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26 novembre 2024
Politique
SONKO ACCUSÉ D'INACTION FACE AUX DRAMES DE L'IMMIGRATION CLANDESTINE
Dans une question écrite au vitriol, le député de BBY fustige les orientations floues du gouvernement et demande des mesures concrètes pour enrayer ce fléau des pirogues de la mort. "Le pays attend de vraies solutions", a-t-il indiqué
Abdou Mbow met le Premier ministre face à ses responsabilités. Dans la question écrite ci-dessous, le député et patron du groupe BBY interpelle directement Ousmane Sonko sur la récente tragédie en mer qui a coûté la vie à près d'une centaine de jeunes Sénégalais. Il pointe du doigt les promesses non tenues faites à la jeunesse durant la campagne électorale.
"Monsieur le Premier ministre,
Il nous est difficile encore une fois de faire face à une tragédie nationale, qui a vu près d'une centaine de nos compatriotes périr en mer au large des côtes mauritaniennes.
Avant toutes choses, je prie pour le repos de leurs âmes.
Nous ne sommes plus au temps de la campagne présidentielle durant laquelle, adossé à votre manque d'expérience, vous promettiez à chaque jeune de ce pays une allocation mensuelle de 150.000 francs, pour leur éviter de prendre la mer et de fuir ce pays, dont les dirigeants. selon vous n'avaient aucune solution alternative pour la jeunesse.
Maintenant que vous êtes à la tête du gouvernement du Sénégal, quelles solutions proposez-vous à cette jeunesse désemparée, pour mettre fin à ce phénomène ?
Peut-être que si vous aviez sacrifié à la possibilité de venir devant la représentation nationale pour faire, conformément à la Constitution, votre Déclaration de Politique Générale et ainsi y décliner vos orientations, votre cap et vos objectifs, cette jeunesse aurait pu les considérer comme une boussole plus certaine que celle des passeurs et faiseurs de morts aux mains desquels la déception face à un régime qui entame son mandat par le mensonge et la fourberie, les aura abandonnés.
Il devient urgent, Monsieur le Premier ministre, de me dire comment comptez-vous prendre comme, mesures et politiques à engager, sans délai, pour cette brave jeunesse dont la bonne foi a été abusée par vos utopiques promesses. Le pays et tous ceux qui n'avaient pas lu votre livre « Solutions » attendent les vraies solutions, celles qui. entre autres, empêcheront ces drames récurrents.
J'attends avec impatience votre réponse que je souhaite claire et précise sur cette situation de la jeunesse, traversée par un sentiment de déception et d'abandon."
SEPT NOUVEAUX MAGISTRATS INTÈGRENT OFFICIELLEMENT LA COUR DES COMPTES
Les nouveaux membres de la juridiction, admis à la suite d’un concours d’entrée organisé en 2023, ont notamment prêté serment lors d’une cérémonie présidée par le Premier président de la Cour.
Dakar, 9 juil (APS) – Sept nouveaux magistrats ont officiellement intégré la Cour des comptes après avoir prêté serment mardi à Dakar, a constaté l’APS.
Les nouveaux membres de la juridiction, admis à la suite d’un concours d’entrée organisé en 2023, ont notamment prêté serment lors d’une cérémonie présidée par le Premier président de la Cour des comptes.
Mamadou Faye a félicité les nouvelles recrues de la Cour des comptes en les exhortant à œuvrer avec la réserve, l’honneur et la dignité qu’imposent leurs nouvelles fonctions.
‘’Nous devons accepter que notre institution supérieure de contrôle des finances publiques nous impose un certain nombre d’exigences en conformité avec notre statut’’, a rappelé le Premier président de la Cour des comptes.
Le magistrat a insisté sur le fait que la fonction de membre de la juridiction impose des obligations importantes et commande d’observer en tout la réserve, l’honneur et la dignité que ces fonctions imposent.
M. Faye n’a pas manqué d’évoquer l’importance de l’indépendance, de l’impartialité, de la compétence, de l’expertise, de l’objectivité, de la sérénité et de l’humilité.
Il a en même temps souligné la nécessité pour la Cour des comptes de s’imposer l’exigence d’amélioration de sa communication et de ses relations avec les parties prenantes.
Mamadou Faye a ainsi rappelé l’importance capitale pour les membres de la Cour des comptes de jouir d’une totale indépendance dans l’exécution des tâches qui leur incombent.
KÉMI SEBA DÉCHU DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, cette figure clivante de l'afro-activisme est accusé d'être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère »
(SenePlus) - Le militant panafricaniste controversé Kémi Seba a officiellement été déchu de la nationalité française, selon un décret paru mardi 9 juillet au Journal officiel et rapporté par l'AFP. Cette décision vient sanctionner le passé trouble de celui qui est de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, 42 ans, condamné à plusieurs reprises en France pour incitation à la haine raciale.
Membre fondateur du groupuscule dissout la Tribu Ka dans les années 2000, dont le discours antisémite assumé prônait la séparation des Noirs et des Blancs, Kémi Seba a écopé de sa première condamnation pour incitation à la discrimination raciale en 2006. Depuis, ses prises de positions virulentes et hostiles à l'Occident lors de conférences et manifestations en France et en Afrique lui ont valu d'autres sanctions judiciaires.
Plus récemment, en mars dernier, la préfecture de l'Essonne avait tenté d'interdire une de ses conférences, alors qu'une procédure de déchéance de nationalité était déjà en cours à son encontre, décision temporairement suspendue par le tribunal administratif. Furieux, Kémi Seba avait publié une vidéo où il brûlait symboliquement son passeport français, selon le journal L'Essor de la gendarmerie national.
Aujourd'hui à la tête du collectif Urgences panafricanistes, très actif sur les réseaux sociaux, Kémi Seba reste une figure controversée de la nébuleuse décoloniale en France. Ses prises de position hostiles au franc CFA en Afrique lui ont valu maintes altercations avec les autorités de pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou la Guinée, où il a régulièrement été expulsé ou refoulé. En 2021, le député Renaissance Thomas Gassilloud l'avait même accusé de "relayer la propagande russe" et de "servir une puissance étrangère".
LES PAYS DE L'AES MAINTIENNENT LEUR RUPTURE AVEC LA CEDEAO
En dépit de la main tendue de l'organisation ouest-africaine, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été on ne peut plus clair : ce départ est acté de façon "irréversible"
(SenePlus) - Selon une déclaration du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop à l’ORTM lundi soir, le départ des trois pays d’Afrique de l’Ouest de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est désormais acté de manière irréversible. Cette annonce intervient au lendemain d’un sommet de la Cédéao qui a désigné les présidents sénégalais et togolais comme médiateurs dans les discussions à venir avec les trois États.
Les régimes militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger avaient en effet annoncé en janvier leur retrait de l'organisation ouest-africaine aux 15 membres qu’ils accusent d’être manipulée par la France et de ne pas les soutenir suffisamment dans leur lutte contre le jihadisme. Ils reprochent notamment à la Cédéao les sanctions économiques et diplomatiques qu’elle avait imposées face aux coups d'État tout en concédant aujourd'hui qu'elles ont largement été levées.
"Nos chefs d'État ont été très clairs à Niamey en indiquant que le retrait des trois pays de la Cédéao est irrévocable et a été fait sans délai", a ainsi rappelé Abdoulaye Diop cité par l'AFP, affirmant qu’il faut désormais "cesser de regarder dans le rétroviseur". Si le Mali reste ouvert à une coopération avec ses voisins et d'autres organisations régionales, le ministre a assuré que "le chemin qui est engagé n'est pas réversible".
Cette détermination à sortir définitivement de la Cédéao fait écho aux craintes soulevées par le départ des trois États, notamment quant aux conséquences sur la circulation des personnes et des biens au sein de l'espace communautaire ouest-africain. Abdoulaye Diop a d'ailleurs fustigé l’éventualité de voir des visas rétablis pour les ressortissants maliens, burkinabè et nigériens se rendant dans les autres pays membres, y voyant "des méthodes de faire peur aux populations".
L'ESPÉRANCE DE VIE PROGRESSE DE 4 ANS AU SÉNÉGAL
Selon l’ANSD, elle est passée de 64,7 en 2013 à 68,9 en 2023. Le Rapport du recensement général indique que les femmes (70,0 ans d’espérance de vie) vivent plus longtemps que les hommes (67,7 ans).
L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a publié ce mardi 09 juillet les Résultats provisoires de son Recensement Général. Voici quelques chiffres clés du document publié sur le site de la dite agence.
Au Sénégal, entre 2013 et 2023, l’Esperance de vie a progressé d’un peu plus de 4 ans, selon l’ANSD. Elle est passée de 64,7 en 2013 à 68,9 en 2023. Le Rapport indique que les Femmes (70,0 ans d’espérance de vie) vivent plus longtemps que les Hommes (67,7 ans).
Le RPGH indique aussi que la fécondité a diminué passant de 5,3 enfants/Femmes en 2002 à 4,2 enfants/Femmes en 2023.
Une population très jeune avec une moitié des résidents qui ont moins de 19 ans. 39% de la population ont moins de 15 ans; 75% ont moins de 35 ans.
Est également notée une Concentration de 47% de la population sur l’axe Dakar, Thiès et Diourbel.
Les faits d’état civil sont insuffisamment déclarés au Senegal. Selon le RPGH 2023, 1 enfant sur 10 âgé de 0 à 5 ans ne possède pas d’acte d’état civil au Sénégal
Les décès et les mariages ne sont déclarés respectivement qu’à 45,8% et 47,9%.
Le Sénégal a une population relativement peu scolarisée avec une faible proportion ayant effectué une formation professionnelle.
Le Taux Brut de Scolarisation (TBS) en 2023 pour le Préscolaire est de 18,2%
81,0% pour le Primaire
50,6% pour le Moyen et 30,3% pour le Secondaire…
SONKO REÇU À TOUBA PAR LE KHALIFE DES MOURIDES
Les échanges ont porté sur la vision du "Projet" pour la cité religieuse. En effet, le chef du gouvernement a réitéré l’engagement de l’Etat à prendre en charge les préoccupations prioritaires de la ville
Le premier ministre Ousmane Sonko a été reçu ce mardi, à Touba par le Khalif Général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Selon notre source, les échanges cordiaux ont porté aussi sur la vision du Projet pour la ville sainte de Touba. En effet, le chef du gouvernement a réitéré l’engagement de l’Etat à prendre en charge les préoccupations prioritaires de la ville sainte de Touba.
Après leur tête à tête, le Khalife général des Mourides a formulé des prières pour son hôte qui, a été accompagné par Serigne Cheikh Thioro Mbacké coordonnateur local de Pastef.
Le Khalife a remis à son visiteur un exemplaire du saint Coran, une natte de prière, un chapelet et des parfums en guise de cadeaux.
Par Amadou Lamine SALL
MON CRI AU PRESIDENT DIOMAYE
Avec respect et gratitude, je vous demande, Monsieur le président, d’instituer une journée nationale du pardon. Réconciliez ainsi, par le cœur et l’âme, notre beau et grand petit pays
Avec respect et gratitude, je vous demande, Monsieur le président, d’instituer une journée nationale du pardon.
Réconciliez ainsi, par le cœur et l’âme, notre beau et grand petit pays. Faites prendre conscience aux Sénégalais combien nous devons recréer une nouvelle vie en commun, en société. Pardonner ne veut pas dire oublier. « Dans l’absolu, nous ne sommes pas obligés de pardonner. Néanmoins, on ne pardonne pas pour la personne qui nous a fait du mal, mais pour nous-mêmes. En effet, le pardon permet de se libérer et de la rancœur, des blessures, de la peine.»
Pardonnez n’est pas une faiblesse. Pardonnez est plus beau que châtier, punir, réprimer, se venger. Le Coran nous dit que «le croyant sincère doit gagner le pardon par la repentance.» Certes, le pardon est «une démarche pacificatrice parfois difficile».
Graciez, Monsieur le président, en cette Journée nationale du pardon, si vous l’instituez, des prisonniers. Nos prisons sont devenues effrayantes, terrifiantes, insoutenables, inhumaines.
Avec une infinie gratitude, voyez dans la limite de vos pouvoirs, comment libérer, déjà, les prisonniers devenus finalement aveugles ou fous, en prison. Comment garder encore en cellule de pareilles créatures dont la vie s’est presque achevée, quel que soit la hauteur de la faute commise ? Voyez, également, comment ces milliers de prisonniers qui vivent dans des conditions presque inhumaines, pourraient être sortis de jour et affectés à des contraintes de travail de set-setal, par exemple. Cela aiderait nos cités si sales et si pourries, à retrouver un peu de fard..
Cela soulagerait des collectivités locales si désarmées financièrement et le plus souvent si mal organisées et si désastreusement mal gouvernées. Ces sorties de jour de prisonniers pour aller travailler et servir, leur donneraient un semblant de vie, un peu d’air du dehors, un tout petit peu d’espérance, malgré le degré de la faute. Seule la force invincible de la foi, sauve le plus grand nombre de prisonniers du suicide et de la mort.
Ceux qui sont libérés, des années et des années après, errent dans les rues, perdus, délaissés et oubliés et par leur famille et par l’État et par la société. J’en ai rencontré qui mendiaient, malades et affamés et qui dormaient sur et sous les bancs des très rarissimes places publiques comme la Place de l’Indépendance. C’est là que nous avons appris que ces bancs faisaient d’ailleurs l’objet de trafic payant pour les occuper la nuit. Qu’Allah veille sur les démunis.
Monsieur le président, je vous demande, avec une infinie prière, de veiller sur les prisons et les prisonniers, parce que vous m’êtes apparu comme un homme d’abord, un Président ensuite, qui possède une âme à qui on peut avoir l’espérance de parler et d’être entendu. Tant pis si je me trompe ! Dans tous les cas, vous ne faites pas peur ! Vous apaisez !
Monsieur le président, vous êtes sorti de prison pour entrer dans une autre prison. La seule différence, ce sont les murs, l’accueil, les regards, la considération, les gardes, la nature des contraintes. La première prison, vous n’avez pas demandé à y être reçu. La seconde, vous êtes allé la chercher vous-même, pour y entrer. Elle est dorée, diton, mais pas aussi tranquille que la première. Plus dangereuse, même !
Si vous sortez du Palais pour aller prendre votre avion de commandement, au retour, sous escorte, on vous reconduit en «prison », avec motards et gyrophares chez vous, dans votre Palais. Cette prison du Palais est contraignante et elle est surtout celle qui vous isolerait le plus de la réalité de votre peuple. J’ai toujours cru, au regard de notre histoire politique, que les chefs d’État sont les moins informés que leur peuple. Évitez ce piège ! Écoutez, écoutez beaucoup. Regardez, regardez attentivement vos parapheurs. Prenez le temps de mettre votre sceau. Mettez correcteurs et grammairiens en amont. Rendez votre cabinet imparable. Il l’est déjà, conduit, chose rare, par un mathématicien et un poète. De vos collaborateurs et de vos conseillers, faites des amis mais surtout dites-leur de ne pas avoir peur de vous faire rebrousser chemin. La critique où le courage de la critique, semblerait beaucoup manquer dans les cabinets présidentiels. Peut-être, également, que l’on se trompe ! Ce sont des confidences avérées depuis des décennies et des faits réels qui nous ont appris cela. Il doit être possible de ne pas toujours dire, de jour comme de nuit, pendant cinq ans ou douze ans à un président, «oui, Monsieur le président. Oui, Monsieur le prescient.»
La confession d’un ancien président de la République du Sénégal bien particulier, s’est révélée, dans ce sens, bouleversante et révélatrice de la nature de cette vraie prison que constitue le palais présidentiel où tout le monde ne fait qu’acquiescer à tout ce que dit le président. Mais, nuançons ! Au-delà des renseignements généraux au travail admirable et sécuritaire, prenez aussi le temps d’écouter la vraie rue. Faites comme faisait Senghor, qui, en voiture banalisée, allait le soir se mêlait à son peuple dans les quartiers les plus animées de Dakar, incognito ! Il le raconte lui-même et c’est si succulent !
Que le Seigneur vous protège Monsieur le président Diomaye et il vous protègera au regard des belles et reposantes valeurs dont vous êtes habillé et que nombre de Sénégalais reconnaissent en vous. Sorti de la première prison, secourez ceux qui y vivent encore ! Utilisons plus les bracelets électroniques que l’enfermement carcéral dans des cellules pires que l’enfer et à la promiscuité indescriptible ! Des Sénégalais témoignent que cette promiscuité a fait naître nombre d’homosexuels !
Mes respects déférents Messieurs les commissaires, les procureurs et les juges ! Sans être faibles, chevillés aux lois et règlements, rendez moins peuplées, sauvages et inhumaines nos prisons ! Votre mission est capitale et vous êtes si précieux dans ce combat.
Encore, Monsieur le président, libérez les prisonniers devenus aveugles ou désormais malades mentaux. Nous prions pour vous !
N’oublions pas que nous avons été autrefois et encore aujourd’hui un «peuple de géants.» Ne devenons pas un «peuple de nains» accouchant d’une chefferie de nains. Et cela n’arrivera pas !
LES 22 MESURES DE DIOMAYE-SONKO SE NOIENT DEJA DANS LES EAUX !
De Dakar à Kaolack, les Sénégalais pataugent déjà alors que l’hivernage 2024 s’installe à peine
De Dakar à Kaolack, les Sénégalais pataugent déjà alors que l’hivernage 2024 s’installe à peine. Pourtant, prenant le taureau par les cornes, le régime Diomaye-Sonko avait retenu 22 mesures lors du conseil interministériel tenu le jeudi 16 mai à Diamnadio pour prévenir et lutter durablement contre le fléau des inondations durant l’hivernage. Le président Diomaye promet que le gouvernement sera aux côtés de la population et agira « avec diligence ».
Les 22 mesures décidées lors du Conseil interministériel du 16 mai n’ont pas réussi à juguler le spectre des inondations qui s’est déjà installé dans notre pays. Alors que le Sénégal vient juste de recevoir les premières pluies de l’hivernage 2024, plusieurs localités du pays pataugent déjà. Les travaux du Conseil interministériel sur la préparation et la gestion des inondations avaient ressorti sept (7) axes principaux déclinés en une série de 22 mesures phares pour une meilleure préparation de l’hivernage 2024. Au titre des actions préventives, le gouvernement devait procéder au recensement exhaustif, au plus tard le 15 juin 2024, du matériel antérieurement acquis ; finaliser, en relation avec le ministre chargé du Numérique, la cartographie des zones inondables avant la fin du mois de juin 2024. Les dispositions utiles devaient être prises notamment au niveau de l’ONAS, de la DGPI, de l’ADM et de l’Ageroute, pour la finalisation des travaux en cours au niveau des zones critiques identifiées dans les départements de Dakar, Pikine, Fatick, Mbacké et Sédhiou. Le ministre de l’Intérieur devait se charger de mettre à jour le recensement exhaustif et la catégorisation des moyens publics et privés mobilisables sur l’ensemble du territoire national en cas de fortes inondations susceptibles d’entraîner le déclenchement du Plan ORSEC.
En outre, le Premier ministre avait recommandé au ministre chargé de l’Assainissement, en synergie avec le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, les ministres chargés des Forces Armées, des Collectivités territoriales et des Transports de veiller à la mise en place d’un dispositif de pompage performant en pré-positionnant des motopompes de grande capacité sur les points endémiques déjà identifiés. Le ministre de l’Intérieur devait également assurer le ramassage du matériel déployé au plus tard à la fin du mois de novembre 2024. Les ministres chargés de l’Assainissement et des Transports terrestres, d’une part, des Collectivités territoriales, de l’autre, devaient se charger de veiller à la finalisation, au courant du mois de juin 2024, des opérations pré-hivernage, notamment le curage de canaux, le faucardage de bassins et réceptacles, l’entretien de lacs et marigots, l’entretien et la maintenance du matériel et des équipements de pompage. Le Premier ministre Ousmane Sonko avait également instruit le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en synergie avec les ministres chargés de l’Intérieur, des Finances, des Collectivités territoriales, des Transports terrestres mis aussi de l’Education nationale de prendre en charge tous les points critiques d’inondation identifiés dans les plans d’actions. Hélas, tout ce dispositif du Conseil interministériel a été balayé par les premières pluies de l’hivernage de ce dimanche !
Diomaye Faye : « le gouvernement sera aux côtés des populations »
A peine a-t-il touché le sol sénégalais de retour du sommet de la Cedeao à Abuja, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien et de réconfort aux populations touchées par les fortes pluies de dimanche. Il a exprimé sa gratitude et sa foi en des jours meilleurs tout en promettant l’assistance gouvernementale. « Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu à double titre : de nous avoir permis d’être encore témoins d’un hivernage et d’avoir surtout fait descendre l’eau de la pluie partout au Sénégal », a déclaré d’emblée le Président Faye. « Prions que cette eau soit une eau bénie et que l’hivernage soit signe d’une bonne récolte au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a profité de l’occasion pour féliciter les populations pour leur mobilisation massive lors de la deuxième journée nationale de nettoiement. Il a souligné l’importance de cet engagement citoyen, notamment dans le nettoyage et le curage des canaux pour prévenir les inondations, surtout avec les prévisions de fortes pluies cette année. « Dès que les pluies commencent, les problèmes des inondations commencent aussi. En trois mois, on ne peut pas réaliser des infrastructures qui peuvent, en si peu de temps, empêcher les inondations de survenir dans le pays », a-t-il précisé. Cependant, le président de la République a rassuré les citoyens en affirmant que « le gouvernement sera au côté des populations. Il sera diligent. » Il a également mentionné ses échanges avec le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye avant même de descendre de l’avion. « Ils m’ont fait savoir qu’ils suivent la situation pas à pas et identifient les points critiques pour y amener les secours et être au côté des populations jusqu’à la fin de l’hivernage », a-t-il conclu.
Par Mamadou Omar NDIAYE
JUBANTI LEEN BAAR BI TUUTI REK*
Les institutions dénoncées comme « inutiles » et « budgétivores » et dont la suppression avait été promise fonctionnent comme si de rien n’était. Le copinage et le népotisme affleurent dans certaines nominations
Dans un éditorial intitulé « Viatique pour nos jeunes nouveaux « maîtres » rédigé au lendemain de l’accession à la magistrature suprême de Bassirou Diomaye Faye, j’avais dit que je respecterai la règle non écrite des 100 premiers jours qui veut qu’on laisse à tout nouveau pouvoir le temps de s’installer, de prendre ses marques avant de le juger. Je me suis astreint à cet engagement malgré tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis le 2 avril dernier. Si on me demandait mon appréciation globale sur les premières mesures du nouveau pouvoir, sur ses pas initiaux et les actes déjà posés, j’emploierais la formule qui fut celle de Georges Marchais, un défunt secrétaire général du Parti communiste français (PCF). Marchais, donc, interrogé sur le bilan des pays du « socialisme réel » avait répondu : « il est globalement positif ! » Autrement dit, et pour parler du Sénégal, dans ce qu’ont fait le président de la République et son Premier ministre — puisqu’une dyarchie semble s’être installée au sommet de l’Etat —, il y a du bon et du mauvais même si le positif l’emporte sur le négatif. Du moins, selon ma perception.
Parmi les bons points on peut mentionner la lutte contre la spéculation foncière, les mesures prises pour contrer la hausse des tarifs des transports routiers à la veille de la Tabaski, la tenue des Assises de la justice, le paiement des dettes des fournisseurs de semences et d’engrais, l’augmentation du budget de la campagne agricole et les mesures prises pour que les intrants parviennent à leurs véritables ayants droit, la baisse des prix des denrées, l’attitude de fermeté face aux meuniers. Il y a aussi le début de mise en œuvre d’une diplomatie de souveraineté et, en particulier, le recentrage du cercle de nos amitiés sur l’Afrique. Sans compter la sobriété qui semble s’être installée à la tête de l’Etat. De ce point de vue, le fait que plus de trois mois après le changement de régime il n’y ait pas encore de fondation de Première dame est plutôt de bon augure. Encore qu’on voit mal comment deux fondations auraient pu être créées étant donné que l’actuel chef de l’Etat a deux épouses. De même, la famille présidentielle n’a pas—du moins pour l’instant—envahi l’espace public. Mais surtout, surtout, aussi bien Bassirou Diomaye Faye qu’Oscar Sierra ne semblent pas vouloir s’enrichir personnellement. A ce que je sache, ils sont intègres et ont la volonté de changer positivement ce pays, de rompre ses liens de dépendance avec l’étranger.
Cela dit, les Sénégalais attendent encore que les fruits tiennent la promesse des fleurs. Pour l’essentiel, ce sont les gens de l’ancien régime qui sont toujours en place et les institutions dénoncées comme « inutiles » et « budgétivores » et dont la suppression avait été promise fonctionnent comme si de rien n’était. Avec les mêmes figures vomies du système Benno Bokk Yaakar (BBY). L’Assemblée nationale est toujours aux mains de la camarilla de cette dernière coalition. Toutes ces institutions continuent de vivre grassement aux frais du contribuable et la République est toujours bonne fille pour les hiérarques du régime du président Macky Sall. Surtout, la reddition des comptes promise à cor et à cris reste une promesse non encore honorée. Pis, les nouvelles autorités prennent tout leur temps pour traduire devant la justice les satrapes qui ont pillé nos sociétés nationales, détourné les deniers de la Nation, dilapidé nos ressources, ont ordonné ou exécuté le meurtre de dizaines de jeunes gens qui ne faisaient que manifester pacifiquement etc. Il est vrai que le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre ont fort à faire pour dégoupiller les bombes à retardement et éviter de sauter sur les mines enfouies par le chef de l’Erat sortant. Avançant en terrain miné, ils sont obligés de faire très attention à là où ils mettent les pieds. Surtout que la nouvelle opposition, disposant de moyens financiers inouïs et de solides relais médiatiques, ne fait pas mystère de sa volonté de mener une contre-révolution.
Il n’en reste pas moins que le duo Diomaye-Sonko a pris des mesures qui sont sujettes à caution ou qui poussent à lui instruire un procès en impréparation. Cet amateurisme a transparu surtout dans les nominations où, franchement, il y a beaucoup de tâtonnements et d’approximations. Le copinage et le népotisme affleurent dans certaines d’entre elles. Mais surtout, ce qui inquiète, c’est cette volonté de « pastéfiser » le management des sociétés et agences nationales ainsi que les directions centrales de l’Administration. Des hommes et des femmes qui n’ont pas le profil de l’emploi sont promus à des responsabilités manifestement trop lourdes pour eux. Leur seule mérite, c’est l’appartenance à Pastef ou d’être passés par la case prison voire d’avoir été sanctionnés pour leurs activités politiques ! Or, les états de services militants ou antécédents carcéraux pour raisons politiques ne sauraient valoir brevets d’aptitudes aux hautes fonctions étatiques ou managériales !
Ne pas « ennahda-iser » notre administration !
Entendons-nous bien : dans toutes les grandes sociétés démocratiques, il y a ce qu’on appelle le « spoil system ». Lisons la définition qu’en donne l’encyclopédie Wikipedia : « Le système des dépouilles est un principe selon lequel un nouveau gouvernement, devant pouvoir compter sur la loyauté partisane des fonctionnaires, substitue des fidèles à ceux qui sont en place. Cette tradition permet de régénérer les élites de la haute administration en incorporant souvent des profils très spécifiques… » Lorsqu’il y a eu une levée de boucliers au lendemain des premières nominations effectuées par le président de la République Bassirou Diomaye Faye — qui, en vertu de la Constitution, nomme aux emplois civils et militaires —, nous avions écrit dans ces colonnes qu’il était parfaitement fondé à mettre en œuvre son « spoil system ». Cela, nul ne saurait lui en dénier le droit. Tout ce qu’on lui demande, c’est de veiller à choisir les bons profils et non pas à « ennahda-iser » notre Administration ! Quand les islamistes du parti tunisien Ennahda ont accédé au pouvoir, ils ont non seulement fait exploser les effectifs de la Fonction publique mais surtout ils ont responsabilisé des cadres de leur parti notoirement incompétents. Au bout de quelques mois, ils ont été chassés par les Tunisiens. Je rappelais d’ailleurs sous forme de mise en garde cet épisode tunisien dans mon « Viatique pour nos jeunes nouveaux « maîtres » d’avril dernier.
Dans ce même éditorial, je disais comprendre que ces derniers soient tenus de récompenser ceux qui avaient mené avec eux la lutte pour l’accession au pouvoir du « Projet ». Voici ce que j’écrivais à ce propos : « Certes, des centaines voire des milliers de militants ont investi dans le « Projet », que ce soit sur le plan intellectuel, sur le plan matériel ou surtout financier, s’ils ne se sont investis physiquement. D’aucuns parmi eux ont payé leur engagement par l’emprisonnement, la perte de leur emploi ou la privation de revenus. Je ne parle évidemment pas de ceux qui ont été tués. Tous ces gens veulent donc un retour sur investissement et leur part du gâteau. Ils exigent leur place au banquet de la République. C’est normal, légitime puisqu’ils ont misé et gagné. Ce n’est donc que justice qu’ils soient rétribués. Seulement voilà, il faudra faire la part des choses et trouver le juste équilibre entre la nécessité de récompenser les militants et les alliés, d’une part, l’impératif de produire des résultats au niveau de l’Etat de l’autre ! » Tout est question de juste mesure et il ne faut point trop en faire en matière de propulsion de cadres « patriotes » aux « stations » (comme disait Idrissa Seck) de l’Etat ! Entre les institutions politiques comme l’Assemblée nationale ou le Conseil économique et social, les personnels subalternes des ambassades, quelques postes de second ordre dans les sociétés nationales, des marchés publics, des financements au niveau d’organismes comme la Der et j’en passe, les fonctions de chargés de missions ou conseillers spéciaux, les présidences de conseils d’administration,…il existe des possibilités infinies pour un parti au pouvoir de récompenser la fidélité militante de ses affidés. Encore faudrait-il veiller à ne pas installer un régime des anciens combattants ! Dans certains pays du continent qui ont dû mener des luttes de libération nationale, les anciens maquisards, une fois l’indépendance obtenue, se sont partagé les postes de responsabilités alors qu’ils n’avaient aucune aptitude à gérer. Résultat : des Etats en faillite. Il faut que les promoteurs du « Projet » évitent de reproduire ce schéma dans notre pays. Pour obtenir des résultats, ils doivent aller chercher les meilleurs où qu’ils soient : dans Pastef s’il y en a, dans la nouvelle opposition pourquoi pas pourvu qu’ils ne traînent pas des casseroles, dans la diaspora. L’essentiel, c’est de faire gagner le Sénégal. Pour cela, à défaut de placer la barre plus haut que les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, au moins la mettre au même niveau qu’eux !
Soyons justes : le président et son Premier ministre ont fait de très bons choix pour ce qui est des forces de défense et de sécurité en nommant les généraux Martin Faye et Mame Thierno Ndour à la tête de la Gendarmerie et de la Police, en promouvant pour la première fois un cadre maison pour diriger l’Administration pénitentiaire, en revenant à l’orthodoxie à la Banque Agricole et à la BNDE pour mettre des banquiers professionnels aux commandes de ces deux établissements à la place des inspecteurs des impôts et domaines, en choisissant le secrétaire général de la Senelec pour en faire le directeur général etc. La liste n’est pas exhaustive. Pour ces cas-là, ils ont eu la main heureuse.
Par contre, il y a eu des nominations calamiteuses qui font douter dans certains milieux pourtant très bien disposés à leur endroit de leur aptitude à bien s’entourer. Et, donc, à pouvoir diriger ce pays. S’agissant du gouvernement, on s’attendait à une équipe de pros immédiatement opérationnels, force est de constater que, trois mois après, certains ministres se cherchent encore. A comparer avec l’équipe du nouveau Premier ministre britannique qui s’est mise à la tâche dès le lendemain de sa formation !
A mort les vieux !
Au chapitre des mauvais points, l’économie qui ne bouge toujours pas. Ne parlons pas de décoller ! Encore que trois mois, ça soit trop peu pour faire quoi que ce soit. Mais le problème c’est qu’il n’y a pas de visibilité, pas de direction claire. Tout est bloqué et les TPE-PME-PMI sont à l’article de la mort. Là aussi, je ne suis pas surpris puisque j’avais prévu cette situation dans mon « viatique ». « Dette stratosphérique, recettes en berne, dépenses qui explosent, masse salariale exponentielle, subventions ruineuses…Le tableau est effrayant. Il faudra effectuer des coupes claires pour ne pas dire qu’à court terme, un ajustement structurel nous paraît inévitable. Pour cela, il faudra tenir un langage de vérité aux populations dès le départ en leur faisant une présentation sans fard de l’héritage en matière économique pour leur faire accepter d’inévitables sacrifices ». Voilà ce que j’écrivais et c’est exactement ce qui se passe mais les nouvelles autorités rechignent à tenir un langage de vérité aux populations. Au contraire, elles font dans le populisme à quatre sous, caressent nos compatriotes dans le sens du poil, promettent en dépit du bon sens de raser gratis, font entrevoir des lendemains qui chantent sans dire que ceux-ci sont impossibles sans que les Sénégalais se (re)mettent véritablement au travail et apprennent à se discipliner. Un populisme qui les pousse à jouer les vertueux et innocents travailleurs contre les patrons pourris et sans cœur, à miser sur les jeunes au détriment des vieux qui doivent dégager, à draguer les ambulants et autres acteurs de l’informel responsables de tout le bazar dans nos villes etc. Le jeunisme, donc, et au rebut les vieux… sauf si ce sont des marabouts.
Il me semble aussi que les deux hommes forts du pays ont toujours tendance à se considérer comme des inspecteurs des impôts plutôt que comme le président de la République et le Premier ministre ! Parfois, des amis, dont je sais qu’ils ont ardemment soutenu le « Projet », m’appellent : « khana tu ne peux pas parler à tes gosses-là ? » J’ai beau leur expliquer que, bien que j’aie soutenu leur lutte, je ne suis pas un « maggu Pastef » et je ne murmure pas aux oreilles des nouvelles autorités de ce pays, mieux que je n’ai pas eu l’honneur de parler à un seul de ces braves jeunes gens — à l’exception d’un coup de fil échangé avec mon jeune frère, le général Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, pour un rendez-vous finalement avorté —, j’ai beau leur dire tout cela mes interlocuteurs ne me croient pas. C’est pourtant la stricte vérité.
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko n’en sont qu’au début de leur « règne ». C’est donc normal qu’ils commettent des maladresses à la manière d’un enfant qui apprend à marcher et qui multiplie les chutes avant de se relever à chaque fois. Ils ont donc la possibilité de redresser la barre, de corriger certaines lacunes car, comme disent les Wolof, « bant bu toyé la ñu koy jubanti ». Autrement dit, c’est avant qu’il ne sèche qu’on peut redresser un bout de bois !
Pour me résumer, ils ont fait beaucoup de bonnes choses en 100 jours mais aussi, nul n’est parfait, commis des boulettes. Néanmoins, si on devait demander au sévère correcteur que je suis de les noter, je leurs donnerais une note de 12/20 assortie de l’appréciation suivante : « Bien, mais peuvent mieux faire » !
* Redressez légèrement la barre.
PAr Ndiaga Loum
ICI LE LAPSUS EST UN AVEU, L’EXCUSE RELÈVE D’UN PUR CYNISME
Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji)
Entre l’affirmation et la rétraction, une hypothèse crédible émerge : c’est que s’il ne connaissait pas tout, il en saurait au moins beaucoup. Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji) qu’il inclurait ainsi dans le champ d’application d’une loi d’amnistie couvrant des délits et crimes de nature politique. Le lapsus évoqué ensuite pour se rétracter, venant d’un ancien ministre de la justice en poste durant les faits « incriminés », est en réalité un aveu. Non, ce n’est pas le subconscient qui a parlé ni l’inconscient; c’est bien la conscience, mais la mauvaise conscience. Pour paraphraser Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, les auteurs ou complices d’un crime n’auront jamais la conscience tranquille. L’excuse évoquée ensuite sous couvert d’une mauvaise expression et sur fond de supposée faute professionnelle de la journaliste (coupable du « délit de curieuse relance »), relève en fait d’un pur cynisme. Et c’est ce cynisme et cette étrange légèreté dans le traitement de l’horreur et de l’innommable qui nous ont gouvernés ces douze dernières années. Ne serait-ce que pour cela, le 24 mars 2024 aura été plus qu’une révolution, c’est une délivrance collective qui porte la main d’un Dieu qui aime encore les Sénégalais. Cette révolution devra rendre justice aux familles des deux officiers et de toutes les autres victimes, ou alors elle n’aura pas servi à grand-chose d’un point de vue purement symbolique. Le message symbolique qui passe par la justice sera : PLUS JAMAIS ÇA !!
Oui, la révolution entamée le 24 mars 2024 ne sera pas une réussite seulement parce qu’elle mettra fin à 64 ans du système néo-patrimonial renvoyant au « prebendalism », à la corruption, à la concussion, à la politique du ventre. Cette révolution sera vraiment une réussite lorsque dans ce pays, plus personne ne pensera à tuer pour conserver le pouvoir, parce que les coupables seront lourdement sanctionnés par une vraie justice rendue au nom du peuple pour soulager un tant soit peu la douleur des victimes. Cette révolution sera une réussite quand les piètres « carriéristes » prêts à tout pour réussir socialement comprendront que leurs préoccupations bassement matérielles ne valaient guère plus que la santé, l’intégrité physique et la vie de ceux qui faisaient obstacle à leurs jouissances terriennes qu’ils s’imaginaient éternelles. Cette révolution sera une réussite quand les partisans du moindre effort qui se bousculaient sur la fusée menant vers l’enrichissement illicite lorsqu’au même moment l’ascenseur social était en panne chronique depuis presque toujours, comprendront que leur vie d’en haut ne tenait qu’à l’effort pourtant mal rétribué des gens d’en bas qu’ils narguaient, méprisaient et écrasaient.
Les années socialistes furent injustes et dures pour les plus démunis; celles des libéraux de Wade catastrophiques en termes de gouvernance. Les 12 ans de Macky Sall auront plagié les mêmes maux que ceux des régimes précédents, mais en y rajoutant de façon volontaire et inexplicable la déraison, la méchanceté, le cynisme, la lâcheté, les meurtres, la froideur et le flegme condescendants, les contorsions faites au droit, la déchéance morale et les compromissions intellectuelles poussées à leur paroxysme, bref l’extrême violence d’un système clanique aux allures protéiformes qui s’épuise certes aujourd’hui, mais non sans résistance.