iGFM - (Dakar) Le Président Bassirou Diomaye s'est exprimé, ce vendredi, durant sa déclaration, sur l'arrestation de Bougane Gueye Dany. Ci-dessous sa déclaration sur cette affaire.
VIDEO
DIOMAYE APPELLE À L'UNITÉ NATIONALE
Le chef de l'État met en garde, dans un discours solennel ce vendredi 25 octobre, contre les dérives enregistrées ces derniers jours, porteuses de menaces pour la stabilité et la démocratie du pays
(SenePlus) - À l'approche des élections législatives anticipées du 17 novembre, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel solennel à tous les Sénégalais, en particulier aux acteurs politiques de tous bords, les invitant à éviter les dérives dans leurs discours. et leurs actes durant la campagne électorale. Dans une déclaration à la nation, ce mercredi, le chef de l'État a déploré les propositions et comportements observés ces derniers jours, porteurs de "relents communautaires ainsi que des menaces verbales ou physiques dans l'espace public, médiatique et sur les réseaux sociaux".
"Ce n'est pas ainsi que nous devons exprimer nos divergences", a rappelé le président Faye, soulignant que les élections sont un moment crucial de choix démocratique, un moment de fête et non un prétexte à la discorde. Il a donc appelé chaque acteur à faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération, insistant sur la nécessité de préserver collectivement la stabilité et la démocratie du Sénégal.
Le président de la République a également rappelé les changements significatifs vécus ces derniers mois dans la paix et la sérénité, saluant la maturité exceptionnelle du peuple, la vitalité de la démocratie et la robustesse des institutions du pays. Il a réaffirmé son engagement à servir chaque Sénégalais, sans distinction. Pour honorer cet engagement, il a rappelé avoir renoncé à ses fonctions de secrétaire général du Parti Pastef les Patriotes afin de se placer au-dessus des querelles partisanes et de consacrer toute son énergie au service exclusif de la nation.
Face aux nombreux défis qui attendent le Sénégal, le président Faye exhorte chaque citoyen à résister aux tentatives de division et aux manipulations, soulignant que c'est dans l'unité que le pays trouvera la force nécessaire pour relever ces défis. "Ensemble, dans la solidarité et le respect, nous serons plus forts", a-t-il martelé.
DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE APPELLENT À UN CLIMAT APAISÉ POUR DES ÉLECTIONS LIBRES
La LSDH, la RADDHO, AfrikaJom Center, Article 19 et Amnesty International Sénégal appellent à la libération des candidats détenus, à l’exercice des libertés fondamentales et au respect des droits garantis par la Constitution et les traités internationaux
Des organisations de la société civile (OSC) composés de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), AfrikaJom Center, Article 19/Afrique de l’ouest et Sénégal et Amnesty International Sénégal ont appelé vendredi, dans un communiqué conjoint « l’ensemble des acteurs politiques à œuvrer pour l’instauration d’un climat politique apaisé, favorable à la tenue d’une élection libre et paisible, conformément à la longue tradition démocratique du pays ».
« La violence physique et verbale doit être bannie. Tous les candidats investis, actuellement en détention pour diverses infractions pénales, notamment Bougane Gueye, président du mouvement Guem Sa Bopp les Jambars et Cheikh Saad Bouh Keita, président du mouvement FORCE, doivent être remis en liberté pour leur permettre de participer à chances égales à la campagne électorale », ont-elles estimé.
Selon Alioune Tine et Cie, « l’exercice des libertés publiques, notamment la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique et la liberté de circuler doivent être garanties à tous les acteurs politiques sur toute l’étendue du territoire national ».
Ils rappellent à cette effet que le droit de participer à « la gestion des affaires publiques de son pays, que ce soit de manière directe ou par l’intermédiaire de représentants librement choisis, ainsi que le droit de voter et d’être élu lors d’élections périodiques, justes, au suffrage universel, égal et par scrutin secret, garantissant une expression
libre de la volonté des électeurs sans restrictions déraisonnables, est protégé par la Constitution du Sénégal, la Charte africaine des droits de l’homme et des
peuples, ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels l’État du Sénégal est signataire.
« Nous organisations se tiennent prêtes à poursuivre leur collaboration avec l’Etat et les acteurs politiques pour le respect de ces libertés durant l’élection et pour l’apaisement continu de l’espace politique et social », lancent-elles.
Par Makkane
DANGER CLAIR ET PRÉSENT
Installé dans la logique d'intimidation des citoyens exerçant leur liberté d'expression, le gouvernement Sonko ne rassure pas sur le chapitre de la gouvernance transparente, inclusive
S'il ne dépendait que des politiciens sans doute, la flamme du patriotisme et la démocratie qui gêne leurs accointances accoutumées aux combinaisons de la compromission et de la trahison eût été bien vite éteinte.
Mais la vigilance citoyenne des organisations de la société civile, les femmes et les jeunes se dressent en rempart, ne cessant pas d'entretenir et d'aviver la vigilance collective par l'observation attentive, active et résolue d'une population facile à embobiner, également prompte à se ressaisir.
Triste, le populisme a de beaux jours devant lui.
Mais il y a plus grave que le populisme, c'est le séparatisme. La trahison éhontée du sieur Déthié Fall, surnommé "Gathié" Fall sur les réseaux sociaux est la forfaiture la plus récente qui interpelle sur la problématique de l'éthique dans l'action politique.
L'histoire du Sénégal est émaillée de ces revirements spectaculaires, les reniements outrageants, ôtant à l'art de la gestion de la cité toute sa noblesse.
En 1968, Doudou Ngom arrimait le mouvement syndical au char du gouvernement pour un strapontin ministériel au nom de la "participation responsable" concoctée par notre poète-président.
Il y avait naguère une formalité à l'action par la théorie. Mais aujourd'hui, c'est seulement du " mbeukk rideau". Rires !
La rue des illicitement nantis, adeptes du gain facile vers les nouveaux locataires du pouvoir n'étonnent guère les Sénégalais désabusés, habitués qu'ils sont aux turpitudes d'une classe frauduleuse et parasitaire de la société, obligée de prêter allégeance à tous les corrompus soucieux de se maintenir par un système huilé de la concussion et de la dépravation.
La richesse de notre société est avant tout constituée d'un ensemble de valeurs immatérielles, des codes de conduite, non écrits, intériorisés dans la conscience collective. Lorsque ces valeurs se déprécient, c'est comme si les vannes des barrages cédaient sous la poussée de la puissance des courants de l'opulence mal distribuée, du trop plein mal géré.
Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'un ingénieur procède au lâchage des eaux qui devraient servir au développement.
La société sénégalaise oscille, proche d'un précipice car les partis politiques ont depuis longtemps atteint leurs limites. Notre loi fondamentale, la Constitution, doit être revue en ses termes de représentation nationale.
Le mode de fonctionnement des partis politiques est anti-démocratique, ils sont des facteurs de corruption, puisque leurs dirigeants ne peuvent pas respecter leurs engagements auprès des électeurs et ne peuvent justifier le financement de leurs activités. L'agitation est le seul fonds de commerce. Les situations d'urgence pour les secours sont sujettes aux discours démagogiques, les consensus durables sont impossibles du fait de la permanence des compétitions électorales.
Il s'en suit une dégringolade de la toiture humaine, l'éclatement des fondements de l'édifice. Le Sénégal en est arrivé là. Les sages maîtres sont défiés par leurs disciples immatures, les aînés pacifiques sont déshérités par les cadets extravagants, les employés de l'État décident des dates d'ouverture des classes et les insulteurs publics sont porteurs de voix.
Autour des situations concrètes, les démarches rationnelles et scientifiques sont rangées derrière les émotions et les potions distillées par les prédicateurs-chroniques.
Les actes de violence et la dissimulation ont porté le bonheur au sieur Ousmane Sonko devenu Premier ministre. Le culte de l'occulte et la fabulation agressive sont en train de devenir un mode opératoire accepté, ancré pour réussir en politique. L'ex-fonctionnaire radié, présomption violeur, reconnu coupable de corruption de la jeunesse est aux manettes.
Il n'est pas élu du peuple, mais il s'est approprié des prérogatives non conformes au régime présidentiel consacré par la Constitution de notre pays. Par le jeu de la manipulation et la mobilisation de ses inconditionnels chauffés à blanc, il est parvenu à isoler et réduire l'influence du chef de l'État, à son profit personnel.
Si ce n'était pas la nature des forces cachées derrière cette nébuleuse pastefienne victorieuse, acceptant son droit au peuple de se tromper, nous laisserions Sonko et compagnie se dérouler jusqu'au prochain scrutin.
Aujourd'hui rien n'indique que cette forme d'État unitaire et républicain que nous chérissons tant survivra jusqu'à cette date au regard de la tendance pernicieuse de déconstruction en cours.
Les attaques répétées à l'endroit de la presse libre et des leaders d'opinions, la banalisation des institutions religieuses et la répression de l'opposition, sont autant de signes d'intolérance annonciateurs du déclin progressif de la démocratie.
Tout ceci pouvait encore être rangé sur le registre d'un déficit de culture étatique lié au noviciat du début de la période d'apprentissage si les corps constitués que sont l'armée et la justice n'étaient pas mêlés à l'empressement destructeur.
Nos vaillantes et loyales forces de défense et de sécurité ont consenti des sacrifices énormes pour le maintien de l'intégrité territoriale de notre pays, au prix de nombreuses pertes humaines et matérielles.
N'est-ce pas une haute trahison à vouloir faire reculer ces acquis pour la pacification des zones de conflits ? Le silence des chacals depuis sept mois après qu'ils aient descendu les couleurs nationales dans certaines écoles du sud ne pouvait pas être ignoré par les citoyens consciencieux.
Est-ce un hasard de calendrier ou suivi d'agenda, la cérémonie avortée de dédicace au plein cœur de la capitale d’un ouvrage pro-MFDC ? Les démocrates sincères souhaitaient se tromper sur les allégations de connivence Pastef-rebellion, mais les actes posés commencent à éveiller les soupçons légitimes.
Installé dans la logique d'intimidation des citoyens exerçant leur liberté d'expression, le gouvernement Sonko ne rassure pas sur le chapitre de la gouvernance transparente, inclusive. S'il veut bâillonner les Sénégalais, ce sera alors au prix d'un sacrifice plus élevé que celui consenti pour l'accession au pouvoir.
Le danger est clair et présent, le président Diomaye Faye que nous pouvons créditer de bonne foi puisqu'il a prêté serment devant Dieu et la Nation pour la défense de l'intégrité territoriale et l'unité nationale est appelée à la rencontre avec son destin solitaire, solidaire des armées dont il est le chef.
LE DÉBAT SONKO-BA MAINTENU PAR LES ORGANISATEURS
L'EAO et ITV confirment ce vendredi leur détermination à organiser le face-à-face entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, passant outre les réserves du CNRA qu'ils jugent non compétent en la matière
(SenePlus) - Dans un communiqué conjoint publié ce vendredi 25 octobre 2024, l'École d'Art Oratoire et de Leadership (EAO) et la chaîne ITV réaffirment leur détermination à organiser le débat tant attendu entre le Premier ministre Ousmane Sonko et son prédécesseur Amadou Ba, malgré les réserves émises par le Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (CNRA).
L'EAO, qui se présente comme "une institution privée d'excellence, spécialisée dans la formation et l'accompagnement des leaders, managers et top décideurs du Sénégal et de la sous-région", rappelle qu'elle n'est pas soumise à la tutelle du CNRA, n'étant pas un média. Le communiqué souligne que cette initiative "s'inscrit dans une démarche citoyenne et moderne visant à enrichir le débat démocratique autour des enjeux économiques majeurs pour notre pays".
Cette confrontation historique, initialement prévue pour les 28 ou 29 octobre, a reçu un accueil favorable des deux protagonistes. Amadou Ba a officialisé son accord sur Facebook jeudi, déclarant vouloir "discuter des rapports évoqués et de sujets cruciaux comme l'économie, les libertés et les ressources naturelles". Une annonce qui a provoqué une réaction ironique d'Ousmane Sonko, s'étonnant qu'il ait "attendu des rumeurs d'interdiction du débat par le CNRA pour donner une réponse somme toute timorée".
Le format prévu concerne 90 minutes d'échange dans les locaux de l'EAO, les candidats debout derrière leur pupitre, disposant uniquement de "quatre feuilles vierges, un stylo et une bouteille d'eau", selon les informations rapportée par de Jeune Afrique, mercredi 23 octobre. ITV, qui assurera la diffusion à en croire l'EAO, s'est quant à elle engagée à mettre son signal à disposition de tous les médias.
Le CNRA, par la voix de son président Mamadou Oumar Ndiaye, avait exprimé ses réserves, invoquant "l'égalité de traitement entre les candidats". Une position qui n'a pas dissuadé les organisateurs, l'EAO et ITV se disant "honorés de contribuer à ce débat franc et direct en offrant un espace neutre, équitable et propice à un échange historique".
Le communiqué conclut en réaffirmant que les deux institutions "demeurent à l'écoute des deux candidats et réitèrent leur ferme volonté d'organiser ce débat tant attendu".
BOUGANE GUEYE OBSERVE UNE GREVE DE LA FAIM
Bougane Gueye Dany, qui est détenu depuis samedi dernier, observe une grève de la faim. Il a décidé de ne pas s’alimenter.
iGFM - Bougane Gueye Dany, qui est détenu depuis samedi dernier, observe une grève de la faim. Il a décidé de ne pas s’alimenter.
«Ce qui nous attriste, c’est que Bougane refuse de s’alimenter depuis lundi. Et ça, nous ne l’avions pas comme information», a annoncé Ben Mokhtar Diop, un de ses proches qui est allé rendre visite à Bougane Gueye Dany à la maison d'arrêt et de correction de Tamba.
Il a déclaré que leurs tentatives pour essayer de dissuader le leader de «Gueum sa bop» se sont avérées infructueuses : «On a essayé de l’en dissuader, mais il dit que c’est sa stratégie de riposte et qu’à ce niveau il a pris la décision de ne pas s’alimenter. C’est assez douloureux», regrette M. Diop.
OUSMANE SONKO SE PRONONCE SUR L'AFFAIRE SAMBA NDIAYE
Sur sa page Facebook, le chef du gouvernement et Président du parti Pastef rassure ses militants, que «les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite.»
Ousmane Sonko vient de réagir sur la levée de boucliers de Pastef contre la nomination de Samba Ndiaye au poste de Pca de la Sn Hlm. Il a déclaré que le Président Diomaye a pris la décision sur proposition des alliés et n’avait aucune connaissance des faits dénoncés.
«Chers militants et sympathisants, Nous accusons réception des multiples expressions de votre indignation suite à une nomination intervenue récemment», a publié Ousmane Sonko ce vendredi, en réponse à la polémique soulevée par la nomination de Samba Ndiaye.
Sur sa page Facebook, le chef du gouvernement et Président du parti Pastef rassure ses militants, que «les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite.»
Et sur la nomination à proprement dite, le chef du gouvernement semble rejeter la faute sur les alliés tout en couvrant le chef de l’Etat : «Je puis vous assurer que le Président Diomaye, qui a certainement pris la décision sur proposition alliée, n’avait aucune connaissance des faits dénoncés», dit-il.
Dans son texte, Ousmane Sonko a rappelé que la position de notre parti. Celui, dit-il, reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès.
«En revanche, il reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d’une responsabilité publique, ou ayant fait montre d’un zèle excessif dans l’inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres», dit-il.
DIOMAYE FAYE VA FAIRE UNE DÉCLARATION À LA PRESSE À 21 H
À quelques jours du lancement de la campagne pour les législatives anticipées, cette déclaration, très attendue par les citoyens et les acteurs politiques, pourrait apporter des éléments décisifs sur les priorités du gouvernement et les défis nationaux.
À quelques jours du lancement de la campagne électorale pour les législatives anticipées, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’apprête à faire une déclaration de presse ce vendredi 25 octobre à 21h00. Cet événement suscite une grande attente tant parmi les citoyens que les acteurs politiques, car il pourrait marquer un tournant dans le paysage politique national.
Ces législatives anticipées se déroulent dans un contexte particulier, où les questions de gouvernance, de développement et de sécurité occupent une place centrale dans le débat public. Les citoyens espèrent que la déclaration du président abordera ces enjeux cruciaux et fournira des éclaircissements sur les priorités du gouvernement pour la prochaine législature.
Les électeurs attendent des précisions sur les objectifs stratégiques du gouvernement pour les mois et années à venir, notamment en matière de croissance économique et de réduction des inégalités. Étant donné les préoccupations croissantes en matière de sécurité, des annonces concernant des mesures visant à renforcer la sécurité intérieure seront également particulièrement attendues.
Un discours promouvant l’unité et la participation citoyenne pourrait être formulé, encourageant un climat de dialogue respectueux entre les différentes factions politiques. De plus, une réaffirmation de l’importance d’élections transparentes et équitables serait essentielle pour rassurer les citoyens sur l’intégrité du processus électoral.
Les réactions à cette déclaration ne manqueront pas d’être variées. Les partis d’opposition et les organisations de la société civile sont susceptibles de réagir, soit en soutenant les initiatives proposées, soit en critiquant les choix du gouvernement. Les débats qui suivront pourraient fortement influencer l’atmosphère de la campagne électorale.
La déclaration de presse de Bassirou Diomaye Faye s’annonce comme un moment charnière dans la préparation des législatives anticipées. Les attentes sont élevées, et les enjeux, multiples. À l’aube de cette campagne, les mots du président pourraient bien définir les orientations politiques et sociales de la nation pour les années à venir. Les prochains jours seront donc cruciaux pour l’avenir politique du pays.
À suivre en direct sur RTS, Radio Sénégal et les supports digitaux.
Par Serigne Saliou DIAGNE
TRINQUONS À LA RUINE D’UN PAYS
Alors que le Nord et l'Est du pays sont submergés par les eaux, le Premier ministre préfère orchestrer son show à Dakar Arena, niant la gravité des inondations et inventant des secours fantômes
J’aurais pu ne pas écrire une seule ligne de cette chronique du jour et partager de nouveau un papier d’octobre 2023 qui s’intitulait «L’enfant gâté de la République et son univers dystopique». Ousmane Sonko, en se présentant devant ses ouailles et partisans pour chauffer à blanc une meute politique et préparer du bétail électoral pour lui confier pieds et mains liés la majorité à l’Assemblée nationale, au moment où une partie de nos compatriotes voyait au Nord et à l’Est tous leurs espoirs noyés dans les eaux, s’est illustré en parfait scénariste de réalités alternatives. Il a commencé à réfuter les inondations à Bakel avec le débordement du fleuve Sénégal, et a poussé le vice jusqu’à confier que des vivres en quantité et l’assistance nécessaire étaient déjà distribués dans les zones sinistrées. La spontanéité des réseaux sociaux aidant, des vidéos de populations sinistrées étaient montées dans la foulée de son intervention, avec en fond sonore son discours. De la tragédie en cours de Bakel à Podor, en passant par Matam, Tambacounda et Kédougou, il dira qu’elle a sûrement des origines criminelles avec des investigations menées pour identifier les fautifs. On ne peut pas faire pire dans l’insensibilité et surtout la désinvolture, à une station aussi importante de l’appareil d’Etat.
Dans la chronique que j’évoquais plus haut, je disais ce qui suit : «Depuis mars 2021, consécration par la violence aveugle de notre glissement en tant que société dans une séquence folle qui est le fruit d’un activisme sans limite d’entrepreneurs politiques, d’une passivité coupable et criminelle des services d’Etat et d’une abdication de la pensée critique chez les faiseurs d’opinions (intellectuels et médias) pour laisser place à la partisannerie primaire, l’absurde a pris le dessus sur tout. Le Sénégal ressemble au bout du compte à un univers dystopique où tout marche à l’envers. Rien de ce qui devrait se passer dans un pays normal ne s’effectue maintenant dans les règles de l’art. Les agressions contre la Justice dont certains magistrats «encartés» s’accommodent, ou les flagrants partis-pris dans la presse à la cause d’un homme qui devrait être poursuivi pour trahison et désigné ennemi domestique, après tous les actes qu’il a posés pour fragiliser la République, ont de quoi nous pousser à nous pincer pour nous sortir de ce fichu cauchemar. J’irai plus loin en disant que nous nous trouvons tous prisonniers d’une dystopie dont Ousmane Sonko est le metteur en scène. Il aura voulu par tous les moyens se faire roi, en usant de tous les stratagèmes, pour finir par se rendre omniprésent dans le débat public. Et cela, dans toutes les postures incongrues possibles. Il se sera imposé comme un Léviathan des consciences, une sorte de Big Brother boulimique quémandant sympathie et attention partout, en faisant de l’opinion le relais privilégié de toutes ses viles ruses. Beaucoup de monde, par mimétisme et effet d’entraînement, s’accommodent de tous ses caprices, pardonnent tous les abus à sa meute, se courbent face au poids de l’insolence de ses soutiens.»
Je ne pensais pas si bien dire, car Ousmane Sonko himself confessera à ses partisans lors de son meeting du 19 octobre 2024, qu’il n’a jamais été malade pour plonger dans un état comateux, encore moins à l’article de la mort lors de son internement au Pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar. Il faudrait peut-être penser à rembobiner tous les événements qui se sont passés dans cette terrible fenêtre et voir ce qui était vrai et ce qui reposait d’une comédie tragique. De façon bancale, il dira qu’il aura usé de ruses pour gagner du temps et de stratagèmes pour contrer un pouvoir qui voulait sa peau. Après tous les dégâts, toute l’indignation et tous les troubles qui sont nés de la maladie imaginaire du patriote en chef et toutes les péripéties qui ont entouré sa détention, on est en droit de se dire que cet homme n’a jamais respecté ses compatriotes, et encore moins ses militants. Le lot de morts, les vies détruites dans le sillage de ses démêlés avec la Justice, la manipulation des masses et élites politico-religieuses, tout cela aura contribué à paver un chemin royal pour accéder au pouvoir et continuer tel un ogre à exister dans l’espace public. Je lui concéderai une finesse maligne pour berner autant de monde et les embarquer de façon aveugle dans sa cause pour endosser tous ses dires, au point de se battre corps et âme contre toute personne qui y opposera une pensée contraire ou une lecture lucide. Les interventions alarmistes de plusieurs personnalités politiques, de la Société civile et des médias sont encore fraîches dans nos mémoires. Les «requiems» à coup de chaudes larmes pour sensibiliser les chefs religieux sont assez drôles quand on les regarde aujourd’hui avec du recul et les révélations du principal intéressé.
Une connaissance avec laquelle j’ai eu des échanges musclés et rompu les liens à la suite de mes chroniques sur la maladie imaginaire du chef du parti Pastef et de sa logique d’entraîner les Sénégalais dans des réalités alternatives, m’a écrit suite aux confessions du tout-puissant Ousmane. Il aura l’honnêteté de ravaler sa fierté et de dire qu’il aura été dupé par un politique pour qui il nourrissait de l’affection, et s’offusquait à ce que toute une machine d’Etat soit mise en branle pour lui faire souffrir le martyre. Je me rappellerai qu’il m’avait maudit à l’époque en me disant que j’aurai la mort de son héros sur ma conscience et que mes mains seront tachées de sang. Il est ridicule de voir à quel point le jeu d’un politique qui n’hésite devant rien pour atteindre ses buts peut impacter sur des relations humaines au point où nous devenons des adversaires, voire des ennemis, prompts à prêter à autrui les pires intentions. Cela, du moment qu’on ne partage pas les mêmes opinions. Je reste pour ma part très à l’aise sur tout ce que j’ai pu dire et analyser sur Ousmane Sonko. Déconstruire les faits politiques et gestes populistes, je m’en donne à cœur joie, et avec Sonko, il y a de la matière. Le temps, qui reste le meilleur des juges, rétablira tout le monde dans sa vérité. Ce qui est doux avec le metteur en scène de la dystopie ayant cours au Sénégal est qu’il profite de toutes les tribunes où l’audience est importante pour mettre à nu, de son propre chef, tous les schémas qu’il met en œuvre. Quand c’est de sa bouche qu’il confirme tout ce que nous avons démontré, on ne peut que dormir tranquille et se dire que le sillage que nous laissons est le bon.
Jean-Paul Krassinsky avait publié en 2019 un excellent roman graphique intitulé La fin du monde en trinquant. Pour faire court, il s’agit d’un cochon qui est un éminent astronome œuvrant sous le règne de l’impératrice Catherine II de Russie. Nikita Petrovitch, brillant scientifique, est un cochon peu amène qui découvre qu’une comète va s’écraser en Sibérie. Il communique sa découverte au trône, mais il n’est guère pris au sérieux et est contraint de prendre sous son aile Ivan, un chien fou et maladroit, pour donner la mauvaise nouvelle aux populations. Comme tous les veilleurs, ils sont chahutés et rencontrent des villageois pas trop reconnaissants. Ceux-ci idéalisent la Russie du 18e siècle et sont d’une crédulité sidérante face aux agissements du pouvoir royal. Ce roman graphique est un récit sarcastique mettant au centre le triomphe de la crédulité, la bêtise politique et l’obscurantisme, surtout quand les ficelles sont tirées par ceux à qui les populations offrent leur pleine confiance. Quand je relis cet ouvrage, je vois beaucoup de similitudes avec notre pays, qui tournent le rire en inquiétude.
Une vieille dame s’est permis dans le spectacle comique qui se tenait à Dakar Arena, de mimer un malaise et de se lever d’un brancard pour saluer son héros Ousmane Sonko. La mise en scène est d’un grotesque, qu’il n’aura pas fallu plus d’une journée pour que des gens retrouvent cette sacrée comédienne et déconstruisent la supercherie qui visait à toucher les masses par l’émotion. Son jeu d’actrice sera tourné en dérision sur les réseaux sociaux et des révélations suivront sur sa partition au grand cirque. On ne peut pas faire mieux en matière de dystopie. Ce Sénégal est un cas tragique. En fin de soirée hier, le journaliste Ahmed Ndoye a été appréhendé par les services de police après une conférence de presse qu’il tenait. Tout est mis en œuvre pour faire taire toutes les voix contraires. Je ne pense pas que ceux qui criaient au changement partout ont voté pour de telles régressions. Bonjour autocratie, rebonjour égocratie, le Sénégal est un paradis d’humanité et de liberté perdu ! J’oubliais, le Premier ministre nous disait qu’il a hérité d’un pays en ruine. Trinquons donc, c’est sur des ruines que se bâtissent les empires !
LE DEBAT AVANT LE DEBAT
Duel Sonko-Bâ : Le débat avant le débat Depuis que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a invité Amadou Bâ à un débat, les deux protagonistes ne cessent de se lancer des piques.
Duel Sonko-Bâ : Le débat avant le débat Depuis que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a invité Amadou Bâ à un débat, les deux protagonistes ne cessent de se lancer des piques.
Après que l’ancien PM a répondu à l’invitation de son ancien subordonné, Ousmane Sonko s’est dit étonné que son adversaire ait attendu des rumeurs d’interdiction du débat pour donner une réponse somme toute timorée, enrobée de conditionnalité et dérobades, comme à son habitude.
« Les éventuelles lacunes du Code électoral ou de la loi sur le CNRA avec des dispositions obsolètes quant à l’organisation des débats à l’occasion des élections au Sénégal ne sauraient constituer un obstacle dirimant à sa tenue », a écrit le leader de Pastef sur les réseaux sociaux. Il ajoute que son équipe n’a posé aucune condition à Amadou Bâ et lui demande d’en faire de même.
Il poursuit en disant que chacun va présenter ses arguments au peuple sénégalais le jour J. Ousmane Sonko va plus loin en disant qu’il promet que les stigmates de mauvaise gestion de l’ancien PM seront aussi criards que les rayures d’un zèbre. ‘’Tout est référencé, sourcé et renseigné à partir de documents officiels irréfutables y compris des rapports qui l’ont mis en cause et sera mis à la disposition du peuple sénégalais’’, précise Ousmane Sonko.
Le Premier ministre a aussi exprimé son étonnement face à la timidité de Ba, qui, selon lui, aurait hésité suite à des rumeurs d’interdiction par le CNRA. « Les éventuelles lacunes du code électoral ne devraient pas constituer un obstacle à la tenue de ce débat » a-t-il soutenu, insistant sur l’importance d’un échange franc et ouvert. « J’accepte l’invitation de M. Sonko à un débat public », a déclaré jeudi matin l’ancien Premier ministre Amadou Ba sur son compte X (anciennement Twitter).
L’ancien Directeur Général des Impôts et Domaines a souligné que celui qui a été l’initiateur du Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID) éprouve une nostalgie de sa modeste personne. ‘’Sa volonté de se mesurer ne me gêne aucunement. Aussi, j’accepte volontiers son invitation à un débat public et contradictoire. Nos équipes respectives pourraient se rencontrer pour déterminer les modalités pratiques. D’ici là, j’espère qu’il mettra à ma disposition les rapports qu’il a évoqués et rendra publics tous les échanges entre le Premier ministre que j’étais et les ministres concernés par les allégations, pour que l’on puisse discuter utilement de toutes les questions soulevées dans lesdits rapports’’, réplique Amadou Bâ sur le même canal. Pour lui, au-delà des sujets qu’il propose, bien qu’il soit curieux qu’il délimite lui-même les sujets, le débat devra porter sur tous les aspects de la vie de notre nation (économie, finances publiques, pouvoir d’achat, emploi, libertés publiques, institutions, justice, ressources naturelles, inondations, éducation, santé, sécurité, diplomatie, etc…
Un autre Amadou Ba, cadre influent du Pastef, a précisé sur Facebook que M. Sonko serait disponible pour le débat avec l’ancien Premier ministre Amadou Ba le lundi 28 ou le mardi 29 octobre 2024.
Le débat sera organisé par l’École d’art oratoire et de leadership fondée par Cheikh Omar Diallo en collaboration avec le groupe E Media. « Le Sénégal franchit une étape historique avec le premier duel télévisé entre les Premiers ministres Ousmane Sonko et Amadou Ba. Ce débat télévisé témoigne de la vitalité de notre démocratie et de l’engagement des deux candidats à échanger ouvertement et contradictoirement devant les Sénégalais » écrit Alassane Samba Diop DG Emédia.