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26 novembre 2024
Politique
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LA FUMÉE BLANCHE SE FAIT TOUJOURS ATTENDRE
Le Sénégal a-t-il besoin d’un nouveau consensus national? Que cache le silence autour du Pacte de Bonne gouvernance ? Les Assises de la Justice seraient-elles un jalon vers d’autres assises disparates pour contourner le Pacte ? L’analyse de Mademba
Les 13 candidats qui ont signé le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique (PNBGD) pendant la campagne électorale semblaient l’avoir fait avec beaucoup d’enthousiasme. Le président Diomaye Faye y compris. Et fort heureusement, toutes les signatures sont faites sans réserve aucune.
Seulement le président Faye a bouclé récemment 100 jours au pouvoir et la fumée blanche annonciatrice d’un début de mise en œuvre, n’est aperçue nulle part dans le pays. Bien entendu, cela n’est pas bien grave puisqu’il a encore 100 autres jours devant conformément à l’horizon temporel de 200 jours qui avait retenu en commun accord avec les anciens candidats à la présidentielle du 24 mars 2024.
En effet, le Pacte prévoit que tout candidat ayant signé et qui serait élu, s’engagerait à le mettre en œuvre durant les 200 jours qui suivent sa prise de fonction comme président. C’est d’ailleurs une contre-proposition de certains candidats puisque les membres de Sursaut citoyen eux préconisaient un horizon de 100 jours. Théoriquement très court.
Mais quand bien même le président aurait encore quelques mois pour épuiser ses 100 autres jours, on doit à la vérité de dire que l’absence de signaux clairs jusqu’ici, pose question et incite à la réflexion. Le Pacte, ne serait-il pas en accord avec « Le Projet » de Pastef dont d’aucuns pensent que celui-ci n’est même pas encore finalisé ? Le président, hésiterait-il ? Le parti aurait-il pris le dessus sur la patrie (l’intérêt général) ? Surtout avec ces Assises de la Justice récemment tenues qui auraient dû être faite dans le cadre global du Pacte puisque a tout est prévu l’on est en droit de s’interroger. En tout cas la société civile observe sereinement.
Membre de Sursaut citoyen, Mademba Ndiaye craint d’ailleurs une flambée d’Assises de ceci ou de cela dans les prochains mois et années à venir de manière disparate alors que tout est dans le PNBGD. Lequel Pacte tire lui-même sa légitimité de deux substrats que sont les Conclusions des Assises nationales et du Rapport de la Commission nationale de la réforme des institutions conduite par le doyen Amadou Makhtar Mbow qui n’est pas n’importe quelle personnalité.
Que reprocherait donc le régime actuel au Pacte puisqu’aussi bien le Premier ministre Sonko comme le Président Diomaye ont participé aux Assises nationales en tant que représentants du syndicat des impôts et domaines dont ils sont issus comme l’a récemment rappelé le Pr Penda Mbow ?
Quoiqu’optimiste Mademba Ndiaye pense que le président pourrait être dans une dynamique de contournement pour créer un nouveau consensus autour de lui allant d’Assises en Assises en passant outre le Pacte. Ce serait bien dommage que cette hypothèse se confirme dans un futur lointain le long du magistère du président Diomaye.
Le Pastef a battu campagne sur le thème de la rupture. Mais Mademba Ndiaye se pose la question sur la faisabilité de cette rupture. Le Projet, peut-il réellement se substituer au PSE ? N’est-il pas plus raisonnable d’apporter les correctifs au PSE et le poursuivre ? D’ailleurs beaucoup se demandent si le « Projet n’est pas encore en construction, en cours d’amélioration.
Cela pose aussi la question, selon Mademba, de la propension des chef d’État en Afrique à concevoir des plans de développement en les personnalisant au lieu de faire des plans inclusifs, participatifs et ouverts qui permettent à tous les citoyens de se les approprier et surtout d’inciter les futurs dirigeants à les adopter et de continuer dans le même sillage. En clair, si le PSE de Macky Sall avait été participatif, le régime actuel n’aurait peut-être pas voulu le remplacer par son Projet. Même si l’attitude vis-à-vis du Pacte pourrait jusqu’ici pourrait battre en brèche ce postulat.
Mademba ne nie pas le fait qu’il est légitime que le président défende ses intérêts en tant que politicien, mais il doit aussi prendre en compte l’urgence des réformes institutionnelles qui sont aussi dans son intérêt. Sur un autre plan, le journaliste croit que le Pacte devrait faire davantage l’objet de promotion et de vulgarisation. Il faudra même arriver à faire en sorte que les candidats ne soient pas obligés de signer le PNBGD mais qu’il l’adoptent tout naturellement.
par Texte Collectif
APPEL À UNE LARGE CONCERTATION SUR L’AVENIR NUMÉRIQUE DU SÉNÉGAL
Le pays a l’opportunité de devenir un leader numérique en Afrique grâce à une mobilisation concertée et inclusive de toutes les forces vives de la nation
Le Sénégal est de nouveau à la croisée des chemins après une troisième alternance pacifique qui voit arriver au pouvoir une nouvelle génération caractérisée par une forte volonté de rupture. Cette nouvelle situation nécessite une grande mobilisation des forces vives de la nation dans tous les domaines pour définir et porter les transformations systémiques nécessaires.
Le nouveau régime a donné le ton avec les assises de la justice tenues du 28 mai au 4 juin 2024. Le président de la République a exprimé à plusieurs reprises la volonté de l’État de maîtriser notre destin numérique et de faire de la digitalisation des administrations et des services publics un axe fondamental de ses politiques publiques. Dans sa première adresse à la nation, il déclarait : « Nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives. »
Objectifs stratégiques
Lors du Conseil des ministres du 12 juin 2024, abordant la question de la souveraineté numérique, le président de la République a réitéré sa détermination à faire du numérique un levier majeur de son action en demandant au gouvernement, entre autres :
● De procéder à l’actualisation du cadre juridique du secteur des télécommunications et du numérique ;
● De procéder au renforcement de l’aménagement numérique du territoire par un investissement massif dans les infrastructures pour une couverture adéquate du pays
● D’accélérer la digitalisation intégrale des administrations.
Importance de la Concertation
Il est dès lors évident que le numérique va devoir occuper une place prépondérante dans l’action gouvernementale dans les cinq années à venir. Pour ce faire, il est indispensable pour l’autorité étatique d’être à l’écoute de l’écosystème numérique, d’en faire un véritable allié et une force de propositions.
L’histoire récente du secteur des télécommunications au Sénégal nous enseigne que tous les moments charnières ont été l’occasion d’une introspection et d’une réflexion collectives qui ont toujours abouti à des résultats inestimables :
● En 1983, les Journées Sénégalaises des Télécommunications ont engendré une réforme gouvernementale audacieuse, qui a abouti au regroupement des télécommunications nationales et internationales dans une seule société nationale dotée de l’autonomie de gestion.
● En 1995, les concertations inclusives organisées par le Groupe de Réflexion sur la Croissance et la Compétitivité (GRCC) ont favorisé l’ouverture du capital de l’opérateur historique, SONATEL, qui est devenu un acteur clé sur le marché africain.
● En 2004, les concertations ont consacré la libéralisation totale du secteur des télécommunications.
Risques de l’absence de concertation
Ne pas organiser de concertations larges et inclusives présente plusieurs risques :
● Manque de cohésion : l’absence de concertation peut entraîner un manque de cohésion et de vision partagée, rendant la mise en œuvre des politiques numériques inefficace.
● Résistance au changement : sans l’implication des parties prenantes, les réformes peuvent rencontrer une résistance significative, ralentissant ou même bloquant les initiatives de digitalisation.
● Opportunités manquées : ne pas tirer parti de l’intelligence collective et des idées innovantes de l’écosystème numérique peut entraîner des occasions manquées de développement et d’innovation.
● Inadéquation des politiques : les politiques publiques risquent d’être mal adaptées aux besoins réels du terrain, ce qui peut conduire à des investissements inefficaces et à un faible retour sur investissement.
Appel à l’action
Très clairement, le secteur du numérique a une tradition de larges concertations à chaque fois qu’il s’est agi de passer un nouveau cap. C’est le cas aujourd’hui où toutes les intelligences et toutes les énergies doivent être mobilisées pour dessiner les lignes directrices des politiques et des stratégies aptes à replacer le Sénégal sur l’échiquier digital africain et en refaire une référence et un pôle d’attraction numérique.
Nous appelons le président de la République et le gouvernement à organiser rapidement de larges concertations sur l’avenir numérique du Sénégal. Ces concertations devront mobiliser l’ensemble de l’écosystème numérique et de la société civile pour que le numérique soit un véritable accélérateur de compétitivité et de croissance au service de nos populations.
Le Sénégal a l’opportunité de devenir un leader numérique en Afrique grâce à une mobilisation concertée et inclusive de toutes les forces vives de la nation. L’engagement politique, les expériences passées, une vision partagée et des objectifs stratégiques clairs sont autant d’atouts pour réussir cette transformation. En écoutant et en impliquant activement l’écosystème numérique, nous pourrons bâtir un avenir digital prospère pour le Sénégal, au bénéfice de tous ses citoyens.
Tel est le sens de cet appel à une large concertation que nous souhaitons ouverte, inclusive, participative et patriotique, pour l’avenir numérique du Sénégal.
ont signé:
Mamadou Aidara Diop, Syndicaliste Consultant.
Ibrahima Noueddine Diagne, membre de Africa Performance Institute.
Guimba Konate, Ingénieur des télécommunications ancien Ct au Ministère de la communication
Dr Moussa Diop, Enseignant chercheur spécialiste en sciences de la communication
Olivier Sagna, Professeur titulaire des Universités
Abdoulaye Sakho, Professeur Agrégé de Droit Privé, Spécialiste du Droit Economique
Makhtar Fall, Consultant Dg IAMG
Saikou Fall, Consultant spécialiste en cybersécurité et protection. de la vie privée.
Abdoulaye Khassoum Kebe, Consultant
Gabou Gueye, Syndicaliste
Basile Niane, Journaliste Consultant spécialiste du numérique
Ibrahima Gaye, Consultant , business Analyst
Seydou Badiáne, Co-fondateur Social Net Link
Joëlle Sow, Senstartup
Mouhamadou Lamine Badji, Secrétaire Général du Syndicat des travailleurs de Sonatel
FAYE-SONKO DANS LE VISEUR DE L'APR
Dans une déclaration cinglante, l'ex-parti présidentiel tire à boulets rouges sur les 100 premiers jours du tandem au pouvoir. Déplorant l'immobilisme et la cacophonie, il décrit un président "confiné" par un Premier ministre qualifié d'encombrant
Après 100 jours, l'Alliance pour la République dresse un constat sévère de l'action du président Bassirou Diomaye Faye, relayant une opinion publique déçue. Absence de cap, Premier ministre omniprésent, immobilisme... Le nouveau pouvoir patine et déçoit, selon la déclaration ci-dessous :
"100 jours de confinement d'un président de la République par un Premier ministre encombrant
Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont opéré un changement en optant pour l'élection de nouvelles autorités à la tête du pays. En réalisant ainsi la troisième alternance démocratique en 24 ans, le peuple sénégalais, en toute souveraineté, a tenu sa place, honoré son rang et ouvert une séquence nouvelle dans le cours politique, économique et social de notre pays.
En bons démocrates, nous responsables et militants de l'Alliance Pour la République (APR), restons convaincus que lorsque le peuple s'exprime par la voie des urnes, il faut s'incliner, assumer avec fierté et dignité le rôle et la mission que nous confie l'histoire à l'issue de l'élection présidentielle, celui d'être l'alternative, celle de bâtir, dans un esprit d'ouverture et de rassemblement, une opposition intelligente mais ferme, républicaine mais déterminée pour la défense des intérêts supérieurs de la nation. C'est tout le sens qu'il faut donner à notre posture depuis l'installation des nouvelles autorités, en dépit des multiples affabulations, accusations et provocations, affirmations et menaces de toutes sortes.
Faire face et ne rien lâcher, placer d'abord et toujours la cause et les intérêts de nos compatriotes et du Sénégal au cœur de notre action, tels sont les fondamentaux structurants de notre orientation politique depuis le 1er décembre 2008 marquant la création de notre parti, dans le respect des institutions de la République, de l'État de droit et de la continuité de l'État.
Incontestablement, entre 2012 et 2024, le Sénégal a été qualitativement transformé à la faveur d'une vision et d'orientations ambitieuses ainsi que d'une méthode de travail cohérente. De même, le Sénégal, sous la période en revue a toujours fait preuve de résilience. Le régime sortant avait très tôt indiqué et mis en œuvre les impératifs à prendre en compte par les politiques publiques pour faire face aux crises, en atténuer les impacts sur l'économie afin de poursuivre la trajectoire d'émergence.
Parmi ceux-ci, la réduction de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, l'industrialisation durable et inclusive, l'accélération de l'atteinte des souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, la consolidation de la protection sociale et de l'équité territoriale ainsi que le renforcement du secteur privé national et de la bonne gouvernance.
Sans verser dans le triomphalisme les politiques publiques conduites par les différents gouvernements du président Macky Sall ont mis le Sénégal en expansion économique dans tous les territoires et tous les secteurs, permis un rattrapage infrastructurel dans les villes et le monde rural, renforcé le capital humain, la mobilité collective (TER, BRT), la connexion et l'aménagement du territoire, la justice sociale et l'équité territoriale. Au surplus, il convient de consigner la mise en place d'un écosystème cohérent (l'adhésion du Sénégal à l'ITIE, le COS Petrogaz, l'Institut National du Pétrole et du Gaz, la loi sur le contenu local, la loi sur la répartition des ressources tirées de l'exploitation du pétrole et du gaz, la mise à jour des codes pétrolier et minier) favorable à l'épanouissement d'une véritable économie pétrolière et gazière qui nourrit aujourd'hui toutes les espérances. En témoignent les prévisions de croissance et les avis des partenaires techniques et financiers du Sénégal. A l'épreuve du pouvoir nous avons mis en œuvre une vision audacieuse avec des résultats tangibles.
Il est aujourd'hui aisé de reconnaitre que ce legs constitue un point de confort majeur et incontestable pour les nouvelles autorités que ne manquent pas de saluer nos compatriotes.
En vérité, le Sénégal à l'instar de beaucoup d'autres pays en Afrique et dans le monde est pris en tenailles, depuis des décennies par des impatiences démocratiques et des urgences sociales qui exigent de tout gouvernant, l'élaboration d'un ordre de priorités et d'un agenda de reformes pour porter le développement et faire face aux mutations de notre époque. De ce point de vue, nos compatriotes, attendent du pouvoir actuel, un nouveau souffle et une nouvelle impulsion.
Paradoxalement, les actes inauguraux posés par le nouveau pouvoir ont semé le doute et l'incertitude. Les excès du Premier ministre qui, cherchant à masquer l'insignifiance de l'actif des 100 premiers jours, saturent l'espace public par une parole qui crispe et irrite bon nombre de nos compatriotes. La dernière en date, relative à la Déclaration de Politique Générale est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase au mépris de son obligation de se présenter devant la représentation nationale, conformément aux dispositions de la Constitution. Son refus d'honorer son rang reste à nos yeux une attitude inacceptable mais digne de Ousmane Sonko, dans la droite ligne de son manque de respect pour les institutions de la République et dans la continuité de ses discours clivant et dangereux pour la cohésion sociale.
Les Sénégalais, qui avaient fondé beaucoup d'espoir sur l'élection du président Bassirou Diomaye Faye, restent préoccupés par l'inexistence du « Projet » dont la gestation proclamée semble avoir mis fatalement notre pays en mode pause.
Nous le savons de science certaine, l'économie se fonde sur la confiance. Mais aujourd'hui, après cent jours, la conviction d'une très large frange de l'opinion est que le président Diomaye et son Premier ministre n'ont pas de direction. Cette perception accentue la déception et le manque de confiance.
« Il n'y a point de bons vents pour celui qui ne sait pas naviguer ». Les vents n'ont jamais été aussi favorables avec la stabilité politique, le pétrole, les ressources humaines mais le duo Diomaye-Sonko non seulement ne sait pas naviguer, mais n'a ni cap ni direction.
Notre pays aborde un tournant décisif. Les nouvelles autorités surfent sur la nécessaire reddition des comptes aux relents de chasse aux sorcières pour occulter l'absence de perspectives et le confinement du président de la République par un Premier ministre de plus en plus encombrant et dont la compétence est sujette à caution.
A cet égard, l'Alliance Pour la République exige avec fermeté et solennité du premier ministre qu'il respecte la Constitution de République et l'Assemblée nationale, en se rendant sans délai devant la représentation nationale pour sa déclaration de politique générale afin d'édifier nos compatriotes sur les grandes lignes et les orientations des nouvelles politiques publiques ou sur ce qui en tient lieu.
Pour l'Alliance Pour la République, en vue de construire l'alternative, le temps est à l'unité et à la remobilisation des forces, à la concertation et à la consolidation de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et à l'ouverture politique, dans une dynamique de consensus, de solidarité afin de préparer dans les meilleures conditions les échéances à venir et tracer ainsi les perspectives porteuses d'espérance pour nos vaillantes populations.
L'Alliance Pour la République (APR) appelle tous les militants et responsables à l'unité, à la mobilisation, à l'engagement et à la reprise de l'initiative politique à tous les échelons du territoire national et dans la diaspora, pour poursuivre le travail d'évaluation de notre participation aux dernières élections, conformément aux directives de son leader le président Macky Sall.
Vive l'APR
Vive Benno Bokk Yaakaar
Vive le Sénégal"
LES PREMIERS PAS MESURÉS DE DIOMAYE
Le nouveau souffle promis par le président prend des allures de douce brise pour l'instant. Arrivé sur la vague d'un ras-le-bol populaire, le quadragénaire multiplie les audits mais ménage les équilibres hérités, en attendant une majorité parlementaire
(SenePlus) - Les cent premiers jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal ont été marqués par une série d'audits portant sur les finances publiques et les contrats miniers. Cependant, des mesures rapides ont également été mises en œuvre pour attirer les capitaux dans cette nation ouest-africaine et amortir les effets de la hausse du coût de la vie, afin de préserver sa popularité naissante.
À 44 ans, celui qui a accédé à la présidence en avril après un tourbillon de quelques mois l'ayant mené d'une cellule de prison au palais présidentiel, a mis en œuvre son plan pour le Sénégal sur un ton plus mesuré que la verve révolutionnaire de sa campagne, estime le site américain d'information Semafor. Aucun contrat avec des multinationales n'a été annulé. Son premier voyage à l'étranger hors d'Afrique l'a conduit à rencontrer le président français Emmanuel Macron à Paris. Le Sénégal reste membre de la zone monétaire CFA arrimée à l'euro.
Selon Jeanne Ramier, associée Afrique au cabinet de conseil Eurasia Group , l'ambiance au Sénégal est que Faye "prend le temps d'évaluer les affaires de l'État, d'affiner ses plans politiques et d'apprendre les rouages de la gouvernance". "L'administration est encore en train de rédiger le document 'Projet', qui remplacera le Plan Sénégal Émergent de [l'ancien président] Macky Sall et met du temps à élaborer et mettre en œuvre des politiques concrètes", a-t-elle déclaré à Semafor Afrique.
Parmi les actes rapidement gagnants de Faye sur l'économie, figure l'émission d'une obligation de 750 millions de dollars en juin pour répondre aux besoins de financement du gouvernement avant le début de la production pétrolière et gazière cette année. Une semaine après la vente de cette obligation, le gouvernement a réduit les prix du pain, de l'huile et du riz, tout en suspendant les taxes et droits de douane pour les importateurs. Des mouvements susceptibles, selon Ramier, d'accorder un peu de temps à Faye avant d'avoir à prendre des décisions politiques plus difficiles impliquant des réformes perturbatrices.
Selon la Banque mondiale, l'économie sénégalaise a progressé de 4,3% en 2023, un taux supérieur à celui de l'année précédente, tandis que l'inflation a reculé de près de 4 points de pourcentage par rapport au record de 9,7% atteint en 2022. Les projets pétroliers et gaziers entrant en production cette année pourraient faire croître l'économie sénégalaise de 7,5% en moyenne par an entre 2024 et 2026.
Là où des chocs externes comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont conduit des pays africains comme le Ghana et la Zambie au défaut de paiement de leur dette souveraine, le Sénégal est resté "à risque modéré de surendettement public" et a maintenu sa décennie de croissance et de stabilité.
La pauvreté devrait légèrement reculer à 8,7% cette année grâce à la croissance du secteur agricole, selon la Banque mondiale en juin.
Faye a affirmé qu'il "gouvernerait avec humilité" en acceptant sa victoire aux élections de mars qui, selon lui, montrait que le Sénégal voulait rompre avec le passé. Si l'intention de forger un nouvel avenir l'a vu commander une litanie d'audits des agences et processus étatiques, il a également paru prudent pour ne pas démanteler les piliers de ce qu'il a hérité, conclut Semafor.
L’OFNAC INVITE LES DIRECTEURS GÉNÉRAUX À FAIRE LEUR DÉCLARATION DE PATRIMOINE
Lors de la Journée africaine de lutte contre la corruption, Serigne Bassirou Guèye a rappelé le ton est bien donné par le gouvernement.
Diamniadio, 11 juil (APS) – Le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Serigne Bassirou Guèye, s’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption, jeudi, a invité les directeurs généraux des sociétés nationales à faire leur déclaration de patrimoine.
‘’Nous invitons maintenant les autres assujettis, qu’ils soient des directeurs généraux ou des personnalités que la loi énumère [parmi les personnes concernées], à venir faire leur déclaration de patrimoine’’, a déclaré le magistrat.
Le Premier ministre et les autres membres du gouvernement ont déjà déclaré leur patrimoine, a-t-il dit, confirmant une information donnée par le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, lors du Conseil des ministres du mercredi 10 juillet.
‘’Le ton est bien donné par le gouvernement’’, a reconnu M. Guèye en marge de la célébration, à Diamniadio (ouest), de la Journée africaine de lutte contre la corruption.
Par ailleurs, il a salué la réforme qui étend les prérogatives de l’OFNAC en lui conférant le pouvoir, au même titre que le procureur de la République, d’ordonner la garde à vue de toute personne faisant l’objet de poursuites judiciaires pour des faits de corruption.
‘’En mettant entre les mains de l’OFNAC le pouvoir de garder à vue, le pouvoir de gel et le pouvoir de saisine, je crois que les autorités ont pris une très bonne option’’, a dit M. Guèye.
par Hamidou Anne
LA FARCE TRAGIQUE DE L'AES
Le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils vivent de la rente de la peur et de la manipulation
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont posé le 6 juillet, un nouvel acte dans leur volonté de quitter la Cedeao, après la première annonce faite en janvier dernier.
Les trois pays ont lancé en grande pompe la Confédération «Alliance des Etats du Sahel» à travers la Déclaration de Niamey. Les trois dirigeants putschistes poursuivent leur attitude de défiance vis-à-vis de la communauté économique régionale ouest-africaine. Il ne saurait en être autrement quand on a confisqué le pouvoir par les armes au mépris des règles communautaires, avec une volonté d’y rester en dépit du bon sens, des engagements passés et de la logique de l’histoire de la région.
Tiani, Goïta et Traoré ont rompu l’ordre constitutionnel dans leur pays au nom de la souveraineté, de la reprise en main de l’outil sécuritaire face aux menaces des groupes armés terroristes et de l’inaction supposée de présidents élus démocratiquement. Depuis, aucune de leurs promesses n’a été tenue en dépit des bravades et des bains de foule.
Goïta, Tiani et Traoré se moquent du destin de leur pays ; le drame que vivent leurs concitoyens les laisse de marbre. Ils ne sont animés par aucun esprit patriotique ni par aucune volonté progressiste visant à rompre avec la corruption, les détournements de fonds et la mal-gouvernance que l’on pouvait reprocher aux régimes précédents. Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, qui se peint en Sankara, n’a pas une once de flamme progressiste pour émanciper les populations les plus vulnérables, les jeunes et les femmes notamment. Il s’est arrogé un délai supplémentaire au pouvoir. Au Mali, Assimi Goïta emprisonne les opposants, dissout les partis et associations à but politique et ne montre aucune velléité de mettre un terme à la transition qui dure depuis 2021.
Sous Tiani, le Niger n’arrive pas à endiguer la menace des diverses milices dans le pays. Les autorités putschistes maintiennent le président Bazoum en otage dans des conditions scandaleuses et inacceptables.
Les massacres par les bandes armées se poursuivent dans les pays de l’Aes malgré le parapluie russe. Parfois ces raids meurtriers sont même le fait de militaires en compagnie des mercenaires affiliés au groupe Wagner. Les armées, qui avaient promis de secourir des citoyens éprouvés, versent parfois dans une entreprise non dissimulée de nettoyage ethnique visant une catégorie de population. Les économies des membres de l’Aes sont en grande difficulté du fait des sanctions infligées par les instances régionales mais aussi et surtout de l’incapacité de ces militaires à gouverner. Malgré la situation chaotique des trois pays, le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils sont prêts à régner sur des ruines s’ils peuvent jouir des lambris dorés des palais, loin du front où des soldats laissés à eux-mêmes, sans armement, sans munitions, sans entraînement, tombent sous les balles des terroristes.
Quitter la Cedeao n’est qu’une grossière manœuvre de gens obnubilés par le fait de rester au pouvoir tout en ne rendant aucun compte. Ils violent de manière systématique les droits humains, appauvrissent davantage des économies déjà malades, ferment leurs pays au monde et expriment au quotidien la brutalité et l’irresponsabilité.
L’Aes, qui se prévaut d’être un recours face à une Cedeao jugée sous la tutelle de la France - ce qui est une contrevérité - n’est qu’une farce grossière de gens animés uniquement par la volonté de jouir du pouvoir par l’instrumentalisation de la précarité et du désir d’espérance des jeunes. D’ailleurs, qu’est-ce qui retient encore ces souverainistes en treillis, éminents démocrates mandatés par les électeurs, dans l’espace Uemoa ? Il me semble que c’est cette organisation qui régit la monnaie objet de fantasmes et d’accusations de soumission à la France de tant de populistes et démagogues en Afrique et dans sa Diaspora.
Mais la rengaine tiers-mondiste, relayée par un puissant appareil sur internet et dans les médias, ne tiendra pas toujours face aux vraies urgences des Maliens, des Burkinabè et des Nigériens. Ces derniers, au moment où les chefs des juntes mettent sur pied l’Aes, font face à des préoccupations de survie quotidienne : l’eau, la nourriture, l’électricité, la sécurité… La jeune militante des droits de l’Homme du Mali, Fatouma Harber, a résumé cette tragique farce de l’Aes par cette phrase drôlement à propos : «24h sans électricité. Oui je sais que nous sommes souverains maintenant !»
Ces régimes illégitimes, membres de l’Aes, comme toutes les autocraties, vivent de la rente de la peur et de la manipulation. Ils vont aussi continuer à brandir le complot étranger, l’ennemi intérieur et le sabotage pour se maintenir au pouvoir tout en échouant à régler les problèmes de leurs concitoyens. Ils vont user jusqu’au bout le fil réducteur et anachronique du nationalisme et du souverainisme de pacotille. Au regard des vies en jeu, tout ceci relève d’une tragique farce.
LA RÉPONSE DE NORMAND DU PRÉSIDENT SUR LA RÉFORME DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Tout semble démontrer aujourd’hui que le président de la République Bassirou Diomaye Faye est véritablement indécis sur la question de sa présence ou non au sein du Conseil supérieur de la Magistrature.
Dans sa communication au Conseil des ministres de ce mercredi 10 juillet, le président de la République a encore remis sur la table la question de sa présence au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Il dit être encore ouvert à toute contribution sur le sujet tandis que se pose aussi le débat sur l’élargissement du Conseil à d’autres acteurs non membres de la magistrature et sur la présence du Premier ministre aux réunions de l’instance.
Tout semble démontrer aujourd’hui que le président de la République Bassirou Diomaye Faye est véritablement indécis sur la question de sa présence ou non au sein du Conseil supérieur de la Magistrature. En recevant le rapport des « Assises de la justice », il avait fait savoir qu’il n’avait pas de position arrêtée sur cette présence ou cette non présence et que tout lui était finalement égal. A l’en croire, certains magistrats sont pour cette présence tandis que d’autres de leurs collègues sont contre. Hier, d’ailleurs, le communiqué du Conseil des ministres a informé que le Président a évoqué encore les recommandations des Assises de la justice et les réformes urgentes de ce secteur.
Bassirou Diomaye Faye a marqué son accord de principe sur les recommandations « consensuelles » des Assises de la justice consignées dans le rapport. Il a félicité le Gouvernement, le ministre de la Justice notamment, les membres de son Cabinet, le facilitateur, les membres du Bureau et le Comité scientifique des Assises, ainsi que toutes les parties prenantes pour leurs contributions « remarquables » ayant permis l’élaboration et la mise à disposition d’un « rapport public de qualité ».
Le président de la République a salué l’esprit participatif et inclusif de l’exercice, soutenu en cela par l’activation de la plateforme JUBBANTI. Il a demandé au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux ministres concernés, de lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la justice en droite ligne du programme législatif du Gouvernement. Cet agenda législatif doit viser notamment la révision de la Constitution et des Codes spécifiques.
Le Président a demandé l’évaluation, sous l’égide du ministre des Finances et du Budget, des coûts et impacts financiers des réformes proposées en vue d’apprécier l’opportunité de leur priorisation dans la programmation budgétaire. Il a informé le Conseil de sa disponibilité à recevoir encore toute contribution ou proposition pertinente relative à la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature concernant notamment l’élargissement de ses membres aux acteurs n’appartenant pas au corps des magistrats et la problématique de sa présence dans l’instance ainsi que celle du ministre de la Justice. Cette nouvelle position du président de la République sur le Conseil supérieur de la Magistrature installe davantage le flou.
Le jeudi 04 juillet dernier recevant le rapport final des Assises de la Justice au palais de la République, le chef de l’Etat avait déclaré : « Je ne tiens ni à y rester ni à en sortir. Je suis totalement neutre par rapport au Conseil supérieur de la magistrature. » Il a souligné que les raisons avancées par les magistrats pour justifier la présence du président de la République au CSM devaient être davantage étayées, mais il a également reconnu que ces arguments méritaient d’être pris en compte.
Le président a proposé d’approfondir la réflexion sur ce sujet, en insistant sur l’importance de la neutralité et de l’indépendance des magistrats. « Après tout, c’est à eux que l’on souhaite d’être indépendants, » avait-il précisé. Bassirou Diomaye Faye avait conclu en affirmant que toute décision concernant sa présence au CSM devait être basée sur des arguments convaincants. « Si on mène des discussions sans prendre une décision concernant ma présence au Conseil supérieur de la magistrature, je n’y resterai pas » avait-il déclaré.
Les magistrats pour le maintien du président de la République
La question de la présence ou non du président de la République et du ministre de la Justice au Conseil supérieur de la magistrature a fait l’objet d’un avis tranché entre les « assisards » et les magistrats. Les premiers avaient recommandé le retrait de l’exécutif de cette instance. Cette position a été battu en brèche par les magistrats. Ces derniers, représentés par l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), avaient émis un avis contraire en défendant le maintien du président de la République au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Les magistrats avaient justifié leur position en précisant que le maintien du président de la République permet de garantir un certain équilibre. En ce sens qu’il (président de la République) serait un peu le gardien de certains équilibres au sein de la magistrature et apporterait des correctifs au besoin. L’UMS avait préconisé au besoin qu’on puisse procéder à des changements par l’augmentation du quota de magistrats élus pour ainsi donner plus de poids à ces derniers face à leurs autres collègues qui siègent dans cette instance !
DÉCLARATION DE PATRIMOINE DU PRÉSIDENT, LA PUBLICATION ATTENDUE
Après la révélation du Premier ministre, il est attendu la publication du patrimoine du Président Faye conformément à l’article 37 de la Constitution.
Après la révélation du Premier ministre, il est attendu la publication du patrimoine du Président Faye conformément à l’article 37 de la Constitution.
Depuis sa prestation de serment le 2 avril dernier, les Sénégalais attendaient la publication de la déclaration du patrimoine du président de la République. En Conseil des ministres hier, le Premier ministre a annoncé que le chef de l’Etat s’est soumis à cette obligation au niveau du Conseil constitutionnel, ainsi que les ministres au niveau de l’Office national de la lutte contre la corruption dans les «délais de trois mois requis».
Composition du Csm, déclaration de patrimoine, réexamen de certains contrats : Diomaye prend son temps
Pour le Président Faye, les Sénégalais attendent que sa déclaration de patrimoine soit rendue conformément à l’article 37 de la Constitution. Pour Birahim Seck, l’information sur la déclaration de patrimoine des assujettis présents au Conseil des ministres est appréciable. Cependant, le Conseil constitutionnel n’a pas encore fourni au public l’information relative au patrimoine du Président. Question : qu’est-ce qui retient le Conseil constitutionnel, surtout que le Président avait fait l’exercice lors de la campagne électorale ?
Lire la chronique – Diomaye-Sonko, osez montrer vos biens !
Il avait estimé qu’il lui restait à évaluer sa maison de Mermoz. Entre autres, il avait publié une liste de biens composés du foncier non bâti avec un terrain à Ndiagagniao, son village natal, d’une valeur de 3 millions de francs Cfa depuis 2017, un autre terrain agricole à 15 millions 050 mille de francs Cfa à Sandiara, acheté en 2022, et un autre terrain nu à Thiès, acheté à 700 mille francs Cfa. Il y a également un patrimoine bâti avec un terrain de 200 mètres carrés à Mermoz, octroyé par le Syndicat des Impôts, construit de 2017 à 2021 en partie sur fonds propres, et prêts bancaires, selon le document rendu public par le candidat. Bassirou Diomaye dispose de deux véhicules, trois avoirs et quatre dettes.
LE SERPENT DE MER DES RÉGIMES SUCCESSIFS
Tous les présidents ont inscrit la lutte contre le chômage comme priorité, créant agences et programmes à cet effet. Mais force est de constater que les centaines de milliers de nouveaux entrants sur le marché du travail chaque année errent encore
Les récentes opérations de déguerpissement/ désengorgement de marchés attestent de l'acuité de la prise en charge de l'emploi des jeunes. Les différents régimes ont initié des politiques qui n'ont pas permis une prise en charge globale du problème. Surtout que plus de 200 mille demandeurs d'emploi (certains parlent de 300 mille actuellement) arrivent sur le marché du travail chaque année, parmi lesquels au moins 46% sont sans qualification.
Les récentes opérations de déguerpissement/ désengorgement de marchés attestent de l'acuité de la prise en charge de l'emploi des jeunes. Les différents régimes ont initié des politiques qui n'ont pas permis une prise en charge globale du problème. Surtout que plus de 200 mille demandeurs d'emploi (certains parlent de 300 mille actuellement) arrivent sur le marché du travail chaque année, parmi lesquels au moins 46% sont sans qualification.
Des jeunes sénégalais meurent dans le désert, en mer, en tentant de rejoindre l’Europe, pour un Eldorado supposé. Pas plus tard que la semaine dernière, une pirogue en partance pour l’Espagne a chaviré aux larges des côtes mauritaniennes avec à son bord près de 90 jeunes à la recherche d’une vie meilleur en Europe. «Les garde-côtes mauritaniens ont retrouvé les corps de 89 personnes à bord d'un grand bateau de pêche traditionnel qui a chaviré le lundi 1er juillet sur les côtes de l'Océan Atlantique», à 4 kilomètres de la ville de Ndiago (Sud-ouest de la Mauritanie), a rapporté l’Agence mauritanienne d'information (AMI), le jeudi 4 juillet dernier. Pis, le bilan de l’année 2023 a été aussi macabre, avec de nombreuses pertes de jeunes en mer. Le manque d’emploi est vu comme une des principales causes de cette migration des jeunes.
Plus de 200 mille jeunes demandeurs d'emploi sur le mar-ché, par an, dont 46% sans qualification
Bref, la question de l'emploi des jeunes constitue une véritable problématique au Sénégal, malgré les nombreuses initiatives des différents régimes qui se sont succédé au pouvoir, pour y remédier. En effet, selon des autorités, dans notre pays, chaque année, plus de 200 mille demandeurs d'emploi (300 mille, selon certaines sources) arrivent sur le marché du travail. Malheureusement, parmi ces hommes et femmes qui frappent aux portes du marché de l'emploi, les statistiques ont révélé que «46% des jeunes n'ont aucune qualification.
Aussi, 31% des jeunes demandeurs (d'emploi) sont des diplômés de l'enseignement», avait déclaré Dr Salihou Keita, alors Directeur général du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), lors de la cérémonie de présentation des 130 kiosques multiservices pour les migrants de retour, début mai 2023, pour faciliter l'insertion de ces jeunes dans le marché de l’emploi.
En dehors de la pêche, de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat qui emploient une partie de ces demandeurs d’emploi, l’essentiel des jeunes investissent le secteur informel et principalement le petit commerce.
C’est pourquoi, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a effectué le déplacement à Colobane, le dimanche 30 juin dernier, pour livrer le message du président de la République à des marchands ambulants dans le désarroi, suite à la série de déguerpissement initiée par des municipalités, a prôné la compréhension, la compassion et des sites de recasement comme alternative à l’occupation de la voie publique.
Wade, Macky... Et Diomaye : les politiques d'emploi à l'epreuve
L'oisiveté des jeunes demeure un problème pour tous les ré-gimes. Pourtant, les politiques n'ont pas manqué. Arrivé au pouvoir en 2000, l'ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, s'est engagé à lutter contre le chômage des jeunes. Plusieurs agences furent créées pour le finance-ment, la formation et l'insertion des jeunes. La mise en place de structures de financement, d'emplois pour les jeunes comme le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ), l'Agence Nationale pour la Promotion de l'Emploi des Jeunes (ANPEJ) et l'Office pour l'Emploi des Jeunes de la Banlieue (OFEJBAN), visaient à promouvoir le financement de l'emploi des jeunes. Elles n'auront pas atteint leur objectif.
Son successeur, Macky Sall, au nom de la rationalisation, a supprimé et/ou regroupé plusieurs agences dès son accession au pouvoir. Divers autres programmes sont à mettre pour le compte de l'ancien président Macky Sall qui, lui aussi, s'est engagé à promouvoir l'emploi des jeunes par la création de 500.000 emplois, tous les trois ans, conformément à son programme de campagne «Yoonu Yokkuté».
Macky Sall comme son prédécesseur Abdoulaye Wade, a mis en place plusieurs programmes et outils de financements qui n’ont pas permis de résorber le be-
soin. Le camp de Macky Sall en était conscient. D’ailleurs, son Premier ministre, Amadou Ba, qui fût son candidat à la présidentielle du 24 mars 2024, avait promis de faire de l’emploi des jeunes sa priorité, une fois élu. Mais les Sénégalais décideront autrement.
L’équipe du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en a fait aussi un sacerdoce. En Conseil des ministres du 24 avril, le chef de l’Etat a demandé «au Premier ministre de prendre les mesures idoines visant à mutualiser et optimiser les ressources et interventions de toutes les structures publiques de soutien et de promotion de la formation professionnelle, de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes. Il a, à cet égard, demandé d’harmoniser les bases de données sectorielles relatives aux demandes et offres d’emplois».
Il avait, en outre, indiqué «l'ur-gence d'implémenter à la Pri-mature un système de suivi des politiques de promotion de l'emploi des jeunes et de veiller à l'insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés de l'enseignement en français et en arabe. Le président de la Ré publique a également demandé au Premier ministre de veiller à la territorialisation des politiques de formation professionnelle et technique et d'emploi des jeunes».
VERS L’ÉVALUATION DES ACTIONS DÉROULÉES CETTE DERNIÈRE DÉCENNIE
Le Premier ministre a été invité à procéder à l’actualisation et à la généralisation des Plans directeurs d’Assainissement (PDA) et de lui proposer un nouveau Programme intégré de Développement de l’Assainissement (PIDA)
Le président de la République a demandé hier, mercredi 10 juillet 2024, en réunion du Conseil des ministres, un déploiement efficace des dispositifs de prévention et de gestion des inondations dans les localités touchées par le phénomène, accéléré, selon lui, par l’urbanisation croissante du Sénégal et les difficultés d’aménagement de nos communes. Par ailleurs s’adressant au Premier ministre, le chef de l’Etat a demandé l’évaluation des actions de lutte contre les inondations déroulées dans cette dernière décennie pour ensuite engager une réorientation de la stratégie nationale d’assainissement...
Autre point abordé hier, par le chef de l’Etat, lors de la réunion du Conseil des ministres, c’est celui concernant les inondations avec leurs lots de dégâts enregistrés à chaque hivernage. Abordant ce point, le chef de l’Etat, faisant remarquer que l’urbanisation croissante du Sénégal et les difficultés d’aménagement de nos communes ont accéléré le phénomène des inondations et augmenté les besoins en infrastructures d’assainissement, a demandé le déploiement efficace des dispositifs de prévention et de gestion des inondations dans les localités touchées.
Ainsi, tout en invitant le Premier ministre et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement à intensifier les actions, avec la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers et l’ensemble des services de l’Etat mobilisés, il a souligné, en outre, la nécessité de mobiliser, en mode alerte, les mécanismes publics de solidarité nationale pour assister les populations sinistrées, en relation avec les autorités administratives.
Par ailleurs, toujours sur cette question, le président de la République a également demandé au Premier ministre d’évaluer les actions de lutte contre les inondations déroulées durant cette dernière décennie, pour ensuite engager une réorientation de la Stratégie nationale d’assainissement, en cohérence avec le renouveau des politiques en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et d’habitat.
Le Premier ministre a été invité à procéder à l’actualisation et à la généralisation des Plans directeurs d’Assainissement (PDA) et de lui proposer un nouveau Programme intégré de Développement de l’Assainissement (PIDA). Prenant la parole à la suite du chef de l’Etat, Ousmane Sonko «a également insisté, à la suite du Chef de l’Etat, sur l’importance capitale attachée à la gestion préventive des inondations, en engageant le ministre des Finances et du Budget à accorder une priorité absolue, dans les arbitrages budgétaires, à la prise en charge des dépenses y afférentes».
Revenant sur les enseignements de sa participation à la journée «Setal Sunu Réew» du 6 juillet 2024 à Saint-Louis, où il a représenté le Chef de l’Etat, le Premier ministre a déploré les retards relevés dans l’exécution des chantiers d’assainissement, de gestion des inondations et de lutte contre l’érosion côtière, notamment des différents projets et programmes. Poursuivant, il a indiqué que «ces constats rendent urgente l’élaboration d’un état des lieux complet de ces projets et programmes».