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22 novembre 2024
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PAR SAXEWAR DIAGNE
HYPOTHÈSES POUR UNE PRESIDENTIELLE INCERTAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - La tension est palpable. En fait, le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? La stratégie du "Tout sauf Sonko" va-t-elle prospérer ?
Saxewar Diagne de SenePlus.com |
Publication 28/02/2023
Les Sénégalais sont fâchés ! L’irritation voire la colère entretiennent le climat délétère qui prévaut dans le pays. Pour les uns, Macky Sall prend en otage les Sénégalais en entretenant un flou politicien autour du troisième mandat ou du deuxième quinquennat. Ce faisant il sape au quotidien les bases institutionnelles de la démocratie et du coup menace les fondements de la paix sociale. Pour les autres, l’opposition, en particulier Ousmane Sonko, se comporte en pyromane qui cherche par tous les moyens à plonger le Sénégal dans un chaos qui pourrait être préjudiciable à cette altérité qui participe au vivre-ensemble, au fait de vivre les uns avec les autres en bonne intelligence.
Il y a comme une odeur de chaos annoncé. On baigne dans l'odeur du laxisme, dans l’odeur de la manipulation à grande échelle, dans l'odeur de la violence, dans l’odeur de l'inacceptable. Le pays semble sortir du cercle de raison. La tension est palpable du fait de l’incertitude par rapport à l’avenir immédiat. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? Macky sera-t-il candidat ? Et Sonko ? Khalifa ? Idy ? Quid de Karim ? La candeur de l’utilisation des prénoms ou du nom de famille des potentiels adversaires politiques ne cache pas l’éréthisme derrière chacune de ces interrogations.
Macky Sall en chef d’orchestre met-il l’intelligence politique sénégalaise à l’épreuve puisqu’elle doit être aujourd’hui mesurée à la quantité d’incertitudes qu’elle est capable de supporter ?
A un an de l’élection, à quelques semaines de la pré-campagne électorale, aucune de ces questions n’a pour l’heure de réponse précise. Certains diront même que la campagne électorale a déjà commencé avec les tournées présidentielles de Macky Sall dans les régions et les meetings organisés notamment par Ousmane Sonko et Khalifa Sall à travers le pays.
L’impossibilité de répondre à des questions que tout le monde se pose au quotidien ne favorise pas la tranquillité si importante pour assurer une certaine sérénité collective. Faute de réponse précise, dans ce climat anxiogène, l’analyste est réduit à élaborer des hypothèses qui paraissent les plus probables, en fonction non seulement des rapports de force mais aussi d’une anticipation des actions des différents acteurs.
Les différentes hypothèses présentées dans cette analyse, sont basées sur le postulat de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko que nous considérons comme acquise ainsi que nous l’avons indiqué dans notre précédente contribution sur SenePlus intitulée "Sonko est out".
Le mésuage de la Justice par l’actuel président de la République y compris avec sa récente réorganisation par le Conseil Supérieur de la Magistrature apporte de l’eau au moulin de ceux qui dénoncent la constante instrumentalisation de cette institution par l’exécutif. Malgré le caractère protéiforme et polymorphe de la stratégie politique de Macky Sall, il apparait que le moment électoral peut se résumer à trois mots : "Tout sauf Sonko". Que ce soit par le biais d’une condamnation pour diffamation ou encore pour viol, il ne reste que peu de doutes qu’Ousmane Sonko ne sera pas sur la ligne de départ pour 2024 à moins que la rue n’en décide autrement et cela à coût humain qui pourrait être fort élevé. Qui au XVIIIè siècle rappelait qu’il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la Justice ?
Sonko out de la course à la présidentielle, que se passerait-il ? Comment les différents leaders s’aligneraient ils ? Quels jeux d’alliances éventuelles ? Nous examinons ici quatre hypothèses.
Première hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans l’article "Sonko est out", contrairement aux doxas de la classe politique, est clairement mis en avant l’idée selon laquelle Macky Sall ne sera pas candidat à la présidentielle de 2024. Une telle décision serait rendue publique au moment approprié pour servir de contre-feux à l’annonce de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko de manière à calmer la rue et à faire accepter l’idée de la non-participation du leader de Pastef à l’élection.
En admettant que Macky Sall passe à l’acte dans sa promesse d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, il n’est pas exclu de se retrouver alors dans une situation où un accord politique basé sur un programme commun de souveraineté minimum soit signé entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko : sortie du franc CFA et suppression dans un délai court des bases militaires françaises et des accords de défense avec ce pays. A ce programme s’ajoutera la mise en œuvre d’une bonne partie des conclusions des Assises nationales. Toutes ces conditions justifieraient tout à fait qu’Ousmane Sonko puisse soutenir la candidature de Khalifa Sall qui, une fois élu, pourrait organiser des législatives anticipées qui feraient du leader de Pastef le président d’une Assemblée nationale digne de ce nom, véritable institution indépendante de l’exécutif.
Le Sénégal retrouverait sa saveur d’antan, celle de l’époque du couple Senghor-Dia. Une grande différence cependant : ici, la base du partenariat sera claire parce que programmatique spécifiant même que Khalifa Sall ne sera pas éligible en 2029 du fait de son âge. Cela laissera ouvert un boulevard au tout compte fait jeune Ousmane Sonko qui n’aura que 55 ans à l’échéance de 2029.
Cette hypothèse est-elle probable ? La difficulté première est de pouvoir anticiper le niveau de sophistication et de maturité des principaux protagonistes en particulier Macky Sall et Ousmane Sonko. La seconde difficulté pourrait être liée aux pressions que la France pourrait exercer sur le socialiste senghorien Khalifa Sall pour saborder un accord qui comprend un programme minimum de souveraineté.
Cependant, si l’optimisme légendaire des Sénégalais qui préfèrent être dans l’affirmation, devait prévaloir, cette hypothèse permettrait au Sénégal d’avoir une transition tranquille et pacifique et au bout du compte tout le monde y trouverait une partie de son bonheur, y compris l’actuel président qui sait ne pas risquer de représailles de la part d’un Khalifa Sall à la tête de l’État.
Il est également tout à fait possible que Pastef se considérant à la porte du pouvoir décide d’avoir son propre candidat. Bassirou Diomaye Faye ou moins probablement Biram Souleye Diop ? Dans un tel cas, pourrait-on assister à un remake de l’exploit des dernières législatives où la liste des suppléants inconnus de Yewwi Askan Wi a remplacé au pied levé une liste de titulaires porteuse de figures de premier plan dans le jeu politique sénégalais ? En faiseur de roi, Sonko pourrait tout simplement être tenté de mettre un de ses lieutenants sur le trône. Le risque d’une telle option serait de faire sortir du bois un troisième larron qui pourrait créer la surprise. Amadou Ba ? Idrissa Seck ? Mimi Touré ? Qui sait !
Deuxième hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim également inéligibles
Cette hypothèse ainsi que la quatrième sont peut-être celles qui produisent le plus d’incertitudes et qui peuvent plonger le Sénégal dans une instabilité politique indescriptible. Dans cette hypothèse, Khalifa Sall et Karim Wade ne sont pas amnistiés. Depuis quelques semaines, la claustration des pensées politiques de Macky Sall pourrait laisser croire qu’il n’a pas, ou n’a plus, l’intention d’amnistier ces deux potentiels rivaux à la présidentielle de 2024.
Dans un tel schéma, on pourrait se retrouver avec un trio de tête comprenant Amadou Ba, Idrissa Seck et Mimi Touré. Ne pas exclure non plus qu’un candidat soutenu activement par Sonko et Pastef puisse sortir du bois et créer la surprise.
Une telle option offrirait à l’ancienne Première ministre Mimi Touré une bonne carte à jouer si elle arrivait à obtenir le soutien de Khalifa Sall, de Barthelemy Dias, de Guy Marius Sagna et pourquoi pas d’Ousmane Sonko et de Pastef. Il faudrait une bonne dose de réalisme politique pour en arriver là parce Mimi Touré, selon ses critiques, a été plutôt véhémente à l’endroit de Sonko et de Pastef ces dernières années. Cette probabilité semble donc difficile à imaginer mais elle n’est pas à exclure en fonction de l’évolution des rapports de force dans les prochains mois d’autant plus que ces derniers jours Mimi Touré s’est beaucoup rapprochée de Guy Marius Sagna et même de la ligne Sonko.
Troisième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans ce cas de figure comme dans le premier Khalifa Sall sera certainement le favori en particulier s’il est ouvertement soutenu par Sonko et Pastef, ce qui serait peu probable si l’on considère que le leader des Patriotes préfèrera avoir un candidat sorti des rangs de son parti. L’assomption ici est que Macky Sall, même s’il arrivait au deuxième tour n’aura que peu de chance d’obtenir un score comparable à celui d’Abdoulaye Wade en 2012.
Quatrième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim inéligibles
Cette perspective est annonciatrice d’un possible chaos politique au Sénégal. Mais si l’Etat arrive par extraordinaire à contrôler la rue, ce schéma offre une ouverture à Mimi Touré en particulier si elle obtenait le soutien des inéligibles Khalifa Sall et peut-être Ousmane Sonko.
Dans toutes les quatre hypothèses envisagées, Macky Sall sera soit inéligible soit battu de manière décisive par son challenger quel qu’il soit. Toutes les hypothèses mettent en avant l’idée selon laquelle, au résultat, la question d’une nouvelle candidature de l’actuel président de la République apparait relativement futile politiquement bien qu’elle soit, pour certains, une question de principe et de Droit. Dans tous les cas de figure, il apparait que Macky Sall ne sera pas le président du Sénégal à l’issue de l’élection de février 2024.
Y a-t-il une cinquième hypothèse qui aujourd’hui ne semble pas évidente mais que la réalité pourrait voir germer dans les semaines ou les mois à venir ? Peut-être, mais dans un tel cas, cette hypothèse créerait un moment historique surprenant de la vie politique du Sénégal et deviendra à n’en pas douter un cas d’école dans les annales de l’histoire politique africaine qui sera enseignée dans les décennies à venir.
Des voix, dont certaines surprenantes, agitent depuis quelques jours l’idée d’une suspension des procédures judiciaires contre Sonko jusqu’après la présidentielle. C’est un peu cela la pratique, ou plus exactement la tradition, aux États-Unis où même les enquêtes judiciaires concernant les candidats à la présidence sont suspendues à quelques mois des échéances électorales.
Il ne fait aucun doute que la meilleure des options possibles et souhaitables pour le Sénégal serait une élection à laquelle tout le monde, avec ou sans la participation du président sortant, puissent participer. Dans un tel schéma, Sonko serait peut-être le favori pour l’emporter. Et c’est bien là que se trouve l’épine du problème.
La stratégie de Macky Sall du "Tout sauf Sonko" qui apparaissait être également la perspective de Paris, le grand régent des lieux, peut-elle en fin de compte se satisfaire d’une telle option qui à leurs yeux est bien trop risquée pour la survie du système qui prévaut depuis plus de six décennies ? Depuis quelques mois, il se susurre que Paris préférait s’accommoder de Sonko plutôt que de courir le risque de voir le pays tomber dans les abysses de l’instabilité.
La force multiplicatrice de l’inaction pousse à entretenir la véhémence colérique des Sénégalais qui se sentent manipulés par juste quelques ambitions individuelles. Cela est insupportable à la communauté. Le blocage de l’horizon politique crée une structure de permission de tous les excès. Ce champ fertile fortifie les échos des discours populistes au point de mettre le pays sous une étouffante tension que la moindre étincelle peut embraser. Les pleins pouvoirs donnés à la force, c’est la pire des violences qui s’exerce sur tous.
La mackysation de l'espace public prend aujourd'hui la forme d'un choix entre la violence institutionnelle et politique imposée au plus haut niveau de l'État et une violence populaire plus ou moins manipulée par des acteurs politiques qui opèrent sur un grand écart entre une gauche souverainiste et une droite religieuse et féodale. L'éventail de choix devient binaire du fait de la mackysation du jeu politique.
C'est cela qui donne cette impression d'étouffement et qui bouche l'horizon. Le cercle de raison est bien celui de la gauche souverainiste mais son alliance avec des forces caractérisées par un anti-intellectualisme notoire et parfois par le rejet de toute forme d'universalisme progressiste obstrue les perspectives d'un avenir générateur de réformes autour de la feuille de route des Assises nationales.
Une chose semble certaine, les Sénégalais sont fâchés. En fait, ils sont déjà en colère. La guerre d’attrition qui se poursuit sous leurs yeux devient insupportable. Leur urgence de clarification ne semble pas être celle du président de la République. Qui disait que quand c’est urgent, c’est déjà trop tard ? Le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit.
TEXTE COLLECTIF
AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE ET DE LA DÉMOCRATIE
L'anti-système est utilisé comme un raccourci démagogique qui charrie toutes les formes de violences, verbales et physiques destinées à la banalisation et, à terme, l'anéantissement des institutions, des symboles de la République et de l’Etat de droit
Notre pays est à un tournant décisif de sa trajectoire démocratique.
Pays de liberté, resté fidèle à une tradition de pluralisme politique, syndical et médiatique depuis l’époque coloniale, le Sénégal a gardé le cap d'une nation d’ouverture et de convivialité où l'œcuménisme religieux est la règle, les droits de l'homme respectés et les libertés publiques garanties, en dépit des vicissitudes de la vie et de l’histoire.
Ce régime de démocratie républicaine s'est bonifié au fil des années, au point de produire un système de référence de premier ordre dans les rangs des démocraties majeures, à travers le continent africain et le monde.
Les alternances politiques successives sont devenues la règle, au sommet de l'Etat comme à l'échelle des territoires. La vitalité du débat public à travers les médias classiques et les réseaux sociaux y a pris une allure et une intensité remarquables, malgré les dérives qui débordent le champ convenu du pacte démocratique.
Pourtant, c’est ce modèle qui allie régime de libertés et progrès économique et social que des acteurs politiques tentent de discréditer et de déstabiliser en complicité avec de puissants groupes et lobbies étrangers.
Dans un contexte mondial de crise de la démocratie représentative de type libéral, cette situation mérite la plus grande attention des forces vives de la nation, notamment celles républicaines et démocratiques.
Ce sont, en effet, toutes les grandes démocraties qui font actuellement face aux poussées populistes un peu partout à travers le monde.
Les courants fachopopulistes, tels qu'ils se sont développés au Sénégal et ailleurs, ont été rendus possibles par l'existence d'un environnement politique, juridique et médiatique libre et démocratique. Dans le même temps, ces courants s’inscrivent dans une logique de destruction du modèle éprouvé des libertés publiques.
Les cas de plusieurs pays illustrent parfaitement cette menace qui pèse sur les régimes démocratiques avec la montée en puissance de groupes politiques populistes, souvent en accointance avec des néo nazis en Europe, des mouvements de l'islamisme radical anti-confrérique et des groupes d'obédience irrédentiste dans les pays en développement.
Les populistes investissent ainsi, de plus en plus, les opportunités que leur offre l'espace politique démocratique pour, en retour, le polluer avec des discours et des pratiques de violence tout à fait aux antipodes des codes, règles et valeurs de la République et de la démocratie.
En somme, le propre du populisme est de se servir des moyens de la démocratie pour tuer la démocratie. C'est ce que recouvre la notion d'anti-système, utilisé comme un raccourci démagogique qui charrie toutes les formes de violences, verbales et physiques destinées à la banalisation et, à terme, l'anéantissement des institutions, des symboles de la République et de l’Etat de droit.
Une des différences fondamentales entre populisme et démocratie, c’est que cette dernière est essentiellement fondée sur la conquête pacifique du pouvoir politique, là où le populisme joue la carte des moyens de la démocratie, lorsqu'ils lui sont favorables, tout en revendiquant le droit et la liberté, pour la « bonne cause », de recourir à la violence politique pour la conquête et l'exercice du pouvoir.
C'est bien cette logique que théorisent et assument sans ambages les courants populistes dans notre pays, à travers un délire messianique permanent sur fond de revendication du "droit à l'impitoyabilité " contre des concurrents politiques pointés du doigt en ennemis mortels.
Le moment est venu pour les républicains et les démocrates de notre pays de prendre toute la mesure des menaces sur le système démocratique.
Pour une fois, les périls qui planent sur notre démocratie et nos libertés ne viennent pas du haut. Ils viennent du bas.
Les appels incessants à l’insurrection, malgré les expériences récentes de pertes en vies humaines, au pillage des domiciles de citoyens appartenant au camp de la majorité, en somme l’incitation à un climat de guerre civile interpellent tous les démocrates, y compris la frange de l’opposition républicaine. Est également interpellée la puissance publique en charge de la sécurité des Sénégalais, toutes obédiences confondues. Sont tous aussi interpellés, les autorités religieuses et coutumières, les acteurs économiques, les intellectuels et les travailleurs, toutes les sociétés civiles authentiques, mues par le souci sincère d’œuvrer pour une société d’équilibre.
La préservation de notre modèle démocratique d'équilibre et de sérénité devient, au-delà des enjeux de libertés, un impératif de sécurité et de stabilité pour le grand pays de démocratie de référence que nous avons mis des siècles à bâtir avec des sacrifices consentis par plusieurs générations.
Il est de notre devoir et de notre responsabilité de rester fermes sur l'exigence de préserver notre démocratie de toutes les formes d'agression, de veiller au libre jeu politique auto-réglé par des acteurs politiques ayant en partage le souci d'une société apaisée bénéficiant d'une presse entièrement libre, ouverte au pluralisme et capable de participer à une régulation générale de l'espace démocratique…
Dans la perspective des échéances de la présidentielle de 2024, ce sont là des sujets de fond sur lesquels le dialogue politique, tradition intacte de notre peuple et socle d'une gouvernance concertée, peut et doit apporter une contribution majeure. Nous devons faire du débat programmatique l’essence de la démocratie en lieu et place des confrontations stériles. Nous devons prendre à bras le corps les grandes aspirations de notre peuple et non nous évertuer à réveiller les pulsions négatives qui attisent la haine et la violence.
L'enjeu est de renforcer dans l'opinion la tendance salvatrice à un vaste courant républicain et démocratique contre les velléités liberticides dans un contexte mondial et sous-régional en convulsions.
Dakar, le 19 février 2023
Bassirou Faty (Cadre de Banque)
Amadou Sidy Bocoum (Sociologue, ancien Ambassadeur)
Ibrahima Macodou Fall (Chef d’entreprise Industrielle)
Landing Badji (Avocat)
Lamine Thiam (Sciences Po, DG de Promevil, France)
Khady Cisse Fitoussi (Experte, conseillère en entrepreunariat et accompagnement de dirigeants d’entreprise, France)
Odile Gazy (Chef d entreprise industrielle)
Abdoulaye Diallo (Ingenieur Télécoms, Artiste)
Dr Lamine Diouf (Pharmacien)
Dr Youssou Ndiaye, Administrateur d’hôpital
Lamine Fall, Syndicaliste
Fallou Guèye, Enseignant, UCAD
Rokhaya Tall, Experte en management de projet
Fatoumata Niang Bâ, Présidente Union pour le développement du Sénégal/Renouveau
Ndiouck Mbaye Lindor, Présidente Fédération nationale des femmes rurales
Cheikh Faye, Professeur agrégé, UQAC, Canada
Ibrahima Thiam, Inspecteur principal du trésor et Conseiller d’ambassade
Papa Ma Oumy Ndiaye, Administrateur de sociétés
Fara Diaw, journaliste à la retraite
Ibrahima Cissé, Cadre Ipres à la retraite
Bassirou Niang, Membre du Club Sénégal Émergent
Moussa Badiane, Agent en statistiques
Mohamed Sow, Technicien Transport et logistique, France
Dethié Ndiaye, Président du parti UMP/Sénégal
Expert financier /PDG de CHOOSE Sénégal
Adama DIALLO, Administrateur civil
Amadou Abdoulaye Diop, Professeur agrégé, Juriste
Seynabou Pouye, Entrepreneure
Daouda Ba, Enseignant
Landing Savané (AJ)
Samba Sy, Ministre, Secrétaire général du (PIT-S)
Aymérou GNINGUE (Député, Maire de Merina DAKHAR)
Nicolas Ndiaye (Député) (LD)
Katy Cissé Wone (juriste)
Mamour Cissé (PSD/JANT BI)
Thierno Lo (Coalition ADIANA)
Pr Pape Demba Sy (UDF)
Aliou Dia (DAAN DOOLEYI)
Abdou Fall (Alternatives citoyennes Andu Nawle)
Mame Bounama Sall, Ancien Ministre
Dr Aissatou Tall , Chef de quartier Yoff Tondouria . Dr en pharmacie
Me Ousmane Sèye (CPE)
Jean Leopold Gueye (CNNO)
El Hadj Momar Sambe (RTAS)
El hadj Ndiaye Diodio (TSTA)
Ibrahima Badiane (UFN)
El Hadj Hamidou Kassé (Philosophe)
Tidiane kounta (Economiste)
Demba Dieng (Enseignant à Genève)
Abdoulaye DIENG (Expert culturel)
Landing BADJI, Avocat à la Cour, Consultant international
Me Aliou sow, Avocat à la cour
Bassirou Ndiaye Bokk Defar Senegaal.
Alassane Cissé. HCCT, (N.P)
Amadou Fall Inspecteur de l’Éducation à Guinguinéo
Safietou Diop, leader du mouvement des femmes sénégalaises, personnalité de la société civile.
Cheikh Tidiane Ba Opérateur économique Sénégal/ France
Aida Mbengue, Secrétaire générale « Jigeen Jiokna », actrice de développement
Ndèye Rokhaya Diop (dite Aya Diop), militante pour la défense des acquis démocratiques et la paix sociale
Mamadou Déme, Haut-conseiller des collectivités territoriales, Président du parti Kisal Senegaal, expert consultant résidant à Paris -France
Demba Babaël Sow Député de la diaspora sénégalaise (France) Ouvrier Syndicaliste
Mr seydi Lamine, Roubaix - France
Ousmane Dia opérateur économique demeurant à Bambilor - déni biram dao
Abdou Ndiaye Doctorant en développement local et diplômé de l'école normale supérieure.
Babacar Thiam, Nations Unies
Lamine Bara Gaye Directeur du sneips
Bocar sidick Kane ancien député maire, professeur certifié des sciences et techniques industrielles
Modou Lamine SENE Coordonnateur national du PVD de Cheikh Ahmadou KARA MBACKE
Momar Mbaye intendant au lycée de Pire. Ancien membre de la CED
Samba Kara NDIAYE Président Mouvement Troisième Voie Du Senegal. Prèsident Parti NADEMS
Professeur Bouna Mohamed Seck
Pape Sagna Mbaye, Ministre
Pr Maouloud Diakhaté, Professeur des Universités, HCCT,
Jeanne Lopis Sylla, Chercheur
Dr Malick Diop, député, Vice-président Assemblée nationale
Zator Mbaye, Ministre conseillerMarcel Ndiana Ndiaye, Professeur, Ambassadeur Itinérant
Me Mamadou Diallo, Avocat Barreau de Paris - Diaspora
Sylvain A. Boyer, Ingénieur, Pcs
Pr Moussa Barry, Professeur, Gabon - Diaspora
Serigne Seck Ingénieur, Paris - Diaspora
Pr Pape Mody Niang, Université de Dakar
Alioune Badara Ndoye, Professeur de lettre à la retraite (résidant aux USA)
Papa Demba SECK retraité Imprimeur, Thiaroye ORYX
Samba Kante, Président Mouvement Niomre ça kanam
Professeur Sérigne Amadou NDIAYE, ancien Doyen de la FST
Abdoul aziz seck, Opérateur économique (import – export) établi aux USA
Pape Diallo chef d'entreprise à Dakar
El Hadj Ndary Gueye Journaliste-consultant.
Abdoul Sow Consultant, Retraité de Nations Unies (DPKO)
Serigne Abdou Lahad Bousso, Chef religieux à touba
Mr FODIA DIALLO professeur d'histoire et de Géographie à la retraite, résidant à Louga
Moustapha Djamil Ndiaye entrepreneur en Géorgie
Khadidiatou Ba, Comptable, Actrice de Développement
Dr Cheikh Oumar Hann, Ministre
Hyacinthe DIOUF Consultant Dijon France
Mourtada SALL ouvrier Chilly-Mazarin France
Papa Demba SECK, retraité imprimeur, à Thiaroye sur mer ORYX
Maurice Wendes SARR, Délégué médical
Oumar Ly France,
Amadou Sidy Bocoum, (sociologue, ancien ambassadeur)
Alla Dieng (Président de l’Union des Forces Citoyennes/UFC), Cyrill Kpade (Président Mouvement Macky 535)
Mamadou Thiam (Expert en communication et TQM/Total Quality Management)
Pape Chérif BASSENE, Nissire SARR (UCAD, Enseignant-chercheur)
El Hadji Malick DEME (UCAD, Enseignant-chercheur)
Moustapha GUEYE (UASZ, Enseignant-chercheur)
Mandiomé THIAM (UCAD, Enseignant-chercheur)
Alioune DIENG (CESTI, Enseignant-chercheur)
Moussa DAFFE (UCAD, PATS)
Boubacar BALL (RECTORAT, PATS)
Khalifa GAYE (UASZ, Directeur des Bourses)
Amadou Tidiane DIALLO (UCAD, Enseignant-chercheur)
Mamoudou Bocar SALL (DG)
Pierre SAMBOU (Linguistique, Chef de département)
Abdoul Karim TANDJIGORA (UCAD, Enseignant-chercheur)
Ousmane Baba ANNE (Dentiste)
Saliou Cheickhou SABALY (Paris)
Cherif Daha BA (UCAD/FLSH, Enseignant-chercheur)
Abdoulaye Bibi BALDE (UCAD, Ancien ministre)
Fatimata KANE SOW (UCAD, Enseignant-chercheur)
Mahy DIAW (UCAD, Enseignant-chercheur /Recteur)
Mouhamadou Hady DEME (UCAD, Enseignant-chercheur)
Cherif BALDE (UASZ, Enseignant-chercheur)
Diatou THIAW (UCAD, Enseignant-chercheur)
Courfia DIAWARA (UASZ, Enseignant-chercheur)
Saliou NGOM (ISRA, Directeur de la Protection Végétaux)
Aminata Collé LO (Enseignant-chercheur)
Boubacar FALL (UASZ, Chef de département)
Kemo BALDE (UAM, Enseignant-chercheur)
Aboubacry SOKOMO (UIDT/THIES, Enseignant-chercheur)
Demba SOW (ESP-UCAD, Enseignant-chercheur, Ancien Député)
Mouhamadou Lamine DIALLO (UCAD/FASTEF, Enseignant-chercheur)
Ousseynou THIAM (UCAD/FASTEF, Enseignant-chercheur)
Souleymane NIANG (RECTORAT/DISI/Centre Calcul Informatique PATS)
Thierno Boubacar BARRY
Idrissa BALDE (UGB, Enseignant-chercheur/Maire)
Mbossé Ndiaye GUEYE (UGB, Enseignant-chercheur)
Sadibou AIDARA (UGB, Enseignant-chercheur)
Alassane AW (ENSAE, Enseignant-chercheur)
Amadou Sidy Aly BA (UGB/UFR SEG, Enseignant-chercheur)
Mamadou BA (UGB, Enseignant-chercheur)
El Hadji DEME (UCAD, Enseignant-chercheur)
Hamat DIA (UASZ, Enseignant-chercheur)
Issa DIAGNE
Moustapha Lo DIATTA (UASZ)
Mamadou Abdoul DIOP
René Ndimag DIOUF
Mathioro FALL (UIDT, Enseignant-chercheur)
Ibrahima MENDY (UASZ, Enseignant-chercheur)
Papa Ogo SECK (UGB, Enseignant-chercheur)
Ahmadou Bamba SOW
Ndeye Ngom POUYE (UCAD/FLSH, Enseignant-chercheur)
Boubacar BA (UGB, Enseignant-chercheur)
Serigne Amadou NDIAYE (UCAD, Enseignant-chercheur)
Abdourahmane SOW (UGB, Enseignant-chercheur)
Fatimata KANE (UAM, COMMUNICATION)
Mamadou Amadou SECK (ESP/UCAD, Enseignant-chercheur)
Ousseynou DIOP (FMPOS/UCAD, Enseignant-chercheur)
Babacar TOUMBOU (UIDT/THIES , Enseignant-chercheur)
Cheikh SAKHO (UCAD, Enseignant-chercheur)
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LE VAUDOU, UNE RELIGION MAIS AUSSI UNE CULTURE
De son expérience personnelle d'initié, Philippe Charlier, anthropologue et directeur de la recherche au musée du Quai Branly a tiré un livre qui ouvre sur un monde fascinant - ENTRETIEN
Le Point Afrique |
Sylvie Rantrua |
Publication 11/01/2023
Bénin, le 10 janvier, c'est la fête nationale du vaudou. Un jour férié, pour célébrer le culte des divinités de la nature et les ancêtres. Accompagnés de tambours, Hèviosso, dieu du tonnerre, Sakapta, dieu de la terre, Mami Wata, déesse de la mer, les impressionnants Zangbeto, les gardiens de la nuit, et bien d'autres seront de sortie. Ce festival accueille bien sûr les pratiquants du culte, les initiés, mais aussi nombre de visiteurs venus d'Afrique, d'Europe mais aussi des Caraïbes et des Amériques, venus découvrir le vaudou dans son pays d'origine.
Pour mieux comprendre le vaudou, et en particulier le vaudou-béninois, nous avons rencontré Philippe Charlier, directeur du département de la recherche et de l'enseignement au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, mais aussi médecin légiste, anthropologue et archéologue. Scientifique, il interroge le visible et l'invisible. Le vaudou le passionne. À force de poser des questions à chacun de ses voyages en terres béninoises, des responsables du culte lui ont proposé d'être initié. Une expérience qu'il raconte dans un livre, Vaudou : l'homme, la nature et les dieux (collection Terre Humaine, Plon, 2020)*, sans toutefois en relever des secrets interdits, mais en expliquant sans vulgarisation excessive mais avec force et clarté la religion vaudoue basée sur une continuité entre les vivants, la nature et les morts. Il s'est confié au Point Afrique.
Le Point Afrique : Le Bénin est présenté comme la terre d'origine du vaudou. Quelles sont les racines de cette religion et comment a-t-elle évolué au fil du temps ?
Le vaudou est historiquement connu depuis le XVIIe siècle, mais il est vraisemblable qu'il soit apparu antérieurement, peut-être vers le XIVe ou XVe siècle. C'est justement tout l'intérêt de l'archéologie sur un territoire comme celui d'Abomey, avec des fouilles dans les palais des rois Glélé, Ghézo et Béhanzin, pour tenter de remonter aux racines du vaudou et à ses origines.
C'est une religion qui a évolué avec des courants migratoires, des conquêtes militaires et des mouvements liés aux communautés marchandes. On sait que le vaudou est probablement issu d'une tradition du Nigeria, qui est passée au Togo, qui est revenue au Bénin dans un mouvement de spirale. Il faut comprendre que le vaudou est une culture doublée d'une religion, et cette religion est protéiforme, polymorphe. Chaque fois qu'un roi d'Abomey, d'Allada, de Porto Novo ou d'une autre cité faisait la conquête d'une nouvelle cité ou d'un peuple, il récupérait son vodoun, c'est-à-dire sa divinité, et l'incorporait à son propre panthéon. Ceci explique le fait que l'on n'ait pas exactement les mêmes divinités vaudoues selon les lieux. Il y a toujours des petites divinités secondaires qui sont soit des divinités locales « absorbées », soit des divinités conquises, parfois apportées par des mariages : quand un roi d'Abomey épouse une princesse extérieure (par exemple originaire d'Ifé, au Nigeria), celle-ci vient avec ses secrets et ses fétiches (les vodouns sont alors incorporés au panthéon local et augmentent le pouvoir spirituel du royaume).
Le vaudou est basé sur des concepts généraux et une métaphysique propre, avec une organisation du monde par des rituels, des lignes de force. À l'origine, il y a une divinité unique qui a créé le monde, puis s'est retirée loin de tout. L'énergie s'est ensuite cristallisée dans des lieux sacrés, ou des divinités auprès desquelles il est possible de demander intercession. Mais ce ne sont pas tout à fait les mêmes dieux ni les mêmes morphologies, symboles ou rituels qui vont être utilisés à tel ou tel endroit. Le vaudou, que l'on appelle « vaudou béninois », a évolué au cours du temps, avec les conquêtes du XVIIe au XIXe siècle. Il est également dynamique dans son organisation, et présente un caractère évolutif dans le temps et l'espace.
Quelle fonction occupe le vaudou dans la société béninoise ?
Le vaudou est véritablement le ciment de la société béninoise, togolaise et de la zone de la frontière Bénin-Nigeria, zone de culture yoruba, plus traditionnelle et moins islamisée. C'est le ciment dans le sens où le vaudou organise deux équilibres, deux harmonies : une première entre les humains et la nature, sachant que la nature est divinisée et respectée. C'est l'émanation de divinités, voire des divinités elles-mêmes : une source sacrée, une montagne, une forêt sacrée, une esplanade consacrée au culte des ancêtres... Tout cet espace est ritualisé. Cet équilibre entre l'homme et la nature explique certains phénomènes comme la foudre, les débordements de fleuve, des sources qui ne tarissent pas... Chaque site sacré, chaque élément de la nature, chaque lieu autour d'un temple vaudou est une zone sacrée. La nature n'est pas vue comme un territoire inerte mais plutôt vivant où réside une force surnaturelle. C'est une valeur fondamentale. La nature est divine. On ne pollue pas. On utilise beaucoup plus de matériaux périssables qui se dégradent. Il existe une sorte d'écologie naturelle dans le vaudou.
Le second équilibre, c'est l'harmonie entre les hommes et les ancêtres, et l'équilibre entre les différentes strates de la société, les nantis comme les plus humbles, mais également entre les anciens et les plus jeunes. Le vaudou permet d'organiser la société, de faire le lien entre les différents individus qui la composent, comme les différents grains du fruit d'une grenade. Cela donne du sens au positionnement de chaque individu dans la nature et de chaque individu dans la société. On considère ainsi le vaudou autant comme une religion que comme une culture. On peut très bien être de religion catholique, mais appartenir encore à la culture vaudoue, qui est une sorte de façon de vivre, de penser et d'organiser la vie qui n'est pas forcément antinomique des religions du livre (islam, christianisme, judaïsme). Pour cette raison, le vaudou est extrêmement important dans la culture béninoise, mais aussi togolaise et de la frontière nigériane.
Observe-t-on une sorte de concurrence entre le vaudou et les religions du livre ?
Oui, bien sûr, cette concurrence existe, notamment avec les églises évangéliques, les nouvelles églises de Dieu néo-protestantes d'inspiration locale ou américaine, mais aussi les musulmans fondamentalistes qui mènent une vraie guerre de religion. Le vaudou se répartit principalement dans les 250 à 300 kilomètres au sud du Bénin où l'on relève ponctuellement des exactions contre les sanctuaires ou la communauté vaudoue.
En Haïti, en revanche, se déroule une vraie guerre de religion contre les vaudouisants, non pas du fait des catholiques romains, mais plutôt par des néo-protestants américains. Des temples sont incendiés, une véritable cabale est menée contre le vaudou, étiqueté de sorcellerie, même si ce n'est pas le cas.
Au Bénin, heureusement, il n'y a pas de guerre de religion, mais ponctuellement, quelques attaques sont menées contre des temples vaudous et des critiques acerbes sont émises dans les journaux, vis à vis de hauts notables du vaudou, accusés de tel ou tel maux, généralement fallacieux. Ce n'est pas encore organisé et généralisé comme cela est le cas en Haïti.
Cette concurrence ne devrait pas exister. La bireligiosité est assez fréquente, finalement (on le voit ici à travers certains objets du musée du quai Branly-Jacques Chirac), et l'on peut très bien appartenir à deux religions sans que cela ne pose le moindre problème. Deux dieux valent mieux qu'un. On est toujours mieux protégé ! Deux religions permettent de trouver plus de réponses aux questions que l'on peut se poser dans la vie quotidienne et notamment sur le plan métaphysique...
Le 10 janvier, le Bénin organise la Fête nationale du vaudou. Cet événement existe-t-il depuis longtemps ? Quelle est sa portée, son intérêt ? Le gouvernement béninois met-il cette fête en avant pour des raisons culturelles et touristiques ?
De mémoire, cela fait près de trente ans que la fête du vaudou – et des religions traditionnelles, l'épithète a été rajoutée récemment – existe. Associer les autres religions traditionnelles, non étiquetées « vaudou », pratiquées au Bénin, mais aussi dans des pays limitrophes ou plus lointains, permet d'élargir et de rallier plus de personnes autour de cette fête. Ainsi, on retrouve des Bamiléké du Cameroun qui viennent présenter les particularités de leur religion traditionnelle, qui n'a rien à voir avec le vaudou, mais également des vaudouisants d'outre-Atlantique. Un vaudou syncrétique, qui a été modifié avec le christianisme, en l'occurrence le catholicisme romain inculqué de force aux esclaves pendant le trajet dans les cales des bateaux négriers et qui a donné le vaudou haïtien, le candomblé au Brésil, la santeria à Cuba, le quimbois dans les Grandes Antilles, etc. Cette fête permet de relier les communautés, de part et d'autre des voies de l'esclavage (« l'Atlantique noir »), de mettre en évidence les fondamentaux qui existent entre ces religions.
Le sentiment qui ressort de cette fête est une grande fierté de porter encore ces valeurs traditionnelles. Elles ont toutes leurs sens dans le monde contemporain du XXIe siècle, car toutes les questions ne sont pas répondues par les religions du livre, le bouddhisme, l'hindouisme, etc. De plus, ces religions sont en danger, attaquées. Il est important de les protéger.
L'argument touristique et culturel de cette fête est également évident. Le président du Bénin, Patrice Talon, ne s'en cache pas, au contraire ; il en a fait un des chevaux de bataille de sa deuxième présidence : utiliser (dans le bon sens du terme) la culture vaudoue comme un faire-valoir touristique du pays avec la création de musées, dont le Musée des rois d'Abomey et de l'Épopée des Amazones, le Musée commémoratif et mémoriel de l'esclavage, et le Musée du vaudou qui présentera toutes les caractéristiques de cette religion à destination des touristes et de la population locale, comme une sorte de conservatoire de ce savoir. C'est important de parler de la culture vaudoue et pas seulement de la religion vaudoue.
Vous avez été initié il y a une quinzaine d'années. Comment avez-vous vécu cette expérience, quels sont les liens qui vous relient encore à cette expérience ?
Je n'ai pas été initié sur un coup de tête. Il existe des initiations touristiques qui durent une heure, ce sont des ersatz d'initiation, une expérience touristique plus qu'autre chose. Mon expérience a été beaucoup plus longue, doublée d'épreuves comme nombre initiations, avec une mort symbolique et une renaissance.
Cela m'a changé pour plusieurs raisons. Évidemment, je suis resté totalement cartésien, mais cela a changé ma vision du monde. Devant vous, dans ce bureau, vous avez beaucoup d'objets, des statues, des masques, des livres, des pipes (en cours d'étude) qui viennent d'un palais béninois. Rien de tout cela n'est inerte. Les cartes de vœux que vous avez devant vous, quand je les aurais signées, j'aurais mis un peu de moi dedans. Cela n'est pas une tournure d'esprit. Quand vous partirez à la fin de ce rendez-vous, c'est un peu de vous que vous aurez laissé, votre parfum, le sachet de sucre, la chaleur sur votre siège. On laisse toujours une trace de soi. On peut avoir une vision médico-légale, comme Edmont Locard qui parlait de la théorie « des transferts » (tout corps au contact d'un autre corps transfère une partie de lui-même, et vice-versa). Cette vision médico-légale peut se doubler d'une vision métaphysique : la nature entière est animée.
Cela m'a beaucoup aidé dans la compréhension d'objets du musée du quai Branly-Jacques Chirac, et dans la compréhension de faits archéologiques. Lorsque nous fouillons un site sacré avec mon collègue Didier N'Dah, de l'université d'Abomey Calavy, dans les palais des rois à Abomey, cela m'aide à comprendre tel ou tel rituel au passage d'une porte, la consécration d'un tombeau ou d'un temple du souvenir, là où des offrandes ont été faites. Le fait d'avoir été initié me permet de mieux les percevoir, et les décrypter.
Sans révéler des secrets d'initiation, dans la compréhension du quotidien, cela m'aide beaucoup. Je ne vois plus le monde d'une façon inerte et froide, comme auparavant. Pour moi, le monde est rempli d'une énergie circulante, de courants et de forces qui naviguent, et quelques autres qui sont cristallisés. Dans ce bureau, cela peut être focalisé dans ce vêtement d'une ethnie Miao provenant du Vietnam, dans ce bouclier de Bornéo, ou dans ce vêtement de sortie de la forêt sacrée d'un roi Bamiléké du Cameroun... Chacun de ces objets est porteur d'une force, complètement amoindrie car les rituels n'ont pas été entretenus. Mais ce ne sont pas des objets inertes.
Le vaudou véhicule souvent des images négatives et une mauvaise réputation liée à la sorcellerie. Certaines personnes n'hésitent pas à utiliser des fétiches vaudous pour contraindre des personnes à agir contre leur gré comme c'est le cas en Suisse dans un procès relatif à des cas de prostitution forcée, sous la menace de fétiches vaudous.
Lorsqu'on parle de la sorcellerie vaudoue en France, la première image qui vient ce sont les poupées vaudoues, qui n'existent pas dans le vaudou béninois mais à Haïti, où il s'agit d'ailleurs d'une pratique magique de sorcellerie qui est marginale par rapport au vaudou. Dans toutes les religions (catholique, luthérienne, islam, judaïsme et même le bouddhisme), une partie marginale dérive sur de la sorcellerie en utilisant les codes de la religion. Des poupées vaudoues, vous en retrouvez dans la sorcellerie haïtienne mais aussi française : allez au cimetière du Père-Lachaise ou dans le Berry, vous verrez des poupées vaudoues, non pas fabriquées par des vaudouisants, mais par de pseudo-sorcièr(e)s qui utilisent des codes catholiques. Avec une collègue bengali, nous sommes en train d'écrire un article sur le sujet : il existe aussi la même sorte de poupée d'exécration au Rajasthan… et les mêmes existaient en Grèce et à Rome dans l'Antiquité ! C'est finalement assez commun sauf que, pour le coup, il n'y en a pas au Bénin. En revanche, la sorcellerie vaudoue existe, mais cela ne fait pas partie de la religion. Aucune religion ne recommande la pratique de la sorcellerie. Malgré tout, c'est ce qui fait que l'on connaît – négativement – le vaudou.
D'autres personnes critiquent le vaudou à cause des sacrifices d'animaux et notamment des poulets. C'est vrai, la vie d'un poulet en Afrique subsaharienne n'est pas forcément une belle vie, en tout cas cela ne se termine souvent pas bien. Le sacrifice fait partie du principe même de la vitalité des fétiches, la vitalité de l'animal étant transférée par ce sang vif et déposée sur l'autel. L'animal sacrifié est mangé, il n'y a pas de sacrifice « gratuit » de l'animal et sa vie n'est jamais « gâchée ».
Le sacrifice sanglant fait partie du rituel. Parfois, ce n'est pas un coq ni un poulet, mais un bœuf, une chèvre, ou d'autres animaux. Il n'y a pas de sacrifices humains. Cela a pu exister dans les périodes anciennes, aux XVIIe et XVIIIe siècles. On sait qu'il y a eu des sacrifices humains au XIXe siècle sous les rois Glélé et Ghézo, qui présentaient déjà un caractère exceptionnel : lors des grandes coutumes, des prisonniers ou des adversaires capturés étaient décapités, et leur sang était utilisé pour construire des monuments. Évidemment avec un caractère magico-religieux.
Les opposants et les contradicteurs religieux diront que l'on sacrifie des enfants, que les femmes enceintes sont mises à mort, etc. On dit la même chose pour les francs-maçons en France ou ailleurs. Cela fait partie des poncifs utilisés pour critiquer. Cela n'est pourtant pas le cas, ni au Bénin ni à Haïti.
Maintenant, il y a une dernière chose : le pouvoir et la crainte suscités par certains fétiches. Nous sommes du côté de la sorcellerie et non de la religion elle-même. Certains utilisent le pouvoir des vodouns pour faire le mal : forcer certaines personnes à voler, à commettre des crimes et/ou à se prostituer. Aucune religion ne vise à la prostitution de ces membres. Si ce type d'abus peut se dérouler sur place comme à l'étranger, une population dite « déplacée » devient plus vulnérable, avec l'idée de garder ses racines. C'est à nouveau un mésusage – criminel – de la religion.
VISITE DÉTERMINANTE DE ZELENSKY AUX USA
Décryptage de la venue du président et chef de guerre ukrainien à Washington ce mercredi 21 décembre avec René Lake sur VOA Afrique
Décryptage de la venue du président et chef de guerre ukrainien à Washington ce mercredi 21 décembre avec René Lake sur VOA Afrique.
TEXTE COLLECTIF
LIBÉREZ PAPE ALÉ NIANG
Nous signataires exigeons la libération immédiate de Pape Alé Niang et prenons position afin que la liberté de la presse, et toutes les libertés plus généralement, soient préservées, en ces temps troubles pour la démocratie
À l’heure où la liberté de la presse consubstantielle à la liberté d’expression est malmenée au Sénégal, nous signataires disons non. Non, à une démocratie dépouillée de sa substance.
Le droit du public à l’information ne doit pas obéir à l’agenda politique. Il ne doit souffrir d'aucune entrave. Le journaliste a le devoir d’informer sur tout sujet d’intérêt public.
C’est malheureusement cette mission qui vaut à Pape Alé Niang d’être incarcéré depuis le 6 novembre 2022 pour des accusations de "divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques". Autant d’artifices destinés à maquiller les faits, à la manière des démocraties d’apparat.
Nous signataires exigeons la libération immédiate de Pape Alé Niang et prenons position afin que la liberté de la presse, et toutes les libertés plus généralement, soient préservées, en ces temps troubles pour la démocratie.
Ci-dessous, la liste des premiers signataires par ordre chronologique. Vous pouvez signer cette pétition, en rajoutant votre nom et votre affiliation dans la fenêtre des commentaires.
René Lake, journaliste, administrateur de SenePlus.com
Fatou Sow, sociologue, CNRS
Abdou Salam Fall, sociologue, directeur de recherches des universités
Boubacar Boris Diop, écrivain
Edwy Plenel, journaliste, administrateur de Mediapart, Paris
Felwine Sarr, universitaire et écrivain
Koulsy Lamko, écrivain, poète et universitaire, Mexique
Mamadou Alpha Diallo, anthropologue, Universidade Federal de Integração Latino Américana, Brésil
Mohamed Mbougar Sarr, écrivain, romancier, prix Goncourt 2021, Paris
Alioune Tine, administrateur d’Africajom, ancien directeur régional Amnesty International
Amzat Boukari-Yabara, historien et écrivain, président Ligue Panafricaine
Chantal Ismé, universitaire, Maison d’Haiti à Montréal
Youssoupha Mbargan Guissé, philosophe, sociologue et chercheur à l’IPS
Mirielle Fanon Mendès-France, juriste, co-chair Fondation Frantz Fanon, Paris
Elgas, sociologue, journaliste, écrivain et enseignant, Paris
Cette œuvre entre dans le cadre de la campagne BU KO SAX JÉEM lancée le 10 octobre 2022 par le mouvement Y'en a marre.
Elle réunit une dizaine d'artistes rappeurs de différentes générations, et engagés.
La campagne vise à dissuader le président Macky Sall de toute tentative de violation de la Constitution du Sénégal en se présentant une troisième fois.
L'ITINÉRAIRE DE BOUBACAR BORIS DIOP
L'influence de Cheikh Anta Diop, les langues africaines et la littérature, le Prix Neustadt... L'auteur de "Murambi, le livre des ossements" répond à Eric Manirakiza de VOA Afrique - ENTRETIEN
VOA Afrique |
Eric Manirakiza |
Publication 08/11/2022
Boris Diop a reçu le 24 octobre 2022 le Neustadt, le prix international de littérature qui lui a été décerné dans l'Etat américain de l'Oklahoma. Dans un entretien exclusif à VOA Afrique, Boris raconte ce que le prix qu’il a reçu, équivalent du Nobel de littérature, représente pour lui.
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IDRIS DIAZ, UNE PASSION POUR LE SÉNÉGAL
Conseiller juridique de l'USAID pour l'Afrique de l'Ouest basé dans la capitale sénégalaise. En poste en Afghanistan, au Pakistan et en Inde également. De toutes les villes, Dakar était la plus proche de son coeur. Il y a vécu quatre années utiles
Idris Michael Diaz était une personne intelligente, curieuse et aimante qui a touché la vie des gens du monde entier. C'était un homme «d'âme» qui se souciait profondément de l'humanité, de sa famille et des nombreux amis qu'il chérissait et tenait à lui.
Idris est né Michael Anthony Diaz le 16 août 1959, le plus jeune enfant de feu Francisco Diaz du Honduras et de feu Lorraine Brown Diaz de la Nouvelle-Orléans. Idris a fait la transition chez lui le 22 juillet 2021, entouré de ses trois frères et sœurs. Il est décédé d'une forme rare et agressive de leucémie.
Idris a grandi dans la section Hollis du Queens, à New York, où il a fréquenté l'école primaire St. Pascal Baylon. C'était un étudiant brillant qui a été accepté dans la prestigieuse école préparatoire de Fordham dans le Bronx. Idris excellait à Fordham, mais chez lui, il commençait tranquillement ce qui allait devenir un voyage d'exploration et d'étude spirituelle et religieuse de toute une vie. À seulement 16 ans, il s'est converti du catholicisme à l'islam et, à l'insu de sa famille, a changé son nom en Idris Mohammed Abdul-Ghani. (Il reprendrait son nom de famille des années plus tard.)
Pendant son séjour à Fordham, Idris a participé à un concours de rédaction et a remporté une bourse de 10 000 $ de l'Union maritime nationale. Cela a rendu son père particulièrement fier puisqu'il était marin marchand et membre de l'Union maritime. Après avoir obtenu son diplôme avec mention à Fordham en 1976, il a fréquenté l'Université Wesleyan à Middletown, Connecticut. Idris a poursuivi un large éventail d'intérêts intellectuels et a aidé à créer un programme d'études à l'étranger pour les étudiants wesleyens à l'Université du Ghana (Legon), où il a passé un an en 1979.
Après avoir obtenu un baccalauréat en 1980, Idris a commencé à rêver de changer le monde grâce au journalisme et s'est finalement inscrit à l'école de journalisme de l'Université de Columbia, où en 1983 il a obtenu une maîtrise. Il a rapidement décroché un poste de journaliste au Courier-Journal à Louisville, Kentucky et, plus tard, au Philadelphia Inquirer. Là, Idris est devenu un reporter intrépide, couvrant tous les aspects de la vie de la ville, mais son expérience la plus mémorable est venue lorsqu'il a décroché un visa très convoité pour faire le hajj, le pèlerinage de cinq jours dans la ville sainte de La Mecque. Peu de journalistes américains avaient eu l'occasion de couvrir cet événement sacré, mais parce qu'il était musulman, Idris a obtenu un accès complet, et l'article primé qui en a résulté a fait la couverture du Philadelphia Inquirer Magazine (For Love of Allah : Que trouvent des millions de musulmans à La Mecque chaque année (2 avril 1989).
Bien qu'Idris ait réussi en tant que journaliste, il s'intéressait depuis longtemps aux affaires internationales et voulait en voir plus, en faire plus. Il a décidé d'entrer à la faculté de droit de l'Université Howard, où il est devenu rédacteur en chef du prestigieux Law Journal. Diplômé avec mention en 1994, Idris a rejoint le cabinet d'avocats Arent Fox, basé à D.C., dans son groupe de pratique internationale. Deux ans plus tard, le Département d'État américain l'a recruté dans son équipe juridique en tant que conseiller juridique, consultant sur une série de questions internationales, y compris la politique américaine à l'égard de Cuba.
En 2000, Idris a rejoint l'Agence américaine pour le développement international, où il a passé le reste de sa carrière professionnelle. Au cours d'un mandat percutant de deux décennies, il a occupé des postes de conseiller juridique dans les ambassades des États-Unis au Sénégal, en Afghanistan, au Pakistan et en Inde, aboutissant à son rôle de directeur de mission adjoint à New Delhi. Avant sa retraite en 2020, il a travaillé comme avocat général adjoint de l'agence pour l'Afrique.
Idris aimait son travail à l'étranger et ses nombreuses expériences ont contribué à éclairer sa philosophie en constante évolution sur le rôle de la religion dans sa vie. Il s'est souvent qualifié de chercheur, tirant humblement le meilleur de ce qu'il a appris du christianisme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, etc., pour le guider. Il méditait régulièrement et était un étudiant dévoué du yoga et des arts martiaux. Maître de l'aïkido avec des ceintures noires en karaté, tai kwon do et jujitsu, il exhortait toujours les autres à se joindre à lui dans ces poursuites fondamentales. En 2020, après avoir obtenu sa certification de professeur de yoga, il a enseigné des cours de yin yoga en ligne gratuits pour aider les voisins et les amis à soulager certains des facteurs de stress de la pandémie.
Idris était, tout simplement, un homme de la Renaissance. C'était un passionné de musique, en particulier de jazz et de blues ; un lecteur avide; un cinéphile classique ; fan de séries télé décalées et d'humour, car il aimait rire. Avant tout, c'était un ami - le meilleur, parce qu'il écoutait attentivement et doucement, offrait des conseils et des encouragements, et tout simplement "se présentait".
Idris, qui a divorcé deux fois, laisse dans le deuil sa partenaire, Marilyn Milloy; les frères Frank et Jonathan; une soeur, Gwendolyn Hankin; beaux-frères Noel Hankin et Oscar Valencia; neveux Shaun Diaz et Justin Diaz; les nièces Arana Hankin Biggers et Loren Hankin; les petites-nièces Avery Luna et Amari; et petits-neveux Nathan, Obafela Joaquin, Loring et Soundjata Idris.
VERSION ORIGINALE EN ANGLAIS
Idris Michael Diaz was a smart, curious, loving person who touched the lives of people around the world. He was a “soul” man who cared deeply about humanity, about his family, and about the many friends he cherished and held close.
Idris was born Michael Anthony Diaz on August 16,1959, the youngest child of the late Francisco Diaz of Honduras, and the late Lorraine Brown Diaz of New Orleans. Idris transitioned in his home on July 22, 2021, surrounded by his three siblings. He died of a rare, aggressive form of leukemia.
Idris grew up in the Hollis section of Queens, New York, where he attended St. Pascal Baylon Elementary School. He was a bright student who was accepted into the prestigious Fordham Preparatory School in the Bronx. Idris excelled at Fordham, but at home he was quietly beginning what would become a lifelong journey of spiritual and religious exploration and study. At just 16, he converted from Catholicism to Islam and, unbeknownst to his family, changed his name to Idris Mohammed Abdul-Ghani. (He would reclaim his family name years later.)
While at Fordham, Idris entered an essay contest and won a $10,000 scholarship from the National Maritime Union. This made his father especially proud since he was a merchant marine and a member of the Maritime Union. After graduating with honors from Fordham in 1976, he attended Wesleyan University [MM1] in Middletown, Connecticut. Idris pursued a broad range of intellectual interests and helped create a study abroad program for Wesleyan students at the University of Ghana (Legon), where he spent one year in 1979.
After earning a bachelor’s degree in 1980, Idris began having dreams of changing the world through journalism and eventually enrolled at Columbia University’s School of Journalism, where in 1983 he received a master’s degree. He quickly landed a reporting job at The Courier-Journal in Louisville, Kentucky and, later, the Philadelphia Inquirer. There Idris became an intrepid beat reporter, covering all aspects of city life, but his most memorable experience came when he snagged a much-coveted visa to make the hajj, the five-day pilgrimage to the Holy City of Mecca. Few U.S. journalists had ever had the opportunity to cover this sacred event, but because he was a Muslim, Idris was granted full access, and the resulting award-winning article was featured on the cover of the Philadelphia Inquirer Magazine (For Love of Allah: What do millions of Muslims find in Mecca every year? April 2, 1989).
Although Idris was successful as a journalist, he long had interests in international affairs and wanted to see more, do more. He decided to enter Howard University’s School of Law, where he became an editor at the prestigious Law Journal. Graduating with honors in 1994, Idris joined the D.C.-based law firm Arent Fox in its International Practice Group. Two years later, [MM2] the U.S. Department of State brought him aboard its legal team as an Attorney Advisor, consulting on a range of international issues, including in U.S. policy toward Cuba.
In 2000 Idris joined the U.S. Agency for International Development, where he spent the rest of his professional career. During an impactful tenure stretching two decades, he held legal counsel posts in the U.S. embassies in Senegal, Afghanistan, Pakistan, and India, culminating in his role as deputy mission director in New Delhi. Before his retirement in 2020, he worked as the agency’s Deputy General Counsel for Africa.
Idris loved his work abroad, and his many experiences helped inform his ever-evolving philosophy about the role of religion in his life. He often called himself a seeker, humbly taking the best of what he learned from Christianity, Buddhism, Hinduism, Islam, and more, to guide him. He meditated regularly and was a devoted student of yoga and the martial arts. A Master of Aikido with black belts in karate, tai kwon do, and jujitsu, he was forever urging others to join him in these grounding pursuits. In 2020 after earning his yoga teacher certification, he taught free online yin yoga classes to help neighbors and friends relieve some of the stressors of the pandemic.
Idris was, simply, a Renaissance man. He was a music enthusiast, especially of jazz and blues; an avid reader; a classic movie buff; a fan of quirky tv shows and comedy, because he loved to laugh. Foremost, he was a friend – the best kind, because he listened intently and gently, offered advice and encouragement, and just all-around “showed up.”
Idris, who was twice divorced, is survived by his partner, Marilyn Milloy; brothers Frank and Jonathan; a sister, Gwendolyn Hankin; brothers-in-law Noel Hankin and Oscar Valencia; nephews Shaun Diaz and Justin Diaz; nieces Arana Hankin Biggers and Loren Hankin; grand-nieces Avery Luna and Amari; and grand-nephews Nathan, Obafela Joaquin, Loring, and Sundiata Idris.
La pop star originaire de la Barbade sera à l’affiche du traditionnel spectacle de mi-temps lors de la finale du championnat de football américain en février 2023. L’occasion d’un retour sur scène très attendu par les fans
"Riri is back!" La National Football League (NFL), organisation faîtière du football américain, a annoncé le 25 septembre 2022 que la prestation musicale du Super Bowl sera assurée par Rihanna. L’événement prévu le 12 février 2023 à Inglewood, en Californie, se déroulera à la mi-temps de l’ultime match de la saison.
Il représente à ce jour le show le plus suivi à la télévision aux États-Unis et l’un des plus regardés à travers le monde. Le dernier en date, assuré par des artistes tels que Snoop Dogg, Eminem, Mary J. Blige ou encore Kendrick Lamar, a ainsi mobilisé plus de 112 millions de téléspectateurs américains.
Coup de maître
En décrochant la prestation de Rihanna, la NFL, régulièrement accusée de discrimination envers les Noirs, marque un point non négligeable dans le cadre du processus d'embellissement de son image entamé depuis peu. D’autant que l’interprète de "Man Down" avait déjà décliné l’offre de se produire à cet événement en 2019 par solidarité envers Colin Kaepernick, ex-joueur du club californien des 49ers, qui s’était engagé dans une campagne de protestation dans les stades.
Kaepernick est notamment devenu célèbre pour avoir, de multiple fois, posé un genou au sol durant l’exécution de l’hymne national américain en signe de protestation contre les violences policières aux États-Unis en 2016. Sans club depuis 2017, il accuse la ligue de l’avoir mis sur une liste noire pour ce geste.
La signature de Riri pour le Super Bowl porte incontestablement la marque de Jay-Z. La superstar compte en effet parmi les vedettes managées par Roc Nation, le label du rappeur. Et ce dernier est depuis 2019 en collaboration avec la NFL. "Rihanna est un talent générationnel, une femme aux débuts modestes qui a dépassé les attentes à chaque tournant", a notamment salué Jay-Z après l’annonce de la nouvelle.
Attente frénétique
Depuis, les mélomanes et autres fans de l’artiste sont dans un emballement total. Et pour cause, cette prestation de Rihanna au Super Bowl marquera son grand retour sur scène depuis son apparition aux Grammy Awards en 2018. Mieux, l’artiste de 34 ans n’a plus signé le moindre album depuis son dernier, "Anti", sorti en 2016. Autant dire une éternité pour les nombreux amateurs des sonorités de la chanteuse la plus regardée sur les plateformes YouTube et Vevo.
Mais Rihanna semble s’épanouir loin de la musique grâce à une carrière à succès dans le monde des affaires. Elle est notamment propriétaire de Fenty Beauty, une marque de cosmétique très prisée récemment débarquée en Afrique. Créditée en 2021 d’une fortune de 1,4 milliard de dollars par le magazine Forbes, l’auteure d’Umbrellla compte parmi les artistes les plus riches de la planète.
Elle est, depuis mai 2022, mère d’un bébé, fruit de sa liaison avec le rappeur new-yorkais A$AP Rocky, officialisée deux ans plus tôt.
SOKHNA BA, BENJAMINE DE LA 14EME LEGISLATURE
Membre du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) dont elle est la responsable des jeunes, Sokhna Ba fera partie des députés qui vont superviser l’installation du nouveau Bureau de l’Assemblée nationale de la 14ème législature dont elle est la benjamin
Membre du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) dont elle est la responsable des jeunes, Sokhna Ba fera partie des députés qui vont superviser l’installation du nouveau Bureau de l’Assemblée nationale de la 14ème législature dont elle est la benjamine. Cette passionnée de politique et militante des causes revendiquées par les jeunes, élue sous la bannière de Yewwi askan wi, compte mener à bien la mission qui lui a été confiée et mesure les nouvelles responsabilités qui pèsent sur elle.
La chance a vraiment souri à l’honorable députée Sokhna Ba. Rien ne prédisait qu’elle serait élue députée pour cette 14ème législature. Pourtant, en plus de cette élection, la jeune Sokhna Ba va jouer le rôle de secrétaire lors de l’installation du Bureau de l’Assemblée nationale aujourd’hui.
Née dans la commune de Kaolack en 1990, cette femme est entrée en politique en 2017. En l’espace de 5 ans, elle gravit beaucoup d’échelons. Cette militante de la représentativité des jeunes dans les instances électives est aujourd’hui récompensée pour son engagement.
D’ailleurs, lors des élections législatives du 31 juillet dernier, son parti avait choisi des jeunes pour les investir. En tant que présidente de la jeunesse féminine du Pur, elle a été sélectionnée pour être investie sur la liste nationale. «Auparavant, j’avais même postulé pour la liste départementale parce que je suis du département de Dakar. J’ai été investie mais avec l’Inter-coalition Yaw-Wallu, j’ai été retirée parce qu’il fallait céder de la place aux autres. Dans le choix, notre parti avait désigné quelqu’un d’autre mais il me gardait pour la liste nationale. Je faisais donc partie des quatre jeunes qui ont été retenus. Le responsable national de la jeunesse du Pur a été investi sur la liste des titulaires, moi j’ai été investie en tant que responsable de la jeunesse féminine sur la liste des suppléants. C’est comme ça que j’ai été élue députée. J’étais à la 16ème position sur la liste des suppléants et la liste a été arrêtée au nombre de 17 candidats. Donc par chance, j’ai pu passer pour être députée à l’Assemblée nationale pour cette 14ème législature», a déclaré Sokhna Ba.
Pour une représentativité des jeunes dans les instances électives
A la question de savoir si elle s’attendait à être un jour députée, sa réponse est affirmative. «Ah, oui ! Parce que si vous suivez mon parcours, vous verrez que je me suis toujours battue pour une représentativité des jeunes dans les instances électives. Je me suis toujours battue pour dire que puisque dans les partis politiques ce sont les jeunes qui s’engagent quand il s’agit de faire l’animation, quand il s’agit de redynamiser ou de faire fonctionner les partis, ce sont les jeunes qui se mettent toujours au-devant de la scène. Maintenant, quand il s’agit de postes de responsabilités, dans les normes, les jeunes doivent être impliqués», a poursuivi l’honorable députée.
Aujourd’hui, Sokhna Ba est consciente que porter l’écharpe d’un élu, c’est une lourde responsabilité. «On essayera de représenter le Peuple qui nous a élu. Nous sommes parti sous la bannière de Yewwi mais nous ferons tout pour défendre l’intérêt des populations, apporter des solutions et être à leur écoute», promet la benjamine du Parlement.
Cette femme, âgée aujourd’hui de 32 ans, a fait son cursus scolaire à Kaolack, où elle obtient le Cfee, réussit au concours d’entrée en sixième et décroche le baccalauréat en série L2.
Elle va quitter Kaolack pour se rendre à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où elle sera orientée à la Faculté des Sciences juridiques et politiques. Mme Ba y fera la première année de Droit, mais pour la deuxième année, cette passionnée de politique avait décidé de poursuivre ses études en sciences politiques jusqu’à l’obtention de la Licence. Réorientée, par la suite, en Relations internationales, elle obtient le Master 2 en théories et pratiques des relations internationales.
En dehors de ses études universitaires, Sokhna Ba a également fait une formation en Communication-journalisme à Ensup/Afrique, parallèlement à sa formation universitaire.
Passionnée du savoir, elle a aussi suivi d’autres formations en leadership jeune, en leadership politique comme la formation de la Fondation Friedrich Ebert, la formation de Yali Dakar, option public management, parce que toujours engagée dans la politique. Mais aussi à cause du fait qu’elle s’est toujours préparée pour l’avenir, en vue des postes de responsabilités qu’elle aurait à occuper.
La jeune militante du Pur participera aussi au Program for young politicians in Africa (Pypa), qui regroupait des jeunes de la sous-région ouest-africaine. D’ailleurs, ce réseau œuvre dans le sens d’une représentativité des jeunes dans les instances politiques. Ce réseau a un avant-projet de loi portant quota de 30% dans les instances électives. Ce qui pourrait constituer un chantier, en vue de l’élaboration d’une proposition de loi, pour celle qui est la vice-coordonnatrice.
Cette femme, issue d’une famille qui ne fait pas de politique, a débuté ses premiers pas en politique quand elle a obtenu le Bfem et en suivant l’actualité. Sokhna Ba fait son entrée en politique en 2017. Ayant été formée au sein du mouvement Moustarchidine, aujourd’hui, elle gravit les échelons et occupe le poste de présidente de la jeunesse féminine du Pur.
Pour son parcours professionnel, elle a eu à travailler comme assistante de direction, ensuite comme commerciale, mais aussi comme administratrice de site. Aujourd’hui, elle officie comme assistante administrative à l’Institut supérieur de management (Ism)).