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13 avril 2025
Politique
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AUCUN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ÉLU N'A ÉTÉ DÉSAVOUÉ...
Selon El Hadj Oumar Diop, la coalition au pouvoir qui a décidé d’aller à ces législatives sous le nom du parti Pastef est partie pour obtenir une majorité des sièges. Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes
Selon le professeur El Hadj Oumar Diop, Enseignant en Droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les Législatives anticipées du 17 novembre prochain dont la campagne électorale vient d’être lancée pourrait se terminer en faveur du régime en place. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 27 octobre 2024, El Hadj Oumar Diop a par ailleurs déploré la position de l’organe de régulation sur le débat proposé par Ousmane Sonko à Amadou Ba en indiquant que le « CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes ».
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche, le professeur de Droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, El Hadj Oumar Diop a indiqué que les joutes entre les 41 listes de candidats pourraient se jouer sur la confiance que les Sénégalais ont accordée au nouveau président de la République, au soir du 24 mars dernier. Autrement dit, la coalition au pouvoir qui a décidé d’aller à ces législatives sous le nom du parti Pastef est parti pour obtenir une majorité des sièges dans la future Assemblée nationale qui sera élue au soir du 17 novembre prochain. Pour justifier sa position, l’enseignant chercheur spécialiste du Droit constitutionnel a rappelé que les Sénégalais ont toujours été cohérents dans leur vote vis-àvis de leur président de la République. « Ce qui risque de faire la différence lors de ces législatives est qu’il y a un président de la République qui vient d'être élu, il y a quelques mois. Or, lorsqu'on observe la trajectoire historique du pays depuis l'indépendance, les Sénégalais ont été cohérents et conséquents avec eux-mêmes. Aucun président de la République élu n'a été désavoué quelques mois plus tard à l'Assemblée nationale », a-t-il soutenu avant d’ajouter. « Cela veut dire que le peuple lui a donné ce qu'on appelle une majorité lui permettant d'appliquer sa politique. Tout ce qui renvoie à la cohabitation doit relever de la vue de l’esprit et non de la réalité des choses ».
Poursuivant son analyse, le professeur El Hadj Oumar Diop a tenu à alerter sur le contexte actuel difficile qui pourrait non seulement influencer négativement cette trajectoire électoraliste du peuple sénégalais mais aussi impacter sur le taux de participation. « Il y a certainement certains qui applaudissent ou bien qui veulent ce qu’on appellera la réalisation d'une cohabitation. Personnellement, si vous voulez mon point de vue, je ne souhaite pas ça pour mon pays. Compte tenu du contexte dans lequel nous évoluons, nous avons besoin d'une majorité claire et affirmée, qui applique son programme, que l'opposition s'oppose et que le peuple va apprécier lors des prochaines élections », a-t-il souligné avant de faire remarquer qu’avec les inondations dans les régions nord du pays, on se pose même la question de savoir comment l'élection va être organisée dans cette partie du pays en plus du défi de l'éparpillement de l'électorat que la multiplicité des listes peut entraîner.
« Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes »
Interpellé par notre confrère Baye Oumar Gueye sur le refus opposé par le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) d’autoriser le débat entre Ousmane Sonko, tête de liste du parti au pouvoir, et son adversaire et prédécesseur à la Primature, Amadou Ba, tête de liste de la coalition « Jamm ak Njariñe », le professeur El Hadj Oumar Diop s’est démarqué de la décision de l’organe de régulation des médias au Sénégal. Selon lui, « Le CNRA ne doit pas s’enfermer dans une lecture hermétique des textes. Il ne faut priver les Sénégalais d’avoir un débat ». Poursuivant son analyse, l’enseignant chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar renseigne que « l'organisation d'un débat dans une démocratie participe à l'information des populations, à la qualification des choix politiques et à la vitalité démocratique ».
« La démocratie, c'est le débat, la contradiction des programmes, des projets et des points de vue des acteurs politiques contribue à la clarification des choix. Elle est aussi l'affrontement des idées dans le respect des convictions des uns et des autres. Donc, si nous sommes d'accord sur le principe, les modalités pouvaient être discutées et qu'on trouve des plages de convergence et dans ce cadre-là, l'intervention du CNRA est attendu au-delà de cette fermeture et d'une interprétation hermétique des textes », a-t-il indiqué avant d’insister. « Je pense qu’on pouvait avoir ce que j'appellerais une lecture dynamique des textes pour permettre aux Sénégalais de voir ces deux grandes leaders politiques qui s'expliquent mais également qui s'engagent à s'ouvrir, dans d'autres débats à d'autres leaders ».
LA GRÈVE SE POURSUIT À EMEDIA
Face à une direction « insensible », les travailleurs annoncent une nouvelle semaine de cessation des activités. Depuis cinq mois, les salaires ne tombent plus dans ce groupe médiatique
(SenePlus) - Les employés du Groupe E-Media Invest entament une nouvelle semaine de grève, face à une situation salariale qui s'aggrave. Dans un communiqué publié ce dimanche 27 octobre 2024, le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) section E-Media dénonce cinq mois d'arriérés de salaires.
"La direction générale se montre insensible face aux difficultés auxquelles font face les travailleurs", indique le document signé par le Secrétaire Général du SYNPICS-E-Media. Selon le syndicat, malgré de multiples actions et tentatives de médiation réalisées au cours de la semaine écoulée, aucune proposition concrète n'a été formulée par la direction.
Les salariés, qui se disent "unis et déterminés dans cette épreuve", pointent du doigt un "manque de respect" de la direction envers des "pères, mères et soutiens de famille".
Le SYNPICS-E-Media conclut son communiqué en rappelant un principe fondamental : "Le salaire est un droit, le payer à temps, un devoir".
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LA TRANSHUMANCE CONTINUE, FUSTIGE SAMBA SY
Le secrétaire général du PIT révèle que le Premier ministre accueille, par groupes entiers, des responsables politiques en quête de reconversion. Une pratique qui, selon l'ancien ministre, contredit totalement les promesses de changement
L'ancien ministre et secrétaire général du Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT), Samba Sy, a pointé du doigt la persistance de la transhumance politique malgré les promesses de rupture, ce dimanche 27 octobre dans l'émission "Point de vue" de la RTS.
Le leader du PIT révèle que des groupes entiers de responsables politiques sont effectivement reçus dans les locaux de la République, notamment par le Premier ministre Ousmane Sonko. Une pratique qui, selon lui, contredit frontalement les engagements de changement systémique proclamés.
Samba Sy s'inquiète également de possibles discriminations dans l'attribution des postes publics sur la base de l'appartenance politique. Il cite le cas d'un enseignant qui aurait été écarté d'un poste pour "délit de non-appartenance" au parti au pouvoir.
Cette intervention survient dans un contexte de controverse autour des récents rassemblements politiques, notamment "l'affaire Samba Ndiaye", qui a suscité une vive indignation au sein des militants du Pastef.
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SAMBA SY MET EN GARDE CONTRE L'OCTROI DE PLUS DE POUVOIR AU PASTEF
« Pour le bien du pays, il faut réfléchir à deux fois ». L'ancien ministre dénonce un parti qui estime que la fin justifie les moyens. Il met en garde contre une formation politique qui, selon lui, discrimine les Sénégalais selon leur appartenance partisa
L'ancien ministre du Travail et secrétaire général du Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT), Samba Sy, a livré une analyse critique du Pastef ce dimanche 27 octobre lors de l'émission "Point de vue" sur la RTS.
Dans une intervention remarquée, il a dénoncé la conception exclusive de la citoyenneté prônée selon lui par le parti au pouvoir, rappelant notamment les récentes déclarations de son président à Dakar Arena sur sa "grève de la faim" sous Macky Sall, qualifiée de manœuvre stratégique.
L'ancien ministre a particulièrement insisté sur les risques pour la stabilité nationale et l'intégrité territoriale, citant des incidents diplomatiques, notamment avec le Maroc, et des décisions précipitées dans le secteur éducatif.
"Pour le bien du pays, pour la sûreté des Sénégalais, pour la stabilité de notre pays, pour l'intégrité du territoire national, il faut regarder à deux fois avant de donner davantage de pouvoir à ce parti", a-t-il averti, tout en reconnaissant le choix souverain des Sénégalais lors des élections du 24 mars.
FMI-SÉNÉGAL : RETOUR À LA CASE DÉPART
Le programme d'aide de 1,8 milliard de dollars obtenu en 2023 est gelé. Une refonte de l'accord est désormais nécessaire, selon le ministre des Finances Cheikh Diba. Le gouvernement vise désormais un nouvel accord au plus tard au premier trimestre 2025
(SenePlus) - Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a annoncé en marge des réunions annuelles du FMI à Washington que le programme du Sénégal avec l'institution internationale devait être révisé après qu'un audit a révélé une dette et un déficit budgétaire plus élevé que précédemment déclaré.
«Le programme actuel doit être mis à jour», a déclaré M. Diba, cité par Bloomberg. "Nous sommes en discussion avec le Fonds." Le gouvernement vise désormais un nouvel accord avec le FMI au plus tard au premier trimestre 2025.
L'audit, commandé par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, a mis en lumière des chiffres alarmants concernant les cinq dernières années de la présidence de Macky Sall. Le déficit budgétaire s'élève en réalité à plus de 10% du PIB, soit près du double des 5,5% initialement déclarés. Le ratio dette/PIB fin 2023 atteint plus de 80%, contre 73% annoncés précédemment, selon les conclusions de l'audit confirmées par une revue indépendante du FMI.
Ces révélations ont eu des répercussions immédiates : Moody's a dégradé la note de crédit du pays plus profondément dans la catégorie spéculative, avec une possible nouvelle baisse à venir. Les eurobonds sénégalais ont connu une brève période de vente massive.
Le programme de 1,8 milliard de dollars obtenu auprès du FMI en 2023 est désormais "en suspens". Un versement prévu de 338 milliards de francs CFA cette année est reporté à 2025. "Nous étions conscients des conséquences", a reconnu le ministre Diba, "mais quand nous avons réalisé qu'il y avait ces écarts fondamentaux entre les chiffres communiqués au Fonds, qui formaient la base de notre relation, nous avons compris que nous devions les signaler".
Les fonds déjà déboursés ne seront pas à rembourser, selon le ministre : "Cela aurait été le cas si nous avions essayé de cacher les faits et que nous avions été pris. Dans ce cas, le Sénégal a fait l'audit et est revenu vers le FMI avec les chiffres corrects."
Par ailleurs, le gouvernement a lancé une revue des contrats dans le secteur des ressources naturelles. "Nous ne pouvons pas changer les règles du jeu pendant le jeu, mais l'État a le droit de vérifier si les contrats respectaient les codes miniers et pétroliers en vigueur à l'époque", a précisé M. Diba.
Cette révision intervient alors que le Sénégal s'apprête à devenir un producteur significatif de pétrole et de gaz. Le projet GTA de gaz naturel liquéfié de 4,8 milliards de dollars, mené par BP et Kosmos Energy, devrait démarrer cette année, tandis que le développement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est en production depuis juin.
Ces projets devraient stimuler la croissance économique du pays, attendue à 6% cette année et plus de 10% en 2025.
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EMMANUEL MACRON SUIVI À LA TRACE
Le Monde démontre comment les joggings des gardes du corps du président français trahissent ses déplacements. Les traces GPS laissées par ses gardes du corps dessinent une carte précise des voyages du chef de l'État, jusqu'à ses lieux de résidence
Une enquête exclusive du journal Le Monde révèle une faille de sécurité majeure dans l'appareil de protection du président français. Via l'application de sport Strava, les déplacements des membres du Groupe de Sécurité de la présidence de la République (GSPR) sont accessibles au grand public.
Les journalistes ont identifié douze profils d'agents du GSPR sur la plateforme. Leurs activités sportives, enregistrées et partagées publiquement, dessinent avec précision les voyages présidentiels à travers le monde. Plus préoccupant encore, l'enquête démontre qu'il est possible de localiser à l'avance les hôtels où séjourna Emmanuel Macron, grâce aux parcours de jogging de ses gardes du corps effectués lors des repérages.
L'enquête met également en lumière l'exposition des données personnelles des agents : photos, noms, familles et adresses sont visibles sur leurs profils Strava. Alerté par Le Monde, l'Élysée a minimisé l'importance de ces révélations. À ce jour, la majorité des profils identifiés reste accessible au public.
Cette faille de sécurité sans précédent touche également d'autres personnalités politiques mondiales, comme le révélera prochainement la seconde partie de l'enquête du Monde consacrée à la présidence américaine.
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MADIAMBAL DIAGNE DÉNONCE UNE CRISE AU SOMMET DE L’ÉTAT
Entre un président qui veut "rassembler" et un Premier ministre décrit comme "sectaire", le fossé semble se creuser à la tête de l'exécutif, selon Madiambal Diagne. Ce dernier pointe des "espoirs déçus" par le nouveau pouvoir
Invité de l'émission "Le Grand Jury" de RFM ce dimanche 27 octobre, Madiambal Diagne, candidat aux législatives anticipées du 17 novembre, a livré une analyse sans concession de la situation politique et économique du Sénégal.
Le patron du groupe de presse "Avenir Communication" a notamment mis en lumière les tensions qui secouent l'exécutif, évoquant "une crise ouverte" entre le président Bassirou Diomay Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. L'affaire de la nomination contestée de Samba comme président du conseil d'administration de la Société nationale des HLM illustre, selon lui, cette fracture au sommet de l'État.
Sur le plan économique, le candidat dresse un tableau préoccupant après sept mois de gouvernance Pastef : coupures d'électricité, flambée des prix, arrêt des chantiers publics, et dégradation de la notation financière du pays. "Les espoirs sont déçus", affirme-t-il, estimant que "la base électorale de Pastef s'est complètement érodée".
Concernant le protocole du Cap Manuel, Madiambal Diagne lance un défi aux autorités : "Qu'on ouvre une enquête publique et je suis prêt à témoigner". Il évoque l'existence d'un "soutien matériel et financier" accordé à Ousmane Sonko pour la présidentielle.
S'agissant du débat proposé entre Amadou Ba et Ousmane Sonko, le candidat se déclare favorable à cette confrontation, malgré l'opposition du CNRA. "On ne peut pas faire l'économie de ce débat", insiste-t-il, appelant les médias à l'organiser.
LES ATTENTES ET PRIORITÉS DE LA PROCHAINE ASSEMBLÉE NATIONALE
Entre justice sociale, coût de la vie, et réforme des lois, les citoyens espèrent une rupture avec le passé et une représentation véritablement à leur écoute.
Au premier jour de la campagne pour les élections législatives anticipées, les Sénégalais expriment des attentes variées et pressantes. Des réformes liées à la loi sur le loyer à la criminalisation de l’homosexualité, en passant par la justice sociale et la lutte contre la vie chère, la prochaine Assemblée nationale est perçue comme un acteur clé pour répondre aux aspirations des citoyens.
Un besoin de rupture avec le passé
La demande d’une rupture avec les pratiques de la législature précédente est récurrente. Mady Cissé, un retraité installé dans un petit bureau improvisé près de la police à la cité Alioune Sow, exprime cette volonté : « Nous voulons une Assemblée de rupture, avec des députés capables de comprendre et de résoudre les problèmes socio-économiques du pays. » Il insiste sur la nécessité d’une législature active et responsable, axée sur la défense des intérêts du peuple plutôt que sur des allégeances partisanes ou personnelles. Cette exigence de professionnalisme et de sérieux dans la représentation parlementaire résonne largement auprès de la population.
La justice est également un domaine où les attentes sont fortes. Pour Mady Cissé, les nouvelles lois adoptées par les députés doivent viser à « corriger les injustices persistantes dans le pays, en rendant les décisions des tribunaux plus respectées et en établissant des mesures contraignantes pour garantir leur application. » Les citoyens souhaitent voir une Assemblée nationale qui prenne des décisions justes et équitables, loin des intérêts de petits groupes ou de lobbies puissants.
Lutte contre la vie chère et révision de la loi sur le loyer
Le coût de la vie demeure une préoccupation majeure pour de nombreux Sénégalais. Ousseynou Diouf, réparateur de ventilateurs à ses heures, partage ses difficultés à trouver un logement abordable : « La vie est extrêmement chère, le loyer et les factures d’eau et d’électricité sont écrasants. » Il espère que la nouvelle législature trouvera des solutions pour alléger le fardeau financier des familles sénégalaises, notamment à travers la révision de la loi sur le loyer et la mise en place de mesures pour réduire le coût de la vie.
Ousseynou, diplômé en soins infirmiers mais actuellement sans emploi, souligne également l’importance d’un engagement en faveur de la jeunesse : « Ils doivent soutenir cette jeunesse et éviter le gaspillage des deniers publics. » Les jeunes, souvent confrontés au chômage ou à des emplois précaires, espèrent des mesures concrètes pour favoriser leur insertion professionnelle et la création d’emplois stables.
Vers une Assemblée plus sereine et productive
Pour beaucoup, l’image de la précédente législature a été ternie par des disputes et des confrontations au sein de l’hémicycle. Moussa Thiaw et Mouhamed Ndiaye, deux chauffeurs de taxi, expriment leur souhait de voir une Assemblée plus sereine et productive : « Nous attendons d’eux qu’ils tiennent leurs promesses et travaillent pour le peuple. » La fin des débats stériles et des affrontements publics est une demande récurrente, avec une attente claire de respect et de sérieux de la part des députés.
Dans la commune de Golf Sud, Ibrahima Diop, premier adjoint au maire, énumère les réformes prioritaires que la prochaine Assemblée devra mener : « Nous attendons des lois sur les réformes pétrolières et gazières, l’agriculture et la pêche. » La gestion des ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz, est cruciale pour le pays, avec des attentes élevées concernant la transparence et la redistribution des richesses générées. D’autres secteurs comme l’agriculture et la pêche nécessitent également des réformes pour soutenir l’économie locale et améliorer les conditions de vie des populations rurales.
La question sensible de la criminalisation de l’homosexualité
Le débat sur la criminalisation de l’homosexualité reste une question délicate. Plusieurs voix, dont celle d’Ibrahima Diop, soulignent que ce sujet devra être abordé par la future Assemblée : « Nous attendons des réformes sur la criminalisation de l’homosexualité, comme promis par le Premier ministre Ousmane Sonko. » Ce débat, qui divise la société sénégalaise, sera sans doute l’un des dossiers les plus épineux pour la prochaine législature.
Les élections législatives anticipées au Sénégal suscitent de grands espoirs et une attente claire d’une nouvelle ère politique. Le peuple sénégalais souhaite voir des députés engagés, responsables et déterminés à adopter des lois qui améliorent réellement la vie des citoyens. La crédibilité des institutions, la lutte contre les inégalités et la réforme des secteurs clés de l’économie seront autant de défis à relever par les nouveaux élus.
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LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE SOUS L'ŒIL DE JOSEPH GAYE RAMAKA
Fátte Xaju Fi, le nouveau film examine les fondements du contrat social sénégalais. Un voyage dans le temps qui éclaire les enjeux du présent et questionne l'avenir de la nation à l'heure d'une nouvelle alternance
Dans son documentaire saisissant "Fátte Xaju Fi", le réalisateur Joseph Gay Ramaka dévoile une fresque politique captivante retraçant l'évolution démocratique du Sénégal. De l'indépendance aux trois alternances historiques, le film dessine les contours d'une nation en constante mutation politique.
L'œuvre s'impose comme un manifeste pour la mémoire collective, rappelant les luttes et les victoires qui ont façonné le paysage démocratique sénégalais. À travers une narration minutieuse, le réalisateur explore les mécanismes de la gouvernance et l'importance du respect des institutions démocratiques.
Au cœur du récit se trouve la question cruciale de l'engagement citoyen. Le film met en lumière le rôle fondamental de chaque Sénégalais dans la construction d'un "vivre ensemble" harmonieux, soulignant que la démocratie ne peut prospérer sans une participation active de tous les acteurs de la société.
Un moment clé du documentaire s'attarde sur le pacte historique signé par onze candidats à l'élection présidentielle du 24 mars, dont le vainqueur Bassirou Diomaye Faye. Ce document, fruit des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions, représente un engagement solennel envers les principes de bonne gouvernance démocratique.
"Fátte Xaju Fi" s'inscrit ainsi dans la tradition du cinéma engagé, servant à la fois de témoin historique et d'outil de réflexion sur l'avenir de la gouvernance démocratique au Sénégal.
LE LONG VOYAGE DES TRÉSORS AFRICAINS
Le magazine américain The New Yorker dévoile comment la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, refusant les compromis d'Hollywood, a fait d'un projet de fiction, un documentaire sur le retour des trésors des trésors du Dahomey
(SenePlus) - La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop signe avec "Dahomey", un documentaire fantastique sur la restitution d'œuvres d'art africaines, après avoir décliné, selon un article du New Yorker daté du 4 novembre, des projets hollywoodiens à gros budget, dont "The Woman King". Son film suit le périple de 26 trésors du royaume du Dahomey, saisis par les troupes françaises dans les années 1890, depuis le musée du Quai Branly jusqu'à leur retour triomphal à Cotonou.
"Je ne serai jamais familière avec cet espace. C'est comme Matrix", confie la réalisatrice de 42 ans au journal américain à propos du musée parisien qui abrite plus de 300 000 pièces issues principalement de l'empire colonial français. Elle décrit la scénographie comme "déprimante, manipulatrice et complètement dérangée."
Au cœur du film se trouve "26", une statue du roi dahoméen Ghezo qui s'exprime en fon, la langue du royaume, d'une voix caverneuse. "Je suis déchiré entre la peur de n'être reconnu par personne et de rien reconnaître", s'inquiète ce narrateur singulier, se demandant pourquoi il a été choisi pour "retourner à la surface du temps."
"Je voulais réaliser une épopée fictionnelle, tout le voyage d'une œuvre d'art depuis le moment de son pillage jusqu'au moment de sa restitution, que j'imaginais dans le futur", explique Diop au magazine. Le projet est devenu un documentaire uniquement après qu'elle a appris que les trésors allaient être restitués.
Le tournage s'est déroulé dans l'urgence : "C'était comme des opérations commando", se souvient-elle, n'ayant eu que deux semaines pour préparer le film entre l'annonce du démontage des œuvres et leur envol pour le Bénin. Le Quai Branly ne lui a accordé l'accès qu'après l'intervention des officiels béninois, qui souhaitaient documenter le transfert pour la postérité.
Une nouvelle voix pour l'Afrique
"Elle a déjà eu un effet", souligne au New Yorker Felwine Sarr, intellectuel sénégalais et co-auteur du rapport Sarr-Savoy de 2018 qui a guidé la restitution du patrimoine culturel, de la France aux pays africains. "Cette question était encadrée en termes de débat occidental. 'Avez-vous des musées ? Êtes-vous capables de prendre soin des objets ? Êtes-vous en train de vider les musées occidentaux ?' Maintenant, avec le film, nous entendons les voix des personnes qui sont censées être principalement concernées."
Le film donne notamment la parole aux étudiants de l'Université d'Abomey-Calavi, près de Cotonou. Leurs discussions animées abordent des questions de classe, de religion, de langue et de géopolitique. "J'ai grandi avec Disney, j'ai grandi en regardant Avatar", témoigne l'un d'eux, "mais jamais un film d'animation sur Béhanzin", le dernier souverain du Dahomey exilé par la France aux Caraïbes.
"Nous savons tous qu'un ancêtre de notre président, Patrice Talon, était l'un des interprètes qui ont facilité le pillage", affirme un étudiant. D'autres voient le retour de si peu d'œuvres comme du clientélisme politique ou même une "insulte sauvage", et s'interrogent sur les concessions économiques ou militaires que leur propre gouvernement a pu offrir en échange.
Une cinéaste engagée
Comme le rapporte The New Yorker, Diop a créé une société de production au Sénégal, baptisée avec humour Fanta Sy (Fanta et Sy étant des noms sénégalais courants). La restitution est devenue sa synecdoque pour l'autonomisation créative de la jeunesse africaine. "Je voulais faire un film qui restaurerait notre désir de nous-mêmes", explique-t-elle.
Son œuvre arrive dans les salles américaines portée par son succès critique en Europe. En février, elle a remporté l'Ours d'Or à la Berlinale, dans la foulée de la décision de l'Allemagne de transférer la propriété de ses Bronzes du Bénin au Nigeria.
Comme l'observe Julian Lucas dans The New Yorker, aujourd'hui, les 26 trésors du Dahomey sont de retour dans des caisses, la construction des nouveaux musées censés les abriter ayant pris du retard. Le film de Diop reconnaît subtilement que la restitution n'est pas tout à fait une libération, mais suggère qu'elle n'a pas besoin d'effacer le passé pour être juste dans un avenir nécessairement imparfait.
L'une des scènes les plus éloquentes montre deux jeunes ouvriers admirant silencieusement les trésors nouvellement retournés dans une galerie autrement vide. "Leur fascination silencieuse est plus persuasive qu'un millier de rapports Sarr-Savoy", conclut le journaliste du New Yorker.