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16 avril 2025
Politique
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 06 NOVEMBRE 2024
Le chef de l'Etat a évoqué la question de la formalisation du secteur informel. Il a, dans ce sens, demandé au Gouvernement de définir avec toutes les parties prenantes, une doctrine nationale de formalisation du secteur.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 06 novembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
Le Président de la République s’est incliné, à l’entame du Conseil des Ministres, devant la mémoire de Monsieur Mamadou Moustapha BA, ancien Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, rappelé à Dieu le lundi 04 octobre 2024. Il a présenté les condoléances de la Nation à sa famille et au personnel du Ministère.
Le Chef de l’Etat a ensuite réitéré son appel aux acteurs politiques et aux populations pour le déroulement dans le calme, la sérénité et le respect des règles démocratiques de la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Il a demandé au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de prendre, conformément aux lois et règlements, toutes les mesures et dispositions qui s’imposent pour une campagne électorale apaisée sur l’étendue du territoire national.
Le Président de la République a évoqué la question de la formalisation du secteur informel. Il a, dans ce sens, demandé au Gouvernement de définir avec toutes les parties prenantes, une doctrine nationale de formalisation du secteur informel autour d’une meilleure structuration des activités et des acteurs, mais également d’une réorganisation optimale de l’encadrement des différentes entités de l’Etat dans les domaines de la formation, du financement, de la fiscalité et de l’installation dans des zones spéciales, sites et espaces dédiés. Dans cet élan, il a indiqué au Premier Ministre l’importance de la tenue de concertations avec les Chambres consulaires du Sénégal pour accélérer la transformation systémique de l’économie informelle.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, rappelé son attachement particulier à la modernisation de l’Artisanat national, secteur stratégique dans la transformation de l’économie informelle et l’amélioration globale de la productivité nationale. Il a souligné l’urgence pour les structures publiques d’encadrement et de financement (DER/FJ, 3FPT) d’accentuer leurs efforts aux côtés des interventions de l’Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat (APDA) et des Chambres des métiers pour soutenir davantage les unités de production des artisans du Sénégal qui doivent évoluer rapidement en véritables PME ou PMI. Il a, d’ores et déjà, demandé au Premier Ministre de saisir l’opportunité de la création prochaine de l’entité de mutualisation et de centralisation des achats publics, pour accentuer la responsabilisation des artisans locaux dans l’exécution de la commande publique. Dès lors, il convient, pour toutes les filières de promouvoir le « made in Sénégal » et la consommation des produits locaux à travers les espaces commerciaux, sites d’expositions et foires.
Le Président de la République s’est félicité de l’organisation régulière du mois du « Consommer local ». Il a signalé l’impératif de la modernisation et de la réorientation de la Foire internationale de Dakar vers la promotion et la valorisation de la production nationale.
Evoquant le rôle fondamental de la culture dans l’agenda national de transformation, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement la place primordiale de la culture dans la « Vision Sénégal 2050 ». Il a adressé ses félicitations et encouragements aux acteurs culturels pour leur rôle majeur dans le rayonnement du Sénégal, la préservation de la stabilité sociale et du vivre ensemble dans le respect de nos valeurs et traditions. Il a exhorté le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et le Secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique à veiller à la décentralisation soutenue des actions, auprès des populations, dans l’élaboration inclusive et l’exécution consensuelle de l’agenda culturel du Sénégal. Il a également demandé au Gouvernement de lui proposer un programme national de réalisation d’infrastructures culturelles intégrant les Pôles et prenant en compte les spécificités et potentialités de nos terroirs.
Le Président de la République a invité le Ministre de la Culture à davantage travailler à la vulgarisation de notre patrimoine culturel et historique et de veiller à la préservation du patrimoine historique classé notamment Gorée, île-mémoire, qui doit bénéficier d’une attention spéciale. Pour clore ce chapitre, il a informé le Conseil qu’il présidera, le jeudi 07 novembre 2024 au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, la cérémonie d’ouverture de la 15ème édition de la Biennale de l’Art africain contemporain.
Parlant du tourisme qui demeure un secteur moteur de croissance et de création d’emplois, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de redynamiser l’ensemble des organismes de promotion de la « destination Sénégal » en parfaite synergie avec les acteurs locaux, les opérateurs de circuits touristiques et autres professionnels du secteur. Il a indiqué l’impératif d’une maitrise stratégique des aménagements et des constructions d’établissements hôteliers et touristiques sur le littoral national et les sites placés sous la gestion de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO). Dans le même sillage, il a souligné l’urgence d’améliorer significativement le cadre de vie et la sécurité dans les zones et sites touristiques mais également de veiller au renforcement permanent de la police touristique pour mieux sécuriser les activités.
Dans la dynamique de développement de l’emploi des jeunes, le Président de la République a demandé au Gouvernement de positionner en priorité le tourisme dans les dispositifs du 3FPT et de la convention nationale Etat-Employeur. Il s’agit aussi de soutenir l’Ecole nationale de Formation hôtelière et touristique ainsi que les centres de formation aux métiers du tourisme. Il a demandé au Ministre du Tourisme et de l’Artisanat et au Ministre des Finances et du Budget d’évaluer, de restructurer et de renforcer le financement du tourisme à travers le réajustement des interventions du crédit hôtelier, mécanisme qui doit asseoir la relance rapide et le développement durable du secteur. Il a, par ailleurs, indiqué au Ministre du Tourisme de travailler en relation avec le Ministre des Transports aériens, le secteur privé et les compagnies aériennes, à l’organisation annuelle au Sénégal, d’un grand salon international du tourisme afin de promouvoir la « destination Sénégal » mais aussi développer le tourisme intérieur.
Le Chef de l’Etat est enfin revenu sur le cinquantenaire de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles. Il a saisi cette occasion pour adresser ses chaleureuses félicitations et ses encouragements à l’ensemble des personnels scientifique, technique et administratif de l’ISRA. Il a demandé au Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et au Ministre des Finances et du Budget d’accentuer le renforcement des moyens d’intervention et la transformation de l’ISRA en vue de consolider la place stratégique de l’établissement public dans la recherche sur les productions végétales, animales et halieutiques, la reconstitution du capital semencier et l’accélération de la mise en œuvre des politiques et programmes de souveraineté alimentaire.
Le Président de la République a félicité l’équipe nationale de « Beach soccer » pour avoir brillamment remporté son huitième titre continental et l’équipe nationale de football U17 qui a assuré sa qualification à la CAN 2025 et remporté le trophée UFOA/A.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il présidera la journée des Armées au Camp Dial DIOP le vendredi 08 novembre 2024.
Enfin, le Président de la République est revenu sur ses séjours au Royaume d’Arabie saoudite et en République de Türkiye marqués par des échanges fructueux et l’engagement de leurs dirigeants respectifs, Son Altesse Royale Mohamed Ben Salman et le Président Recep Tayyip Erdoğan, à soutenir notre pays dans la mise en œuvre de la « Vision Sénégal 2050 ».
En marge de son séjour en Arabie saoudite, le Président de la République a effectué la Oumra à la Mecque et la Ziara au Prophète Mouhammad (SAS) à Médine. A cette occasion, le Gardien des deux Saintes Mosquées, le Roi Salman Ben Abdelaziz AL SAOUD lui a fait une faveur exceptionnelle en ordonnant l’ouverture de la Kaaba. Cela témoigne des liens privilégiés qui unissent nos deux pays et de la haute estime ainsi que de l’attachement des Autorités saoudiennes pour le Sénégal.
Le Président de la République a aussi apprécié la chaleur et les marques d’attention du Président Erdogan, ainsi que la qualité de leurs échanges qui ont porté, entre autres, sur les voies et moyens d’approfondir le partenariat qui lie le Sénégal et la Türkiye.
AU TITRE DES COMUNICATIONS DES MINISTRES :
· Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a fait le point sur le processus électoral et sur les crues des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance ;
· Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait la situation hebdomadaire de la gestion des inondations ;
· Le Ministre de la Famille et des Solidarités a fait une communication sur le système de Protection sociale au Sénégal.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique :
· Monsieur Oumar Ngalla NDIAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°722 189/E, précédemment Adjoint au Gouverneur de la région de Sédhiou chargé des Affaires administratives, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Dakar chargé des Affaires administratives, poste vacant ;
Monsieur Georges Samba FAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°722 161/K, précédemment Adjoint au Gouverneur de la région de Kédougou chargé des Affaires administratives, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Thiès chargé des Affaires administratives, poste vacant ;
· Monsieur Sidy Guissé DIONGUE, Administrateur civil, matricule de solde n°516 355/G, précédemment Adjoint au Gouverneur de la région de Ziguinchor chargé des Affaires administratives, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Saint-Louis chargé des Affaires administratives, poste vacant ;
· Madame Digou Yala Mathilde SADIO, Administrateur civil, matricule de solde n°744 879/C, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommée Adjoint au Gouverneur de la région de Dakar chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Ababacar Sadikh NIANG, Administrateur civil, matricule de solde n°744 900/B, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Thiès chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Dominique Coumba Ndoffène Diouf, Administrateur civil, matricule de solde n°744 970/E, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Fatick chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Mamadou Habib KAMARA, Administrateur civil, matricule de solde n°716 358/F, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Kaolack chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Alsény BANGOURA, Administrateur civil, matricule de solde n°653 091/L, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Ziguinchor chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur El Hadji Mouhamadoul Moustapha GAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°744 927/G, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Kédougou chargé du développement, poste vacant ;
· Madame Diarryatou NDIAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°737 811/C, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommée Adjoint au Gouverneur de la région de Tambacounda chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Papa Laïty MAR, Administrateur civil, matricule de solde n°650 042/C, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Louga chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Djibril DIOP, Administrateur civil, matricule de solde n°718 238/G, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Diourbel chargé du développement, poste vacant ;
· Madame Lala CAMARA, Administrateur civil, matricule de solde n°744 941/A, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommée Adjoint au Gouverneur de la région de Kaffrine chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Tafsir Baba ANNE, Administrateur civil, matricule de solde n°744 939/H, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Matam chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Bonaventure KALAMO, Administrateur civil, matricule de solde n°683 111/Z, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Kolda chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Ba Ousmane DANFAKHA, Administrateur civil, matricule de solde n°746 039/C, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Sédhiou chargé du développement, poste vacant ;
· Monsieur Cheikh NDIAYE, Instituteur, matricule de solde n° 609 092/V, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Taïf, Département de Mbacké, poste vacant ;
· Monsieur Bernard THIOMBANE, Assistant social, matricule de solde n° 631 714/F, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Kael, Département de Mbacké, poste vacant ;
· Monsieur Oumar DIOP, Instituteur, matricule de solde n° 627 373/L, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Ndorna, Département de Médina Yoro Foulah, poste vacant ;
· Monsieur Abdoulaye NDAO, Instituteur, matricule de solde n° 635 917/G, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Mampatim, Département de Kolda, poste vacant ;
· Monsieur Papa Oumar SALL, Instituteur, matricule de solde n° 629 049/H, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Thillé Boubacar, Département de Podor, poste vacant ;
· Monsieur Brino Alouise TOUPANE, Instituteur, matricule de solde n° 626 790/L, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Boynguel Bamba, Département de Goudiry, poste vacant ;
· Monsieur Damien DIEDHIOU, Instituteur, matricule de solde n° 669 342/H, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Tendouck, Département de Bignona, poste vacant ;
· Monsieur Joseph DIATTA, Professeur d’Enseignement moyen, matricule de solde n° 626 809/G, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Cabrousse, Département d’Oussouye, poste vacant ;
· Monsieur Ndiaw GNINGUE, Instituteur, matricule de solde n° 639 458/E, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Niakhène, Département de Tivaouane, poste vacant ;
· Monsieur Kamire Arnaud MANEL, Instituteur, matricule de solde n° 677 251/H, est nommé Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Loudia Ouoloff, Département d’Oussouye, poste vacant ;
· Monsieur Lamine MANE, Maître d’enseignement Technique professionnel, matricule de solde 641 238/D, est nommé Adjoint au Sous-préfet de Agnam Civol, Département de Matam, en remplacement de Monsieur Mor Dior GUEYE, appelé à d’autres fonctions.
Le Ministre de la Formation Professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE
par Cheik Aliou Ndao
UN « NIT KU YIW » POUR L’ÉTERNITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Amadou Makhtar Mbow continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Adopter et appliquer les conclusions des Assises nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées
Je n’aime pas les oraisons funèbres. C’est de son vivant que j’ai tenu à rendre hommage à Amadou Mahtar Mbow. Ce fut à Gorée. Il dirigeait l’Unesco à l’époque. Il nous avait trouvés à l’Université des Mutants où nous étions en session. J’avais pris la parole pour souligner ce que notre génération devait à son exemple. Lorsque j’ai rappelé devant l’assistance les sacrifices du Professeur lors de l’installation de l’éducation de base dans les coins les plus reculés du Sénégal et de la Mauritanie, beaucoup de personnes ignoraient cet aspect de sa vie. Je n’avais pas oublié de préciser que son épouse l’accompagnait dans ses déplacements. L’on se demandait comment elle pouvait supporter la privation de tout confort moderne.
Amadou Mahtar Mbow se signala à notre attention dès la loi-cadre. Ministre de l’Éducation dans le gouvernement du Président Mamadou Dia, il rendit possible l’impression de « Ijjib Wolof », le premier syllabaire wolof issu des travaux des étudiants sénégalais autour de Cheikh Anta Diop à Paris et à Grenoble. Plus tard, bien des années après, Amadou Mahtar Mbow, Ministre de la Culture permit à l’un de nos élèves de l’Ecole William Ponty de Thiès de devenir l’une des plus grandes signatures parmi les plasticiens du pays. Après l’expertise de Papa Ibra Tall, alors Directeur des Manufactures de Thiès, il lui accorda une bourse pour les Beaux-Arts à Paris.
En 1969, Amadou Mahtar Mbow Ministre de la Culture, la troupe du Théâtre National Daniel Sorano se rendit à Alger pour prendre part au Festival Panafricain. L’auteur de l’œuvre qui devait représenter le Sénégal (« L’Exil d’Albouri ») ne faisait pas partie de la délégation officielle. Amadou Mahtar Mbow fit plus que corriger l’erreur. Il demanda au gouvernement algérien de faire figurer ce dernier parmi ses invités officiels. Le jeune auteur n’oubliera jamais ce qu’un tel geste a signifié dans sa vie. Logé dans le plus grand hôtel d’Alger, il eut la chance de côtoyer les grands leaders du panafricanisme, des mouvements de libération du Tiers-Monde. Voir Amilcar Cabral et pouvoir discuter avec Mario de Andrade était plus qu’un privilège. Stokely Carmichael des Black Panthers, Miriam Makeba et d’autres militants de l’ANC, quelle chance !
En parlant de Amadou Mahtar Mbow, je préfère dire qu’il a été et non il fut. Pour moi, il continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Nous n’avons pas assez manifesté notre reconnaissance.
Adopter et appliquer les conclusions des Assises Nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées, son itinéraire, son exemple, sa vie, pour tout dire.
Notre seule consolation est de savoir que les bonnes actions restent gravées à jamais dans la mémoire. Tant qu’il restera un souffle à l’humanité, elle les racontera.
Amadou Mahtar Mbow est un « Nit Ku Yiw ».
Ce que le vocabulaire tenterait de rendre par « Un Homme Bon », « Un Homme de Bien ».
par Ousseynou Nar Gueye
LA FAUSSE BONNE IDÉE DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE POUR LES CRIMES ÉCONOMIQUES
une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires
Ce lundi 4 novembre 2024, en soirée, veille de scrutin présidentiel aux USA, en ma qualité de candidat aux élections législatives sur la liste nationale de la Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangué 3eme Voie, je suis invité de l'émission-débat politique 'Elect'Oral', sur Walf TV, ou je débat contre le pharmacien Assane Ka, président du parti Panel et candidat Pastef.
En toute fin d'émission, la présentatrice Awa Diop Ndiaye annonce un "sondage" de Walf indiquant que les Sénégalais veulent massivement une Haute Cour de Justice pour juger des crimes économiques (supposément) commis par les pontes du Salltennat précédent.
Assane Gueye, journaliste virtuose de Walf TV, traite du sujet puis pose la question aux deux invités que nous sommes et aux deux chroniqueurs. Je suis interrogé en premier. Tous les autres soutiendront que la Haute Cour de Justice est une très bonne idée. Moi non.
Premièrement, j'indique qu'il ne faut pas confondre "sondage" et micro-trottoir': un sondage, c'est très technique et scientifiquement encadré. Je conteste donc que ce recueil d'opinions de Sénégalais ait la dignité de sondage.
Puis, je réponds d'abord que la Haute Cour de Justice est instituée pour juger le président de la République et les ministres. Pas les Directeurs généraux sortants.
Ensuite, je dis que les organes judiciaires existants, dont celui créé par le régime pastefisé qu'est le Pool judiciaire financier, sont suffisants pour entendre des crimes économiques.
Enfin, je dis qu'au Jub, Jubal, Jubanti, il faut ajouter le Jubelé et le Jubboo. Surtout, une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires. Ainsi, en 2014, la Haute Cour de Justice instituée il y a 10 ans et qui n'a mené à rien.
Pour rappel, qui nous fera plus prendre conscience de ce que ce machin est à ...prendre avec des pincettes : la Haute Cour de Justice n'a été instituée que deux fois au Sénégal, en 1962 pour juger le Grand Maodo Mamadou Dia et en 2004 pour juger l'ex-Premier ministre Idrissa Seck Idy qui a bénéficié d'un non-lieu total.
Ce que je n'ai pas pu ajouter lors de l'émission 'Elect'Oral" du lundi 4 novembre 2024, je le dis ici : toutes les idées politiques ne sont pas faites pour être soumis à la validation de la dictature du choix majoritaire.
Pour certaines dispositions juridico-politiques, il nous faut le leadership fort de ceux qui nous dirigent, pour imposer comme vérité universelle sur le territoire national, en tournant le dos à la foule.
Il en va ainsi de la belle idée humaniste de l'interdiction sanctuarisée dans la Constitution sénégalaise que nous a légué le président Abdoulaye Wade : tout le monde sait pourtant que la majorité des Sénégalais préféreraient que la peine de mort soit en vigueur !
Mais il y a des choses et des dimensions qui relèvent du choix de civilisation. Qui disent que nous ne sommes plus dans le règne du "oeil pour oeil, dent pour dent'. La prétendue possible haute Cour de Justice pour les Crimes économiques contre les tenants du pouvoir Sall sortant est une fausse bonne idée, mais reste une mauvaise réponse à une bonne question. Que l'OFNAC qui a reçu les dossiers les transmette et que les juridictions compétentes existantes poursuivent les présumés voleurs que seraient les anciens ministres et anciens directeurs généraux.
Et ils ne sont pas tous des voleurs et détourneurs de deniers publics, je suis bien placé pour le savoir.
Ousseynou Nar Gueye est candidat sur la liste nationale, Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangue 3eme Voie.
UNE PARTICIPATION ÉLECTORALE QUASI ÉGALE ENTRE HOMMES ET FEMMES AU SÉNÉGAL
La Direction Générale des Élections (DGE) du Sénégal révèle des statistiques montrant une répartition électorale équilibrée entre hommes et femmes, avec 3 708 224 électeurs masculins et 3 663 666 électrices.
La Direction Générale des Élections (DGE) du Sénégal a récemment publié des statistiques détaillant la répartition des électeurs par sexe, montrant une participation équilibrée avec une légère prédominance masculine. Selon les chiffres, le pays compte 3 708 224 électeurs masculins contre 3 663 666 électrices, représentant respectivement 50% chacun dans le diagramme circulaire illustrant la répartition.
Bien que la différence entre les électeurs masculins et féminins soit minime, avec un écart de 44 558 en faveur des hommes, cette répartition témoigne d’un équilibre global dans le corps électoral sénégalais. Cette parité quasi-parfaite met en lumière l’importance du vote féminin dans le processus démocratique sénégalais et souligne le potentiel de participation équitable entre les sexes. Ces statistiques offrent un aperçu de la diversité et de la composition du corps électoral sénégalais, et servent de base pour promouvoir une mobilisation inclusive.
La presque parité électorale pourrait influencer les stratégies de campagne des candidats et encourager une prise en compte des enjeux sociaux touchant les deux sexes de manière équilibrée. En valorisant l’implication égale des hommes et des femmes, le Sénégal consolide ses efforts pour une démocratie participative, renforçant ainsi l’engagement citoyen dans le processus électoral.
Cette répartition reflète non seulement l’importance des voix féminines dans le paysage politique du Sénégal, mais elle témoigne également des progrès constants réalisés en matière d’égalité de genre dans le pays.
SONKO PROMET UN MATAM INDUSTRIEL ET AGRICOLE POUR FREINER L'EXODE RURAL
Lors d’un meeting à Matam, la tête de liste nationale de PASTEF, a détaillé son ambition de transformer la région en pôle industriel. Ce programme prévoit la transformation du phosphate en engrais localement, avec 10 000 emplois à la clé.
Lors d’un meeting au stade régional de Matam, Ousmane Sonko, tête de liste nationale de PASTEF, a exposé sa vision pour transformer la région de Matam en un centre industriel majeur et un pôle agricole moderne. Ce projet ambitieux, qui fait partie de son programme pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain, vise à stimuler le développement local, réduire l’exode rural, et dynamiser l’économie de cette région du nord du Sénégal.
Ousmane Sonko a annoncé son intention de faire de Matam un “hub industriel” en transformant localement le phosphate extrait de Ndendory en engrais. Il a souligné que ce projet pourrait générer 10 000 emplois directs, en plus de nombreux emplois indirects liés aux installations industrielles et à la chaîne logistique de production et de distribution des engrais. “La phase d’installation et de développement des usines de transformation créera une dynamique industrielle unique dans la région et des opportunités de travail pour la jeunesse locale”, a-t-il déclaré.
Concernant les populations impactées par l’exploitation du phosphate dans les communes de Ndendory, Hamady Hounaré et Orkadiéré, Sonko a promis que les indemnisations se feront de manière “juste et équitable”. Il a rassuré les habitants en affirmant qu’aucune injustice ne sera tolérée, et que les retombées de l’exploitation minière profiteront directement aux communautés locales.
En plus de son ambition industrielle, Sonko a insisté sur le potentiel agricole de Matam, qu’il considère comme la “première région agricole du pays”. Il s’engage à moderniser le programme agricole local par des financements, afin d’optimiser les capacités de production de la région et d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs.
Il a également abordé l’état des infrastructures dans la région, mentionnant plusieurs projets stratégiques comme la route du Dandé Mayo, l’université Souleymane Niang, le nouvel hôpital, et l’aéroport de Ourossogui. Il a assuré que ces chantiers, temporairement suspendus pour des raisons de contrôle et d’évaluation, reprendront avec des améliorations substantielles pour répondre aux besoins de la région.
“Nous allons faire à Matam ce qu’aucun régime n’a réalisé depuis 1960”, a-t-il déclaré, en ajoutant que ce projet pourrait inverser l’exode des jeunes vers Dakar et encourager un développement durable et local. Ce programme, s’il est mené à bien, pourrait redéfinir l’économie de Matam en intégrant des secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture, au bénéfice de ses habitants.
L'AMÉRIQUE CHOISIT SCIEMMENT LA VOIE AUTORITAIRE
Après avoir battu Kamala Harris, Donald Trump revient au pouvoir avec des promesses de répression, d'expulsions massives et de vengeance politique. Les électeurs ont validé ce programme en toute connaissance de cause
(SenePlus) - Dans une analyse approfondie, le New York Times dresse le portrait d'une Amérique qui a délibérément choisi de confier son destin à Donald Trump, en pleine connaissance de ses intentions autoritaires. Un choix historique qui marque un tournant sans précédent dans l'histoire des États-Unis.
"L'Amérique se tient au bord du précipice d'un style de gouvernance autoritaire jamais vu dans ses 248 ans d'histoire", affirme le quotidien new-yorkais, soulignant que cette fois, il ne s'agit pas d'une conquête par la force mais d'un "blanc-seing" donné par les électeurs.
Trump n'a jamais caché son programme. Il a ouvertement annoncé qu'il utiliserait "la force militaire contre ses opposants politiques", procéderait à des "rafles militaires" pour expulser des millions d'immigrants, et serait un "dictateur - ne serait-ce que le premier jour."
Après avoir battu Kamala Harris, qui aurait pu devenir la première femme présidente des États-Unis, Trump entre dans l'histoire avec ses propres records : "le seul président reconnu coupable de dizaines de crimes, accusé de dizaines d'autres et deux fois destitué."
Contrairement à 2016, Trump arrive à Washington avec un large mandat populaire. "L'Amérique nous a donné un mandat sans précédent et puissant", a-t-il déclaré à ses partisans à Mar-a-Lago, ajoutant que "Dieu lui avait épargné la vie pour une raison : sauver le pays."
Le climat électoral lui était favorable, en partie grâce à ses propres actions. La confiance dans les institutions s'est effondrée, les sondages montrant que "près de la moitié des électeurs doutaient que l'expérience américaine d'auto-gouvernance fonctionnait."
Ses promesses économiques s'entremêlaient avec un refus catégorique de modérer son message. Trump a transformé l'assaut du Capitole en "jour d'amour" et ses auteurs en "prisonniers politiques". Il a maintenu une rhétorique crue, allant jusqu'à "mimer un acte sexuel lors d'un meeting dans la dernière semaine de campagne."
Les experts préviennent des conséquences : selon les économistes, "ses politiques augmenteraient l'inflation, accroîtraient les coûts pour les familles de milliers de dollars par an et déclencheraient des guerres commerciales mondiales." Ses projets d'expulsion massive "pourraient coûter des centaines de milliards de dollars aux contribuables."
Beaucoup de ses partisans ont choisi d'ignorer ces aspects controversés. "Interrogés sur ses plans les plus clivants - comme les expulsions massives et une réévaluation radicale de l'engagement américain envers l'OTAN - beaucoup de ses électeurs haussaient les épaules, doutant que de telles mesures extrêmes se concrétiseraient malgré ses promesses répétées."
Le journal conclut sur une note sobre : "Les Américains voulaient du changement. Et maintenant, ils vont certainement l'obtenir."
par Macky Sall
MESSAGE AU PEUPLE SÉNÉGALAIS
Le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes. Celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle s’est résigné à une mauvaise copie du PSE
Mes chers compatriotes du Sénégal et de la diaspora,
Avant tout propos, je tiens à renouveler ma solidarité et ma compassion à nos concitoyens victimes des inondations.
Alors que la campagne électorale pour les législatives du 17 novembre bat son plein, j’ai souhaité m'adresser à vous pour vous entretenir des raisons qui m’ont déterminé à accepter de diriger la liste de la coalition Takku Wallu Sénégal.
En avril dernier, après votre choix souverain du 24 mars, et fidèle à notre tradition de démocratie majeure et apaisée, j’ai assuré la transmission ordonnée et pacifique du pouvoir.
Dans le même esprit, par courtoisie républicaine, je me suis imposé un temps de recul et de réserve pour permettre à mon successeur et à son gouvernement de commencer en toute sérénité l’exercice de leur mandat.
Avec le soutien d’hommes et de femmes de valeurs, dévoués et compétents, j’ai laissé un pays résolument installé sur la trajectoire de l’émergence, avec une des rares économies au monde à afficher un taux de croissance positif après l’impact ravageur de la Covid-19, et malgré les effets collatéraux d’une guerre majeure.
J’ai laissé un pays apaisé, avec une loi d’amnistie adoptée dans un esprit de pardon et de réconciliation nationale après trois années de violences destructrices.
J’ai lassé un pays dont la parole compte au plan international, un pays écouté et respecté par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.
J’ai laissé un pays dont la gouvernance publique et la sécurité juridique inspirent la confiance propice à l’investissement qui génère la croissance et l’emploi.
J’ai laissé un pays dont la fonction publique, toutes catégories confondues, a été renforcée en effectifs et revalorisée en traitement.
J’ai laissé un pays avec des infrastructures structurantes, indispensables au développement économique et social : des routes, des autoroutes, des ponts et pistes de désenclavement, le TER, le BRT, des centrales électriques, des aéroports modernes, le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays avec le chantier du port du futur à Ndayane, un projet de dessalement d’eau mer en partenariat public-privé, de nouvelles universités, des hôpitaux clefs en mains, des infrastructures sportives de dernière génération et un projet finalisé de conquête de l’espace qui a abouti au lancement du premier satellite de notre pays.
J’ai laissé un pays avec des instruments d’inclusion économique et de justice sociale opérationnels, notamment la DER/FJ, le 3FPT, le programme Xëyu ndaw yi, les Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladie universelle.
Huit mois après, hélas, nous constatons tous avec regret que ces acquis sont gravement menacés : l’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du BTP avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt.
Huit mois après, et deux fois en l’espace de quelques semaines, la note souveraine de notre pays a été dégradée par deux agences d’évaluation, suite à des affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement, dont la dernière, encore plus grotesque, qui porte sur un prétendu compte bancaire aux mille milliards de FCFA a été vite démentie par des professionnels de la banque et n’a pu tromper personne. Au même moment, les scandales présumés de l’ONAS et de l’ASER tardent à être élucidés.
Voilà ce qui n’inspire la confiance d’aucun bailleur, ni investisseur. Voilà ce qui va assombrir davantage les perspectives de l’économie nationale, mettre en péril des entreprises et des emplois, aggraver le chômage des jeunes, et tuer à petit feu le secteur privé, formel et informel.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes.
Aujourd’hui, le temps de la parole stérile a remplacé le temps de l’action utile aux populations, au moment où des urgences sont partout signalées, et des compatriotes victimes des inondations appellent désespérément au secours.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il n’a pas besoin d’état de grâce pour régler immédiatement tous vos problèmes vous demande de patienter, en vous disant droit dans les yeux que même un mandat ne suffirait pas pour diminuer le coût de la vie et résoudre vos difficultés.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis le paradis sur terre peine à payer les bourses des étudiants et celles de la sécurité familiale.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il ne faut pas donner au pouvoir exécutif la majorité à l’assemblée nationale vous réclame une majorité écrasante.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle à tous vos maux s’est finalement résigné à une mauvaise copie du Plan Sénégal Emergent ; une copie sans cohérence ni ambition, qui fait reculer notre objectif d’émergence de 2035 à 2050. Bref, les VARS se suivent, innombrables, révélant au grand jour les limites d’une gouvernance incohérente, tatillonne et calamiteuse.
Faut-il encore croire à de nouveaux engagements et de nouvelles promesses sans lendemain ? Assurément non.
Et notre pays ne va pas mieux sur le plan institutionnel. L’Assemblée nationale a été dissoute dans un jeu de cache-cache indigne de l’Etat et de la République, alors même qu’elle était régulièrement convoquée en session extraordinaire et que la Déclaration de politique générale du premier Ministre était inscrite en bonne et due forme à son ordre du jour.
Ce triste épisode confirme le dysfonctionnement de nos institutions, engluées dans une grave inversion des rôles entre le premier Ministre et le Chef de l’Etat, dont la remise en cause publique des décisions par des exécutants en est un exemple patent.
Je n’oublie pas les règlements de compte infligés à des agents de l’Etat, les arrestations et sanctions arbitraires, les violences et menaces contre des opposants et toute voix discordante, les vaines tentatives de musellement de la presse, ainsi que les attaques répétées et impunies contre nos communautés religieuses
Je vous le dis avec gravité mes chers compatriotes : autant de dérives et de dérapages en si peu de temps n’augurent rien de bon. Liy raam ci ñak bi la jëm. Le populisme et l’autoritarisme mènent directement à la dictature, à la destruction des fondements de notre démocratie, de notre économie et de notre vivre ensemble dans la paix, la liberté et la cohésion nationale ; autant d’idéaux et de valeurs que nous chérissons, et qui fondent notre héritage commun.
Ces idéaux et valeurs qui nous rassemblent, nous ne pouvons les laisser dépérir, parce que c’est un héritage reçu des anciens, un héritage qui nous sert de viatique sur le chemin qui nous réunit, et un héritage que nous devons transmettre aux générations futures.
Devant ce tableau sombre, j’aurais pu ne pas agir, rester dans le confort de ma réserve et garder la distance par rapport aux affaires nationales. Ce serait fuir mes responsabilités de citoyen suffisamment averti des affaires de l’Etat, de la République et de la Nation, à l’épreuve du pouvoir.
Voilà, mes chers compatriotes ce qui a justifié ma décision d’accepter de diriger la grande coalition Takku WalluSénégal, avec des hommes et des femmes d’expérience, non pour un quelconque positionnement politique, mais pour créer les conditions d'un sursaut citoyen d'envergure qui transcende les clivages partisans, afin de nous mobiliser tous pour enrayer les dangers qui s’accumulent sur notre pays et engager les redressements nécessaires.
Sur cette base, si vous lui accordez votre confiance le 17 novembre, la coalition Takku Wallu Sénégal prend les engagements suivants :
➢ Premièrement, la restauration du fonctionnement régulier des Institution de la République et de la stabilité nationale par la mise en place d’un Gouvernement d’Union, de Stabilité et de Réconciliation nationales qui travaillera en bonne intelligence avec le président de la République dans l’intérêt supérieur de la nation ;
➢ Deuxièmement, la convocation, dans les trois mois qui suivent, des Assises de la Réconciliation et de la stabilité nationales associant toutes les forces vives de la nation ;
➢ Troisièmement, un Programme d’urgence en faveur des impactés des inondations ;
➢ Quatrièmement, un Programme d’urgence pour la formation professionnelle, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes, la lutte contre l’émigration clandestine, et l’institution d’un mécanisme de soutien aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en attendant leur insertion ;
➢ Cinquièmement, un Programme de rationalisation des Institutions et de réduction du train de vie de l’Etat et du Secteur parapublic ;
➢ Sixièmement, la réduction du coût de la vie par la maîtrise de l’inflation des prix des denrées de première nécessité ;
➢ Septièmement, l’accélération de la mise en œuvre des programmes, projets et réformes phares du PSE et la reprise de tous les chantiers à l’arrêt.
Toutes ces mesures sont à notre portée. Et la coalition TakkuWallu Sénégal dont toutes les composantes sont habituées à la gestion des affaires publiques, est suffisamment préparée à leur mise en œuvre immédiate.
Ce faisant, nous restons convaincus qu’en démocratie ce qui doit prédominer, c’est le débat d’idées, c’est la force des arguments, c’est la cohérence et la faisabilité des propositions. Ce qui doit être exclu, c’est la violence, c’est la haine, c’est le bellicisme, c’est la calomnie outrancière.
C'est l'occasion pour moi de saluer avec respect et affection notre doyen, le Président Abdoulaye Wade, et lui rendre un vibrant hommage pour avoir encouragé et soutenu notre coalition.
De même, je salue et remercie l'ensemble des leaders de partis et mouvements de notre coalition, et de l’inter coalition avec qui nous partageons la volonté de rétablir les équilibres de nos Institutions, aider à faire redémarrer notre économie, redonner espoir à notre jeunesse, travailler à la réduction du coût de la vie, et revitaliser les mécanismes d’inclusion économique et de justice sociale.
Après toutes ces années de tensions inutiles et de violences, le souhait ardent que je partage avec nos alliés c'est qu'au sortir de l’échéance décisive du 17 novembre, notre pays entre dans un nouveau cycle de démocratie apaisée, de compromis dynamique et de dialogue serein entre les Institutions.
C’est ainsi que nous pourrons construire ensemble le Sénégal de nos rêves, un Sénégal réconcilié avec lui-même, pour continuer sa marche résolue vers le progrès, dans la paix et la cohésion nationale. C’est à cela que je vous convie, mes chers compatriotes.
Vive le Sénégal ! Vive l’Afrique !
Macky Sall est tête de liste de la Coalition Takku Wallu Sénégal.
PAR Ibrahima Élimane Kane
UN BÂ DU HAUT
Grand commis de l’État, il s’illustre dans la haute finance. Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges. Il convainc le parlementaire le plus critique. L’État rend honneur à un distingué serviteur
Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges.
Il convainc le parlementaire le plus critique.
L’État rend honneur à un distingué serviteur.
S’éclipse un génie.
Un peuple blêmît.
Nioro gémit.
Le Chèque du bas déchiré,
le Trésor est atterré.
Ses chiffres la réalité calquent ,
se passent de maquillage.
Chargé, il conserve son courage et sa tête.
Il sourit.
En faveur d’une tape amicale
le soufflet se désiste.
Il tient sa langue.
Homme d’État ,
les secrets d’État jalousement il garde.
Ses bons et loyaux services ici-bas
lui serviront là- bas.
Notre pays reconnaissant
pend son drapeau en berne.
Mamadou Moustapha Bâ
repose en paix dans le meilleur des Paradis.
L'UTIME TEST POUR LES ÉTATS-UNIS
Le New York Times dresse le portrait d'une Amérique à la croisée des chemins. Le retour de Trump à la présidence fait planer l'ombre d'un pouvoir autoritaire sur Washington. Les garde-fous constitutionnels suffiront-ils à protéger les institutions ?
(SenePlus) - Dans un éditorial majeur, le comité de rédaction du New York Times (NYT) dresse un constat alarmant sur le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, qualifiant ce choix des électeurs américains de "périlleux" pour l'avenir de la nation.
"Les Américains doivent être lucides quant à la menace qui pèse sur le pays et ses lois émanant de son 47e président", affirme sans détour le comité éditorial du prestigieux quotidien new-yorkais.
L'analyse souligne que de nombreux électeurs ont voté pour Trump malgré ses défauts reconnus, motivés par des préoccupations concrètes : "les prix élevés, l'afflux d'immigrants, une frontière sud poreuse et des politiques économiques inégalement réparties dans la société."
Le journal rappelle les garde-fous constitutionnels établis par les Pères fondateurs, notamment le Premier Amendement permettant aux citoyens de s'assembler, de s'exprimer et de protester contre leur dirigeant. Une protection qui pourrait s'avérer cruciale face à une administration Trump qui, selon l'éditorial, "donnera la priorité à l'accumulation d'un pouvoir sans contrôle et à la punition de ses ennemis présumés."
"Il ne peut plus y avoir d'illusions sur qui est Donald Trump et comment il entend gouverner", prévient le comité de rédaction, rappelant son "mépris pour la loi" et les "normes et traditions démocratiques" durant son premier mandat.
L'éditorial souligne toutefois que les institutions américaines ont résisté une première fois : "Les fonctionnaires, les membres du Congrès, les membres de son propre parti et les personnes qu'il a nommées à des postes élevés se sont souvent opposés aux projets de l'ancien président."
Un point crucial est soulevé : "Trump ne peut pas se représenter pour un autre mandat. Dès son entrée à la Maison Blanche, il sera, en effet, un président en fin de mandat."
Pour le Parti démocrate, le journal préconise une introspection, pointant notamment qu'il "a mis trop longtemps à reconnaître que le président Biden n'était pas capable de briguer un second mandat."
L'éditorial conclut sur les mots historiques de Benjamin Franklin, rappelant que l'Amérique est "une république, si vous pouvez la conserver", tout en soulignant que si "l'élection de M. Trump représente une grave menace pour cette république, [...] le sort à long terme de la démocratie américaine reste entre les mains du peuple américain."
CAMPAGNE EN DES BA
Amadou Ba a un moment stoppé sa caravane pour prendre le temps d’échanger avec Le Quotidien sur le déroulement de sa campagne, le regard qu’il porte sur le pouvoir actuel, en particulier le Premier ministre Ousmane Sonko
Propos recueillis par Mohamed GUEYE |
Publication 06/11/2024
Amadou Ba a un moment stoppé sa caravane pour prendre le temps d’échanger avec Le Quotidien sur le déroulement de sa campagne, le regard qu’il porte sur le pouvoir actuel, en particulier le Premier ministre Ousmane Sonko. M. Ba s’est aussi exprimé sur ses attentes quant à l’issue des élections du 17 novembre prochain. L’entretien s’est déroulé quelques heures avant l’annonce du décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Ba, et ne lui a pas offert l’occasion d’exprimer son émotion sur la perte de celui qui était l’un de ses très proches compagnons.
Quelles leçons tirez-vous à ce jour, pour ne pas parler de bilan, de votre campagne des Législatives ?
Nous pouvons déjà dresser un bilan d’étape, pour exprimer notre satisfaction de participer à ces élections, de parcourir le pays sept mois après, et ressentir l’enthousiasme et l’engagement de la population à échanger avec nous sur notre programme de législature.
Pensez-vous que vous auriez pu faire plus ou mieux si vous aviez eu plus de temps ?
Il est vrai que nous aurions pu faire mieux. Les élections ont été organisées dans des délais très serrés, ce qui a imposé des contraintes à tous et a indéniablement affecté notre préparation.
Sur la confection des listes aussi, on imagine. Vous qui êtes de Dakar, n’avez pas de liste à Dakar…
Ces contraintes nous ont empêchés d’aboutir à un accord global au sein de l’inter-coalition. Nous avons toutefois réussi à trouver un terrain d’entente dans certains départements, y compris Dakar. Cependant, au moment de finaliser cet accord, notre liste pour Dakar avait déjà été déposée. C’est pourquoi, à Dakar, j’apporterai mon soutien à l’inter-coalition.
C’était stratégique… ?
Nous étions en pleine négociation. Si nous n’avons pas pu nous accorder sur tous les points, un consensus avait cependant déjà été atteint pour Dakar. Et, à mes yeux, le respect de la parole donnée est un principe fondamental.
Vous êtes en train de faire le tour du pays, après l’avoir fait en étant successivement ministre de l’Economie et des finances, et Premier ministre. Comment jugez-vous l’évolution de la situation sociale et économique des populations sénégalaises depuis votre départ des affaires ?
La situation est devenue plus difficile pour les populations. Depuis l’élection présidentielle qui a conduit le Président Diomaye Faye au pouvoir, nombreux sont ceux qui ressentent que rien n’a évolué, rien n’a changé ; certains diront même que les choses se sont détériorées.
Pensez-vous que si vous aviez été aux affaires, les gens auraient connu une situation différente ?
Il y aurait eu moins de problèmes, c’est sûr.
Et pourquoi ?
Nous avions conçu un ambitieux plan de réformes, avec des politiques soigneusement pensées pour alléger les difficultés des populations. Après une crise prolongée due à la pandémie du Covid, et dans un contexte international peu favorable, les répercussions sur la vie quotidienne sont indéniables. Il était impératif d’agir rapidement, car le début d’une mandature est souvent une période propice pour impulser des changements décisifs au bénéfice du pays. Pourtant, au lieu d’aller dans cette direction, il semble que nous ayons pris un chemin inverse. Plutôt que de rassurer partenaires et citoyens, les décisions prises ont suscité l’inquiétude, provoquant un ralentissement global qui freine aujourd’hui notre élan.
Nous en sommes au point qu’il a été agité l’idée que l’on allait annuler tous les programmes avec le Fonds monétaire international. Pensez-vous que le pays pourrait aujourd’hui se passer d’un accord avec le Fmi ?
Cela dénote un manque de préparation et de profondeur stratégique. Le gouvernement avait consenti à poursuivre le programme, ce qui était une bonne chose, et 3 mois après, le gouvernement annonce l’annulation ou la renégociation. Ce qui ne pourrait se faire au plus tôt qu’en début 2025. D’ici-là, on aura perdu beaucoup de temps.
En tout état de cause, il sera très difficile d’évoluer en dehors de la Communauté internationale. Un nouveau programme est actuellement en cours de négociation, dans un contexte où la situation décrite par le gouvernement est particulièrement délicate. Si cette situation se confirme, atteindre les objectifs fixés pour le quinquennat sera un défi majeur. Il est donc impératif d’adopter une vision stratégique pour naviguer dans ce contexte difficile. Une telle approche favorisera une collaboration constructive avec nos partenaires internationaux et permettra d’instaurer des solutions durables pour le développement économique du pays.
A voir la manière dont les choses se passent, on a l’impression que vous n’aviez pas laissé des dossiers finalisés à l’actuel gouvernement. Il n’y a pas de continuité, et on a le sentiment que les gens naviguent à vue.
Il est essentiel de rappeler que le Président Diomaye Faye a été élu le 24 mars et a prêté serment le 2 avril, ce qui témoigne de la solidité de nos institutions. Lui et son gouvernement disposent de tous les leviers nécessaires. Cependant, les attentes de la population sont considérables. Et il existe une réelle différence entre faire des promesses et gérer efficacement le pouvoir. Notre pays a un besoin urgent de ressources et de partenariats pour surmonter les défis qui se dressent devant nous et répondre aux aspirations légitimes de nos concitoyens.
On a actuellement le sentiment que cette campagne tourne autour de deux pôles, celui de Amadou Ba et celui de Ousmane Sonko. Est-ce fait exprès ?
Il est vrai que la campagne actuelle semble se cristalliser autour de Ousmane Sonko et de moi-même. Je ne pense pas que cela puisse relever d’un choix délibéré, mais plutôt d’une dynamique naturelle du paysage politique. Chaque candidat a ses propres visions et propositions, et il est essentiel que les électeurs aient l’opportunité d’examiner ces alternatives. Mon objectif est de présenter une plateforme claire et réaliste, axée sur les véritables préoccupations des Sénégalais. Je crois fermement que ce débat autour des idées est bénéfique pour notre démocratie et pour l’avenir de notre pays.
Cela vous pousse-t-il à avoir encore plus d’ambitions qu’au début ?
Cette dynamique me pousse à cultiver des ambitions encore plus grandes. Les attentes et aspirations des Sénégalais m’incitent à me dépasser et à travailler sans relâche pour apporter des solutions concrètes aux défis qui se dressent devant nous. Je suis convaincu qu’avec une vision claire, une équipe compétente et l’engagement de tous, nous avons le potentiel de réaliser de grandes choses pour notre Nation. Chaque jour, je me rappelle pourquoi je suis en politique : pour servir le Peuple et contribuer à bâtir un Sénégal prospère et inclusif.
Votre principal adversaire, qui est également votre successeur à la Primature, semble faire, quand il parle, une certaine fixation sur des milliards. Un moment, cela tournait autour de votre fortune, qu’il chiffre en milliards. Dernièrement, il a parlé de la somme de mille milliards qu’il aurait découverte dans le compte bancaire d’un dignitaire de l’ancien régime -dont vous faisiez partie, soit dit en passant. Pensez-vous réalisable que l’on trouve 1000 milliards dans le compte d’un particulier dans une banque à Dakar ?
Il est indéniable qu’aucune banque à Dakar, ni même dans l’espace Uemoa, ne détient une telle somme dans un compte. Quant aux banques situées en dehors de l’Uemoa, je ne saurais le dire. Il convient également de noter que le Premier ministre, tout comme moi, est inspecteur des Impôts, ce qui peut expliquer sa tendance à vouloir fouiller, scruter les chiffres et à voir des milliards partout. (Rires). Il est donc important de mettre en lumière cette affaire qui, à mon avis, semble particulièrement exagérée et nécessite une clarification.
Si cet argent existe réellement, pourrait-il être saisi ?
Cela dépend vraiment de l’origine des ressources, mais je ne veux pas m’avancer sur un dossier que je ne connais pas du tout. J’ai de sérieux doutes quant à l’existence d’un compte contenant 1000 milliards de francs dans notre espace. Pour donner un ordre de grandeur, cela équivaut à environ 1 milliard 500 millions d’euros, une somme qui me paraît tout de même peu vraisemblable.
Ancien candidat à la dernière Présidentielle, vous avez été également Premier ministre, après avoir occupé d’importants ministères. Pensez-vous qu’il y aurait eu des manœuvres ayant pour but de perturber l’élection présidentielle passée ?
Je ne suis pas informé de telles manœuvres, et je considère cela comme de la pure spéculation. Des allégations ont circulé selon lesquelles certains membres de mon propre camp auraient, à divers moments, saboté ma campagne, ce qui aurait contribué à ma défaite. Si ces manœuvres étaient avérées, elles m’auraient profité. Ce qui est loin d’être le cas, bien au contraire. Je suis un démocrate convaincu de l’importance de l’expression de la volonté populaire. D’ailleurs, j’ai félicité le Président élu seulement quelques heures après la proclamation des premières tendances, car je crois fermement que chaque scrutin doit être respecté et que la voix des électeurs doit prévaloir. Mon engagement envers la démocratie m’incite à accepter les résultats des élections, quels qu’ils soient, et à travailler constructivement pour le bien de notre pays.
Le nouveau pouvoir vient de rendre publique sa «Vision 2050», qui vient remplacer le Pse que vous aviez contribué à mettre en œuvre. Quelle différence faites-vous entre ces deux projets ?
Il n’existe pas de différence, fondamentalement. Il s’agit simplement d’un horizon de planification plus étendu. Alors que le Plan Sénégal émergent (Pse) visait 2035, eux projettent jusqu’en 2050. Cette vision était d’ailleurs déjà en cours de préparation, nos planificateurs ayant déjà travaillé sur cette question. A mon avis, il s’agit d’une continuité du Pse, une adaptation de notre approche initiale. En effet, lorsqu’on élabore un plan sur 20 ou 30 ans, des facteurs exogènes ou endogènes peuvent nécessiter des ajustements dans certains paramètres et des changements d’orientation. C’est précisément ce que je pense qu’ils sont en train de réaliser. Il est important de rappeler que les équipes en place au Sénégal ont collaboré sur le Pse, et plusieurs d’entre elles ont également contribué à l’élaboration de la Vision 2050, ce qui mérite d’être salué. Par ailleurs, si l’on examine la programmation pour les cinq prochaines années, on constate qu’elle ne diffère pas beaucoup du Plan d’actions prioritaires 3 (Pap3) que nous avions élaboré, et le cadrage budgétaire et les projets sont pratiquement les mêmes.
Vous ne voyez aucune rupture entre les deux programmes ?
En tout cas, sur la stratégie, il n’y a pas de rupture. Maintenant, sur la mise en œuvre, on attend de voir quelles sont les nouveautés qui pourraient avoir un impact sur la vie des gens.
Ce qui est aussi important à leurs yeux, c’est l’intégrité des personnes chargées de cette mise en œuvre.
C’est la même Administration. Il est vrai qu’il peut y avoir des lacunes dans la gestion. Pour nous, l’essence d’une nouvelle politique réside justement dans la capacité à identifier et à corriger ces manquements. Nous sommes profondément attachés aux valeurs d’intégrité et de droiture, et nous sommes soucieux d’assurer une bonne gouvernance. C’est pourquoi nous attendons des réformes concrètes. Un audit rigoureux permettra d’évaluer la situation, d’analyser ce qui a été fait et d’initier les réformes nécessaires pour améliorer les processus en place.
On a commencé à voir, ici et là, des manifestations de violence au cours de cette campagne. Comment jugez-vous cela ?
Il n’y a aucune place pour la violence dans notre pays. Nous avons suffisamment souffert ces dernières années. Ce que je perçois, c’est un fort désir de réconciliation, de paix et de stabilité parmi les Sénégalais. Il est impératif que les acteurs politiques contribuent à cet élan. Pour ma part, et au sein de ma coalition, nous ne tolérerons aucun acte de violence, qu’elle soit physique ou verbale. J’appelle l’ensemble de la classe politique à adopter la même attitude.
Quel serait pour vous et votre coalition, l’intérêt d’être majoritaires à l’Assemblée ?
Nous donner la majorité permet de stabiliser les différents pouvoirs. Au Sénégal, ces dernières années, nous avons observé une confrontation entre divers segments de la société. Pour faire émerger notre pays, il est impératif de construire des consensus solides. En 2014, lors du lancement du Plan Sénégal émergent (Pse), j’ai parcouru le pays et le monde pour promouvoir un consensus national et international sur le développement. Aujourd’hui, bien que le pouvoir ait entamé des discussions autour de la Vision 2050, je n’ai pas encore constaté de démarche concrète, tant sur le plan international qu’en interne, pour approfondir la stratégie à adopter.
L’Assemblée nationale doit devenir un espace de dialogue sur les stratégies et les attentes des Sénégalais. Cependant, il est essentiel de comprendre que tout ne peut pas se faire immédiatement. Nous devons effectuer des choix réfléchis et parvenir à un accord sur ces choix, afin que tous les Sénégalais se reconnaissent dans les actions entreprises. Il est crucial d’encourager des échanges inclusifs, indépendamment des opinions et des conceptions, et l’Assemblée nationale peut servir de plateforme idéale pour faciliter ces dialogues.
Le pouvoir actuel, lui, craint de ne pas pouvoir mettre en œuvre son programme s’il n’a pas la majorité à l’Assemblée…
Notre Constitution offre au Pouvoir exécutif de nombreuses possibilités d’action. Cependant, il est vrai que l’Assemblée nationale pourrait devenir un obstacle si les discussions préalables sur les politiques à mettre en œuvre ne sont pas suffisantes. Pour notre part, nous sommes prêts à transformer ce dialogue en une démarche naturelle et constructive, chaque fois que l’intérêt du pays est en jeu. La collaboration entre les pouvoirs et les institutions est essentielle pour assurer l’efficacité des décisions et le bon fonctionnement de notre démocratie.