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12 avril 2025
Politique
L’ULTIME COMBAT POUR DESIGNER LE GRAND SERIGNE POLITIQUE DE DAKAR...
Le Premier ministre Ousmane Sonko et l'ancien maire Khalifa Sall, tous deux victimes des manœuvres de Macky Sall mais avec des destins différents, s 'affrontent pour la suprématie dans la capitale
Les élections législatives du 17 novembre prochain constituent un rendez-vous à plusieurs enjeux. Parmi ceux-ci, la bataille de Dakar qui s'annonce sanglante entre Pastef dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko et Taxawu Sénégal de l'ancien maire Khalifa Sall. Lequel des deux sera désigné « Grand Serigne Politique » de Dakar par la collectivité locale dakaroise ?
C'est en 2009, sous le régime de Me Abdoulaye Wade, que la mairie de Dakar a échappé à un parti au pouvoir. Khalifa Sall, alors membre du PS, venait d'imposer sa force sous la bannière de la grande coalition de l'opposition Benno Sigil Sénégal (Bss). Cinq ans après, c'est à dire au terme de son premier mandat en 2014, c'est au tour de Macky Sall de subir le même revers que son précédent. Khalifa Sall se fait réélire face au candidat d'alors de l'Avr confirmant ainsi son leadership incontesté dans la capitale où il contrôle 17 sur les 19 communes. Le président Macky Sall, sentant son pouvoir menacé par la montée en puissance du «khalif de Dakar», utilise le très fallacieux prétexte de la caisse d'avance pour le mettre hors d'état de bénéficier. Mais de la manœuvre politico-judiciaire : s'offrir facilement un second mandat présidentiel faute de concurrent sérieux.
Finalement, le leader de Taxawu Sénégal n'a pu participer à l'élection présidentielle de 2019. Tout de même, ce examen a révélé la naissance d'un nouveau phénomène politique en la personne de Ousmane Sonko, sorti troisième derrière Idrissa Seck, avec un score de 15%. Ce qui constitue un grand lien en avant comparé à ses résultats du plus fort reste acquis lors des législatives de 2017 et lui octroyant un seul siège à l'Assemblée nationale. Conscient que le chef de file du Pastef est désormais une réalité politique, Macky Sall, dont l'image renvoie à celle du varan de la légende intransigeante à toute personne qui s'approcherait de lui, tente le même coup d'État infligé à Khalifa Sall. Mais c'était sans compter la détermination de la « bête » Sonko qui lui opposa une farouche résistance. Avec comme renfort, une bonne partie du peuple et particulièrement la jeunesse pour le sauvetage de la «guillotine».
Sonko très résilient ne sera certes pas candidat mais parviendra tout de même à barrer la route à Macky Sall dans sa quête d'une troisième candidature. Mieux, il lui impose son propre pion qui finit par se faire élire : Bassirou Diomaye Faye. Ainsi donc, Khalifa Sall et Ousmane Sonko subiront le même sort sous Macky Sall. Tous deux emprisonnés et éliminés à une élection présidentielle. A la différence que là où l'ancien maire de Dakar n'a pu lui tenir tête, Sonko, en revanche, est parvenu à mettre fin à son régime par le biais de son candidat qui a fait capituler son pouvoir. Yewwi et le clash...Réélu en 2019 au terme d'un examen très sélectif face à quatre candidats seulement avec 58%, Macky Sall prend conscience de son lien en arrière.
L'opposition, sentant la toute puissance du régime s'effriter, est dans l'obligation de s'organiser en perspective des locales et des législatives de 2022. Ce, pour affaiblir le pouvoir afin de faciliter sa chute à la présidentielle de 2024. Khalifa Sall, une des figures de proue de la scène politique, entreprend dès 2020 des démarches auprès des membres de l'opposition radicale pour donner naissance à une grande coalition dénommée Yewi Askan Wi (Yaw) composée d'une dizaine de partis et de mouvements dont le Pastef de Ousmane Sonko. Lancé le 2 septembre 2021, il a envisagé dans sa charte de conduite de faire une liste unique aux locales et législatives pour pouvoir accorder à chaque membre qui le souhaiterait de se présenter à la présidentielle de 2024.
Cette nouvelle entité porte très vite ses fruits. En plus de faire feu de tout bois sur la gouvernance cynique de Macky Sall, elle draine des fautes et résiste à toutes les tentatives du pouvoir de freiner sa dynamique. Barthélémy Dias, deuxième homme fort de Taxawu Sénégal connu pour son courage, son engagement, sa témérité et sa fougue, forme avec Sonko, qui incarne les mêmes qualités, un duo redoutable et intenable.
Aux locales comme aux législatives, les résultats obtenus par Yewi permettent de contrôler plusieurs mairies des grandes villes et de mettre en vote la coalition présidentielle sur le partage dessièges à l'Assemblée nationale malgré l'élimination très contestée de sa liste de titulaires au profit des suppléants. Faisant preuve d'altruisme politique, Sonko jette son évolution sur Barthélémy Dias deuxième homme de Taxawu Sénégal comme candidat à la mairie de Dakar et lui manifeste son soutien indéfectible. La victoire de Dia voix pour succéder à son mentor Khalifa Sall devenu inéligible est sans bavure avec un score fleuve de presque plus de 100 mille sur son principal concurrent de la mouvance présidentielle. Coup de théâtre ! Car à la suite d'un appel à un dialogue national initié par le Président Macky Sall pour dire-il, apaiser la tension politique, Khalifa Sall décide d'y prendre part.
La coalition Yewi, considérant cette invitation comme une manœuvre pour la diviser, perçoit la démarche de Taxawu Sénégal comme une trahison. Ce qui en avait tout l'air puisque c'est à la suite de ce conclave que Khalifa Sall a été réhabilité dans ses droits civiques par l'Assemblée nationale. La tension devient alors plus vive entre la coalition Yewi Askan Wi et son membre fondateur qui finit par claquer la porte et se démarquer du groupe parlementaire de l'opposition. Dans le même temps, le coordinateur de Pastef à Dakar et premier adjoint au maire de Dakar perd son poste. Ainsi donc, le Pastef et Taxawu très liés au départ deviennent des ennemis jurés et font face à une bataille politique à distance loin de connaitre son épilogue.L'ultime bataille de Dakar...
Si pour bon nombre d'observateurs Ousmane Sonko a été l'un des grands artisans de la brillante victoire de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar pour d'autres, notamment le camp de Taxawu Sénégal, tel n'est pas le cas. Pour eux, cela reflète la toute-puissance de leur leader Khalifa Sall dans la capitale qu'il contrôle depuis 2009. En tout état de cause, personne ne peut denier à l'ex-maire de Ziguinchor son apport personnel dans la campagne aux dernières locales qui a permis le contrôle de plusieurs localités du pays. Alors qu'on pensait que la dernière présidentielle où Taxawu et Pastef étaient tous sur la ligne de départ allait quitter les deux camps à Dakar, le suspense ne fait que persister.
Ce, malgré que le Pastef y soit largement sorti victorieux avec un score sans appel. Interrogé sur ce fait les militants de Taxawu Sénégal ont soutenu que ce score ne reflétait pas la réalité sur le terrain. Pour eux, beaucoup d'électeurs y comprennent les leurs, ont préféré faire un vote utile à la faveur du candidat de Pastef qui, à leurs yeux, était mieux placé pour féliciter le candidat du pouvoir qu'ils ont combattu. Face à cette situation, il était difficile de jauger le poids électoral de chaque entité. D'où le caractère décisif que constitue les législatives du 17 novembre prochain pour les départager. Dans cette confrontation, il faut noter que même si Taxawu et Pastef étaient dans l'affiche de la dernière présidentielle, leurs acteurs pour le prochain examen ont connu un petit changement.
En effet, Khalifa Sall alors candidat, s'est retiré pour mettre en selle Barthélémy Dias alors que Sonko inéligible qui avait porté son choix sur Diomaye Faye va conduire sa liste. Ce sont donc les ex-amis qui vont s'affronter sur le terrain pour la première fois. Deux figures emblématiques de la scène politique, de même génération, qui se connaissent très bien. Et qui vont en découdre pour arracher les sept sièges de députés délégués à la capitale dakaroise. Amis d'hier devenus de vrais adversaires politiques, ces deux hommes ont un contentieux à vider sur fond de comptes à régler. Aussi bien sur le plan national que…
Les Dakarois dont le verdict sera connu au soir du 17 novembre prochain. Des renforts tous azimuts… Ousmane Sonko, devenu Premier ministre, a opté d'aller aux élections sans coalition autrement dit en ne s'appuyant que sur son parti Pastef dont il est tête de liste. En plus de son coefficient personnel, il va devoir compter sur le soutien de ses responsables politiques dans la capitale parmi lesquels des maires, ministres, directeurs généraux etc. Ainsi que ses nombreux militants et sympathisants. Quant à Barthélémy Dias, chef de file de la coalition Samm Sa Kaddu, en fonction de Premier magistrat de la ville est l'un de ses premiers atouts. Mais son expérience politique ainsi que son bilan à mi-mandat à la mairie,l'implication de Khalifa Sall qui maîtrise bien les rouages de la capitale et l'apport de ses alliés peuvent peser sur la balance.
En définitif chacun des deux dirigeants détient des avantages à faire valoir pour sortir victorieux dans la capitale. Mais comme le dernier mot revient aux populations dakaroises, seules habilitées à trancher, entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko
MAKHTAR M'BOW PAR CELLE QUI L'A AIMÉ
Des cours aux lycéens de Rosso aux rencontres avec les grands de ce monde, leur parcours défie l'ordinaire. Une histoire d'amour et d'engagement racontée par celle qui fut de tous les combats aux côtés de Makhtar : son épouse Raymonde Fadhila Mbow
Le texte suivant est de Madame Raymonde Fadhila Mbow, épouse d'Amadou Makhtar Mbow, extrait du livre "Amadou Mahtar Mbow, Une Légende à Raconter – Entretiens avec un Éclaireur du Siècle", publié aux Éditions Karan en 2021 par Mahamadou Lamine Sagna.
Puisque la parole, lorsqu’elle est bonne en remontant vers la bouche, se charge d’humeur allègre et engendre d’autres paroles qui créent la vie ou la fortifient, je ne me priverai pas en ces entretiens, de raconter. Mahtar avec les mots miens…
C’est à Paris, en novembre 1950 que nous nous sommes rencontrés dans un amphithéâtre de la Sorbonne pendant un cours d’histoire du Professeur Marou. Cet endroit vétuste et austère manquait totalement de charme. Mahtar était au premier rang, juste en face du professeur et moi plus haut vers le septième rang… Tout le monde le sait, pendant certains cours, en l’occurrence ceux qui nous passionnent, les regards, survolent la salle, volent les visages, les mots des uns et des autres. Mon attention était attirée par un étudiant noir, qui me paraissait plus attentif et plus réactif que les autres. Etait-ce parce que nous étions les deux seuls noirs de l’auditoire, était-ce parce qu’il m’avait l’air d’en savoir un bout, toujours est-il qu’à la sortie du cours nous avons échangé quelques mots. Sans doute anodins, au début, généralement le « d’où viens-tu ? » « Où habites-tu ?” Ainsi commença une belle et longue histoire dont vous suivez encore le déroulement.
Mahtar dégageait une sorte d’aura que j’ai attribuée au début à sa soif d’apprendre et à sa passion pour l’histoire, dont il avait décidé de faire sa profession. Mais plus tard j’ai compris que cette aura lui provenait de son enfance choyée, heureuse et studieuse, entre un père aimant et fier et une tante, - ainsi désigne-t-on les épouses d’un père polygame - qui, n’ayant pas eu d’enfant, lui a consacré toute son affection, et plus encore après la perte prématurée de sa mère. Fara, son père lui a donné le goût du travail bien fait, de l’exigence envers soi-même, du courage devant l’adversité, la connaissance des vertus des plantes et les soins des animaux domestiques.
Son père, sa mère et sa tante lui ont inculqué les valeurs familiales qui feront de l’enfant un honnête homme respectueux de tous les membres de sa communauté. Tous trois lui ont montré l’exemple de bons croyants. En retour, Ndiaga (surnom de Mahtar) a toujours voué un culte à sa tante et parle d’elle avec tendresse et gratitude.
Mahtar cultivait tout aussi le goût de l’élégance pendant nos années de fac. Il était superbe dans une veste en velours beige, très bien coupée avec un foulard assorti. A la fois serein et enjoué avec des convictions politiques et sociales très documentées parce qu’il lisait beaucoup. Il était très à l’aise dans les milieux intellectuels comme dans les milieux populaires et savait se faire des amis, mais hélas aussi des ennemis que ses indéniables qualités et ses idées dérangeaient. Je me suis vite rendue compte qu’il était responsable et mature, et il me semblait si différent des autres garçons, du genre fils à papa, que je fréquentais...
….. Ne me rappelez pas mes doutes lorsque je devais aller vivre avec lui en Afrique. Eh oui, j’ai eu des doutes, des interrogations et même des craintes, mais dans ma famille nous avons tous été bercés par des chansons et des contes qui nous rappelaient nos origines africaines. On se glorifiait de l’histoire de l’oncle Benito, capitaine de vaisseau, qui avait fait un voyage en Ethiopie, seul pays indépendant d’Afrique à l’époque et qui ambitionnait de développer les relations avec Haïti, seule république noire indépendante dans le monde. Il avait aussi écrit un livre sur les colonies d’exploitation en Afrique dans lequel il décrivait l’histoire d’un village au Sénégal. On parlait aussi de son air triste parce qu’il avait laissé un secret d’alcôve à Addis Abeba.
…Parlant d’Afrique, nous avons vécu en Mauritanie, au Maroc et au Sénégal. Nous sommes d’abord allés en Mauritanie. Après notre mariage en 1951, à la fin de nos études à la Sorbonne, nous avons donc été affectés au Collège de Rosso puisque l’autorité coloniale avait décrété que Mahtar, mon futur mari, indépendantiste convaincu, n’étant « corruptible ni par l’argent, ni par les femmes », était indésirable au Sénégal.
Ce séjour d’environ 3 ans a été marqué par de belles rencontres avec nos collègues, nous étions les deux seuls professeurs noirs avec nos élèves adolescents, turbulents parfois, mais qui nous faisaient confiance et nous admiraient.
…Le Sénégal était le pays d’ancrage donc celui où nous revenions le plus souvent. L’un des moments que je tiens jalousement conservé dans ma mémoire c’est l’accueil du père de Mahtar à Louga lors de ma première visite. Dès que je suis descendue de la voiture il m’a ouvert les bras en disant ‘“ma fille, ma fille” avec une tendresse inexprimable. Je n’oublierai jamais le regard plein de bonté de mon beau-père, impressionnant par sa taille et dans son boubou immaculé. Il montrait qu’il avait accepté le choix de Mahtar et voulait attirer les bénédictions divines sur notre mariage.
Au Maroc nous avons bénéficié de l’amitié de Sa Majesté le Roi Hassan II et de la famille royale. Le peuple marocain a toujours estimé Mahtar et soutenu son combat. J’ai eu l’honneur et l’immense responsabilité d’accueillir la fille du roi qui a suivi un stage à l’Unesco après son bac. …Nous y avons côtoyé des sommités internationales, telles que Neil Armstrong, l’homme de la lune, Kissinger, Monseigneur Gantin, les présidents Senghor et Ahidjo, Maurice Druon, etc. Les sessions étaient des moments intellectuels enchanteurs mais aussi un régal gastronomique.
Ah oui, l’on pourrait se demander comment pouvions-nous conserver une vie familiale tout en répondant à toutes ces obligations. En effet, dès l’annonce de la nomination de Mahtar au poste de Sous-Directeur Général pour l’Education à l’UNESCO en 1970, je me suis mise à réfléchir à ce que serait désormais notre vie familiale à Paris. Nous avons élaboré un agenda où une place de choix était réservée aux enfants. Ils étaient de jeunes lycéens, avec des problèmes d’acceptation de ce nouvel environnement. Nous tenions à ce qu’ils prennent en compte la chance qu’ils avaient de vivre dans un milieu culturel aussi varié, stimulant et privilégié, mais qu’ils sachent aussi que cela impliquait aussi pour eux des efforts d’adaptation. Nous étions toujours présents tous les deux, ou l’un ou l’autre aux repas du soir. C’était l’occasion de les écouter parler du lycée, des rapports qu’ils avaient avec leurs professeurs et des amis qu’ils se faisaient. Leur travail et leurs résultats scolaires étaient scrupuleusement suivis. Nous nous efforcions de répondre à leurs interrogations ; nous parlions très librement des problèmes du monde et de l’actualité de l’UNESCO et dans le souci du ressourcement nous évoquions fréquemment nos pays d’origine, le Sénégal et Haïti. Nous avons partagé les vacances à l’étranger, dans plusieurs pays du monde, et en France où nous vivions, avons visité ensemble des musées, théâtres, sites historiques, géographiques et assisté à des soirées culturelles de qualité à l’UNESCO. Ils ont grandi, sont entrés à l’université ; j’ai pu accompagner mon mari plus souvent en voyage.
….Lorsque l’on a la chance de parcourir le monde, il faut s’en gaver. Etant géographe, ce sont plutôt les reliefs naturels et les sites hydrographiques qui m’ont marquée. Difficile de choisir entre les Chutes Victoria, impressionnantes, le plus long fleuve du monde, le Nil, ou les montagnes enneigées du Kilimandjaro et du Kenya.
Le Nil, le grand fleuve nourricier, berceau de la civilisation fondamentale pharaonique, traverse l’Afrique, du sud au nord, des Grands Lacs jusqu’à la Méditerranée. Son régime de crues et son limon conditionnent l’agriculture de nombreux pays. Ses eaux reflètent la plupart des paysages africains, la savane, la forêt équatoriale, le Sahel et le désert ; ses rives abritent d’innombrables villes, bourgades et villages débordantes d’activités, et il devrait être un élément fédérateur pour les communications. Comme j’ai aimé me promener au crépuscule, après la chaleur accablante de la journée sur ses rives sablonneuses et admirer les flamboyants couchers de soleil.
Que de traversées dans les felouques bercées par les voiles agitées par le vent. Que de grandioses travaux accomplis par l’UNESCO pour sauver les monuments en péril. Citons Abou Simbel et la petite île de Philae renflouée au temps où Mahtar était Directeur Général de l’UNESCO. Nous avons assisté à la pittoresque cérémonie d’inauguration de ce site avec Mme Nasser. L’UNESCO peut être fière d’avoir apporté sa pierre dans la longue et belle histoire de la vie de ce fleuve….
Les chutes Victoria, nous les avons admirées au Zimbabwe en compagnie d’un Ministre-poète qui déclamait des vers qu’il avait composés pour ce site. Hélas l’audition se perdait dans le tumulte environnant. Le fracas des eaux bondissantes, la vapeur projetée qui entretient une atmosphère brumeuse et opalescente, l’apparition d’arcs en ciel fantasmagoriques qui déploient leurs voiles irisées rendent ce lieu inoubliable. Le tracé des chutes plutôt linéaire et horizontal coupe le fleuve Zambèze dans toute sa largeur. Le soir au diner, j’ai eu un petit succès lorsqu’un invité présent comparait les différences entre les colonisations anglaises et françaises . Je lui ai répondu: “En somme, vous avez la Corrèze, nous avons le Zambèze”.
LE DÉBAT
Pour la première fois, un chef de gouvernement invite son challenger à un débat public avant des élections majeures. Dans un renversement des rôles inédit, c'est le pouvoir qui sollicite la confrontation, alors que traditionnellement, il la fuyait
De Senghor à Diomaye, en passant par Diouf, Wade et Macky, jamais les deux têtes de liste les plus importantes présentes sur le territoire ne se sont livrées à un débat, à quelques encablures d’élections majeures comme les législatives. D’habitude, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, c’est le représentant du parti au pouvoir qui refusait la confrontation.
En prélude aux élections législatives prévues le 17 novembre 2024, la tête de liste du parti présidentiel Pastef invite son principal challenger, présent sur le terrain, à un débat public. Réagissant à la conférence de presse de la tête de liste de la coalition Jamm ak Njerign Amadou Ba, par ailleurs deuxième à la dernière Présidentielle, le chef de file du parti au pouvoir déclare : ‘’Monsieur Amadou Ba a décidé de sortir de l’ombre et de ne plus se cacher derrière ses mercenaires de la plume et autres ‘chroniqueurs’. Tant mieux, car le jeu du mythe et du combat politique par procuration ne saurait prospérer plus longtemps’’, réagit-il d’emblée avant de lancer le défi : ‘’Je lui offre une belle opportunité (sic) de s’expliquer devant le peuple : un débat public contradictoire entre lui et moi sur la situation économique et financière dans laquelle ils ont plongé le pays, et sur sa responsabilité personnelle.’’
Le fait est inédit pour marquer bien des esprits. En effet, dans l’histoire, on a souvent vu, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, ancien membre de la Commission électorale nationale autonome (Cena), des challengers défier des représentants du pouvoir, mais l’inverse ne s’est presque jamais produit. ‘’D’habitude, ce sont les challengers qui demandent un débat. Lui, en tant que détenteur du pouvoir, se met dans la peau du challenger. C’est quand même étonnant pour un homme politique de son envergure. Il y a donc un renversement des rôles, mais je pense que c’est une excellente chose. Ce serait très bien de les voir en découdre dans un débat’’, analyse l’ancien journaliste de ‘’Nouvel Horizon’’ qui a été témoin de pans entiers de l’histoire politique du Sénégal.
Des débats de cette envergure, il n’y en a pas eu beaucoup dans l’histoire. Le seul qui puisse être comparable, selon M. Sall, serait peut-être le face-à-face entre Moustapha Niasse et Majmouth Diop. ‘’Je crois que c’était en 1978. Il n’y a pratiquement jamais de débat à ce niveau, surtout à la veille d’élections. Généralement, les chefs de file sont interrogés seuls. Au mieux, ce sont les seconds couteaux qui vont sur les plateaux. Il est utile que les leaders acceptent de se mettre en danger et comme ça on peut juger de la qualité de leur discours et de leurs capacités à tenir devant une adversité. Sinon, c’est très facile de tenir un micro et de faire un discours, de haranguer les foules’’, a souligné le doyen Sall qui insiste sur la nécessité d’avoir des journalistes de haut niveau, qui savent suivre et corriger, si quelqu’un raconte des choses inexactes. ‘’Sinon, on va assister à des monologues qui ne vont pas servir à grand-chose’’, a-t-il insisté.
Dans son post sur ses différentes plateformes, Ousmane Sonko s’est un peu avancé sur ce que devraient être les thématiques de ce débat. Il cite la dette, le déficit public, la fiscalité, le foncier, les mines et les hydrocarbures, la masse salariale. Le Premier ministre a aussi indiqué que ce débat devrait permettre de discuter de la Vision 2050 du nouveau régime et permettre à M. Ba de partager ses appréciations à ce sujet.
La question qui se pose, c’est désormais de savoir si la tête de liste de Jamm ak Njerign va relever le défi ? De l’avis du doyen Issa Sall, il a tout intérêt. ‘’Si je m’en tiens à ce que Madiambal a dit sur le sujet (ce dernier disait dans une interview sur Seneweb que si Ousmane Sonko le veut, Amadou Ba ne s’y opposerait pas), je pense qu’il pourrait l’accepter. Je pense que s’il y a possibilité d’organiser un débat, je ne pense pas qu’il (Amadou Ba) va se dérober. Je crois qu’il en a les atouts, il en a les moyens et il a le savoir. Aussi, il connait l’État, il connait l’économie, il connait la société sénégalaise. Le risque c’est pour celui qui a le pouvoir’’, soutient l’analyste.
Interpellé, Cheikh Yérim Seck, tout en soulignant que ce serait une excellente chose pour la démocratie, se montre un peu hésitant sur la probabilité d’un tel débat. ‘’Je pense que ce serait une très bonne chose pour la démocratie, mais je me demande si Amadou Ba va accepter de débattre avec Sonko. Les styles sont tellement opposés. Amadou Ba, c’est la retenue, le respect, la hauteur. Est-ce qu’il va débattre avec quelqu’un comme Sonko qui symbolise l’agressivité, le rentre-dedans ? En tout cas, ce serait une bonne chose pour la démocratie’’, commente M. Seck.
Avec ce défi lancé par la tête de liste de Pastef et non moins Premier ministre, c’est Amadou Ba qui se retrouve presque dos au mur. Refuser serait, pour beaucoup d’observateurs, synonyme d’un manque de courage, d’un manque d’arguments et surtout c’est toute sa défense contre ses détracteurs dont Ousmane Sonko qui s’effondrerait. En revanche, s’il accepte, il va certes s’exposer devant un adversaire coriace, mais ce serait une excellente tribune non seulement pour se défendre des attaques, mais aussi tenter de mettre en difficulté l’adversaire, qui prend un gros risque dans ce débat.
D’ailleurs, certains se demandent si le Premier ministre a vraiment l’intention de débattre avec Ba. De l’avis de Cheikh Yérim, tout ceci ne serait que diversion. D’abord, pour noyer l’affaire Bougane Guèye Dany, ensuite, pour atténuer les effets du ‘’discours fort’’ d’Amadou Ba lors de sa conférence de presse.
Par ailleurs, fait remarquer le doyen Issa Sall, quelques écueils pourraient se dresser sur l’organisation d’un tel débat. Il s’agit de la réglementation du temps de parole des candidats en ces temps de campagne électorale.
En effet, la loi électorale invite les médias à traiter de manière équitable les différents candidats. Généralement, dans beaucoup de démocraties, de tels débats ont surtout lieu en cas de deuxième tour, comme c’était le cas en Côte d’Ivoire en 2010 entre Gbagbo et Ouattara.
L'ADHA EXIGE DES MESURES JUDICIAIRE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Malgré les preuves et les plaintes, la justice reste aigre aux appels des victimes. L'ONG lève le voile sur ce scandale qui touche près d'une Sénégalaise sur trois. Cette alerte intervient alors que de nouvelles images de femme battue choquent l'opinion
(SenePlus) - L'Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) lance un cri d'alarme face à la recrudescence des violences faites aux femmes au Sénégal. Dans un communiqué publié le 22 octobre 2024, l'organisation exprime sa « profonde indignation » suite à la diffusion récente d'images qualifiées d'« insoutenables » montrant une femme présumée victime de violences conjugales.
"Malgré le dépôt d'une plainte appuyée par un certificat médical, aucune suite judiciaire n'a été donnée à ce jour", déplore l'organisation, qui pointe du doigt l'inertie des autorités judiciaires. Plus préoccupant encore, selon l'ADHA, "certaines femmes victimes de violences se retrouvent emprisonnées pour d'autres motifs", créant ainsi une situation de "double injustice".
L'ampleur du phénomène, documentée par des statistiques alarmantes, renforce l'urgence de la situation. L'Organisation Mondiale de la Santé révèle que 27% des Sénégalaises âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques depuis l'âge de 15 ans. Dans plus de la moitié des cas (55%), l'auteur des violences est le mari ou le partenaire. Ces chiffres concernent une population féminine représentant 49,4% de la population totale, soit 8.900.614 personnes.
"L'intégrité physique et morale est un pilier fondamental des droits humains", rappelle l'ADHA, soulignant que "la violence, en particulier celle dirigée contre les femmes, constitue une violation grave de ces droits". L'organisation met en lumière une réalité particulièrement sombre : certaines femmes sont victimes de meurtres sous les coups de leurs conjoints, ex-conjoints ou proches.
À l'approche du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l'ADHA réaffirme "l'urgence de combattre cette violence". L'organisation rappelle les engagements du Sénégal, signataire du Protocole de Maputo, qui l'oblige à « garantir le droit à la dignité, à la vie, à l'intégrité et à la sécurité des femmes ».
L'ADHA "exhorte les autorités judiciaires à se saisir de cette affaire et à prendre des mesures concrètes pour rendre justice aux victimes".
GEUM SA BOPP DÉNONCE LES CONDITIONS DE DÉTENTION DE BOUGANE
Dans un communiqué, le mouvement indique que son leader est enfermé dans une cellule surpeuplée, où il partage un espace exigu avec 48 autres détenus.
Le Mouvement « Geum Sa Bopp, Les Jambaars » a récemment lancé un appel pressant pour la libération immédiate et sans condition de son leader, Bougane Gueye Dany, actuellement incarcéré à la prison de Tambacounda.
Dans un communiqué, le mouvement a dénoncé les conditions de détention « inhumaines » que subit son leader, soulignant le traitement dégradant qui va à l’encontre des droits fondamentaux.
Selon les informations fournies, Bougane Gueye Dany est enfermé dans une cellule surpeuplée, où il partage un espace exigu avec 48 autres détenus.
Ces conditions, jugées indignes, « compromettent non seulement sa santé, mais aussi sa dignité en tant qu’être humain ».
Le mouvement a exprimé son indignation face à cette situation, qualifiant le traitement réservé à son leader « de répression politique intolérable ».
« Geum Sa Bopp, Les Jambaars » appelle la société civile, les organisations de défense des droits humains, ainsi que toutes les personnalités éprises de justice à se mobiliser pour dénoncer ces abus.
Le mouvement insiste sur l’urgence d’une action collective pour garantir la libération de Bougane Gueye Dany dans les plus brefs délais, afin de restaurer ses droits et sa dignité.
« Nous tenons à rappeler que Bougane Gueye Dany n’a fait que répondre à l’appel des populations de Bakel en menant une mission humanitaire. Il n’est en aucun cas coupable des accusations portées contre lui, qui relèvent davantage de la manœuvre politique que du droit » estime-t-il.
« Le Mouvement « Geum Sa Bopp, Les Jambaars » réclame ainsi la libération immédiate et sans condition de Bougane Gueye Dany et exige la cessation immédiate des persécutions orchestrées à son encontre », a-t-il lancé.
LE BAROUD D'HONNEUR DE MACKY SALL
En prenant la tête d'une coalition pour les législatives, l'ancien président rompt avec ses promesses de retrait de la vie politique. Il "veut être en situation de se défendre", confie un observateur politique, évoquant un "enjeu d'immunité parlementaire"
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall a fait un retour inattendu sur la scène politique nationale, sept mois seulement après avoir quitté le pouvoir. Une enquête de Jeune Afrique, publiée ce jour, lève le voile sur les dessous de ce come-back qui bouscule l'échiquier politique sénégalais à quelques semaines des législatives du 17 novembre.
Celui qui déclare pourtant à Jeune Afrique (JA) en novembre 2023 vouloir "se retirer complètement de la vie politique" comme Abdou Diouf, prend aujourd'hui la tête d'une nouvelle coalition d'opposition au régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Après son départ du pouvoir le 2 avril, Macky Sall avait choisi de s'établir à Marrakech, rompant avec la tradition de ses précurseurs qui privilégiaient la France. Dans sa nouvelle vie marocaine, il recevait peu de visiteurs de son ancien parti l'Alliance pour la République (APR), à l'exception de quelques fidèles comme ses conseillers Yoro Dia ou Abdoul Aziz Mbaye.
Sa reconversion semblait tout tracée : nommé envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète sur proposition d'Emmanuel Macron, il multipliait les déplacements internationaux. De Paris à New York, il documentait ses rencontres sur les réseaux sociaux, posant notamment aux côtés d'António Guterres, secrétaire général de l'ONU. Il a passé même plusieurs semaines à Salt Lake City pour perfectionner son anglais.
Mais derrière cette apparente retraite, l'ancien chef de l'État gardait un œil sur la situation politique nationale. Selon Jeune Afrique, il maintenait le contact avec ses députés via des visioconférences, alors que ceux-ci se faisaient "malmener par les nouveaux maîtres du pays".
La multiplication des attaques contre son bilan a accéléré son retour. "C'est un homme d'honneur. Si les gens s'obstinent à vouloir salir son nom et sa réputation, il est capable d'abandonner une carrière internationale pour venir se réhabiliter", explique au magazine Abdou Karim Fofana, son ancien ministre du Commerce.
L'incident de Casablanca a marqué un tournant. Le 7 octobre, une altercation à l'aéroport avec une ressortissante sénégalaise, suivie d'une intervention du nouveau gouvernement en faveur de cette dernière, a visiblement été la goutte d'eau. Le jour même, Macky Sall annonce sa "mise en retrait" de son poste d'envoyé spécial des 4P.
Une alliance stratégique avec le PDS
Pour son retour, Macky Sall a réussi un coup politique majeur en s'alliant avec le PDS, son adversaire historique. Cette alliance, explique JA, "vient concrétiser un vieux rêve d'Abdoulaye Wade : réunir à nouveau les membres dispersés de la famille libérale, dont il fut le fondateur".
Les négociations se seraient accélérées après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale le 12 septembre. "Une élection n'est jamais gagnée d'avance, mais du point de vue du potentiel et de l'ancrage de la coalition, nous pouvons tirer notre outil du jeu", confie au magazine un ancien député proche du dossier.
Cependant, ce retour n'est pas sans embûches. La confection des listes électorales a créé des tensions au sein de la coalition. « Bien souvent, les derniers arbitrages de Macky Sall ne respectent pas ce qui a été arrêté en commission », déplore un candidat de Takku Wallu dans les colonnes de Jeune Afrique.
Un proche d'Idrissa Seck est encore plus critique : "L'APR a voulu tout pour elle toute seule. Les candidats de Macky Sall sont de hauts responsables, d'anciens ministres... Ils avaient la belle vie, ils ne veulent pas redescendre et renoncer à leur statut. S'ils ne vont pas à l'Assemblée, ils seront au chômage".
Une question cruciale demeure : comment influencer le scrutin sans retour physique au Sénégal ? Car selon les informations de Jeune Afrique, malgré des promesses initiales faites à certains responsables, plusieurs membres de son entourage affirment qu'un retour au pays n'est plus d'actualité.
Les enjeux dépassent la simple bataille électorale. "Macky Sall veut être en situation de se défendre", confie un observateur politique au magazine, évoquant un "enjeu d'immunité parlementaire". Une dimension qui pourrait expliquer l'empressement de l'ancien président à revenir dans l'arène politique, alors que plusieurs de ses anciens collaborateurs font l'objet de poursuites judiciaires.
par Madior Ly
JEAN MICHEL SÈNE, PROPOSEZ D’ABORD VOS RÉPONSES À L’ARCOP
La décision de l’Autorité de régulation, qui a suspendu le marché pour violation de la loi, est accessible au public. Il est donc impératif que M. Sène réponde de manière claire et écrite à ces allégations et rende cette réponse publique
Face à l’opacité qui entoure le marché d’électrification rurale, je demande à Jean Michel Sène, Directeur Général de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER), de fournir les documents réclamés par les autorités compétentes. En effet, l’Autorité de Régulation des Commandes Publiques (ARCOP) a déjà ouvert une enquête sur des irrégularités présumées liées à ce projet de 91,8 milliards de FCFA visant à électrifier 1 700 villages. Cependant, M. Sène n’a pas encore fourni à l’ARCOP les informations nécessaires à la transparence de cette opération.
La décision de l’ARCOP, qui a suspendu le marché pour violation de la loi, est accessible au public. Il est donc impératif que M. Sène réponde de manière claire et écrite à ces allégations et rende cette réponse publique. Le refus persistant de donner des éclaircissements à l’ARCOP, en l’espèce l’autorité compétente, ne fait que renforcer les doutes autour de cette affaire. Ce silence est troublant.
De plus, la banque espagnole Santander a exprimé de vives inquiétudes concernant l’utilisation des fonds alloués à ce projet. Dans sa correspondance adressée aux autorités, la banque fait savoir que AEE Power EPC aurait déjà encaissé une avance de 57 millions d’euros (37 389 549 000 F CFA). La banque indique aussi avoir constaté des mouvements financiers suspects depuis le compte de l’entreprise sans que les travaux ne démarrent. Cette situation exige une explication complète. Où est passée cette manne financière ? Pourquoi ces milliards sont sortis des comptes avant le démarrage des travaux ? Y a-t-il des intermédiaires dans ce marché ? Qui sont-ils ? Nous demandons à l’ARCOP de publier un communiqué officiel pour enjoindre à Jean Michel Sène de fournir les documents demandés.
Si Jean Michel Sène est réellement engagé dans une démarche de reddition des comptes, nous l’invitons aussi à collaborer avec l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
Nos compatriotes, surtout les populations rurales qui sont les premières concernées par ce projet d’électrification, doivent être informées. Si Jean Michel Sène souhaite débattre des questions essentielles concernant le pays, mes camarades Mounirou Thioune et Pape Adama Diouf ont déjà manifesté leur disponibilité.
Pour conclure, je note que le Premier ministre Ousmane Sonko, qui est aussi la tête de liste de Pastef, continue d’éviter un débat d’idées avec Thierno Alassane Sall. En République, les autorités doivent assumer leurs responsabilités. Il est temps que la politique politicienne et la démagogie soient évincées du Sénégal et que l’opinion publique ait une claire perception des forces en présence. L’Agenda 2050, les programmes et visions des candidats, la situation économique et sociale du pays, mais aussi les nébuleuses qui gangrènent déjà la gestion de l’État, doivent nourrir des échanges afin d’éclairer nos concitoyens.
En tant que membre de la République des Valeurs, je réaffirme l’engagement du parti en faveur d’un débat public et démocratique entre Thierno Alassane Sall et les autres têtes de liste en vue des élections législatives du 17 novembre prochain.
Madior Ly est membre du CECAR.
AMADOU BÂ EST PRÊT À DÉBATTRE AVEC SONKO, SELON ZAHRA IYANE THIAM
"Il lui demande la latitude d’en fixer le jour, le lieu et l’heure, si d’aventure il estime que c’est cela sa préoccupation prioritaire et principale", dit-elle.
Amadou Bâ est prêt à débattre avec Ousmane Sonko. il donne même la latitude à l’actuel chef du gouvernement, de fixer la date et l’heure. C’est en tout cas, ce qu’a dit Zahra Iyane, mandataire de la coalition «Jam a Ndiariñ» de Amadou Bâ.
«Le président Amadou Bâ est prêt à répondre à cette invitation. Il lui demande la latitude d’en fixer le jour, le lieu et l’heure, si d’aventure il estime que c’est cela sa préoccupation prioritaire et principale.
Mais pour nous, la préoccupation prioritaire devrait être, comme l’a indiqué le président Amadou Bâ, la prise en charge urgente des préoccupations comme ce que nous voyons de Tamba à Podor en passant par Bakel et Matam, des compatriotes qui vivent des conditions difficiles avec le débordement du fleuve Sénégal.
Maintenant si pour Ousmane Sonko la priorité c’est de débattre avec le président Amadou Bâ, bien entendu nous débattrons avec lui. Qu’est-ce que le premier ministre Ousmane Sonko gagnerait à débattre avec le président Amadou Bâ qui n’est pas demandeur.»
AUJOURD’HUI, LES SENEGALAIS SAVENT QUI A TRAHI QUI
Amadou Ba se prononce pour la première fois sur sa brouille avec le président Macky Sall
Accusé par ses anciens camarades de l’Alliance pour la république (APR) d’avoir trahi le président Macky Sall, Amadou Ba dément ces allégations. L’ancien premier ministre soutient n’avoir posé aucun acte de déloyauté envers son ex-mentor politique.
Amadou Ba se prononce pour la première fois sur sa brouille avec le Président Macky Sall. «Je n’ai jamais posé un seul acte de déloyauté». C’est la réponse qu’il a servie à ses anciens camarades de l’APR qui l’accusent d’avoir trahi Macky. Au contraire, le leader de la Nouvelle responsabilité dit avoir toujours respecté ses engagements et assumer ses responsabilités. «Aujourd’hui, les Sénégalais savent qui a trahi qui», rétorque-t-il à ses détracteurs. C'est dans ce contexte, dit-il, qu’il se tourne maintenant vers les élections législatives à venir. Amadou Ba a exprimé son choix de s’engager dans cette nouvelle bataille pour l'intérêt supérieur du Sénégal, aux côtés d'autres partis politiques et d’autres coalitions dont son ancienne coalition, où certains membres, lors de la présidentielle, avaient refusé de s'investir pleinement pour sa victoire. Étant convaincu qu’il s’agit d’un sacrifice au-delà des désaccords et des divergences personnelles. «Car portant sur l'avenir de notre pays», dit-il. Il renseigne que pour bâtir cette inter-coalition, il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour parvenir à un accord global couvrant tous les départements. « Malheureusement, les exigences divergentes des uns et des autres n'ont pas permis d'aboutir à un consensus total », regrette M. Ba. Toutefois, il dit avoir réussi à conclure des accords partiels et annonce la poursuite des discussions. Pour sa part, il s’engage à respecter scrupuleusement ses engagements. Étant convaincu que la parole donnée est sacrée et l'intérêt de la nation reste au-dessus de toute autre considération.
«IL NE FAUT PAS LEUR DONNER LA MAJORITE A L’ASSEMBLEE»
S’adressant aux jeunes, Amadou Ba les invite à ne pas se laisser tromper par des discours de division ou des manœuvres de dénigrement. Il soutient que le pays a besoin de dirigeants qui disent la vérité, des dirigeants capables de répondre aux aspirations du peuple avec compétence, vertu et empathie.
A l’en croire, «nous sommes à un moment crucial de notre histoire. Et pour ce faire, les populations doivent reprendre le pouvoir, car il leur appartient». Il juge essentiel de ne pas permettre au pouvoir actuel de monopoliser tous les leviers de décision. «Je vous le dis sans détour : il ne faut pas leur donner une majorité à l’Assemblée nationale. Le Sénégal a besoin d’une représentation forte, indépendante et capable de proposer des alternatives solides pour sortir de l’impasse actuelle», affirme-t-il.
Et de poursuivre: «nous avons l’occasion historique d’apporter des correctifs pour une trajectoire apaisée et réussie de notre nation. Les prochaines élections législatives nous en donnent l’opportunité». En tant que républicain, il dit être profondément attaché à la paix et à la stabilité de notre pays. Laquelle paix ne peut exister sans justice, sans respect des libertés et sans une véritable vision de développement. Il invite à se lever pour défendre notre démocratie.
BOUGANE GUEYE DANY A PASSE SA PREMIERE NUIT EN PRISON
Pour « refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions », Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp va finalement faire l’expérience d’un séjour carcéral à la Maison d'arrêt et de correction de Tambacounda
Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp, Bougane Guèye Dany, par ailleurs membre de la coalition « Samm Sa Kaddu », a passé sa première nuit à la Maison d'arrêt et de correction de Tambacounda. Déféré hier, lundi 21 octobre, dans le cadre de la procédure initiée contre lui par la Brigade de la Gendarmerie nationale de Bakel pour « refus d’obtempérer et rébellion » devant le procureur de la République près le tribunal de Tambacounda, il a été placé sous mandat de dépôt et envoyé en prison en attendant son procès en flagrant délit prévu le 30 octobre prochain.
Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp va finalement faire l’expérience d’un séjour carcéral à la Maison d'arrêt et de correction de Tambacounda en lieu et place de la Maison d'arrêt de Rebeuss comme il s’y était préparé la semaine dernière avant que le procureur de la République ne décide de classer sans suite la procédure initiée contre lui par la Division spéciale de cybersécurité. En effet, présenté hier, lundi 21 octobre, au procureur de la République près le tribunal de Tambacounda pour « refus d’obtempérer et rébellion », Bougane Guèye Dany a été placé sous mandat de dépôt et envoyé en prison. Investi à la onzième position surla liste nationale de la coalition « Samm Sa Kaddu », le patron du groupe D-média a passé donc sa première nuit en détention dans cette Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Tambacounda.
S’exprimant devant les journalistes après le face-à-face de son client avec le maitre des poursuites, Me El Hadj Diouf a annoncé que le Procureur de la République a corsé le dossier en visant le délit d'outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions. Poursuivant sa déclaration, il a annoncé que son dossier sera présenté au juge des flagrants délits lors de l’audience du 30 octobre prochain. Autrement dit, trois chefs d’inculpation pèsent désormais sur les épaules du patron du mouvement Gueum Sa Bopp qui va rater le début de la campagne électorale prévue le dimanche 27 octobre prochain à minuit. Il faut rappeler que Bougane Guèye Dany a été arrêté parles Gendarmes, le samedi 19 octobre dernier, à quelques kilomètres de l’entrée de Bakel alors qu’il était en partance avec ses camarades de la coalition « Samm Sa Kaddu » à la rencontre des populations de cette localité affectées par les inondations provoquées parla crue du fleuve Sénégal.
Dans un communiqué rendu public, la Division de la communication et relations publiques a expliqué que « la Brigade de Gendarmerie territoriale de Bakel a procédé à l’interpellation de Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer ». Et d’apporter des précisions sur les circonstances de cette arrestation : « Ce samedi 19 octobre 2024, vers 13 heures 40 minutes, la Brigade de Gendarmerie territoriale de Bakel a pro cédé à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer. L’intéressé, en provenance de Semmé, se rendait à Bakel. Arrivé au niveau du poste de Gendarmerie de Bondji, son cortège composé de 13 véhicules a été arrêté par les gendarmes. Ils lui ont notifié qu’il devait marquer un arrêt momentané, pour des raisons de sécurité, afin de laisser passer le convoi de son Excellence Monsieur le Président de la République. Ensuite, il pourrait continuer sa route après le départ de l’autorité », renseigne ce document de la Gendarmerie nationale avant de faire remarquer que « Bougane Guèye Dany a catégoriquement refusé de se conformer aux instructions des Gendarmes. Il a décidé de passer le barrage en force, en invitant le reste du cortège à le suivre ».