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26 novembre 2024
Politique
LE RASSEMBLEMENT NATIONAL AUX PORTES DU POUVOIR FRANÇAIS
Après une poussée spectaculaire au premier tour, le Rassemblement national se rêve aux commandes d'un gouvernement de cohabitation inédit avec Emmanuel Macron. Jusqu'où ira ce coup de force dans les urnes ?
(SenePlus) - L'extrême droite française "est aux portes du pouvoir" après avoir largement dominé le premier tour des élections législatives historiques de ce dimanche 25 juin. Avec 33,2 à 33,5% des suffrages selon les estimations d'Ipsos et Ifop rapportées par l'AFP, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella et Marine Le Pen réalise son "meilleur score au premier tour d'un scrutin", devançant nettement le Nouveau Front populaire de la gauche (28,1-28,5%) et le camp d'Emmanuel Macron (21-22,1%).
Dans la foulée, le RN a réclamé une majorité absolue au second tour pour pouvoir gouverner, un scénario inédit depuis 1945. "Il nous faut une majorité absolue", a lancé Marine Le Pen, fer de lance d'un parti qui se voit déjà aux commandes. De son côté, Jordan Bardella, présenté comme le Premier ministre que le RN voudrait nommer, s'est dit prêt à diriger "un gouvernement de cohabitation, respectueux de la Constitution mais intransigeant" sur son projet.
Cette perspective d'une cohabitation inédite entre Emmanuel Macron et un exécutif hostile à l'UE fait des étincelles. "L'extrême droite est aux portes du pouvoir", a alerté le Premier ministre Gabriel Attal repris par l'AFP, appelant à constituer un "large rassemblement démocrate et républicain" pour faire barrage au RN au second tour.
Front républicain érodé
Si ce traditionnel front républicain contre l'extrême droite fait consensus à gauche, il montre des signes d'érosion dans les rangs macronistes. Certaines voix, comme le ministre Roland Lescure, ont plaidé pour voter La France insoumise au besoin pour faire barrage au RN. Une stratégie au cas par cas semble se dessiner.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a annoncé que ses candidats se retireraient face au RN quand ils arrivent troisièmes. La patronne des écolos Marine Tondelier a elle aussi appelé à "reconstruire un front républicain". Mais les appels se multiplient aussi pour ne pas rééditer cette vieille stratégie. LR notamment a refusé de donner des consignes de vote.
Dans ce contexte de recomposition majeure, un nombre record de triangulaires impliquerait au second tour le RN, la Nupes et la majorité présidentielle. Selon Ipsos, entre 65 et 85 élus pourraient être élus dès le premier tour, dont "plusieurs dizaines" au RN d'après Marine Le Pen.
Craintes et espoirs
Sur le terrain, de nombreux Français ont fait part de leurs inquiétudes pour ce scrutin "aux allures de séisme". "J'aimerais retrouver de la sérénité mais tout a pris une ampleur inquiétante depuis les européennes", témoigne une électrice à Bordeaux. A Rennes comme Lyon, certains commerces ont protégé leurs vitrines par crainte de débordements.
D'autres, au contraire, voient dans ce coup de semonce l'occasion d'un salutaire renouveau démocratique. "Avec cette recomposition politique, on va pouvoir vraiment choisir", espère un électeur dans le Nord.
Quelle que soit l'issue du second tour, cette nouvelle donne pourrait bien marquer un tournant historique pour la classe politique tricolore. "La dissolution a fait des vagues, peut-être un tsunami", résume un cadre macroniste. Un constat partagé, dans l'attente d'un dénouement aussi incertain qu'inédit.
par le chroniqueur de seneplus, Jean Pierre Corréa
DISSIMULATION DE POLÉMIQUE GÉNÉRALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Projet n’a apparemment pas fait l’objet d’un travail sérieux. Comme en équitation, le Premier ministre exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires
Le président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, se trouve dans une singulière posture de…dauphin.
L’écrivain sénégalais Amadou Lamine Sall lui rappelle pourtant dans une poignante chronique, que, je le cite : « votre peuple est touché par ce que vous incarnez : l’humilité, la politesse, l’écoute, le respect servi à tous, la foi. Ajoutez-y la fermeté et l’autorité. La quête du pouvoir, vous l’avez appris déjà au bout de 90 jours, n’est pas la gestion du pouvoir. Mais vous êtes un président qui tranquillisez et personne ne sait pourquoi ce sentiment nous habite si fort, malgré le doute des uns et l’adhésion du plus grand nombre… Vous avez conquis tous les cœurs des Sénégalais de foi et de mesure. Vous avez montré le chemin. Mais restez vous-même ! ».
C’est au chef de l’Etat de siffler la fin de cette récréation et de ces joutes rhétoriques qu’affectionne le peuple sénégalais dans son goût immodéré de la gaudriole de « Grand’Place », et de mettre ses troupes en ordre de travail et non plus en ordre de bataille.
Ce n’est plus l’heure de justifier l’injustifiable ou plutôt de prendre les Sénégalais pour des perdreaux ou des canards sauvages, qui ne comprennent rien à rien.
Que le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait juré aux citoyens de notre pays que le Pastef avait grâce à 40 000 Sénégalais à travers le monde, rédigé le PROJET, que j’ai pris soin d’écrire en majuscule tant il me semblait impressionnant, et que ce projet, cette fois en minuscules, en fait n’a même pas fait l’objet apparemment d’un travail sérieux qui aurait dû être le cœur battant de sa Déclaration de Politique Générale, et comme en équitation, Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires que d’autres à sa place avaient su contourner sans bruits et dans la dignité.
On comprend que les foules enivrées par ses propos vindicatifs d’antan, manquent à son ego et à son hubris turbulent de tribun. Le hic est qu’il n’est plus dans l’opposition, il est Premier ministre d’un gouvernement qui a des responsabilités historiques, dont la plus importante est de trouver des solutions aux épineux problèmes auxquels sont confrontés 17 millions de Sénégalais et pas seulement ses deux millions d’électeurs qui ont démocratiquement choisi son PROJET ET SES SOLUTIONS.
Solutions ou diversions ?
Comme dans l’Os de Mor Lam, leur projet n’étant pas encore prêt à déguster par des Sénégalais qu’ils ont séduit avec des vœux pieux et des propos hors-sols et populistes, à mille lieues des réalités de la gouvernance et de la culture républicaine, les hommes qui nous gouvernent ne savent pas exposer leurs décisions réservées au peuple sénégalais et qui engagent le futur de tant de générations, alors, comme à leur habitude, c’est encore une fois la faute aux autres, au système, oubliant qu’à présent, ils ont quitté le confort de l’opposant le 24 mars 2024 et que les Sénégalais les ayant crus, leur ont confiés les rênes du pouvoir. Ils ont dit qu’ils pouvaient ?
Et bien messieurs : « FAITES !!! » … Le mot « POUVOIR » est clair… Il vous permet justement de… POUVOIR.
Et comme vous y oblige la Constitution, il est temps de venir devant la représentation nationale dire aux Sénégalais comment vous allez faire…
Les Sénégalais appellent le gouvernement à se concentrer sur les défis fondamentaux du pays : l'emploi des jeunes, la formation et la relance économique. Ce sont ces questions sociales et économiques qu'il faut attaquer et régler pour remettre ce pays debout.
Nous ne sommes ni la presse que vous menacez, ni les magistrats que vous menacez de vos balais. Nous sommes des citoyens qui attendent avec sérénité, et en responsabilités, que vous déclariez votre PROJET politique, que le respect qu’ils ont pour votre fonction autorise à affubler cette fois-ci de majuscules.
Le règlement intérieur qui sert de petit doigt derrière lequel le Premier ministre se cache pour échapper à ses obligations constitutionnelles, d’autres s’y sont confrontés et n’ont pas refusé l’exercice, et pour le mettre à l’aise, il sera aisé dans un consensus responsable et républicain de l’amender et de le rendre conforme à ses exigences capricieuses. Il suffira de le décider tous ensemble, pour abroger cette loi de 2021 dont Monsieur Sonko se sert de paravent pour masquer l’impréparation de son PROJET majuscule pour des Sénégalais, qu’il a mis eux en minuscules, pour se permettre un tel scénario juste justifié par la crainte d’une censure.
Monsieur Ousmane Sonko s’abrite derrière une loi, certes imparfaite, pour ne pas engager sa responsabilité devant le peuple qui a choisi leur projet en élisant le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, alors qu’il est question en cette circonstance d’éthique et de morale, mais surtout de la liturgie républicaine qui semble lui faire défaut.
Le Premier ministre d’alors, Monsieur Amadou Ba, ne s’était pas réfugié derrière des artifices pour éviter le jugement parlementaire de ses décisions politiques. Il n’ignorait pas l’imperfection de cette loi de 2021, il a préféré la République et ses exigences, plutôt que de se cacher derrière des motifs futiles, qui ne sauraient justifier que l’on ne vienne pas dire aux Sénégalais, comment ils comptent mettre en musiques les partitions populistes hurlées sur des tréteaux de campagne depuis 2014 et soi-disant planifiées par des Sénégalais du monde entier et qui seuls avaient le droit d’avoir une majuscule à leur statut de Patriotes.
Les Sénégalais demandent avec foi dans leurs institutions, que le Premier ministre leur fasse l’honneur de venir servir aux citoyens impatients, en temps et en heure, ce fabuleux PROJET qui de plus en plus a le goût et l’odeur de l’os de Mor Lam.
Serigne Ngundu, de grâce les Sénégalais attendent tellement de votre… POUVOIR…
À DAKAR PLATEAU, SONKO DÉNONCE DES ATTRIBUTIONS ILLÉGALES DE TERRAINS
Selon le Premier ministre, des parcelles allant jusqu'à 5000m2 ont été distribuées à des privés. Il a demandé l'arrêt immédiat de ces malversations et le lancement d'un programme d'aménagement de la plage d’Anse Bernard
Comme annoncé, hier samedi, sur sa page Facebook, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce dimanche, à la plage d’Anse Bernard située à Dakar-Plateau. « Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, m’a demandé de venir ici pour parler aux Sénégalais de la situation qui prévaut dans cet endroit symbolique », a-t-il d’emblée déclaré.
Selon lui, « des lotissements ont été faits au mois de novembre dernier et des parcelles de 2500 à 5000 mètres carrés distribuées illégalement à des privés ».
M. Sonko a, en outre, souligné que ce morcellement est opéré sur le Domaine public maritime. Il a, séance tenante, demandé à son ministre de l’Urbanisme de lancer un programme d’urgence d’aménagement de cette plage.
Pour le Premier ministre, depuis leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités étatiques ont pris des mesures courageuses visant à préserver le littoral avec notamment l’arrêt des attributions de terrains, des constructions et la mise en place d’une commission qui est en train de faire un excellent travail.
« Les Sénégalais seront informés des résultats de nos investigations », a ainsi assuré M. Sonko, qui n’a pas manqué de dénoncer des malversations à presque tous les niveaux.
A ce titre, le chef du gouvernement a indiqué que son déplacement à Anse Bernard n’est un prétexte pour rassurer est Sénégalais que tous les biens publics seront remis au peuple.
« Il faut qu’on communique avec les Sénégalais qui ont fait confiance au président Bassirou Diomaye Faye. Dans le cadre de notre programme adossé au « jub Jubal Jubanti », à la souveraineté et au patriotisme, nous avons entamé un travail colossal qui demande une communication pour informer les Sénégalais », a-t-il insisté, annonçant que d’autres « faits graves » vont être dévoilés très bientôt.
Ousmane Sonko a, enfin, rappelé que les corps de contrôle comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes sont envoyés dans plusieurs structures.
L’ETAT INVITE LES COLLECTIVITÉS LOCALES À ASSOUPLIR LES OPÉRATIONS DE LIBÉRATION DE LA VOIE PUBLIQUE
“Nous allons voir, avec les mairies comment évaluer les dédommagements à octroyer aux commerçants impactés et les solutions de remplacement à apporter, lors de chaque opération de désencombrement, initiée”, a souligné Ousmane Sonko.
Les nouvelles autorités comptent miser sur la communication et le dialogue avec les marchands ambulants au détriment de la méthode dite “forte” employée par les collectivités locales dans les opérations de déguerpissement et de libération de la voie publique, a déclaré, dimanche, le Premier ministre Ousmane Sonko.
“Le président de la République invite les mairies, à assouplir les opérations de déguerpissement et de libération de la voie publique, en privilégiant la communication et le dialogue avec les marchands ambulants”, a dit M. Sonko au terme d’une visite qu’il effectuait au marché Colobane à Dakar.
Le choix du marché Colobane, pour abriter cette visite n’est qu’un prétexte, a-t-il rappelé, notant que ce message du président de la république dont il était porteur “s’adresse à toutes les collectivités territoriales, à tous les commerçants de Dakar et des régions ainsi qu’à toutes les populations riveraines de marchés”.
Les autorités municipales de cette commune de Dakar, avaient décidé la fermeture temporaire de cette zone marchande du samedi 29 juin à 00h au lundi 1er juillet 2024 à 23h59mn, pour une opération de nettoiement et désencombrement de la voie publique.
“Les mesures de déguerpissement des marchands ambulants des marchés doivent être suivies de mesures d’accompagnement”, a martelé le chef du gouvernement, rappelant toutefois que la gestion des marchés, relève exclusivement des compétences des collectivités territoriales.
“Nous allons voir, avec les mairies comment évaluer les dédommagements à octroyer aux commerçants impactés et les solutions de remplacement à apporter, lors de chaque opération de désencombrement, initiée”, a souligné Ousmane Sonko.
Devant des tabliers et marchands ambulants visiblement attentifs à son discours, le Premier ministre les a invités à accepter, en retour, les mesures d’accompagnement que l’Etat pourrait les proposer, relatives notamment à des sites de recasement, des sites à aménager qu’ils doivent regagner.
Attendant un règlement définitif de ces problèmes causés par les opérations de déguerpissement, il a appelé “les mairies, les populations riveraines à faire preuve de à l’égard des marchands ambulants”.
La finalité, selon lui, est d’aboutir à “la création d’emplois et non à leur suppression”.
Le Premier ministre a par ailleurs relevé que l’occupation anarchique découle de responsabilités partagées, notant que “si la loi était appliquée dans toute sa rigueur, ce qui est sûr, on aurait démantelé, à la pelle mécanique plusieurs magasins construits sur la voie publique”.
“La responsabilité de l’Etat repose sur l’absence de suivi et de contrôle du processus d’occupation anarchique de la voie publique, durant plusieurs années tandis que celle des mairies, est liée à la délivrance désordonnée d’occupations du domaine public”, a-t-il expliqué.
Quant aux populations riveraines des marchés, leur part de responsabilité, a-t-il indiqué, porte sur la transformation de leurs maisons en points de vente.
Ousmane a aussi cité “l’échec, des politiques publiques” parmi les causes de cette occupation anarchique de la voie publique.
Il faisait notamment à des “politiques agricole et économique échouées au fil des années”, entrainant l’exode des populations de l’intérieur vers les centres urbains du pays.
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LE COUP DE GUEULE DE DOUDOU WADE
L'ancien patron des libéraux juge "catastrophiques" les récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko. Il dénonce par ailleurs l'annulation du débat d'orientation budgétaire par le bureau de l'Assemblée nationale
Dans une intervention remarquée ce dimanche sur le plateau de "Point de vue", l'émission phare de la RTS, Doudou Wade, ancien patron des Libéraux du PDS à l'Assemblée nationale, a livré une analyse sans concession de la situation politique actuelle au Sénégal.
Le vétéran de la scène politique sénégalaise n'a pas mâché ses mots, dénonçant avec vigueur l'annulation du débat d'orientation budgétaire par le bureau de l'Assemblée nationale. « C'est une faute grave », a-t-il martelé, estimant que cette décision prive les députés de leur rôle crucial de contrôle.
Wade a également pointé du doigt les tensions croissantes entre l'exécutif et le législatif, appelant à un dialogue urgent pour préserver le bon fonctionnement des institutions. « On ne peut pas mettre nos institutions dans l'informel », a-t-il averti, visant particulièrement les récentes déclarations du Premier ministre qu'il juge « catastrophiques ».
Le député n'a pas épargné son propre camp, abordant sans détour les difficultés internes du PDS. Il a notamment évoqué la controverse entourant les récentes nominations au sein du parti, laissant planer le doute sur l'implication réelle du président Abdoulaye Wade dans ces décisions.
Fidèle à sa réputation d'homme politique expérimenté, Doudou Wade a livré une analyse nuancée des défis auxquels fait face le nouveau gouvernement. Tout en reconnaissant la difficulté de la tâche, il a appelé les nouveaux dirigeants à faire preuve de sérénité et à se concentrer sur les problèmes concrets du pays.
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GOUVERNANCE À L'ÉPREUVE DE LA RÉALITÉ
Du bras de fer parlementaire aux contrôles fiscaux musclés, en passant par une communication jugée populiste, rien n'est épargné dans cette radiographie au vitriol des premiers mois du régime Diomaye-Sonko avec Issa Sall et Pierre Ahmed Ba
Dans l'émission dominicale « LR du temps » sur Iradio ce 30 juin 2024, Issa Sall, directeur de publication de l'hebdomadaire « Comment », et Pierre Ahmed Ba, socioanthropologue et expert en intelligence des systèmes complexes, ont dressé un tableau sans concession des premiers mois du nouveau gouvernement sénégalais.
Au cœur des débats, la polémique autour de la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko cristallise les tensions. Son refus de se présenter à l'Assemblée nationale, conditionnant sa lieu à une révision du règlement intérieur, est perçu comme un bras de fer institutionnel inédit. "C'est une situation qui n'aurait jamais dû se poser", affirme Pierre Ahmed Ba, soulignant le risque d'une crise institutionnelle.
Sur le plan économique, les intervenants ont relevé le paradoxe entre l'importante levée de fonds réalisée par le gouvernement sur les marchés internationaux et l'opacité entourant l'utilisation de ces ressources. Issa Sall s'interroge : "Où est l'argent ? Comment sera-t-il utilisé pour répondre aux attentes des Sénégalais ?"
Les relations entre l’État et le secteur privé sont également au centre des préoccupations. La récente vague de contrôles fiscaux est perçue comme une arme de pression potentielle. « On ne peut pas utiliser la fiscalité pour affaiblir les entreprises. C'est l'emploi et l'économie du pays qu'on menace », alerte Pierre Ahmed Ba.
Le style de communication du nouveau régime n'échappe pas aux critiques. Qualifié de « populiste » par les intervenants, il soulève des inquiétudes quant à la maturité politique de l'équipe au pouvoir. « Nous sommes passés d’un mode de gouvernance basé sur le consentement à une forme de coercition sournoise », analyse Issa Sall.
Enfin, les deux experts appellent le gouvernement à se concentrer sur les défis fondamentaux du pays : l'emploi des jeunes, la formation et la relance économique. « Ce sont ces questions sociales et économiques qu'il faut attaquer et régler pour remettre ce pays debout », conclut Pierre Ahmed Ba.
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LE MYTHE DE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE
La préférence nationale s'est aujourd'hui déplacée vers la question des droits sociaux. Mais l'historien Noiriel prévient : l'instrumentalisation politique de ce concept représente un danger pour la démocratie
La priorité nationale, ou préférence nationale, est au cœur du programme du Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen. Depuis le milieu des années 1980, le parti d'extrême droite a repris à son compte cette proposition a priori simple : favoriser les Français. Mais cette idée est beaucoup plus ancienne, et remonte en fait aux origines de la République en France. Comment ce principe a-t-il émergé et comment s'est-il trouvé manipulé par l'extrême droite ces dernières décennies ?
L'historien Gérard Noiriel remonte le temps.
LA CHAPPE DE PLOMB DE L’EXTRÊME DROITE SUR LES ÉLITES FRANÇAISES MÉTISSÉES
Une onde de choc parcourt la haute administration française après la promesse du Rassemblement national d'interdire aux Français binationaux d'accéder aux postes les plus "sensibles" s'il arrive au pouvoir
(SenePlus) - Une onde de choc parcourt la haute administration française après la promesse du Rassemblement national d'interdire aux Français binationaux d'accéder aux postes les plus "sensibles" s'il arrive au pouvoir. Diplomates, militaires, magistrats, policiers... de nombreux cadres s'inquiètent et dénoncent cette proposition qui remet en cause leur loyauté envers la France.
"Mettre en doute notre loyauté me heurte et me blesse. Je ne vis pas cette double appartenance comme un handicap, mais comme une richesse", s'indigne Sid Rouis, attaché de coopération franco-algérien auprès de l'ambassade de France en Libye, dans une enquête du journal Le Monde.
Pour cette diplomate franco-latino-américaine qui préfère rester anonyme, "il ne faut pas tomber dans le piège identitaire posé par le RN, mais partir des principes d'égalité et de non-discrimination". "L'accusation de défaut de loyauté ou de double allégeance cible d'abord, personne n'est dupe, un certain nombre de catégories de Français de façon implicite. On voit bien que ceux qui sont concernés, ce ne sont pas les Franco-Allemands ou les Franco-Canadiens", ajoute Karim Amellal, ambassadeur délégué à la Méditerranée.
Des menaces de démission au Quai d'Orsay en cas d'arrivée au pouvoir du RN
Certains diplomates n'excluent même pas de démissionner si cette mesure devait être appliquée. "Je n'attendrai pas l'humiliation d'être regardée avec le moindre soupçon de déloyauté en raison de ma double culture et nationalité", prévient Inès Ben Kraiem, diplomate franco-tunisienne.
Dans une tribune au Monde, Mohamed Bouabdallah, conseiller culturel franco-marocain aux États-Unis, accuse le RN de s'inscrire "dans la droite ligne du régime raciste de Vichy" en visant "les Arabes et les musulmans" après les juifs.
Au ministère de l'Intérieur aussi, l'émoi est grand face à cette "suspicion" qui remet en cause l'engagement des agents binationaux, comme ce "Franco-Marocain limier du renseignement territorial" qui a permis de déjouer un projet d'attentat. "Nous sommes conscients plus que quiconque du risque d'être retournés ou sollicités par notre second pays et, en même temps, nous avons clairement choisi qui on servait", assure Mohamed, haut cadre du ministère.
Dans la préfectorale, on s'interroge sur le cas de Frédérique Camilleri, première femme nommée préfète de police de Marseille à 36 ans malgré sa double nationalité franco-libanaise. "Et le RN voudrait priver le pays de profils aussi exceptionnels?", s'inquiète un haut fonctionnaire.
Un "citoyen de seconde zone" pour ce magistrat
La polémique touche aussi les magistrats. "C'est humiliant et injuste. Je suis magistrat depuis 15 ans, je sers la République tous les jours. J'ai l'impression d'être un citoyen de seconde zone", déplore Youssef Badr, né en France de parents marocains.
Pour ce premier vice-président au tribunal de Bobigny issu d'un milieu modeste, la proposition contrarie le principe méritocratique censé permettre l'ascension sociale par les concours, quelles que soient les origines.
Dans l'armée en revanche, l'inquiétude semble plus discrète, les binationaux étant peu nombreux dans la haute hiérarchie militaire. Mais des voix s'élèvent pour souligner "l'absurdité" de remettre en cause les procédures d'habilitation au secret-défense déjà en vigueur.
En définitive, alors que le flou persiste sur la définition des "postes stratégiques" visés, cette proposition du RN fait souffler un vent de panique chez de nombreux cadres de la haute fonction publique binationaux. Une mesure jugée discriminatoire et contraire aux principes républicains d'égalité par de nombreux agents, qui craignent de se voir relégués au rang de "citoyens de seconde zone".
PAR Djibril Ndiogou Mbaye
GAZA : SILENCE, ON TUE UN PEUPLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors qu’on avait déjà dit « plus jamais ça ! », voilà que l’histoire a le hoquet. Elle s’étouffe en même temps que le peuple de Palestine, qui se meurt pendant que le reste du monde continue de vaquer à ses petites occupations
Elle est au paradis Firdaws* aussi, avec mes trois Sœurs ! Répondit Yanis, en sanglots, le visage méconnaissable de brûlures et de cendres, balafré d’une raie de sang qui va de la tête à son maillot rougit, au dossard de Cristiano Ronaldo.
Tel est le dialogue surréaliste entre un secouriste et un enfant de 4 ans errant dans les ruines d’une rue où il fait nuit à midi, qui vient d’être rasée par une MK-84, cette redoutable bombe fournie à Tsahal par les USA .
Cette scène se passe à Khan Younés, dans les territoires occupés, au sud de la bande de Gaza. Bienvenue en Palestine !
Ce petit territoire coincé entre Israël, l’Égypte et cette mer que les habitants auraient aimé pouvoir fendre comme Moïse, pour échapper à une mort planifiée par l’Etat hébreu. Un territoire où tous les jours, depuis le 7 octobre 2023, on massacre des civils, des femmes et des enfants, illustres innocents, dans le déni le plus absolu de leur droit premier à la vie. A cela s’ajoute la complicité impudique des USA qui fournissent les munitions et les condamnations timides des autres puissances occidentales.
C’est un génocide dans ce premier quart du XXIe siècle , c’est juste scandaleux !
Dans un contexte où l’information circule sur des « autoroutes » plus rapides que la vitesse de l’éclair, personne ne pourra dire « je ne savais pas ».
Il est quand même ahurissantd’avoir un État-électron-libre, assit sur le droit international et les mille et une résolutions des nations unies et qui continue encore à y siéger et à y avoir droit à la parole. On marche sur la tête.
L’ONU et toutes ces juridictions à vocation internationale, osent-elles encore parler de justice, d’équité et de démocratie ?
Pourront-ellesdemain arrêter et juger des criminels de guerre autres que les responsables de ce qui semble être une extermination planifiée ?
Ces juridictions, qui ne sont destinées qu’aux dirigeants du tiers monde ont perdu toute légitimité et toute crédibilité.
En effet, si une juridiction perd son autorité et son indépendance et est tributaire de lobbyistes et de commandes politiques contraires à tous les principes fondamentaux de justice et d’équité, elle perd incidemment le respect et la confiance des justiciables.
Aujourd’hui, la Cour internationale de justice est réduite à une instance qui enregistre des plaintes hautement recevables mais qui a du mal à instruire sereinement et à émettre des mandats d’arrêt, même de principe, contre Israël.
Les demandes de mandats d’arrêts contre des autorités israéliennes et du Hamas, le 20 mai 2024, par le procureur de la CPI Karim Khan, auraient dû être traitées depuis longtemps. Mais les magistrats font preuve d’un laxisme volontaire parce que se sentant piégés par les faits incontestables et qualifiés. Des faits juridiquement irréfutables, dans un génocide à ciel ouvert, retransmis par les réseaux sociaux et par toutes les télévisions du monde en prime time.
Aujourd’hui, Gaza est un grand Auschwitz, Rahfa un Vel-d’hiv (vélodrome d’hiver) et ce qui s’y déroule, une Shoa en plein XXI ème siècle.
Alors qu’on avait déjà dit « plus jamais ça ! », voilà que l’histoire a le hoquet. Elle s’étouffe en même temps que le peuple de Palestine, qui se meurt pendant que le reste du monde continue de vaquer à ses petites occupations quotidiennes.
Il est plus que temps pour l’Humanité, s’il lui reste une once d’humanisme, de se lever, de concert, pour s’indigner. Parce que le « nettoyage ethnique » est en train de s’installer dans la routine. Et c’est le plus inacceptable, car la routine a ce don macabre de pouvoir inscrire, à courte échéance, les crimes les plus odieux, dans le registre de la normalité.
La Palestine se meurt à grands feux et Nétanyahu s’en délecte. Mais il serait illusoire pour lui de penser sortir vainqueur de cette confrontation.
Aucune nation, aussi puissante soit-elle, ne peut s’opposer à la détermination d’un peuple, aussi faible soit-il.
En tuant pères et mères, Israël fait des enfants rescapés de l’enfer terrestre de Gaza, de redoutables futures combattants, parés à réitérer mille fois l’ignominie du 7 octobre 2023.
Rien ne semble pouvoir arrêter l’indécence et le ridicule. Tantôt ce sont des images des « partys» avec disc-jockeys, organisées par des militaires de Tsahal, les soirs de massacres, en live sur les réseaux sociaux . Tantôt c’est la publicité d’un sinistre promoteur immobilier sioniste, esquissant les contours en 3D d’une future ville coloniale, au milieu des ruines d’une cité balnéaire gazaoui.
Le cynisme et la folie sont devenus les choses les mieux partagées dans cet écosystème de la violence que la raison semble avoir déserté. Et où la violence et la barbarie se sont définitivement affranchies de toute limite.
En plus d’avoir perdu la guerre de l’opinion internationale, Israël s’est mis à dos les milieux intellectuels. Ainsi, après les grandes universités américaines comme Harvard, science Po Paris, certains lycéens et « la rue» des grandes villes françaises portent la lutte de libération de la Palestine. Tous demandent l’arrêt de cette agression à la justification fallacieuse et dévoyée.
Le cercle des États soutiens de la plainte devant la Cour internationale de justice ne cesse de s’élargir . En atteste la récente adhésion du Sénégal à ce cercle de l’honneur qui garde encore allumées les cierges de l’indignation et de l’espoir de cet autre peuple de Dieu .
La Palestine mérite l’indignation et l’attention de la terre toute entière, car l’histoire de l’Humanité y est en train d’être écrite avec le sang encore frais des femmes et des enfants palestiniens.
Un missile tomahawk vient de s’abattre sur un immeuble du centre de Rafah, la grande ville du Sud de Gaza, Les secours sont déjà sur les décombres encore fumants, à la recherche d’âmes qui vivent. Parmi eux, un petit garçon de cinq ans fouille à mains nues les tonnes de débris. Sa détermination est incroyable: c’est Yanis. Il est déjà un homme. À quelques mètres de lui, une petite fille en pleurs, s’époumone en demandant avec insistance à sa mère déjà morte :
Maman, je veux mes jambes !où sont mes jambes...!
Elle mourra à son tour quelques minutes plus tard.
Que Dieu protège le peuple de Palestine !
* Niveau le plus élevé du paradis.
par Marietou Dieng
C'EST LE PREMIER MINISTRE QUI A PEUR SINON Y'A RIEN
Cette DPG ne peut être qu'une information sur votre vision politique si elle existe. Les enjeux politiques d'opposition responsable et constructive sont ailleurs
Le débat sur la DPG du Premier ministre (PM) fait à la une des quotidiens et reste le thème central des discussions de rue et de bureaux. La sortie du président du groupe parlementaire Yewwi, vient rajouter de l’huile sur le feu quant à la nature caduque du règlement intérieur de l’Assemblée nationale édition Juillet 2021 donnant ainsi au PM la latitude de choisir quand il voudra à venir décliner la vision et les orientations de son gouvernement.
Toutefois, face à un vide juridique, argument défendu et démonté, un premier ministre démocrate, soucieux d'une alchimie entre l'exécutif et le législatif devrait favoriser toutes les synergies possibles pour rendre transparente l'action du gouvernement et permettre au peuple souverain d'interagir par le biais de ses élu(e)s au niveau de l’Assemblée nationale, car ce qui se fait pour nous sans nous, ce fait de facto contre nous.
Ci-dessous sont quelques points qui peuvent nous permettre de mieux apprécier le fait qu'un premier ministre, sous l'effet de l'éthique, de son intégrité morale et de son patriotisme devrait avoir hâte de venir faire sa Déclaration de Politique Générale à l'Assemblée Nationale:
1. Pour le respect du délai raisonnable
D’après la réalité sacrosainte de notre République, la déclaration de politique générale ne devrait pas dépasser le délai raisonnable suivant la pratique parlementaire. Et pour la bonne marche de la démocratie, le premier ministre peut souligner l'importance de respecter les valeurs symboliques de nos Institutions et de renforcer la séparation des pouvoirs. En faisant sa déclaration de politique générale devant l'assemblée nationale, il démontre son engagement pour une gouvernance transparente et responsable.
2. Pour la vitalité de sa responsabilité politique
En mettant en exergue son devoir de rendre compte des actions gouvernementales et sa vision politique à travers le Projet, aux représentants du peuple Sénégalais, par une présentation de son programme, il prouve sa volonté d'assumer la lourde tâche de gouverner envers le pays et ses citoyens.
3. Pour le dialogue et la consultation
La tradition républicaine exige pour la concrétisation de la collaboration entre l'exécutif et le législatif, le dialogue et la consultation pour une meilleure prise en compte des aspirations du peuple sénégalais.
En présentant sa politique générale à l'Assemblée nationale, il offre aux représentants du peuple l'opportunité de débattre librement des enjeux nationaux et de contribuer à la prise de décision.
4. Pour la revalorisation de l'Assemblée nationale
Le premier ministre peut exprimer son souhait de renforcer l'image de l’Assemblée nationale en tant qu'institution sentinelle et vitale de la démocratie.
En y faisant sa Déclaration de Politique Générale, il démontre sa reconnaissance envers le pouvoir législatif donc, le peuple qui a fait qu'il soit et sa volonté de lui reconnaitre son pouvoir.
5. Pour l'intérêt national
Le premier ministre peut souligner que sa Déclaration de Politique Générale vise avant tout à présenter ses engagements en faveur du développement et de l'intérêt national.
En exposant ses priorités et objectifs devant l'Assemblée nationale, il montre sa détermination à œuvrer pour le bien-être du pays.
6. Pour la confiance des PTF
Au-delà de la population locale soucieuse de comprendre la direction du nouveau gouvernement, la DPG s'adresse également au PTF qui s'attendent à être clarifié sur la mise en œuvre du "Projet". Depuis l'installation du président Diomaye Faye la feuille de route du Projet reste aérienne. Ainsi le premier ministre Ousmane Sonko doit saisir l'opportunité pour apporter des reponses rassurantes afin que les PTF s'engagent à accompagner le Projet.
En effet, le rapport entre la déclaration de politique générale (DPG) du premier ministre et le débat d'orientation budgétaire (DOB) est étroit. En général, le premier ministre devrait d'abord présenter sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, en exposant ainsi la vision et les grandes lignes de la politique gouvernementale. Il en sera suivi par le débat d'orientation budgétaire, au cours duquel le ministre des finances présente les grandes lignes de la politique budgétaire et financière du gouvernement pour l'année à venir. Cela permet de donner une vision plus globale de la politique gouvernementale avant d'entrer dans les détails financiers. Ce débat d'orientation budgétaire permet aux députés de se familiariser avec les projets de dépenses et de recettes du gouvernement, de poser des questions et de formuler des recommandations.
Il est donc peu probable et inapproprié pour nous les députés de cette 14ème législature qu'un ministre des Finances puisse être invité à présenter un débat d'orientation budgétaire sans avoir préalablement reçu la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. Il est connu que la déclaration de politique générale est souvent considérée comme un préalable indispensable pour comprendre les objectifs et les priorités du gouvernement, elle sert de cadre pour les discussions budgétaire subséquentes.
Mais toutefois, d'après la déclaration du groupe parlementaire Yewwi, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale edition juillet 2021, distribué à tous les députés de cette 14ème Législature est caduc, raison pour laquelle le premier ministre n'a pas l'obligation de venir faire sa déclaration dans les 90 jours impartis et a le choix sur la date qui lui conviendra.
Pourtant, c'est ce même règlement intérieur que nous évoquions pour faire venir le PM Monsieur Amadou Ba à 5 jours de la date limite des 90 jours. C’est ce même règlement intérieur reconnu subitement faux à la date du mercredi 26 juin 2024 qui est servi comme prétexte pour un premier ministre apparemment pas prêt à venir affronter ses anciens collègues de la deuxième institution du pays.
Pour l’intérêt de nos populations et le sens de notre rôle de suivi et de contrôle de l’action gouvernementale, nous serons patients à vous accueillir à la date que vous aurez choisie, car cette DPG ne peut être qu'une information sur votre vision politique si elle existe, les enjeux politiques d'opposition responsable et constructive sont ailleurs.