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26 novembre 2024
Politique
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LE GOUVERNEMENT DURCIT LE TON FACE AUX MEUNIERS CONTESTATAIRES
Lors d'une conférence de presse offensive, le ministre du Commerce Serigne Gueye Diop a dénoncé les "pratiques commerciales douteuses" des minoteries après leur décision de stopper la production pour protester contre la baisse des tarifs
Le gouvernement a mis en demeure les meuniers de reprendre la production de farine, les exhortant à respecter les nouveaux prix fixés.
« Le gouvernement enjoint les meuniers de continuer la production en conformité avec les prix nouvellement établis. À défaut, il prendra toutes ses responsabilités sans exclure aucune option pour assurer un approvisionnement correct et régulier du marché », a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop.
L’Association des meuniers et industriels du Sénégal (AMIS) a décidé de cesser la production de farine pour exprimer son désaccord suite à la réduction du prix de la baguette de pain décidée par le gouvernement.
« Le gouvernement du Sénégal condamne fermement cette attitude » de l’AMIS, qui a contesté de manière inattendue « les mesures prises sur la farine », a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie, en présence du Secrétaire général du gouvernement.
Serigne Guèye Diop s’exprimait lors d’une conférence de presse sur la baisse des prix de la farine. Selon lui, les meuniers ont choisi de suspendre la production et les ventes de farine boulangère dans le but de compromettre l’approvisionnement des ménages en pain.
Il a précisé que la baisse des prix est le fruit de concertations tenues entre le 30 avril et le 20 juin 2024, et validée lors du conseil national de la consommation en présence de 200 participants.
Le ministre a indiqué que la fixation des nouveaux prix de la farine de blé est basée sur des analyses techniques et une structuration des prix prenant en compte l’évolution des coûts du marché international et l’actualisation des autres charges.
Les analyses ont révélé des écarts importants dans les coûts d’approvisionnement des meuniers, avec des coûts CAF (coût, assurance, fret) variant de 241 euros (150 000 francs CFA) à plus de 300 euros (200 000 francs CFA) par tonne.
Serigne Guèye Diop a également pointé du doigt des « surévaluations des charges » par les entreprises de minoteries, dénonçant des pratiques commerciales douteuses assimilables à des actes anormaux de gestion.
Il a précisé que de mars à juin 2024, la subvention ne dépasserait pas 225 francs CFA par sac de 50 kg, et que les calculs pour fin 2024 estiment le coût du sac à environ 15 200 francs CFA. Une éventuelle subvention de l’État ne dépasserait pas 882 francs CFA par sac de 50 kg.
Il a ajouté que l’examen des états financiers de ces sociétés révèle que les activités de minoterie sont très rentables, avec en 2023 des chiffres d’affaires de 110 milliards de francs CFA et des bénéfices variant de 2 à 14 milliards.
Le gouvernement a donc sommé les meuniers de reprendre la production de farine en respectant les nouveaux prix, soulignant qu’il prendra toutes ses responsabilités, « sans exclure aucune option, pour assurer l’approvisionnement correct et régulier du marché ».
« Des évaluations sont en cours pour répondre aux préoccupations concernant les stocks. Enfin, compte tenu des pratiques commerciales douteuses mentionnées, l’État entreprendra des missions de vérification au niveau des minoteries », a conclu le ministre.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
QUAND LE MAITRE VEUT IMITER L’ÉLÈVE
EXCLUSIF SENEPLUS - Certains de leur mainmise sur la vie politique nationale, Macron et Macky ont sous-estimé la défiance grandissante. Les calculs politiciens se sont brisés sur la sanction cinglante des urnes, révélant l'ampleur de leur déconnexion
La leçon de Macky voulant réduire l’opposition à sa plus simple expression n’a pas servi à Macron. Ce dernier ambitionnait de réduire le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen à sa plus simple expression et ne voilà-t-il pas qu’il a lamentablement échoué ? Dans des proportions inégalées, l’extrême droite française a remporté les élections européennes en France. Le parti de Macron, Renaissance (RE) réalise moitié moins que le RN. Du jamais vu ! Jamais l’extrême droite ne fut aussi près des portes du pouvoir en France !
Tout comme Macky, Macron fut atteint subitement de soubresauts de folie. Il s’engagea dans une fuite en avant éperdue. Quand l’élève Macky reportait l’élection présidentielle sénégalaise, le maître Macron dissolvait l’Assemblée nationale française. On eut du mal à comprendre, dans un cas comme dans l’autre, les logiques à la base de ces comportements compulsifs. Si Macky évoquait, sans trop y croire lui-même, la gravité des faits de corruption supposés touchant son premier ministre et des magistrats de la Cour constitutionnelle, Macron, lui, se bornait à évoquer un acte de confiance en son peuple face à la montée de l’extrême droite.
Et si en définitive, l’acte de Macky Sall avait jeté le Parti démocratique sénégalais dans les bras du Pastef, celui de Macron aura plutôt recimenté en un temps record, et comme par miracle, la gauche française fort moribonde et aura semé la zizanie dans les rangs de la droite, notamment chez Les Républicains (LR). Éric Ciotti, patron de LR, rêvant de victoire quoi qu’il en coûte (une autre version de « na ci bokk rekk »), a décidé de suivre le RN sans l’accord des siens, créant un rififi incroyable chez les Républicains.
Les seules logiques qui semblaient justifier les choix de l’élève Macky auraient été sa recherche désespérée de s’agripper au pouvoir pour quelques mois supplémentaires, sans qu’on sache d’ailleurs pour quoi faire. Quant à celles du maître Macron, elles semblaient résider dans sa volonté farouche de rester à la barre et de ne pas attendre que les vagues d’une éventuelle motion de censure ne le happent.
Macky savait que sans tricheries, le Pastef allait gagner. En décidant tout d’un coup de normaliser la situation politique, de libérer Diomaye et Sonko et de faire voter, au pas de charge, une loi d’amnistie à l’Assemblée où il détient une majorité relative, il s’était résolu à abdiquer et à offrir le pouvoir au Pastef.
Macron sait la cohabitation avec l’extrême droite inéluctable. Le voilà à rêver de s’acheter un monde sans histoires où, il pourrait régner en paix jusqu’à la fin de son dernier mandat. Mitterrand n’eut-il pas ses meilleurs moments de présidence avec Chirac et Balladur à la barre comme premiers ministres ? C’est bien cela l’avantage de la cohabitation. On voit mal comment le parti du président, Renaissance, pourrait se remettre de cette cuisante défaite électorale. Comme pour l’APR, le parti de Macky Sall, l’ampleur de la défaite de Renaissance fût sans précédent. L’un comme l’autre aura du mal à survivre à cette crise profonde.
Les divorces entre les autorités régnantes et leur peuple sont devenus grandissants. En France, au Sénégal, comme en Afrique du Sud, les défaites des partis au pouvoir étaient prévisibles. Cependant, partout, c’est l’ampleur des défaites qui surprend. Elle démontre combien est grande la défiance des peuples par rapport aux politiques. Les idéologies n’attirent presque plus, les gens veulent vivre, ils veulent du riz dans le bol, ils veulent du bonheur, ils préfèrent la croissance de l’indice du développement humain (IDH) qui profite à tous (donc à eux) à celle du PIB générée par 80% de la population et qui ne profite qu’à 1% !
Que faire ?
En France, il faut déconstruire les thèses racistes du RN de Le Pen et de Reconquête de Zemmour (on se demande bien de quoi) s’acharnant à démontrer au peuple français que l’obstacle majeur à leur bien-être, à leur bonheur, serait l’étranger, l’autre. Les thèmes de l’identité, de la sécurité et de l’immigration brandis par ces partis ne sont là que pour victimiser l’autre. Chassons l’autre et nous serons heureux, battent-ils en brèche. C’est cette thèse simpliste qui a prospéré au fil du temps, depuis qu’un certain François Mitterrand a mis le pied à l’étrier à une extrême droite confidentielle pour contrer sa droite. Quel triste châtiment cela aurait été pour le chef de file socialiste, s’il avait connu l’infamie de vivre ce moment de gloire du parti d’extrême droite française ! Plus de 30% aux élections législatives européennes !
Peut-on espérer que la réflexion rationnelle puisse ramener le peuple français à plus d’humanisme ?
C’est le travail colossal auquel s’attachent, depuis la débâcle du 9 juin, les blocs de centre et de gauche. Le temps leur est compté. Difficile de croire qu’ils y arriveront. Dans un contexte de brutalisation de la vie publique, ce sont les solutions extrêmes qui prévalent hélas ! Et donc l’extrême droite séduit de plus en plus. Le vote se fera assurément en ces temps troubles, sur des aspects irrationnels et émotionnels.
La roulette russe est enclenchée, espérons que le barillet n’est pas plein pour qu’il y ait au moins une chance de survie !
Dr Tidiane Sow est coach en communication politique.
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CRIMINALISATION DE L'HOMOSEXUALITÉ, LA PROPOSITION DE LOI SUR LA TABLE DE L'ASSEMBLÉE
Le député cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké qui a déposé cette proposition veut que les dispositions de l'alinéa 3 de l'article 319 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal soient modifiées.
iGFM - (Dakar) Le député cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké a déposé, ce lundi, une proposition de loi dont l’objet est de criminaliser l’homosexualité au Sénégal.
Le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly veut que les dispositions de l'alinéa 3 de l'article 319 de la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal soient modifiées. Ce, pour que désormais, soit puni d'une peine de 10 à 15 ans d'emprisonnement ferme et d'une amende de 1.000.000F Cfa à 5.000.000F Cfa, sans possibilité d'accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d'actes contre-nature. C’est ce qu’il a inscrit dans sa proposition de loi déposée ce lundi à l’Assemblée nationale.
Le député veut donc, que le lesbianisme, l’homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, la zoophilie, la nécrophilie et autres pratiques assimilées, soient toutes considérées comme actes contre nature. Et donc, toute commission de ces infractions, doit être punie de la même peine, indique-t-il. Quant à l'apologie desdites infractions, elle propose qu’elle soit punie d'une peine de 3 à 5 ans d'emprisonnement ferme et d'une amende de 500.000F Cfa à 5.000.000 F Cfa.
DPG À LA TRAÎNE
Alors que la date limite de sa Déclaration de politique générale approche avec la fin de la session parlementaire, Sonko ne semble pas pressé de s'y soumettre, piégé par le calendrier. Certains députés menacent déjà de saisir le Conseil constitutionnel
Depuis la formation du gouvernement, le 5 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui semble ne pas être pressé de faire sa Déclaration de politique générale, est pris dans le piège du calendrier avec la clôture de la session parlementaire le 30 juin.
Quand le Premier ministre va faire sa Déclaration de politique générale ? Alors que le délai de 90 jours s’épuise, Ousmane Sonko ne se presse pas pour se soumettre à cet exercice parlementaire constitutionnalisé.
Après la formation du gouvernement, le 5 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko est sur le point d’épuiser les délais requis. Mais, il y a surtout une réalité qui s’impose à lui : la clôture de la session parlementaire prévue… ce 30 juin.
Aujourd’hui, le calendrier affiche le 24 juin. Mais, l’Assemblée nationale n’a reçu aucune notification de son passage à l’Hémicycle pour faire sa Dpg. Selon le Règlement intérieur, elle doit être saisie 8 jours avant le jour du passage du Pm. Evidemment, il devient quasi impossible de respecter les délais impartis pour lui permettre de faire sa Déclaration de politique générale avant la fin de la session parlementaire dans 6 jours. Et la prochaine est prévue en octobre.
Les meuniers opposés à la baisse : L’État a du pain sur la planche
Avec ce cas de figure, on s’achemine vers une hypothèse : obtenir une session extraordinaire convoquée par le Bureau de l’Assemblée ou le président de la République avec un ordre du jour bien déterminé. Même si certains experts soulignent que les trois mois impartis ont été enlevés du Règlement intérieur lors de la suppression du poste de Premier ministre en 2019 et n’ont pas été réintégrés après le rétablissement de la Primature en décembre 2021. Pour des députés, il y a surtout les usages, les règles tacites, le respect de l’institution parlementaire, qui auraient dû le pousser à s’y soumettre à temps.
Baisse des denrées : La vérité des prix
Il y a des questions auxquelles le Premier ministre devra répondre pour donner les raisons qui l’ont poussé à trainer les pieds pour se retrouver dans cette situation. Elle n’est pas embarrassante pour lui, car il a voulu se retrouver dans cette posture. Mais, le Premier ministre sera contraint de trouver des arguments valables pour l’expliquer. Sur le plan juridique, il n’y en a pas. Sur le médical ? La justification pourrait être axée sur ce point pour tenter de sauver la face, selon même des juristes qu’il a sollicités pour essayer de trouver des arguments pour sortir de cette impasse, devenue un piège pour lui. Dans un passé récent, des Pm, qui avaient aussi des soucis de santé, ont passé leur Dpg : Idy en 2003 avec une extinction de voix et Boun Abdallah Dionne. Il avait même bénéficié de «pauses santé» lors de l’exercice.
Saisine du Conseil constitutionnel
A l’Assemblée nationale, certains députés piaffent d’impatience de retrouver leur ancien collègue. Pour eux, la non-tenue de la Dpg à temps serait une violation constitutionnelle. Ils se projettent à saisir le Conseil constitutionnel qui devra tirer les conséquences de cet acte posé par le Premier ministre, qui n’est pas trop enthousiaste à se rendre à l’Assemblée nationale. C’est un secret de Polichinelle, mais il ne peut pas échapper à cet exercice.
Lire la chronique – 450 milliards, l’Ofnac servi sur un plateau… d’argent
Il faut savoir que la polémique avait enflé après la sortie du ministre de la Formation professionnelle, porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndieck Sarré, soutenant que si la majorité parlementaire, incarnée par le Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), devenue la nouvelle opposition à l’issue de la Présidentielle du 24 mars dernier, n’approuvait pas, par le biais d’une motion de censure, la politique du nouveau gouvernement, elle ramerait à contre-courant de la vision de la majorité des Sénégalais. Cette sortie du ministre Moustapha Sarré avait passablement agacé le président du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale. Il l’avait invité au respect du principe de la séparation des pouvoirs.
Malgré les appréhensions et le déficit de confiance entre les deux parties, personne n’avait pensé qu’on allait se retrouver dans cette situation. Dans une circulaire adressée aux membres du gouvernement, le Premier ministre Ousmane Sonko avait demandé aux ministres de lui faire parvenir, avant le 24 mai, leurs contributions pour la Déclaration de politique générale (Dpg). Ces différents documents devraient suivre un canevas dont les contours s’inspirent du Projet, le nouveau référentiel des politiques publiques depuis l’élection à la présidence de la République de Bassirou Diomaye Faye.
Par Amadou Lamine SALL
DIOMAYE-SONKO, ENCORE PLUS LOIN QUE LES LIENS POLITIQUES ?
Ce pays est une oasis et les dattes sont à portée de lèvres. Que tout ce peuple soit béni et avec lui ses jardiniers de mars 2024. Mais se souvenir toujours que «la différence entre un jardin et un désert, ce n’est pas l’eau. Mais l’homme»
Notre prière, hymne à l’amitié et à nos valeurs les plus nobles, est celle-ci, avec l’arrivée du Président Diomaye au pouvoir comme 5ème président de la République du Sénégal : Qu’un océan caché et en marche, prenne le relais d’une mer qui n’a jamais renoncé à son sel. Même s’il est plus facile de «contempler la lune» que de «devenir l’océan.» Puissent les nouveaux marchands de sucre rendre notre quinquéliba plus délicieux encore qu’hier. Aidons-les tous à réussir un nouvel arôme !
Certains nous en voudront, jusqu’à nos prières ! Comme si nous n’avions pas le cœur et le droit de prier pour le bien et non pour le mal ! Tant pis, c’est trop tard ! Nous avons choisi le bien ! Il n’a rien à voir avec la politique, parce que la politique, ses démons et ses divisions nous ont appris plus à s’opposer, à haïr qu’à aimer !Que ceux que Le Seigneur aime soient préservés de ce cyanure, de cet incendie !
Nous tentons d’être des poètes qui donnent une voix à l’humanité et tentent de mettre en lumière les problèmes sociaux et politiques et inspirer les gens à agir pour les résoudre. Cette race, dit-on, Dieu veille sur elle et lui prête Sa Lumière.
Il n’y a rien de plus précieux que la liberté ! Il n’y a, non plus, rien de plus beau que l’amitié ! Surtout, que personne ne suive mon regard. Le Sénégalais sait être coquin ! Il est vif d’esprit. Le poète Rûmi, fondateur de la tarîqa Mawlawîya, écrit ceci dans ses «Odes mystiques», je le cite : «…tous deux nous sommes une seule lumière - Si tu veux, vois le, situ le veux, vois-moi.-Je suis lui, il est moi. -Pourquoi dis-je moi ou lui, puisque lui-même est moi, et que moi je suis lui ? Je suis lui-même, maintenant c’est de moi-même que je parle… Heureux le moment où nous sommes assis dans le palais, toi et moi. Avec deux formes et deux visages, mais une seule âme, toi et moi.»
Salâh-od-Dîn Farîdûn Zarkûb dit ceci de son ami le poète Rûmi. - Ne suivez pas mon regard-, je le cite : «Je suis comme un miroir devant Mawlânâ -autre nom du poète Rûmi-. C’est en moi qu’il voit son propre visage. S’il m’a choisi, c’est qu’il s’est choisi lui-même.»
Si quelque misère séparait un jour les deux gardiens du Sénégal à qui le peuple a confié les clefs de sa précieuse maison, -et prions pour que cela n’arrivera jamais-, l’un comme l’autre nous dira alors : «Je me plains puisqu’on m’a séparé de la canne à sucre. Et je ne puis plus vivre sans gémir et me lamenter.»
Puissent les deux, le saint et le héros, comme Senghor les avait prédits, «accueillir les pauvres et ceux qui sont dans le besoin, et qu’ils supportent avec patience la peine de les servir», comme le peuple dans les urnes les a si abondamment servis. Qu’ils se lèvent avant l’aube pour servir et qu’ils se couchent tard pour toujours servir.
«Un affamé ne s’enfuit pas loin du pain» si le pain montre sa pâte et diffuse son parfum.
«Garde bouche close» dit le poète Rûmi ! Dans ce pays si bavard, les meilleurs se taisent. Ils ont vu, fait, donné, construit, aimé leur pays et parcouru le monde. Sans bruit. Ceux qui bavardent, l’esprit court, l’ignorance en bandoulière et la vanité enflée, n’en sont même pas encore «au tournant d’une ruelle.» Tout finit par passer ! Seule demeure ce qui ne peut s’effacer et que garde jalousement les livres d’histoire, la vigueur et l’invincibilité de la tradition orale. Quand on sait et voit qu’il ne reste qu’à peine un mur des grands palais somptueux des sultans arabo-perse, comme « le palais d’Aladin des Mille et Une Nuits, entre autres, on devient silencieux.
Travaillons et pas seulement les tenants du pouvoir, mais tous ensemble. Soyons une présence savante, humble et fraternelle, constructive et non destructrice, divisionniste, séparatiste, jalouse et haineuse.
Ce pays est une oasis et les dattes sont à portée de lèvres ! Que tout ce peuple soit béni et avec lui ses jardiniers de mars 2024 venus avec pelles et truelles. Mais se souvenir toujours que «la différence entre un jardin et un désert, ce n’est pas l’eau. Mais l’homme.»
OUSMANE SONKO A RECULONS
Depuis la formation du gouvernement, le 5 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui semble ne pas être pressé de faire sa Déclaration de politique générale, est pris dans le piège du calendrier avec la clôture de la session parlementaire le 30 juin.
Depuis la formation du gouvernement, le 5 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui semble ne pas être pressé de faire sa Déclaration de politique générale, est pris dans le piège du calendrier avec la clôture de la session parlementaire le 30 juin.
Quand le Premier ministre va faire sa Déclaration de politique générale ?Alors que le délai de 90 jours s’épuise, Ousmane Sonko ne se presse pas pour se soumettre à cet exercice parlementaire constitutionnalisé.
Après la formation du gouvernement, le 5 avril, le Premier ministre, Ousmane Sonko est sur le point d’épuiser les délais requis. Mais, il y a surtout une réalité qui s’impose à lui : la clôture de la session parlementaire prévue… ce 30 juin.
Aujourd’hui, le calendrier affiche le 24 juin. Mais, l’Assemblée nationale n’a reçu aucune notification de son passage à l’Hémicycle pour faire sa Dpg. Selon le Règlement intérieur, elle doit être saisie 8 jours avant le jour du passage du Pm. Evidemment, il devient quasi impossible de respecter les délais impartis pour lui permettre de faire sa Déclaration de politique générale avant la fin de la session parlementaire dans 6 jours. Et la prochaine est prévue en octobre.
Avec ce cas de figure, on s’achemine vers une hypothèse : obtenir une session extraordinaire convoquée par le Bureau de l’Assemblée ou le président de la République avec un ordre du jour bien déterminé. Même si certains experts soulignent que les trois mois impartis ont été enlevés du Règlement intérieur lors de la suppression du poste de Premier ministre en 2019 et n’ont pas été réintégrés après le rétablissement de la Primature en décembre 2021. Pour des députés, il y a surtout les usages, les règles tacites, le respect de l’institution parlementaire, qui auraient dû le pousser à s’y soumettre à temps.
Il y a des questions auxquelles le Premier ministre devra répondre pour donner les raisons qui l’ont poussé à trainer les pieds pour se retrouver dans cette situation. Elle n’est pas embarrassante pour lui, car il a voulu se retrouver dans cette posture. Mais, le Premier ministre sera contraint de trouver des arguments valables pour l’expliquer. Sur le plan juridique, il n’y en a pas. Sur le médical ? La justification pourrait être axée sur ce point pour tenter de sauver la face, selon même des juristes qu’il a sollicités pour essayer de trouver des arguments pour sortir de cette impasse, devenue un piège pour lui. Dans un passé récent, des Pm, qui avaient aussi des soucis de santé, ont passé leur Dpg : Idy en 2003 avec une extinction de voix et Boun Abdallah Dionne. Il avait même bénéficié de «pauses santé» lors de l’exercice.
Saisine du Conseil constitutionnel
A l’Assemblée nationale, certains députés piaffent d’impatience de retrouver leur ancien collègue. Pour eux, la non-tenue de la Dpg à temps serait une violation constitutionnelle. Ils se projettent à saisir le Conseil constitutionnel qui devra tirer les conséquences de cet acte posé par le Premier ministre, qui n’est pas trop enthousiaste à se rendre à l’Assemblée nationale. C’est un secret de Polichinelle, mais il ne peut pas échapper à cet exercice. Il faut savoir que la polémique avait enflé après la sortie du ministre de la Formation professionnelle, porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndieck Sarré, soutenant que si la majorité parlementaire, incarnée par le Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), devenue la nouvelle opposition à l’issue de la Présidentielle du 24 mars dernier, n’approuvait pas, par le biais d’une motion de censure, la politique du nouveau gouvernement, elle ramerait à contre-courant de la vision de la majorité des Sénégalais. Cette sortie du ministre Moustapha Sarré avait passablement agacé le président du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale. Il l’avait invité au respect du principe de la séparation des pouvoirs. Malgré les appréhensions et le déficit de confiance entre les deux parties, personne n’avait pensé qu’on allait se retrouver dans cette situation. Dans une circulaire adressée aux membres du gouvernement, le Premier ministre Ousmane Sonko avait demandé aux ministres de lui faire parvenir, avant le 24 mai, leurs contributions pour la Déclaration de politique générale (Dpg). Ces différents documents devraient suivre un canevas dont les contours s’inspirent du Projet, le nouveau référentiel des politiques publiques depuis l’élection à la présidence de la République de Bassirou Diomaye Faye.
Par Madiambal DIAGNE
L’OFNAC SERVI SUR UN PLATEAU… D’ARGENT
La récente opération de levée de 450 milliards interroge sur une possible prise illégale d'intérêts, alors que le Sénégal, à en croire le FMI, n'avait nul besoin d'emprunter autant de manière aussi opaque
L’agence Bloomberg avait révélé, dans une dépêche du 4 juin 2024, que le Sénégal a levé, sur les marchés internationaux de capitaux, la bagatelle de 750 millions de dollars américains, soit 450 milliards de francs Cfa. L’information a été très largement relayée par les médias. Le gouvernement daigne alors, dans un communiqué en date du 6 juin 2024, confirmer l’information, soulignant avoir réalisé l’opération «avec succès». L’organisation Forum civil, qui s’investit pour la transparence dans la gestion des affaires publiques, s’était interrogée, par la voix de son coordonnateur, Birahim Seck, sur les conditions de réalisation de cette opération. «Le ministre des Finances et du budget doit nous édifier sur le choix de JP Morgan Londres. Le problème de la transparence de l’intermédiation demeure», demande-t-il. Le gouvernement n’a encore fourni la moindre réponse à cette interpellation publique. A priori, on pouvait être indulgent à l’endroit de cette opération car, dès l’installation du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, des voix, les plus autorisées, laissaient entendre que la situation financière héritée du régime de Macky Sall était catastrophique et qu’il fallait parer au plus pressé pour trouver des ressources financières.
Pourtant, le 11 avril 2024, le nouveau régime avait encaissé 324 milliards de francs Cfa, fruits d’un prêt garanti par la Banque africaine de développement (Bad) et autorisé par le Fmi, en décembre 2023, pour permettre de passer le premier trimestre de 2024 marqué par une période électorale.
L’opération cachée, même au Fmi : Un scandale !
Les objections formulées quant à l’opération de levée de 450 milliards de francs Cfa étaient tout bonnement ignorées. Ainsi, le fait que le Sénégal ait cette fois-ci emprunté au taux le plus cher de son historique d’endettement, à savoir 7,75%, adjugé aux investisseurs, sur une maturité aussi courte de sept ans, ne devait pas étonner. Quel est le taux définitif si on intègre les commissions et autres frais d’intermédiation gardés confidentiels ? Le gouvernement avait souligné avoir levé les fonds pour consacrer les deux tiers à «optimiser davantage le service de la dette». Allez savoir la logique d’emprunter à des taux les plus chers, pour racheter des dettes moins coûteuses ! Les brillants économistes sénégalais, qui parlaient souvent de ces questions, se sont subitement tus. Nul ne cherche à insister pour savoir dans quelles conditions la banque intermédiaire JP Morgan a été choisie, sans aucun appel à la concurrence, et que l’opération présentée comme un eurobond ne l’est point et se révèle plutôt être une banale opération de placement d’obligations directes du Sénégal auprès d’investisseurs ciblés. Dans une opération classique d’eurobonds, du style de celles réalisées les dernières semaines par la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya, et par le Sénégal sous les régimes de Abdoulaye Wade et Macky Sall, la transparence est de rigueur sur les modalités du choix de la banque conseil, les frais et commissions d’intermédiation payés. Mieux, «un road show» est organisé à l’intention des potentiels souscripteurs, avec l’assistance des institutions financières internationales publiques. Le modus operandi d’un eurobond voudrait une publicité préalable de l’opération et que les souscripteurs proposent, au cours d’une séance publique, des taux de financements affichés à l’écran, que le pays demandeur apprécie et négocie avant de distribuer le portefeuille selon ses propres critères d’appréciation. Le public est informé, jusqu’à la nomenclature des dettes rachetées à l’occasion ! Il n’en est véritablement rien de la première opération de levée de financements privés que vient de mener le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, en dehors des marchés financiers régionaux. JP Morgan n’a eu à démarcher que ses clients privilégiés, et des investisseurs traditionnels non consultés ou approchés font une moue frustrée. D’autres curiosités pouvant renforcer la suspicion sont également notées. L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, présenté comme un Vrp de JP Morgan, a été reçu par le Président Faye, le lendemain de l’opération «fast track» de levée de fonds, alors qu’il était jadis férocement pourfendu par Ousmane Sonko. Simple coïncidence ? En outre, des médias ont pu révéler que des cadres encartés au parti Pastef avaient été, jusqu’à une période récente, des collaborateurs de JP Morgan.
Le Fmi, un «lanceur d’alerte» pour l’Ofnac
La mission qu’une équipe du Fmi, a effectuée du 6 au 19 juin 2024, pour une revue du programme en cours avec le Sénégal (2023-2026), s’est conclue par un coup de tonnerre. Edward Gemayel, chef de mission, a révélé, au cours d’une conférence de presse à Dakar, que «le Sénégal traverse une période de surfinancement. Le pays a emprunté plus que nécessaire, conduisant à une liquidité excédentaire». Il souligne que le gouvernement dispose actuellement de plus de liquidités que nécessaire. «Ce surplus de financement résulte principalement de l’émission d’euro-obligations (eurobonds) des 3 et 4 juin 2024.» Ce qui est fait est fait, et le Fmi semble donc se résigner à «discuter avec le gouvernement de l’utilisation de ce surfinancement pour effectuer des opérations de gestion du passif». M. Gemayel ajoute, non sans saveur : «C’est-à-dire racheter des dettes à court terme plus coûteuses avec cette liquidité à plus long terme et moins coûteuse.» Seulement, on remarquera que le taux de 7,75%, déjà souscrit par le Sénégal, ne saurait être moins coûteux que les dettes à racheter ! De toute façon, le principe préconisé par le Fmi pourrait apparaître simple et Mesmin KouletVickot, représentant-résident du Fmi à Dakar, nous l’explique de manière didactique : «Le Sénégal a emprunté plus que nécessaire pour ses besoins actuels, créant ainsi des fonds excédentaires disponibles. La gestion du passif implique de réduire les coûts de la dette et d’améliorer la stabilité financière à long terme. Les fonds excédentaires, ayant des taux d’intérêt plus bas et des échéances plus longues, permettraient de rembourser des dettes plus coûteuses à court terme et de bénéficier de coûts d’emprunt plus bas sur une période plus longue. Cette stratégie permettrait d’optimiser la structure de la dette, de réduire le surfinancement et de renforcer la soutenabilité de la dette.» Question à Mesmin KouletVickot : en langage plus clair, le Sénégal avait-il un besoin vital de faire ce nouvel emprunt ? Réponse plus ou moins embarrassée : «Véritablement pas.» Pourquoi le Fmi, conseiller du gouvernement, a-t-il pu alors laisser faire ? Le représentant résident à Dakar consent à lâcher : «Non, le Fmi n’était pas informé en amont de cette opération.»
Le fait que cette opération ait été réalisée dans le dos du Fmi est de nature cavalière et rajoute à la suspicion. Pourquoi diantre se cacher du Fmi et mettre l’institution financière devant le fait accompli, alors que la transparence dans ces opérations à gros sous doit être totale, pour éviter, à tout le moins, tout soupçon de prise illégale d’intérêts ou de versement de rétro-commissions ? Est-ce de la simple malice que, dans son communiqué numéro 24/226 du 19 juin 2024, le Fmi se félicite du renforcement des pouvoirs et des moyens d’action de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) et de la protection des «lanceurs d’alerte» ? Doit-on redouter que cette affaire ne finisse par gêner les relations du Sénégal avec ses partenaires ? Le gouvernement ne semble pas être très à l’aise avec ce dossier. La communication, à l’issue des conseils de ministres du 5 juin 2024 et du 12 juin 2024, donc postérieurement à l’opération de levée de fonds, continue étonnamment de faire l’impasse sur ces fonds. Y’aurait-il anguille sous roche pour que le ministre Diba, dans sa communication du 12 juin 2024 devant le Conseil des ministres, n’ait évoqué, à en croire le communiqué publié par le porte-parole du gouvernement, que le prochain débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale ? Cette omerta est de nature à accabler un gouvernement dont la transparence reste le crédo principal clamé. D’ailleurs, le public serait-il jamais informé de cette opération, menée en catimini, si Bloomberg n’avait pas vendu la mèche ? Par exemple, le gouvernement Sonko a levé près de 150 milliards de francs Cfa sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), en bons et obligations assimilables du Trésor ; à savoir respectivement 28 milliards le 3 mai 2024, 68 milliards le 31 mai 2024 et 50 milliards le 6 juin 2024. Seul le petit monde de la finance a été informé de ces opérations ; nonobstant d’éventuels prêts directs souscrits avec des banques de la place. Dans une autre époque, les services du Trésor public sortaient systématiquement des communiqués pour en rendre compte.
Le risque de se fâcher avec les marchés financiers formels
Le programme signé entre le Fmi et le Sénégal prévoit un décaissement, en juillet 2024, de 230 milliards de francs Cfa sous forme de prêt concessionnel. Mais on peut s’inquiéter pour un tel décaissement. En effet, il peut apparaître quelque peu incohérent pour l’institution financière de continuer à prêter à un pays dont il a fini de relever, à la face du monde, qu’il se trouve dans la merveilleuse et enviable situation de «surfinancement». Peut-être aussi que le Fmi pourrait faire appliquer son vœu ou préconisation, qui jusqu’ici paraîtrait comme une simple clause de style diplomatique, d’utiliser les ressources empruntées pour racheter des dettes plus chères et à maturité immédiate. Les prêts concessionnels sont en effet à des taux d’intérêts quasiment nuls. Il demeure que le Sénégal aura grand intérêt à éviter de froisser le Fmi car, sans son accompagnement, le pays ne pourra plus recourir aux marchés internationaux formels ou réguliers, et s’exposerait, pour le financement de son budget, à des fonds spéculatifs ou «fonds vautours». En dépit de tous ces fonds déjà empruntés, le gouvernement garde encore un gros reliquat dans l’autorisation parlementaire d’endettement contenue dans la Loi de finances initiale 2024.
Une manne à la Bceao ou une vulgaire fiction comptable
Le commun des Sénégalais constate des difficultés ou des tensions de trésorerie au niveau des administrations publiques. Des projets et programmes sont à l’arrêt faute de financements et de nombreuses entreprises attendent des paiements échus. La fête de la Tabaski a été l’occasion de constater des problèmes de trésorerie, alors qu’on nous dit que le Sénégal disposerait d’une position à la Banque centrale qui devait excéder un solde créditeur de 1000 milliards de francs Cfa dont près de 800 milliards encaissés le 11 avril 2024 (324 milliards) et après le 5 juin 2024 (450 milliards). On veut bien croire que cet argent est réellement disponible, car le Fmi assure qu’il «ne spécule pas». Sa mission n’a certes pas visité la Bceao et s’est suffi des assurances du gouvernement. En tout cas, tout mensonge à ce niveau pourrait avoir des conséquences fatales. Une pareille ambiguïté, pour ne pas dire nébuleuse, doit interpeller au premier chef les députés qui attendent, dans les prochains jours, le Premier ministre Ousmane Sonko pour une Déclaration de politique générale. Le ministre des Finances et du budget est aussi attendu pour l’examen d’une Loi de finances rectificative et un débat d’orientation budgétaire. La majorité parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) doit se sentir bien concernée, elle qui observe des attaques en règle de la part des tenants du nouveau régime qui se défaussent systématiquement sur leur gestion. A l’opposé, le Fmi constate que le pays reste liquide. Qu’est-ce qui cloche ? Comment avoir des difficultés pour fonctionner alors qu’on aurait autant d’argent dans les livres de la Bceao ? Il reste qu’on relèvera quand même que la signature du Sénégal n’est pas si chahutée ou abimée qu’on a voulu le faire croire, si le régime de Bassirou Diomaye Faye a pu lever, en un claquement de doigts, sur une courte période d’un mois, plus de 600 milliards de francs Cfa sur les marchés ! Rares sont les pays africains qui peuvent se targuer d’une telle confiance des investisseurs. Les ratios d’endettement du secteur public, suite aux dernières actualisations, sont hissés à plus de 85% du Pib. Un niveau de pic que le Sénégal n’a jamais atteint auparavant. En décembre 2023, l’évaluation du Fmi portait la dette de l’administration centrale à 73,8% du Pib et la dette totale du secteur public à 81,2% du Pib. Tous les tabous sont tombés et cela place le Sénégal dans une «situation de pays à risque élevé de surendettement», avec ses conséquences sur sa viabilité économique et sociale !
FDS-LES GUELWAARS ANNONCE LA DISSOLUTION DE TOUTES SES INSTANCES
Le parti a donné mandat à son président, Babacar Diop, pour mettre en place, dans un court délai, de nouvelles structures
Le parti de Dr Babacar Diop était en conclave ce week-end à Thiès. Au sortir de cette rencontre, Fds-Les Guelwaars a annoncé la dissolution de ses instances.
Fds-Les Guelwaars a organisé un séminaire les 22 et 23 juin 2024 au Centre forêt de Thiès. Un conclave qui a réuni ses représentants départementaux sur le thème «Évaluation de la Présidentielle de 2024 et perspectives pour Fds Les Guelwaars». S’agissant des nouvelles stratégies du parti dirigé par Dr Babacar Diop, conformément aux statuts et aux recommandations du dernier Congrès du parti, les instances actuelles sont dissoutes. Pour le directoire national de Fds-Les Guelwaars, cette décision marque un «tournant décisif» dans l’histoire du parti. Elle symbolise, selon les «Guelwaars», «une volonté de renouvellement et d’adaptation face aux défis et enjeux contemporains». Ainsi, le parti a donné mandat à son président, Babacar Diop, pour mettre en place, dans un court délai, de nouvelles structures «plus dynamiques, inclusives et réactives, capables de répondre efficacement aux aspirations des membres et sympathisants de Fds-Les Guelwaars».
Dr Babacar Diop et ses camarades ont, par ailleurs, salué les principes de «Jubb, Jubbal, Jubbanti» érigés par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, comme «fondements de sa gouvernance», tout en réaffirmant «son ancrage au sein de cette coalition au pouvoir».
MOBILISATION CONTRE L'ASCENSION DU RN EN FRANCE
Inquiets de la montée de l'extrême droite en France, Aminata Touré et Alioune Tine appellent la diaspora africaine à faire barrage au RN dans les urnes lors des législatives. Une prise de position critiquée par certains observateurs
Aminata Touré et Alioune Tine mobilisent, à leur façon, appellent les binationaux à barrer la route à l’Extrême droite française qui pourrait contrôler l’Assemblée nationale.
La montée en puissance du Rassemblement national (Rn) en France inquiète la classe politique et certains membres de la société civile sénégalaise. C’est parce que l’extrême droite est sur le point de contrôler l’Assemblée nationale française selon plusieurs sondages en direction des élections législatives du 30 juin 2024. Des résultats qui devraient confirmer ceux des dernières Européennes qui ont poussé Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Alors, Aminata Touré s’en mêle. «Le Rassemblement national a changé de garde-robe et de style mais pas d’idéologie. J’appelle les Français d’ascendance africaine et les binationaux africains-français à lui faire barrage dans les urnes», a écrit l’ancienne Première ministre sur sa page X. Le fondateur de Afrikajom Center est allé plus loin. «Les leaders politiques africains doivent exprimer clairement leur position par rapport à la menace que constitue l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir pour les Africains, les Arabes et les musulmans en France. Il faut demander à la diaspora africaine de voter massivement contre l’Extrême droite», partage Alioune Tine sur X.
Certains commentaires fustigent les positions de Aminata Touré et de Alioune Tine, estimant que cette démarche est «diplomatiquement incorrecte», d’autant plus que l’ancienne présidente du Cese, membre de la coalition Diomaye Président, avait fustigé l’ingérence de la France lors de la présidentielle de 2024.
DIOMAYE-MACRON, AU-DELÀ DES GESTES
La première rencontre entre le président et son homologue français a été scrutée de près. Selon Jean Charles Biagui et Domingo Mané, elle marque une rupture symbolique avec le passé tout en soulevant des interrogations sur la teneur réelle des échanges
Au lendemain de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et son homologue sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, l’Enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté de Droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Jean Charles Biagui, et Bacary Domingo Mané, journaliste formateur et analyste politique nous décortiquent les enjeux qui se cachent derrière les gestes immortalisés par les images des deux chefs d’États. Ainsi, pour le professeur Jean Charles Biagui, le président Diomaye s’est inscrit dans une démarche de rupture par rapport à ses prédécesseurs dont les images dominaient par des embrassades et accolades témoignant un paternalisme accepté et même revendiqué. Comme pour abonder dans le même sens, le journaliste formateur et analyste politique, Domingo Mané, a indiqué au sujet de la posture du président Diomaye lors de cette rencontre que « le jeune Chef d’Etat n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière »
Jean Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques (Ucad) : «Le président Diomaye s’est inscrit dans la perspective de rupture en ne faisant pas comme ses prédécesseurs...»
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a bien réussi, sur la forme, le pari de sa première rencontre avec son homologue français, Emmanuel Macron. L’avis est de l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à la Faculté de Droit Ucad, Jean Charles Biagui. Interpellé par Sud Quotidien sur les enseignements à tirer des images de la première poignée de mains entre les deux chefs qui ne partagent pas la même vision de la coopération bilatérale, Jean Charles Biagui a indiqué que « sur la forme, cette rencontre montre qu’il y’a incontestablement une rupture notamment dans la communication ». Et pour cause renseigne-t-il, lors de cette visite du président Diomaye à Paris, « nous n’avons pas vu les images de présidents africains notamment sénégalais qui acceptent un paternalisme devant les télévisions du monde ». « Le président Diomaye s’est inscrit dans la perspective de rupture en ne faisant pas comme ses prédécesseurs, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall avec des embrassades, accolades dans un langage avec des formules qui témoignent d’un lien colonial et un paternalisme accepté. Diomaye à Paris, nous n’avons pas vu ces images et il faut s’en féliciter. Au Sénégal, on peut espérer qu’on ne reverra plus ces images », a-t-il fait remarquer avant de poursuivre. « Donc, la remarque principale de cette première rencontre entre les deux chefs d’Etat est l’absence de ces images d’un paternalisme accepté souvent même revendiqué. Cela témoigne qu’il n’y a incontestablement une rupture puisqu’on voit du point de vue de la communication quelque chose de différent. Ensuite, le fait que cette première rencontre entre les deux chefs d’Etat soit tenue en marge d’un forum mondial organisé à Paris par la France et l’Union africaine, cela tranche avec un passé pas très lointain puisque ce n’était une visite officielle».
« Pas forcément de rupture dans le fonds en dehors du communiqué conjoint qui tient compte de la situation actuelle du Sénégal...»
Cette rupture ne concerne toutefois que la forme de cette rencontre, selon l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à la Faculté de Droit Ucad, Jean Charles Biagui. Abordant l’aspect du contenu des échanges entre les deux chefs d’Etat sont les grandes lignes sont traduits dans le communiqué conjoint rendu public, l’enseignant politologue n’a pas manqué d’exprimer sa réserve sur les actes posés par le successeur du président Macky Sall. En effet, selon lui, « en dehors du communiqué conjoint qui tient compte de la situation actuelle du Sénégal notamment de la perspective souverainiste qu’on n’a pas l’habitude de voir, il faut reconnaitre qu’il n’y a pas forcément une rupture ».
Pour justifier sa position, Jean Charles Biagui évoque le contenu de ce communiqué conjoint qui, selon lui, est écrit avec « des formules très diplomatiques ». « Je ne vois pas comment la France va aider le Sénégal qui fait tout pour se défaire des liens militaires et économique qui existent entre eux. Je me demande comment dans cette perspective ce pays (la France) dont les actions sont décriées peut aider notre pays qui veut s’émanciper de lui, à se libérer de sa tutelle et consolider une certaine souveraineté puisque ce sont ses liens politiques, militaires et économiques qui sont remis en cause », s’est interrogé Jean Charles Biagui qui demande également à ne pas surestimer cette rencontre entre le président Diomaye « très légitime » et son « homologue français qui est en perte de vitesse ».
« Entre Macron et Faye, nous avons des postures très différents en fonction de la situation de chaque pays. Au Sénégal, nous sommes dans une perspective nouvelle ou Diomaye est arrivé au pouvoir avec une grande légitimité. En face de lui, nous avons un Emmanuel Macron en perte de vitesse qui vient de perdre des élections très importantes l’obligeant ainsi à dissoudre l’Assemblée nationale avec tout ce que cela implique comme risque pour lui de perdre non seulement sa majorité relative mais aussi de ne pas pouvoir gouverner si le Rassemblement national (Rn)ou une autre coalition gagne les prochaines législatives », a-t-il fait remarquer tout en s’interrogeant sur l’opportunité de la programmation de cette visite dans le contexte pré-Législatives en France.
Domingo Mané, journaliste formateur et analyste politique : «Le président Diomaye n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière»
En se rendant à Paris, le président Diomaye Faye avait des idées clairs dans la tête, assure Domingo Mané, journaliste-formateur et spécialiste en communication politique pour qui cette « rencontre entre les deux chefs d’Etat était très attendue et surtout souhaitée par le second qui en a manifesté le désir dès l’arrivée au pouvoir du très jeune Chef d’Etat sénégalais ». « Le contexte géopolitique où une génération d’Africains décomplexés veut traiter d’égal à égal avec les anciens colons donne un cachet particulier à cette entrevue avec un jeune président porteur d’un projet panafricaniste-souverainiste. C’est pourquoi, au-delà du discours ou des mots, les gestes et les postures du Présidents Diomaye Faye sont scrutés pour se faire ou non une religion sur le projet dont il est porteur. » a souligné l’ancien Directeur de publication de Sud Quotidien avant de poursuivre toujours au sujet de la posture du président Diomaye. « Il en était conscient ! Le jeune Chef d’Etat n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière. Il sait que les images de cette rencontre avec Macron sont très attendues par les Africains qui rêvent d’un continent émancipé où ils seront traités avec respect et dignité.
Les deux images que nous nous proposons d’analyser, celle de l’entrevue (les deux Présidents autour de la table pour un déjeuner) et celle de la poignée de mains, montrent un côté ambivalent, attestant des enjeux de cette rencontre ». « la photo du déjeuner fait penser à un round d’observation...» Poursuivant son analyse des gestes affichés par les deux chefs d’États dans les images largement diffusés de cette première rencontre, Bacary Domingo Mané renseigne au sujet de la photo du déjeuner que celle-ci « fait penser à un round d’observation entre le jeune président Diomaye Diakhar Faye et Macron qui ne connaissait pas auparavant son invité ». « Le territoire sur lequel se trouvaient les deux personnalités est un territoire dit «de confrontation». Elles sont de chaque côté de la table, face-àface. Deux territoires délimités par des fleurs où chacun préserve son assiette et ses fourchettes. Aucun d’entre eux ne prendra le risque d’avancer, de peur d’empiéter sur le territoire de l’autre. » a fait souligné le journaliste spécialiste en communication politique avant de faire remarquer au sujet des mains du président Macron à plat sur la table et le regard posé sur le visage de son invité, que c’est comme s’il voulait l’intimider.
« Par cette posture du Président Français, on pourrait être tenté de dire qu’il dégage une certaine assurance et affiche une volonté de mener, en toute responsabilité, les choses, voire même de «résister» si la situation le demande, comme semblent l’indiquer ses paumes cachées. Mais il y a un détail : Macron est assis presque près de la porte et le Président Diomaye est au fond. Le territoire occupé par Macron fait-il penser à une crainte d’une menace invisible ? Car, en cas d’une menace réelle, il pourra facilement prendre la poudre d’escampette, laissant loin derrière son invité. Un instinct de survie que le non-verbal est en train de trahir », a expliqué Domingo Mané tout en faisant remarquer que le Président Diomaye affiche une verticalité pour dire qu’il est droit dans ses bottes... »
« Le Président Dimaye Diakhar Faye lui aussi, affiche une verticalité comme son hôte. Histoire de dire qu’il est droit dans ses bottes, affichant du coup une certaine assurance. Il a posé sa main gauche sur sa main droite, tout en fixant du regard son homologue français. Cette posture du Président Diomaye fait penser à une spontanéité où l’affect joue un rôle déterminant dans les échanges. Mais c’est sa main droite couverte qui représente, en réalité, sa botte secrète. Il avance masqué, en voulant garder le contrôle des échanges sans en donner l’air. La rationalité en embuscade, l’affect n’est qu’une fausse piste où il veut entrainer son homologue », souligne le journaliste formateur et spécialiste en communication politique qui insiste. « Il sait mieux que quiconque que les États n’ont pas d’amis mais des intérêts à préserver. L’échange entre les deux Présidents se déroule dans la zone dite «personnelle». Nous savons qu’en dehors des territoires, la distance qui sépare deux individus est un vecteur de communication. Elle est un bon élément pour évaluer une relation. Cette zone est celle de l’amitié et de la convivialité (déjeuner). Mais les deux Chefs d’Etat n’ignorent pas que le pays est au-dessus de tout ». La poignée de mains à deux mains du Président Macron renvoie un «geste de remerciement ou un témoignage de respect »
Par ailleurs, revenant sur le sens des différentes poignées de main, Domingo Mané renseigne sur la seconde image de la poignée de mains entre Macron et le Président Diomaye qui combine deux gestes dont la poignée de mains à deux mains du Président Macron et la poignée de main plus l’autre main de Diomaye au coude de son homologue. « Concernant la poignée de mains à deux mains du premier des Français, on peut l’interpréter comme un «geste de remerciement ou un témoignage de respect et d’affection». Il renvoie aussi à un confort amical. Ce n’est pas étonnant qu’un hôte agisse de la sorte envers son invité. Certes, on peut épiloguer sur la sincérité ou non d’un tel geste, puisque les enjeux déterminent, en de pareilles circonstances, les comportements ». Poignée de main plus l’autre main au coude de Macron S’agissant du geste du président Diomaye à travers sa poignée de mains plus l’autre main au coude de Macron, Domingo Mané souligne que «certains pensent qu’il s’agit d’une poignée de mains tout simplement amicale, montrant une aisance avec son interlocuteur », et d’autres que c’est une poignée de mains manipulatrice, qui montre un faux côté amical pour ensuite influencer négativement l’autre personne. » « Dans les deux cas, les Présidents Diomaye et Macron sont avant tout guidés par les intérêts de leur pays. C’est pourquoi, ils ont choisi l’ambivalence, l’ambiguïté. La distance cultivée par chacun d’eux, montre à suffisance que l’importance des enjeux ne permet pas le moindre faux pas. Chacun a tiré son épingle du jeu. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations franco-sénégalaises ou franco-africaines », a fait remarquer Domingo Mané.