SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Politique
par Madieye Mbodj
ACCÉLÉRER LE PAS SUR LE CHEMIN DE LA RUPTURE
Le 24 mars 2024 marque une précieuse victoire d’étape, mettant face-à-face deux visions de l’avenir du pays : Jub- Jubal- Jubbanti, ou Dëng - Dëngal - Dëngalaat ? Il ne faut pas baisser la garde. Le difficile reste à venir
1. Après moi, le déluge ! Ce DG, sur les traces encore fraiches de son mentor de président de la République sortant, peut-il décemment attendre le 29 mars 2024 (après les résultats de la présidentielle) pour anticiper, en toute connaissance de cause, sur son limogeage certain et signer un accord d’établissement avec les syndicats, accord irréaliste à coup sûr, mais sciemment conclu avec la volonté de léguer à son successeur une patate chaude sur un terrain bourré de mines ? Sans oublier les augmentations à l‘emporte-pièces des salaires et primes, d’autres largesses suspectes et contrats de travail de la vingt-cinquième heure ? Promotion des intérêts des travailleurs ou volonté cynique de sabotage et combat politicien d’arrière-garde : après moi, le déluge ! N’est-ce pas cette même logique qui montre le bout du nez derrière cette volonté de jeter de l’huile sur le feu dans les relations entre marchands ambulants et commerçants d’un côté, nouvelles autorités de l’autre, relativement à la nécessité de corriger des situations de désordre et d’encombrement anarchique de la voie publique, entretenues des décennies durant à force de gestion laxiste et clientéliste ?
2. Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre ou bruitages autour d’une crise institutionnelle factice ? La majorité actuelle à l’Assemblée nationale, faisant fi à la fois de la loi organique et de la norme législative communautaire supranationale, s’est permise de renvoyer aux calendes grecques le débat d’orientation budgétaire fixé au 29 juin dernier, sous le prétexte spécieux que le Premier ministre Ousmane Sonko refuserait de présenter sa DPG devant les députés, démontrant ainsi selon eux, la vacuité du tant vanté Projet du duo Jomaay mooy Sonko, mais aussi et surtout le ‘’manque de respect’’ de l’institution parlementaire de la part du Premier ministre. C’est alors bizarrement au président Bassirou Diomaye Faye, pourtant il n’y a guère décrié par le « Macky » et ses thuriféraires, taxé de « terroriste pur et dur, salafiste impénitent, anti-confréries et anti-chefs religieux », que l’on vient demander d’assumer son rôle de « garant du bon fonctionnement de nos institutions », et patati et patata !!! Dans une contribution en date du 10 juin dernier, intitulée : « Quand les pilleurs de la République voient à présent le monde à l’envers », je mettais déjà le doigt, entre autres, sur diverses manœuvres désespérées visant à « créer une fausse rivalité, animosité, zizanie ou bisbille entre le président et le Premier ministre - en pure perte d’ailleurs pour qui connait réellement ces deux leaders, imbus de valeurs et de principes éthiques, pleinement convaincus ensemble de la pertinence du Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique de progrès ». Quant au nouveau cap fixé, le gouvernement précisait déjà il y a plus de deux mois : « La première phase du plan d’action pluriannuel du Projet sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain » (Communiqué du Conseil des ministres du 24 avril 2024).
Démarche ne saurait être plus claire et plus respectueuse de la séparation des pouvoirs et des prérogatives reconnues à l’Assemblée nationale. Quel acteur politique, quel journaliste, quel citoyen un tant soit peu honnête et sérieux ne saurait faire la différence entre, d’une part, la formulation d’un projet de société ou d’un programme à caractère stratégique soumis au vote du peuple souverain et, d‘autre part, l’exercice de planification opérationnelle de la mise en œuvre d’un tel programme, sur la base - soit dit en passant - du diagnostic de l’état des lieux réel, des dégâts et autres retards accumulés, renvoyant ici, comme mentionné plus haut, aux différentes phases du plan d’action pluriannuel à décliner à partir du projet de loi de finances 2025, à soumettre au vote de l’Assemblée nationale, normalement à l’occasion de la session budgétaire d’octobre à décembre prochains ?
Par ailleurs, l’Article 55 de la Constitution dispose : « Après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. » Que dit le règlement intérieur actuel de l’Assemblée quant aux modalités et procédures ? Rien ! Il se trouve en effet que, sous le régime du Macky, le poste de Premier ministre a d’abord été maintenu en 2012, ensuite supprimé en 2019 puis rétabli en 2021, tout cela au gré des calculs de petite politique de courte vue, sans même que les dispositions de droit conséquences n’aient été prises à chaque fois. C’est ainsi qu’après avoir supprimé du règlement intérieur toute référence au Premier ministre et à la DPG, notamment par l’envoi à la corbeille des Articles 97, 98 et 99, nos doctes donneurs de leçon n’ont pas hésité à recourir à la fraude en distribuant aux députés une fausse version du règlement Intérieur. Dites alors aux citoyens sénégalais, entre ceux qui s’emploient à dissimuler et à cautionner la forfaiture et la fraude sur les textes de l’Assemblée et celui qui ne réclame que leur rétablissement et application conformes, qui en droit et en fait, ne respecte pas l’institution parlementaire ?! Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, il appartient clairement au président de l’Assemblée et à sa majorité de modifier en bonne et due forme le règlement intérieur, en vue de fixer la date de la DPG, et c’est tout. N’est-ce pas d’ailleurs, mesdames et messieurs de l’APR-BBY, le chemin le plus court et le plus efficace pour ‘’confondre’’ le Premier ministre Sonko, si jamais il était habité d’une quelconque « peur » de décliner sa feuille de route devant l’hémicycle ?
3. N'est-il pas temps alors de dissoudre l’Assemblée nationale ? Beaucoup de bruits ont été distillés ces derniers jours sur d’illusoires possibilités pour les députés d’empêcher le président de la République de prononcer la dissolution de l’Assemblée. L’Article 87 de la Constitution dispose : « Le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature… L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir… Le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale. » Sous cet éclairage, les dernières élections législatives ayant eu lieu le 31 juillet 2022 et les résultats définitifs officiels ayant été proclamés par le Conseil Constitutionnel en sa séance du 11 août 2022, la dissolution de l’actuelle 14ème législature devrait pouvoir intervenir soit le 31 juillet, soit le 11 août 2024, sauf à recourir aux « pouvoirs exceptionnels » que confère l’Article 52 de la Constitution au président de la république dans des situations d’exception explicitement précisées. En tous les cas, en la matière, l’avis du Conseil constitutionnel fera foi, et aucune tentative d’obstruction ou de blocage ne saurait prospérer.
4. Faire focus résolument sur les demandes populaires : L’exigence est de renforcer l’organisation du peuple et la mobilisation citoyenne, d’accélérer le pas sur le chemin de la rupture et de la mise en œuvre du Projet, afin de répondre mieux et plus vite aux attentes populaires légitimes.
Le 24 mars 2024 marque une précieuse victoire d’étape de la dynamique de révolution démocratique, sociale et citoyenne en marche dans notre pays, mettant face à face deux visions, deux orientations, deux voies et deux camps qui continuent de se confronter à propos de la gestion et de l’avenir de notre pays : Jub- Jubal- Jubbanti, ou Dëng - Dëngal - Dëngalaat ? La question de savoir qui l’emportera n’est pas définitivement résolue : il ne faut donc pas baisser la garde, le plus difficile étant encore devant nous. Les tenants ouvertement partisans du régime déchu continuent de plastronner dans les administrations centrales et locales, dans les collectivités territoriales, à l’Assemblée nationale, et restent encore nichés dans plusieurs autres stations ou institutions budgétivores, assis bien souvent sur de confortables matelas financiers indus, leur permettant de continuer à actionner divers lobbys et relais, médiatiques, économiques ou socio-culturels, sans négliger ces pratiques, mentalités et habitudes négatives sédimentées dans le corps social de chez nous, jusqu’à être considérées comme des normes intangibles de notre vivre-ensemble !
Pour briser net les manœuvres de diversion, d’intoxication, de manipulation ou de division, et endiguer les menaces de déstabilisation ou tentatives effrénées en vue d’un hypothétique retour en arrière, il est plus impératif que jamais, d’une part de renforcer l’organisation et la mobilisation populaires sous l’impulsion et la direction d’un parti Pastef plus que jamais solide et debout, d’autre part d’accélérer le pas sur le chemin de la rupture systémique pour la mise en œuvre du Projet. Dans ce cadre, renforcer la liaison avec les masses par les actions de terrain, l’information et la communication, l’organisation et les activités citoyennes ; dynamiser le parti de la base au sommet dans la perspective en particulier de la préparation et de la tenue du premier congrès ainsi que de la participation victorieuse aux prochaines échéances électorales ; mettre en œuvre tous les moyens légaux disponibles en vue de rendre effective la reddition des comptes : les nombreux rapports des corps de contrôle doivent être exploités dans la transparence et la célérité, les auteurs des crimes économiques et financiers doivent rendre gorge, tout comme les auteurs et responsables des crimes de sang doivent être identifiés et châtiés à la hauteur de leurs ignominies. Les avaleurs de terres et de plages doivent restituer aux communautés et aux citoyens spoliés ce qui appartient à tous. Jub-Jubal-Jubbanti : ce viatique ne cible pas seulement les autres ; de notre côté, des insuffisances voire erreurs de parcours sont parfois inévitables : le cas échéant, il faut savoir les corriger et les dépasser suivant la démarche dialectique : unité-critique-nouvelle unité ! D’autant plus vrai que nous-mêmes, nous portons les stigmates du système vaincu, d’où l’impératif : « Changer nous-mêmes pour changer le Sénégal et l’Afrique » ! Notre pays, sur la voie du patriotisme, de la souveraineté et du panafricanisme, a besoin de compter pleinement sur toutes ses ressources, humaines et matérielles, afin de se mettre définitivement sur la trajectoire du travail, de l’éthique et de la fraternité, de la vérité, de la justice et de l’intérêt général, pour une prospérité partagée, au service des générations présentes et futures. Nous le pouvons si nous le voulons, et si nous y œuvrons avec fermeté, lucidité et esprit d’ouverture, opiniâtreté, ténacité et persévérance.
CHEIKH DIENG PRÉCONISE LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Le parti Feep Tawfekh dénonce les gesticulations de l'opposition qu'il accuse de chercher à détourner l'attention
Le parti Fraternité et éthique pour le progrès et la prospérité tawfekh (Fépp tawfeex) de Cheikh Dieng pense que le chef de l’Etat doit mettre fin à la crise en gestation entre l’exécutif et le législatif. Le parti réclame tout simplement la dissolution de l’Assemblée nationale.
Dissolution de l’Assemblée nationale. C’est ce qu’exige le parti Fraternité et éthique pour le progrès et la prospérité Tawfekh (Feep Tawfekh), membre de la mouvance présidentielle dirigé par l’actuel directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Cheikh Dieng. «En ce qui concerne la déclaration de politique générale, le bureau politique de Feep Tawfekh regrette les gesticulations immatures d’une minorité de politiciens en mal de popularité qui cherchent à détourner l’attention sur le vrai débat qui concerne la réécriture du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. En conséquence, le bureau politique exige la mise à jour du règlement intérieur qui ignore encore le poste de Premier ministre et demande la dissolution de l’Assemblée nationale», a fait savoir d’emblée le bureau de Féep Tawfekh. Et de poursuivre : «dès lors, le peuple souverain, arbitre du jeu démocratique, se choisira une nouvelle majorité confortable capable de porter le Projet pour lequel il a un espoir immense et qu’il a plébiscité le 24 mars dernier».
Faisant le point sur la situation de l’Assemblée nationale, les camarades de Cheikh Dieng qui saluent la posture de leur leader aux côtés de la mouvance présidentielle tancent l’opposition. «Le bureau politique de Féep Tawfekh condamne avec la dernière énergie la décision illégale et irresponsable prise par le bureau de l’Assemblée nationale de surseoir au débat d’orientation budgétaire. Cette posture politique de Benno bokk Yaakaar dénote surtout de l’état d’esprit autocritique, fébrile et malsain d’une ancienne majorité aujourd’hui déchue et qui a du mal à assumer son nouveau rôle d’opposant», renseigne le communiqué parvenu à «L’As».
Ainsi l’instance de Feep Tawfekh considère que les agissements de certains acteurs politiques qui tirent à boulets rouges sur le régime du président Bassirou Diomaye Faye ne sont qu’une ruse pour détourner l’attention des Sénégalais. «Les audits lancés semblent leur donner le tournis. Alors, toutes les occasions sont bonnes pour jeter le discrédit sur le travail important abattu depuis l’installation du nouveau gouvernement», indique le bureau politique.
LE SAMES DÉNONCE UN NÉPOTISME À OUTRANCE AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Les nominations "fantaisistes" et la prise en compte insuffisante des revendications des travailleurs de santé sont dénoncées par le syndicat qui exige une correction diligente de la part du ministre
Comme à l’accoutumée, le syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) est monté au créneau pour dénoncer les nominations de «camaraderie» du ministre de la Santé. Dans un communiqué, il déplore le fait que le ministre procède à des nominations basées sur la camaraderie.
Le Syndicat automne des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal est très remonté contre le ministre de la Santé à cause des nominations, dit-il, de camaraderie qu’il est en train d’opérer au sein du ministère. Le bureau exécutif national (Ben) du Sames rejette avec une extrême fermeté les récents actes de nominations effectués par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, au détriment du corps des médecins pharmaciens et chirurgiens-dentistes. Ainsi le bureau exécutif national rappelle au ministre en charge de la Santé que le fait de mettre un agent économiste à la tête d’une division technique de lutte contre le SIDA constitue une insulte grave à la communauté scientifique «malgré toutes les avancées obtenues dans ce domaine, sous la conduite d’un médecin infectiologue de renommée mondiale, ayant cumulé des décennies de recherche et d’enseignement dans le domaine, et aux états de service irréprochables».
Cependant, le BEN exige du ministre de la Santé Ibrahima Sy une réparation immédiate de ces impairs, «seul gage d’une poursuite correcte de collaboration entre lui et les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes». L’urgence dans le secteur de la Santé, selon le Sames, c’est de procéder à une prise en main sérieuse des revendications des travailleurs, «une correction diligente et sans faiblesse aucune des dérives notées dans la gestion des services de santé, mais non des nominations népotiques, à la limite fantaisistes», indique-t-il dans un communiqué.
Le syndicat invite le ministre de la Santé d’inscrire ses actes dans le sillage du «Jub Jubël Jubënti» et non dans des nominations avec des penchants de camaraderie. «Nous demandons aux camarades de se tenir prêts pour défendre la corporation et user de tous les moyens légitimes pour une satisfaction intégrale des préoccupations des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes», prévient le Sames.
ISMAÏLA MADIOR FALL FAIT SON MEA-CULPA
Après avoir affirmé que la loi d'amnistie couvrait l'affaire des gendarmes Badji et Sambou, l'ancien ministre Ismaïla Madior Fall est revenu sur ses propos et a reconnu son "inadvertance"
L'ex ministre de la Justice n'a pas tardé à réagir par rapport à sa sortie polémique sur l'affaire Fulbert Sambou et Didier Badji. En effet, après avoir soutenu que l'amnistie couvre ces affaires, Professeur Ismaïla Madior Fall est revenu sur sa position en affirmant que cette affaire n'a aucun rapport avec la loi d'amnistie et parle « d'inadvertance » de sa part. Un rétropédalage qui fait suite à une avalanche de critiques contre l'ex garde des Sceaux.
Même un professeur de droit de la trempe d'Ismaël Madior Fall n'est pas infaillible par rapport à l'interprétation de la loi. Si, en effet, depuis plusieurs années, une certaine doxa pense à tort ou à raison que la raison politique dicte les raisonnements juridiques de l'éminent constitutionnaliste, cette fois-ci, c'est le principal concerné qui «confesse» son erreur. Invité de l'émission MNF sur 7tv, l'ancien ministre de la Justice a répondu de manière affirmative quand la journaliste lui a demandé si la loi d'amnistie couvre les affaires Fulbert Sambou et Didier Badji.
Une réponse qui a suscité une levée de boucliers contre l'universitaire, poussant ce dernier à revenir sur sa position. « ...Réagissant à une curieuse relance inattendue sur l'éventuelle intégration de l'affaire Didier Badji et Fulbert Sambou dans le champ d'application de la loi d'amnistie, j'ai spontanément et par inadvertance répondu par «en principe oui», rappelle Professeur Fall avant de confesser : «Je tiens à préciser que cette affaire n'a aucun rapport avec la loi d'amnistie. Ma réponse est tout simplement un lapsus dont je voudrais m'excuser auprès des téléspectateurs et de toutes les personnes que ces propos auraient choqués».
Toutefois, force est de dire que cette amende honorable de la part de l'ex chef de la diplomatie sénégalaise fait suite à une avalanche de critiques après sa sortie sur 7tv à commencer par l'ancienne Première ministre Aminata Touré. Tirant à boulets rouges sur son ancien collègue et camarade de parti, elle déclare : «Nous avons entendu avec effarement, de la bouche de l'ancien garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall que l'affaire des gendarmes portés disparus Didier Badji et Fulbert Sambou serait couverte par la loi d'amnistie, Ah bon !»
Soulignant dans la foulée que le constitutionnaliste est mis en demeure d'expliquer aux Sénégalais le lien de la disparition par noyade des deux gendarmes et les événements politiques amnistiés.
Par ailleurs, elle pense que cette sortie de l'ancien ministre de la Justice est une raison de plus pour révoquer cette loi d'amnistie «qui porte atteinte aux droits des victimes», se désole l'ancien président du CESE. L'actuel directeur de la CDC qui a fait plusieurs mois de prison à cause d'un post sur Facebook relatif à cette affaire, parle quant à lui d'un «aveu implicite» de l'ex-garde des Sceaux. Mais Fadilou Keita promet que ce dossier sera tiré au clair.
Rappelons que les gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou ont été déclarés « disparus » depuis le 18 novembre 2022 par les autorités sénégalaises de l’époque. Le corps sans vie de Sambou a été retrouvé et remis à sa famille. Celui de Badji est toujours introuvable.
par Momar Dieng
UN LAPSUS RÉVÉLATEUR SUR LE SORT DE DIDIER BADJI ET FULBERT SAMBOU ?
Si l'ancien ministre de la Justice s'est ensuite rétracté, ses propos originels suggérant un possible lien avec les événements politiques amnistés ont provoqué l'indignation et relancé les soupçons sur les circonstances réelles de cette affaire
L’affaire Didier Badji-Fulbert Sambou est-elle couverte par la loi d’amnistie votée par les députés sous l’ancien régime le 6 mars 2024 et concernant les événements meurtriers survenus au Sénégal entre février 2021 et février 2024 ? A la question balancée par la journaliste Maimouna Ndour Faye sur le plateau de 7Tv, le Pr Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice, a répondu : « oui, en principe c’est inclus là-dedans », ajoutant que « la loi d’amnistie est large, hein. On y a mis tous les événements… »
Les gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou, sous-officiers des armées sénégalaises, ont été déclarés « disparus » depuis le 18 novembre 2022 par les autorités sénégalaises de l’époque. Le corps sans vie de Sambou a été « retrouvé » et remis à sa famille. Mais celui de Badji reste introuvable.
L’affirmation d’Ismaila Madior Fall est lourde de conséquences. Elle pourrait suggérer que les deux sous-officiers ont pu être éliminés pour diverses raisons dont une dite d’Etat que le régime de Macky Sall n’aurait pas voulu assumer. Une interprétation raisonnablement admissible d’autant plus que les conditions dans lesquels Didier Badji et Fulbert Sambou ont été déclarés disparus n’ont jamais été clairement explicitées par les autorités sénégalaises. La fébrilité du pouvoir à la simple évocation du dossier et sur les mystères qu’il porte ont couté plusieurs mois de prison à un responsable du parti Pastef, Fadilou Keïta, coupable de s’être interrogé - par amitié - sur le sort des deux gendarmes ?
La « bévue » oratoire de l’ex garde des Sceaux est-elle révélatrice d’une vérité cachée ?
Selon l’ancienne première ministre Aminata Touré, « Ismaila Madior Fall est mis en demeure hic et nunc d’expliquer aux Sénégalais quel est le lien entre la disparition par noyade supposée des deux gendarmes et les évènements politiques amnistiés ».
D’après elle, les propos de l’ex garde des Sceaux sont « une raison de plus pour révoquer cette loi d’amnistie qui porte atteinte aux droits des victimes ».
Le rétropédalage d’Ismaila Madior Fall ne s’est pas fait attendre. Dans un post tiré de sa page Facebook et rapporté par la plateforme Ma Revue de Presse, il s’explique :
« Je tiens à préciser que cette affaire n’a aucun rapport avec la loi d’amnistie. Ma réponse est tout simplement un lapsus dont je voudrais ‘excuser auprès des téléspectateurs et de toutes personnes que ces propos auraient choqués ». Il souligne avoir répondu « spontanément » et « par inadvertance » « à une curieuse relance inattendue » de la part de notre consoeur.
BOUGANE GUEYE ANNONCE UNE CONFÉRENCE PUBLIQUE LE 16 JUILLET
Selon un communiqué de son mouvement, il appelle à une «conférence publique sur les 100 jours de Diomaye/Sonko».
Tout comme le leader du PASTEF qui a animé une conférence publique avec les Jeunesses Patriotes du Sénégal (JPS) au Grand Théâtre, le leader de la coalition Gueum Sa Bopp va lui aussi tenir sa conférence le mardi 16 juillet au Grand Théâtre.
Selon un communiqué de son mouvement, il appelle à une « conférence publique sur les 100 jours de Diomaye/Sonko ».
Il va aborder les thèmes « du clientélisme, du populisme, du surendettement et de la misère » des Sénégalais qui couronnent selon lui les trois mois de gestion du nouveau régime.
Dans une récente vidéo partagée sur Seneweb, Bougane Guèye a exprimé ses doutes quant à la capacité de ce tandem à diriger le pays. «Tous ces politiciens n’ont jamais rien réalisé dans le pays», avait-il déclaré.
«Ce ne sont pas ces gens-là qui vont changer le Sénégal», remet une couche le leader de «Gueum sa bopp». Ces propos reflètent une profonde désillusion face aux promesses de changement portées par les autorités actuelles.
LE FRAPP CONDAMNE LA DÉCORATION DU GÉNÉRAL KANDÉ PAR LA FRANCE
Les activistes pensent que cet acte, bien qu’il puisse sembler honorifique, « est en réalité une manœuvre néocoloniale déguisée ».
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (PRAPP) a déposé, ce vendredi, à l’ambassade française au Sénégal une lettre pour contester la décoration du général Kandé par le président français Emmanuel Macron. Les activistes pensent que cet acte, bien qu’il puisse sembler honorifique, « est en réalité une manœuvre néocoloniale déguisée ».
Le Front soutient aussi que cette décoration illustre une tentative de perpétuation de l’influence francaise en Afrique sous le couvert de relation bilatérale et s’interroge sur les motivations réelles de cette démarche qu’il juge «inacceptable et représente une ingérence flagrante dans les affaires souveraines du Sénégal ».
Parlant de la présence de l’armée française au Sénégal, le FRAPP exige au président Bassirou Diomaye Faye de se prononcer sur le retrait definif de la base militaire français installé à Dakar et ce dans les plus brefs délais. Il estime en effet que la diminution du nombre n’impacte en rien sur leur pouvoir de contrôler les États néocolonialistes.
En effet, selon le porte-parole du jour Souleymane Gueye, membre du secrétariat exécutif national, l’accord de défense signé en décembre 2023 entre le gouvernement française et celui du Sénégal prévoyant une réduction défectif des militaires français est insuffisant. Donc, poursuit-il «nous demandons au gouvernement actuel d’aller plus loin que cette réduction d’effectifs c’est-à-dire vers le retrait définitif de ces militaires françaises ainsi que toutes les forces militaires étrangères et dans un délai très court ».
DÈS DEMAIN, NOUS NOUS ATTELLERONS A MATÉRIALISER CES RÉFORMES
Lors de la réception des conclusions des Assises de la Justice à DIAMNIADIO, le Président Diomaye Faye a exprimé sa reconnaissance envers tous les Sénégalais qui ont répondu à l’appel au dialogue crucial pour la réforme judiciaire.
Lors de la réception des conclusions des Assises de la Justice à DIAMNIADIO, le Président Diomaye Faye a exprimé sa reconnaissance envers tous les Sénégalais qui ont répondu à l’appel au dialogue crucial pour la réforme judiciaire. « Je remercie chaleureusement tous ceux qui se sont déplacés à DIAMNIADIO ainsi que ceux qui ont contribué en ligne via la plateforme Jubanti », a-t-il déclaré.
Les Assises, qui se sont déroulées du 28 mai au 4 juin, ont rassemblé une diversité de participants, incluant des magistrats, des avocats, des professeurs d’université, des responsables d’associations, et même d’anciens détenus. Leur mission : identifier les dysfonctionnements du système judiciaire sénégalais et formuler des propositions concrètes pour son amélioration. Le Président a salué l’engagement des participants dans les commissions et sous-commissions, ainsi que dans la commission scientifique, assurant que leurs efforts ne seront pas vains. « Ce rapport ne finira pas dans un tiroir », a-t-il promis solennellement.
Déjà tourné vers l’avenir, le Président a évoqué la mise en œuvre rapide des réformes recommandées : « Dès demain, nous nous attellerons à matérialiser ces réformes. Toutefois, certains points pourraient connaître des retards, notamment ceux impliquant des implications financières nécessitant l’approbation du ministère des finances et du budget », a-t-il souligné.
Sur la question sensible du Conseil Supérieur de la Magistrature, le Président Faye s’est montré résolument neutre : « Si les arguments prévalent sur les intérêts personnels, je ne m’accrocherai pas à ce poste », a-t-il affirmé, insistant sur le respect des choix issus du consensus.
Enfin, le Président a annoncé la tenue prochaine d’autres assises dans différents domaines, soulignant l’importance continue du dialogue national pour le développement du Sénégal.
LA GROGNE DES IMPACTÉS DU TER PERDURE
Entre promesses non tenues, indemnisations dérisoires et discrimination flagrante, les victimes du chantier dénoncent l'inaction coupable de l'État et la passivité de la BAD pourtant garante du respect des populations
Près de 3 ans après la mise en circulation du Ter, il y a toujours des voix mécontentes qui s’élèvent pour demander leur recasement par l’Etat.
Le Train express régional (Ter), qui sert à désenclaver la banlieue dakaroise, n’a pas fait que des heureux. Sa construction a porté préjudice à de nombreuses familles. C’est le cas des propriétaires des maisons et entreprises qui ont eu la malchance d’être sur son tracé. Mais, en plus du tort causé par le projet ferroviaire, les impactés du département de Dakar seraient victimes d’une discrimination dans l’attribution des logements de recasement. En fait, après avoir attribué le site de Lac Rose aux impactés, l’Etat n’a pas inclus les victimes du département de Dakar. «Nous sommes victimes de discrimination de la part de l’Etat du Sénégal et de la Bad. L’Etat a attribué aux impactés le site de Lac Rose sans inclure ceux du département de Dakar. Et depuis 2017, nous courons après nos indemnités, a révélé hier Fatou Dionne, la coordonnatrice des Impactés du département de Dakar. Pourtant, ils ont démoli nos maisons et entreprises, et puis refusent de nous recaser.» A l’en croire, «il n’existe nulle part un barème du plan d’actions respecté dans le département de Dakar». Pis, «le département de Dakar n’a pas reçu d’acte de conciliation, encore moins de Pv de conciliation. Certains pères de famille ont ête indemnisés à hauteur de 25 mille francs, d’autres payés par billetterie», a-t-elle dénoncé. Engagée avec fermeté dans ce combat, elle ajoute : «Nous n’accepterons pas d’être écartés. D’ailleurs, une plainte avait été déposée en 2019.» Mais, il faut noter qu’elle a été suivie d’une médiation qui a été menée par des facilitateurs commis par la Bad et l’Afd pour que les impactés du Ter et le gouvernement discutent afin de parvenir à une solution. «Malheureusement, la médiation a échoué parce que l’Apix ne dispose pas des ressources nécessaires pour étudier les milliers de dossiers déposés par les personnes affectées par le projet. A l’issue de cette médiation, la banque, conformément à ses politiques et à la demande de Lsd, a mené une vérification de conformité du programme avec les politiques de sauvegarde environnementale initiale de la Banque africaine de développement.» Le rapport a été rendu public en janvier 2024. Quel est son contenu ? «Et dans ce rapport, la direction de la Bad a reconnu aujourd’hui que si le Ter est très utile aux populations sur l’axe Dakar-Diamniadio, c’est au prix de multiples sacrifices des personnes affectées par le projet, qui ont perdu leur toit, leur emploi, leurs sources de revenus. Et que même ces personnes sont en train aujourd’hui de vivre un stress et une anxiété uniquement causés par ce projet», explique Babacar Diouf, spécialiste en suivi-projet infrastructure financé par la Bad au sein de l’Ong Lumière, Synergie et Développement.
Drames familiaux
Après cette étape et conformément à la règlementation de la Bad, poursuit-il, la direction a proposé un plan d’actions issu des recommandations qui sont contenues dans le rapport de conformité. «C’est ce plan d’actions qui concerne les violations qui ont été occasionnées par le projet. Mais depuis 6 mois, nous n’avons pas de lisibilité sur cela. Il n’y a pas de consultations qui sont menées à l’endroit des plaignants pour essayer de mettre en œuvre le plan d’actions», a-t-il fait savoir. Une inertie que les plaignants ne peuvent pas comprendre. «Et c’est pourquoi ils ont jugé nécessaire de rappeler à la Banque africaine de développement (Bad) ses responsabilités dans ce projet. C’est la banque qui était censée payer pour la mise en œuvre correcte de ces politiques de sauvegarde environnementale et sociale», rappelle Babacar Diouf.
Menace sur un financement de la Bad
Selon Fatou Dionne, la Bad ne doit pas rester inerte. «Car elle est là pour aider à moderniser l’Afrique. Et en pareille situation, si les travaux qui sont entrepris avec l’argent qu’elle a financé portent préjudice aux populations, elle doit participer à la réparation du préjudice. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a été incluse aussi dans la plainte. Ces banques doivent nous aider. Des maisons et des familles sont disloquées. Nos enfants ne vont plus à l’école», se désole Mme Dionne.
Mais d’après Babacar Diouf, «elle a refusé de financer la deuxième phase du projet tant que le gouvernement du Sénégal ne règle pas les problèmes qui ont été soulevés dans la première phase».
Face à une telle situation, les plaignants invitent l’Etat à prendre à bras-le-corps ce dossier. «Il y va de son intérêt s’il veut préserver son image sur la scène internationale. Ça risque même d’entacher la réputation de l’Etat si la banque, qui est un grand partenaire du Sénégal, suspend un financement de 102 millions de dollars. Ça peut être un précédent dangereux pour leurs projets futurs», prévient M. Diouf. Pour lui, «l’Etat gagnerait à entrer en contact avec les plaignants pour essayer de trouver des solutions. Car ce que demandent les impactés, c’est un recasement général. Sinon ils n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure», note Babacar Diouf. Il suggère à l’Etat d’identifier des assiettes foncières afin d’octroyer des parcelles pour les aider à se reloger. «Ces victimes, même si elles habitaient dans des bidonvilles, ont beaucoup perdu, pour certains leurs maisons et d’autres leurs entreprises. Aujourd’hui, elles se retrouvent à payer la location. Avec la conjoncture actuelle, certains foyers sont disloqués et certains enfants ne vont plus à l’école. Et c’est dans ce sens que les victimes invitent les nouvelles autorités qui incarnent le slogan Jub, Jubal, Jubanti à arranger cette situation qui leur porte un lourd préjudice», enchaîne-t-il.
LE SATISFECIT D'ABASS FALL FACE À L'AFFLUX DE DÉCLARATIONS DE PATRIMOINE
Pour le parlementaire de la coalition présidentielle, cette ruée vers l'Office de lutte contre la corruption témoigne de la ferme détermination du nouveau pouvoir à instaurer davantage de transparence dans la gestion des affaires publiques
Appréciant la détermination des ministres de la République et des directeurs généraux de sociétés nationales à effectuer leur déclaration de patrimoine, le député Yewwi askan wi, Abass Fall, s’est montré optimiste quant à l’avenir du pays.
La rupture tant chantée par le nouveau régime ne va pas être un «vain» mot. C’est du moins ce qui suinte des propos du député Abass Fall. Selon lui, les ministres et directeurs généraux semblent se précipiter pour soumettre leur déclaration de patrimoine. «A l’Ofnac, les ministres et Dg se bousculent pour faire leur déclaration de patrimoine. Rupture amna. Deuk bi dafay sopeekou InchaAllah», déclare-t-il. Commentant la situation actuelle autour de la déclaration de patrimoine auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le député du camp du pouvoir l’a fait savoir à travers un post sur Facebook.
On se rappelle que c’est le président de la République Bassirou Diomaye Faye qui a été le premier à rendre publique sa déclaration de patrimoine «officieusement», avant qu’il ne remporte l’élection présidentielle du 25 mars, durant la campagne électorale. Ce qui ne semble pas pour autant satisfaire certains observateurs et personnalités politiques, à l’instar de Birahim Seck du Forum civil et du leader du mouvement «Demain, c’est maintenant», Mamoudou Ibra Kane. Ces derniers continuent de réclamer que le chef de l’Etat fasse cette déclaration, ainsi que son Pm, au niveau du Conseil constitutionnel.