SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 novembre 2024
People
DJ DOLLAR EN HAUSSE
De Dakar, où Dj Dollar a appris à mixer sur les pas de Gee Bayss, à Dubaï et Los Angeles, où il s’est plus ou moins installé, Dj Dollar revendique une connaissance approfondie de la musique sénégalaise
Son nom, Dj Dollar, résonne desormais dans les plus grandes soirées du monde. De Dakar, où il a appris à mixer sur les pas de Gee Bayss, à Dubaï et Los Angeles, où il s’est plus ou moins installé, Dj Dollar revendique une connaissance approfondie de la musique sénégalaise. Si le mbalax peine à convaincre ou si les jeunes prodiges du ¬¬hip-hop n’ont pas encore rencontré le succès mondial, il reste convaincu qu’il ne manque qu’une petite touche pour que la musique sénégalaise puisse exploser dans le monde, à l’image des Nigérians et Sud-Africains.
Vous avez participé cette année à Afro Nation, un grand festival au Portugal, avec beaucoup de grandes vedettes. Mais il n’y avait pas d’artistes sénégalais…
J’y étais en tant que Dj, mais ils n’ont jamais booké des artistes sénégalais. C’était la première fois presque qu’un artiste sénégalais preste à Afro Nation. Mais après, tout dépend de l’industrie musicale sénégalaise, de si notre musique prend ou ne prend pas au niveau international. Si ça prenait comme les Nigérians, les Sud-Africains, c’est sûr qu’ils allaient les booker facilement. Peut-être qu’on doit juste s’organiser entre nous, essayer de développer notre musique pour mieux la vendre à l’international. Le Sénégal est un petit pays qui n’a pas d’industrie musicale. Pour que les artistes s’en sortent, il faut qu’on arrive à rentrer dans ce cercle d’industrie musicale internationale, que cette musique soit reconnue partout dans le monde et aimée par tout le monde comme l’ont réussi les Nigérians et les Sud-Africains. Franchement, on doit juste s’organiser, travailler pour mieux vendre ce qu’on fait au niveau local. Mais ça demande beaucoup de travail.
C’est une question de contenu, de talent ou bien?
Je peux le jurer, il n’y a pas plus talentueux que nos artistes qui sont ici au Sénégal. Mais c’est juste qu’on n’a pas cette industrie musicale qui est hyper développée et qui peut nous permettre de sortir. Après, c’est normal quand on dit qu’on est dans un petit pays de 16 millions d’habitants. Le Nigeria, ce sont plus de 200 millions de personnes, c’est totalement différent. Et c’est d’autant plus facile pour le Nigeria car ce qu’ils font est aimé par tout le monde. Donc on doit juste travailler. Ce n’est pas un problème de contenu, ni de langue, même si beaucoup de gens pensent que la langue est une barrière. Mais ça ne peut pas être une barrière à 100%. Quand tu fais de la musique, fait tout pour que ça soit commercial, que ce ne soit pas une musique qui est consommée seulement au Sénégal. Il manque quelque chose à la musique sénégalaise et croyez-moi, quand on va trouver cette clé-là, on va exploser dans le monde.
Le streaming va représenter plus de 500 millions de dollars en 2025 en Afrique. Est-ce que le Sénégal s’inscrit dans cette tendance ?
On n’est pas à ce niveau parce qu’on n’a pas une industrie musicale. J’en profite pour demander à nos fans et à tous les fans de nos artistes, de leur donner de la force, d’aller streamer leur son. Il faut que les gens apprennent à streamer les sons des artistes qu’ils aiment, c’est ça qui les aide.
Vous avez fait les plus grandes villes et fêtes. Quelle est la soirée la plus folle que vous avez vécue ?
Cette année, les événements les plus fous, je les ai faits en Europe. Il y’en a eu tellement et je ne peux pas vous dire quelle prestation est la meilleure, mais je sais que toutes les prestations étaient au top niveau. J’ai fait des festivals en Europe, Norvège, Danemark, France, Portugal… Mais Afro Nation, c’était magnifique et ça m’a vraiment touché parce que je rêvais de participer à ce festival en tant que Sénégalais.
Il y avait des artistes comme Chris Brown à Afro Nation. Est-ce que vous pensez à favoriser une collaboration de ces artistes-là avec des Sénégalais ?
Oui ça a déjà démarré parce qu’avec Chris Brown, j’avais déjà travaillé sur un projet avec Wally Seck et qui est sorti d’ailleurs. Et nous, on essayé de mettre en place une structure qui va faciliter la collaboration entre des artistes sénégalais et des artistes internationaux. Qui pour mieux vendre et essayer d’améliorer le type de musique qu’on a et pour un peu accéder à ce marché international ? Tout ce que je fais en ce moment avec les partenaires, c’est vendre la musique sénégalaise au niveau international et quand je parle de la musique sénégalaise, c’est surtout au niveau de la culture urbaine. Si on doit mettre quelques instruments pour un peu identifier la musique, pour montrer que ça vient du Sénégal, on va le faire. Mais l’essentiel, c’est que ça soit vraiment international et pas seulement local.
Vous avez participé à mettre en lien Wally Seck et Chris Brown ?
Bien sûr. Je peux dire que j’étais à la base du projet et je l’ai montré à Abraham vu qu’on travaille beaucoup ensemble. Abraham, c’est un promoteur, un producteur sénégalais qui travaille avec beaucoup d’artistes américains. Comme moi aussi je travaille avec beaucoup d’artistes africains de renom, on a essayé de réunir nos forces pour essayer un peu de trouver à qui on peut donner de la force. On a tout de suite pensé à Wally Seck. Donc on est partis sur ce projet et il y a aussi un autre artiste qu’on a signé pour son développement international, Samba Peuzzi. On travaille avec pas mal d’artistes pour essayer de les vendre au niveau des plateformes internationales. Hormis mon métier de Dj, j’ai toujours rêvé de faire quelque chose pour la culture urbaine de mon pays. C’est très important. Je ne veux pas être dans ce mouvement jusqu’à en sortir sans pour autant laisser des empreintes.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le Dj ?
Juste la passion. C’est vraiment dur d’aimer quelque chose. A un moment, je suivais beaucoup de Dj qui étaient aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde et je me suis dit que c’est bien, parce que ça fait plaisir de procurer de la joie aux autres. Une personne qui débarque à ton événement et qui est un peu stressée, tu fais en sorte qu’il oublie ses soucis. Ça, c’est comme être un docteur. Et du coup, ça m’a toujours plu de le faire car j’ai toujours voulu rendre service. Après je me suis retrouvé à être Dj juste par passion.
Quand vous travaillez, vous surplombez les gens avec vos instruments autour. A ce moment-là, vous pensez à quoi ?
A ce moment, la seule chose à laquelle je pense, c’est cette énergie positive qui sort de moi et qui va vers le public et qui revient vers moi. Parce que c’est moi qui gère la musique, ils sont là à danser. La danse dégage beaucoup d’énergie positive que moi je récupère encore parce que c’est ça qui me motive. Je ne peux même pas expliquer ce que l’on ressent d’être devant des milliers de personnes et tu es le seul qui a les commandes, qui leur fait plaisir et que ça revient vers toi. Cet échange d’énergie est inexplicable.
Et c’est cet échange qui conditionne les morceaux que vous allez mettre ?
Exactement. On ne sent même pas que le temps passe. Après, au fur à mesure qu’on est dedans, on sait comment gérer un public qui est assis et qui ne veut pas danser. On sait comment démarrer, ce qu’il faut mettre au milieu de la soirée et comment terminer la soirée. Tout ça, c’est important de faire ses calculs et si c’est un gars comme moi, qui tourne partout dans le monde, je suis obligé de diversifier parce que j’ai différents publics devant moi. Le public que j’ai à Paris aujourd’hui est différent de celui qui est à Dakar, au Mexique, à l’Est de l’Europe… Donc, il faut déjà avoir cette facilité d’identifier le public avec lequel tu as affaire.
Ça demande donc une énorme culture musicale ?
Une énorme culture musicale et il faut bien étudier le public parce que si tu fausses le calcul, tu fausses l’événement.
Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir cette diversité et cette facilité de les faire bouger.
Vous vous entraînez pour faire ça ?
Pour savoir à quel public j’ai affaire ? Je n’ai pas besoin de m’entraîner pour ça. Ce que je fais, vu que le Dj c’est ma passion, c’est que quand je suis seul, je m’y mets pour revoir un peu les musiques que j’ai, les nouvelles tendances, les playlists, les transitions et tout. Mais l’été, c’est un peu difficile d’avoir du temps pour faire tout ça tellement on enchaîne d’un pays à un autre, d’une ville à une autre. Je fais partie de plusieurs collectifs de Dj et on reçoit les sons au jour le jour.
Vous tournez beaucoup plus que les musiciens…
Il arrive oui. La différence entre un Dj et un musicien, c’est que le Dj, il joue la musique qui est déjà sortie partout, et un artiste, il a un seul style de musique et si ce style ne prend pas dans le monde, c’est très difficile pour l’artiste d’exploser.
Comment définiriez-vous votre style ?
Déjà je suis un Dj et vu que je représente en quelque sorte l’Afrique, le Sénégal, donc ce qui identifie l’Afrique par rapport à l’international, c’est la musique afrobeat. Et de base, je suis un Dj afrobeat, hip-hop, mais au fur et à mesure que j’avançais, l’Afrique à commencé à s’identifier petit à petit dans le monde par rapport à cette orientation musicale et quand le monde avance, tu avances avec. J’ai vu que l’afrobeat allait prendre de l’ampleur, j’ai commencé à faire mes recherches pour être à jour. Je suis même plus afrobeat que hip-hop maintenant.
Comment ça se passe pour vos tournées internationales ?
Ca se passe bien et j’en suis très fier. J’ai toujours rêvé de représenter le Sénégal au niveau international par rapport à ce que je fais. Et le Dj que j’ai choisi d’être, m’a permis de le faire. Et franchement, je ne regrette pas parce que je suis en train de vendre la destination Sénégal. Je me suis très tôt bien organisé autour de moi. J’ai une équipe qui est en France, ce sont eux qui s’occupent de mes bookings quand je suis en Europe. Mais ça marche plus par rapport à mon carnet d’adresse dans l’industrie musicale internationale qui est très vaste. Donc à chaque fois qu’on m’appelle, je les mets en rapport avec mon équipe. Et concernant les Etats-Unis aussi, c’est la même chose, il y a une équipe anglophone qui s’occupe bien de moi. Et pour tout ce qui est tournée, je reçois mon planning et après j’exécute. C’est l’équipe qui gère tout ce qui est contrat, marketing et ils me donnent le programme et j’exécute.
Vous trouvez encore les moyens pour faire vos propres créations ?
Moi déjà, je suis Dj-producteur et j’ai mis deux singles sur le marché. Le premier, c’était il y a de cela 3 ans et récemment, j’ai sorti un autre single disponible sur YouTube, avec un jeune Sénégalais qui était aux Etats-Unis, qui est revenu au pays ; il es très talentueux et c’est un réalisateur de vidéo. Du coup, ça avance côté production et côté performance Dj.
Vous avez des perspectives et rêves pour votre carrière musicale ?
Tout ce que je peux dire là, c’est alhamdoulilah ! Le niveau où je suis en ce moment, j’en ai rêvé il y a 5 ans derrière. Et là, j’y suis mais il y a d’autres rêves plus grandioses. Du coup, j’aimerais aller jusqu’à organiser un festival au Sénégal, de l’envergure d’Afro Nation, et je travaille dessus. Quand je crois à une chose, je le fais. Et on va y arriver. Le festival, il y a une partie où l’Etat doit nous faciliter les choses. Et vu que c’est un festival pour vendre la destination Sénégal, je pensais à le faire dans une zone touristique comme Saly ou les îles du Saloum, parce que tout ne peut pas tout le temps se faire à Dakar.
D’où vient ce nom de Dj Dollar ?
Beaucoup de gens pensent que je l’ai pris parce que j’aime l’argent. Mais ça n’a rien à voir. Je l’ai choisi juste parce que j’ai toujours voulu représenter le Sénégal à l’international et le dollar, partout où on va dans le monde, tout le monde sait que le dollar, c’est une devise internationale. Donc je me suis dit que je serais comme le dollar et que partout où on va dire Dj Dollar, les gens sauront que c’est un Sénégalais, il est international et connu partout dans le monde.
Et là, on est au coeur de l’été au Sénégal. Et vous, les Dj, êtes ceux qui définissent les tendances. Ça va être quoi les tendances cet été ?
L’été a déjà bien pris, par contre, moi, je l’ai démarré un peu plus tôt parce que je reviens juste d’une tournée européenne. Mais je sais que les tendances, c’est plus de l’afrobeat qui, aujourd’hui, a pris beaucoup de puissance dans le monde.
Et le mbalax dans tout ça ?
Le mbalax, ce n’est pas mal. On le fait souvent en fin de soirée et ça prend beaucoup parce que c’est notre culture et on ne peut pas le mettre de côté. Je sais que les gens aiment bien le mbalax mais l’ampleur qu’a pris l’afrobeat au niveau mondial, le mbalax ne l’a pas. Dès lors, ça reste une musique un peu locale et consommée par les Sénégalais.
Ce qu’on constate aussi, c’est qu’avant, l’été était le moment où les chanteurs rivalisaient pour sortir «le tube de l’été». Mais depuis quelques années, ce n’est plus le cas…
Je peux dire que le tube de l’été, ça reste un tube afrobeat. Sinon, au niveau local, j’ai vu juste avant de revenir de ma tournée, qu’un de mes jeunes frères, Bilou, a sorti un son au niveau local qui s’appelle «Fatal ma fofou» et ça prend bien quand même comme tube au niveau local.
Le métier de Dj, c’est quoi ? Pourriez vous nous le définir ?
C’est vraiment complexe comme métier parce que le Dj, il peut être producteur ou compositeur ; c’est un accompagnateur d’artiste… On est dans une société où le Dj n’est pas très valorisé. Il y a des parents, même s’ils voient que leur fils veut être Dj, des fois, ils lui interdisent sous pretexte que c’est un milieu de débauche comme on le dit souvent. Mais tout dépend des convictions de la personne.
Le Dj compose en direct. N’est-il pas en conflit avec le travail du musicien ?
Non, du tout, parce que dans le domaine du Dj, il y a ceux qu’on appelle les turntablist, des gens qui font des remix en live, des passe-passe, des techniques un peu crack. Ce sont des aspects plus techniques dans le Dj et c’est différent de ce Dj qui vient juste faire danser les gens. Par exemple, j’ai démarré en tant que turntablist. Après, je me suis concentré sur le clubbing et là, je suis un Dj 100% festival.
Avez-vous fait une école de Dj ?
Je n’ai pas fait d’école de Dj, mais j’ai appris avec une des légendes du Sénégal qui s’appelle Dj Gee Bayss, que je remercie au passage. Et il était le Dj de légende du groupe Pee Froiss. Je faisais mes études et en même temps, j’apprenais le Djing. La majorité des Dj qui sont ici au Sénégal, sont passés par lui et j’ai été un de ses premiers élèves.
Et là, ces dernières années, vous êtes plus à Dubaï qu’au Sénégal. Pourquoi cet exil ?
En fait, ce n’est pas un exil. Je voyage beaucoup et c’est vrai que je suis plus entre Dubaï et Los Angeles, mais n’empêche, je suis toujours basé à Dakar et je représente le Sénégal. J’ai préféré être entre Dubaï et Los Angeles parce que ce sont des villes où l’industrie musicale a de la force. Et pour mieux évoluer, il faut être dans une industrie où ça marche. Cette identité que j’ai, c’est l’identité de ce Dj qui est venu du Sénégal. Et ça me fait plaisir d’entendre les gens m’appeler le Dj sénégalais. Ce que je veux dire aux artistes du Sénégal, c’est que l’union fait la force. La concurrence, elle n’est pas locale mais internationale. Il faut se réunir, se battre et porter le drapeau du Sénégal au niveau international, à travers ce que l’ont fait, qui est la musique, et surtout la culture urbaine sénégalaise.
PAR Farid Bathily
VIOLENT CAMBRIOLAGE AU DOMICILE DE PIERRE-EMERICK AUBAMEYANG
L’ex-international gabonais a subi la loi des brigands à son domicile espagnol, dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 août 2022. Conséquence : une blessure à la mâchoire et des objets volés
Grosse frayeur pour Pierre-Emerick Aubameyang après la large victoire de son équipe du FC Barcelone contre le Real Valladolid (4-0), dimanche, 28 août 2022, dans le cadre de la troisième journée de la Liga. Resté sur le banc tout le long du match, le Gabonais a en effet reçu quelques heures plus tard, la visite de cambrioleurs à sa résidence située à Castelldefels, une ville de la province catalane.
Selon la presse espagnole, au moins quatre individus ont pénétré dans la maison vers une heure du matin, armés de fusils et de barres de fer. Ils ont menacé le joueur, son épouse, ses enfants et une autre personne identifiée par le quotidien El Pais comme Babanzila Meshak, jeune footballeur gabonais évoluant en seconde division.
Blessure à la mâchoire et affaires dérobées
Les agresseurs sont repartis avec des objets dérobés dans le coffre-fort d’Aubameyang. Leur valeur n’a pas été communiquée. On ignore également les conditions dans lesquelles l’attaquant du Barça s’est cassé la mâchoire lors de l’incident, ainsi qu’il l’a lui-même déclaré sur Twitter.
"Des individus ont fait irruption chez moi, menaçant ma famille, juste pour voler quelques affaires. Ils m’ont blessé à la mâchoire, mais je vais me rétablir très vite. Ce sentiment d’insécurité dans notre propre demeure est difficile à comprendre", a-t-il notamment écrit sur le réseau social.
C’est en effet la deuxième fois en quelques mois que des voleurs s’en prennent à l’ancien capitaine des Panthères du Gabon depuis son transfert in extremis au FC Barcelone en provenance d’Arsenal, fin janvier 2022. À en croire les médias espagnols, il n’était pas présent chez lui lors du premier cambriolage.
Forfait pour quelques matchs
L’enquête confiée à la police se poursuit afin de retrouver les auteurs du forfait. La blessure à la mâchoire de Pierre-Emerick Aubameyang devrait l’éloigner des terrains durant quelques matchs.
Les footballeurs font régulièrement l’objet de vols. Cette situation suscite des interrogations sur l’efficacité des mesures de sécurité déployées à grands frais par les joueurs en relation directe avec leur club. Plusieurs coéquipiers ou ex-coéquipiers d’Aubameyang au Barça tels que Gerard Piqué, Jordi Alba, Samuel Umtiti, Ansu Fati ont, eux aussi, été victimes de cambriolages ces dernières années.
ISSA BALDÉ, PHILANTHROPE PAR CONVICTION
Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière
De zéro à héros. C’est à partir du troupeau de vaches et du champ de la famille que Issa Baldé, 50 ans, a fait fortune dans l’agriculture. Aujourd’hui, ce néo-politicien sublime l’agriculture tout en partageant ses revenus avec tout le monde. Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière.
Il ne fait jamais les choses comme ses camarades de classe. De la classe politique. Issa Baldé, 50 ans, ne distingue pas les militants et sympathisants de ses adversaires politiques quand il s’agit d’appuyer les habitants de sa commune natale de Kandia, département de Vélingara. Ses contre-performances électorales non plus, ne suffisent point à décourager dans sa prodigalité le fils prodigue du village de Dialakégny. Au courant de cet été, après sa candidature malheureuse aux Locales passées, Issa Dialakégny, comme on l’appelle, a distribué 36 millions de F Cfa à 72 groupements féminins de la commune, en raison de 500 mille francs par groupement. Ousmane Bamina Sabaly, un de ses lieutenants en politique, indique : «Issa avait promis, pendant la campagne des Locales, d’aider au financement de la campagne agricole des femmes. Il tient sa promesse sans tenir compte des résultats issus des urnes par village. D’ailleurs, comme par hasard, ce sont les villages qui ont le moins voté pour son camp qui se sont précipités à la Caisse du Crédit mutuel du Sénégal pour récupérer leur enveloppe. Il refuse que l’on mêle ses actions humanitaires à des considérations politiques, familiales ou autres.»
Ce bel homme de teint clair avec un petit embonpoint, haut sur son mètre 78, ne fait pas la politique comme les autres. C’est qu’il est entré en politique par effraction. Par nécessité pour être plus juste, aux côtés de l’allié des Locales passées, l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. «Il s’est décidé à entrer en politique et à être candidat pour le poste de maire de Kandia à 6 mois du scrutin. Il l’a fait par amour pour son terroir, parce qu’il n’arrivait pas à faire avancer certains de ses projets de développement pour la localité, du fait des blocages voulus par des hommes politiques de la commune qui le voyaient déjà comme un concurrent sérieux…» Et ce n’est pas Elhadji Malick Dia (Apr), son tombeur aux Locales, qui dira le contraire. La Coalition Bby a devancé le néophyte de 177 voix. Soit 1552 voix pour le maire sortant (Bby) et 1375 pour Issa Baldé et l’Ucs.
«L’agriculture est le meilleur des métiers»
L’ancien élève de l’école élémentaire de Kandia puis du Cem Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara où il s’est arrêté en classe de 3ème, a fait fortune à partir de l’exploitation des terres et du troupeau de vaches de sa famille. A 50 ans, Issa Baldé est actuellement à la tête d’un important patrimoine immobilier, foncier, animalier (bovins, caprins et ovins) et roulant (tracteurs et véhicules). Il construit cases de santé, logements de personnel de santé, logements pour enseignants, mosquées, miradors dans des places publiques et finance des groupements de femmes. Mais aussi, il prend en charge la scolarité d’élèves qui se sont illustrés par leurs bons résultats.
En ce qui concerne l’origine de cette fortune, Issa renseigne : «Après avoir abandonné les études en classe de 3ème, je me suis installé au village auprès de mes parents. Mon papa a refusé que je voyage comme je le voulais. Je me suis plié à ses volontés et il m’a obligé à me marier pour libérer ma maman vieillissante des tâches ménagères. J’ai commencé par le coton comme culture de rente et ça me réussissait bien. Avant d’intégrer le bassin de l’Anambé avec la riziculture. Et la riziculture a aussi marché pour moi. Je me fais toujours une obligation de respecter tous les itinéraires techniques conseillés par les techniciens. L’agriculture est le meilleur métier au monde. Surtout dans ces zones où la terre est disponible et fertile, et la pluie suffisante.»
L’actuel président de la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) ajoute : «Avec l’agriculture, on entretient sa famille à la sueur de son front, on est autonome, ne dépendant que de la pluie et de la terre, de la nature en fait, et non de quelque individu. On nourrit animaux, oiseaux et l’on fertilise la terre à partir des résidus des récoltes. C’est le côté charmant et hautement bonifiant du métier d’agriculteur. L’agriculture nourrit son homme.» Il ajoute : «On n’a pas besoin de quitter son terroir si l’on accepte de se donner à fond dans le travail de la terre. Je voyage souvent en Europe, mais je trouve qu’il est plus valorisant de travailler la terre chez soi et pour soi que de le faire en Europe», tranche-t-il, un brin fier de ses performances.
Cette année encore, Issa Dialakégny a emblavé près de 100 hectares en riz, maïs et arachide. Son chiffre d’affaires annuel ? Il refuse de le dévoiler. Mais informe : «J’ai un encours de créances de près de 63 millions de F Cfa. Des individus me doivent ce montant d’argent. Certains sont décédés et d’autres ne sont plus capables de me rembourser. Dieu rétribue les bonnes œuvres.» Chez Issa, «la politique, la bonne et la seule qui vaille, c’est celle qui développe les terroirs en appuyant le développement individuel. N’importe qu’elle autre politique n’est que saupoudrage et ruse», affirme-t-il avec fermeté.
AL-QAÏDA FACE À LA MORT D'AL-ZAWAHIRI
René Lake revient sur la disparition ce week-end du successeur de Ben Laden, tué par un drône américain. L'analyste politique évoque par ailleurs les implications de cet acte sur le terrorisme dans le monde
René Lake revient sur la disparition ce week-end du successeur de Ben Laden, tué par un drône américain. L'analyste politique interrogé sur VOA, évoque par ailleurs les implications de cet acte sur le terrorisme dans le monde.
Une intervention à suivre à partir de 4 mn 30' du Monde aujourd'hui, le journal de VOA.
AUDIO
BILL RUSSEL OU LA DISPARITION D'UN GÉANT
René Lake revient au micro de VOA, sur la carrière de basketteur hors pair et le militantisme en faveur des minorités, de l'ancien pivot des Boston Celtics, décédé dimanche à 88 ans
René Lake revient au micro de VOA, sur la carrière de basketteur hors pair et le militantisme en faveur des minorités, de l'ancien pivot des Boston Celtics, décédé dimanche à 88 ans.
LE HIP-HOP N’EXISTE PLUS, TOUT LE MONDE EST DEVENU ACTIVISTE
Daddy Bibson déplore la quasi mort du rap, faute de rappeurs.
«Rap’adio» est un mythique groupe de rap qui a marqué de son empreinte l’histoire de la musique à la fin des années 90. Aujourd’hui, le rappeur Daddy Bibson, l’un des membres de ce groupe, s’est tourné vers la musique spirituelle après un passage au cœur de la politique sénégalaise. Mais la page Rap’adio est sur le point d’être rouverte puisqu’un album devrait sortir cette année. Ce Rap’adio New generation donnera la voix à de jeunes artistes. Dans cet entretien, Daddy Bibson déplore la quasi mort du rap, faute de rappeurs.
Avec Keyti et Iba, vous avez été à la base de ce mythique groupe, Rap’¬adio. Nos¬talgique ?
Ce groupe reste toujours ancré dans la mémoire des Sénégalais. On ne faisait pas dans la langue de bois. Nous étions la voix des sans voix et on a révolutionné le hip-hop. Nous faisions dans la dénonciation. Nous n’accordions aucun traitement de faveur à qui que ce soit si on devait dire la vérité. Si on pensait qu’il fallait dénoncer, on le faisait sans attendre rien en retour. C’était notre rôle.
Rap’adio n’a duré que le temps d’une rose avant de voler en éclats. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Le temps imparti à Rap’adio était peut-être terminé. Il était dit quelque part qu’à l’heure T, le groupe devait se séparer et que chacun devait faire sa carrière solo. Aujourd’hui, la reconstitution de Rap’adio est devenue une demande sociale. Les gens sont nostalgiques de ce groupe et ne cessent de nous demander quand nous allons le relancer.
Et vous avez décidé justement de faire renaître de ces cendres Rapadio, mais sous une autre forme…
Nous sommes en train de travailler pour faire renaître Rap’adio sous une nouvelle dénomination, à savoir Rap’adio New generation. Ça fait deux à trois ans qu’on y travaille. Je crois que Rapadio après 20 ans sera le titre de l’album qui va sortir sous peu. On est en train de le réaliser avec des jeunes rappeurs talentueux. Le principe étant de faire reprendre des chansons de Rap’adio par cette jeune génération. Je veux citer Nara Pee, Ada Knibal, Julio l’absolu, Gun Mor. Je pense que Rap’adio New generation va contribuer à relancer le hip-hop. On va promouvoir cet album, ces jeunes rappeurs et faire de telle sorte que les gens voient à travers ces jeunes, des Iba ou Keyti.
Qu’est-ce qui différencie les rappeurs old school de ceux de l’actuelle génération ?
Après mon départ du groupe, j’ai poursuivi mes productions. Qui me connait sait que j’ai toujours été un rappeur engagé dans ma carrière. Maintenant, les choses sont devenues de plus en plus faciles. On peut rester dans sa chambre, composer des beats et réaliser une vidéo 3 D et la faire diffuser. On n’a plus besoin de la télévision classique ou de la radio pour faire sa promotion. On a la possibilité de le faire soi-même en restant dans sa chambre. Aujourd’hui, tout le monde dispose d’une chaîne de télévision sur YouTube, de pages sur Facebook, twitter, Instagram, qui sont des supports beaucoup plus suivis que tout autre support de communication. Je pense que c’est ce qui fait qu’on ne se casse plus la tête. De notre temps, il fallait se battre pour décrocher un producteur. Il fallait convaincre le producteur de la pertinence de ses textes, de sa musique et du concept pour espérer se faire produire. Auparavant, il fallait tirer le meilleur de soi-même pour espérer se faire produire. A notre époque, il y avait plus de lyrics dans nos productions et des gens conscients nous écoutaient.
Vous défendiez le Sénégal aussi bien avec vos textes engagés que sur l’arène politique avec le M23. Mais aujourd’hui, on a l’impression que les rappeurs investissent plus le champ politique que les scènes musicales. Com¬ment expliquer cela ?
Je pense qu’il y a plus d’activistes que de rappeurs maintenant. Et c’est cela qui a contribué à davantage tuer le rap au Sénégal. Le hip-hop n’existe plus parce que tout le monde est devenu activiste. Jadis, notre engagement se faisait à travers nos textes rap. On voit plus d’activistes que de rappeurs. Nous faisions de «l’artivisme» à travers le rap. Non seulement nous nous servions de notre art pour dénoncer ce qu’il y avait à dénoncer, mais on continuait à faire nos autres activités sans pour autant nuire à notre carrière.
Avant d’intégrer Rap’¬adio, vous étiez avec Pee Froiss, un groupe que vous partagiez avec Xu¬man ?
C’est Chaka Babs qui m’a présenté Xuman, vers 1991. On a commencé à se fréquenter et par la suite, nous nous sommes dit pourquoi ne pas travailler ensemble.
Pourquoi êtes-vous parti de Pee froiss ?
Lorsque nous avons produit l’album Wala Wala Bokk, une personnalité, fils d’un richissime homme d’affaires dont je tairai le nom, qui est dans ce pays, voulait apporter son appui au groupe. C’est ainsi que les membres ont dit qu’il fallait quitter Fass pour aller vivre ailleurs. Je m’y suis opposé en disant que j’allais rester à Fass. Ils ont déménagé et je suis resté à Fass.
Mais finalement, c’est ce départ de Pee Froiss qui vous a permis d’intégrer Rap’adio ?
Après mon départ de Pee Froiss, j’ai partagé un groupe avec un ami, Habib Guèye, qui a créé le groupe Fé¬tan¬tane. Nous avions été invités à un concert de Bmg 44. C’est à ce concert que j’ai pu retrouver les membres de Rap’adio que je fréquentais auparavant. C’étaient les retrouvailles. Nous avions partagé la scène et c’est à la suite de cela que j’ai rejoint le groupe. Rap’adio était un groupe engagé politiquement, socialement, spirituellement.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut pour relancer le rap sénégalais ?
Il faut des concerts pour relancer le rap. Des concerts comme les 72 heures du hip-hop. Je demande aux gars de revenir se concentrer autour du rap et s’il y a lieu, de se battre pour le pays et descendre sur le terrain pour le faire. Il y a une dégradation des mœurs, le mal dans tous les secteurs.
Pourquoi avoir choisi d’arrêter le rap pur et dur pour faire de la musique spirituelle ?
C’est avec la spiritualité qu’on pourrait bâtir un pays. J’avais décidé d’arrêter le rap une fois que j’aurai atteint 13 albums en solo. C’est ce qui est arrivé et j’ai stoppé le rap. Je me suis depuis lancé dans la musique spirituelle. Et le premier album que j’ai fait porte le titre de Insa Ibn Mariam. Je l’ai sorti sous le pseudo Tidiani 733. Je m’apprête à sortir un nouvel album Zion Play liste. Les musiques sont déjà composées. Il ne reste qu’à travailler sur les voix. Pour le reste de ma vie, je compte faire de la musique spirituelle.
Quels sont vos autres projets ?
Je suis en train de travailler sur un projet d’émission de télévision qui s’appelle Daddy Bibson the boss, Daddy Bibson old school show. C’est une émission où il y aura de la culture générale, du game, du fun. Ce sera une émission live avec du show aussi. On espère qu’elle va raviver la flamme du rap et c’est ce que nous voulons. Il n’y a plus de concerts au Sénégal, on voit deux à trois personnes faire des concerts. Donc, dans l’émission, on invitera des rappeurs pour faire des prestations. Il y a une télé qui est intéressée par le projet, mais elle n’a pas encore réagi.
Qu’en est-il du programme sur le diabète que vous tenez présentement?
Cela fait huit ans que je suis diabétique. J’ai décidé de porter le combat contre le diabète. J’ai lancé un programme depuis le 26 juin pour aider les diabétiques à prendre en charge leur situation. Nous avions écrit des correspondances aux autorités pour accompagner le projet, mais c’est resté sans suite. Je ne peux pas comprendre que le ministre de la Jeunesse ne réponde pas à mes appels. J’étais devant pour le combat qui a valu aujourd’hui à ces autorités de se retrouver au sommet de la hiérarchie. Ce sont des gens comme Birame Faye qui méritent d’être des ministres. Au moins, ils prennent nos appels. Mais pas le ministre de la Culture, qui n’a aucun programme pour les jeunes. On a attendu jusqu’en 2019 pour qu’on nous paie trois ans de droits d’auteur. Nous sommes dans quel pays ? Pourtant je me suis battu à leur côté pour qu’ils soient au sommet de la hiérarchie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à aller vivre aux Etats-Unis
Mon ami Ibrahima Ndoye me disait que si on n’arrive pas à trouver ce que l’on cherche chez soi, mieux vaut aller ailleurs pour le trouver. Je suis parti aux Etats-Unis pour travailler, pour revenir faire des investissements et aider les jeunes à trouver du travail.
VIDEO
SAARABAA : LA COVID-19 EXISTE, JE L’AI RENCONTRÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Abdoulaye Elimane Kane revient dans ce nouveau livre, sur son expérience avec le coronavirus dont il a souffert en février 2021, étant asthmatique. L'auteur évoque aussi les implications de la prise en charge médicale de la pandémie
SenePlus publie ci-dessous, les bonnes feuilles du nouveau livre d'Abdoulaye Elimane Kane, "Saarabaa. La Covid-19 existe, je l’ai rencontrée", récemment paru aux éditions L'Harmattan Sénégal. L'ancien ministre y relate son expérience d'asthmatique infecté par le virus en février 2021 et les implications de la lutte contre cette pandémie.
Préface
Djibril Samb, médaille d’argent de l’Académie française, Professeur émérite des universités, Grand-Croix de l’ordre du Mérite.
Abdoulaye Élimane Kane, professeur émérite des universités de son état, est un écrivain accompli qui s’est essayé à tous les genres littéraires, de l’essai au roman en passant par l’autobiographie et la littérature de jeunesse 1, entre autres. Il est donc rompu à toutes les techniques de l’écriture. L’on ne s’étonnera pas qu’aujourd’hui, avec ce nouveau livre, peu volumineux mais dense, intitulé : "Saarabaa. La Covid-19 existe, je l’ai rencontrée", il explore un genre particulier : le récit.
Le livre d’Abdoulaye Élimane Kane, en effet, est un récit au sens que retient, en première intention, la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française (sub verbo), suivant ses ipsissima uerba : « Relation, narration, orale ou écrite, d’un événement ». Qu’entend-on par événement, ici ? En seconde dénotation, cette fois, les Immortels définissent ainsi ce substantif : « Ce qui survient, ce qui arrive, en un temps et en un lieu déterminés ». Si l’on regarde la définition de l’événement par l’Académie, elle comporte trois composantes consistant en une substance « factuelle » et deux coordonnées, géométrique (un lieu) et physique (un temps). Le lecteur retiendra que, dans le sens précis où je l’entends, l’événement ne renvoie à rien de controuvé ni d’irréel.
1 Christian Chelebourg, Francis Maucoin, La littérature de jeunesse, Paris : Armand Colin, 2007, 126 p
Avant – propos
J’avais l’intention de prendre part à des initiatives très pertinentes concernant des témoignages sur la perception des différents aspects de la pandémie créés par la Covid-19. J’ai hésité entre plusieurs formules. Celles qui m’avaient le plus tenté étaient les suivantes. Broder sur une parole de la sagesse des Haalpulaaren que j’ai mise en exergue dans deux ouvrages portant en partie sur la maladie : « La santé est l’article premier de la prospérité. » Une telle approche m’aurait permis de puiser dans différentes sources de l’actualité médicale des arguments venant confirmer la pertinence de cette assertion. J’ai aussi été tenté de consacrer une telle contribution à l’application d’un autre aphorisme qui fait l’éloge de la médecine comme activité singulière parmi toutes celles qui concourent à réaliser un équilibre entre l’homme comme être biologique et son environnement social et naturel. C’est au philosophe et médecin Georges Canguilhem que nous devons cette assertion : « La médecine est un art au carrefour de plusieurs savoirs. »
Première partie
Le choc
La Covid-19 existe. Je l’ai rencontrée. Vivant avec une maladie chronique, l’asthme, depuis près de quarante ans, je suis un spécimen de ce que convoite la Covid-19 : les avis scientifiques n’ont cessé de faire savoir que ceux qui sont porteurs d’une comorbidité sont davantage susceptibles de souffrir de l’infection de ce virus. Aussi, prenant les précautions d’usage imposées par l’asthme tout en observant les mesures et gestes barrières, j’ai fait de mon mieux dès les premières annonces relatives à l’apparition de ce virus pour ne pas être vulnérable. Lorsqu’en début février 2021, j’ai ressenti les premiers symptômes de ce qui se révélera par la suite être une attaque du virus, le monde est depuis un an soumis à la loi de la Covid-19 qui n’a épargné aucun pays et a fait s’effondrer de nombreux pans de la vie économique, sociale et culturelle. Le virus est entré au Sénégal le 2 mars 2020 et le pays a enregistré son premier mort, Pape Diouf, le célèbre ancien administrateur de l’Olympique de Marseille, en fin mars.
L’Afrique est présentée dans les médias – et plus prudemment par l’OMS – comme le continent qui a le mieux résisté à cette pandémie alors que d’autres annonces faites au cours des premières semaines de l’apparition du virus faisaient craindre une hécatombe dans cette partie du monde. Le Sénégal est même cité dans le top des dix pays de notre Planète où il y a eu le moins de morts et où le système de santé a bien géré cette épidémie. Certains jours, on notait avec satisfaction zéro mort, et l’optimisme était de mise. Puis il y a eu cette seconde vague qui a tout remis en cause : recrudescence des cas de contamination, hausse du nombre d’hospitalisations, augmentation du nombre de décès même si, dans le même temps on note un nombre plus élevé de guérisons que de morts. Cette deuxième vague a commencé au Sénégal en début décembre 2020 et a duré quatre mois, y compris donc celui du mois de février 2021 au cours duquel j’ai senti les premiers symptômes de l’infection. Une troisième vague surviendra sans doute, voire une quatrième. Trois nuits de calvaire et besoin de comprendre C’est au cours de cette deuxième vague qu’un soir, vers 19 h, j’ai brusquement senti un refroidissement de tout le corps. J’ai pensé tout de suite à une grippe car il fait très froid en cette période à Dakar et la Cité où j’habite jouxte le lac du Technopole d’où nous parviennent de fréquentes rafales de vent.
Au cours de la période qui a précédé mon infection j’observais un régime alimentaire particulier et une hygiène de vie qui pouvaient expliquer cette nouvelle physionomie contrastant avec celle que j’ai longtemps affichée et plus conforme à l’idée qu’on se fait d’un asthmatique à vie. S’agissant justement de l’asthme, depuis un bon moment, je ne m’en plaignais plus ; je n’avais pas fait de visite médicale liée à une menace ou à un début de crise d’asthme depuis longtemps et il m’arrivait même d’oublier que j’ai toujours, par précaution, ma Ventoline par devers moi. Au cours de cette période de relatif bien-être, je monte les escaliers sans être essoufflé et chaque jour j’effectue à pied le tour de la Cité, où j’habite, pour une trentaine de minutes. En somme je suis bien dans ma peau, entouré par ma femme, mes enfants, leurs épouses et leurs enfants dans une ambiance chaleureuse. Comment ai-je été infecté, par qui, dans quelles circonstances ? Questions à nombreuses inconnues que beaucoup de patients infectés ont dû se poser. Passer en revue des hypothèses – la bonne vieille recette de Socrate / Platon pour chercher la vérité – est une méthode qui peut, à défaut de trouver la réponse, aider à circonscrire le champ des possibles.
Quatrième partie : réflexions sur les implications sociales, éthiques et épistémologiques de la lutte contre la Covid-19
Pour conforter cette position, il importe de l’examiner à la lumière d’une autre question rendue centrale par les conséquences des atermoiements, erreurs, tâtonnements et démissions liés à la soudaineté de la survenue de la pandémie, à la cécité et à l’imprévoyance de certaines politiques publiques : la santé doit-elle être la priorité des priorités ? J’ai, à ce propos, plus d’une fois cité un adage de ma langue maternelle, le Pulaar. L’aphorisme qui l’exprime porte une leçon de sagesse à méditer. Cet adage dit ceci : - « La santé est l’article premier de la prospérité. » : traduction non littérale. Sa traduction littérale est intéressante à mentionner : - « La santé est la fille aînée de la prospérité. » Le commentaire de ces deux versions est de nature à faire prendre conscience de la signification et de l’importance de la question qui nous occupe ici, à savoir si la santé est la priorité des priorités. Commençons par la traduction littérale : elle signifie que, de tout ce que la prospérité a produit, la santé est la première née. En conséquence : la prospérité d’abord, le reste ensuite avec la santé en tête. La première version (traduction non littérale) comporte une option nette pour une affirmation de la primauté absolue de la santé sur toutes autres questions, y compris la prospérité elle-même. Si la prospérité demeure le dénominateur commun de ces deux traductions, le statut accordé respectivement à la santé et à la prospérité dans l’ordre de préséance diffère d’une version à l’autre. Dans la version « littérale », la prospérité est la condition fondamentale de toute vie sociale bonne ; et la santé est élevée au rang de première bénéficiaire de cette manne qui la rend possible. Elle est la première née de la prospérité, elle n’a été possible qu’avec la prospérité du groupe même si elle occupe une place de choix. Dans la version non littérale la santé apparaît comme la condition de la prospérité. Elle est elle-même prospérité et métaphore de la prospérité car n’étant pas assimilable à un bien matériel au sens où l’on considère habituellement celle-ci : espèces sonnantes, biens immobiliers, objets en nature, bétail, etc. L’on comprend dès lors aisément que les tenants d’une conception techno-économiste du développement soient favorables à la version « littérale » et soient enclins à articuler des arguments visant à subordonner une politique de la santé à des conditions et résultats économiques. Nul ne peut nier que pour investir dans les domaines porteurs de croissance, de bien-être et de prospérité il est utile, voire nécessaire, que de la richesse soit produite. Et que des proportions variables de celle-ci soient affectées à différents secteurs en fonction de leur ordre de priorité. L’intérêt de la version non littérale, qui fait de la santé une priorité absolue réside en ceci : soutenir que sans la santé aucune perspective de prospérité ne peut être envisagée. La santé précède et conditionne le développement et donc la prospérité. Avec possibilité de répondre par ‘oui‘ à chacune des questions suivantes qui pourraient ruiner une telle thèse : - Même en cas de pauvreté ? Avant même qu’on ait des routes, des écoles, des maisons solides ? Et d’autres questions du même ordre. La radicalité d’une telle position n’est soutenable que parce qu’elle est la traduction d’un autre primat : la vie sur tout autre chose. Et dans cette notion de vie il y a certes le manger, le boire, l’habitat, les soins du corps, les loisirs, l’imaginaire et d’autres composantes du bien-être au sens large mais ces éléments énumérés sont, aussi, des composantes de la vie et de la santé. Cette position radicale est surtout une manière de rappeler les décideurs à leurs devoirs : on ne peut pas faire de la santé la parente pauvre d’une société qui aurait pour valeur première l’accumulation et le profit au bénéfice d’individualités ou de groupes privilégiés, situation qui condamne la majorité de la population à se « débrouiller » pour survivre ou à attendre que la prospérité des dits groupes dégage des excédents à distribuer à d’autres catégories de citoyens et à des secteurs jugés plus ou moins subalternes, dont celui de la santé.
Retour sur Saarabaa, une métaphore de la santé ? Dans ce récit, j’ai, à plusieurs reprises, fait mention de cette œuvre musicale, après avoir rappelé dans quelles circonstances malheureuses je l’ai découverte et comment elle a été présente dans mon esprit au cours d’un long mois d’hospitalisation. Tout au long de cette épreuve, j’ai été écartelé entre l’envie de connaître le sens de cet air devenu, malgré moi, un mantra et le souci de ne pas ajouter à l’anxiété d’un moral rythmé par entre des hauts et des bas. En cause : les deux sentiments contradictoires que ce mantra a fait naître en moi dans les différentes occurrences de son surgissement, tantôt la tristesse, tantôt une certaine forme d’entrain. C’est par conséquent cette ambivalence qui m’a amené, aux différentes étapes de mon traitement, à prendre la décision, dès que je recouvrerai la santé, de pousser plus avant mes investigations sur les différentes interprétations de cet air afin de tirer au clair ce qui pour moi est jusque-là resté une énigme : s’agit-il d’une œuvre exaltant la gloire du personnage désigné dans son titre ? Avons-nous plutôt à faire avec un chant de détresse ? Cette œuvre étant chantée en langue wolof, un idiome que je comprends et pratique couramment pour quelles raisons le sens des paroles ne m’a pas été accessible après avoir écouté, dans mon bureau, au cours de cette nuit de souffrance, les interprétations de Samba Diabaré Samb et d’un orchestre mauritanien ? Essentiellement pour la raison suivante : si le refrain « nañu dem Saarabaa, nañu ñibi Saaraba est transparent et immédiatement intelligible il n’en n’est pas de même pour les autres paroles. En effet les griots ont une élocution particulière et, étant des poètes ils usent d’un langage imagé, marqué par une tendance à l’emphase quasi permanente car la louange occupe une place centrale dans la pratique de leur métier d’artistes. Déjà, je me doutais bien que Saarabaa comme toponyme ne correspondant à aucune localité du Sénégal d’aujourd’hui : ce nom pourrait alors évoquer un village, une contrée, un royaume du passé, effacés de nos mémoires et conservés grâce à une technique de substitution au nom propre comme par exemple « La ville Lumière » pour dire Paris. D’où la nécessité de pousser plus avant cette investigation. Après ma sortie d’hôpital, j’ai tenu à observer la période de convalescence sans courir aucun risque de la perturber. Aussi n’ai-je pas ouvert mon bureau ni travaillé sur mon ordinateur pour procéder par moi-même à la recherche de ces informations complémentaires.
VIDEO
IL Y A EU UNE DÉGRADATION DES MŒURS POLITIQUES DANS NOTRE PAYS
La démocratie, les libertés individuelles et collectives tiennent à cœur à Abdoulaye Bathily. Dans son livre, Passion de liberté, il a remonté l’histoire pour sortir l’historique de ces acquis
La démocratie, les libertés individuelles et collectives tiennent à cœur Professeur Abdoulaye Bathily. Dans son livre, Passion de liberté, il a remonté l’histoire pour sortir l’historique de ces acquis. Pour lui, il est inadmissible qu’au Sénégal, plus de quatre décennies après, qu’il soit difficile de tenir des réunions publiques. ’’ La loi 78 02 qui réglemente les manifestations. C’est à partir d’une lutte du Sudes, en 1976, qu’elle a été créée. C’était une lutte âpre pour que cette loi vienne donner un semblant de Droit. Mais on n’avait vu, dès le départ, qu’à chaque fois que l’on déposait une demande d’autorisation de manifestation, que ça soit au niveau politique ou syndicale, les gouverneurs ou préfets parvenaient toujours à restreindre nos libertés.
On n’a pas suffisamment de forces pour encadrer la manifestation. Mais ils ont toujours des forces pour la réprimer. Ou bien ils disent, sur leurs arrêtés, : ‘’ à la surexcitation des esprits, la réunion est interdite’’. Ou bien : ‘’à la suite des menaces réelles de trouble à l’ordre public ...’’. « Il y a eu une dégradation des mœurs politiques dans notre pays. Évidemment, ce n’est pas seulement le Sénégal. C’est presque tout le continent. Mais nous devons balayer d’abord devant notre porte. Il y a un ébranlement de la fibre morale des citoyens, parce que les gens ne donnent pas l’exemple. Pour qu’une société avance, il faut qu’elle accepte la critique, accepter de se remettre en cause. C’est de cela qu’il s’agit », a-t-il ajouté.
VIDEO
ABDOULAYE BATHILY SORT DU BOIS
Lutte pour la démocratie, liberté de manifester, combat de la jeunesse… L'ancien ministre regrette la situation qui prévaut dans le pays, après de longues années de lutte pour des élections libres, démocratiques et transparentes
L’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD) est revenu sur les fondements de la démocratie au Sénégal. Pr Abdoulaye Bathily regrette la situation qui prévaut dans le pays, après de longues années de lutte pour des élections libres, démocratiques et transparentes. L’historien qui revient sur la loi portant sur la liberté de manifester déplore la «dégradation des mœurs politiques» au Sénégal. Toutefois, il est d’avis que la jeunesse se battra avec «les armes et les moyens de son époque» pour la transformation du pays. Il s’exprimait samedi dernier, 18 juin 2022, en marge de la cérémonie de dédicace de son ouvrage intitulé «Passion de Liberté».
L’impasse politique qui s’accentue dans le pays, ne laisse pas indifférent l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD). Présentant, avant-hier, samedi 18 juin 2022 au public, son livre intitulé «Passion de Liberté», Pr Abdoulaye Bathily dit regretter que le Sénégal en soit encore là, après des années de «sacrifices» qui ont permis «d’acquérir de nouveaux droits» mais aussi d’avoir des «élections libres, démocratiques et transparentes». «En 1983, le président de la Cour suprême a dit qu’on pouvait voter sans Carte d’identité, sans isoloir. Nous sommes des Sénégalais. Pourquoi avoir peur de dire qu’on va voter pour ? Non. Il fallait lutter pied-à-pied contre tout ça, jusqu’à l’alternance : première, deuxième. Mais la lutte ne s’arrête pas à l’alternance politique. Ça, c’est une étape. Passion de Liberté aussi. Audelà de l’alternance politique, il faut l’alternative c’est-à-dire la transformation qualitative de la société et nous n’y sommes pas encore. Les alternances se sont succédées ; mais c’est comme un travail de Sisyphe, la répétition des erreurs, des fautes et tout le monde admet», regrette Pr Abdoulaye Bathily.
L’ancien secrétaire général de la LD a également donné son avis sur la liberté de manifester au Sénégal. «Comment (comprendre) aujourd’hui, pour nous qui venons de si loin, difficilement de si loin, qu’il soit encore difficile de tenir une réunion ou une manifestation ?», s’est-il interrogé ? Non sans rappeler les fondements de son opinion. «La loi 78-02 qui règlemente les manifestations, c’est à partir de la lutte du Syndicat unique et démocratique des enseignants (SUDES) qui a été créé en 1976 parce que les partis politiques n’existaient pas. Il n’y avait que le PDS (Parti démocratique sénégalais). On ne pouvait même pas parler de réunion. Ça a été une lutte âpre pour que cette loi 78-02 vienne donner un semblant de droit. Mais on a vu, dès le départ, que chaque fois qu’on déposait une demande de manifestation, que ce soit, par la suite au niveau politique et au niveau syndical et autres, on dit oui le droit est là, mais toujours les préfets, les gouverneurs disent : on va restreindre ça. Pour quelle raison ? On n’a pas suffisamment de forces pour encadrer la manifestation ; mais on a suffisamment de forces pour la réprimer (…)», a dit Pr Abdoulaye Bathily.
L’historien qui dit avoir toujours milité pour «une démocratie apaisée», n’a pas manqué de se prononcer sur la corruption et les détournements de fonds. «A l’époque, quand on parlait de corruption, de détournements, c’est comme si Dieu nous regardait : vous n’avez rien vu encore. J’ai même été dans un gouvernement de majorité présidentielle, j’ai eu l’honnêteté de le dire avec mes collègues du Parti socialiste (PS), du PGS à l’époque dans le gouvernement. Rare était un ministre qu’on dira, il était millionnaire ou il avait une ou deux maisons. Ça n’existait presque pas ou on ne pouvait compter ça sur les bouts des doigts», a fait savoir l’historien.
«IL Y A UNE DEGRADATION DES MŒURS POLITIQUES AU SENEGAL»
Ce qui permet au professeur de dire qu’il y a, aujourd’hui, «une dégradation des mœurs politiques dans notre pays». «Ce n’est peut-être pas au Sénégal seulement parce que je voyage souvent sur le continent et je le vois ; mais il faut balayer devant sa porte. Il y a une dégradation des mœurs politiques, l’ébranlement de la fibre morale des citoyens parce que les dirigeants ne donnent pas l’exemple. Pour qu’une société avance, il faut qu’elle accepte la critique. Il faut qu’elle sache se remettre en cause. C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui», a-t-il soutenu. En ce sens, il considère son nouveau livre comme une «réflexion sur les problèmes de notre pays aujourd’hui, de l’Afrique d’aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est».
«LA JEUNESSE SE BATTRA AVEC LES ARMES ET LES MOYENS DE SON EPOQUE»
Cependant, l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique centrale affiche son optimisme quant à la transformation du Sénégal par la jeunesse. «Je ne suis jamais pessimiste. Une société se pose toujours des questions et elle en a la solution. Il n’y a que les naïfs ou les ignorants qui pensent que c’est leur tour, ils sont là et qu’ils peuvent s’imposer. Il y a des dynamiques sociales qui s’imposent toujours aux individus avec leur ambition. Le Sénégal se transformera. Cette jeunesse-là que je vois aujourd’hui, elle se battra avec les armes et les moyens de son époque, qui ne sont pas les armes et les moyens de notre époque. Ça aussi, nous devons avoir nous-mêmes l’humilité. Nous ne sommes pas plus héroïques que cette jeunesse. La jeunesse est un moment dans la vie. Les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain ; donc moi, c’est avec beaucoup d’optimisme que je vois l’avenir de ce continent parce que partout où je vais, ce bouillonnement même jusque dans les excès, il faut l’accepter parce que les excès aussi sont produits par ceux qui sont en face. La passion de liberté a pris chacun d’entre nous. C’est cette passion de liberté que je vois chez les jeunes d’aujourd’hui. Je les encourage à ça naturellement, avec humilité. Il faut améliorer les choses ; mais c’est par la lutte, comme disait Thomas Sankara, qu’on se libère. Ce n’est pas par la soumission qu’on se libère», a déclaré Pr Bathily.
«PASSION DE LIBERTE» OU LE REFUS DE LA SOUMISSION, DE L’INJUSTICE, LE COMBAT POUR LA LIBERTE...
Pr Abdoulaye Bathily indique que son nouveau livre, «Passion de Liberté», consiste à «apporter sa part d’expérience à la jeune génération». «Ma vie individuelle n’a pas en réalité d’intérêt si elle ne peut pas servir à la collectivité dans un sens ou dans un autre. Et, en tant qu’homme public, j’ai essayé dans ma vie d’apporter une contribution à l’évolution de notre société. Ma passion de liberté, j’ai essayé de la montrer à travers mon itinéraire, que ce soit face aux brimades, à l’école coranique, à l’école primaire, au Prytanée militaire, à l’université, dans l’Armée où nous étions conscrits de force, mais je n’ai jamais accepté tout cela comme une fatalité. L’homme doit toujours essayer de se surpasser. Ma passion de liberté, c’est le refus de la soumission. Ma passion de liberté, c’est le refus de l’injustice. Ma passion de liberté, c’est le combat pour la liberté des autres.
Ma passion de liberté, c’est pour tout un chacun l’amour de la patrie, de son pays, de notre continent, l’Afrique, passion de lutter pour la liberté de ce continent meurtri, ce continent soumis que nous devons avoir comme devoir de libérer de manière collective», a déclaré l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique Centrale. Il a profité de l’occasion pour annoncer la sortie prochaine de ses deux ouvrages sur la crise au Mali et sur son expérience sur l’Afrique Centrale.
VIDEO
DÉCÈS DE RUDY GOMIS
Le chanteur sénégalais, lead vocal de l’Orchestra Baobab, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à Ziguinchor - Auteur de multiples tubes, il chantait dans plusieurs langues
Le chanteur sénégalais, Rudy Gomis, lead vocal de l’Orchestra Baobab, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à Ziguinchor (Sud), a appris l’APS de source médiatique.
Rudy Gomis, auteur de multiples tubes, chantait dans plusieurs langues.
L’Orchestra Baobab, un groupe de musique sénégalais lancé dans les années 1970, était animé par de grands noms tels que Balla Sidibé, Ndiouga Dieng, Issa Cissokho, Rudy Gomis et le guitariste togolais, Attiso Barthélémy, tous les cinq désormais décédés.
Ce groupe mythique avait renoué avec le succès à l’échelle internationale au début des années 2000, après une interruption d’une dizaine d’années.
Il est surtout reconnu pour son style musical alliant sonorités latines, notamment cubaines, rythmes africains (wolofs et sérères, harmonies casamançaises, mélodies traditionnelles d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb) et des airs de blues ou jazz par moments.