Le chef de l’État a déployé des missions d’audit dans plusieurs directions, fonds et ministères pour fouiller la gestion du régime précédent.
Le prédécesseur d'El Malick Ndiaye au ministère des Transports dit ne rien craindre puisqu’il n’a rien à se reprocher.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Mansour Faye assure que toutes les accusations sur les fonds Covid-19 et autres à son encontre son fausses. Les nouvelles autorités peuvent déployer les corps de contrôle car il n’a jamais transigé.
«Quand on assure des missions régaliennes, on est effectivement soumis à la reddition des comptes et c’est tout à fait normal. Je pense que l’Etat dispose de tous les moyens de contrôle, à travers l’IGE, que le président de la République peut déclencher, à travers même l’IGE avec le ministère des Finances ou même la Cour des comptes ou tous les outils à leur disposition, je les invite à tout déployer pour fouiller et fouiner ma gestion. Rien de négatif n’en sortira. Je suis serein et quitte avec ma conscience », lance-t-il.
Pour le maire de Saint-Louis, «rien ne peut se faire contre moi dans le cadre de ma gestion et de mes responsabilités étatiques».
BRAVO PEUPLE SENEGALAIS
Le Président Bassirou Diomaye Faye a exprimé, samedi, sa fierté envers le peuple sénégalais à la suite de la deuxième journée de nettoyage national, une initiative visant à améliorer l’environnement du pays.
Le Président Bassirou Diomaye Faye a exprimé, samedi, sa fierté envers le peuple sénégalais à la suite de la deuxième journée de nettoyage national, une initiative visant à améliorer l’environnement du pays.
Dans un post sur X publié récemment, le Chef de l’Etat a remercié tous ceux qui ont participé à cet effort collectif, soulignant l’importance de cette démarche pour offrir au Sénégal un environnement sain et propice à la vie quotidienne.
« Je suis fier de mon peuple. Merci à tous ceux qui ont participé à cette deuxième journée de nettoyage. Ensemble, nous sommes en train de donner à notre pays l’environnement sain qu’il mérite », a déclaré le président Faye.
Je suis fier de mon peuple.
Merci à tous ceux qui ont participé à cette deuxième journée de nettoyage. Ensemble nous sommes entrain de donner à notre pays l’environnement sain qu’il mérite.#SetalSunuReew #Jubbanti
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) July 6, 2024
Cette initiative de nettoyage national, lancée par le gouvernement, a vu la participation massive de citoyens de tous âges et de toutes catégories sociales. Des quartiers urbains aux villages ruraux, les Sénégalais se sont mobilisés pour débarrasser les rues, les plages et les espaces publics des déchets et des débris accumulés.
Le chef de l’État fait référence à l’initiative « Setal Sunu Réew », l’opération mensuelle de nettoyage des rues qu’il a lancée le mois dernier. Cette opération a lieu le premier samedi de chaque mois.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, accompagné du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a fait le lancement officiel de la deuxième journée nationale « Setal Sunu Réew », ce matin à Saint-Louis.
Cette initiative de mobilisation sociale vise à encourager les populations à participer activement à l’entretien de la propreté et de l’environnement dans leurs quartiers.
LA RUPTURE EST INÉVITABLE ENTRE SONKO ET DIOMAYE, SELON YORO DIA
L’ancien porte-parole de Macky Sall dresse un constat sans complaisance des cent premiers jours du pouvoir. Selon lui, le Premier ministre exerce une mainmise excessive sur le président, une dynamique vouée à l'échec face aux dérives du leader de Pastef
S’il y a quelqu’un qui s’oppose vraiment au nouveau régime avec un discours bien construit, c’est vraiment le journaliste Yoro Dia. L’ancien ministre porte-parole du président Macky Sall a dépeint en noir le mode de fonctionnement du pouvoir actuel; non sans prédire une rupture inévitable entre les deux têtes qui l’incarnent en l’occurrence Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Après 100 jours d’exercice du pouvoir, le constat général est qu’il y a une certaine hégémonie du chef du gouvernement sur le président de la République. Invité de l’émission Grand Jury hier sur RFM, le journaliste et analyste politique Yoro Dia, dernièrement très hostile au régime actuel, a conforté cette thèse. Il estime cependant que cela ne va pas durer éternellement. “On dit que Sonko mooy Diomaye. Mais si Diomaye devient Senghor, on va tout droit vers le clash qui s’était produit entre Senghor et Dia en 1962. A l’époque, tous les pouvoirs étaient entre les mains du président du Conseil Mamadou Dia et rien entre les mains de Léopold Sédar Senghor. Aujourd’hui, dans les textes, tous les pouvoirs sont entre les mains de Diomaye et rien entre les mains du Premier ministre Ousmane Sonko”, rappelle monsieur Dia. Toujours, selon l'analyste, il y a ainsi trois schémas qui peuvent éventuellement se produire. Actuellement, dit-il, “nous avons le schéma anglais avec un Président qui est comme le roi d’Angleterre. Diomaye règne; mais il ne gouverne pas”.
Et le deuxième schéma, ajoute-til, est comparable à celui iranien où le guide suprême est au-dessus du président de la République. “Sonko se comporte de cette manière”, renchérit-il. Or, précise l'analyste politique, dans le système sénégalais, rien ni personne n’est au-dessus du chef de l’Etat.
Enfin, Yoro Dia soutient que le troisième schéma est celui gambien à travers lequel les institutions vont naturellement affranchir le président de la République face à un chef de gouvernement encombrant. “Cela a été le cas entre Adama Barrow et Ousseynou Darboe”, fait-il savoir. A l’en croire toujours, c’est ce dernier schéma qui est beaucoup plus plausible au Sénégal. “Le schéma anglais que nous avons actuellement ne va pas durer parce que les excès de Sonko comme dans le schéma iranien vont pousser naturellement vers le schéma gambien. La rupture est inévitable entre Sonko et Diomaye”, déclare-t-il. Non sans donner l’exemple selon lequel Sonko n’a pas respecté le protocole présidentiel lors d’une cérémonie à l’Institut de défense du Sénégal en se présentant après le chef de l’Etat pour une séance de photo. “ Ce sont les excès de Sonko qui vont amener les ruptures. Et dans nos textes, le Premier ministre n’est qu’un simple collaborateur du président de la République”, répète-t-il.
L’ancien ministre porte-parole du Président Macky Sall soutient pourtant que dans la division du travail, Diomaye respecte une partie du contrat. “Il est élégant. A la limite, son élégance va l’étouffer. Mais c’est Sonko le problème. Il est excessif. Et tout ce qui est excessif est insignifiant”, soutient-il.
« La presse va sauver le pays »
Ce qui indispose Yoro Dia et qui le pousse apparemment à tirer sur tout ce qui bouge du côté du leader de Pastef, c’est entre autres le fait que le PM soit parti sur le parvis du Grand théâtre pour parler de l’affaire Fulbert Sambou et Didier Badji, deux gendarmes disparus lors de la période des troubles au Sénégal. Il n’a pas supporté que le leader de Pastef ait affirmé sans aucune forme de relativisation que ces gens sont tués et jetés dans la mer. Pour l’analyste politique, cela veut dire, en tant que PM, que Sonko doit disposer d’informations sur ce dossier. “Maintenant, s’il connaît celui qui l’a fait et qu’il ne l'arrête pas immédiatement, qu’est-ce qu’on peut en penser ? S’il n’en sait pas grandchose, il viole le secret de l’instruction”, argue-t-il.
Autre chose, monsieur Dia dit ne pas comprendre que le PM dise publiquement que le président du Conseil constitutionnel est corrompu et il le cite nommément. De même, ajoute-t-il, le PM ne peut pas également dire publiquement que le ministre de la Justice l’a appelé sur un dossier pour lui demander ce qu’il faut faire. Il estime également que Sonko ne peut pas ramer à contre-courant d’une circulaire du ministère de l'Intérieur sur le désencombrement et le déguerpissement dans certaines zones du pays.
Tout ceci étant, l’ancien porte-parole de la présidence de la République estime que le Sénégal souffre d’une double peine. “Nous avons un PM à la fois incompétent et encombrant”, peste-t-il.
Trop virulent contre l’actuel régime, l’analyste politique compare le projet Pastef au projet nazi à travers les méthodes utilisées. “Tout comme le nazisme, il y a eu au Sénégal avec Pastef: populisme, insurrection ratée en 2021, prison pour les porteurs du projet, démocratie et puis la victoire”, fait-il savoir. Selon lui, ils n’ont pas les mêmes objectifs mais ils partagent avec Hitler les mêmes méthodes. “Comme Hitler, ils disent qu’il faut supprimer la démocratie avec un gouvernement sans presse. Après, ils vont s’attaquer aux magistrats pour imposer un régime totalitaire”, prévient-il.
Mais, selon Yoro Dia, c’est un combat perdu d’avance. Parce que tout simplement, assure-t-il, la presse a été le tremplin pour Pastef d’arriver au pouvoir et que cette même presse va sauver le pays.“ Elle est le premier rempart pour empêcher Pastef d’instaurer un régime totalitaire dans le pays”, souligne-t-il.
Monsieur Dia pense en définitive que dans une société aussi ouverte que le Sénégal, Pastef ne peut pas réussir son projet qui consiste à faire peur à la presse classique pour s’adresser directement aux Sénégalais via les réseaux sociaux.
Par Hamidou Anne
ENTRE ALIOUNE TINE ET ALIOUNE BADARA SAMB, LA RÉPUBLIQUE RECONNAIT LES SIENS
M. Tine est coutumier des déclarations malvenues. L’acharnement avec lequel ces gens rabaissent le Sénégal me sidère. Mais peut-on attendre autre chose des populistes, antirépublicains, et de leurs laquais maquillés en société civile ?
Alioune Tine, comme un Sisyphe des tropiques, jour après jour, va à son bureau, c’est-à-dire sur Twitter (devenu X), pour dire du mal des gens et caresser le maître et son vizir avec un manque de tenue absolument gênant. Abondance de rien ne nuisant pas au «président-fondateur» de l’inutile think tank Afrikajom Center, l’intéressé, cette fois, s’en prend au Gouverneur de Saint-Louis, Alioune Badara Samb. De ce dernier, M. Tine tweete ceci : «Toute l’Administration territoriale aux ordre (sic) de Macky a violé l’Etat de Droit et les libertés fondamentales reconnues par la Constitution.
On était sorti du règne des (sic) la loi. La force a prévalu toute au longu (sic) de cette séquence historique. Arrêt sur image ! Devenu Premier ministre donc son patron, Ousmane Sonko se retrouve nez à nez avec le fameux Préfet Alioune Badara Samb qui s’était interposé devant son cortège en mars 2021.» Ces propos relèvent d’une indécence à laquelle M. Tine a hélas habitué son monde. Que voulait-il que le Gouverneur Samb fasse quand le chef du gouvernement séjourne dans sa région ? Cette attitude consistant à vilipender publiquement un fonctionnaire astreint au devoir de réserve signifie une absence de courage, d’élégance et de tenue. Le Gouverneur Samb honore la République, en se faisant le visage de l’impersonnalité et la continuité de l’Etat. Les régimes politiques passent et les haut-fonctionnaires se dévouent à appliquer la politique définie par les autorités légales et légitimes que les Sénégalais se sont choisies. Le Gouverneur Samb, que je n’ai jamais rencontré de ma vie, incarne l’honneur du Sénégal. Il ne s’est pas dérobé face à ses responsabilités. Il a servi loyalement son pays en mars 2021, il le sert aujourd’hui, et demain il le servira, car l’homme a fait le serment de l’allégeance non aux hommes mais aux institutions que Alioune Tine hait de toutes ses forces au point de vouloir qu’elles s’affaissent. M. Samb vaut mieux qu’un homme qui, dans l’âge supposé être celui de la sagesse, refuse obstinément de faire sienne cette précieuse valeur qu’est la décence. Il adore se donner en spectacle sur Twitter avec un niveau de langue calamiteux et une posture digne d’un enfant de la maternelle..
Qu’à cela ne tienne, le Gouverneur Samb va arborer fièrement la médaille d’honneur que symbolisent les injures du sieur Tine devant des followers (c’est comme ça que l’on dit désormais) biberonnés à la vulgarité et à la médisance, devenues recettes politiques efficaces.
M. Tine est coutumier des déclarations malvenues. Il avait - encore sur Twitter - dit, le 24 juin 2023, ceci : «Le Mfdc est un mythe.»
Le Mfdc est un mouvement qui porte une responsabilité tragique de décennies de remise en question de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Nation. Ce mouvement a provoqué des milliers de morts, civils et militaires, et une impossibilité par divers crimes et trafics à développer le potentiel immense de la partie sud du pays. M. Tine avait publié, en juin 2023, un rapport mensonger sur la «démocratie sénégalaise» pour contribuer à l’offensive de délégitimation de la République et des hommes et femmes qui l’incarnent. Dans ce rapport, il avait, entre autres, traité l’Ige d’«instrument politique entre les mains de l’Etat pour exercer une pression sur des dissidents politiques de l’opposition». Ce corps d‘élite, qui fait la fierté de notre Etat, avait ainsi été victime des calomnies de M. Tine.
Alioune Tine, partisan acharné de la non-présence du président au Conseil supérieur de la Magistrature jusqu’à la semaine dernière, change d’avis car ses maîtres semblent eux aussi avoir changé d’avis. Si je ne dénie pas à l’intéressé son droit de se dédire, son argument est tout de même savoureux. Il nous dit avoir opéré un revirement, car un quidam l’aurait téléphoné du Burkina Faso pour lui dire que là-bas l’expérience d’un président hors du Csm fut catastrophique. Interdit de rire…
L’acharnement avec lequel ces gens rabaissent le Sénégal me sidère. On dira que le vent qui souffle fort n’épargne pas les girouettes.
Pendant que Alioune Tine, tel un oisif errant, occupe son temps libre, manifestement élastique, sur Twitter, le Gouverneur Samb sert avec dignité l’Etat du Sénégal. Il représente tous les fonctionnaires, magistrats, préfets, sous-préfets, militaires, gendarmes, policiers, que Alioune Tine et ses amis insultent et menacent depuis une décennie. Mais peut-on attendre autre chose des populistes, antirépublicains, et de leurs laquais maquillés en Société civile ?
Il est des hommes qui s’élèvent, il est d’autres qui se dévoilent, et par leurs actes de tous les jours pour plaire au Prince, se déprécient et deviennent les fous du royaume.
Alioune Tine, au profit d’un agenda personnel voire identitaire, a rejoint la longue liste des gens qui sont dans la négation du Sénégal. Ils nient son histoire glorieuse, tentent de dévitaliser ses institutions et d’humilier celles et ceux qui servent notre pays avec la froideur, la tenue et la lucidité attendues des commis de l’Etat. Ils sont des entrepreneurs de la tension et de la haine, car dans leur Adn, s’est insérée la rage de ne jamais s’élever à la dignité que confère le service de notre pays.
M. Tine doit savoir que le Prince, plus par cynisme que par intelligence, accorde du crédit et de l’intérêt au courtisan, qui a encore une valeur marchande, et non aux roquets démonétisés qui prospèrent dans la flatterie. C’est une tragédie de vivre sur la rente des Retweet et des Like…
Au-delà de leur caractère excessif, donc insignifiant, les propos de M. Tine s’inscrivent dans une bataille culturelle qui secoue notre pays et qui appellent à une lecture lucide. Quel Sénégal voulons-nous bâtir ?
Celui où on injurie, diffame et humilie les fonctionnaires compétents, qui servent loyalement leur pays, ou celui où les hommes et les femmes dans l’espace public s’abstiennent de verser dans les outrances verbales et physiques afin de trier entre le patriote et le traître à la Patrie ? La volonté de déciviliser le débat public et de plonger le Sénégal dans le manichéisme entre les bons et les méchants est symptomatique de ceux-là qui, partout, assèchent la promesse républicaine de l’égalité des citoyens devant la loi.
La République a déjà tranché entre Alioune Tine et Alioune Badara Samb. Le premier est partisan de la fragmentation de la société, de la négation du récit national et de la fin de l’indivisibilité de la Nation. Il vit sur la rente de la tension électorale, des conflits politiciens, des cadavres d’enfants et des larmes des veuves et des orphelins. Il n’existe que par la propension à salir son pays à l’étranger pour attirer des financements. Le second fait honneur à la Nation en tant que garant de la sacralité du service de l’intérêt général et du prestige de l’Etat. En servant son gouvernement comme s’y engagent les membres du corps préfectoral depuis 1960 pour que le fil de l’histoire ne se coupe jamais, le Gouverneur de Saint-Louis assume son rôle dans la perpétuation de notre tradition républicaine.
Alioune Badara Samb est l’honneur du Sénégal des valeurs républicaines et de la constance dans le service de l’Etat dont Alioune Tine est un des plus illustres contremodèles. Les fervents républicains attachés au culte de l’Etat, à la primauté de la République sur le reste et à l’indivisibilité de la Nation sont interpellés par la multiplicité des propos et actes antirépublicains. A nous toutes et tous de faire face pour que jamais la République ne cesse de reconnaître les siens. Alioune Badara Samb est des nôtres.
Par Madiambal DIAGNE
DIOMAYE-SONKO, OSEZ MONTRER VOS BIENS !
La loi ne leur exige pas la publication, mais ils ne peuvent se limiter à déclarer leurs biens en catimini. On pourra savoir qui était fonctionnaire des Impôts et possédait en même temps des entreprises privées et des cabinets de conseil en fiscalité
Le Premier ministre Ousmane Sonko et la plupart des membres de son gouvernement se sont évertués à effectuer leur déclaration de patrimoine devant l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac). Ils ont ainsi satisfait à l’exigence de la loi. Pour sa part, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’en était déjà acquitté devant le Conseil constitutionnel. Il convient de rappeler que, en tant que maire de la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko avait également fait sa déclaration de patrimoine en 2022. Cette démarche est tout à leur honneur. Elle participe de la transparence dans la vie publique et renforce une institution essentielle dont la mission devient sacrée dans un pays comme le Sénégal.
C’est sans doute ce qui explique que la nouvelle loi organique sur l’Ofnac avait été votée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale en janvier 2024. Rares sont les textes législatifs qui peuvent bénéficier d’une pareille onction. Cette loi est considérée comme l’une des plus avancées en termes de transparence et de renforcement des missions de l’institution.
Le président Bassirou Diomaye Faye ne s’y est pas trompé car l’une de ses premières décisions à la tête du Sénégal avait été d’ordonner la publication des rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac (Conseil des ministres du 17 avril 2024). Sur ce point, il se montrera davantage rigoureux concernant la redevabilité dans la gestion des ressources publiques, en déclassifiant et ordonnant la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Opposants, le président de la République et son Premier ministre préconisaient cela. Le succès de l’Ofnac a embelli les résultats du Sénégal, comme en témoigne le communiqué du Fonds monétaire international (Fmi) à l’issue de sa revue du 6 au 19 juin 2024.
La loi ne leur exige pas la publication, mais ils ne peuvent se limiter à déclarer leurs biens en catimini
Les citoyens peuvent franchement se féliciter de ces déclarations de patrimoine devant l’Ofnac, mais ils sont tout de même fondés à rester sur leur faim. Il semble tout aussi important de satisfaire la curiosité du public, ce qui ne serait pas du vulgaire voyeurisme. Il s’agirait surtout de permettre un contrôle populaire de la sincérité et de l’exhaustivité de ces patrimoines. On ne fait que prendre Ousmane Sonko au mot, lui qui promettait sur tous les tons de veiller systématiquement à rendre publics les patrimoines des élus et des gestionnaires de fonds publics. La loi punit sévèrement les fausses et/ou incomplètes déclarations de patrimoine. N’est-ce pas que ce nouveau régime a demandé à chaque citoyen de se constituer en lanceur d’alerte pour fouiner dans la vie des gens et révéler les biens des personnes ? Bassirou Diomaye Faye a sonné l’halali, assurant la protection mais aussi la rétribution des éventuels délateurs.
On observe ainsi que de nombreuses personnes trouvent une nouvelle occupation : faire le tour du Sénégal, smartphones à la main, pour filmer des biens supposés appartenir à des personnalités connues. Des patrimoines de personnes n’ayant exercé aucune activité publique sont même, à l’occasion, étalés sur la place publique, comme si la richesse était devenue un délit. Les délateurs ne s’intéressent qu’aux patrimoines des nationaux sénégalais. Un Sénégalais riche n’a aucun mérite aux yeux de ces «patriotes autoproclamés», tandis que les richesses prêtées à des étrangers ne dérangent personne..
C’est ainsi que la mort du magnat du pétrole Abdoulaye Baba Diao est un non événement pour les autorités gouvernementales, tout comme l’annonce de la vente de la Sedima par son fondateur, l’autre «self-made man», Babacar Ngom. Ces deux grands hommes d’affaires sénégalais ont bâti leur fortune à une époque où tous les tenants du pouvoir étaient en culotte courte. On devrait les donner en modèles de réussite. L’Institut national de pétrole et du gaz (Inpg) mériterait notamment, de porter le nom de Baba Diao. C’est une honte de voir la Sedima passer dans des mains étrangères parce que son patron est victime d’ostracisme depuis que sa fille Anta s’est risquée, comme nombre de ses compatriotes, à déplorer les propos tenus le 9 juin 2024 par le Premier ministre sur l’esplanade du Grand Théâtre de Dakar.
Les nouveaux gouvernants ont également accusé leurs prédécesseurs de tous les crimes économiques et ont stigmatisé les fortunes prêtées aux uns et aux autres. Ils avaient d’ailleurs battu campagne sur un thème qui a pu faire mouche auprès des électeurs : le candidat favori de l’élection présidentielle de 2024, Amadou Ba, était un «fonctionnaire milliardaire». L’origine de son patrimoine a largement été discutée. C’est le moment pour Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye de faire taire l’idée qu’ils sont eux aussi des fonctionnaires milliardaires. La publication de leurs patrimoines ferait taire toutes les suppositions, à condition qu’ils osent le faire !
Le candidat Bassirou Diomaye Faye s’était risqué à cet exercice de transparence et avait fini par s’empêtrer dans la confusion. La découverte de son patrimoine foncier a pu choquer, encore qu’il ait pu être sous-évalué. La valeur de son patrimoine s’élevait, de toute évidence, à plusieurs centaines de millions de francs. Pour se défendre, il disait qu’il venait de sortir de prison et n’avait pas eu le temps de faire une évaluation. On peut dire qu’il a eu entretemps la possibilité et l’opportunité de s’entourer d’experts pour nous dire à combien s’élève véritablement son patrimoine. Comment un fonctionnaire a-t-il pu amasser une telle fortune ? Une explication était qu’il avait bénéficié de nombreuses attributions foncières, encore que d’aucuns pourraient avoir de bonnes raisons de croire que la déclaration du candidat Bassirou Diomaye Faye n’était pas complète ou exhaustive.
La question qu’on se pose est que, si lui, fonctionnaire, peut bénéficier de plusieurs attributions foncières sur des hectares de terres dans différentes régions du Sénégal et de nombreuses parcelles dans les plus beaux quartiers de Dakar, pourquoi cela devrait-il être prohibé à d’autres citoyens sénégalais ? Il convient de dire que je suis totalement à l’aise sur ce sujet, n’ayant jamais bénéficié du moindre mètre carré de terres de l’Etat. Qu’il soit donc bien clair que je ne prêche pas pour ma chapelle. Ousmane Sonko ne pourra pas dire la même chose. Bien au contraire, son patrimoine est colossal, rien que pour ce qu’il s’agit de biens immobiliers lui appartenant encore, ou qu’il a cédés à des tiers. Tous ces biens lui avaient été gracieusement offerts dans le cadre de lotissements fonciers, du temps où il était fonctionnaire et même après son départ de l’Administration publique.
Il sera peut-être très aisé de le confondre s’il publie sa déclaration de patrimoine. Voilà un défi public qu’il n’osera pas relever ! Sa seule réponse sera de faire le dos rond et de lancer sa meute d’insulteurs. Dire qu’il a l’audace de se mettre sur les rochers de la plage de l’Anse Bernard pour montrer des terrains affectés à d’autres personnes ! D’ailleurs, que cacherait le fait de taire le nom des propriétaires stigmatisés ? On peut craindre un appel du pied en vue d’audiences nocturnes pour arranger quelques situations ! Le landernau de l’immobilier de luxe est un bien petit monde au Sénégal.
De toute façon, la publication du patrimoine du Premier ministre sera aussi l’occasion de dater certaines acquisitions, comme par exemple des biens obtenus par l’inspecteur des Impôts Ousmane Sonko, après des missions de contrôle et de vérification fiscale auprès de sociétés immobilières. On pourra aussi savoir qui était fonctionnaire des Impôts et possédait en même temps des entreprises privées et des cabinets de conseil en fiscalité. Qui parlera d’éthique et de probité ?
Encore une fois, on devra exiger la publication de ces patrimoines, car on se rappelle tout le grand débat qu’il y a eu au Sénégal sur le patrimoine publié de Macky Sall en 2012. Sur cette question, on attend, particulièrement de la part des organisations de la Société civile, la même exigence manifestée naguère. Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, n’était point obligé de publier son patrimoine ou de faire une quelconque déclaration à ce propos. Mais devenu président de la République, il devra se sentir obligé. «Qui peut le plus, peut le moins !»
Incivisme fiscal vous dites ? Montrez aussi vos feuilles d’impôts !
On a pu sourire en voyant le Premier ministre Ousmane Sonko se lancer dans la traque des «délinquants fiscaux», en ciblant notamment quelques entreprises de presse. Il est du devoir de chaque citoyen de s’acquitter de ses impôts, et il est de bon ton de stigmatiser les défaillants. C’est le lieu de dire qu’il n’y a pas de complexe à nourrir sur ce point. Une fiscalité doit être adaptée à chaque secteur d’activité économique et sociale, et les médias l’ont toujours réclamé. Si d’autres secteurs économiques peuvent bénéficier d’une fiscalité spécifique allégée, dérogeant aux règles de la fiscalité générale, le secteur des médias, qui effectue un service public et traverse une période de marasme économique, devrait également être pris en considération.
Les régimes des présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall l’avaient toujours compris, mais n’avaient pas voulu franchir le pas de la mise en œuvre d’une politique fiscale plus douce pour les médias. Des pays comme la France, les Etats-Unis ou le Canada ont mis en place des systèmes fiscaux plus adaptés pour ce secteur. Des études sont disponibles et des propositions sont faites aux différents gouvernements. Dans le cadre des discussions sur le projet de nouveau Code général des impôts en 2011-2012, les patrons de presse avaient préconisé de s’inspirer de ces modèles, mais le gouvernement avait la phobie de susciter que d’autres secteurs économiques fassent les mêmes revendications.
La panacée était de procéder régulièrement à des effacements de dettes fiscales. Le patronat de presse avait toujours refusé cela, demandant des mesures pérennes ou définitives. Mais le plus renversant est que ces accusations d’incivisme fiscal sont portées par un régime politique dont les principales figures ne sont pas des modèles de payeurs d’impôts. On leur lance un autre défi, celui de sortir leurs déclarations d’impôts, et il sera aisé de pointer des transactions immobilières qui n’avaient pas été déclarées au fisc ou qui ont été sous-évaluées dans le but de minorer les montants des taxes à payer ! On saura bien si tous les revenus tirés de la vente de terrains figurent sur les déclarations fiscales, encore que la pratique des mutations directes soit assez connue et répandue. Elle consiste à inscrire un titre de propriété, gracieusement affecté à telle ou telle personne, au nom de l’acquéreur sans que l’identité du premier propriétaire n’apparaisse dans la transaction. Naturellement, dans ce cas, le montant de la transaction est occulté.
En outre, qui dirigeait le syndicat des employés des Impôts et domaines pendant que ces travailleurs bloquaient le fonctionnement des services publics pour refuser de payer des impôts sur les fonds communs distribués aux agents de cette administration ? Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye ou Waly Diouf Bodian, tous anciens dirigeants de ce syndicat, pourront sans doute répondre à cette question. Le chantage avait fait céder le gouvernement, qui finit par leur appliquer une fiscalité spécifique, du modèle de celle appliquée aux députés. En recevant une délégation de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), le Président Bassirou Diomaye Faye leur a rappelé que «payer les impôts est une question d’équité et de principe». Personne ne saurait être contre cette vérité, pour ne pas dire cette lapalissade.
Cependant, il est surprenant de snober un patronat et de recevoir des employés, tout en critiquant leurs patrons. Le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps), Mamadou Ibra Kane, a demandé en vain à deux reprises des audiences avec le Président Bassirou Diomaye Faye : une première fois lorsqu’il venait d’être installé à la tête du pays et une deuxième fois lorsque des entreprises de presse ont fait l’objet d’ostracisme ou de punition par le biais de mesures fiscales. Il aurait été plus convenable d’écouter les représentants des patrons de presse avant de chercher de la sorte à les jeter en pâture. Le 1er mai 2024, la demande d’audience des patrons de presse a été remise, en mains propres, au Président Bassirou Diomaye Faye, par une délégation constituée notamment de Maïmouna Ndour Faye (7Tv) et de Abdou Ndiaye (2sTv).
En écoutant Bassirou Diomaye Faye parler, on réalise sa méconnaissance des réalités du secteur de la presse. Au demeurant, il reste à savoir si ce sera le gouvernement qui donnera des emplois à ces centaines de reporters quand il aura fini son opération de démolition des entreprises de presse.
BASSIROU DIOMAYE FAYE PROMET UN SOUTIEN DILIGENT FACE AUX FORTES PLUIES
À son arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de retour du 65e Sommet de la CEDEAO à Abuja, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien aux Sénégalais touchés par les fortes pluies de ce dimanche.
À son arrivée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de retour du 65e Sommet de la CEDEAO à Abuja, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien aux Sénégalais touchés par les fortes pluies de ce dimanche. Il a exprimé sa gratitude et sa foi en des jours meilleurs tout en promettant l’assistance gouvernementale.
« Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu à double titre : de nous avoir permis d’être encore témoins d’un hivernage et d’avoir surtout fait descendre l’eau de la pluie partout au Sénégal », a déclaré le Président Faye.
« Prions que cette eau soit une eau bénie et que l’hivernage soit signe d’une bonne récolte au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il ajouté.
Le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour féliciter les populations pour leur mobilisation massive lors de la deuxième journée nationale de nettoiement. Il a souligné l’importance de cet engagement citoyen, notamment dans le nettoyage et le curage des canaux pour prévenir les inondations, surtout avec les prévisions de fortes pluies cette année.
« Dès que les pluies commencent, les problèmes des inondations commencent aussi. En trois mois, on ne peut pas réaliser des infrastructures qui peuvent, en si peu de temps, empêcher des inondations de disparaître du pays », a-t-il précisé.
Cependant, il a rassuré les citoyens en affirmant que « le gouvernement sera au côté des populations. Il sera diligent. »
Le Président a également mentionné ses échanges avec le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Cheikh Tidiane Dièye avant même de descendre de l’avion. « Ils m’ont fait savoir qu’ils suivent la situation pas à pas et identifient les points critiques pour y amener les secours et être au côté des populations jusqu’à la fin de l’hivernage », a-t-il conclu.
Ce dimanche, de fortes pluies se sont abattues sur presque toute l’étendue du territoire national, provoquant des inondations dans plusieurs localités.
A Kaolack par exemple, les eaux pluviales ont envahi des concessions. Dans certaines d’entre elles, l’eau est même entrée dans des chambres, créant des situations indescriptibles.
LA CEDEAO FACE A L'AES
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a insisté dimanche à Abuja sur l’impératif d’éviter un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao, estimant que la sortie de ces ”trois pays frères” serait le ”’pire des scénarios...
Dakar, 7 juil (APS) – Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a insisté dimanche à Abuja sur l’impératif d’éviter un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cedeao, estimant que la sortie de ces ”trois pays frères” serait le ”’pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme”.
‘’Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la Cedeao. Ce serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures’’, a-t-il notamment déclaré.
Le chef de l’Etat sénégalais intervenait au 65e Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
La rencontre au sommet, organisée dans la capitale politique du Nigeria, s’est tenue au lendemain de l’annonce de la constitution d’une confédération dénommée Alliance des Etats du Sahel (AES) et regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Les chefs d’Etat de ces trois pays, Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahaman Tiani, réunis en sommet la veille dans la capitale du Niger, ont entériné le traité matérialisant l’avènement de cette confédération tout en réitérant leur décision irrévocable de se retirer de la Cedeao.
‘’Il me semble nécessaire d’engager les réformes idoines pour adapter la Cedeao aux réalités de son temps et consolider notre marche collective vers nos objectifs communs’’, a affirmé Bassirou Diomaye Faye dans son allocution dont l’APS a reçu copie.
Il a, dans le même temps, assuré ses collègues du soutien du Sénégal à la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, en estimant que son adaptation allait contribuer à la sauvegarde des idéaux démocratiques qui font sa raison d’être.
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LE PROFESSEUR JEAN LOUIS CORREA EXPOSE LE CONTENU DU RAPPORT DES ASSISES DE LA JUSTICE
Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm, Jean Louis Corréa a annoncé plusieurs innovations dont la possibilité pour les citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, l’ouverture à des fonctionnaires en fonction et des spécialistes..
Corédacteur du Rapport général des Assises de la justice remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, le professeur Jean Louis Corréa, Juriste-vice-recteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, livre quelques détails sur la transformation de l’actuel Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 7 juillet, Jean Louis Corréa a annoncé plusieurs innovations dont la possibilité pour les citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, l’ouverture à des fonctionnaires en fonction et des spécialistes en Sciences socialistes.
Validée par les dernières Assises de la justice, organisées par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’idée de la transformation de l’actuel Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle ne sera pas seulement un passage nominal. L’assurance est du professeur Jean Louis Corréa, Juriste-vicerecteur de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, membre du Comité scientifique des Assises de la justice. Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 7 juillet, le professeur Agrégé des Facultés de Droit, non moins corédacteur du Rapport général de ces assises remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, assurant que la réforme du Conseil constitutionnel fait partie des consensus de ces Assises de la justice, a indiqué que le but de cette démarche est de faire de la haute juridiction «la première institution juridictionnelle du pays». «Il ne s’agira pas seulement d’un passage nominal où on va juste changer de nom. Mais, on change de contenu c’est-à-dire donner maintenant la possibilité aux citoyens sénégalais de saisir la Cour constitutionnelle, aux associations légalement constituées qui ont la personnalité juridique qui veulent, en justice notamment au niveau de la Cour constitutionnelle, défendre un droit constitutionnellement garanti, de pouvoir le faire», a-t-il renseigné. «Lorsque vous avez une Cour constitutionnelle qui a cette compétence générale, elle va devenir la première institution juridictionnelle du pays. C’est ça l’objectif : placer cette Cour constitutionnelle au sommet de la hiérarchie juridictionnelle parce que cette Cour s’intéresserait uniquement à la Constitution qui, elle-même, embarque tous les droits des citoyens et organise également les pouvoirs publics», a-t-il affirmé, tout en précisant, sur la question de la charge de travail qui pourrait découler de cette ouverture, «que les spécialistes feront après les ajustements qu’il faut pour non seulement éviter les abus mais aussi avoir un juge constitutionnel nouveau».
Loin de s’en tenir-là, le membre du Comité scientifique des Assises de la justice a également précisé, sur la composition et le fonctionnement de cette prochaine Cour constitutionnelle, que les assises ont recommandé qu’on «arrête d’envoyer à la Cour constitutionnelle des fonctionnaires à la retraite». «L’idée, c’est d’y envoyer des fonctionnaires en activité. De passer également de sept à neuf juges, d’y maintenir les professeurs de droits et d’y intégrer un autre professeur d’université spécialiste en Sciences sociales. Car, on estime que la Constitution n’appartient pas aux seuls constitutionnalistes, mais à tout le monde», a-t-il fait remarquer.
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE - Des magistrats ont pris le contrepied de la recommandation générale
Interpellé, par ailleurs, par notre confrère Baye Oumar Gueye, sur la présence ou non du président de la République et du ministre de la Justice dans le Conseil supérieur de la magistrature (Csm), le professeur Jean-Louis Corréa renseigne que cette question a été tranchée généralement par les assises qui ont recommandé le retrait de l’exécutif de cette instance. Toutefois, selon lui, ce sont les magistrats, qui comprennent mieux que d’autres leur mode de fonctionnement, qui ont émis un avis contraire, en défendant le maintien du président de la République au sein du Conseil supérieur de la magistrature.
Poursuivant son propos, il a indiqué que les magistrats ont justifié leur position en précisant que le maintien du président de la République c’est pour garantir un certain équilibre. En ce sens qu’il (président de la République) serait un peu le gardien de certains équilibres au sein de la magistrature et apporterait des correctifs au besoin. «Les assises étaient d’accord pour que le président de la République et le ministre de la Justice ne siègent plus dans le Conseil. Mais les magistrats, représentés par l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), ont émis un avis contraire, en donnant plusieurs raisons. Ils ont notamment estimé que c’était mieux que le chef de l’Etat reste dans le Conseil pour garantir un certain équilibre et apporter des correctifs (dans le fonctionnement de la justice) au besoin et qu’on puisse procéder à des changements par l’augmentation du quota de magistrats élus pour ainsi donner plus de poids à ces magistrats élus».
LA HAUTE AUTORITÉ DE LA JUSTICE, UN TRAIT D’UNION ENTRE LA PRÉOCCUPATION DES MAGISTRATS ET LA VOLONTÉ DES SÉNÉGALAIS
Relativement à la question de l’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature à d’autres personnalités extérieurs qui ne sont pas des magistrats, le membre du Comité scientifique des Assises de la justice et corédacteur du Rapport général de ces assises remis au chef de l’Etat, le jeudi 4 juillet dernier, a indiqué que l’Ums s’est également montrée peu favorable à cette démarche, en posant sur la table des arguments techniques liés à la spécificité de leur carrière. Cependant, il a souligné que la Haute autorité de la justice, proposée dans le cadre de ces assises, pourrait être un trait d’union entre la préoccupation des magistrats et la volonté des Sénégalais d’avoir leur mot à dire sur le fonctionnement de la justice. «Cette Haute autorité de la justice pourrait regrouper plusieurs personnalités issues des différents secteurs de la vie nationale qui vont se réunir pour apprécier et évaluer la qualité des services de la justice et les politiques publiques de la justice».
ZAHRA IYANE THIAM ÉVOQUE SON AVENIR À L’APR
Après la perte du pouvoir lors de la dernière présidentielle, les activités de l’APR semblent être au ralenti. Devant le jury du Dimanche, l'ancienne ministre appelle les membres à se réunir pour faire une évaluation afin de comprendre ce qui se passe.
Après la perte du pouvoir lors de la dernière élection présidentielle, les activités de l’APR semblent être au ralenti. Devant le jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Mme Zahra Iyane Thiam, membre du secrétariat exécutif dudit parti appelle les membres à se réunir pour faire une évaluation afin de comprendre ce qui se passe.
« Non, mais une évaluation, c’est normal, c’est comme un audit. Dans la vie de tous les jours, surtout si vous allez à des élections aussi importantes, une élection présidentielle, forcément vous devez évaluer votre stratégie de campagne, évaluer les actes qui ont été posés, évaluer ce que vous avez fait de bien, ce que vous avez fait de moins bien, évaluer votre discours, évaluer vos forces et vos faiblesses, et les failles. Et c’est pour ça, maintenant, comme vous le dites, je suis toujours à l’APR et je demande à ce que les instances se réunissent, qu’on fasse une évaluation pour qu’on sache ce qui se passe, pour qu’on sache où va l’APR, pour qu’on sache ce qu’il en est de la coalition, parce qu’on ne sait pas, depuis l’élection, il n’y a pas de réunion, on ne parle à personne, on voit des activités à travers la presse, … », a-t-elle déclaré.
« on peut communiquer à travers la presse, mais en tant que membre de l’APR, j’aime me reconnaître comme membre de l’APR, parce que je suis membre du secrétariat exécutif national. Je suis membre du secrétariat exécutif permanent de Benno, donc j’aimerais comprendre ce qui se passe dans le parti, comment il se fait », a-t-elle poursuivi.
À la question de savoir est-ce qu’elle n’envisage pas de quitter le navire ? Elle a rétorqué sans ambages : « je n’exclus rien. Je peux quitter. Je peux rester. Ce n’est pas ça le problème. Parce que moi, en entrant dans l’APR, je dirigeais un parti politique l’UDS Innovation. Donc ce n’est pas ça le problème. La question fondamentale, c’est que devons-nous faire ? Comment devons-nous nous organiser ? Quelles sont les relations que nous devons cultiver ? Parce que quand même, l’APR dans ces derniers temps a été très brutale. Nous avons vu des militants qui étaient très brutaux. On taxait les gens de l’opposition de violents. Mais pour les derniers moments, j’ai constaté qu’on avait des camarades qui étaient très violents ».
Et de conclure : « donc toutes ces questions-là, on doit, peut-être que c’était à l’image du pays, parce que quand même, il y avait beaucoup de violence dans le pays. Et donc toutes ces questions-là, on doit pouvoir les discuter. Trouver les meilleurs cadres. Trouver les meilleures ressources pour y aller ensemble. Encore une fois, moi je ne suis pas dans le fétichisme de « à chaque fois que je suis fâchée, je dois partir ». Quand je ne me retrouve plus dans ce qui se fait, je dois partir. Il faut essayer, jusqu’à la limite du possible, et prendre ses responsabilités. Et mes responsabilités, je les prendrai le moment venu en toute liberté. En toute connaissance de cause. Mais pour le moment, avant de prendre une quelconque décision ou attitude, j’aimerais comprendre ce qui s’est passé et ils me le doivent au moins ».
L'APPEL DE DIOMAYE À LA CEDEAO
Selon le président, il est important que la communauté soit perçue comme étant au service des peuples. "Nous devrons débarrasser la CEDEAO des clichés qui la réduisent à une organisation soumise aux influences extérieures", a-t-il martelé ce dimanche
À l’occasion du 65e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé l’engagement indéfectible de son pays envers l’organisation régionale, tout en appelant à des réformes significatives pour répondre aux défis contemporains.
« Je réitère ici l’ancrage du Sénégal dans la CEDEAO, en tant que membre fondateur et au regard des relations d’amitié fraternelle et de coopération conviviale que mon pays a toujours entretenues avec tous les membres de notre organisation depuis l’époque des pères fondateurs », a-t-il déclaré. Il a rappelé que ces relations ont été le socle de la stabilité et de l’intégration régionale depuis la création de l’organisation.
Cependant, le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de souligner les défis actuels auxquels la CEDEAO est confrontée. « Aujourd’hui, force est de constater que la CEDEAO fait face à de nombreux défis au quotidien. Cela remet profondément en cause nos acquis en matière d’intégration avec un risque réel de désintégration de notre communauté. » Selon lui, ces défis nécessitent une action concertée pour éviter le scénario catastrophique d’une désintégration de l’organisation.
Pour surmonter ces défis, le président Faye a appelé à des efforts accrus pour renforcer les liens au sein de la CEDEAO : « Il est impératif que nous poursuivions nos efforts pour des retrouvailles de toute la famille afin de consacrer toutes nos forces et nos ressources aux projets et initiatives communautaires qui nous rassemblent. »
Un des points saillants de son intervention a été la nécessité de changer la perception de la CEDEAO. « Nous devrons sans doute débarrasser la CEDEAO des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d’une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu’elle a la responsabilité historique de servir. » Pour le président Faye, il est important que l’organisation soit perçue comme étant au service des peuples de la région, conformément à son Acte constitutif.
Il a également abordé la question des sanctions communautaires : « Le moment est peut-être venu de réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours. »
Le président sénégalais a plaidé pour le renforcement des mécanismes de prévention des conflits au sein de la CEDEAO. « Il me paraît tout aussi important de renforcer nos cadres préventifs des conflits en mettant l’accent sur la concertation et le dialogue en temps de paix. » Il a ajouté que cela permettrait de réduire les risques de crises et d’améliorer la gestion en cas de leur apparition.
En outre, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance du respect des décisions de la Cour de justice communautaire, appelant à garantir son indépendance et son impartialité. « Les décisions de la Cour de justice communautaire méritent le respect de toutes les parties, y compris les États membres. Cela nécessite au préalable une garantie de son indépendance et de son impartialité », a-t-il souligné.
Bassirou Diomaye Faye a conclu son intervention en exprimant le soutien du Sénégal à la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, estimant que cette adaptation contribuerait à sauvegarder les idéaux démocratiques de la CEDEAO.