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26 novembre 2024
Politique
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SAMBA SY CHARGE LE GOUVERNEMENT SONKO
Selon l'ancien ministre, le Premier ministre manquerait un rendez-vous politique majeur en s'abstenant de faire sa DPG. Il estime que cette fuite en avant trahit un manque de préparation inquiétant de la part du nouveau pouvoir
(SenePlus) - Le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko fait face à une critique cinglante de la part de Samba Sy. L'ancien ministre et actuel Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) estime que le Premier ministre risque de manquer un moment politique important en s'abstenant de présenter sa déclaration de politique générale (DPG) devant l'Assemblée nationale.
Pour Samba Sy, la DPG est "un moment clé pour dessiner la feuille de route du gouvernement" face aux députés, comme le prescrit la Constitution. Pourtant, selon lui "il est curieux que ce soient les membres de l’Assemblée nationale qui plaident et dédouanent l’Exécutif de son devoir de se présenter". Il doute que le gouvernement soit prêt pour cette étape, évoquant les préparations menées en conseil des ministres qui n'ont visiblement pas abouti.
"Je trouve cela pathétique. Ils essaient de dorer un peu la pilule", dit-il au sujet des arguments évoqués pour justifier l'absence de DPG. Pour Samba Sy, "quand on est aux affaires et qu’on est élevé à la dignité d’un Premier ministre, on doit venir devant les représentants du peuple pour décliner une feuille de route".
L'ancien ministre va plus loin en qualifiant les trois premiers mois du gouvernement Sonko de "fébriles". Selon lui, "cette fébrilité, elle est de mauvais aloi. Elle n'est pas de bons conseils". Il appelle le Premier ministre à plus de "tempérance et de lucidité" alors qu'il a "le destin de dizaines de millions de Sénégalais" entre ses mains.
En refusant sa DPG, Ousmane Sonko manquerait donc un rendez-vous politique majeur et ferait preuve d'une fébrilité préjudiciable aux affaires de l'Etat, selon les critiques cinglantes de Samba Sy. Le gouvernement devra régler ce casse-tête pour retrouver la bonne mesure attendue à ce niveau de responsabilité.
par Thierno Alassane Sall
LE PREMIER MINISTRE DOIT FAIRE SA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
Invoquer le règlement intérieur de l’Assemblée pour se dérober à une disposition constitutionnelle n’est pas le chemin de la rupture. Le nouveau régime est, d’abord, attendu dans le respect de la Constitution et la reconstruction des institutions abîmées
L’article 55 de notre Constitution dispose : « Après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. »
Cette obligation constitutionnelle n'a pas besoin d'être ensérée dans des délais. Le Premier ministre doit faire sa déclaration de politique générale avant que le gouvernement ne pose des actes dans le sens de l'exécution d'un quelconque programme et il va sans dire c'est déjà le cas.
Invoquer le règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour se dérober à une disposition constitutionnelle n’est franchement pas le chemin de la rupture.
Le nouveau régime est, d’abord, attendu dans le respect scrupuleux de la Constitution et la reconstruction des institutions abîmées. Cela ne demande ni financement ni ressources. Sauf celles que l’on doit avoir en propre : se mettre à la hauteur de l’histoire et garantir une gouvernance démocratique.
par Guy Marius Sagna
LETTRE À OUSMANE SONKO
Je vous invite solennellement à ne pas tenir votre déclaration de politique générale tant que les dispositions relatives au Premier ministre n'ont pas été réintégrées dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale
En vertu de l'article 6 de la Constitution, l'Assemblée nationale est une institution de la République, ce qui signifie qu'elle doit fonctionner sur la base des règles clairement établies par la Constitution et par son règlement intérieur, lequel détermine son fonctionnement et organise de manière précise le déroulement de ses travaux.
Monsieur le Premier ministre, au moment où il vous est rappelé de faire votre Déclaration de politique générale conformément à l'article 55 de la Constitution, permettez-moi de vous rappeler également que le cadre juridique du travail parlementaire est actuellement compromis et se déroule d'ailleurs en toute illégalité en raison de l'introduction et de la mise en circulation depuis la 13e législature d'un faux règlement intérieur.
La loi n°2019-10 du 14 mai 2019 portant révision de la Constitution a supprimé le poste de Premier ministre. Pour être en conformité avec cette réforme constitutionnelle, l'Assemblée nationale, à travers la loi organique n°2019-14 du 28 octobre 2019, avait enlevé toutes les dispositions relatives au Premier ministre de son Règlement intérieur, notamment les articles 97, 98, 99 portant respectivement sur la déclaration de politique générale, sur la question de confiance et sur la motion de censure.
Par la suite, le 10 décembre 2021, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi constitutionnelle n°38-2021 qui restaure le poste de Premier ministre. Cependant, depuis la restauration du poste de Premier ministre, l'Assemblée nationale n'a toujours pas mis à jour son règlement intérieur. Au lieu de modifier à nouveau son règlement intérieur afin de réintégrer les dispositions relatives au Premier ministre abrogées depuis la loi n°2019-14 du 28 octobre 2019, le président de l'Assemblée nationale conduit les travaux de notre institution avec un faux règlement intérieur qui fait référence à des dispositions sur le Premier ministre abrogées depuis bientôt cinq ans.
Monsieur le Premier ministre,
Par lettre en date du 8 décembre 2022, j'avais interpellé votre prédécesseur, Monsieur Amadou Ba, pour lui faire savoir qu'il ne pouvait, dans l'état actuel du règlement intérieur de l'Assemblée, faire sa déclaration de politique générale puisque l'Assemblée nationale avait depuis 2019 supprimé toutes les dispositions relatives au Premier ministre. Il s'est entêté et a fait sa déclaration de politique générale le 12 décembre 2022 sur la base d'un faux règlement.
Monsieur le Premier ministre,
Considérant que l'article qui disposait dans le Règlement intérieur que la déclaration de politique générale doit intervenir au plus tard trois mois après l'entrée en fonction du gouvernement n'existe plus ; Considérant qu'il est fait sciemment circuler un faux règlement intérieur depuis la 13e législature et que le président de l'Assemblée nationale, formellement interpellé sur cette fraude à la Constitution, refuse de prendre l'initiative ou d'appeler les députés à restaurer la légalité, je vous invite solennellement à ne pas tenir votre déclaration de politique générale tant que les dispositions relatives au Premier ministre n'ont pas été réintégrées dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
Vous souhaitant une bonne réception, je vous prie, Monsieur le Premier ministre, de bien vouloir agréer l'expression de ma haute considération.
DIEGUY DIOP FALL ANTICIPE SON LIMOGEAGE
Elle n’a pas attendu le coup de balai qui va arriver sans doute d’un jour à l’autre surtout avec sa sortie au vitriol contre le ministre lors de son passage sur Rfm matin.
Diéguy Diop Fall, jusque-là Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire, a jugé nécessaire de démissionner de son poste. Dans une note rendue publique, elle a également fait savoir qu’elle compte poursuivre ses activités politiques auprès du président de l'Alliance pour la république et de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall.
Elle n’a pas attendu le coup de balai qui va arriver sans doute d’un jour à l’autre surtout avec sa sortie au vitriol contre le ministre lors de son passage sur Rfm matin. La responsable de l’Alliance pour la République, Diéguy Diop Fall, a préféré partir de son propre gré. Après avoir occupé le poste de Directrice de la Promotion des Droits et de la Protection des Enfants pendant trois ans, puis celle de la Promotion de l'économie sociale et solidaire, Diéguy Diop Fall a rendu le tablier hier.
Dans un communiqué parvenu à «L’As», la responsable politique de l'Apr a officiellement annoncé sa démission. «Je tenais à remercier son Excellence Macky Sall pour la confiance et surtout le renouvellement de ma nomination en tant que Directrice, je lui exprime toute ma gratitude pour la confiance qu'il a voulu m'accorder durant trois (3) ans à la tête de la Direction de la Promotion des Droits et de la protection des enfants (2021-2023), ainsi que de la Direction de la Promotion de l'économie sociale et solidaire (2023-2024)», a-t-elle déclaré. La désormais ex-Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire remercie aussi tous les membres de l'APR pour les moments de communion politique «qui ont traduit leur engagement sans aucun doute pour un Sénégal meilleur». Aux sénégalaises et aux sénégalais d'ici et de la diaspora, Djéguy Diop Fall réaffirme son attachement aux valeurs démocratiques qui fondent «notre république et inspirent le bien fondé de ses actions politiques».
La désormais Directrice de la Promotion de l'économie sociale et solidaire réaffirme son engagement politique pour un Sénégal de Paix, de respect de nos institutions. «Je confirme, réaffirme et reprécise mon engagement sans faille auprès du président de l'Alliance pour la République et de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall», soutient-elle.
À LA DÉCOUVERTE DE DJIBRIL SONKO, NOUVEAU MAIRE DE ZIGUINCHOR
Djibril Sonko, le nouveau maire de Ziguinchor, est un homme dont le parcours académique et professionnel a pesé dans la balance pour remplacer Ousmane Sonko, qui a démissionné après sa nomination au poste de Premier ministre.
Djibril Sonko, le nouveau maire de Ziguinchor, est un homme dont le parcours académique et professionnel a pesé dans la balance pour remplacer Ousmane Sonko, qui a démissionné après sa nomination au poste de Premier ministre. Originaire de Ziguinchor, il a étudié au CEM Tété Diédhiou, au lycée Djignabo et à l’université Cheikh Anta Diop, où il a obtenu un DEA en économie internationale à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG). Son expérience en tant qu’inspecteur du Trésor, avec 15 ans de service, lui confère une solide compréhension des enjeux financiers et administratifs.
Djibril Sonko est membre fondateur du parti Pastef, coordonnateur départemental de Pastef Ziguinchor et, jusque-là 2ème adjoint au maire. Il a également occupé des postes d’enseignant à l’UCAD et à l’université Assane Seck de Ziguinchor, où il a partagé ses connaissances sur les marchés publics et l’économie.
Sur le plan associatif, Djibril Sonko a été actif dans diverses organisations, notamment le club Éducation à la Vie Familiale (EVF) du lycée Djignabo, l’AIESEC (Association internationale des étudiants en sciences économiques) et l’amicale des étudiants de la FASEG/UCAD. Il a également été chargé de revendications au sein du syndicat unique des travailleurs du Trésor.
DES FEMMES DU PDS ATTAQUENT WADE EN JUSTICE
Des femmes du Parti démocratique sénégalais contestent une décision de Abdoulaye Wade. Et cette fois-ci, c’est devant les tribunaux.
Des femmes du Parti démocratique sénégalais contestent la décision de Abdoulaye Wade. Et cette fois-ci, c’est devant les tribunaux. Le secrétaire général du Pds a récemment nommé Fatou Sow et Ndèye Astou Camara, respectivement présidente et secrétaire générale de la Fédération nationale des femmes du Pds. Des décisions qui ont provoqué la colère de Woré Sarr, qui a démissionné, et d’autres qui menacent de la suivre. Certaines d’entre elles ont annoncé avoir saisi le juge des référés faire annuler ces nominations.
Dans une vidéo de quelques minutes, Yandé Fall, une des rebelles, explique : «Je viens vous rappeler que ces derniers temps, il y a eu une décision administrative qui a été prise nommant madame Fatou Sow présidente nationale des femmes du PDS et madame Ndèye Astou Camara secrétaire générale des femmes. Ces décisions sont en porte-à-faux avec les textes qui régissent notre formation politique, précisément notre règlement intérieur. «C’est pourquoi Hawa Abdoul Ba, Ndèye Selbé Sèye de Gossas et moi-même Yande Fall, avons saisi le juge des référés pour annuler les décisions qui nommant la présidente et la secrétaire générale des femmes du Parti. Parce que ces postes ne sont pas nominatifs mais électifs», argumente Mme Fall.
«L’audience prévue au mois de juillet»
Elle annonce que l’audience est prévue au mois de juillet. «L’huissier de justice est allé à la permanence pour déposer l’assignation qui montre qu’il y a des femmes qui ont saisi le juge mais les personnes trouvées sur place ont refusé de prendre le courrier prétextant qu’on leur a interdit de le faire. Finalement, le courrier a été déposé à la ville de Dakar conformément aux textes en vigueur. Maintenant, si le juge nous convoque, le parti ne peut pas se débiner parce qu’il a été déjà informé», conclut-elle.
MACKY-MACRON, UNE LIAISON DANGEREUSE SELON MIMI
Dans une interview sur France 24, Aminata Touré qualifie ouvertement de "collusion" la nomination de Macky Sall comme émissaire d'Emmanuel Macron, soulevant notamment des questions de sécurité nationale
Dans une interview accordée à France 24 ce jeudi 27 juin 2024, Aminata Touré, ancienne Première ministre devenue opposante à Macky Sall, a lancé une charge virulente contre son ancien mentor, l'accusant de « collusion » avec la France.
En cause, la récente nomination de Macky Sall comme envoyée spécial du pacte de Paris pour les peuples et la planète par le président français Emmanuel Macron. Mme Touré n'a pas mâché ses mots : "Je ne l'insinue pas, je le dis ouvertement. C'est quand même assez particulier."
L'ancienne Première ministre soulève des questions cruciales de sécurité nationale et d'éthique : "Nos présidents doivent avoir un droit de réserve parce qu'ils ont été commandant en chef de nos armées. Donc ils sont détenteurs de nos secrets militaires, ils connaissent la cartographie de nos ressources naturelles." Elle ajoute : "Je ne pense pas que dans beaucoup de pays occidental ou dans aucun pays occidental cela n'aurait été acceptable."
Aminata Touré plaide pour une réévaluation complète des liens entre le Sénégal et son ancienne puissance coloniale. Elle évoque notamment la présence militaire française au Sénégal et la question du franc CFA, affirmant : « Ce sont des questions effectivement qu'il faut vider et envisager une coopération dynamique gagnant-gagnante où chacun y trouverait un intérêt. »
Malgré ces critiques acerbes, Mme Touré a tenu à souligner la force de la démocratie sénégalaise, mise à rude épreuve lors des récentes élections. "La démocratie sénégalaise est beaucoup plus solide que les vœux de l'ancien président Macky Sall", a-t-elle déclaré, faisant référence aux tentatives de l'ex-président de se maintenir au pouvoir. Elle rappelle les événements tragiques qui ont précédé l'élection : « Il y a eu quand même 60 morts en estimation de suite aux manifestations soit contre le troisième mandat qui était bien entendu illégal ou contre le report de l'élection présidentielle. »
L'interview a également abordé la question épineuse de la justice pour les victimes des violences pré-électorales. Mme Touré, se positionnant comme "militante des droits de l'homme", insiste : "Il ne peut pas y avoir de paix durable sans justice". Elle critique la loi d'amnistie votée avant le départ de Macky Sall, tout en reconnaissant son rôle dans l'apaisement du climat politique.
Bien qu'ayant participé activement à la campagne du nouveau président Sall, Aminata Touré reste vigilante quant aux actions du nouveau gouvernement. Elle salue certaines mesures, comme la baisse des prix du carburant et les réformes concernant les scandales fonciers, tout en appelant à la responsabilité, notamment en matière de liberté de la presse.
LA TRANSPARENCE, REGLE D'OR DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
Le chef de l’Etat a rappelé au gouvernement, mercredi en Conseil des ministres, son attachement à la transparence, à la reddition des comptes et à une gouvernance sobre axée sur les résultats.
Dakar, 26 juin (APS) – Le chef de l’Etat a rappelé au gouvernement, mercredi en Conseil des ministres, son attachement à la transparence, à la reddition des comptes et à une gouvernance sobre axée sur les résultats.
Dans le communiqué du Conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye a fait part de son ambition d’asseoir ‘’une politique budgétaire crédible qui renforce les ressources de l’Etat et rationnalise, en permanence, les dépenses publiques’’.
La même source ajoute qu’il a demandé, à ce titre, au Premier ministre Ousmane Sonko ‘’d’intensifier l’exécution d’un plan spécial de rationalisation des dépenses de fonctionnement dans les secteurs public et parapublic et de veiller, avec le ministre en charge des Finances et du Budget, à la qualité des dépenses publiques’’.
Bassirou Diomaye Faye a indiqué que les ressources publiques ‘’doivent impérativement être orientées vers le financement de l’investissement productif et les interventions sociales prioritaires’’.
Le communiqué souligne en outre l’urgence de mettre en œuvre une stratégie innovante d’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales et non fiscales.
Le chef de l’Etat a aussi appelé à la mise en œuvre ‘’d’une politique de subvention juste et transparente et à l’application rigoureuse d’un programme de rationalisation des exonérations avec, notamment, l’actualisation du Code des investissements et de la législation fiscale au besoin’’.
Il a, à cet égard, rappelé l’impérieuse nécessité d’une digitalisation intégrale et d’une interopérabilité des systèmes d’information des régies financières, ainsi que la généralisation intensive du paiement dématérialisé des impôts et taxes, source de transparence, d’efficacité, d’efficience et de qualité du service public, souligne le communiqué.
SONKO N’EST PAS LIÉ PAR UNE AUDITION « ACTUELLEMENT IMPOSSIBLE »
Le groupe parlementaire Yewwi askan wi s’érige en bouclier autour du Premier ministre qui, depuis quelques temps, est sous pression des partisans de l’ancien régime du président Macky Sall qui exigent le respect du délai de 90 jours
Le groupe parlementaire Yewwi askan wi s’érige en bouclier autour du Premier ministre, Ousmane Sonko qui, depuis quelques temps, est sous pression des partisans de l’ancien régime du président Macky Sall qui exigent le respect du délai de 90 jours pour sa déclaration de politique générale (Dpg). S’exprimant lors d’un point de presse hier, mercredi 26 juin, Ayib Daffé, nouveau président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi évoquant l’omission de certaines notions dans le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale a fait remarquer que l’audition du Premier ministre Ousmane Sonko est « actuellement impossible».
Les partisans de l’ancien régime du président Macky Sall, renvoyés dans l’opposition par les Sénégalais lors de la présidentielle du24 mars dernier, qui exigent du Premier ministre Ousmane Sonko le respect du délai de 90 jours pour sa déclaration de politique générale (Dpg) devraient prendre leur mal en patience. En effet, s’exprimant lors d’un point de presse hier, mercredi 26 juin, Ayib Daffé, nouveau président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a fait remarquer au sujet de cette audition du Premier ministre Ousmane Sonko qu’elle est « actuellement impossible».
Pour justifier sa position, la nouvelle tête de file du groupe parlementaire du régime en place et qui incarne cependant la minorité parlementaire a soulevé un « sérieux vide juridique » dans l’actuelle version du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, éditée en juillet 2021. En effet, selon lui, le règlement intérieur distribué aux parlementaires de la quatorzième législature lors de leur installation le 12 septembre 2022 « a omis des modifications apportées par la loi organique de 2019 », notamment celles concernant la suppression du poste de Premier ministre.
En 2021, l’ancien régime avait voté une loi pour restaurer le poste de Premier ministre. Mais, en parallèle, aucune autre loi organique n’a été votée pour restaurer le poste de Premier ministre dans le règlement intérieur. Ce qui fait que le Premier ministre est absent et n’existe pas dans notre règlement intérieur et il n’existe pas non plus une disposition dans le règlement intérieur qui permette de préciser les modalités d‘organisation et de tenue d’une Déclaration de politique générale, d’une motion de censure et d’une question de confiance.», a-t-il souligné. Avant de marteler : « Le Premier ministre, la Déclaration politique générale (Dpg), la motion de censure et la question de confiance sont abrogées de cette nouvelle version du règlement intérieur de l'Assemblée nationale ».
Poursuivant son propos, l’ancien mandataire du candidat Ousmane Sonko lors de la dernière élection présidentielle, estimant que l’absence de ces différentes notions dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale « rend caduque toute procédure liée à la Déclaration de politique générale », a indiqué que son groupe va saisir le Premier ministre, Ousmane Sonko, dans les mêmes conditions qu’il l’avait fait avec son prédécesseur, Amadou Ba, pour lui signifier que le Règlement intérieur actuel ne l’oblige pas à faire sa Déclaration politique générale (Dpg). « Notre collègue Guy Marius Sagna avait écrit au Premier ministre Amadou Bâ pour lui signifier l’impossibilité de tenir la Dpg. Mais, il avait fait un passage en force, il avait passé outre les dispositions du Règlement intérieur. Est-ce qu’on doit continuer dans la fraude à la loi ? Nous allons saisir le Premier ministre dans les mêmes conditions. C’est à lui de décider s’il fera sa Dpg ou pas. Mais le Règlement intérieur actuel ne l’oblige pas à le faire. », a conclu Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, par ailleurs Secrétaire général par intérim de l’actuel parti au pouvoir Pastef.
NANDO CABRAL GOMIS
par Yoro Dia
ET SI ON SE PRÉPARAIT À LA COHABITATION
Le refus de Sonko de se soumettre à la DPG qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en Conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef. Le bilan des 100 jours se résument à deux mots : « excès » et « insignifiance »
Le refus du Premier ministre de se soumettre à une déclaration de politique générale qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef.
Comme son nom l’indique la DPG exige une vision, une ambition et des orientations claires que notre Premier Ministre n’a jamais eues. Sonko joue la montre en attendant que les hauts fonctionnaires qu’il appelle, par ignorance ou mauvaise foi, le Système, rédigent le projet. Un projet que Pastef , par indigence intellectuelle, a mis dix ans pour lui trouver un nom. Comme pour le PSE, ce seront nos brillants hauts fonctionnaires qui vont rédiger le Projet qui s’appelle Vision 2050 et va s’inscrire inévitablement dans la continuité du PSE. Si le Premier ministre, comme le disent ses proches attend la nouvelle assemblée qui sera installée après les élections issues de la dissolution, il est de bon aloi de lui rappeler deux choses.
Premièrement, il n’appartient au Premier ministre de choisir son « Assemblée » parce que même s’il en a les instincts et les réflexes, Monsieur Sonko n’est pas Caligula qui méprisait tellement le Senat qu’il y avait nommé son cheval ou François 1er dont le bon plaisir devenait la loi.
Secundo, qu’est ce qui fait croire à Monsieur Sonko qu’il sera encore en poste après les législatives anticipées ? Le charme de la démocratie réside dans l’incertitude des élections et l’exercice du pouvoir est le plus grand ennemi du populisme.
C’est pourquoi le bilan des 100 jours de Pastef se résument à deux mots chers à Talleyrand : « excès » et « insignifiance ». Excès quand Sonko menace la presse et les juges et qualifie nommément et publiquement le président du Conseil constitutionnel de corrompu…Insignifiance quand il rabaisse sa fonction et la réduit au petit privilège du tapis rouge confirmant Talleyrand qui disait « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. »
De quoi a peur le Premier ministre ? D’une motion de censure ?
Aucun Premier du Sénégal n’a jamais été renversé par une motion de censure lors d’une DPG même si la motion de censure reste un moyen de créer un débat devant l’opinion sur la vision et les orientations. La révolte, si elle n’est pas parlementaire, sera populaire et démocratique.
La révolte démocratique viendra des législatives. Pastef n’a pu prospérer que dans la tension permanente ; l’accalmie et la clarté brutale de l’exercice du pouvoir ont montré que le fameux projet n’était qu’un deep fake et donc, en réalité, Pastef n’a pas de vision, encore moins une ambition pour le pays. La meilleure façon de sanctionner de ce deep fake qu’incarne Sonko est de sanctionner démocratiquement Pastef aux législatives en imposant au président de la République une cohabitation en l’aidant démocratiquement à se débarrasser de son encombrant et incompétent Premier ministre. De toute façon en cas de cohabitation, rien va changer pour le président de la République car comme aujourd’hui à l’image du Roi d’Angleterre, il va continuer à régner mais ne pas gouverner. Aujourd’hui avec Sonko, il est plus le « Résident de la République » que Président de la République. Avec la cohabitation, il le sera moins et sera plus Président de la République.
Naturellement, on nous dira que notre constitution et nos institutions ne prévoient pas la cohabitation. La constitution et les institutions de la Ve République en France n’ont jamais prévu la cohabitation parce que De Gaule a toujours pensé qu’un Président désavoué devait s’en aller comme il le fit quand le Non l’emporta au referendum de 1969. En 1986, malgré le désaveu aux législatives Mitterrand qui n’était pas De Gaule choisit de rester et les institutions s’adaptèrent à la cohabitation. Et la France n’a jamais été aussi bien gouvernée que pendant la cohabitation Chirac- Jospin (1997-2002).
Nos institutions qui ont fait la preuve de leur solidité et notre Etat qui, comme le roseau, plie mais ne rompt pas, sont prêts à gérer cette cohabitation. Comme l’alternance devenue la respiration de notre démocratie, la cohabitation qui s’annonce sera soluble dans nos institutions comme l’alternance.