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25 novembre 2024
Politique
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LE GOUVERNEMENT OUVRE LA CHASSE AUX ACCORDS LÉONINS
Une commission d'experts vient d'être mise en place pour passer au crible les contrats stratégiques du pays. Son objectif ? Redonner au Sénégal la maîtrise de ses ressources stratégiques, selon le Premier minsitre
Dans une démarche audacieuse, le gouvernement vient de dégainer son arme contre les contrats léonins : une commission d'élite composée des meilleurs experts du pays.
Sous la houlette d'Ibrahima Diop, cette dream team de hauts fonctionnaires s'apprête à passer au crible chaque virgule des conventions existantes. Leur mission ? Traquer les déséquilibres, débusquer les failles juridiques et redonner au Sénégal la place qui lui revient dans ses partenariats économiques.
"Nous ne sommes pas là pour faire table rase", prévient le Premier ministre Ousmane Sonko, "mais pour rééquilibrer intelligemment". Une approche qui promet de secouer le cocotier des habitudes bien ancrées dans les secteurs pétroliers, miniers et autres domaines stratégiques.
Alors que certains craignaient une nationalisation à tout-va, c'est une véritable opération commando qui se dessine. Avec pour mot d'ordre : rigueur, méthode et efficacité. Le message est clair : le Sénégal ne bradera plus ses richesses.
Cette initiative, fruit d'une promesse électorale longtemps attendue, marque un tournant dans la gouvernance économique du Sénégal.
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LE MINISTÈRE DE L'HYDRAULIQUE RÉPLIQUE À CHEIKH DIENG
Face aux accusations de corruption, Cheikh Tidiane Dièye contre-attaque. Il expose sa version des faits concernant le marché de curage de l'ONAS, listant une série de défauts, de la sélection des entreprises aux écarts de facturation alarmants
Le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement sort de sa réserve dans l'affaire du marché de curage de l'ONAS. Une note explicative publiée ci-dessous, retrace la chronologie d'un contrat qui a failli tourner au désastre. Entre urgence climatique et gestion hasardeuse, le document révèle les coulisses d'un dossier explosif. Cette mise au point intervient alors que le ministre Cheikh Tidiane Dièye fait face à des accusations de corruption de la part du désormais ex-DG de l'ONAS, Cheikh Dieng.
"NOTE SUR LE MARCHE DE CURAGE N°S-DEM
024/2024 DE L'ONAS.
1. Rappel du contexte
Lors du conseil interministériel sur la prévention et la gestion des inondations en perspective de l'hivernage 2024 tenu le 16 mai 2024 à Diamniadio, Monsieur le ministre avait demandé de veiller à la finalisation, au courant du mois de juin 2024, des opérations pré-hivernage, notamment le curage de canaux, le faucardage de bassins et réceptacles, l'entretien de lacs et marigots, l'entretien et la maintenance du matériel et équipements de pompage.
A cet effet, il avait été recommandé au Ministre des Finances et du Budget (MFB) d'accélérer la passation des marchés d'opérations pré-hivernage dans les régions et pour les ouvrages de la première phase du Projet de Gestion des Eaux pluviales et d'Adaptation au Changement climatique (PROGEP), situés dans la banlieue dakaroise.
Toutefois lors de sa prise de service, Monsieur Cheikh Dieng avait constaté que son prédécesseur n'avait pas entrepris les diligences nécessaires à temps pour l'exécution des opérations pré-hivernage dans certaines zones de Dakar et dans les régions. Dès lors la seule issue était de recourir à des procédures d'urgences dérogatoires sur autorisations de la Direction centrale des Marchés publics (DCMP).
A ce titre, en appui à la démarche de l'ONAS de faire passer le marché de curage par appel d'offre restreint en procédure d'urgence, Monsieur le Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, avait saisi son homologue en charge des finances par lettre en date du 28 mai 2024 pour solliciter l'accompagnement de la DCMP.
Par la suite la DCMP a marqué son accord par lettre en date du 07 juin 2024 sur saisine de ONAS qui a ciblé 6 entreprises sur la liste restreinte (Gamma Construction et Travaux Publics, Entreprises KEBAS, Entreprise Mbeur Mi , Sénégalaise de l'Assainissement et de Transport, Entreprise Tawfekh Taysir et DELGAS. L'attribution des marchés par l'ONAS a été faite ainsi qu'il suit :
- Le lot 1 (région de Dakar) : TAWFEKH TAYSIR pour 649
413 000 FCFA TTC ;
- Le lot 2 (régions) : DELGAS pour 674 842 000 FCFA TTC.
Le montant total des deux marchés attribués étant de 1 324 255 000 FCFA TTC pour 720.000.000 FCFA TTC inscrits dans le Plan de passation de passation.
2. Constat de défaillances manifestes dans l'exécution des marchés
Près d'un mois après le début des travaux qui devaient durer 45 jours sur la base d'un planning défini de commun accord entre ONAS et les entreprises attributaires, des retards considérables ont été constatés à Dakar et pire une absence de démarrage des opérations dans plusieurs régions. Cette situation révélant l'incapacité des entreprises chargées des travaux a été mise en exergue par le dispositif de suivi rapproché mis en place par Monsieur le Ministre à travers :
- Les visites de terrain ;
- Les rapports des comités régionaux de gestion des inondations présidés par les gouverneurs ;
- Les réunions de suivi hebdomadaire de la gestion des inondations ;
- Les remontées des techniciens de l'ONAS sur le terrain.
En effet, à la date du 26 juillet 2024, soit après consommation de 66% des délais convenus, il a été constaté un faible niveau d'exécution d'à peine 10 % à Dakar et un peu plus 30% dans les régions.
Les investigations menées ont révélé que sur les six (6) entreprises consultées, seule DELGAS avait une expérience connue dans le sous-secteur de l'assainissement. D'ailleurs, les entreprises ayant une expérience et une capacité avérée dans le domaine n'ont pas été consultées.
En plus il a été constaté des écarts de facturation élevés par rapport aux prix moyens des prestations effectuées ces dernières années. A titre illustratif :
- le curage du bassin de la zone de captage est indexé dans le marché de 2024 à 300 000 000 CFA HTV, alors que le montant global du marché de clientèle 2021-2023 le concernant, était de 83 000 000 CFA TTC.
- Le prix unitaire du mètre linéaire « curage des canaux fermés largeur inférieur à 1,5 m avec ventilation » du marché des régions qui était à 1500 FCFA dans le marché de clientèle 2021-2023, est indexée 18 000
FCFA,
- le prix unitaire du mètre linéaire « curage des canaux fermés largeur supérieur à 1,5 m avec ventilation » qui était de 3000 CFA dans le marché de clientèle 2021-2023 du marché des régions, est facturé à 23000 FCFA
Il a été aussi noté que le DAO transmis par la Direction de l'exploitation et de la maintenance (DEM) de ONAS été modifié à son insu. Cela a engendré un écart sur le quantitatif de la rubrique « curage des canaux fermés largeur inférieur à 1,5 m » du marché des régions. En effet dans le devis attribué il est à 6000 ml alors que celui transmis par la DEM est de 40 000 ml. Ce qui engendrerait un surplus de travaux de 34 000 ml avec un impact financier de 612 000 000 FCFA, lequel porterait le cout global des travaux à plus de 1 900 000
000 FCFA en 2024 en lieu et place des 1 324 255 000 FCFA TTC attribués.
3. Mesures prises par le ministre pour remédier aux manquements
Face aux risques élevés d'inondations liés à cet état de fait et aux conséquences graves pouvant en découler, Monsieur le Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement a, dans un premier temps, interpellé le DG sortant de l'ONAS en l'invitant à trouver d'urgence une solution.
Constatant qu'aucune diligence n'a été entreprise, Monsieur le Ministre a facilité la mise en place d'un groupe de travail technique composé des techniques de l'ONAS désignés par le
Dg sortant et des services du département pour accompagnement. C'est à ce titre qu'une rencontre s'est tenue le 27 juillet 2024 dans les locaux de l'ONAS, à laquelle ont pris part : Le Directeur de l'Assainissement ; le Directeur de la Prévention et de la gestion des inondations, le Directeur administratif et financier de l'ONAS, l'adjoint du Directeur de l'exploitation et de la maintenance (DEM) de ONAS, la Coordonnatrice de la Cellule de passation du Ministère et le Coordonnateur de la Cellule de passation de l'ONAS.
Lors de cette réunion qui avait pour objet d'évaluer le niveau d'exécution des opérations et de proposer des mesures correctives, il a été constaté la véracité de l'ensemble des défaillances citées plus hauts. A l'issu de ses travaux, ledit groupe, tenant compte de l'urgence caractérisée de la situation et de l'impossibilité à recourir aux procédures habituelles, a proposé au Ministre les solutions ci-dessous :
- Pour le lot 1 (Dakar) : l'arrêt de la procédure de contractualisation avec TAWFEKH qui visiblement n'avait pas les capacités requises pour exécuter les travaux et la relance du marché à travers une procédure d'entente directe avec des entreprises dont la capacité est reconnue.
- Pour le lot 2 (régions) : la résiliation partielle du marché.
DELGAS pourrait poursuivre les travaux dans les zones où les activités ont démarré et avancent. Par contre, pour Mbour, Joal, Diourbel, Touba Mbacke, Matam, Podor, une procédure d'entente directe est préconisée avec des entreprises dont la capacité est reconnue.
Toutefois les analyses ultérieures des projets de contrats ont révélé l'ampleur des écarts de prix par rapport aux coûts moyens en cours. Ce qui appelle une remise en cause desdits projets de contrats pour des raisons d'intérêt général et de bonne utilisation des deniers publics.
Sur la base de ce qui précède, Monsieur le ministre a demandé au Dg de l'ONAS par lettre en date du 29 juillet 2024, d'arrêter la procédure avec les deux entreprises concernées et de ne surtout pas signer les projets de contrats.
En outre, compte tenu de l'urgence impérieuse, Monsieur le ministre a saisi la DCMP le même jour pour solliciter l'autorisation de faire passer les marchés par une procédure dérogatoire prévue par le code des marchés publics avec les entreprises ayant la capacité requise et qui ont été proposées unanimement par les membres du groupe de travail.
A partir de ce moment, toutes les diligences devaient être entreprises par ONAS. Avec le changement intervenu à la tête de cette structure, Monsieur le ministre a écrit à la DCMP le 13 août 2024 pour lui signifier que c'est au nouveau DG de conduire la procédure."
par Amina Grâce
UNE RÉPUBLIQUE POUR LES SUBSTANTIFIQUES MÂLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Le patriarcat est d'une perversité inouïe. Il ensevelit dans les tréfonds de l'histoire les efforts politiques des femmes, puis leur demande de prouver leur mérite, leurs efforts. Le Sénégal c'est : Des mâles-Un but-Une foi
Quelle surprise : "après l'élection de Diomaye-Sonko", plus rien n’est comme avant. Or tout est pareil, en pire. L'éclat de leurs discours et projets pré-électoraux auraient dû forcer les reconsidérations politiques les plus profondes, les débats exceptionnels et les mesures politiques drastiques, bref renverser le système une fois au pouvoir. Le système non pas en tant que mécanisme lointain dont des individus ténébreux et invisibles tirent les ficelles, mais comme des éléments de pouvoir de changer les choses, entre les mains d'un président élu par un peuple surtout composé de femmes assoiffées de justice et d'équité sociales, rêvant de voir une ère poser au moins les premières pierres de l'égalité sociale, économique et politique (les deux premiers s'intègrent dans le dernier) entre les hommes et les femmes.
Au lieu de ça, le système, il se maintient à l'identique et va très bien, merci. La suprématie mâle, le sexisme d'Etat vivent des jours ensoleillés sous le duo Diomaye-Sonko, malgré les caprices du climat politique qui concède aux femmes des morceaux de droits de temps en temps en leur disant :"Tenez, on vous a criminalisé le viol !". Comme pour leur demander de fermer leur gueule une bonne fois pour toutes. L'aumône offerte aux femmes par cette criminalisation devra couvrir et étouffer tous les forfaits moraux et physiques que les hommes commettront sur les femmes pendant au moins un siècle à venir et effaceront les précédents. La vengeance du féminin est actée par la loi 2020-05, qui n’a toujours pas transcendé les supports juridiques.
J'ai commencé cet article au mois d'avril, mais j'ai attendu comme toutes les filles et femmes sénégalaises qui s'intéressent à la politique, comme les femmes de la sous-région qui savouraient avec nous cette nouvelle promesse d'une nouvelle ère. J'ai attendu l'espoir au ventre que les nominations suivantes ne soient pas comme les premières : un club de phallus. J'ai attendu la révolution politique que Diomaye-Sonko faisait miroiter aux femmes dans leurs programmes et discours.
Hélas, elle ne viendra pas, du moins pas sous les coutures promises et souhaitées par les femmes. Diomaye-Sonko leur inflige une première gifle le 5 avril 2024 en nommant 25 ministres dont 4 femmes ; et 5 secrétaires d’État dont aucune femme. Le pire n'est pas tant cela, mais la suppression du ministère de la Femme et de l'égalité des genres. Ces phallocrates ont supprimé ce qui aurait pu servir à tenir leurs promesses électorales quant à un pan de l'équité sociale. Des féministes outragées et quelques femmes, quoique ces dernières un peu frileuses de devoir s'adresser à son éminence le nouveau jeune président, ont adressé un communiqué ou une tribune en y allant avec le dos de la cuillère pour d'abord ne pas froisser l'ego inviolable du duo, ensuite pour s'indigner, tendrement surtout, et quémander de maigres parcelles de visibilité. Je ne suis pas en train de jouer sur des tournures grammaticales pour vous émoustiller par la lecture. Non, j'étais dans un groupe de plusieurs centaines de personnes où se décidaient comment envelopper les phrases du communiqué dans un voile doucereux et un ton édulcoré pour ne pas offenser le duo et les hommes de ce pays. Des expressions aussi simples qu'une quête de visibilité claire et nette se sont vues rejetées par un groupe de femmes fébriles qui désiraient courber l'échine pour obtenir grâce. J'ai failli gerber plusieurs fois puis j'ai balancé un message et me suis retirée du groupe. J'ai appris à foutre le camp quand c'est nécessaire.
Des prises de position du même ordre de tendresse ont été observées sur les réseaux sociaux par des femmes et 2-3 hommes souffrants de crises de conscience. Tout de suite après, ces derniers pouvaient par conséquent se désintéresser après nous avoir offert une pensée, une émotion. La conscience claire des causalités de cette exclusion n'est pas suffisante pour combattre les tentacules du patriarcat. Ne parlons même pas de ces hommes qui abattent leurs écoutilles, mettent toutes leurs forces à ce que cette conscience ne leur parviennent pas ; persisteront à tenir ces décisions du duo pour un élément exogène, un coup du hasard ; s'esclaffent à l'idée que le sexisme et la misogynie auraient quoique ce soit à voir là-dedans. Mais alors, il faut bien que ces grands mâles justifient la domination et l'exclusion des femmes des cercles de pouvoir. La tautologie "un homme est un homme est un homme" ne saurait survivre en prétexte dans ce cas-là. Alors, ils nous ont distribué un mot sous nos posts et positions outragés, l'hostie, le corps du christ à avaler, l'assurance symbolique multirisques du pouvoir masculin, le mot censé dissoudre toute critique : la compétence. Il ne faut surtout pas laisser les femmes, présumées incompétentes depuis toujours, mais surtout depuis les faibles écarts à l'Assemblée nationale conquise par la loi sur la parité, souiller ce nouveau gouvernement par leur "incompatibilité crasse". Les hommes ont beau s'enchâsser dans la médiocratie générale et généralisée des indépendances à aujourd'hui, deux femmes qui faisant un Snap à l'Aassemblée actent pour eux l'incompétence et la non-compatibilité avec le pouvoir de toutes les femmes sénégalaises. Et puis enfin, ce nouveau duo ne va pas faire capoter le Projet en s'adonnant à la discrimination positive.
Mais la discrimination positive est celle qui permet aux hommes d'obtenir des postes. Elle est même très poussée. Jusqu'à la fin des années 1990, l'Etat sénégalais majoritairement masculin, tergiversait avec les organismes à l’origine du financement de l'éducation des filles. Les fonds internationaux passaient ailleurs, dans l'entretien de leur troisième proéminence inférieure et de sa sacralité.
Tous les jours, depuis des siècles, des hommes sont nommés à des postes parce qu'ils sont des hommes, ils accèdent aux études supérieures et autres strates de la société parce qu'ils sont des hommes. Faites semblant de l'ignorer, messieurs, mais bien souvent, si vous êtes en place, c'est parce que vous posséder un phallus. Elle est là, la discrimination positive. S'autoriser à l'exercer, à en bénéficier et à la nier, c'est toute la perversité du système sexiste. La preuve de ce que j'avance est d'autant plus manifeste que, le duo dans l'allégresse et l'ébriété du discours, avait promis placer les hommes et les femmes qu'il faut à la place qu'il faut en lançant des appels à candidature pour des postes importants. L'on se demanderait alors d'où leur vient l'audace de nommer un directeur de la société des mines qui bégaie en appelant Diomaye, père de la nation, s'énerve lorsqu'on lui demande de dresser à la télé le bilan des 100 jours de Diomaye. On se demanderait également d'où viennent ces nominations d'hommes dont les postes n'ont rien à voir avec leurs qualifications. Oon se demanderait que viennent faire ces hommes au casier judiciaire douteux dans les instances importantes du pouvoir même les moins essentielles.
Il n’est plus à prouver que de savoir-faire technique et intellectuel, il n’en a jamais été question. Ils commencent petit à petit à l’admettre publiquement pour les plus hardis et discrètement pour les plus couards, à commencer par les deux têtes présidentielles. Oui, maintenant que la fête est terminée, adieu les saints. Il faut à présent affubler d’un autre mensonge ces nominations hasardeuses - quoiqu’elles suivent toutes une logique propre - à ceux qui posent des questions. Il faut leur mettre quelque chose entre les dents, à ceux qui revendiquent. Alors “accidentellement”, ce qui se disait dans le secret des confidences intimes, exprimées ou tues, mais qu’ils savent lire dans tous les cas dans à travers l’esprit de leurs complices ;, ce qui fait leur stupidité commune, sort de la bouche de l’un de leur bête de portage, un ancien exilé politique sous Macky Sall. Le même qui bafouillait sur TV5 en s'énervant hystériquement pour une simple question, a lâché la semaine dernière lors d'un évènement du parti au pouvoir Pastef, sur une chaine de télévision sénégalaise : " Ce sont uniquement les gens du parti qui ont cru au Projet, alors ce sont eux que nous mettrons aux postes de moindre ou de grande envergure. Donc les appels à candidature se feront uniquement pour les postes de chef de quartier ou de météo. Il faut qu'on assume que c'est Pastef qui sera au coeur de l'Etat dans toute la chaîne..." Il n'a rien dit que le pouvoir en place ne soit en train d'appliquer au forceps. Ils sélectionnent sur des critères conformément à ceux qui qui auraient plus "souffert/milité" pour les mettre au pouvoir. La rupture donc dans la perpétuation du népotisme et du favoritisme. Tout copinage politique mérite salaire ; le dépeçage, loin d’être sur-mesure, des postes. Mais le patriarcat est d'une perversité inouïe. Il ensevelit dans les tréfonds de l'histoire hégémonique les efforts politiques des femmes puis leur demande de prouver leur mérite, leurs efforts. Depuis les années d'indépendance, les hommes politiques dès qu'ils sont élus, foutent aux calendes grecques leurs promesses faites aux femmes qui ont milité/souffert avec eux et celles qui ont voté pour eux. L'une des premières victimes meurtrières de la guerre entre Macky et Sonko est Mariama Sagna, violée et assassinée après un meeting de ce dernier. Je la cite pour la mémoire, mais je ne jouerai pas le jeu de ces charognes convaincus de leur propre sottise que les femmes ne méritent que d'exister dans la sphère privée. Parce que dans un Etat qui se veut démocratique et aspirant à l'égalité sociale dans tous les sens de l'expression, il n'est pas nécessaire de citer toutes les anonymes ayant souffert et voté pour un projet politique, pour prouver leur droit d’existence dans les positions de décision.
Ces hommes ministres, secrétaires d'Etat, secrétaires généraux, présidents d'administration entre autres, n'ont jamais eu besoin de se tremper dans la boue pour obtenir leurs postes. Si ces centaines d'hommes sont là où ils sont, actuellement, c'est parce que quelque part au Sénégal, des milliers de femmes, se sont vues refusées l'accès à l'école, aux études supérieures, aux places centrales dans les entreprises, aux positions d'envergure dans les mouvements politiques. C'est parce que quelque part, des pères et des mères ont éduqué leurs fils dans la pensée qu'avoir un phallus fait de facto mériter la part du loin dans cette société et qu'ils sont censés dominer les femmes et les enfants. Si ces hommes sont à ces postes actuels, c'est parce que le tamis social les as épargnés par des tris successifs de femmes qui sont/auraient pu être des rivales intellectuelles de taille.
D’ailleurs, la couardise masculine brille de mille feux sur ce coup-là ; elle fait les règles du jeu pour les mâles et s'étonne, puis les congratule d'être les seuls à gagner. Malgré tous les obstacles sociaux et politiques que les femmes vivent ou peuvent vivre, il y en a des milliers qui écrabouillent intellectuellement ces bons messieurs. Menteurs, Tricheurs, Incompétents...
Il pleut des nominations depuis qu'ils sont là et le bilan est fort décevant, mais pas surprenant pour certaines féministes : 65 femmes pour 356 hommes. Ce sont les chiffres et le visage du sexisme d'Etat. C'est ce qui est visible mais au fin fond des ministères et administrations, ces hommes s'entourent également d'hommes et laissent aux femmes les "postes alimentaires" et précaires, donc invisibles. La misogynie du premier prédateur, je veux dire du Ppremier ministre n'est plus à prouver. L'espoir porté sur le chef de l'Etat, qui au passage est d'une tendresse poétique envers ce dernier, c'est ce qui inspirait aux femmes de retenir leur souffle pour voir les nominations suivantes. Nous sommes de plus en plus au clair, et même à un degré qui frise le point de certitude. Le Sénégal c'est : Des mâles-Un but-Une foi.
LE GOUVERNEMENT VEUT LA FINALISATION DES PORTS DE NDAYANE ET BARGNY SENDOU
Dans une démarche visant à renforcer les capacités portuaires du Sénégal et à soutenir le développement économique, le Premier ministre a souligné l’importance d’achever les travaux des deux projets dans les plus brefs délais.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé ce matin, lors d’un conseil interministériel consacré aux infrastructures maritimes et portuaires du Sénégal, des recommandations essentielles pour la finalisation des projets de construction du port de Ndayane et du port minéralier et vraquier de Bargny Sendou.
Dans une démarche visant à renforcer les capacités portuaires du Sénégal et à soutenir le développement économique, le Premier ministre a souligné l’importance d’achever les travaux des deux projets dans les plus brefs délais.
Pour le port de Ndayane, Ousmane Sonko a ordonné aux ministères concernés de mettre en place un plan d’actions détaillé. Ce plan doit garantir l’achèvement des travaux de construction du terminal à conteneurs dans les délais contractuels.
En outre, il est important de structurer et de lever les financements nécessaires pour les autres composantes du projet du Port Multifonction de Ndayane.
Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité d’évaluer le contrat de concession à la lumière de la nouvelle vision et des ambitions du pays. Des mesures doivent être prises pour mobiliser les ressources nécessaires pour le remboursement des coûts liés aux infrastructures maritimes communes, ainsi que pour la libération complète du site du projet.
Il a demandé également que le port soit relié par voie ferrée et routière aux corridors et réseaux structurants.
Concernant le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou, Ousmane Sonko a demandé la finalisation rapide des travaux de construction et d’équipement.
Suivant les recommandations du chef du gouvernement, le port doit être opérationnel avant la fin de l’année 2024, conformément aux engagements du concessionnaire.
Le Premier ministre a souligné l’importance d’établir un cadre efficace pour le suivi et l’évaluation du contrat de concession. Il est également nécessaire, pour lui, de mobiliser les ressources pour le paiement des impenses relatives à la libération intégrale du site du projet.
Le Premier ministre a requis que le port de Bargny Sendou soit connecté par voie ferrée et routière aux corridors et réseaux structurants. Il a également demandé l’engagement de discussions sur l’exclusivité des activités portuaires.
L’AFP ANNONCE LA DÉCISION DE MOUSTAPHA NIASSE DE SE RETIRER DE LA VIE POLITIQUE
En visite à Touba pour le Magal, le maire de Ngoundiane a annoncé que le leader de Alliance des Forces de Progrès se retire de la politique après plus de 60 ans de service. Le parti organisera un congrès pour désigner son successeur.
En cette période de préparatifs pour le grand Magal, tous les chemins mènent à Touba. Du chef de l’Etat aux leaders de partis politiques, tous convergent vers la ville sainte pour obtenir des bénédictions et faire leur Ziar.
A la tête d’une forte délégation, le maire de Ngoundiane qui est parti représenter Moustapha Niasse, leader du parti Alliance des Forces de Progrès (AFP) devant le khalife des mourides a demandé des prières pour lui. A l’en croire, l’ancien président de l’Assemblée nationale compte se retirer de la politique.
« Le président Moustapha Niasse a servi le pays pendant plus de 60 ans, contribué à bâtir un Etat aux côtés du Président Senghor, accompagné les présidents Abdou Diouf et Macky Sall. Le président Moustapha Niasse a décidé de se retirer de la vie politique, tout en accompagnant ses fils et filles qu’il a formés. L’AFP a décidé d’aller en congrès dans les prochains jours », révèle-t-il.
A l’issue de ce congrès, l’AFP va pouvoir choisir le successeur de Moustapha Niasse.
IL EST INCONVENANT QUE L'AMBASSADEUR D’UKRAINE SOIT ENCORE AU SÉNÉGAL, SELON ABDOUL MBAYE
Des membres du Front pour le Retrait des Bases militaires françaises ont été arrêtés lundi devant l'ambassade d'Ukraine. L'ancien Premier ministre dénonce la présence du diplomate au Sénégal après ses propos controversés sur le conflit au Mali.
Des membres du Front pour le Retrait des Bases militaires françaises ont été arrêtés lundi, alors qu’ils déposaient une lettre de protestation à l’ambassade d’Ukraine au Sénégal. Pour Abdoul Mbaye, il n’est, actuellement pas concevable que le diplomate ukrainien soit encore à Dakar, après les propos tenus sur le conflit au Mali.
Pour rappel, le Sénégal a convoqué l'ambassadeur d'Ukraine pour des propos jugés polémiques. Le diplomate a posté une publication sur les réseaux sociaux après la bataille de Tinzaouatène dans le nord du Mali, qui pourrait laisser suggérer un soutien ukrainien aux rebelles maliens.
«Au Président de la république d’apprécier le niveau à donner aux protestations sénégalaises suite aux propos tenus par l’ambassadeur de l’Ukraine sur notre sol par lesquels il reconnaît la participation de son pays à l’exécution de soldats maliens. Mais il est particulièrement inconvenant que cet ambassadeur soit encore accrédité au Sénégal», a notamment écrit Abdoul Mbaye sur ses plateformes numériques.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE DANS UN TUNNEL
Le ministre de l’Hydraulique, figure de proue de la lutte anti-corruption, se retrouve paradoxalement accusé des mêmes maux qu'il dénonçait hier. Son silence face aux allégations de Cheikh Dieng, ex-directeur de l'ONAS, devient assourdissant
Comment démêler le vrai du faux ? Le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, qui fait face à de terribles accusations de corruption supposée, garde encore le silence alors que Cheikh Dieng continue les révélations sur la gestion des marchés de l’Onas. Cheikh Tidiane Dièye, qui a bâti sa réputation sur le respect des principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, devrait-il démissionner ?
Cheikh Tidiane Dièye est pris dans une polémique nauséabonde semblable à l’odeur pestilentielle des caniveaux. Accusé de corruption par Cheikh Dieng, ci-devant directeur de l’Office national de l’assainissement, limogé après trois mois de fonction, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement se retrouve dans une controverse, qui devrait le ramener à ses principes d’antan. Que va-t-il faire ? Pour le président de la Plateforme Senegaal Bu Niou Beug, engagé en politique pour réformer la manière de faire, pour lui donner un contenu éthique, c’est l’heure des interrogations.
Dans la solitude de son bureau, il doit se poser une simple question : «Dois-je démissionner ?» Une question simple, mais on ne peut plus pertinente. Pour un homme dont le parcours est un récit à la promotion de la bonne gouvernance et à l’éthique professionnelle, ces accusations infamantes sont une sérieuse remise en cause de son image, bâtie sur le socle de la rigueur et de la transparence au sein de la Société civile avant son engagement dans l’arène politique. Depuis quelques jours, les appels à sa démission se multiplient après les annonces de Cheikh Dieng, qui a décidé de restaurer son image à travers ce combat contre son ancien ministre de tutelle. Pour l’instant, M. Dièye s’est emmuré dans le silence en laissant le soin à l’Onas de rétablir la «vérité» à propos de l’acquisition d’un véhicule de fonction par son ancien Directeur général. Or, cette affaire de véhicule est tout à fait accessoire car elle ne peut plus dissimuler celle plus grave de marchés de gré à gré, au parfum de corruption supposée.
Cheikh Tidiane Dièye face à lui-même
Au plus haut niveau de l’Etat, le président Faye et le Premier ministre Sonko, qui ont limogé Cheikh Dieng, pensaient sans doute qu’aucune polémique n’allait escorter cette affaire. Finalement, elle devient un dossier chaud pour les nouvelles autorités, qui ont théorisé le Jub, Jubal, Jubanti pour restaurer un «pays en ruine», comme l’avait soutenu de façon triviale Ousmane Sonko lors de la Journée de l’arbre. Vont-ils trancher dans le vif ? Vont-ils continuer à maintenir leur confiance à leur allié, qui a retiré sa candidature de la présidentielle à quelques jours du scrutin pour le triomphe de Diomaye ? En coalition avec Sonko depuis plusieurs années, Cheikh Tidiane Dièye est un poids lourd de la coalition Diomaye Président, un défenseur acharné de l’ancien maire de Ziguinchor au moment de ses soucis judiciaires, un opposant farouche au régime Sall.
En dépit de ces considérations politiques internes à la coalition, la situation actuelle est en train de devenir rapidement intenable pour un régime appelé à vider au mieux cette affaire. Un caillou dans la chaussure du chef de l’Etat qui tente de dénouer la crise avec Riyad après la rupture unilatérale du contrat avec Acwa Power dont Cheikh Tidiane Dièye a été l’un des protagonistes.
La leçon Mamadou Seck
Jusqu’ici, Mamadou Seck est le seul à avoir renoncé à une fonction ministérielle en démissionnant après des révélations sur de supposés détournements de deniers publics. Nommé ministre des Finances et de l’économie par Me Abdoulaye Wade, l’ancien maire de Mbao avait jeté l’éponge pour mettre à l’aise le gouvernement et prendre le temps de restaurer sa réputation. Il a été blanchi par la justice avant de revenir dans l’attelage gouvernemental auréolé d’une notoriété sans tache en refusant que son parcours ne soit entaché de telles accusations. Il clôt son parcours politique comme président de l’Assemblée nationale. Va-t-il inspirer Cheikh Tidiane Dièye ? C’est d’ailleurs assez ironique, au vu du parcours de ce dernier, que l’on en soit à lui demander de poser un acte qui devrait être banal à son niveau.
Là où il pose problème, c’est que l’accumulation des accusations et des révélations ne l’a pas contraint à se départir de son silence. Pour quelqu’un que les Sénégalais ont connu plus prolixe et dynamique, cela est déjà révélateur. S’il se sent mal à l’aise dans cette affaire, pourquoi ne met-il pas… à l’aise ses camarades et alliés Sonko et Diomaye, en demandant une enquête judiciaire sur cette affaire ?
Au cas où il ne saurait comment procéder, il pourrait demander à Ousmane Sonko, expert en son temps, en matière judiciaire.
par Madiambal Diagne
ATÉPA VEUT CASSER MON IMMEUBLE
Le droit de propriété semble être en péril dans ce pays. Je ne suis nullement concerné par les zones de vérification des projets ciblées par l’État. C’est peut-être pour ça qu’on voudrait quitter le littoral pour me chercher des cafards dans l’hinterland
La semaine dernière, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, qui se vante de son influence sur les nouvelles autorités du pays, n’a pas pu dissimuler sa haine à mon endroit. Il recevait Tufan Fayzi Nsamoglu, un entrepreneur turc, un de mes partenaires et constructeur de mon immeuble aux Mamelles/Ouakam. Atepa voulait nouer une relation de partenariat avec Tufan et lui demanda quelques références de ses réalisations. Le constructeur lui cita, parmi ses belles références, le projet en cours de finition que j’ai initié aux Mamelles. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de Atepa : « I want to crash that building », fulmina-t-il.
Traduction : « je veux casser cet immeuble ».
Tufan, qui ne trouvait aucune raison qui justifierait ce funeste dessein, s’en ouvrit à moi. J’ai été choqué par la violence du propos mais je restais philosophe, en disant à mon interlocuteur que puissant que puisse être Atepa, nous sommes dans un État de droit au Sénégal.
Seulement, le lundi 19 août 2024, comme par enchantement, une équipe de gendarmes de la Direction de la surveillance et du contrôle des sols (Dscos) est passée au chantier, pour servir une convocation à leurs bureaux pour ce mardi 20 août 2024. La convocation intime l’ordre de présenter une liste de documents comme : le titre de propriété, les différentes autorisations de construction et les plans visés. Cette demande a été rigoureusement satisfaite. Il est à souligner qu’auparavant, depuis 2018 (année d’achat de ce titre foncier), des équipes de la Dscos avaient eu, plus d’une dizaine de fois, à visiter ce chantier pour réclamer, à chaque fois, toutes sortes de documents qui leurs étaient systématiquement présentés.
Je tiens à attirer l’attention de l’opinion publique sur ces manœuvres sordides, mues sans doute par des volontés de règlements de petits comptes. Assurément, le droit de propriété semble être en péril dans ce pays ! Encore une fois, toutes les personnes, qui pensaient trouver des irrégularités dans un quelconque de mes projets immobiliers, ont fait chou blanc.
Aussi, je ne suis nullement concerné par les zones de vérification des projets immobiliers ciblées par les autorités de l’État. C’est peut-être pour cela, qu’on voudrait quitter le littoral pour me chercher des cafards dans l’hinterland.
La chanteuse Aby Ndour a été forte pour tenir tête à Atepa, qui a tout tenté pour détruire son petit commerce sur la Corniche de Dakar. Je m’évertuerai d’avoir autant de pugnacité que cette pauvre jeune femme. Seulement, dans son combat contre Aby Ndour durant de longues années, Atepa n’avait pas bénéficié du soutien des autorités de l’État du Sénégal.
UNE NOUVELLE ALLIANCE EN GESTATION POUR PORTER PASTEF AU PARLEMENT
Les dirigeants de la coalition présidentielle travaillent à l'élargissement de leur base, esquissant les contours d'une nouvelle alliance politique qui pourrait redessiner l'échiquier parlementaire sénégalais
Le régime de Diomaye a besoin d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour asseoir et mettre en œuvre sa politique. il devrait au préalable dissoudre le parlement. en attendant, les leaders de la coalition présidentielle travaillent pour mettre sur pied une nouvelle alliance forte et élargie afin de porter le Projet au parlement.
Dans sa configuration actuelle, l’Assemblée nationale est sous la domination du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui a toujours la faculté de dicter sa loi au sein de l’hémicycle. La preuve, il a fait capoter le débat d’orientation budgétaire (DOB) qui doit se tenir au plus tard le 30 juin de chaque année. C’était pour réagir au refus du Premier ministre de tenir sa déclaration de politique générale (DPG) tant que le règlement intérieur de l'institution n’était pas apuré de ses carences.
Si le président de la République ne dissout pas l’institution parlementaire, il y a de fortes probabilités que des blocages surviennent à nouveau. Cela étant, Bassirou Diomaye Faye sera obligé de procéder à la dissolution de l’assemblée nationale à partir du 12 septembre prochain.
En attendant, “Diomaye Président” prend les devants et réfléchit sur la mue qu’elle doit opérer pour assurer après les prochaines législatives une majorité confortable au sein de l’hémicycle. Selon nos sources, des discussions se tiennent actuellement pour voir comment élargir la coalition présidentielle à travers la création d’une nouvelle alliance qui va porter également l’étendard de la majorité présidentielle aux prochaines législatives. Déjà, il est impératif de changer le nom de la coalition “Diomaye Président” pour les élections législatives parce que n’étant pas adapté à ce scrutin. Nos sources soutiennent d’ailleurs que les leaders de “Diomaye Président” sont en train de réfléchir sur un nom qui colle bien avec l’ADN de leur coalition.
Vu que “Diomaye Président” n’est plus à l’ordre du jour et que Yewwi Askan Wi (YAW) n’est plus ce bloc compact d’avant les législatives de 2022, il devient logique de créer une nouvelle entité qui tient compte de la nouvelle donne. D’ailleurs, nos sources renseignent qu’il y aura bientôt une rencontre pour annoncer la création de cette nouvelle coalition élargie. Ce sera une plateforme qui va regrouper naturellement de nombreux partis de Yewwi à l’image du Grand Parti et du PRP. Et éventuellement le PUR. On y retrouvera également de nouvelles entités comme le Tekki de Mamadou Lamine Diallo qui s’est rapproché dernièrement de la mouvance présidentielle.
Quoi qu’il en soit, Pastef a désormais de l’expérience pour gérer des coalitions politiques ou électorales. Après Jotna en 2019, Yewwi en 2021 et “Diomaye Président” en 2024; il faut s’attendre bientôt à une nouvelle coalition électorale dense dirigée par les Patriotes.
Très stratégique, Yewwi avait permis de titiller Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l'hémicycle. Avec la complexité de Wallu, Yewwi avait failli imposer la cohabitation au régime de Macky Sall. Aujourd’hui que les rôles sont échangés, le défi de Sonko et de Diomaye, c’est d’assurer une large majorité à l’Assemblée nationale. Mais il faudrait trouver un bon cheval de bataille et dans le cas d’espèce, une nouvelle coalition élargie à de nouveaux alliés avec un nom qui porte et qui passe.
DIOMAYE FACE À LA REALPOLITIK
L’idée d’une dissolution du parlement gagne du terrain. Mais cette option ne serait pas sans risques : complications électorales, contraintes budgétaires et potentielle instabilité politique. Le président saura-t-il naviguer dans ces eaux troubles ?
La « rupture systémique » annoncée par la «Coalition Diomaye Président» via le Projet et les politiques publiques que celui-ci sous-tend, n’est pas partie pour être un long fleuve tranquille pour le nouveau pouvoir. Face à une Assemblée nationale sous contrôle de l’opposition, le camp présidentiel vit sous la menace constante d’un bras de fer qui ne présage pas d’une victoire assurée d’avance. Suffisant pour beaucoup d’acteurs de proposer une dissolution de la législature 2022-2027 pour donner au chef de l’Etat et au gouvernement, via des élections anticipées, la force législative requise pour matérialiser les « ruptures » prônées. Reste à savoir si le président Diomaye Faye ira jusqu’au bout de la realpolitik et mettra fin, en temps utile, au mandat de la quatorzième législature. Une mesure qui n’irait pas sans risques majeurs, aussi bien au niveau de la chose électorale que du côté des contraintes budgétaires.
La quatorzième législature serait-elle en train de vivre ses dernières semaines ? En tout cas, la question ne cesse de turlupiner les analystes, observateurs et acteurs de la scène politique. Elus députés aux élections législatives de Juillet 2022, pour cinq années, les 165 parlementaires de la législature en cours pourraient ne pas aller jusqu’au bout de leur mandat au sein de l’hémicycle. Et pour cause ! La dissolution de l’Assemblée nationale dominée par la majorité Benno Bokk Yaakaar, l’ancienne coalition au pouvoir de 2012 à 2024, est plus en plus supputée au sein de la nouvelle galaxie présidentielle. Et cela au-delà même du bras de fer autour de la tenue de la déclaration de politique générale qui a opposé, pendant plus d’un mois, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko et le bureau de l’Assemblée nationale, sous dictée Benno. Une confrontation qui a suscité l’intervention du chef de l’Etat, la conciliation des différents présidents de groupes parlementaires et autres députés non-inscrits, pour aboutir finalement à la satisfaction de la requête du chef de gouvernement, à savoir la réactualisation des dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale relativement à la fonction de Premier ministre.
La galaxie présidentielle à l’avant-poste
Aminata Touré, l’ancienne Première ministre, membre de la coalition « Diomaye Président », avait été la première à monter au créneau pour réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale. S’invitant au temps dans la polémique sur le délai de la Déclaration de politique générale du Premier ministre que certains considéraient comme une violation de la Constitution, la patronne du mouvement « Mimi 2024 » avait appelé à aller vers la suppression de la quatorzième législature. Comme argument, elle avait avancé, sans fioritures, qu’«une déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui ne reflète pas la volonté populaire n’a aucun sens ».
Et de poursuivre : « L’actuelle Assemblée nationale ne reflète en rien la volonté populaire exprimée le 24 mars dernier. Le candidat de la Coalition Benno Bokk Yakaar artificiellement majoritaire à l’Assemblée nationale @amadou_Ba a été battu dès le 1er tour en ne collectant que 35% des suffrages».
Et Mimi Touré de se demander : « Pourquoi le Premier ministre devrait présenter une déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui n’a plus aucune légitimité ? ». L’ancienne présidente du Conseil économique et social (Cese) avait par suite relevé que « La volonté de changement des Sénégalais a été nette et franche en élisant le Président @PR_Diomaye à 54%. Donc que l’on aille résolument vers la dissolution de l’Assemblée Nationale dès le 31 juillet et qu’une nouvelle Assemblée nationale soit élue et alors la DPG du Premier ministre aura du sens puisqu’il (Ousmane Sonko-ndlr) présentera la vision et les perspectives de son gouvernement à des députés légitimement élus pour les cinq prochaines années ».
Confortant Aminata Touré, Lansana Gagny Sakho, le Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef, a appelé à son tour à la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale dès le mois de septembre prochain et la tenue d’élections législatives anticipées.
Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, le dimanche 21 juillet, le nouveau PCA de l’APIX indiquait que de nouvelles élections allaient non seulement permettre de disposer d’une Assemblée nationale correspondant à la démocratie de notre pays post alternance mais aussi permettre au Président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre le projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier. Aussi avait-il déclaré : « Je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais je partage exactement le même point de vue que la présidente Mimi Touré… Les Sénégalais ont, dans leur grande majorité à 54, 28%, décidé de choisir librement le Président Bassirou Diomaye. Donc, il faut lui donner les moyens de gouverner. Et ces moyens de gouverner, c’est qu’il y ait une majorité à l’Assemblée nationale ».
Et de poursuivre : « Ce qu’on a vu à l’Assemblée nationale doit nous pousser à re-profiler le type de député que nous devons avoir dans cette institution. On a vu des choses incroyables que le Sénégal ne mérite pas. Et rien que pour ça, je pense qu’il faut aller dans cette logique, avoir une Assemblée nationale qui soit vraiment représentative, pas une Assemblée qui soit une caisse de résonance. On a vu certains députés de Pastef apostropher les ministres actuels ? C’est comme ça qu’une Assemblée nationale doit fonctionner. Notre pays mérite mieux que ce que nous avons aujourd’hui ».
La dernière réaction en date, et non des moindres, sur la nécessité de dissoudre l’Assemblée nationale, est celle du député de Tekki Mamadou Lamine Diallo. Se prononçant sur la modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la semaine dernière, le député de Tekki n’avait pas manqué de balancer un véritable «coup de gueule», en se prononçant sur la pertinence de cette Assemblée nationale qui était en procédure d’urgence pour la mise à niveau de son Règlement intérieur. «Je suis peut-être compliqué, mais cohérent… L’Assemblée nationale (le Président, le Bureau, la Conférence des Présidents, les députés) savent depuis novembre 2022 que le Règlement intérieur distribué en octobre 2022 aux députés est un faux. La société civile était au courant aussi. On n’a rien fait. Brusquement, voilà qu’on nous convoque en procédure d’urgence après 21 mois. Bien que la correction du Règlement intérieur s’impose évidemment… il est temps de dissoudre l’Assemblée nationale pour que le peuple élise des députés plus responsables et plus rigoureux, d’ailleurs seuls aptes à écouter un discours de politique générale de rupture ». Dans sa diatribe contre la représentation parlementaire dont il plaide la dissolution, Mamadou Lamine Diallo, par ailleurs candidat à la dernière présidentielle, n’avait pas manqué de rappeler que c’est cette même Assemblée qui a voulu prolonger le mandat du président Macky Sall en reportant l’élection présidentielle de février 2024 en violation flagrante de la Constitution.
Le nouveau régime gêné aux entournures
Les arguments des uns et des autres, appelant à la dissolution de l’Assemblée nationale, plus ou moins tangents, le nouveau régime se retrouve en face d’une donne politique cruciale : comment donner corps et forme au Projet et aux politiques publiques qu’il est censé porter avec une représentation parlementaire majoritairement dominée par l’opposition ? La quatorzième législature forte de 165 membres, dont le mandat prend fin en juillet 2027, est sous contrôle de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, qui dispose de 83 sièges, en somme d’une majorité absolue qui peut lui permettre de dicter sa loi sur tous les actes législatifs, y compris faire adopter une motion de censure qui pourrait contraindre le Premier ministre, Ousmane Sonko, et son gouvernement à la démission. Pis, cette majorité pourrait se montrer réticente à toute mutation du Programme Sénégal émergent, le référentiel de politiques publiques qu’elle a vigoureusement supporté pendant une dizaine d’années. La coalition Yewwi Askan Wi à laquelle le parti Pastef-Les Patriotes (27 députés) appartient ne dispose aujourd’hui que de 39 députés après sa rupture avec la plateforme Taxawu Sénégal de l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall dont les 14 députés sont devenus des non-inscrits. Quant au groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement » du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a soutenu la candidature de l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au détriment du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar lors de la présidentielle 2024, il ne dispose que de 27 députés. Qui plus est, le Parti démocratique sénégalais (ancien parti au pouvoir de 2000 à 2012) qui a accompagné le nouveau régime dans le cadre d’une alliance de circonstance n’a pas assuré de son soutien constant. Celui-ci voguera au gré des intérêts et contexte politiques de l’heure pour un parti en quête de son lustre des années 2000 et qui n’a jamais cessé de faire de la conquête du pouvoir son objectif absolu.
Liberté de manœuvre en question
Question à mille balles donc : le nouveau pouvoir a-t-il les coudées franches ou même des garanties pour s’accommoder d’une majorité parlementaire dominée par l’opposition ? Ou a-t-il simplement le choix avec un pouvoir législatif sous contrôle du camp d’en face, pour asseoir la politique dite de « rupture systémique » vendue aux suffragants sénégalais qui lui ont donné la majorité à la présidentielle de mars 2024 ? Le boycott par le bureau de l’Assemblée nationale du débat d’orientation budgétaire 2025-2027 qui était prévu pour se tenir, au sein de l’hémicycle, avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, est déjà assez révélateur de l’ambiance générale de confrontation ouverte par l’opposition avec le nouveau régime, sous pilotage Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Comme si une intention de revanche sourde planait dans l’air pour l’ancienne coalition au pouvoir, non encore remise de sa débâcle de mars 2024, et patientant la moindre occasion pour sortir enfin victorieuse du fameux «gatsa gatsa» qui l’a débusquée de la magistrature suprême ! C’est dire que face à la realpolitik, le régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye ne dispose pas de la liberté de manœuvre requise pour concrétiser, avec le concours d’un pouvoir législatif adapté, sa vision du Sénégal. Reste maintenant à savoir si le nouveau pouvoir franchira le Rubicon et quand, même si cette dissolution de la quatorzième législature est lourde d’embûches, en relation avec la question piège du parrainage en cas d’élections anticipées ou l’équation du budget de telles joutes, actuellement non prévu par la loi des finances. Selon certains spécialistes, au cas où l’Assemblée nationale serait dissoute, il ne pourrait y avoir en effet ni vote de loi des finances rectificative ni autorisation au président de la République à gouverner par ordonnance en vue d’ordonner lui-même le décaissement du budget.