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27 novembre 2024
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MANSOUR FAYE DECAISSE PLUS DE SIX MILLIARDS
Pour améliorer la situation, le Programme d’Eau Potable et assainissement du Millénaire (Pepam) va financer l’extension de la station de pompage de Bango (Saint-Louis) ainsi que de l’usine de traitement d’eau de Khor, sans oublier la construction du châte
L’eau coule à flots dans certains quartiers de Saint-Louis. Par contre d’autres rencontrent d’énormes difficultés pour s’approvisionner normalement. Pour améliorer la situation, le Programme d’Eau Potable et assainissement du Millénaire (Pepam) va financer l’extension de la station de pompage de Bango (Saint-Louis) ainsi que de l’usine de traitement d’eau de Khor, sans oublier la construction du château d’eau de Leybar.
Le problème de l'eau sera résolu bientôt à Saint-Louis et dans le reste du département. En effet, le chef de l’Etat Macky Sall n’a ménagé aucun effort pour mettre en place un forage et un château d’eau à Leybar. La Sones a investi six (6) milliards CFA pour améliorer de manière significative l’approvisionnement en eau dans la commune de Saint-Louis.
Ce financement a permis la construction du château d’eau de Leybar, l’extension sur cinquante (50) kms de l’usine de traitement des eaux de Khor et la réhabilitation de la station de pompage des eaux de Bango (dotée de quatre (4) pompes à eau et d’un groupe électrogène). Pour ce qui est de l’extension de la station de Khor, les travaux ont permis une augmentation du pompage de l’eau brute sur le fleuve à Bango et le traitement à Khor pour alimenter le château d’eau de Leybar d’une capacité de 15000 m3, situé à 7,5 kilomètres. La production a évolué de manière significative, passant de 15.000 à 18.600 m3/jour.
Les efforts
restent maintenus en faveur du département et de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Dans le temple du savoir, les pensionnaires de Sanar qui ne cessaient de « râler » contre les pénuries d’eau vont pousser un ouf de soulagement. C’est pour soulager ces poches dures que le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, dirigé par Mansour Faye, est en train de réaliser deux projets que le Directeur Général de la Sones, Charles Fall, va visiter à partir de ce lundi et mardi.
Le Directeur général de la Société Nationale des Eaux du Sénégal sera sur l’axe Ndiock Sall, Mpal, Fass et Gandiol puis Ngallèle, UGB et Bango. Selon le patron de la Sones, ces projets contribueront à renforcer l’alimentation en eau potable de l’axe Ndiock Sall, Mpal, Fass, Gandon et Gandiol. Mieux, avec le concours du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), l’UGB, victime d’un réseau privé vétuste et de la démographie galopante, «connaîtra une couverture de ses besoins».
En outre, le patron de la Sones, dans une stratégie d’anticipation, visitera le site de la nouvelle station de traitement d’eau potable. Du coup, les populations de Saint-Louis et des villages environnants n’auront plus de problèmes pour accéder à l’eau. Actuellement, la Sones est en train de tout mettre en œuvre pour améliorer l’approvisionnement en eau dans plusieurs localités du département de Saint-Louis. A signaler que ces mêmes travaux sont réalisés à Louga, Kébémer, Thiès, Ziguinchor, Fatick, Koungueul et dans les cités religieuses comme Médina Baye, Darou Rahmane, etc...
7 PERSONNES TUÉES DANS DES ACCIDENTS
La journée du dimanche 17 mars a été particulièrement macabre sur les routes
La journée du dimanche 17 mars a été particulièrement macabre. Sept personnes ont été tuées dans un accident de la circulation : 6 sur la route de Mont-Rollond et 1 sur celle de Kédougou. Hors de nos frontières, un Sénégalais a été retrouvé mort, baignant dans son sang au Congo. Son présumé meurtrier a été alpagué.
Un violent accident de la circulation s’est produit hier, dimanche 17 mars 2019 à Thiès aux environs de 12 heures, à hauteur du croisement entre la Voie de Contournement Nord (Vcn) et la route de Mont-Rolland. Le bilan est très lourd car il fait état de 6 morts sur le coup et 3 blessés dont 2 dans un état critique. Les victimes dont la majorité est originaire de Keur Mbir Ndao étaient en partance pour la ziara générale à Tivaouane. C’est au niveau du croisement et au moment de bifurquer pour prendre la route de Tivaouane et venant de l'axe Mont-Rolland-Thiès que le véhicule de marque Renault 21, immatriculé LG 4314 B a été heurté de plein fouet par un bus horaire venant de Louga et immatriculé LG 1884 C, roulant à vive allure. Selon nos sources, les freins dudit véhicule sont mis en cause. Il y a eu 6 morts dont 4 femmes, 1 homme et 1 garçon d’environ 10 ans. Quatre des victimes sont de Keur Mbir Ndao. Il s’agit de Yacine Thiam, Youssou, Marème Taye dont le mari est en Italie et Ndèye Waro.
Les deux autres sont de Nguick Fall, Ndèye Cissé et de son fils de 10 ans. Les éléments des sapeurs pompiers sont intervenus pour évacuer les blessés aux services des urgences du centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès et les corps sans vie à la morgue de ladite structure hospitalière. Il y a eu également un mort sur la route de Kédougou. Un conducteur de moto Jakarta a heurté un âne à hauteur Hamdallaye Pont. L’animal est mort sur le coup alors que le «Jakartaman» Sadio Ndiaye, un natif du village de Bidiancoto a succombé en cours d’évacuation. Il était âgé de 42 ans environ. Mamadou Khassimou Dia, tué au Congo.
Par ailleurs, au Congo, un de nos compatriotes a été tué. La victime, Mamadou Khassimou Dia est né à Guédiawaye. Il était un commerçant qui tenait une boutique à Igné, une commune d’arrondissement de la capitale congolaise. Selon le site « sanslimites.sn », dans la matinée d’hier, une altercation l’aurait opposé à un jeune congolais. Il a été retrouvé baignant dans son sang au PK 45, à la sortie nord de Brazzaville, près de la commune de Kintélé. Les blessures ont été portées par une arme blanche et M. K. Dia a rendu l’âme au cours de son évacuation à l’hôpital. Le présumé meurtrier a été interpellé.
LA PRESIDENTIELLLE S'EST TENUE DANS LA PAIX TOTALE
Selon Serigne Mbaye Sy Mansour, à l’approche de cette compétition électorale majeure, tout le monde avait peur que le pays bascule dans la violence et des appels à la paix ont retenti de partout.
Lors de la Ziara générale hier, à Tivaouane, l’épisode de la dernière présidentielle est revenu dans les discours.
Si Ismaïla Madior Fall, ministre de la justice, qui conduisait la délégation gouvernementale a sollicité des prières pour l’aboutissement de l’appel au dialogue lancé par le Président de la République, Serigne Mbaye Sy Mansour, Khalife Général des Tidjanes, a affirmé que « la présidentielle s’est tenue dans la paix totale, sans trop de contestations ni recours et cela a surpris plus d’un».
La traditionnelle ziarra générale de Tivaouane a vécu hier, sous la présidence de Serigne Mbaye Sy Mansour, Khalife Général des Tidjanes, en présence du porte-parole Papa Malick Sy et de tous les dignitaires de la Khadra.
C’est le garde des Sceaux, ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui a conduit la délégation gouvernementale. Et la question de la dernière élection présidentielle est revenue dans les propos des uns et des autres. Selon Serigne Mbaye Sy Mansour, à l’approche de cette compétition électorale majeure, tout le monde avait peur que le pays bascule dans la violence et des appels à la paix ont retenti de partout.
«Le Sénégal, par la grâce d’Allah, ne saurait connaitre certaines formes de violence. Et l’évolution globale de la situation a surpris plus d’un, car au finish, l’élection présidentielle s’est tenue dans la paix absolue, sans recours, sans trop de contestations, cela sort du cadre ordinaire.
D’ailleurs, tous ceux qui tentent de contester en public, seront dans la honte quand ils seront seuls». Dans ce sillage, il a prié pour que le deuxième mandat de 5 ans soit celui de la prospérité, de la paix, de la stabilité. Pour cette raison, dit-il, chacun doit se prescrire l’obligation d’accompagner le Président de la République notamment ses collaborateurs directs. Et en bonne place, il a cité le ministre de la Justice. Serigne Mbaye Sy Mansour est également revenu sur l’affaire du deuxième mandat qu’il avait évoquée à Tivaouane et qui avait créé un tollé dans l’espace public. Selon lui, c’est un fidèle qui avait prié publiquement pour que Macky Sall ait 20 mandats.
Il ajoute :« Ce jour-là, le Président Macky Sall a éclaté de rire pour dire ensuite que 20 mandats, c’est quand même trop. C’est ainsi que je lui ai suggéré d’enlever le zéro et de telle sorte qu’il ne restera que 2, ce qui représente le deuxième mandat voulu. Et j’avais ajouté, le deuxième mandat, il l’aura Incha Allah. »
Selon le guide religieux de la capitale de la Tidianiya, « l’élection du Président Macky Sall dès le première tour, procède de la seule volonté de Dieu et personne n’a la possibilité de s’opposer à cette volonté divine. Tout cela donc, c’est l’œuvre du Tout-Puissant, et il faut l’accepter». Auparavant, Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, qui dirigeait la délégation gouvernementale a demandé au Khalife Général, Serigne Mbaye Sy Mansour, de prier pour la paix et la stabilité du pays.
Selon lui, malgré sa victoire, le Président Macky Sall a très tôt affirmé qu’il n’y avait en réalité ni vainqueurs, ni vaincus dans cette compétition électorale du 24 février et que seul le Sénégal était sorti gagnant. Et c’est dans ce sillage qu’il a appelé au dialogue national, tendant la main à toute la classe politique, à la société civile bref à toutes les composantes de la société. C’est ainsi qu’il a aussi sollicité des prières pour la réussite de cette entreprise de grand rassemblement national, non sans inviter les guides religieux à être des facilitateurs.
Toujours dans ce cadre purement politique, Papa Malick Sy porte-parole de la famille Sy est revenu sur la différence entre le « militant » et « l’adhérant », non sans mettre en relief les compétences politiques de Me Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor, une race d’hommes politiques en voie de disparition. Sur le plan purement spirituel, Serigne Mbaye Sy Mansour a disserté sur la relation entre le Sunna et la Charia, « pour faire comprendre que l’un a servi au décryptage de l’autre, sur la vie et l’œuvre de Cheikh Al Seydi El Hadji Maodo Malick Sy, toujours exclusivement orientées vers l’existence du Seigneur, et sur le fait que la famille de Maodo est une et indivisible ».
« Le pouvoir qu’avait ce puissant homme de Dieu, El Hadji Malick Sy n’a pas disparu sur terre, Tivaouane en dispose bien. D’ailleurs, nous ne sommes pas seuls dans cette salle où sont bien présentes d’autres humanités invisibles pour certains, et qui, elles aussi, mériteraient une certaine mention»,
a déclaré Serigne Mbaye Sy.
EL HADJI ABDOU WADE DIT MARA
QUI SONT LES FOSSOYEURS DU DIALOGUE ?
Si l’appel lancé par Macky est franc et sincère, si le dialogue est posé en des termes clairs et orienté vers la pacification de l’espace politique et une bonne gouvernance de notre pays, je ne désespère pas qu'Idy et les autres leaders y répondront
La coordination des cadres de Benno Bokk Yaakar, dans une déclaration parue ce 14 mars s’est vigoureusement attaquée au candidat de la coalition Idy 2019, suite au point de presse qu’il a tenu en présence de tous les leaders de la coalition.
Ces soit disants cadres ne sont en fait que des usurpateurs de fonction, car n’est pas cadre qui veut. Le cadre n’est pas ce professionnel de la politique que l’on a l’habitude de voir. C’est plutôt quelqu’un qui a un pouvoir de réflexion et d’appui conseil auprès de l’autorité pour permettre à cette dernière de lire et d’anticiper sur les événements à venir ou de trouver des solutions aux difficultés présentes. Bref, il doit être porteur de lumière.
Ces cadres de Benno Bokk Yaakar éclairent-ils la lanterne du Président Macky SALL ? On est tenté de répondre par la négative. En effet, ils rament à contre courant de leur président qui a lancé un appel à un dialogue ouvert et constructif. En attaquant de manière aussi virulente le Président Idrissa SECK qui est incontestablement aujourd’hui le Chef de l’opposition sénégalaise, ne sont-ils pas en train de saper les bases de ce dialogue sans même laisser le temps à la coalition de donner un avis motivé ?
Qui sait aujourd’hui mieux que le Président Idrissa SECK que le « pouvoir n’est pas une fin en soi » ? Le président Idrissa SECK n’est-il pas dans son rôle de chef de l’opposition en s’érigeant comme sentinelle de la démocratie et défenseur des valeurs cardinales qui font le lit de notre État réclamant plus de justice, de solidarité et de paix ?
Qui ne se rappelle pas l’outrecuidance avec laquelle Macky SALL, candidat à l’élection présidentielle, s’opposait au Président Abdoulaye Wade qu’il a même menacé de déloger du palais s’il confisquait la volonté des Sénégalais ? N’était-il pas au premier rang des contestataires, son « mer gaddu » en main, du troisième mandat du Président Abdoulaye Wade ? Qui se soucie mieux que le Président Idrissa Seck des intérêts supérieurs de la Nation? Lui qui a préféré l’apaisement pour éviter des effusions de sang après avoir vu sa victoire confisquée par le Président Macky SALL.
Ce qui lui a valu d’ailleurs les félicitations et les encouragements du Calife général des Mourides ! On a comme l’impression que ces « cadres » de Benno ne veulent pas du dialogue car pensant que les cadres de l’opposition plus compétents leur raviraient la vedette. Ils spéculent sur des questions accessoires en agitant les questions sur le troisième mandat, alors que le Président Macky SALL n’a pas encore pris serment, sur les élections locales ou même la succession du Président.
Cet instinct de survie montre qu’ils ne sont intéressés que par leur promotion personnelle. Nous demandons alors au Président de bien distinguer ceux qui travaillent pour le Sénégal et ceux qui font semblant et qui ne sont mus que par leurs intérêts crypto-personnels.
Si l’appel lancé par le Président Macky est franc et sincère, si le dialogue est posé en des termes clairs et orienté vers la pacification de l’espace politique et une bonne gouvernance de notre pays, je ne désespère pas que le Président Idrissa SECK et les autres leaders de la coalition y répondront favorablement pour l’intérêt exclusif des Sénégalaises et des Sénégalais qui est leur préoccupation de tous les jours.
PAR SOULEYMANE LY
MACKY SALL, NDAMLI AK NDAP LI !
Aujourd’hui, vous faites des sorties dans la presse pour mettre la pression sur celui qui a la lourde tâche de choisir alors que réellement tu n’as jamais cru que sa réélection au 1er tour était possible
Pensez-vous qu’il peut donner un poste à tout ce beau monde qui s’agite ? Je vous dis tout de suite non ! « Fokk am ñu waara » ! Vous criez partout ! Vous sautillez « Mane la ! Mane la ! Mane keessé la ! » Vous le faites en oubliant tous ses militants et sympathisants qui ont voté pour Macky Sall. Vous recommencez, n’est-ce pas ?
Vous allez même jusqu’à dire que sans vous le candidat Macky Sall serait au second tour alors que vous savez bien que c’est faux. « Bayi leen seen xel yi ngen di foowe ! » Ton vote n’a compté qu’une voix au finish. Tu bouffes seul l’appui donné pour la campagne électorale et aujourd’hui tu veux nous faire croire que tu es l’artisan de la victoire. Arrêtes waay ! Un peu rek nak ! Trop c’est trop !
Durant les présidentielles, tu as fait du « ngaralé » et c’est connu de tous. Dans ton for intérieur, tu ne croyais pas à la victoire au 1er tour. Tu n’as pas voulu mettre tous tes œufs dans un seul panier. Tu te croyais bien malin hein ! Tu pensais qu’en investissant sur deux candidats tu avais plus de chance. « Bou doul kii di keulé » en vrai adepte de PMU ! Aujourd’hui vous faites des sorties dans la presse pour mettre la pression sur celui qui a la lourde tâche de choisir alors que réellement tu n’as jamais cru que sa réélection au 1er tour était possible.
Certains même fuyaient les plateaux télé pensant qu’il était devenu dangereux de défendre le bilan du Président sortant. On a tous compris ! Monsieur le Président nouvellement réélu votre victoire vous ne la devez qu’à Allah et tout le mérite vous revient. Au moment du choix de votre nouvelle équipe, rappelez-vous que durant 7 ans certains ont délaissé la base et n’ont jamais dialogué avec les militants.
Aujourd’hui, ils sont redevenus tous polis et c’est juste pour « jotaate ». « Dagnouy yeerou » et dès que ce sera fait ils redeviendront pires durant les 5 ans à venir. Ils ouvriront la rude bataille de votre succession avant l’heure. Ils se crêperont le chignon même en votre présence et finiront par provoquer le courroux des sénégalais. Cependant, je reconnais bien qu’ils ne sont pas tous ainsi. S’il faut reprendre, reprenez les meilleurs d’entre eux.
Ce qui ne sera pas certes facile car votre nom est inscrit partout ces temps-ci. On le prononce dans des incantations et les charlatans se remplissent les poches. Que d’œufs cassés au niveau des ronds-points ! Que de litres d’eau bénite versés sur les corps ! Qu’Allah vous protège Monsieur le Président contre toutes ces flèches lancées la nuit, contre toutes ces incantations, ces « fass » …
Qu’Allah mobilise pour votre protection les secrets contenus dans « Al falaq » et « A’Nass ». Dans vos choix, n’oubliez surtout pas tous ceux qui ne prenaient plus les appels des militants sept ans durant. N’oubliez pas aussi tous ces responsables écartés de vous par les lobbyistes, à coup de mensonges et de « «ndeug seureukh » ! Monsieur le Président réélu « ndam li yaay borom », qu’Allah vous éclaire pour le reste. Amine ci barkep Serigne Saliou !
MA MALADIE, MES TROIS MARIAGES, MES DEUX DIVORCES…
Palabres avec … Juliette AITA BA, journaliste et présentatrice
3 -2-0 ! Ces trois chiffres cachent une réalité plus que douloureuse chez la journaliste-présentatrice Juliette Bâ qui a eu trois (3) mariages dont deux (2) divorces et zéro (0) enfant. Personnalité publique et professionnelle jusqu’à la profondeur de la voix, elle souffre de la maladie de l’endométriose. Une pathologie rare, gênante, douloureuse et très stressante qui touche l’intimité de la femme et installe le couple dans des difficultés financières, des problèmes d’instabilité, d’épanouissement, de bien-être et où on espère rarement l’arrivée d’un bébé. C’est l’histoire de cette charmante dame de 43 ans qui, malgré quatre opérations chirurgicales et quatre fécondations In vitro, « ça ne roule toujours pas » dans son intimité et sa vie de couple. Mais « ça roule » tout de même sur Tv5 Monde, du nom de l’émission qu’elle anime à Tv5 Monde et « Génies en herbe » sur Rti (Radio-télévision-Ivoirienne). Très joviale et toujours souriante, Juliette fait pourtant face depuis 30 années à des douleurs atroces, des errances médicales et une lutte continue contre l’infertilité. A un certain temps, dit-elle, le mot endométriose lui faisait un pincement au cœur, mais aujourd’hui, elle a réussi à accepter sa maladie pour un meilleur épanouissement. D’où la création des espaces d’échanges sur l’endométriose comme l’ENDO MIEUX-ÊTRE et l’ANEDO-MIEUX-ÊTRE pour amener les filles et les femmes à mieux comprendre et mieux vivre leur maladie.
Juliette, vous êtes connue des Sénégalais. Peut -on cependant en savoir plus sur votre trajectoire ?
J’ai 43 ans. Je suis journaliste de formation, animatrice télé et radio. Je suis également coach de mieux-être certifié en rééquilibrage alimentaire et en perte de poids et professeur de Yoga. J’ai longtemps travaillé pour les médias au Sénégal. J’ai commencé à Sud Fm radio de 1995 à 2002 comme animatrice de la matinale « Kinkelibah », puis j’ai intégré la rédaction comme journaliste- reporter pour présenter les éditions du matin et du soir. Ensuite, je suis allée travailler un peu à Tract, -un quotidien sénégalais-, où j’écrivais des papiers sous le Pseudo de Doc Gényco avant d’aller en France pour une année et revenir au Sénégal pour avoir été sollicitée par la 2Stv où j’ai présenté le premier magazine sportif, « Sports 2S » présentée par une femme avant d’être nommée directrice de la rédaction. Donc j’ai monté la rédaction de 2stv en 2004. Quelques temps après, je suis allée à Nostalgie Dakar. C’était en 2006. J y ’animais deux émissions de Radio : « En Filigrane » et Calianté », puis à la Rts où j’ai présenté le journal de 13 heures et le matinal « Kinkélibah » en 2008. Trois ans après, en 2011, j’ ai intégré Africa7 où je présentais « 7 matin » avant d’aller en Côte d’Ivoire en 2014 où j’ai présenté d’abord « Super Morning » sur Nostalgie Abidjan en 2015 et « Génie en herbe » que je continue d’ailleurs de présenter de même qu’une autre émission sur Tv5 monde d’Auto et de découverte qui s’appelle « ça Roule ». Et à côté de ça, j’ai passé entre autre, un diplôme de professeur de Yoga en 2010. Depuis lors, j’accompagne les gens dans le mieux-être sur tout ce qui est gestion du stress, perte du poids, yoga, relaxation, rééquilibrage alimentaire, trouble digestif et j’ai aussi un programme spécial pour toute les personnes qui souffrent d’endométriose et d’adénomyose basés sur des méthodes naturelles pour les aider à faire face aux traitements qui sont très lourds.
Le terme endométriose, rien qu’à l’entendre, que ressentez-vous sur le plan psychologique ?
Quand j’entends le terme endométriose psychologiquement, c’est de quoi il s’agit. Il y a quelques années, cela me faisait toujours un pincement au cœur parce que cela symbolisait le mal-être, toute la souffrance et toute la détresse dans laquelle je pouvais me trouver. Aujourd’hui, quand j’entends ce terme médical, je pense à ce tout ce que j’ai pu accomplir, à tout ce que j’ai pu vivre. Il faut dire que cette maladie m’a ouvert des portes du Yoga, lutter contre la souffrance silencieuse pour pouvoir tenir bon, malgré les saignements, les douleurs. J’ai toujours eu des règles douloureuses. Dès mes premières règles à l’âge de 14 ans, j’ai eu des douleurs atroces. C’était en 1990. Cela fait à peu près 30 ans que je vis avec cette maladie.
On a appris que vous avez connu trois mariages, deux divorces et que vous n’avez jamais eu d’enfant malgré votre désir d’en avoir. Comment vivez-vous cette situation ?
Trois mariages, deux divorces et zéro bébé. Je pense que j’ai souffert parce que j’avais une maladie, des douleurs, des saignements, j’étais en détresse physique et psychologique. Je pense que mes ex -maris ont souffert aussi. Parce que quand tu te maries avec une femme que tu rencontres, que tu courtises avec qui tu as envie de faire un bout de chemin, tu n’es pas prêt à aller affronter cette maladie-là. Au début, je ne savais pas que j’avais une endométriose. Quand je sentais des douleurs, lors de la survenue des règles, je prenais des pilules qui apaisaient la douleur. Mais je l’ai découvert quand j’ai voulu faire un enfant. J’ai arrêté la pilule et c’est en ce moment-là que l’endométriose a flambé. J’ai eu de plus en plus de douleurs, de saignements et je ne devenais pas enceinte. Il a fallu que je consulte… Et voilà, au bout de 7 à 8 années de douleurs, on a enfin trouvé ce qui s’est passé, on a découvert l’endométriose. Face à ces douleurs, ces saignements, la maladie et l’infertilité, au bout d’un moment le Monsieur se bat en courant. Il s’en va… C’est compliqué pour lui de gérer cela parce qu’il ne s’y est pas préparé. C’est quelque chose de tabou qui n’est pas évident à gérer. Surtout on ne sait pas où l’on va. A un moment, il y a un essoufflement qui est compréhensible et la personne va voir ailleurs en espérant trouver une femme moins compliquée à gérer. Toujours sur la vie de couple, il y a aussi une incidence sur la libido, sur la vie sexuelle, la vie intime du couple. Avoir des rapports sexuels douloureux et qu’en même temps on saigne, c’est presque impossible. Et puis aussi, il y a l’infertilité à gérer : le fait que ce bébé ne vient pas. Et on sait en Afrique comment cela se passe.
Pour l’arrivée d’un bébé Avez-vous essayé des traitements voire la fécondation In Vitro ?
J’ai subi quatre interventions chirurgicales, deux cœlioscopies (avec trois petits trous, deux pour les instruments chirurgicaux et un pour la caméra microscopique » et deux laparotomies (une vision comme pour une césarienne). Ce sont des techniques chirurgicales. Il y a aussi le decapeptyl pour la ménopause chimique. J’ai fait aussi quatre fécondations in vitro mais cela n’a pas marché. Tout cela pour dire que l’intervention chirurgicale ne garantit pas la guérison puisque la maladie est récidive et puis la fécondation in vitro ne garantit pas aussi l’arrivée d’un bébé. Il n’y a pas 100% de réussite. Au contraire c’est 20% et c’est très peu.
Apparemment la maladie installe la fille ou disons le couple dans la précarité vue le coût très onéreux de la prise en charge ?
Côté finance, cela dépend du traitement que vous suivez.
Au début, quand vous être sous pilule en continue, ce n’est pas forcément des traitements très lourds en finance. En revanche, une intervention chirurgicale coûte très chère quand cela n’est pas pris en charge par votre travail. Et puis, le traitement est beaucoup plus lourd comme des ménopauses chimiques, une injection qui va durer trois mois et qui coûte environ 400 000 francs. Donc il faut les avoir. Aujourd’hui, je n’ai plus de traitement. Je me soigne avec des plantes, une alimentation saine et équilibrée, avec le Yoga, les cataplasmes, les ventouses. Je me soigne pratiquement qu’avec des méthodes naturelles. Il y a des choses qui coûtent chères comme les compléments alimentaires et certaines tisanes. Tout est relatif. Cela dépend de votre choix. Toujours pour les dépenses, quand on prend des médicaments, cela reste un coût. Tous les mois, il faut acheter des anti-inflammatoires, des antalgiques, anti spasmodiques, et parfois il faut être hospitalisée. Tout cela c’est des frais médicaux.
Une maladie qui touche l’intimité avec des saignements et des douleurs qui indisposent la personne tous les mois. Comment avez-vous réussi, pendant 30 ans, à allier la vie-privée et à la vie professionnelle pour bien tenir le coup?
Je pense que côté vie privée et vie professionnelle, les astuces pour bien tenir le coup, je pense que la première, c’est l’acceptation de la maladie. Il faut savoir ce qu’on a et ne pas souffrir. Car souffrir comme ça sans savoir ce que l’on a, c’est la pire chose qui peut arriver à une femme. Il faut aller consulter un médecin. Ce que je trouve important. Et une fois le diagnostic posé, il faut accepter que ce soit une endométriose et il faut se renseigner pour être suivie par un bon médecin qui s’y connait en endométriose. Il faut avoir le bon protocole, que ce soit l’intervention chirurgicale, la mise en ménopause artificielle ou le suivi de traitement artificiel. Parfois, il faut se faire aider et être sûre que c’est le traitement qui vous convient. C’est cela qui vous permettra de diminuer les douleurs, les saignements et d’avoir au maximum une bonne qualité de vie. Pour le côté professionnel, quand on saigne, il faut gérer, essayer d’avoir des collègues en qui vous avez confiance pour les mettre au courant. Il ne faut pas le cacher en fait. Il faut le dire au moins deux à trois personnes dont votre responsable pour que quand vous vous absentiez, qu’il comprenne que ce n’est pas parce que vous vous amusez. Mais que vous êtes malade et vous ne pouvez pas venir travailler. Quand vous demandez des toilettes spéciales, il faut qu’on vous les donne parce qu’on ne peut pas aller dans des toilettes mixtes quand on saigne beaucoup, où cela pue, où on pisse où il y a partout du monde. Il faut un minimum d’intimité, de confort, de propreté parce que ce n’est pas une situation très agréable.
En parallèle à votre métier de journaliste, vous êtres très active sur les réseaux sociaux notamment sur vos pages qui traitent des questions d’endométriose. Pourquoi justement la création de ces espaces ?
J’ai créé une chaine Youtube en 2013 qui s’appelle « Mademoiselle Endo, vivre avec l’endométriose » parce que je me rendais compte qu’il n’y avait pas grand-chose sur l’endométriose sur les réseaux sociaux et que j’avais aussi envie de partager mon expérience. Ensuite j’ai créé le groupe facebook « Endométriose, Adénomyose Afrique ». L’Adénomyose c’est quand on a de l’endométriose dans le muscle utérin et c’est encore plus grave que l’endométriose. Parce qu’en plus des règles, on saigne en dehors des règles. Entre deux ou trois semaines, tous les mois. Donc c’est un groupe de paroles, de soutien, d’échanges. J’ai créé aussi le groupe « Infertilité et désir d’enfant » parce que c’est directement une des conséquences de l’endométriose le plus souvent. Et puis j’ai créé ce groupe « Endo-mieux-être et Adeno-Mieuxêtre »qui permet aux filles qui sont intéressées par un traitement naturel de pouvoir bénéficier de nos coaching mieux-être où je les accompagne pour qu’elles aient une qualité de vie plus intéressante, plus adéquate, et plus confortable. Je travaille avec le Yoga, la relaxation, les plantes, les tisanes, les massages, les ovules d’argile, de manger sainement, une alimentation anti inflammatoire, beaucoup de choses que j’ai mis en place. Ce groupe, parce que les traitements sont très lourds, va permettre aux filles d’avoir une alternance naturelle.
SADIO MANÉ, L'HOMME À TOUT FAIRE DES REDS
A Liverpool, on parle beaucoup plus souvent de Salah, double Ballon d’Or africain - Mais son coéquipier international sénégalais n'est pas du reste, à en croire ses performances depuis quelques temps
A Liverpool, on parle beaucoup plus souvent de Mohamed Salah, double Ballon d’Or africain. Mais par rapport à son volume de jeu, son efficacité, sa polyvalence et sa présence en phase défensive et offensive, Sadio Mané est devenu l’homme à tout faire des Reds. En témoignent ses dernières grosses perf’ en championnat et en Ligue des Champions.
Auteur d’un retentissant doublé contre le Bayern Munich (1- 3), Sadio Mané a été le grand artisan de la qualification de Liverpool pour les quarts de finale de Ligue des Champions. L’image de son premier but continue de faire le tour du mon de. L’attaquant des Reds ayant ridiculisé Manuel Neuer et la défense du Bayern Munich à la suite d’une superbe feinte de corps, suivie d’un petit lob de grande classe. Ce doublé, son 5e de la saison, vient confirmer que Sadio Mané est plus qu’un attaquant. En un mot : c’est l’homme à tout faire des Reds de par son volume de jeu. En effet, le Sénégalais ne se contente pas seulement de marquer des buts. «Il est partout», comme disait l’autre. Présent à la récupération et agressif sur le porteur du ballon, il provoque, percute sur les flancs, dribble, marque de la tête, fait des appels en profondeur. A l’image de son premier but contre le Bayern suite à une superbe passe de Van Dijk. Suffisant pour ne trop pousser le débat sur la comparaison avec Mohamed Salah qui est surtout un renard des surfaces. En clair, les deux potes de l’attaque des Reds n’ont pas le même profil ni le même volume de jeu. Et si on y ajoute cette nouvelle caractéristique de l’ancien Messin, à savoir sa polyvalence, on tombe tous sous son charme. En effet, repositionné comme avant-centre de pointe suite à la blessure de Frimino, Sadio Mané avait surpris tout le monde en claquant un doublé. Comme quoi, il est utile partout.
Klopp : « Si Mané continue, je lui chanterais ma chanson en fin de saison»
Evidemment avoir sous la main un attaquant d’une telle qualité ne peut laisser indifférent. On comprend du coup, la joie de son coach. Jürgen Klopp avait évidemment le sourire à l’issue de la rencontre contre le Bayern, à l’heure d’évoquer la prestation XXL du Sénégalais. «Je n’ai pas à en parler, il est dans une forme exceptionnelle, il traverse un superbe moment de forme, espérons qu’il ne se blesse pas et que cela continue le plus longtemps possible», lâchait le coach allemand en conférence de presse. Avant d’y aller de son trait d’humour habituel. «S’il continue, je lui chanterais ma chanson en fin de saison !» Liverpool vibre plus que jamais au rythme de la «Mané Mania». Au prochain… doublé !
TOMBOUCTOU PREND SA DOSE
Des saisies record, un réseau bien organisé, un taux de consommation en croissance continue – Au cœur de du trafic et de la consommation du Tramadol.
Conséquence de l’absence de l’Etat, la partie nord du Mali qui fut occupée par des groupes terroristes et une multitude de bandes armées est devenue l’épicentre du narcotrafic dans la bande sahélo-saharienne. Si auparavant on parlait plus de cocaïne et du cannabis, ces derniers temps, le tramadol, considéré comme la nouvelle drogue des pauvres, compte tenu de son prix bas et de son accessibilité sur le marché, a envahi cette partie du territoire malien. Immersion dans les milieux du trafic et de la consommation de tramadol à Tombouctou, capitale de la 6e région administrative du Mali où ces deux fléaux prennent de l’ampleur. Cette enquête a été réalisée par la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest.
Depuis le début de la crise sécuritaire du Mali en 2012, on assiste à une explosion du trafic de drogue dans ce pays du Sahel frappé de plein fouet par le terrorisme. L’une des grandes conséquences : l’Etat du Mali a perdu le contrôle de la plus grande partie de ce territoire devenue un no man’s land, dans lequel des terroristes et bandits armés mènent des activités criminelles. Un terreau fertile au trafic de drogue.
Le Rapport Afrique N°267 de l’International Crisis Group (Icg) rendu public le 13 décembre 2018 n’en dit pas moins : «L’incapacité de l’Etat malien à contrôler cette zone a rendu le narcotrafic particulièrement concurrentiel, tandis que la circulation d’armes de guerre, liée aux rébellions des deux dernières décennies, a contribué à sa militarisation. Les rivalités entre trafiquants alimentent les tensions politiques et communautaires dans la région. Le trafic est à la fois une source de financement des groupes armés de toutes natures et une cause d’affrontements.»
Bien avant son occupation par la coalition de mouvements terroristes en 2012, la partie nord du Mali était considérée déjà comme le point de départ des routes du Sahel pour l’acheminement de la drogue vers l’Europe et l’Asie.
La confirmation en a été donnée par ce que la presse a surnommé en son temps «L’Affaire Air cocaïne» pour désigner l’épave de ce Boeing utilisé pour transporter (novembre 2009) jusqu’à la commune de Tarkint (dans la région de Gao), onze tonnes de cocaïne disséminées ensuite à travers le vaste espace Sahélo-Saharien, après transbordement dans de petits avions et des camions.
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime organisé (Onudc) : «Depuis 2006, 20 à 40 tonnes de cocaïne par an transitent par la région en direction de l’Europe. Avec 20 tonnes évaluées à 1 milliard de dollars, cela excède le Pib de certains pays ouest-africains.» Mais jusqu’à présent, on évoquait cet aspect de transit de la drogue au Mali, banalisant le trafic local. Alors que, même si les quantités de drogue saisies sont relativisées par rapport à l’ampleur du trafic très souvent dénoncé, les statistiques officielles publiées sonnent l’alerte : «Près de 26 tonnes de cannabis, 42 kg de méthamphétamine, 13 kg d’héroïne, 9 kg de cocaïne…», selon l’Office central des stupéfiants du Mali (Ocs) chargé de la coordination de la lutte contre la drogue au Mali.
En ce qui concerne le tramadol, les statistiques de l’Ocs révèlent que d’importantes quantités ont été saisies les quatre dernières années : 77 paquets et 54 140 gélules en 2014 ; 67 paquets et 432 plaquettes en 2015 ; 15 cartons, 30 paquets et 298 plaquettes en 2016 ; 22 cartons, 206 paquets, 414 plaquettes, 25 616 comprimés en 2017 et plus de 270 000 comprimés en 2018. Pourtant, dans le Nord du Mali, les saisies sont rares. Depuis 2012, aucune saisie majeure de drogue n’a eu lieu dans cette partie du pays, si ce ne sont quelques saisies de tramadol, en partie pour la consommation locale.
La preuve, selon les statistiques de saisie de drogue en 2018 recueillies auprès de l’Office central des stupéfiants (Ocs), 270 mille comprimés de tramadol ont été saisies dont 1200 par l’antenne de Tombouctou. Pour en savoir davantage sur l’ampleur du trafic et de la consommation de tramadol dans une des localités du Nord du Mali, nous avons séjourné dans la ville de Tombouctou, située à plus de 1000 km de Bamako, la capitale. Le tramadol, dont le principe actif est le tramadolhydro chlorhydrique, est un agent analgésique destiné à soulager la douleur dans les états de peine modérés ou sévères. L’unité de dosage la plus connue est le comprimé de 50 mg.
La provenance Des informations recueillies auprès de l’antenne de l’Ocs, il ressort que la majeure partie du tramadol se trouvant sur le marché noir à Tombouctou provient de Bamako et de pays voisins du Mali. Toujours selon le chef d’antenne de l’Ocs, le capitaine Moussa Koné, le tramadol illicite arrive à Tombouctou par voie terrestre depuis Bamako, certes, mais aussi ou par voie fluviale à bord des pinasses. B.D., un ancien guide touristique reconverti en convoyeur de fret entre Mopti et Tombouctou, est plus précis sur la provenance du tramadol qui alimente un marché illicite à Tombouctou.
Il sait de quoi il parle puisqu’il reconnaît avoir vendu de la drogue lorsqu’il était en plein dans son métier de guide. C’est à la demande de touristes qu’il était devenu un intermédiaire pour l’acquisition de cannabis destiné à leur consommation. Attiré par l’appât du gain, avoue-t-il, il était devenu revendeur en diversifiant aussi son offre pour augmenter ses revenus. Est-il sorti de ce business ?
Rien n’est moins sûr car il a hésité avant de répondre évasivement en ces termes : «Je le faisais avec les touristes, mais ils ne viennent plus.» En fin connaisseur, B.D. révèle plusieurs circuits d’approvisionnement de Tombouctou en tramadol. Pour lui, cette localité est au cœur même du réseau qui s’étend du Niger au Burkina Faso avec de grosses quantités convoyées à travers des voies terrestres situées dans des zones sous contrôle de groupes armés qui sont en collusion avec les trafiquants.
Ce tramadol frauduleusement importé ou détourné de son usage médical, est ensuite écoulé dans plusieurs pays de la bande sahélo-saharienne. «C’est devenu une activité lucrative et les stocks sont visibles dans les magasins et l’on sait que s’y trouvent, dissimulées, des quantités importantes de tramadol.» Son compagnon, un chauffeur de camion, reconnaît consommer du tramadol depuis plusieurs années, depuis le temps qu’il conduisait une camionnette pour transporter des voyageurs de Douentza à Tombouctou. Il essayait, selon lui, de tromper les affres de ce voyage chaotique de 200 km de piste sablonneuse par l’usage de la drogue. Le cannabis au départ, ensuite de la drogue sous forme de comprimés dont principalement le tramadol.
Selon lui, une grande partie du tramadol vendu au marché noir à Tombouctou est produit au Nigeria puis transporté au Mali via le Ghana et Mopti avec les pinasses. A partir de cette ville, profitant de la situation de confusion causée par l’insécurité, les stocks sont disséminés à l’intérieur du territoire malien. Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendus à Dibida et Dabanani, deux endroits en plein Grand marché de Bamako et comme nous l’avait recommandé HK un pharmacien interrogé par nos soins sur la vente illicite de tramadol : «Il avait répondu que l’Etat doit prendre ses responsabilités pour démanteler les chaînes de distribution de médicaments en dehors des pharmacies.
C’est devenu une activité lucrative car au Dabanani et au Dibida, les stocks sont visibles dans les magasins et l’on sait que s’y trouvent, dissimulées, des quantités importantes de tramadol.» Nos investigations dans ces deux endroits révèlent une propension de l’activité de vente de médicaments comme on le ferait pour de vulgaires marchandises.
Des pans entiers des marchés Dibida et Dabanani sont occupés par des entrepôts de commerçants grossistes qui alimentent non seulement des revendeurs à Bamako, mais aussi ceux des régions qui viennent s’y approvisionner. Une forte demande est enregistrée pour des revendeurs établis à Mopti et Gao, reconnaît-on au Grand marché de Bamako. Après plusieurs tentatives, nous avons pu accrocher une dame venue s’approvisionner en médicaments. Elle affirme les revendre dans son quartier.
A notre question : «y’a-t-il un bénéfice intéressant ?», elle répond : «Oui, surtout avec le tramadol très prisé par les jeunes.» Joignant l’acte à la parole, elle ouvre un gros sac pour nous montrer les plaquettes de gélules de tramadol. Après avoir sympathisé avec un tenancier de kiosque à sandwich sur les lieux, celui-ci nous révèle une autre provenance du tramadol : la Guinée. «Puisque la frontière entre le Mali et la Guinée est poreuse, il y a des gens qui s’enrichissent avec l’importation frauduleuse de tramadol de la Guinée. Le produit entre par pirogue à n’importe quel endroit du fleuve pour emprunter ensuite des pistes rurales à travers le Wassoulou, terroir à cheval entre les deux pays, pour parvenir ensuite à Bamako.» «Moi-même je vends le tramadol que certains de mes clients préfèrent ingurgiter sur place avant de commander une tasse de café et les clients ont des préférences, selon que c’est le tramadol venu du Nigeria ou de la Guinée ; car celui du Nigeria est plus prisé donc plus cher», dit-il de façon déconcertée, ignorant apparemment le crime qu’il est en train de commettre. Pour le capitaine Moussa Koné, chef de l’antenne de l’Ocs de Tombouctou, le Tramadol «est vendu à Tombouctou par des réseaux mafieux entretenus par des ressortissants de Tombouctou avec des connexions dans certains pays voisins comme le Niger».
Ce pays est en train de devenir une plaque tournante du trafic de tramadol, au regard des grosses quantités qui y sont saisies ces derniers temps. En effet, on se rappelle qu’au mois de juin 2018, la douane nigérienne a démantelé un vaste réseau de trafiquants de tramadol qui opéraient entre la Libye, le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Durant l’opération, il a été saisi plus de 300 mille comprimés de tramadol. Qui sont les consommateurs ?
Les consommateurs se situent dans la tranche d’âge de 14 ans et plus, et la plupart ont conscience des dangers. Mais la situation est telle que la consommation ne décourage pas les plus téméraires. Ils sont pour la plupart, des chauffeurs, des apprentis-chauffeurs, des ouvriers, des élèves, des membres de groupes armés, nous explique M.H., élu communal dans la région de Tombouctou. En l’absence de données officielles, il ajoutera que beaucoup de jeunes de moins de 30 ans, sur l’ensemble de la région, sont des consommateurs réguliers du tramadol.
Cette tendance a été confirmée par le Pr Souleymane Coulibaly, psychiatre à l’hôpital du point G, qui affirme que plus de 20% de patients consultés à son unité souffre de dépendance à la drogue, notamment le Tramadol. Ce jeune ouvrier, habitant du quartier Hamabangou, un peu plus de la vingtaine, consommateur régulier de tramadol, que nous allons désigner par l’initial M pour préserver l’anonymat requis, nous explique : «Chaque matin avant d’aller décharger les camions au marché, je passe m’approvisionner chez mon fournisseur. Je prends chaque matin deux comprimés de 120 mg. Mon fournisseur a une parfaite couverture.
C’est un revendeur d’essence en bouteilles. On se connaît bien et le comprimé coûte 350 F CFA…» Observé de loin, le revendeur de carburant en plein cœur de Hamabangou n’a rien de suspect et ressemble à un commerçant normal. Pourtant, il est l’un des plus grands distributeurs de tramadol à Tombouctou. Nous avons essayé de l’approcher par le biais du jeune ouvrier cité un peu plus haut, mais la méfiance est de rigueur dans ce genre d’activités. Ce qui fait qu’un non initié a du mal à intégrer ce milieu qui use de codes pour la communication entre trafiquants et consommateurs. «Je prends chaque matin deux comprimés de 120 mg »
Ce jeune apprenti-chauffeur que nous allons désigner par l’initial L, une connaissance de notre guide, affirme : «Je consomme le tramadol par nécessité car cela m’aide à affronter les longues distances, à changer de pneus rapidement et charger aussi vite sans ressentir la fatigue. Cela fait plus d’un an que j’en consomme car l’herbe (appellation de la marijuana ou le chanvre indien) ne me donne plus l’effet désiré.» Nous avons rencontré nos deux autres sources par le biais de notre guide. Le rendez-vous était fixé dans l’après-midi au niveau du canal Kadhafi. Ils semblaient être dans un état normal et on a passé une heure à discuter…
Un réseau bien organisé Le réseau de trafic du Tramadol est vaste, bien organisé et se ramifie tous les jours, nous expliquent le capitaine Moussa Koné, chef de l’antenne de l’Ocs de Tombouctou et son adjoint, le commandant de police Tahibou Lamako. «Certains élèves mettent les cachets dans leurs sacs à dos et distribuent les produit à l’école», indiquent-ils.
Un officier du Moc (Mécanisme opérationnel de coordination) de Tombouctou, dont nous tairons le nom du fait qu’il a requis l’anonymat, nous explique que la plupart des groupes armés ont une mainmise sur le trafic du Tramadol et d’autres substances illicites, car c’est même l’une de leurs principales sources de revenus. Un jeune lieutenant du Moc, par ailleurs ressortissant de Tombouctou, ancien consommateur de chanvre indien et un agent de santé du nom Bouba A. Touré, nous expliquent que la quantité de tramadol consommée à Tombouctou, si importante soit-elle, n’est en rien comparable aux stocks qui y transitent par la ville. Tombouctou n’est pas la destination finale des cargaisons de tramadol, racontent-ils.
La ville est une plaque tournante du trafic international de stupéfiants. Certains trafiquants viennent de la commune de Ber, située à environ 53 km à l’Est de Tombouctou via l’Algérie, pour échanger certaines substances telles que la cocaïne et le haschich contre du Tramadol. On se rappelle qu’en décembre 2018, trois individus dont les liens avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ont pu être prouvés, sont sanctionnés par le Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mophamedoune de la coalition pour le peuple de l’Azawad (Cpa), accusé d’entretenir des liens avec le groupe terroriste pour la défense des musulmans dans la région de Tombouctou, de Ahmoudou Ag Asriw du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Ggatia), accusé de trafic de drogue pour financer des attaques contre les forces maliennes et de Mahamadou Ag Rhissa, homme d’affaires de Kidal, membre du Haut conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua), impliqué lui dans le trafic de migrants et des activités de contrebande. «Certains élèves mettent les cachets dans leurs sacs à dos et distribuent le produit à l’école.»
La consommation du tramadol La consommation du tramadol comme tous les autres stupéfiants par les jeunes commence souvent par un complexe d’infériorité ou des mauvaises fréquentations, à en croire le Pr Souleymane Coulibaly, psychiatre. En plus de ces causes, le Chef d’antenne de l’Ocs justifie le phénomène par l’accessibilité des produits. Mohamed Garba, un ouvrier à Tombouctou, explique que ses collègues prennent le tramadol pour pouvoir travailler sans ressentir la fatigue et pour être au mieux de leur forme.
Quant à Sidi Mohamed, un jeune du quartier Hamabangou de Tombouctou, il soutient que pour être plus performants sexuellement, certains jeunes prennent le Tramadol. «Selon la dose prise, les effets recherchés pour la consommation récréative sont typiques des opiacés, c’est-à-dire que la consommation du tramadol peut avoir les mêmes effets que ceux des autres drogues en circulation», à en croire cette infirmière du nom de Fadimata Walett et ancienne gérante de la pharmacie Allama du camp de Kati (pharmacie pillée et brûlée en 2012, lors de l’éclatement de la crise).
Toujours selon elle, «la dépendance au tramadol présente un risque considérable sur la santé. Tout d’abord, la personne peut consommer 2 comprimés de 120 mg par jour, ensuite 4 et au fil du temps, il lui faut en consommer plus pour avoir l’effet désiré». Elle ajoutera que cela peut entraîner des convulsions et des sautes d’humeur. La consommation simultanée du tramadol avec d’autres opiacés, y compris l’alcool, peut entraîner des problèmes psychiatriques.
La lutte contre le trafic
L’Office central des stupéfiants, créé selon le décret n°10- 212/P.RM du 13 avril 2010,régularisé par l’ordonnance n°2013-012/P-Rm du 2 septembre 2013, est l’organe de lutte contre le trafic de drogue au Mali et donc contre le trafic de Tramadol. C’est en tout cas ce que nous a confié M. Kanouté, chargé de communication à l’Ocs. A l’en croire, l’Ocs agit sur deux volets : la prévention et la répression : «L’Ocs est chargé de mener un contrôle aigu sur la circulation de toutes les sortes de drogues y compris le tramadol. Il joue la fonction de police judiciaire. Cette présence s’étend davantage dans les coins reculés du Mali aussi et surtout les quartiers périphériques de la capitale malienne», explique-t-il.
Toujours selon M. Kanouté, les moyens de sa structure sont limités pour mettre fin à ce trafic. Le manque de collaboration des populations est aussi un handicap pour leur mission. Pour preuve, l’Ocs de Tombouctou sur la seule année 2018, n’a procédé qu’à quatre arrestations liées au trafic de drogue dont deux au tramadol. Installée depuis peu à Tombouctou, l’antenne de l’Ocs peine à faire bouger les choses à cause de l’insécurité. Selon le capitaine Moussa Koné, la population a peur de collaborer avec l’Ocs par crainte de représailles des trafiquants qui sont très dangereux. Du coup, il est très difficile d’appréhender les acteurs impliqués dans ce trafic, conclut-il.
POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE, EN RESTE-T-IL DES BRAVES ET COURAGEUSES KINE LAM AU SENEGAL ?
C’est ce mercredi que Ndongo Malick Coumba Thiam alias « Dogo » a rendu l’âme, des suites d’une très longue maladie. Le nom ne vous est pas étranger parce que sa femme aura « donné » sa vie pour lui. Brave et fidèle, Kiné Lam a été à ses côtés
C’est ce mercredi que Ndongo Malick Coumba Thiam alias « Dogo » a rendu l’âme, des suites d’une très longue maladie. Le nom ne vous est pas étranger parce que sa femme aura « donné » sa vie pour lui. Brave et fidèle, Kiné Lam a été à ses côtés dans un combat des plus difficiles.
Un bel exemple d’un amour sincère qui, au-delà de la relation, en interpelle plus d’un. Le sens du sacrifice de Kiné Lam est, en effet, extrême et si rare qu’on en est forcément touché. Quid de sa carrière musicale ? Elle n’en a eu cure, parce que sa moitié était alitée, mourante.
Des plaisirs mondains : argent et tout le tralala autour, Kiné Lam s’en est volontairement privée. Combien de scènes elle aura refusées pour prendre soin de « Dogo », l’on ne saurait compter. Chez nous, à SeneNews, elle nous avait gentiment refusé une interview. « Je n’ai temps pour rien ni pour personne, je suis aux côtés de mon mari« , nous avait-elle servi. Un exemple.
Un exemple oui ! Parce que Kiné Lam aurait pu, à l’image d’autres chanteuses et d’autres personnalités du show bizz, aller voir ailleurs. Emportée par la « folie » du succès, elle pouvait bel et bien abandonner cette lutte aux fins désespérantes. Mais, pensant au passé glorieux de sa relation avec son défunt mari, elle est restée. Restée auprès de lui, pour le meilleur et pour le pire.
Une telle expression devenue banale dans bien de relations mais vivante chez cette grande diva. Ces quelques phrases donc lui sont dédiées. Prière envers elle, prières envers son mari, Ndongo Malick Coumba Thiam.
L’amour existe, les bonnes personnes aussi.
VOYAGE DANS LA CREATION ARTISTIQUE DE THIONE SECK
Un livre récemment publié, revient sur l’œuvre musicale et le riche répertoire du leader du «Raam daan» qui en plus de 40 ans de carrière, fait partie des pierres angulaires de la musique sénégalaise
Le paysage littéraire sénégalais vient de s’enrichir d’un nouveau livre. «Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique», est écrit par la plume culturelle et désormais auteur, Fadel Lô. Le livre revient sur l’œuvre musicale et le riche répertoire du leader du «Raam daan» qui en plus de 40 ans de carrière, fait partie des pierres angulaires de la musique sénégalaise.Le paysage littéraire sénégalais vient de s’enrichir d’un nouveau livre. «Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique», est écrit par la plume culturelle et désormais auteur, Fadel Lô. Le livre revient sur l’œuvre musicale et le riche répertoire du leader du «Raam daan» qui en plus de 40 ans de carrière, fait partie des pierres angulaires de la musique sénégalaise.
Ecrit en 160 pages et scindé en 6 chapitres, Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique, retrace l’histoire musicale de Thione Seck qui, après plus de 40 ans de présence dans le paysage musical sénégalais, s’est illustré de fort belle manière à travers la qualité et le contenu de ses chansons. Préfacier de ce livre, il est clair pour Ibrahima Wane, qu’une telle œuvre valait la peine d’être réinvestie, mieux, reversée dans des supports susceptibles d’amplifier ses échos. Aux yeux de l’universitaire, le mérite de l’auteur réside justement dans le fait même qu’il se propose de restituer ce fonds musical, d’en ressortir l’homogénéité et d’éclairer sur les ressorts de la création artistique. Ce, après avoir, pendant plusieurs années, raconté au quotidien des concerts, commenté des albums au fil de leur parution et interviewé l’artiste au cours de divers événements.
Pour l’auteur, le projet de fixer la parole d’un artiste dans un livre, n’a pas été une activité tout à fait ludique.
Bien au contraire, comme il le souligne dans son avant-propos et face aux journalistes, ça lui a pris 2 ans. «Cette exaltante tâche m’a paru gigantesque au départ. Mais avec le temps et la volonté affichée par le principal concerné, j’ai pris sur moi le pari de m’atteler à la rédaction de cet ouvrage. Un travail de recherche et de rédaction qui n’a pas été de tout repos, car il a fallu procéder par étape et faire des recoupements. Il a fallu attendre deux longues années avant de finaliser ce projet», note-t-il précisant avoir commencé à écrire le manuscrit en fin 2010. Loin d’être une biographie du musicien, le livre Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique, est plutôt, selon son auteur, une plongée dans les beaux textes de l’artiste qui a su s’imposer au forceps, malgré les nombreux écueils qui ont jalonné sa longue marche vers le succès. Pour le journaliste et écrivain, il s’agit donc d’une contribution visant à expliquer un tant soit peu, l’univers poétique si particulier de Thione que d’aucuns considèrent comme l’un des paroliers les plus féconds de sa génération.
Thione Seck, «un humaniste»
Fadel Lô fixe d’emblée son lecteur en présentant brièvement dans le premier chapitre intitulé «Le griot des temps modernes», le personnage principal de son livre. Partant de sa naissance le 12 mars 1955, en passant par ses parents, son enfance à Pikine jusqu’à ses débuts dans la musique. M. Lô campe le décor et rappelle par la même occasion ce qui a poussé le jeune Thione vers la musique. Nous sommes «au début des années 1970. Des artistes de renom faisaient la pluie et le beau temps», note-t-il, citant entre autres des vedettes comme Ndiaye Lô Ndiaye, Mada Thiam, le saxophoniste Bira Guèye. Baignant dans cet univers où régnait une grande effervescence musicale, de jockey occasionnel, Thione se laissera tenter par la musique. Et lors d’une prestation, il se fera découvrir par Abdoulaye Mboup, son mentor qui, plus tard, le prendra sous son aile non sans convaincre le père du jeune Thione alors âgé de 15 ans. De son passage au Star band à l’Orchestra baobab, à la sortie en 1975 de son premier morceau Sëy qui connut un grand succès, à la formation de son propre orchestre le Raam Daan inspiré du mois de Ramadan (parce que créé à la veille de ce mois), Fadel Lô ne laisse rien au hasard de sa plume dans ce premier chapitre. Et dans les cinq autres qui suivra, il sera question pour le journaliste et auteur, de faire découvrir la personnalité de Thione Seck au travers de ses chansons.
Et on découvre ainsi «un homme qui a un sens élevé de la famille, un homme profondément spirituel, un citoyen modèle, un amoureux inspiré, mais surtout quelqu’un de très humaniste».
Aidé dans sa tâche par le professeur d’histoire-géographie et conteur Babacar Mbaye Ndack, l’auteur se livre à une traduction en français de plusieurs chansons de l’artiste. Ballago, Yaye Boye, Pappa, Siiw, Man mi niuul, Yow, Diaga entre autres et les classe en fonction de leur appartenance au thème de la famille, de la religion, de l’amour, la citoyenneté, l’humanisme.
Peint sous les traits d’un poète inspiré et prolifique, Thione est révélé et immortalisé dans ce livre à travers ses chansons. Mais pas uniquement. Des images exposées à la fin du livre, dévoilent par ailleurs l’histoire d’un homme très attaché à la scène et à l’amitié, un homme influant et tenace. Pour Thione Seck, ce livre, dédicacé le jour même de son 64e anniversaire, est un bel hommage. Aussi invite-t-il les jeunes à s’inspirer de son parcours et à chanter des thèmes qui éduquent ou sensibilisent. «Woy bu diglewul, terewul, yeetewul, ay naxaate la» (Si une chanson n’éduque pas, ne sensibilise pas, n’éveille pas. Elle ne sert à rien), dit-il.