez-vous vous arrêter au noir et au bleu marine », s’interroge Le Bachelor qui raille littéralement l’écrasante majorité de la population non ‘’sapologue’’ qui n’explore pas trop de couleurs. Ce qui compte pour tout sapeur, c’est d’être vu, attirer l’attention vers soi et être apprécié. C’est un choix assumé. «J’aime tout sauf n’anonymat vestimentaire. Si vous portez des couleurs discrètes pour ne pas être vu, il ne fallait pas naître», lance d’emblée Le Bachelor qui défend bec et oncle la philosophie des sapeurs.
Pourquoi se limiter à deux discrètes couleurs (noire et bleue marine), alors qu’il y a une myriade de couleurs que l’on peut explorer ? Telle est la question que posent les sapeurs à ceux qui ne sont pas de leur «société» et qui s’imposent une limite dans le choix de leurs couleurs d’habits. La SAPE, ça coûte de l’argent. Mais les sapeurs n’éprouvent aucune honte à s’endetter juste pour le look afin d’être me point de mire vers lequel converge tous les regards.
C’est le cas de ce fonctionnaire sapeur qui exhibe fièrement sa gardent robe qui ressemble plus à une boutique de vêtement qu’à une garde-robe et qui n’hésitent pas à révéler qu’il s’endettent à coup de millions pour satisfaire son désir de de paraître : 8 millions, 6 millions, 7,5 millions. Dieu sauve les Sapeurs ! En revanche, Le Bachelor lui récuse l’idée que l’élégance est synonyme de dépenses somptuaire. Pour lui on peut être élégant sans dépenser des fortunes. On peut bel et bien s’investir dans la sape sans se ruiner.
« La SAPE, c’est l’art de s’aimer au quotidien
Célèbre sapeur, Bachelor est bien connu à Paris pour habiller ses confrères de la SAPE et toutes autres personnes élégantes. Depuis 1998, Le Bachelor tient une marque de vêtement à Château Rouge appelé Connivences qui fournit l’attirail pour leur mouvement. Pour Le Bachelor, «la SAPE c’est l’art de s’aimer au quotidien en arborant les couleurs que le commun des mortels a parfois du mal à porter». A son avis, la SAPE participe à célébrer, à honorer la vie. Ayant vu son père son oncle toujours élégant Le Bachelor dit sapeur depuis le sein de sa mère. Connus en général pour dépenser des montants faramineux juste pour leur apparence, certains s’inscrivent en faux quant à cette vision de la Sape.
Au-delà de l’apparence, de la volonté d’être vu, les sapeurs disent véhiculer quelques belles valeurs comme le vivre ensemble, la tolérance, la non-violence, l’altruisme, selon Armel, Le Bachelor qui se présente comme «un homme caméléon» du fait des couleurs qu’ils arbore. «La sape est un vecteur de communication», dit-il. Arrivé à Paris en 1977 à Paris, Armel Le Bachelor est diplômés en gestion. Il est sorti de l’École supérieure de gestion et de l’institut supérieur de commerce Paris Dauphine. Depuis 98, il s’est lancé dans le business très connu par son port vestimentaire unique. La SAPE chez lui c’est l’expression d’un certains narcissisme assumé et sans complexe aucun.Promoteur de Connivences Boutiques, spécialisé dans la vente de vêtements, Jocelyn ne devrait pas avoir de souci pour approvisionner sa propre garde robe.
Né au Congo Brazzaville, ce sont les anciens combattant congolais du retour des deux Grandes Guerres qui ont inspiré ce mouvement de la SAPE, selon Le Bachelor. Ces anciens combattants congolais, une fois rentré, arboraient une élégance inégalable après avoir côtoyé le monde occidental, explique Jocelyn Armel.