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26 novembre 2024
Politique
Par Madiambal DIAGNE
DIOMAYE-SONKO, OSEZ MONTRER VOS BIENS !
La loi ne leur exige pas la publication, mais ils ne peuvent se limiter à déclarer leurs biens en catimini. On pourra savoir qui était fonctionnaire des Impôts et possédait en même temps des entreprises privées et des cabinets de conseil en fiscalité
Le Premier ministre Ousmane Sonko et la plupart des membres de son gouvernement se sont évertués à effectuer leur déclaration de patrimoine devant l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac). Ils ont ainsi satisfait à l’exigence de la loi. Pour sa part, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’en était déjà acquitté devant le Conseil constitutionnel. Il convient de rappeler que, en tant que maire de la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko avait également fait sa déclaration de patrimoine en 2022. Cette démarche est tout à leur honneur. Elle participe de la transparence dans la vie publique et renforce une institution essentielle dont la mission devient sacrée dans un pays comme le Sénégal.
C’est sans doute ce qui explique que la nouvelle loi organique sur l’Ofnac avait été votée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale en janvier 2024. Rares sont les textes législatifs qui peuvent bénéficier d’une pareille onction. Cette loi est considérée comme l’une des plus avancées en termes de transparence et de renforcement des missions de l’institution.
Le président Bassirou Diomaye Faye ne s’y est pas trompé car l’une de ses premières décisions à la tête du Sénégal avait été d’ordonner la publication des rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac (Conseil des ministres du 17 avril 2024). Sur ce point, il se montrera davantage rigoureux concernant la redevabilité dans la gestion des ressources publiques, en déclassifiant et ordonnant la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Opposants, le président de la République et son Premier ministre préconisaient cela. Le succès de l’Ofnac a embelli les résultats du Sénégal, comme en témoigne le communiqué du Fonds monétaire international (Fmi) à l’issue de sa revue du 6 au 19 juin 2024.
La loi ne leur exige pas la publication, mais ils ne peuvent se limiter à déclarer leurs biens en catimini
Les citoyens peuvent franchement se féliciter de ces déclarations de patrimoine devant l’Ofnac, mais ils sont tout de même fondés à rester sur leur faim. Il semble tout aussi important de satisfaire la curiosité du public, ce qui ne serait pas du vulgaire voyeurisme. Il s’agirait surtout de permettre un contrôle populaire de la sincérité et de l’exhaustivité de ces patrimoines. On ne fait que prendre Ousmane Sonko au mot, lui qui promettait sur tous les tons de veiller systématiquement à rendre publics les patrimoines des élus et des gestionnaires de fonds publics. La loi punit sévèrement les fausses et/ou incomplètes déclarations de patrimoine. N’est-ce pas que ce nouveau régime a demandé à chaque citoyen de se constituer en lanceur d’alerte pour fouiner dans la vie des gens et révéler les biens des personnes ? Bassirou Diomaye Faye a sonné l’halali, assurant la protection mais aussi la rétribution des éventuels délateurs.
On observe ainsi que de nombreuses personnes trouvent une nouvelle occupation : faire le tour du Sénégal, smartphones à la main, pour filmer des biens supposés appartenir à des personnalités connues. Des patrimoines de personnes n’ayant exercé aucune activité publique sont même, à l’occasion, étalés sur la place publique, comme si la richesse était devenue un délit. Les délateurs ne s’intéressent qu’aux patrimoines des nationaux sénégalais. Un Sénégalais riche n’a aucun mérite aux yeux de ces «patriotes autoproclamés», tandis que les richesses prêtées à des étrangers ne dérangent personne..
C’est ainsi que la mort du magnat du pétrole Abdoulaye Baba Diao est un non événement pour les autorités gouvernementales, tout comme l’annonce de la vente de la Sedima par son fondateur, l’autre «self-made man», Babacar Ngom. Ces deux grands hommes d’affaires sénégalais ont bâti leur fortune à une époque où tous les tenants du pouvoir étaient en culotte courte. On devrait les donner en modèles de réussite. L’Institut national de pétrole et du gaz (Inpg) mériterait notamment, de porter le nom de Baba Diao. C’est une honte de voir la Sedima passer dans des mains étrangères parce que son patron est victime d’ostracisme depuis que sa fille Anta s’est risquée, comme nombre de ses compatriotes, à déplorer les propos tenus le 9 juin 2024 par le Premier ministre sur l’esplanade du Grand Théâtre de Dakar.
Les nouveaux gouvernants ont également accusé leurs prédécesseurs de tous les crimes économiques et ont stigmatisé les fortunes prêtées aux uns et aux autres. Ils avaient d’ailleurs battu campagne sur un thème qui a pu faire mouche auprès des électeurs : le candidat favori de l’élection présidentielle de 2024, Amadou Ba, était un «fonctionnaire milliardaire». L’origine de son patrimoine a largement été discutée. C’est le moment pour Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye de faire taire l’idée qu’ils sont eux aussi des fonctionnaires milliardaires. La publication de leurs patrimoines ferait taire toutes les suppositions, à condition qu’ils osent le faire !
Le candidat Bassirou Diomaye Faye s’était risqué à cet exercice de transparence et avait fini par s’empêtrer dans la confusion. La découverte de son patrimoine foncier a pu choquer, encore qu’il ait pu être sous-évalué. La valeur de son patrimoine s’élevait, de toute évidence, à plusieurs centaines de millions de francs. Pour se défendre, il disait qu’il venait de sortir de prison et n’avait pas eu le temps de faire une évaluation. On peut dire qu’il a eu entretemps la possibilité et l’opportunité de s’entourer d’experts pour nous dire à combien s’élève véritablement son patrimoine. Comment un fonctionnaire a-t-il pu amasser une telle fortune ? Une explication était qu’il avait bénéficié de nombreuses attributions foncières, encore que d’aucuns pourraient avoir de bonnes raisons de croire que la déclaration du candidat Bassirou Diomaye Faye n’était pas complète ou exhaustive.
La question qu’on se pose est que, si lui, fonctionnaire, peut bénéficier de plusieurs attributions foncières sur des hectares de terres dans différentes régions du Sénégal et de nombreuses parcelles dans les plus beaux quartiers de Dakar, pourquoi cela devrait-il être prohibé à d’autres citoyens sénégalais ? Il convient de dire que je suis totalement à l’aise sur ce sujet, n’ayant jamais bénéficié du moindre mètre carré de terres de l’Etat. Qu’il soit donc bien clair que je ne prêche pas pour ma chapelle. Ousmane Sonko ne pourra pas dire la même chose. Bien au contraire, son patrimoine est colossal, rien que pour ce qu’il s’agit de biens immobiliers lui appartenant encore, ou qu’il a cédés à des tiers. Tous ces biens lui avaient été gracieusement offerts dans le cadre de lotissements fonciers, du temps où il était fonctionnaire et même après son départ de l’Administration publique.
Il sera peut-être très aisé de le confondre s’il publie sa déclaration de patrimoine. Voilà un défi public qu’il n’osera pas relever ! Sa seule réponse sera de faire le dos rond et de lancer sa meute d’insulteurs. Dire qu’il a l’audace de se mettre sur les rochers de la plage de l’Anse Bernard pour montrer des terrains affectés à d’autres personnes ! D’ailleurs, que cacherait le fait de taire le nom des propriétaires stigmatisés ? On peut craindre un appel du pied en vue d’audiences nocturnes pour arranger quelques situations ! Le landernau de l’immobilier de luxe est un bien petit monde au Sénégal.
De toute façon, la publication du patrimoine du Premier ministre sera aussi l’occasion de dater certaines acquisitions, comme par exemple des biens obtenus par l’inspecteur des Impôts Ousmane Sonko, après des missions de contrôle et de vérification fiscale auprès de sociétés immobilières. On pourra aussi savoir qui était fonctionnaire des Impôts et possédait en même temps des entreprises privées et des cabinets de conseil en fiscalité. Qui parlera d’éthique et de probité ?
Encore une fois, on devra exiger la publication de ces patrimoines, car on se rappelle tout le grand débat qu’il y a eu au Sénégal sur le patrimoine publié de Macky Sall en 2012. Sur cette question, on attend, particulièrement de la part des organisations de la Société civile, la même exigence manifestée naguère. Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, n’était point obligé de publier son patrimoine ou de faire une quelconque déclaration à ce propos. Mais devenu président de la République, il devra se sentir obligé. «Qui peut le plus, peut le moins !»
Incivisme fiscal vous dites ? Montrez aussi vos feuilles d’impôts !
On a pu sourire en voyant le Premier ministre Ousmane Sonko se lancer dans la traque des «délinquants fiscaux», en ciblant notamment quelques entreprises de presse. Il est du devoir de chaque citoyen de s’acquitter de ses impôts, et il est de bon ton de stigmatiser les défaillants. C’est le lieu de dire qu’il n’y a pas de complexe à nourrir sur ce point. Une fiscalité doit être adaptée à chaque secteur d’activité économique et sociale, et les médias l’ont toujours réclamé. Si d’autres secteurs économiques peuvent bénéficier d’une fiscalité spécifique allégée, dérogeant aux règles de la fiscalité générale, le secteur des médias, qui effectue un service public et traverse une période de marasme économique, devrait également être pris en considération.
Les régimes des présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall l’avaient toujours compris, mais n’avaient pas voulu franchir le pas de la mise en œuvre d’une politique fiscale plus douce pour les médias. Des pays comme la France, les Etats-Unis ou le Canada ont mis en place des systèmes fiscaux plus adaptés pour ce secteur. Des études sont disponibles et des propositions sont faites aux différents gouvernements. Dans le cadre des discussions sur le projet de nouveau Code général des impôts en 2011-2012, les patrons de presse avaient préconisé de s’inspirer de ces modèles, mais le gouvernement avait la phobie de susciter que d’autres secteurs économiques fassent les mêmes revendications.
La panacée était de procéder régulièrement à des effacements de dettes fiscales. Le patronat de presse avait toujours refusé cela, demandant des mesures pérennes ou définitives. Mais le plus renversant est que ces accusations d’incivisme fiscal sont portées par un régime politique dont les principales figures ne sont pas des modèles de payeurs d’impôts. On leur lance un autre défi, celui de sortir leurs déclarations d’impôts, et il sera aisé de pointer des transactions immobilières qui n’avaient pas été déclarées au fisc ou qui ont été sous-évaluées dans le but de minorer les montants des taxes à payer ! On saura bien si tous les revenus tirés de la vente de terrains figurent sur les déclarations fiscales, encore que la pratique des mutations directes soit assez connue et répandue. Elle consiste à inscrire un titre de propriété, gracieusement affecté à telle ou telle personne, au nom de l’acquéreur sans que l’identité du premier propriétaire n’apparaisse dans la transaction. Naturellement, dans ce cas, le montant de la transaction est occulté.
En outre, qui dirigeait le syndicat des employés des Impôts et domaines pendant que ces travailleurs bloquaient le fonctionnement des services publics pour refuser de payer des impôts sur les fonds communs distribués aux agents de cette administration ? Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye ou Waly Diouf Bodian, tous anciens dirigeants de ce syndicat, pourront sans doute répondre à cette question. Le chantage avait fait céder le gouvernement, qui finit par leur appliquer une fiscalité spécifique, du modèle de celle appliquée aux députés. En recevant une délégation de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), le Président Bassirou Diomaye Faye leur a rappelé que «payer les impôts est une question d’équité et de principe». Personne ne saurait être contre cette vérité, pour ne pas dire cette lapalissade.
Cependant, il est surprenant de snober un patronat et de recevoir des employés, tout en critiquant leurs patrons. Le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps), Mamadou Ibra Kane, a demandé en vain à deux reprises des audiences avec le Président Bassirou Diomaye Faye : une première fois lorsqu’il venait d’être installé à la tête du pays et une deuxième fois lorsque des entreprises de presse ont fait l’objet d’ostracisme ou de punition par le biais de mesures fiscales. Il aurait été plus convenable d’écouter les représentants des patrons de presse avant de chercher de la sorte à les jeter en pâture. Le 1er mai 2024, la demande d’audience des patrons de presse a été remise, en mains propres, au Président Bassirou Diomaye Faye, par une délégation constituée notamment de Maïmouna Ndour Faye (7Tv) et de Abdou Ndiaye (2sTv).
En écoutant Bassirou Diomaye Faye parler, on réalise sa méconnaissance des réalités du secteur de la presse. Au demeurant, il reste à savoir si ce sera le gouvernement qui donnera des emplois à ces centaines de reporters quand il aura fini son opération de démolition des entreprises de presse.
BASSIROU DIOMAYE FAYE PROMET UN SOUTIEN DILIGENT FACE AUX FORTES PLUIES
À son arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de retour du 65e Sommet de la CEDEAO à Abuja, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien aux Sénégalais touchés par les fortes pluies de ce dimanche.
À son arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de retour du 65e Sommet de la CEDEAO à Abuja, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien aux Sénégalais touchés par les fortes pluies de ce dimanche. Il a exprimé sa gratitude et sa foi en des jours meilleurs tout en promettant l’assistance gouvernementale.
« Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu à double titre : de nous avoir permis d’être encore témoins d’un hivernage et d’avoir surtout fait descendre l’eau de la pluie partout au Sénégal », a déclaré le Président Faye.
« Prions que cette eau soit une eau bénie et que l’hivernage soit signe d’une bonne récolte au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il ajouté.
Le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour féliciter les populations pour leur mobilisation massive lors de la deuxième journée nationale de nettoiement. Il a souligné l’importance de cet engagement citoyen, notamment dans le nettoyage et le curage des canaux pour prévenir les inondations, surtout avec les prévisions de fortes pluies cette année.
« Dès que les pluies commencent, les problèmes des inondations commencent aussi. En trois mois, on ne peut pas réaliser des infrastructures qui peuvent, en si peu de temps, empêcher des inondations de disparaître du pays », a-t-il précisé.
Cependant, il a rassuré les citoyens en affirmant que « le gouvernement sera au côté des populations. Il sera diligent. »
Le Président a également mentionné ses échanges avec le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Cheikh Tidiane Dièye avant même de descendre de l’avion. « Ils m’ont fait savoir qu’ils suivent la situation pas à pas et identifient les points critiques pour y amener les secours et être au côté des populations jusqu’à la fin de l’hivernage », a-t-il conclu.
Ce dimanche, de fortes pluies se sont abattues sur presque toute l’étendue du territoire national, provoquant des inondations dans plusieurs localités.
A Kaolack par exemple, les eaux pluviales ont envahi des concessions. Dans certaines d’entre elles, l’eau est même entrée dans des chambres, créant des situations indescriptibles.
LA CEDEAO FACE A L'AES
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a insisté dimanche à Abuja sur l’impératif d’éviter un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao, estimant que la sortie de ces ”trois pays frères” serait le ”’pire des scénarios...
Dakar, 7 juil (APS) – Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a insisté dimanche à Abuja sur l’impératif d’éviter un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao, estimant que la sortie de ces ”trois pays frères” serait le ”’pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme”.
‘’Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la Cedeao. Ce serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures’’, a-t-il notamment déclaré.
Le chef de l’Etat sénégalais intervenait au 65e Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
La rencontre au sommet, organisée dans la capitale politique du Nigeria, s’est tenue au lendemain de l’annonce de la constitution d’une confédération dénommée Alliance des Etats du Sahel (AES) et regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Les chefs d’Etat de ces trois pays, Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahaman Tiani, réunis en sommet la veille dans la capitale du Niger, ont entériné le traité matérialisant l’avènement de cette confédération tout en réitérant leur décision irrévocable de se retirer de la Cedeao.
‘’Il me semble nécessaire d’engager les réformes idoines pour adapter la Cedeao aux réalités de son temps et consolider notre marche collective vers nos objectifs communs’’, a affirmé Bassirou Diomaye Faye dans son allocution dont l’APS a reçu copie.
Il a, dans le même temps, assuré ses collègues du soutien du Sénégal à la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, en estimant que son adaptation allait contribuer à la sauvegarde des idéaux démocratiques qui font sa raison d’être.
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LE PROFESSEUR JEAN LOUIS CORREA EXPOSE LE CONTENU DU RAPPORT DES ASSISES DE LA JUSTICE
Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm, Jean Louis Corréa a annoncé plusieurs innovations dont la possibilité pour les citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, l’ouverture à des fonctionnaires en fonction et des spécialistes..
Corédacteur du Rapport général des Assises de la justice remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, le professeur Jean Louis Corréa, Juriste-vice-recteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, livre quelques détails sur la transformation de l’actuel Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 7 juillet, Jean Louis Corréa a annoncé plusieurs innovations dont la possibilité pour les citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, l’ouverture à des fonctionnaires en fonction et des spécialistes en Sciences socialistes.
Validée par les dernières Assises de la justice, organisées par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’idée de la transformation de l’actuel Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle ne sera pas seulement un passage nominal. L’assurance est du professeur Jean Louis Corréa, Juriste-vicerecteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, membre du Comité scientifique des Assises de la justice. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 7 juillet, le professeur Agrégé des Facultés de Droit, non moins corédacteur du Rapport général de ces assises remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, assurant que la réforme du Conseil constitutionnel fait partie des consensus de ces Assises de la justice, a indiqué que le but de cette démarche est de faire de la haute juridiction «la première institution juridictionnelle du pays». «Il ne s’agira pas seulement d’un passage nominal où on va juste changer de nom. Mais, on change de contenu c’est-à-dire donner maintenant la possibilité aux citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, aux associations légalement constituées qui ont la personnalité juridique qui veulent, en justice notamment au niveau de la Cour constitutionnelle, défendre un droit constitutionnellement garanti, de pouvoir le faire», a-t-il renseigné. «Lorsque vous avez une Cour constitutionnelle qui a cette compétence générale, elle va devenir la première institution juridictionnelle du pays. C’est ça l’objectif : placer cette Cour constitutionnelle au sommet de la hiérarchie juridictionnelle parce que cette Cour s’intéresserait uniquement à la Constitution qui, elle-même, embarque tous les droits des citoyens et organise également les pouvoirs publics», a-t-il affirmé, tout en précisant, sur la question de la charge de travail qui pourrait découler de cette ouverture, «que les spécialistes feront après les ajustements qu’il faut pour non seulement éviter les abus mais aussi avoir un juge constitutionnel nouveau».
Loin de s’en tenir-là, le membre du Comité scientifique des Assises de la justice a également précisé, sur la composition et le fonctionnement de cette prochaine Cour constitutionnelle, que les assises ont recommandé qu’on «arrête d’envoyer à la Cour constitutionnelle des fonctionnaires à la retraite». «L’idée, c’est d’y envoyer des fonctionnaires en activité. De passer également de sept à neuf juges, d’y maintenir les professeurs de droits et d’y intégrer un autre professeur d’université spécialiste en Sciences sociales. Car, on estime que la Constitution n’appartient pas aux seuls constitutionnalistes, mais à tout le monde», a-t-il fait remarquer.
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE - Des magistrats ont pris le contrepied de la recommandation générale
Interpellé, par ailleurs, par notre confrère Baye Oumar Gueye, sur la présence ou non du président de la République et du ministre de la Justice dans le Conseil supérieur de la magistrature (Csm), le professeur Jean-Louis Corréa renseigne que cette question a été tranchée généralement par les assises qui ont recommandé le retrait de l’exécutif de cette instance. Toutefois, selon lui, ce sont les magistrats, qui comprennent mieux que d’autres leur mode de fonctionnement, qui ont émis un avis contraire, en défendant le maintien du président de la République au sein du Conseil supérieur de la magistrature.
Poursuivant son propos, il a indiqué que les magistrats ont justifié leur position en précisant que le maintien du président de la République c’est pour garantir un certain équilibre. En ce sens qu’il (président de la République) serait un peu le gardien de certains équilibres au sein de la magistrature et apporterait des correctifs au besoin. «Les assises étaient d’accord pour que le président de la République et le ministre de la Justice ne siègent plus dans le Conseil. Mais les magistrats, représentés par l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), ont émis un avis contraire, en donnant plusieurs raisons. Ils ont notamment estimé que c’était mieux que le chef de l’Etat reste dans le Conseil pour garantir un certain équilibre et apporter des correctifs (dans le fonctionnement de la justice) au besoin et qu’on puisse procéder à des changements par l’augmentation du quota de magistrats élus pour ainsi donner plus de poids à ces magistrats élus».
LA HAUTE AUTORITÉ DE LA JUSTICE, UN TRAIT D’UNION ENTRE LA PRÉOCCUPATION DES MAGISTRATS ET LA VOLONTÉ DES SÉNÉGALAIS
Relativement à la question de l’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature à d’autres personnalités extérieurs qui ne sont pas des magistrats, le membre du Comité scientifique des Assises de la justice et corédacteur du Rapport général de ces assises remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, a indiqué que l’Ums s’est également montrée peu favorable à cette démarche, en posant sur la table des arguments techniques liés à la spécificité de leur carrière. Cependant, il a souligné que la Haute autorité de la justice, proposée dans le cadre de ces assises, pourrait être un trait d’union entre la préoccupation des magistrats et la volonté des Sénégalais d’avoir leur mot à dire sur le fonctionnement de la justice. «Cette Haute autorité de la justice pourrait regrouper plusieurs personnalités issues des différents secteurs de la vie nationale qui vont se réunir pour apprécier et évaluer la qualité des services de la justice et les politiques publiques de la justice».
ZAHRA IYANE THIAM ÉVOQUE SON AVENIR À L’APR
Après la perte du pouvoir lors de la dernière présidentielle, les activités de l’APR semblent être au ralenti. Devant le jury du Dimanche, l'ancienne ministre appelle les membres à se réunir pour faire une évaluation afin de comprendre ce qui se passe.
Après la perte du pouvoir lors de la dernière élection présidentielle, les activités de l’APR semblent être au ralenti. Devant le jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Mme Zahra Iyane Thiam, membre du secrétariat exécutif dudit parti appelle les membres à se réunir pour faire une évaluation afin de comprendre ce qui se passe.
« Non, mais une évaluation, c’est normal, c’est comme un audit. Dans la vie de tous les jours, surtout si vous allez à des élections aussi importantes, une élection présidentielle, forcément vous devez évaluer votre stratégie de campagne, évaluer les actes qui ont été posés, évaluer ce que vous avez fait de bien, ce que vous avez fait de moins bien, évaluer votre discours, évaluer vos forces et vos faiblesses, et les failles. Et c’est pour ça, maintenant, comme vous le dites, je suis toujours à l’APR et je demande à ce que les instances se réunissent, qu’on fasse une évaluation pour qu’on sache ce qui se passe, pour qu’on sache où va l’APR, pour qu’on sache ce qu’il en est de la coalition, parce qu’on ne sait pas, depuis l’élection, il n’y a pas de réunion, on ne parle à personne, on voit des activités à travers la presse, … », a-t-elle déclaré.
« on peut communiquer à travers la presse, mais en tant que membre de l’APR, j’aime me reconnaître comme membre de l’APR, parce que je suis membre du secrétariat exécutif national. Je suis membre du secrétariat exécutif permanent de Benno, donc j’aimerais comprendre ce qui se passe dans le parti, comment il se fait », a-t-elle poursuivi.
À la question de savoir est-ce qu’elle n’envisage pas de quitter le navire ? Elle a rétorqué sans ambages : « je n’exclus rien. Je peux quitter. Je peux rester. Ce n’est pas ça le problème. Parce que moi, en entrant dans l’APR, je dirigeais un parti politique l’UDS Innovation. Donc ce n’est pas ça le problème. La question fondamentale, c’est que devons-nous faire ? Comment devons-nous nous organiser ? Quelles sont les relations que nous devons cultiver ? Parce que quand même, l’APR dans ces derniers temps a été très brutale. Nous avons vu des militants qui étaient très brutaux. On taxait les gens de l’opposition de violents. Mais pour les derniers moments, j’ai constaté qu’on avait des camarades qui étaient très violents ».
Et de conclure : « donc toutes ces questions-là, on doit, peut-être que c’était à l’image du pays, parce que quand même, il y avait beaucoup de violence dans le pays. Et donc toutes ces questions-là, on doit pouvoir les discuter. Trouver les meilleurs cadres. Trouver les meilleures ressources pour y aller ensemble. Encore une fois, moi je ne suis pas dans le fétichisme de « à chaque fois que je suis fâchée, je dois partir ». Quand je ne me retrouve plus dans ce qui se fait, je dois partir. Il faut essayer, jusqu’à la limite du possible, et prendre ses responsabilités. Et mes responsabilités, je les prendrai le moment venu en toute liberté. En toute connaissance de cause. Mais pour le moment, avant de prendre une quelconque décision ou attitude, j’aimerais comprendre ce qui s’est passé et ils me le doivent au moins ».
L'APPEL DE DIOMAYE À LA CEDEAO
Selon le président, il est important que la communauté soit perçue comme étant au service des peuples. "Nous devrons débarrasser la CEDEAO des clichés qui la réduisent à une organisation soumise aux influences extérieures", a-t-il martelé ce dimanche
À l’occasion du 65e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé l’engagement indéfectible de son pays envers l’organisation régionale, tout en appelant à des réformes significatives pour répondre aux défis contemporains.
« Je réitère ici l’ancrage du Sénégal dans la CEDEAO, en tant que membre fondateur et au regard des relations d’amitié fraternelle et de coopération conviviale que mon pays a toujours entretenues avec tous les membres de notre organisation depuis l’époque des pères fondateurs », a-t-il déclaré. Il a rappelé que ces relations ont été le socle de la stabilité et de l’intégration régionale depuis la création de l’organisation.
Cependant, le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de souligner les défis actuels auxquels la CEDEAO est confrontée. « Aujourd’hui, force est de constater que la CEDEAO fait face à de nombreux défis au quotidien. Cela remet profondément en cause nos acquis en matière d’intégration avec un risque réel de désintégration de notre communauté. » Selon lui, ces défis nécessitent une action concertée pour éviter le scénario catastrophique d’une désintégration de l’organisation.
Pour surmonter ces défis, le président Faye a appelé à des efforts accrus pour renforcer les liens au sein de la CEDEAO : « Il est impératif que nous poursuivions nos efforts pour des retrouvailles de toute la famille afin de consacrer toutes nos forces et nos ressources aux projets et initiatives communautaires qui nous rassemblent. »
Un des points saillants de son intervention a été la nécessité de changer la perception de la CEDEAO. « Nous devrons sans doute débarrasser la CEDEAO des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d’une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu’elle a la responsabilité historique de servir. » Pour le président Faye, il est important que l’organisation soit perçue comme étant au service des peuples de la région, conformément à son Acte constitutif.
Il a également abordé la question des sanctions communautaires : « Le moment est peut-être venu de réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours. »
Le président sénégalais a plaidé pour le renforcement des mécanismes de prévention des conflits au sein de la CEDEAO. « Il me paraît tout aussi important de renforcer nos cadres préventifs des conflits en mettant l’accent sur la concertation et le dialogue en temps de paix. » Il a ajouté que cela permettrait de réduire les risques de crises et d’améliorer la gestion en cas de leur apparition.
En outre, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance du respect des décisions de la Cour de justice communautaire, appelant à garantir son indépendance et son impartialité. « Les décisions de la Cour de justice communautaire méritent le respect de toutes les parties, y compris les États membres. Cela nécessite au préalable une garantie de son indépendance et de son impartialité », a-t-il souligné.
Bassirou Diomaye Faye a conclu son intervention en exprimant le soutien du Sénégal à la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, estimant que cette adaptation contribuerait à sauvegarder les idéaux démocratiques de la CEDEAO.
TRIPARTITION INÉDITE EN FRANCE
Aucun des trois grands blocs n'a décroché la majorité absolue aux législatives. L'alliance de gauche décroche la première place, devançant Renaissance d'Emmanuel Macron. L'extrême droite signe un score historique mais manque la marche du pouvoir
(SenePlus) - La France se retrouve dans l'incertitude au soir d'élections législatives pour le moins surprenantes. Selon les premières estimations des instituts de sondage rapportées par l'AFP, aucun des trois grands blocs n'a obtenu la majorité absolue, plongeant le pays dans le brouillard politique à quelques semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques.
Contre toute attente, l'alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP) arrive en tête avec 172 à 215 sièges, talonnant le camp présidentiel d'Emmanuel Macron qui n'obtient que 150 à 180 députés, loin des 289 requis pour gouverner. "C'est un coup de semonce adressé aux 'arrogants'", a lancé Mélenchon, citant Robespierre.
Le Rassemblement national réalise une percée historique avec jusqu'à 155 élus selon les projections, mais voit s'éloigner ses ambitions de conquête du pouvoir.
Cette configuration inédite plonge la France dans l'inconnu. Le président Macron, qui avait dissous l'Assemblée pour "clarifier" le paysage politique, n'est pas sorti renforcé de ce pari risqué. Son parti Renaissance va devoir trouver des alliances, peut-être improbables, avec la gauche ou les républicains.
Si les partenaires européens comme l'Allemagne s'inquiètent de l'entrée massive du RN, d'autres comme la Russie ou l'Italie pourraient s'en réjouir. Le président Macron devra rassurer sur la stabilité de la France dès le sommet de l'OTAN cette semaine.
La semaine à venir s'annonce intense en négociations, avant l'ouverture de la nouvelle Assemblée le 18 juillet. Comme le dit l'écrivain Didier Decoin cité par l'AFP : "Le résultat des législatives, c'est l'inconnu pour la France, pour l'Europe, pour le monde." Une nouvelle ère de turbulences s'ouvre.
LE DÉFI EXISTENTIEL DE LA CÉDÉAO
La décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter l'institution ébranle les fondements mêmes de la coopération régionale. Des centaines de millions de dollars d’investissements sont en jeu, tout comme la sécurité et la stabilité de la région
(SenePlus) - Les inquiétudes sont palpables à Abuja où se tient ce dimanche le 65e sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'organisation régionale fait face à une crise existentielle avec le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois poids lourds du Sahel central.
Dans un discours on ne peut plus alarmiste, Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la Cédéao, a dressé un sombre tableau de la situation. "Notre région n'a jamais connu simultanément autant de défis depuis de nombreuses années. En effet, en dehors de nombreuses menaces liées à la paix et à la sécurité, ainsi que des défis liés à la pauvreté, notre région est également confrontée au risque de désintégration", a-t-il martelé, citant la décision du "Burkina Faso, du Mali et du Niger" de quitter l'organisation "avec effet immédiat" comme l'a rapporté Apa News.
Un divorce aux lourdes conséquences
Ce retrait brutal des trois nations pourrait avoir des implications dramatiques selon M. Touray. "Il est évident que la désintégration perturbera non seulement la liberté de mouvement et d'établissement des personnes, mais elle aggravera également l'insécurité dans la région", a-t-il prévenu.
Sur le plan sécuritaire, le diplomate gambien redoute que ce divorce ne porte "un coup dur à la coopération en matière de sécurité, notamment en termes de partage de renseignements et de participation à la lutte contre le terrorisme". Une inquiétude de taille pour cette région en proie aux attaques djihadistes meurtrières.
L'isolement guette également le Burkina, le Mali et le Niger sur la scène internationale, puisqu'ils "ne pourront plus bénéficier d'un soutien de bloc" au sein d'instances comme l'Union africaine ou l'ONU, a prévenu le président de la Commission.
Un lourd tribut économique et financier
Au-delà des aspects sécuritaires et diplomatiques, c'est l'avenir économique de la région qui est en jeu. M. Touray a rappelé que "le retrait des trois États membres pourrait entraîner l'arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes" de la Cédéao dans ces pays, pour une valeur totale "estimée à plus de 500 millions de dollars".
Sans oublier les investissements menacés des institutions financières régionales comme la Banque d'investissement et de développement de la Cédéao (environ 321 millions de dollars selon ses dires).
Onze mois après la création d'une alliance parallèle, le "Burkina Faso, le Mali et le Niger ont adopté samedi le traité instituant la Confédération des États du Sahel", souligne enfin Apa News. Une nouvelle entité censée remplacer la Cédéao pour ces trois pays?
LA JUSTICE SÉNÉGALAISE À L'AUBE D'UNE RÉVOLUTION
Les conclusions des Assises de la justice 2024 dessinent les contours d'un système judiciaire repensé. Jean Louis Corréa, coédacteur du rapport, lève le voile sur les enjeux et les défis de cette transformation attendue
Dans une intervention remarquée ce dimanche 7 juillet dans l'émission "Objection" de Sud FM, Jean Louis Corréa, éminent juriste, vice-recteur de l'université numérique Cheikh Hamidou Kane et coédacteur du rapport des Assises de la justice, a dévoilé les contours d'une réforme judiciaire ambitieuse pour le Sénégal.
Les Assises de la justice, tenues du 28 mai au 4 juin 2024, ont marqué un tournant décisif dans l'histoire judiciaire du pays. Corréa souligne l'urgence d'une « décolonisation » du système, appelant à une refonte complète des symboles et pratiques hérités de l'ère coloniale.
Au cœur des débats, deux questions épineuses ont émergé : la présence du président de la République au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et l'ouverture de ce conseil à des personnalités extérieures. «Ces points cristallisent les tensions entre tradition et modernité, entre indépendance et contrôle», affirme Corréa. Il expose les arguments des deux camps, soulignant la nécessité d'un équilibre délicat entre la garantie de l'indépendance judiciaire et le maintien d'un lien avec l'exécutif.
Le rapport préconise des changements radicaux, notamment la création d'une Cour constitutionnelle et d'une Haute Autorité de la justice. «Ces nouvelles institutions visent à renforcer l'État de droit et à restaurer la confiance des citoyens», explique le juriste.
Corréa insiste sur l'importance de la digitalisation et de l'amélioration de la communication judiciaire. « Nous devons rendre la justice accessible et compréhensible pour tous les Sénégalais », déclare-t-il, évoquant des projets de dématérialisation des procédures et de simplification du langage juridique.
Le rapport recommande également une augmentation substantielle du budget de la justice et une réforme en profondeur de la formation des magistrats. « Nous visions une justice plus humaine, plus démocratique, ancrée dans les réalités sénégalaises », affirme Corréa.
Enfin, le juriste souligne l'importance cruciale de la mise en œuvre effective de ces recommandations. Il propose la création d'une commission permanente de suivi pour garantir que ces réformes ne resteront pas lettre morte.
DES AVANCÉES TROP LENTES FACE AUX URGENCES
Si le volontarisme de Diomaye est salué, son action après 100 jours reste marquée par l'absence d'état des lieux et de reddition des comptes, selon la LD Debout. Le parti indique la rationalisation piétine face à l'accumulation de nominations
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de La LD Debout sur les 100 jours de gouvernance du nouveau régime. Le parti salue le volontarisme du président tout en déplorant le manque de calendrier pour les réformes structurelles attendues. Il constate relève également la mise en oeuvre de la promesse de rationnalisation.
"La LD Debout saisit l’échéance symbolique des 100 premiers jours du régime du président Bassirou Diomaye Faye pour lui renouveler ses félicitations ainsi qu’au peuple sénégalais dans son ensemble et aux forces vives de la Nation dont l’engagement soutenu et les énormes sacrifices consentis ont permis à notre pays de sauvegarder ses acquis démocratiques et de réaliser la troisième alternance politique de son histoire. La fin de ces 100 premiers jours est surtout un bon moment pour faire un premier bilan d’étape de l’action du régime.
Tout d’abord, la LD Debout salue les initiatives importantes du président de la République relatives à la déclaration de patrimoine et à sa démission du poste de Secrétaire général de son parti qui donnent un signal encourageant en direction des ruptures attendues. Toutefois, le parti attend de tous les assujettis à cette obligation éthique, morale et légale qu’ils formalisent le dépôt de leur déclaration de patrimoine dans les délais.
Depuis son élection, la LD Debout constate également un fort volontarisme pour enclencher une nouvelle dynamique politique et sociale dans le pays, comme l’indiquent les récentes Assises de la Justice, la journée nationale de Set-sétal et les allègements des prix de certaines denrées de première nécessité, même si des efforts plus significatifs sont encore attendus pour véritablement soulager les populations et les ménages toujours confrontés à la réalité de la cherté de la vie.
Plus généralement, la LD Debout considère qu’il devient urgent pour le président de la République et son gouvernement de définir un calendrier et des modalités pratiques de mise en œuvre des réformes sur lesquelles ils se sont engagés auprès du peuple sénégalais mais également auprès des organisations citoyennes, en lien notamment avec les conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). A cet égard, la LD Debout est particulièrement attentive aux réformes inscrites dans le « Projet », et auxquelles elle adhère, telles que (i) la révision et la protection de la Constitution en s’inspirant des conclusions des Assises nationales et des réformes proposées par la CNRI, (ii) la réduction des prérogatives proéminentes du président de la République et l’instauration de sa responsabilité politique, (iii) la création d’une « Cour constitutionnelle » avec un mode paritaire de désignation de ses membres, (iv) la consécration de l’indépendance du parquet vis à-vis du ministre de la Justice, (v) la suppression des fonds politiques et leur remplacement par des fonds spéciaux exclusivement destinés aux opérations ultra sensibles, (vi) le détachement des corps de contrôle de la tutelle de l’Exécutif, (vii) le renforcement de la neutralité de l’administration publique en interdisant désormais le militantisme politique aux directeurs de certains départements ministériels, à l’image des régies financières et des sociétés d’État, et (viii) l’appel à candidature pour certains emplois de la haute fonction publique ainsi que du secteur parapublic, tout comme la normalisation des recrutements civils et militaires par le recours exclusif au concours.
Au-delà de ces réformes, la LD Debout restera vigilante sur les engagements très importants et sur les exigences de rationalisation des institutions, comme la suppression du HCCT et de plusieurs agences budgétivores. D’ailleurs, le Parti regrette que cette rationalisation n’ait pas précédé les vagues de nominations en cours. En tout état de cause, cette rationalisation des dépenses de l’Etat est une nécessité pour endiguer la spirale d’endettement enclenchée par l’ancien président de la République et qui se poursuit, et pour assurer le respect d’importants engagements du « Projet » tels que l’augmentation de la part du budget de l’Etat allouée à la santé, à l’éducation et à la promotion de l’emploi des jeunes. Aussi, le parti demande au gouvernement de prendre en charge de manière urgente la question dramatique des citoyens sénégalais migrants, partis pour un avenir meilleur, mais aujourd’hui abandonnés à leur propre sort et maltraités dans des pays du Maghreb, ce qui devrait d’ailleurs interpeller nos consciences et nos valeurs proclamées d’humanisme et de patriotisme.
Au regard de l’immensité des défis, la LD Debout considère que le gouvernement devrait adopter une démarche hautement stratégique, en évitant le pilotage à vue et en soignant sa communication institutionnelle. En pratique, un accent particulier devrait être mis sur l’état des lieux de la gestion précédente et sur la reddition des comptes car aucun redressement politique, économique ou social ne peut se réaliser sans rupture avec la culture d’impunité endémique qui a longtemps régné au Sénégal et à tous les niveaux de la vie nationale.
La LD debout regrette la polémique stérile sur la programmation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale. Sur ce sujet, le parti invite l’Assemblée nationale à mettre à jour son Règlement intérieur et demande au Premier ministre de se prêter à cet exercice solennel devant la représentation nationale pour permettre au peuple souverain d’avoir un aperçu plus clair sur le « projet », la vision et les orientations du gouvernement.
Enfin, la LD Debout appelle toutes les forces progressistes du pays et de la diaspora à rester mobilisées dans une posture de citoyenneté active pour obtenir des nouvelles autorités le respect des engagements pris, notamment par la mise en œuvre effective et dans les meilleurs délais des mesures de ruptures attendues aux plans politique, économique, social et culturel ; et relativement à la refondation de l’Etat, par une répartition plus équilibrée des pouvoirs."