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22 novembre 2024
People
PAR SAXEWARD DIAGNE DE SENEPLUS
LA CARAVANE DE LA LIBERTÉ
POINT DE MIRE SENEPLUS – De Ziguinchor à Dakar, Ousmane Sonko annonce sa grande traversée populaire du pays. Le succès ou non de ce projet pourrait avoir un impact significatif sur la scène politique
Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 24/05/2023
Dans une déclaration passionnée, Ousmane Sonko, leader du parti politique Pastef, a annoncé ce soir le lancement de la "Caravane de la Liberté", une grande traversée populaire du pays qui le mènera de Zinguinchor à Dakar. Cette initiative vise à mobiliser les citoyens et à faire face au président sortant, Macky Sall, dans la perspective des prochaines élections présidentielles et cela au lendemain de son procès qui l’oppose à Adji Sarr et dont le verdict sera connu le 1er juin 2023.
La Caravane de la Liberté, un projet ambitieux qui incarne l'esprit de résistance et de changement, a été accueillie avec enthousiasme par les partisans de Sonko qui se sont amassés devant son domicile dans la ville dont il est le maire. Des milliers de personnes se sont ensuite mobilisés dans les rues de Zinguinchor pour accompagner le leader des Patriotes dans sa première sortie dans le rue de la ville depuis plusieurs jours.
Ousmane Sonko a souligné l'importance de cette caravane en tant que symbole de l'unité du peuple sénégalais face aux défis actuels. Selon lui, il s’agit de la marche de citoyens engagés, pour défendre leurs droits, leur dignité et leur liberté. Cette caravane est le reflet d’une détermination à construire un Sénégal meilleur, plus juste et plus équitable pour tous.
La caravane traversera plusieurs villes et villages tout au long de son parcours, offrant à Ousmane Sonko l'opportunité de rencontrer directement les citoyens, d'écouter leurs préoccupations et de partager sa vision pour l'avenir du pays. Des discours, des rassemblements et des rencontres avec les communautés locales seront organisés dans chaque étape, permettant ainsi un échange direct avec les électeurs.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte politique marqué par une forte opposition au régime actuel. Ousmane Sonko, qui s'est positionné comme un fervent défenseur des droits des travailleurs, de la justice sociale et de la transparence, compte sur la Caravane de la Liberté pour mobiliser les masses et renforcer son soutien populaire au moment où il est dans l’attente du verdict du procès d’hier.
Cependant, cette traversée du pays n'est pas sans défis. Le gouvernement va certainement exprimer des inquiétudes quant à la possibilité de troubles civils et mettre en place des mesures de sécurité renforcées le long du parcours de la caravane.
Si ce projet de la Caravane de la Liberté devient effectif, il s’agira d’un événement clé qui captivera l'attention du pays dans les prochains jours. Sonko et son équipe espèrent que cette initiative permettra de rassembler les forces de l'opposition, de mobiliser les citoyens et de susciter un véritable changement politique pour établir un rapport de force dont l’objectif principal est de lui permettre de participer pleinement aux prochaines élections présidentielles.
Dans ce grand projet de résistance dont parle Sonko, la Caravane de la Liberté apparaît comme un symbole puissant de la volonté des partisans et sympathisants de Pastef de se faire entendre et de participer activement au processus démocratique. Cette initiative ambitieuse est empreinte d'espoir et de détermination, mais elle est également confrontée à de nombreux défis potentiels.
La Caravane de la Liberté vise à mobiliser les masses et à susciter un véritable changement du rapport de force politique face au pouvoir. Cependant, il ne fait aucun doute que la réalisation de ce projet sera truffée d'embûches, certaines pouvant même être tout simplement insurmontables. Les partisans de Sonko devront faire face à des obstacles politiques, logistiques et sécuritaires tout au long de leur parcours sans compter sur une possible pure et simple interdiction de déplacement des autorités préfectorales ou encore du ministère de l’Intérieur.
L'avenir de cette initiative sera éclairé dans les prochains jours. Les partisans de Sonko et les observateurs politiques attendent avec impatience de voir si la Caravane de la Liberté parviendra à surmonter les défis qui se présenteront à elle. Le succès ou non de ce projet pourrait avoir un impact significatif sur la scène politique sénégalaise et déterminer l'avenir de la nation ne serait-ce qu’à court terme.
Dans cette période d'incertitude et d'attente, il est essentiel de rester attentif aux développements et de suivre de près l'évolution de la Caravane de la Liberté. Son déroulement révélera les véritables rapports de force et pourrait jouer un rôle clé dans la configuration politique du Sénégal à l'approche des élections présidentielles que Sonko soit un candidat éligible ou pas.
TINA TURNER EST MORTE
La légende du rock s'est éteinte ce mercredi 24 mai, à 83 ans. Avec des tubes comme "Proud Mary" ou "The Best", l'artiste à la crinière blonde et au sourire ravageur a su enflammer les foules grâce à son jeu de scène explosif
"C'est avec une grande tristesse que nous annonçons la mort de Tina Turner", indique un communiqué sur son compte Instagram, ajoutant que la chanteuse américaine, naturalisée suisse, laissait "derrière elle sa plus grande oeuvre : sa musique".
Au cours de sa carrière entamée dans les années 1950 aux Etats-Unis, elle aura remporté huit Grammys, les récompenses de la musique américaine.
Avec des tubes comme "Proud Mary" ou "The Best", l'artiste à la crinière blonde et au sourire ravageur a su enflammer les foules grâce à son jeu de scène explosif.
"Avec sa musique et sa passion infinie pour la vie, elle a enchanté des millions de fans à travers le monde et inspiré les stars de demain", ajoute le communiqué sur son compte officiel.
La Maison Blanche a salué une "icône", déplorant "une perte immense".
PAR SAXEWAR DIAGNE DE SENEPLUS
LA SAGA DU PROCÈS OUSMANE SONKO-ADJI SARR, UN RÉCAPITULATIF DES ÉVÈNEMENTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette affaire va laisser une marque indélébile – Il est l’heure d’instaurer un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance dans le système démocratique
Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 24/05/2023
Le procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, à Adji Sarr, une ancienne employée d'un salon de massage, a captivé l'attention du pays et suscité un débat passionné au cours des derniers mois. Voici un récapitulatif des principaux événements qui ont marqué cette affaire complexe et controversée :
Les accusations initiales : En février 2021, Adji Sarr déclare publiquement avoir été violée à plusieurs reprises par Ousmane Sonko. Ses allégations secouent le pays et déclenchent une série de manifestations et de tensions politiques.
L'immunité parlementaire : Ousmane Sonko, député à l'Assemblée nationale, bénéficie de l'immunité parlementaire, ce qui soulève des questions sur la poursuite de l'affaire. Le Parlement vote en faveur de la levée de son immunité afin qu'il puisse être traduit en justice.
L'arrestation de Sonko : En mars 2021, Ousmane Sonko est arrêté pour trouble à l'ordre public après des affrontements entre ses partisans et les forces de l'ordre lors de son convoi vers le tribunal. Cette arrestation provoque une vague de protestations dans le pays.
Le procès : Le procès débute en mai 2021. Adji Sarr témoigne et détaille les agressions présumées, tandis qu'Ousmane Sonko nie les accusations et affirme être victime d'une conspiration politique visant à le discréditer.
Tensions politiques : L'affaire divise profondément la société sénégalaise et entraîne des tensions politiques croissantes. Des manifestations pro et anti-Sonko se multiplient dans tout le pays, parfois marquées par des violences.
Les plaidoiries et les demandes de peine : Les avocats de la défense et de l'accusation présentent leurs arguments. Le procureur demande une peine de 10 ans de prison pour viol ou une peine de 5 ans pour "corruption de jeunesse".
Résultat en attente : Après des délibérations, le verdict est réservé et sera annoncé le 1er juin 2023. Les attentes sont élevées et l'issue du procès est susceptible d'avoir un impact significatif sur la vie politique et sociale du Sénégal.
Cette saga judiciaire a révélé des divisions profondes au sein de la société sénégalaise et a suscité des débats intenses sur des questions telles que la culture du viol, le pouvoir politique et la justice. Quel que soit le verdict final, il est clair que l'affaire Sonko-Adji Sarr a laissé une marque indélébile sur le paysage politique et social du Sénégal.
Le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr se déroule dans un contexte politique particulièrement tendu à neuf mois de l'élection présidentielle. Le pays fait face à une crise politique croissante, marquée par des arrestations de personnalités politiques, de journalistes, d'activistes de la société civile et des conflits au sein de Yewi, la principale force de l'opposition.
Depuis quelques mois, le gouvernement sénégalais a intensifié les arrestations de leaders de l'opposition et de figures politiques ou de la société civile critiques envers le régime en place. Ces arrestations ont alimenté les tensions et accru les divisions politiques dans le pays. Nombreux sont ceux qui voient dans ces arrestations une tentative de museler l'opposition et de restreindre la liberté d'expression avant les élections.
Parmi les mouvements politiques de l'opposition, des conflits internes sont également observés. En particulier, le parti de Sonko, Pastef, fait face à des dissensions et des rivalités avec d'autres formations ou groupements politiques, notamment Taxawu Senegal dirigé par Khalifa Sall et Bartythelemy Diaz. Ces divisions affaiblissent l'opposition et rendent la situation politique encore plus complexe.
Ces tensions politiques et les conflits au sein de l'opposition ont eu un impact direct sur le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. Certains y voient une dimension politique, avec des accusations de manipulation et de complot visant à discréditer Sonko et à affaiblir son parti avant les élections présidentielles.
À neuf mois de la présidentielle, le Sénégal est confronté à des défis majeurs sur le plan politique. La question de la stabilité politique et de la démocratie est cruciale pour l'avenir du pays. Les résultats du procès Sonko-Adji Sarr et l'issue de l'élection présidentielle auront un impact significatif sur la stabilité politique et sociale du Sénégal dans les mois à venir. Il est essentiel que le processus électoral se déroule dans un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance du peuple sénégalais dans le système démocratique.
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VIOL OU CORRUPTION DE LA JEUNESSE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Procès d’Ousmane Sonko, le procureur a requis cette nuit une peine de 10 ans mais entrouve la porte pour une peine alternative de 5 ans... Le jugement mis en délibéré au 1er juin
Après une longue journée, c'est autour de 3h du matin que le verdict du procès pour viol d'Ousmane Sonko a été mis en délibéré pour le 1er juin 2023.
Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison pour viol ou de 5 ans de prison pour "corruption de la jeunesse". Ousmane Sonko, qui invoque un « complot », était absent du palais de justice de Dakar mardi 23 mai. Ses avocats, qui ont dénoncé une violation des droits de la défense, ont quitté la salle d'audience à midi.
Regardez les vidéos des différentes réactions dont celle d'El hadj Diouf, l'avocat d'Adji Sarr à la sortie de l'audience.
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RÉVÉLATIONS FRACASSANTES
POINT DE MIRE SENEPLUS - Les minutes de l'audience du procès Sonko - Adji Sarr a partagé les détails troublants des actes qu'elle prétend avoir subis de la part d'Ousmane Sonko. Ces propos ont provoqué une onde de choc parmi l'audience
Dans la cadre de son procès contre Ousmane Sonko, Adji Sarr a fait des révélations fracassantes.
Elle a partagé les détails troublants des actes qu'elle prétend avoir subis de la part d'Ousmane Sonko. Ces révélations ont provoqué une onde de choc parmi les spectateurs présents à l’audience.
Adji Sarr a décrit avec une grande précision les agressions sexuelles répétées qu'elle aurait endurées. Elle a raconté comment, lors de la deuxième agression, elle aurait été sodomisée et comment elle a été confrontée à des traces d'excréments sur le sexe de son agresseur. Elle a également expliqué les difficultés qu'elle a rencontrées pour aller aux toilettes et la souffrance qu'elle a dû supporter en silence.
Les révélations ont continué, et Adji Sarr a relaté une troisième agression où elle se trouvait épuisée au point de ne pas pouvoir nettoyer le jacuzzi. Elle a déclaré que Sonko avait alors introduit ses doigts dans son sexe et l'avait contrainte à les sucer. De plus, elle a affirmé qu'il l'avait agressée à plusieurs reprises après avoir renvoyé l'autre masseuse.
Adji Sarr a également révélé que chaque fois que Sonko commandait un massage à quatre mains, il excluait la deuxième masseuse avant de la brutaliser. Elle a avoué qu'il lui remettait ensuite de l'argent pour acheter la pilule du lendemain.
Les révélations fracassantes ont atteint leur apogée lorsque Adji Sarr a décrit la quatrième agression, dépassée par la situation et incapable de continuer à endurer. Elle a alors pris la décision d'appeler Sidy Ameth Mbaye, qui est venu accompagné d'un médecin pour lui venir en aide.
Ces révélations ont eu un impact considérable, alimentant les débats et suscitant de vives réactions dans la salle d’audience.
LA DÉFERLANTE DE L'IA
Chat-GPT, Bard, Midjourney... Comment appréhender la technologie de l'intelligence artificielle ? Quelles en sont les implications ? Réponses dans l'Amérique et vous sur VOA avec René Lake, Koundougoumi et Beaugas Orain Djoyoum
Chat-GPT, Bard, Midjourney... Comment appréhender la technologie de l'intelligence artificielle ? Quelles en sont les implications ? Réponses dans l'Amérique et vous sur VOA avec René Lake, Koundougoumi et Beaugas Orain Djoyoum.
TENSION VIVE À LA VIEILLE DU PROCÈS DE SONKO
Les textes stipulent que M. Sonko doit se présenter au greffe du tribunal au plus tard la veille de son procès. A défaut, la justice peut le faire amener de force ou le juger par contumace
Des heurts ont opposé les forces de l'ordre sénégalaises et des partisans d'Ousmane Sonko lundi à Ziguinchor (sud) à la veille de la comparution prévue de l'opposant devant un tribunal pour viols, un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle selon lui.
L'affaire Sonko, feuilleton aux confins de la politique et des moeurs qui tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, a une fois de plus fait monter la tension et fait craindre un accès de violences.
La police a rapporté la mort accidentelle d'un policier, écrasé par un des blindés déployés à Ziguinchor. Les médias ont fait état de plusieurs blessés parmi les manifestants.
M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, est censé se présenter mardi devant une chambre criminelle à Dakar pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de la capitale. Ouverture du procès ou simple interrogatoire préparatoire ? La confusion régnait lundi, de même qu'une incertitude totale sur l'intention de M. Sonko, présumé se trouver à Ziguinchor, de se rendre ou non au tribunal.
M. Sonko, 48 ans, a toujours réfuté les accusations de viols et crié au coup monté pour l'empêcher de concourir à la présidentielle de 2024. Une condamnation contrecarrerait encore davantage sa candidature. Il risque d'être arrêté s'il s'en tient à son refus de se présenter devant une justice qu'il estime instrumentalisée.
Des jeunes se sont mobilisés lundi à Ziguinchor, la ville de Casamance dont il est le maire depuis 2022 et où il s'est retiré il y a quelques jours, à plusieurs centaines de kilomètres de Dakar.
Des groupes occupant la chaussée jonchée de projectiles ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.
- "Tout est artifice" -
Les sympathisants de M. Sonko ont établi des barrages dans différentes rues à l'aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus.
De nombreux partisans de tous les âges se sont regroupés dimanche soir autour de son domicile à Ziguinchor pour former un bouclier humain contre une tentative d'arrestation, ont rapporté les médias.
M. Sonko lui-même s'est muré dans le silence depuis plusieurs jours. Il a dit auparavant être en "désobéissance civile" face au harcèlement dont il se dit l'objet. Il a été condamné en mai à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre, un autre coup fourré selon lui. Cette peine à elle seule pourrait le priver de son éligibilité.
Les textes stipulent que M. Sonko doit se présenter au greffe du tribunal au plus tard la veille de son procès. A défaut, la justice peut le faire amener de force ou le juger par contumace.
M. Sonko a dit qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans garantie pour sa sécurité. Il affirme que des membres des forces de sécurité ont tenté de l'assassiner.
Deux de ses avocats ont dit à l'AFP n'avoir reçu aucune convocation en vue d'un procès. "Tout est artifice pour un jugement par contumace. Nous avons vu les violences sur les populations autour de sa maison (à Ziguinchor), ce qui conforte l'absence de sécurité", a déclaré l'un d'eux, Me Ciré Clédor Ly.
Les rendez-vous de M. Sonko avec la justice ont régulièrement donné lieu à des incidents ou paralysé Dakar. Ses adversaires l'accusent de s'en remettre à la rue pour échapper à la justice, ou d'être un agitateur fomentant un projet "insurrectionnel".
Son interpellation en 2021 a contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui ont fait au moins 12 morts.
Le cas de M. Sonko, populaire chez les moins de 20 ans qui représentent la moitié de la population, monopolise le débat public depuis deux ans, avec les intentions du président Macky Sall. Ce dernier, élu en 2012, réélu en 2019, entretient le flou sur une nouvelle candidature en 2024. La perspective d'un troisième mandat de sa part compte de nombreux adversaires, qui le disent contraire à la Constitution.
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SITUATION CRITIQUE À ZIGUINCHOR
Un policier a trouvé la mort dans des affrontements survenus lundi entre les forces de l’ordre et des partisans de Sonko. Trois blessés ont été évacués à l’hôpital de la Paix
Un policier a trouvé la mort dans des affrontements survenus lundi à Ziguinchor (sud) entre les forces de l’ordre et des partisans de l’opposant Ousmane Sonko, a appris l’APS d’une source hospitalière.
La mort du policier a été confirmée par une source sécuritaire contactée par téléphone par l’APS.
Trois blessés parmi les partisans d’Ousmane Sonko ont été évacués à l’hôpital de la Paix, situé dans la ville de Ziguinchor, dont l’opposant est le maire.
Des centaines de jeunes s’étaient réunis devant son domicile, tôt le matin.
Les heurts sont survenus lorsque la police est venue les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes.
Les partisans d’Ousmane Sonko ont riposté avec des jets de pierres, à Néma Kadior notamment, un quartier de la ville.
Ils accusent le pouvoir d’‘’instrumentaliser la justice’’ pour empêcher leur leader politique de se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les patriotes (opposition), doit être jugé ce mardi par la chambre criminelle du tribunal de Dakar pour viol présumé et menaces de mort sur Adji Sarr, une employée d’un salon de massage situé à Dakar.
D’abord, selon plusieurs quotidiens, M. Sonko, présent à Ziguinchor depuis une semaine, devait se présenter au greffe de la chambre criminelle du tribunal de Dakar, ce lundi matin.
Des spécialistes du droit pénal interrogés par la presse affirment que la loi autorise le président de la chambre criminelle de demander à la force publique de le faire venir s’il ne défère pas à la convocation.
Il lui est loisible aussi, selon la loi, de le faire juger par contumace, sans sa présence.
Ousmane Sonko a déclaré, le 7 mai, avoir pris la décision de ‘’ne plus coopérer avec [la] justice’’ sénégalaise.
‘’J’ai même fait l’objet d’une agression dans l’enceinte du tribunal. C’est pourquoi j’ai pris la décision […] de ne plus coopérer avec cette justice’’, a-t-il soutenu.
M. Sonko a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l’encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
La cour d’appel a confirmé sa condamnation en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.
Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme à l’encontre de M. Sonko pour faux, usage de faux, diffamation et injure publique.
Le procureur avait également demandé au juge d’ordonner l’arrestation immédiate de l’opposant, qui était absent à l’audience.
Si la décision de la cour d’appel est confirmée en cas de pourvoi en cassation, le chef de l’opposition deviendra inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s’est déclaré candidat.
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LA SOCIÉTÉ CIVILE ET L'OPPOSITION MANIFESTENT
DIRECT - LE F24 À LA PLACE DE LA NATION - Importante mobilisation populaire contre une troisième candidature de Macky Sall
Suivez en diect l'importante mobilisation populaire contre une troisième candidature de Macky Sall. La manifestation a lieu à la place de la Nation et elle est organisée par le F24.
LA RÉSITANCE, LA FORCE SOUVERAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Toute domination est à terme vouée à l’échec. Cette loi est au cœur d’un monde à rebâtir. Elle féconde en théorie et en praxis un nouveau leadership autour de l’intelligence collective, l’humilité et le courage intrépide
« C’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat »
Le concept de résistance est essentiel pour analyser et comprendre la trame et les dynamiques complexes de l’histoire des sociétés humaines. Il est en effet au cœur des contradictions multiformes connues par l’humanité, marquées par la domination, l’exploitation et l’asservissement, et dialectiquement par les luttes opiniâtres et les résistances farouches contre l’ordre injuste. « La double marque du monde, dit Wallerstein,[2] est l’imagination de ceux qui le rançonnent, et la résistance entêtée des opprimés. L’exploitation d’une part, de l’autre le refus d’accepter cette exploitation (soi-disant inévitable ou légitime), telle est l’antinomie de base de l’ère moderne : les deux termes s’associent dans une dialectique qui est loin d’avoir atteint son sommet… ». La domination et la résistance vont donc ensemble
Le droit légitime et le devoir sacré de résistance
L’hégémonie est la recherche de l’exercice élargie de la domination d’un système, d’un pouvoir, d’un Etat sur son peuple, d’une nation sur d’autres. Elle secrète son contraire, la résistance légitime multiforme des opprimés, des peuples et nations dominés. Du point de vue de l’évolution historique, la résistance conditionne le rétablissement de la justice et de la paix, celui du progrès général de la civilisation humaine. Cette raison fonde universellement le droit imprescriptible à la résistance pour la liberté et la souveraineté. Contrairement à ce que l’on redoute, l’exercice du droit légitime et le devoir sacré de résistance, élève en dignité et unifie une communauté, un peuple, une nation, au lieu de les diviser et de les affaiblir. La preuve est la comparaison de l’état de développement et de progrès élevés atteint aujourd’hui par les peuples et nations qui ont résisté dans l’endurance, et ceux qui n’ont pas osé lutter du fait de la capitulation de leurs élites, ou qui, divisés face à l’ennemi, ont été défaits. De même sont élevés en héros les hommes et les femmes indomptables qui ont donné en sacrifice leur vie pour empêcher ou délivrer leur communauté ou leur pays de l’asservissement. Leurs visages restent gravés dans la mémoire de l’humanité et leurs faits de courage illuminent l’énergie et l’espoir de liberté des générations successives. En réalité, la résistance renforce l’unité, la grandeur des peuples et Nations et leur ouvre les conditions de la paix et de la prospérité. Elle confère en outre à leurs Etats, une position stratégique enviée dans le monde. Il est donc vrai pour les individus comme pour les peuples, « c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat ».
Domination, crise et résistance
Le concept de résistance est étroitement lié aux concepts de domination et de crise. La domination du fait de son caractère injuste et oppressif, engendre une crise sociale et une perte de légitimité politique des dirigeants alliés de l’ennemi. Elle fait naitre la résistance défensive et offensive du soi ou de l’entité collective pour préserver son intégrité et sa survie, face à l’adversité conquérante et à la force répressive. Elle est un mouvement organisé, pacifique ou conflictuel, s’opposant à la menace de dissolution. La résistance n’est donc pas simple révolte, furie de violences spontanées et sans lendemain, mais un processus muri, un travail d’avant- garde coordonné, nourri par l’humanisme de la liberté. Le concept induit le refus, la lutte et, au point culminant, l’affrontement salutaire.
La dimension culturelle de la résistance
La résistance dans un contexte de domination revêt une dimension culturelle, linguistique et spirituelle de grande portée. Elle puise historiquement sa force mentale et créative dans le génie culturel et l’imaginaire fécond du peuple. Ce foyer incandescent, intangible et ineffable concentre les réponses accumulées et leur efficacité symbolique, face aux multiples défis. La résistance se développe, s’appuyant sur les ressources et les patrimoines anciens revigorés. Elle intègre en même temps les acquis scientifiques les plus avancés de la culture et de l’expérience universelle de l’humanité.
La culture est donc le foyer où s’affirme ce qui est le plus sacré pour un peuple, sa dignité, sa langue et ses valeurs, le droit de vivre libre. Sous domination étrangère prolongée, la culture d’un peuple perd de sa vitalité, semble rigidifiée, mais en réalité, elle entre dans une sorte de clandestinité d’où elle réapparait revivifiée dès que la résistance pour la libération s’amorce au sein des élites et du peuple.[3] Les artistes et créateurs, architectes, ingénieurs, artisans d’art, décorateurs, aménagistes, poètes et conteurs, jouent alors le rôle d’avant- garde critique et inventif du futur. Par leurs œuvres de beauté, ils esquissent déjà les possibilités infinies de jouissances raffinées qui s’offriront à tous, à l’heure attendue de la délivrance. La résistance porte ainsi en elle, dans ses flancs l’avenir et le destin d’un peuple, d’une nation, comme la femme porte en gestation la vie à naitre. Elle libère les élites de la dépendance intellectuelle et de l’hégémonie conceptuelle des experts étrangers, entame la rénovation de la pensée sociale au sein du peuple et ouvre l’avènement de nouvelles modernités endogènes. C’est pour cette raison que la culture est toujours un enjeu stratégique de pouvoir et de contrôle idéologique dans les rapports de classe au sein des sociétés et dans les relations entre États et Nations en compétition.
Résistance et renouveau collectif
La résistance sous toutes ses formes est un processus de transition (éveil de conscience, mobilisation, organisation supérieure). Elle vise la reproduction, la survie du sujet collectif. L’entité qui résiste cherche la préservation de son intégrité et au-delà, de son projet historique de vie. La résistance développe une idéologie politique qui oriente et anime les dynamiques d’organisation et les stratégies de réadaptation salutaires pour une victoire certaine. Ces dynamiques tissent de nouvelles relations sociales de solidarité au sein du peuple et font émerger de nouvelles légitimités de gouvernance politique. La résistance est aussi réappropriation de la mémoire collective des traditions de lutte. Elle est le foyer d’éclosion d’innovations créatrices multiples, assurant la continuité historique de la communauté sous un nouvel élan. La résistance conduit à la libération, étape nécessaire au renouveau collectif.
Les masses font l’histoire
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la complexité et la profondeur des problèmes correspondent à l’ampleur de la participation de la masse historiquement active. « La société civile est le véritable foyer, la véritable scène de toute l’histoire » disaitMarx[4] au XIXe siècle, avec une vision anticipant de manière étonnante sur les changements qui caractérisent le monde actuel. Il voyait en effet l’évolution impérialiste du capitalisme sur toute la planète avec les deux caractéristiques suivantes - la complexité et la profondeur des problèmes qui vont se poser à l’humanité et - l’ampleur de la participation de la masse historiquement active, face à ces défis à relever. Ceci est parfaitement conforme à la loi établie par le matérialisme historique dans l’étude des civilisations, selon laquelle les individus s’inscrivent en héros dans l’histoire, mais que ce sont les masses qui la font. Dans le firmament, les héros et héroïnes sont les étoiles qui scintillent et les masses, l’immense ciel noir bleuté qui les abrite.
L’actuelle mondialisation libérale capitaliste a produit l’actualité de la démocratie participative et l’irruption massive de nouveaux acteurs sur la scène politique et les espaces décisionnels. Il s’agit de la jeunesse insurgée, des communautés brimées, des catégories sociales revendicatives, des femmes intrépides, des intellectuels, artistes, entrepreneurs créatifs, de la presse privée libre et des institutions citoyennes de veille. Cette nouvelle masse critique civile s’active sur le terrain et à travers les réseaux sociaux et les plateformes numériques educatives, culturelles et scientifiques. Elle cherche ainsi à peser de tout son poids sur la démocratisation réelle des sociétés et l’humanisation du monde. Elle sera sans doute une force décisive dans le basculement géostratégique et la reconfiguration annoncée des rapports de forces dans le monde. Le fait majeur en est la naissance des BRICS, la perte annoncée de l’hégémonie du dollar dans le commerce mondial, et par conséquent, l’affaiblissement de la domination impérialiste occidentale. Nous allons probablement assister à un renforcement de puissance des sociétés civiles en conjonction avec l’entrée active des grandes masses d’Afrique, d’Asie et d’Amérique sur la scène historique mondiale.
La dimension politique de la résistance
Selon Antonio Gramsci,[5]le problème culturel et philosophique se dénoue en dernière instance sur le terrain de l’hégémonie politique. « Quelle classe a l’hégémonie politique et par conséquent l’hégémonie culturelle ? Selon quelle conception des masses sont-elles amenées à penser et par conséquent à agir ? C’est, précise-t-il, « dans la sphère de l’hégémonie que culmine l’analyse des différents rapports de force ». La direction idéologique et la lutte politique concentrent le pôle contradictoire hégémonie-résistance. À défaut d’un règlement pacifique par voie démocratique et consensuelle, la lutte politique pour le contrôle de la direction historique de la société, trouve généralement son point culminant dans l’affrontement des protagonistes. L’issue final victorieux dépend essentiellement de la réponse de savoir si les dirigeants ont auparavant parlé inlassablement aux masses le langage de la vraie politique, s’ils ont cheminé avec elles sur les sentiers lumineux de la connaissance liée à la pratique.
La résistance, la force souveraine
La résistance, résume Elgas[6] est « la force souveraine, face aux violences et aux coups de l’histoire, une force de production locale, un potentiel de création continue des richesses et des possibilités des peuples ». La domination dit-il, « ne subvertit jamais totalement, la frontière qui sert d’ultime rempart pour protéger le bastion qui reste, ce traçage invisible et silencieux où s’annonce dès les origines, la résistance ». Ce principe dialectique du primat culturel et du caractère sacré de la lutte libératrice des masses est bien établi par Cheikh Anta Diop[7] éminent savant panafricain et admirablement restitué par Amilcar Cabral,[8] dirigeant historique de la lutte de libération nationale. Tous les deux ainsi que Samir Amin[9]dans ses travaux remarquables, nous rappellent l’enseignement fondateur de l’histoire du développement des sociétés humaines, que toute domination, toute hégémonie est à terme, vouée à l’échec. Cette loi fondamentale est au cœur de l’anthropologie et de l’économie politique d’un monde à rebâtir. Elle féconde en théorie et en praxis un nouveau leadership autour de l’intelligence collective, l’humilité et le courage intrépide.
1. Ce titre est inspiré du bel article de Elgas cité.
2. Immanuel Wallerstein (1980). Le système du monde du XVe siècle à nos jours. 1 Capitalisme et économie-monde 1450-1640. Paris : éd. Flammarion, p.325.
3.. Elgas (2017). L’incolonisable des peuples, Dakar : Journal le Quotidien. Mercredi 20 décembre 2017, No4455.
4. Cheikh Anta Diop (1958). Nations nègres et culture. Paris : éditions Présence Africaine
5. Amilcar Cabral (1975). 1. L’Arme de la théorie 2. La lutte armée Paris : éditions Maspero
6.. Samir Amin (2012). L'Implosion du capitalisme contemporain. Automne du capitalisme, printemps des 5peuples ?, Éditions Delga.
7.Frantz Fanon (1961). Les damnés de la terre. Paris : éditions Maspero. .
8.Jean Louis Calvet. (1979). Linguistique et colonialisme. Petit traité de glottophagie. 2e édition. Paris, Petite Bibliothèque Payot.
9.Karl Marx. (1947). La Sainte famille. Œuvres philosophiques. Paris : éd. Costes, p.145.
10.Gramsci. (1977). Gramsci dans le texte Paris : Les Éditions sociales.