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24 avril 2025
Politique
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JAMES BALDWIN, LE NEGRE DE PERSONNE
Déçu par le "rêve américain", James Baldwin s'est battu toute sa vie contre le racisme et pour plus de droits civiques pour les Noirs. Voici l'histoire de celui qui ne voulait être "le nègre de personne
Déçu par le "rêve américain", James Baldwin s'est battu toute sa vie contre le racisme et pour plus de droits civiques pour les Noirs et les homosexuels. Voici l'histoire de celui qui ne voulait être "le nègre de personne.
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LE PRIVILÈGE BLANC EXISTE-T-IL VRAIMENT ?
Décrié par certains, ce concept issu des sciences sociales américaines s'appuie sur des exemples concrets. Origines, penseurs, limites... Histoire d'une expression qui divise
De part et d'autre de l'Atlantique, la notion de "privilège blanc" met à jour un clivage dans le débat public. Décrié par certains, ce concept issu des sciences sociales américaines s'appuie sur des exemples concrets. Origines, penseurs, limites... Histoire d'une expression qui divise.
Pour en discuter, Ary Gordien, anthropologue au CNRS.
«IL N'Y A JAMAIS EU DE RELATIONS CONFLICTUELLES ENTRE MACKY SALL ET MOI»
Modou Diagne Fada parle de cet entretien de : son exclusion du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) en 2015, ses échappées solitaires pendant quatre ans dans le landerneau politique et sa gestion à la tête de la Sonacos
Son exclusion du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) en 2015, ses échappées solitaires pendant quatre ans dans le landerneau politique, sa gestion à la tête de la Sonacos…Dans cette interview qu’il a accordée à «L’As», le leader de Ldr/Yessal Modou Diagne Fada rembobine le film de la mémorable journée du 23 juin 2011, retrace les péripéties de sa dernière séparation avec Me Abdoulaye Wade et explique son rapprochement avec le Président Macky Sall. Le président du Conseil départemental de Kébémer qui se définit toujours comme l’un des fils spirituels du pape du Sopi donne une bonne note au régime actuel pour sa gestion de la pandémie de la Covid-19.
L’As : Aujourd’hui, est célébré le 9e anniversaire du 23 juin. Avec le recul, comment avez vous vécu cette journée en tant que acteur politique de premier plan ?
Modou Diagne Fada : C’est une journée qui nous rappelle bien des souvenirs. J'étais encore membre du gouvernement du Président Abdoulaye Wade et nous étions en conseil des ministres ce jour là et suivions de très près ce qui se passait à l'Assemblée nationale. Il s’agit notamment du vote de ce fameux projet de loi instituant le quart bloquant et qui a été fortement transformé sur proposition du gouvernement, avant d'être retiré par le gouvernement luimême. À l'époque, le Président Abdoulaye Wade disait qu'il a décidé d'autoriser les deux manifestations à savoir celle qui était pour l'adoption du projet et celle qui était contre. Et quand les deux manifestations se sont croisées à l'Assemblée Nationale, il y a eu des affrontements et finalement le 23 juin était resté dans les mémoires pour un projet de loi qui avait été déjà retiré. Mais, je crois que le gens avaient aussi d'autres revendications et ont profité de la situation pour davantage affaiblir le régime. Ils ont réussi leur coup, parce qu'après le 23 juin, le régime était davantage affaibli.
Etiez-vous favorable ou contre ce projet de loi?
Je pense qu’il ne sert à rien de rappeler les postures que nous avions occupées. Des gens qui étaient avec moi en Conseil des ministres vont relire certainement ces lignes. Ils vont se rappeler ceux qui avaient pris position pour et ceux qui étaient contre. De même, d'anciens députés, qui vont lire ces lignes, vont se rappeler des gens qui avaient pris position pour en commission technique ou en plénière et des députés de la majorité qui étaient contre. Au niveau de la majorité, tout le monde n'avait pas le même point de vue, ni les mêmes positions. Je dois rappeler aussi qu'il y a un ex-allié du Président Wade et d'autres membres du gouvernement qui ont émis des avis contraires. Tandis que d'autres avaient des avis mitigés. Le jour où je ferais mes mémoires, je dirais exactement les phrases que j'avais utilisées au moment où cette question qui constituait un tournoi dans la vie sénégalaise se débattait.
Comment s'est créé le rapprochement entre Macky Sall et vous? Car, il se disait que sous le règne de Me Wade, vos relations étaient si conflictuelles que vous avez été obligé de créer la liste «Waar Wi» pour participer aux législatives de 2007.
Il n'y a jamais eu de relations conflictuelles entre le Premier ministre d'alors, Macky Sall, et moi. Par la force des choses et par la volonté du Président Wade, Macky Sall était devenu le numéro 2 du Pds. Et sur instruction du Président Wade, il devait restructurer le parti à travers le territoire national. Quand la délégation qu'il dirigeait est arrivée à Kébémer, il a constaté sur le terrain qui était le leader politique le plus populaire. Selon ce qu'on m'a dit, le Premier ministre Macky Sall avait appelé le Président Wade pour lui dire : «si on se base sur les mobilisations des différents responsables de Kébémer, Modou Diagne Fada est de loin le plus populaire et celui qui a rassemblé le plus de monde». Donc son intention était de consacrer le plus populaire. Mais, tel n'a pas été la volonté du secrétaire général national du parti, qui voulait coûte que coûte montrer à la face des militants de Kébémer que c'est lui qui détenait le pouvoir. C'est ainsi qu'il avait répondu aux interpellations du Premier ministre Macky Sall et aux autres membres de la délégation en leur disant que s’ils ont peur de Modou Diagne Fada, ils n’ont qu’à le lui dire. Me Wade disait que si Modou Diagne Fada continue à mobiliser tout le monde, c'est parce-que les gens n'ont pas compris qu’il l’a lâché. Mais quand ils le comprendront, ils vont, à leur tour, le lâcher. Donc, Macky Sall ne faisait qu'exécuter des ordres. Par conséquent, je ne pouvais pas lui en vouloir parce qu'il n'était pas responsable de la situation qui s'est créée. À sa place, si on me demande de faire un travail, je le ferai sans état d'âme. Tout cela, c’est pour dire qu’il n'y a jamais eu de rapports conflictuels ou quoi que ce soit. Il s'est posé un problème au sein du Pds, sur lequel nous n'avions pas adopté les mêmes positions. Et lorsque j’ai créé la liste «Waar wi», on m’a exclu du parti pour la première fois.
Vous accusez donc Me Wade d’avoir été à l’origine de votre mise en écart du Pds
Le Pds tel qu'il était structuré et tel qu'il l'est encore, il n’y a que Me Wade qui y fait et défait des carrières. Aucun autre leader n'avait le pouvoir de se débarrasser de moi. Me Wade était le chef incontesté du Pds et s’il ne voulait pas que je sois mis à l'écart, cela ne serait jamais arrivé. Je ne suis pas assez dupe pour comprendre autre chose.
Votre trajectoire au sein du Pds a été on ne peut plus tumultueuse. Car, trois ans après le départ de Me Wade du pouvoir, on vous a accusé de vouloir déstabiliser le Pds à travers le courant réformateur que vous vouliez créer. Quel sentiment vous anime aujourd’hui avec la déliquescence que connaît ce parti ?
Moi, je suis un fils spirituel de Me Abdoulaye Wade qui est d'un certain tempérament. Il nous a éduqué ainsi : «quand on n’est pas d'accord on le dit, quand on doit se battre aussi, on le fait, et quand on doit faire la paix, on la fait». Quand je pense que ma dignité est bafouée, je me rebelle. Je me suis toujours comporté ainsi. Lorsque j'ai décidé de mettre en chantier «Waar Wi», le Président Wade était le seul habilité à signer des décrets. Il était le patron de la Police et de la Gendarmerie. Nos relations avec le Pds ont toujours été honnêtes. Après notre départ du pouvoir, lors des élections législatives de la même année, j'étais sur les listes du Pds, à la 9e place sur la nationale. Ce qui était une position lointaine compte tenu de ma légitimité, de mon parcours dans le Pds et de mes responsabilités puisque j'étais le chargé des élections du parti. Mais, j'ai accepté quand même de me retrouver à la 9e position sur la liste nationale. Et il a fallu de peu, pour que je ne passe pas. J'étais le dernier à passer, parce qu’à l’époque, le Pds n'avait obtenu que 09 députés sur la liste nationale. A l'Assemblée Nationale, j’ai été choisi comme président du groupe parlementaire des libéraux. J'ai occupé ce poste de 2012 à 2014. Si je voulais la facilité, je n'allais pas soulever la question de la création d’un courant réformateur au sein du Pds. En ce sens que j'étais déjà président d'un groupe parlementaire. Et c'était le poste le plus prestigieux pour un parti de l'opposition. Mais, je me suis dit qu'il était venu le temps de réformer le Pds, de changer les textes qui datent de 1974, de refaire le programme fondamental du parti qui date de 1976, de renouveler le parti de la base au sommet pour avoir du sang neuf, de nouvelles structures et redynamiser davantage le parti. Pour moi, cette démarche revenait aux jeunes du parti. Dieu sait qu'il n'y avait que cette volonté qui m'animait au départ. En 2015, on a présenté au public un mémorandum pour dire comment nous voyons l'avenir du Pds. En 2012, quand le Président Wade avait accepté sa défaite, avant de quitter le Palais, il m'a parlé ainsi qu’à d'autres gens de ce qui était ses intentions en tant ancien président de la République et secrétaire général du Pds. Mais malheureusement, tout ce qu'il avait pris comme résolution a été mis de côté. Des gens sont intervenus après pour le dissuader et lui faire croire que s'il part, le Pds va tomber en décrépitude. Ainsi, il est ainsi resté tout en promettant d'organiser un congrès au mois d'août 2015. C’est pourquoi, à partir de 2014, nous avons commencé à nous préparer en perspectives du Congrès.
Si on comprend bien, le poste de secrétaire général vous intéressait donc?
Au mois de juillet 2014, nous avons lancé le Mémorandum qui, au départ, était bien accueilli par le Président Wade. Malheureusement après, d'autres responsables se sont levés pour fustiger notre démarche et nous accuser d’être à la solde de quelqu’un. Or, nous étions sincères et ambitieux sur ce que nous voulions faire. Après la publication du Mémorandum, une réunion houleuse s'est tenue au domicile du secrétaire général national. Lors de cette rencontre, des accusations nauséabondes ont été portées sur les réformateurs. Après cela, nous avons décidé de poursuivre le combat ; nous étions au mois de juin. Au mois d'octobre, on a voulu m'enlever de mon poste de président de Groupe parlementaire pour le confier à quelqu'un d'autre. J'ai refusé, parce que j'ai senti que c'était injuste. Je me suis donc rebellé en refusant. Au lendemain de mon refus de céder le poste de Groupe parlementaire, j'ai été exclu une deuxième fois du Pds. J'ai refusé de partir, et ce pendant 6 mois. J'ai envoyé, par voie d'huissier, des correspondances à Oumar Sarr qui était le coordonnateur national du parti, mais il n'a pas répondu. Nous continuions de nous réclamer du Pds, mais en face les gens ne nous considéraient plus comme des membres du Pds. Ainsi, à la veille des élections législatives de 2017, conscients qu’on risquait d'être écartés des listes, nous avons été obligés de prendre acte de notre exclusion du Pds. Au mois de mai, nous avons tenu l'assemblée générale de Ldr/Yessal et nous avons pris part, sous notre propre bannière, aux élections législatives de 2017. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le temps nous a donné raison. Si nous avions été suivis en 2014-2015, le Pds ne connaitrait pas cette situation.
Vous vous considérez comme l’un des fils spirituels du Président Wade. Peut-on savoir à quand remonte votre dernière entrevue avec lui et Karim Wade?
Je préfère parler de Me Abdoulaye Wade que de son fils. Me Wade reste un père et une source d'inspiration pour moi. Quand nous avons eu cette réunion houleuse, nous nous sommes revus en 2017, après les élections législatives. Je suis parti à sa rencontre et nous avons beaucoup échangé. Ce jour-là, j'ai retrouvé le même homme généreux dans ses idées, travailleur et qui garde toujours ce côté paternaliste. Et j'espère que j’aurais l’occasion de le revoir bientôt en tant que fils sur le plan purement personnel et humain pour lui témoigner tout ce que je sais de bien de lui. D’ailleurs, dans notre parti Ldr/Yessal, on s’interdit de dire du mal de Me Wade. Nous ne pouvons que dire du bien de lui ou alors nous taire. C’est cela le crédo de notre parti qui est composé pour la plupart d’anciens membres du Pds.
La Sonacos dont vous êtes le Directeur Général a reçu une autorisation spéciale du ministre de l’Agriculture pour exporter de l’arachide. Cela signifie-t-il que vos usines sont obsolètes ?
Obsolète, ce n’est pas le bon terme. Cette année, la campagne a été difficile pour la Sonacos. On n’a pu collecter que 29.000 tonnes d’arachide et cette quantité ne suffit pas pour démarrer une entité. Donc, comme on ne peut pas triturer ce que nous avons collecté, il faut le transformer sommairement, c’est-à-dire le décortiquer et l’écouler pour faire face à nos obligations. Etant entendu que la Sonacos a des obligations financières vis-à-vis de certains partenaires financiers qui lui prêtent de l’argent pour faire la campagne de collecte d’arachide. Mais je rappelle que les graines que nous exportons sont d’origine Sonacos, cela veut dire qu’elles ne sont pas des semences. Elles sont destinées soit à la trituration pour faire de l’huile végétale ou de table, soit à l’exportation pour faire des HPS qu’on appelle les graines de bouche. Effectivement, nous avons bénéficié de cette autorisation et nous sommes en train de l’exécuter. Je dois préciser d’ailleurs que l’exécution de ce quota a démarré vendredi passé.
A combien de tonnes s’élève le gap, puisque la Sonacos n’a pas atteint ses objectifs de collecte de graines ?
L’objectif de départ, c’était 150.000 tonnes, mais quand on a observé le profil de la campagne arachidière 2019-2020, le Comité de direction a revu ses ambitions en les fixant à 50.000 tonnes. Et au bout du compte, nous nous sommes retrouvés avec 29.000 tonnes, soit un gap de 21.000 tonnes. C’est pourquoi, nous nous tournons vers l’importation pour pouvoir tenir l’année 2020. Nous avons repris l’importation d’huile et prévoyons d’importer 26.000 tonnes d’huile pour pouvoir raffiner, conditionner et vendre dans le marché et maintenir l’activité de la société ainsi que les emplois. Surtout que le chef de l’Etat nous instruit de tout faire pour maintenir les emplois. Nous nous sommes lancés dans cette activité depuis le mois de mars. Depuis lors, nous avons fait venir trois bateaux, deux de 3000 T qui sont déjà sur place et un autre bateau de 3000 T est en cours. C’est une activité palliative pour combler le manque de graines, mais aussi permettre à la Sonacos de maintenir à un niveau correct son chiffre d’affaire de 2020. Dans le cadre précis de l’aide alimentaire octroyée par l’Etat aux populations impactées par la Covid-19, la Sonaos a bénéficié d’un contrat avec le ministère du Développement communautaire et de l’Equité sociale. Elle a vendu au moins mille tonnes d’huile au ministère du Développement communautaire à hauteur d’un milliard Fcfa. Le processus de ce marché a été transparent de bout en bout. Les gendarmes sont présents au moment du chargement des produits dans nos usines. Ils dirigent le convoi jusqu’à la collectivité locale, jusqu’au maire ou le responsable qui doit le décharger. Et quelques jours après la livraison, nous avons été payés sans difficulté.
Ne faudrait-il pas revoir à la hausse le prix du kilo d’arachide pour permettre à la Sonacos d’avoir assez de graines afin de faire tourner les usines toute l’année ?
Nous ne fixons les prix aux producteurs. C’est plutôt le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (Cnia) dont est membre la Sonacos. Lors de la dernière réunion du Cnia pour fixer les prix, la Sonacos était la seule entité qui avait défendu le prix de 210 au moment où toutes les autres entités avaient défendu un prix bien inférieur. Et nous avons été en première ligne pour défendre les agriculteurs. D’ailleurs, nous avons été obligés pour la première fois dans cette campagne 2019-2020 d’acheter le kg d’arachide à 300 FCFA. En moyenne, le prix des 29.000 tonnes que nous avons achetées est de 295 FCFA. C’est quand même une première.
Où en est la Sonacos avec le projet de vente d’une partie de son foncier pour se refaire une santé financière ?
Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est qu’aucun terrain n’est vendu et il n’existe aucun projet de vente non plus. Maintenant, compte tenu de la situation de la Sonacos, il est possible que nous soyons amenés demain à l’envisager. Car, il y a beaucoup d’hectares inexploités qui existent à Louga, Dakar, Kaolack et Ziguinchor… Mais, tout dépendra du Conseil d’administration de la Sonacos et de l’évolution de la situation. Aujourd’hui, nous travaillons sur comment faire pour amener la Sonacos à maîtriser sa matière première qui est l’arachide. Et au moment où nous parlons, la Sonacos est en discussion avec la Saed autour d’une stratégie d’encadrement de producteurs de la vallée pour faire de l’arachide pendant toute l’année sur des superficies importantes. Ce qui devrait nous permettre de maitriser une partie de notre matière première pour éviter le marché très concurrentiel vers lequel nous allons de plus en plus, surtout que maintenant les exportations sont ouvertes à tout monde. Si l’expérience avec la Saed marche, nous allons la multiplier avec d’autres entités vers l’Anambé et d’autres zones où il y a de l’eau pour avoir la possibilité de maîtriser la matière première. Depuis que j’ai été nommé Dg de la Sonacos, il n’y a pas eu de défaut de payement. Nous respectons nos échéances avec nos partenaires. Nous avons réussi à restructurer la Sonacos et à stabiliser nos relations avec les banques et avec les fournisseurs. Ce qui n’était pas le cas avant mon arrivée. Nous avons presque triplé le chiffre d’affaires de l’usine, en passant de 14 milliards Fcfa en 2018 à près de 40 milliards Fcfa en 2019. Malheureusement, la Covid-19 est arrivée, mais si la tendance continue, il n’y a pas de raison que la boite ne se redresse pas ou qu’elle ne soit pas relancée dans les années à venir.
Le Sénégal est touché de plein fouet par la pandémie de la Covid-19. En tant qu’ancien ministre de la Santé, comment jugez-vous la gestion de cette crise par les autorités gouvernementales ?
La Covid-19 est parfaitement bien gérée au Sénégal par le Comité National de Gestion des Epidémies (Cnge) qui se réunit régulièrement et est composé de personnalités d’horizons divers. Le Président Macky Sall a pris très au sérieux cette pandémie et cherché à anticiper. Au moment où aucun gouvernement de la sous-région ne s’était réuni sur la question, le Président Macky Sall a convoqué une réunion pour prendre des mesures et anticiper sur ce qui, certainement, va arriver au Sénégal. Et c’est le jour même de sa première réunion que le premier cas a été déclaré.
Mais ce n’est pas l’avis de bon nombre d’observateurs qui reprochent au Président Macky Sall d’avoir mal géré cette crise en s’illustrant par des tâtonnements et autres revirements spectaculaires.
Quand tous les Sénégalais ont compris l’importance des cas importés venant de l’Aibd, le Sénégal a fermé ses frontières à temps. Quand il a senti qu’il fallait fermer les écoles et universités, le président de la République a pris des mesures dans ce sens. Quand il a fallu aussi restreindre les libertés par un couvre-feu et un état d’urgence, le chef de l’Etat a encore pris les devants. Donc du point de vue de la gestion de la pandémie, il est difficile de reprocher quoi que ce soit au Président et à son gouvernement. Je ne le dis pas, parce que je suis son partisan, mais plutôt en connaissance de cause. Il faut se féliciter du fait que le Sénégal ait une population très jeune, que la plupart des cas sont asymptomatiques, que le climat intervient dans la virulence du virus en la diminuant en plus du fait que les professionnels de santé du pays ont une grande expérience de la gestion des épidémies. Avec tous ces atouts, on peut dire que la pandémie est sous contrôle malgré le fait que nous soyons autour de 6000 cas avec 4000 guéris. Le Sénégal n’a jamais été dans le confinement total. Le Président savait que le pays ne peut pas supporter un confinement. Au départ de la maladie, tout le monde avait peur. Maintenant qu’on a fait trois mois avec la maladie, les gens s’y habituent et maitrisent tous les gestes barrières, même s’il y en a qui ne les respectent pas. Donc, je crois que le Président Macky Sall a écouté son peuple. Il prend une mesure pour fermer les marchés, les gares routières et autres lieux publics. Les gens commencent à perdre patience, donc il est obligé de se plier à la volonté de la population. On est dans un Etat de droit, et un chef d’Etat aussi puissant qu’il puisse être, ne pas faire ce qu’il veut. Qui plus est, un chef responsable doit écouter son peuple. C’est pourquoi, le Président Macky Sall a réajusté sa politique de gestion de la pandémie et cela a abouti à un assouplissement des mesures. Maintenant, il appartient à la population de respecter les gestes barrières, car c’est ce confinement individuel qui devrait nous permettre de redémarrer la machine économique du pays.
Comment se porte Ldr/Yessal?
Ldr/Yessal se porte bien. C’est le parti le plus dynamique du Sénégal qui réunit régulièrement ses structures. Nous ne faisons pas beaucoup de bruit quand ce n’est pas nécessaire, mais le parti se positionne comme l’une des principales forces de la mouvance présidentielle. Depuis sa création, notre parti participe à toutes les élections d’une façon ou d’une autre. Avant même d’être parti, on a participé à l’élection des Hauts Conseillers pour les Collectivités Territoriales et a l’époque nous avions 650 grands électeurs.
121 NOUVELLES CONTAMINATIONS RAPPORTÉES VENDREDI
Le ministère de la santé a rapporté vendredi 121 nouveaux cas de Covid 19, portant à 6354 le nombre de cas recensés dans le pays.
Dakar, 26 (APS) - Le ministère de la santé a rapporté vendredi 121 nouveaux cas de Covid 19, portant à 6354 le nombre de cas recensés dans le pays.
Sur 1057 Tests effectués au cours des dernières 24h, 121 sont revenus positifs.
Il s’agit de 79 Cas contacts, 15 Cas importés et 27 Cas communautaires, a précisé le directeur de cabinet du ministre de la santé.
31 patients ont été déclarés guéris tandis que 27 cas graves sont en réanimation.
Quatre nouveaux décès ont été rapportés par les autorités.
A ce jour 6354 cas ont été déclarés positifs dont 4193 guéris,98 décédés, 2062 sous traitement.
Par Fadel DIA
ADIEU SAINT-LOUIS, BONJOUR NDAR
Pourquoi cette ville ne se muerait-elle pas en une cité conquérante et ne ferait-elle pas plus de place à l’héritage vivant de ceux qui lui ont donné leur sang et leur sueur plutôt qu’au souvenir d’un passé à jamais enfoui ?
Du Carsal (1) à la Convention des Saint-Louisiens (pour ne nous en tenir qu’à une période récente), ils sont légion ces lobbies dont la vocation est de réveiller cette belle endormie qu’est l’ancienne capitale du Sénégal, de lui redonner un peu de son lustre d’antan…Dame : presque quatre cents ans de passé connu et attesté par des documents, c’est sous nos latitudes un gisement exceptionnel, un fonds de commerce dont l’inventaire pourrait remplir plusieurs press-books touristiques alléchants !
Reste à savoir si, obélisques, jets d’eau et empoignades oratoires mis à part, il restera, dans quelques années, quelque chose des prestations de ces militants du Saint-Louis éternel. De quelle cause d’ailleurs se sont ils faits les champions, eux qui ont, à mon humble avis, le grand tort de ne brandir comme signes de ralliement que Faidherbe et les signares, les «Cahiers de doléances» (2) et la représentation du Sénégal au Parlement français, et par là même, de cultiver un splendide isolement de «minorité ethnique» portant en bandoulière une inguérissable nostalgie ?
Je commencerai par relater quelques scènes vécues. Au milieu des années 1970, j’ai commis dans un périodique publié alors à Saint-Louis (3) une série d’articles consacrés aux noms de rues dans la vieille cité. Je voulais instruire la population sur les illustres inconnus dont les noms ornaient encore les artères de l’ile (4), souligner le caractère quasi accidentel ou anecdotique de certaines dénominations (5), et montrer qu’on pouvait légitimement débaptiser certaines rues et places sans se renier.
Si certains de mes lecteurs approuvèrent, plusieurs notables de la ville m’accusèrent de dénigrement et même de crime de lèse-majesté ! Deux ou trois ans plus tard, alors que j’étais convié par le maire à participer à la cérémonie de jumelage retour entre Lille et Saint-Louis, j’assistais à une scène cocasse. Le maire de la ville natale de Faidherbe invitait celui de la ville à laquelle ce dernier devait sa renommée à renoncer à l’éloge qu’il voulait rendre à l’homme qui avait inspiré le jumelage : « Y en a marre de Faidherbe, nous dit-on sans ambages ! Nous sommes une municipalité socialiste et nous ne pouvons pas nous permettre d’encenser un conquérant colonialiste, un sabreur de populations civiles (6). Si encore on ne parlait que du général républicain, du vainqueur de Bapaume !»
Dix ans après cet évènement, alors que j’accompagnais un ministre de l’Education nationale, militant du réarmement patriotique qui se faisait une fête de donner au vieux lycée Faidherbe le nom d’Oumar Foutiyou Tall, j’assistais, éberlué à la plaidoirie d’une délégation de «cadres saint-louisiens» qui souhaitaient qu’on ne touchât surtout pas au vainqueur de Médine et de Loro…
Pourquoi donc Saint-Louis ne devrait-elle être fière que des marques et des empreintes laissées par le colonisateur ou par son cortège d’explorateurs et de négociants? Pourquoi tiendrait-elle pour négligeables celles imprimées, au prix souvent de beaucoup de sacrifices, par les hommes et les femmes du cru qui se succédèrent sur son sol pendant plusieurs siècles ? Pourquoi notre pays ne mettrait-il pas plutôt en exergue cette évidence : Saint-Louis, c’est la matrice où s’est forgé «l’homme sénégalais»! Elle l’est d’abord parce qu’elle est bâtie à l’entrée du fleuve qui a donné son nom à notre pays, parce que pendant longtemps elle s’est appelée «île du Sénégal», parce que, surtout, c’est sur son sol, sur un ruban de terre d’à peine deux kilomètres de long, que, pour la première fois, se rencontrèrent dans tous les sens du mot, que se mêlèrent, que s’opposèrent quelquefois, que fraternisèrent enfin, le wolof et le manjak, le joola et le pulaar… Il suffit pour s’en convaincre de consulter les registres de recensement général de la population de l’île à la fin du XVIIIe siècle (privilège qui n’appartient qu’à Saint-Louis). Tous les patronymes du Sénégal d’aujourd’hui y figurent : Kan (Kane), Guiouf (Diouf), Guiop (Diop), Gomis…
Aujourd’hui encore le «saint-louisien» ne répond, si l’on ne s’en tient qu’au seul nom de famille, à aucun critère ethnique. Ne nions pas non plus cette évidence : même si par coquetterie ou vantardise nous aimons anticiper la naissance de la «nation sénégalaise», nos frontières modernes sont artificielles, notre pays est une création coloniale dans sa configuration actuelle et c’est à Saint-Louis qu’il y a trois siècles les différences composantes culturelles qui l’habitent ont appris à vivre ensemble. Cela explique sans doute bien des choses et notamment que notre pays ait échappé aux «querelles tribales» qui ont suivi un peu partout la proclamation de l’indépendance.
L’île de Ndar était vierge de tout peuplement permanent à l’arrivée du colonisateur, on peut donc dire que tous ses habitants sont, d’une certaine manière, venus d’ailleurs, de gré ou de force. Saint-Louis c’est notre Amérique, le melting- pot où s’est formée une culture neuve, métissée, en rupture avec les ordres anciens.
Toutes ces raisons devraient inciter tout regroupement de saint-louisiens à être, non un cercle fermé, mais une communauté ouverte, sans exclusive, car on appartient à cette ville moins par la naissance que par la culture. C’est pour cela que nous devrions faire de Saint-Louis notre maison familiale, notre patrimoine commun, souhaiter que chaque sénégalais y ait un point d’ancrage, au lieu que l’ancienne capitale ne soit une enclave étrangère, même au sein de la région qu’elle administre et qu’elle est censée animer. Il y a un autre héritage dont Saint-Louis pourrait aussi s’enorgueillir, c’est l’extraordinaire capacité de résistance dont a fait montre sa population face au colonisateur qui s’était ingénié à la diviser en castes et classes, opposant «hommes de couleur» et «gourmettes», «nègres libres» et «engagés à temps», esclaves et captifs de «case» ou de «traite», «habitants» et étrangers, ces derniers comprenant aussi bien les gens venus du Cayor tout proche que ceux qu’on appelait déjà «Toucouleurs» !
Créée par les Blancs mais peuplée par les Noirs, Saint-Louis a pu ainsi préserver son identité africaine. Au temps de Faidherbe il était interdit aux griots d’y passer la nuit, mais nul n’a jamais réussi à briser la chaine des généalogies dont ils assuraient la survie. On y a organisé des autodafés de gris-gris, pourchassé les marabouts et fermé leurs écoles, mais on n’a pas pu y empêcher la construction d’une mosquée «en dur» dès le milieu du XIXe siècle. C’était une gageure : malgré sa modestie c’est à la fois le plus ancien monument de ce type et de cette nature construit dans la sous-région avec ce matériau et le premier financé par souscription publique ! Pendant des générations seule la minorité européenne et métisse avait le droit, à Saint-Louis, de porter l’appellation «d’Habitants», et pourtant il n’y a pas eu de «kriolisation» de la population, c’est-à-dire de constitution d’une oligarchie dominante avec sa langue et ses rites.
A Saint-Louis, au contraire, les «signares» tenaient des «sabars» et les métis se mettaient au wolof. Même si aux élections législatives de 1914, qui allaient faire date, la vieille cité ne donna pas ses voix à Blaise Diagne, sans doute parce que le ressentiment contre Dakar qui lui avait ravi le titre de capitale de l’AOF ne s’était pas dissipé, c’est de l’île que partit le mouvement de jeunes patriotes, formés pourtant, pour la plupart, à l’école coloniale, qui allaient contribuer à faire du Goréen le premier député noir du Sénégal ! Ce sont donc les saint-louisiens qui ont assimilé le colonisateur et non l’inverse et c’est une prouesse que leur cité, porte drapeau de la présence française en Afrique de l’ouest, soit devenue le symbole de la plus médiatique des valeurs sénégalaises : la «téranga» !
Alors, pourquoi, avec tant d’atouts, ne peut-on se permettre de démomifier Saint-Louis ? Pourquoi cette ville ne cesserait-elle pas de toujours donner l’impression d’être une cité recroquevillée dans son passé, frileuse, toute confinée dans une histoire qui, quelquefois la concerne si peu ? Pourquoi ne se muerait-elle pas en une cité conquérante et ne ferait-elle pas plus de place à l’héritage vivant de ceux qui lui ont donné leur sang et leur sueur plutôt qu’au souvenir d’un passé à jamais enfoui ? Pourquoi, pour tout dire, ne pas enterrer Saint-Louis, qui est le nom de plusieurs dizaines de villes dans le monde, et redonner vie à Ndar, nom qui appartient à notre patrimoine et qui a une histoire ?
Oui, nous pouvons déboulonner la statue du général Faidherbe sans que le ciel nous tombe sur la tête, nous pouvons débaptiser la place et le pont qui portent son nom, et qui ne sont pas ses créations, sans attenter à l’histoire et surtout à l’Histoire !
Et puis sachons raison garder : le Saint-Louis hérité de la colonisation française n’est ni la Carthagène des Indes ni la Quito d’Equateur héritées de l’occupation espagnole (7). A l’exception du pont métallique (8) il n’y a pas sur l’île de monument qui mérite d’être inscrit à l’inventaire du patrimoine national au point d’être totalement intouchable. Je ne veux pas dire par là qu’on peut mettre à bas tous ses vieux édifices, je veux seulement dire que nous devons reconnaître que, l’âge, le climat, les déboires économiques aidant, plus aucun d’entre eux ne constitue aujourd’hui un modèle achevé et intact des constructions à argamasse de la période faste.
L’important, aujourd’hui, c’est de redonner à la vieille cité l’harmonie et la grâce dont avaient peut-être rêvé les plus inspirés de ses bâtisseurs ainsi que cette patine qui est la marque d’une longue existence, de restituer la divine surprise qu’ont dû éprouver ceux qui descendaient le fleuve et venaient d’un monde où dominent la paille et l’argile, et qui au détour d’une courbe, ont vu la ville de Saint-Louis surgir au-dessus de l’eau. Il faut restituer Saint-Louis à l’histoire et rendre à Ndar ce qui lui appartient et qui non seulement survivra au pic des démolisseurs, mais pourrait encore remplir une enviable corbeille de mariage ou inspirer un risorgimento salvateur. Ce qui appartient à Ndar c’est ce site improbable et aujourd’hui menacé, entre mer et rivières, avec vue imprenable sur l’infini, avec, sur plusieurs kilomètres, le fleuve Sénégal qui frôle la côte sans se décider à rejoindre l’Atlantique, faisant sa coquette comme le paon fait la roue.
Mais la perfide mer se vengera de ces simagrées en plantant une infranchissable «barre» à son embouchure. Ce qui appartient à Ndar c’est aussi cette mince et étroite pellicule de sable et d’argile, à la jonction du désert et de la mangrove, conquise sur les marées et la vase, longtemps hérissée de bâtisses blanches et carrées qui lui donnaient l’air d’une cité méditerranéenne exilée sous les tropiques. Ce qui appartient à Ndar c’est cette douceur de vivre qui y ramène les retraités et qui y retient les femmes : nulle part au Sénégal celles -ci ne sont aussi sûres d’elles-mêmes, et nulle part les mères ne sont autant aimées. C’est cette civilité qui est probablement le fruit du modus vivendi imposé par la rencontre d’hommes et de femmes d’origine sociale et ethnique aussi diverse. Ce qui appartient à Ndar c’est, enfin, cette nostalgie dont elle aura toujours à revendre…
(1) Comité d’Action pour la Rénovation de Saint-Louis (2) Probablement l’une des plus tenaces supercheries de l’histoire coloniale du Sénégal, que Senghor a contribué à répandre. Il ne s’agissait en fait que du manifeste d’un négociant qui revendiquait une plus grande liberté de commerce et nullement l’émancipation des esclaves. (3) Il s’agissait du Bulletin de la Chambre de Commerce. (4) Qui, même en France, se souvient du Baron Hyde de Neuville dont le nom avait été donné à la principale artère du sud de l’île et qui ne devait ce privilège qu’au fait qu’il était Ministre de la Marine, donc chargé des colonies ? (5) Comme la rue Navarin, toujours au sud, nom d’une modeste victoire navale française sur les Turcs (1827) qui eut lieu au moment même où l’on baptisait pour la première fois des rues à Saint-Louis. (6) A titre d’exemples : en 1857 Faidherbe fait bombarder tous les villages du Fouta situés au bord du fleuve Sénégal, de Nguidjilogne à Dembancané, soit sur 150 km ; en mars 1861 il fait incendier 25 villages du Cayor, entre Kelle et Mekhé etc. (7) En 1838 il y avait à Saint-Louis 310 maisons de briques, de qualité très inégale, et 3000 cases dont 2/3 en paille ; en 1870 la ville comptait 500 maisons en briques et encore 4000 cases ! (8) Rappelons tout de même que le pont d’origine a été remplacé, il y a quelques années, par un pont neuf construit à l’identique.
NB : La mention indiquant que le pont Faidherbe a été reconstruit n’était évidemment pas dans le texte d’origine, publié il y a plus de 25 ans dans Nouvel Horizon. De même que l’explication du sigle Carsal.
ABDOU KARIM FOFANA ANNONCE LE RETRAIT DES BAUX AUTOUR DU PHARE DES MAMELLES
Les chantiers aux alentours du Phare des Mamelles seront tous arrêtés. Tous les baux seront retirés.
Les chantiers aux alentours du Phare des Mamelles seront tous arrêtés. Tous les baux seront retirés. C’est la position dégagée par le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana qui annonce un plan total de retrait de ces baux. Pour lui, « une application rigoureuse de la loi est devenue un impératif », dans cette zone.
Mais le ministre est aussi d’avis qu’il faut une « nécessaire concertation sur les ratios relativement à son utilisation pour le tourisme, le cadre de vie ainsi que d’autres activités ».
Des chantiers démarrés au pied de l’une des Mamelles de Ouakam, celle qui abrite le phare, avaient scandalisé beaucoup de citoyens, déclenchant une série de contestations avant de finir sur le terrain politique, remettant au goût du jour la question de la gestion foncière, du domaine public et particulièrement du domaine maritime.
LES QUOTIDIENS RENDENT HOMMAGE À SERIGNE PAPA MALICK SY
Dakar, 26 juin (APS) – Les quotidiens reçus vendredi à l’APS rendent hommage au porte-parole du Khalife général des tidianes, Serigne Papa Malick Sy, décédé jeudi à Dakar à l’âge de 80 ans.
’’Rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy, Tivaouane touchée au cœur’’, affiche Enquête à sa Une.
’’Décédé hier, à son domicile de Dakar, le porte-parole du khalife général des tidianes, Serigne Pape Malick Sy, a été inhumé au mausolée de son +maître+ et aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum, dans l’après-midi, en présence d’une foule immense. La disparition +brutale+ de cet homme +généreux, éloquent+ et dotée d’une humilité +sans faille+, est considérée comme une perte pour toute la Ummah islamique. Les Sénégalais de tout bord ont tenu à rendre un dernier hommage à la +voix+ de Tivaouane+, écrit le journal.
Pour La Tribune, ‘’Tivaouane (est) sans voix’’. ‘’Tivaouane a perdu. La Khadara Malickya a perdu. Les musulmans du Sénégal ont perdu. Le monde musulman tout court a perdu. Nos parents de l’Église ont perdu. Le rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy a surpris plus d’un car, personne ne s’y attendait’’, lit-on dans le journal.
’’Cinq jours seulement après le décès de Tafsir Sakho, il rejoint l’au-delà laissant des fidèles abattus par la tristesse. Porte-parole de Tivaouane, Serigne Pape Malick Sy est la voix de l’éloquence et la parole de la pédagogie. Homme de parole, il n’a jamais fait partie de ceux qui bégaient des doigts lorsqu’il se mettait à pointer l’horizon de l’éducation positive, de l’humilité, de la sagesse, du pardon, du partage, de la générosité’’, écrit Tribune.
Parlant des ‘’derniers instants de la voix de Tivaouane’’, L’As rappelle ‘’lors du dernier Gamou Abrar 2020, Serigne Pape Malick Sy avait disserté sur le sens de la mort pour dire, en citant un guide religieux, que +la mort n’existe pas. C’est le processus de réintégration qui permet à l’homme de rejoindre le monde spirituel+. Il a par ailleurs toujours exhorté les talibés à prendre toujours en compte ce rendez-vous immanquable avec la grande Faucheuse’’. ‘’On n’a que peu de vie, il faut la vivre agréablement, mais tout en l’organisant conformément aux préceptes de l’Islam’’, disait-il à une autre occasion.
Selon le quotidien Source A, il y avait comme une sorte d’éclipse solaire à Dakar à l’annonce de la mort de Serigne Papa Malick Sy. ‘’Même le soleil n’a pas dérogé à la règle. En effet, visiblement marqué par le voyage au ciel de Serigne Pape Malick Sy, porte-parole de la Confrérie tidjane, les rayons solaires n’ont pas brillé, hier, au-dessus de Dakar’’, écrit la publication.
’’Endeuillé, également, le soleil s’est éclipsé, ce jeudi. Normal ! Car c’est un énième coup dur pour la Ummah, en général, et la Communauté musulmane du Sénégal, en particulier. En effet, après les rappels à Dieu successifs de Serigne Cheikh Tidiane Sy, Al Makhtoum et de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, respectivement khalifes de Tivaouane, c’est au tour de Serigne Pape Malick Sy d’être rappelé aux côtés du Seigneur, dans la nuit de ce jeudi, des suites d’une maladie. Il était le porte-parole de Serigne Babacar Sy Mansour et cadet de la famille du premier Khalife de El Hadj Malick Sy, Seydi Khalifa Aboubacar Sy (Rta)’’, dit le journal.
Selon Sud Quotidien, ‘’Pape Malick Sy était un guide éclairé et élégant’’.
Le journal relaie une série de réactions à l’annonce de sa dispartition. ‘’Je rends hommage à un homme exceptionnel…’’ (Macky Sall) ; ‘’Le Sénégal vient de perdre un homme d’une grande dimension spirituelle’’ (Idrissa Seck) ; ‘’Pape Malick était un intellectuel, éloquent et charismatique’’ (Abdoul Mbaye) ; ‘’Il fut une figure magnifique d’un Islam moderne, tolérant et ouvert’’ (Aminata Touré).
Sur le front de l’épidémie de la Coid-19, Source A souligne que ‘’Le Sénégal (est) toujours en zone rouge’’.
‘’Le pays est toujours en proie à une hausse fulgurante des cas positifs. Rien que dans le bilan d’hier, 104 nouvelles personnes sont contaminées par le virus. A cela, s’ajoute la liste macabre qui ne cesse de s’accroître. La preuve, hier, il a été dénombré un nouveau décès, lié à la pandémie, portant à 94 morts, le nombre total. Pour les cas graves internés dans les Services de réanimation, la courbe reste maintenue à 24 patients’’, écrit le journal.
Le Témoin revient sur la reprise des cours et parle de ’’second essai réussi pour le gouvernement’’.
‘’Une rentrée globalement réussie malgré les réserves des syndicats alors que le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a affiché partout sa +satisfaction par rapport à la belle reprise de l’école+, syndicalistes d’enseignants et enseignants, chefs d’établissements scolaires et élèves, bien qu’ayant répondu à l’appel du gouvernement, notent pourtant des couacs dans l’organisation et la disponibilité de matériels sanitaires. Ils pointent aussi l’absence d’eau dans certaines écoles où il n’y a pas d’eau…’’, écrit le journal.
C’est une ‘’rentrée à double vitesse’’ que Sud Quotidien schématise ainsi : ‘’Dakar assure sa rentrée ; A Ziguinchor, Une rentrée +mouillée+ par la pluie ; Kolda, Une reprise, les pieds dans l’eau’’.
Dans un entretien avec le quotidien L’As, Modou Diagne Fada, directeur général de la Sonacos déclare : ‘’Il n’y a jamais eu de relations conflictuelles entre Macky Sall et moi’’.
par Lamine Aysa Fall
L'ÉDUCATION NATIONALE ET LA ROULETTE ROUSSE
Un grave malentendu est perceptible au niveau des moyens déclarés injectés et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ?
La pandémie du coronavirus a imposé un retard dans le déroulement des enseignements/ apprentissages qui, à son tour, confronte l’école sénégalaise à une situation inédite où plusieurs centaines d’écoles se retrouvent en danger de disparition du fait de l’installation progressive de l’hivernage.
Ainsi des classes colmatées en abris provisoires risquent fort de disparaître de la carte scolaire sous l’assaut répété de la mousson africaine et de ses précipitations abondantes, atteignant les 1500 millimètres. Paradoxalement, ce sont les régions les plus pluvieuses du pays qui comptent le plus grand nombre de classes sous forme d’abris provisoires (Sédhiou (21,8% des classes), Kolda (16,3%), Ziguinchor (12,6%), et Kédougou (10,5%)). C’est sous une telle menace destructrice que le Ministre de l’Education compte organiser, ce jeudi 25 juin, la reprise des cours pour les classes d’examen au Sénégal. Quid des autres classes intermédiaires ?
Au Sénégal, l’enseignant est au cœur d’un faisceau de relations dont il est censé avoir une pleine maîtrise. Sa conscience sur la nature de son activité en tant que métier de relations humaines le positionne souvent en épicentre du dispositif « enseignemental ». Ce métier est une relation intime entre un enseignant, des apprenants, des savoirs et un environnement. Mais, un enseignant fait plus que transmettre des savoirs. Dans les localités les plus reculées, il est le juge en tout, le conseiller, l’avocat, l’ingénieur, l’analyste politique, l’infirmier parfois.
Les services qu’il rend à la communauté d’accueil sont divers et multiples, et dépassent souvent son domaine de compétences. La centralité de sa position exige que nous soyons dans un rapport de co-construction avec lui, des grands changements que nous désirons imprimer à notre société. Sur ses épaules, repose un pan important du système éducatif. Au-delà de son rôle dans la transmission des savoirs, il a la responsabilité de la gestion de tout ce qui intéresse son établissement. Mais, le résultat attendu n’est pas toujours satisfaisant et embarrasse souvent toute la communauté. Toutefois, avant de sombrer dans une sorte de généralisation abusive, nous verrons d’abord la source de ce qui semble être un gros leurre, avant de proposer une lueur, une clé de dénouement de ce problème.
A y voir de plus clair, l’essentiel des ambitions contenues dans la loi d’orientation 91-22 du 16 février 1991 qui gouverne l’Education n’a été jusqu’ici qu’un tissu de vaines promesses. On se rappelle aussi que le Sénégal s’était fixé le pari de « scolariser la totalité des enfants âgés de 7 à 12 ans » avant la fin de l’année 2010 (cf. Plan Décennal de l’Education et de la Formation). Nous sommes en 2020, et le retard est de plus en plus béant. Le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET) n’aura pas aidé à enrôler « la totalité » des enfants sénégalais scolarisables. Nous sommes inscrits dans une perspective improductive d’adoption de modes et de modèles étrangers. En vérité, l’autre n’avait pas raison, « notre école craint bien le courant d’air ».
Les vents soufflant depuis l’extérieur vêtus d’habits réformateurs ne nous réussissent toujours pas. Evidemment, nous n’estampillons aucun courant du sceau de l’innovation, s’il n’est accompagné d’une belle enveloppe financière. C’est dire donc que souvent, nous qualifions d’ « innovations » dans notre système éducatif, des envies ou désirs de bailleurs. Et là-dessus, aucun des différents ministres qui se sont succédé au MEN depuis 2000, n’a pu réussir à éviter le piège. Aussi, judicieusement recoupées, peut-on écrire un magnifique pamphlet pour le système éducatif avec les promesses d’amélioration du système de ces différentes personnalités.
Notre système d’enseignement apparaît comme un large champ d’expérimentation des laboratoires étrangers. Dès lors, il y a comme un flagrant malentendu entre les missions exprimées dans l’article 5 de la loi d’orientation 91-22 du modifiée et le style de gestion actuel de l’Education nationale sénégalaise. Cette loi stipule : « L’Education nationale est démocratique. Elle donne à tous, les chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité ». Alors, notre école est-elle démocratique ? Une Education démocratique place la démocratie en plein centre de sa mise en œuvre. Dans le processus de décisions, elle considère que la voix d’un élève est égale à celle d’un enseignant.
Elle a pour objectif de donner une entière liberté à l’apprenant au cours de ses apprentissages. Est-ce vraiment cela notre école ? Avons-nous atteint ce stade ? Nos enfants ont-ils des chances égales de réussite ? L’année-Covid que nous sommes en train de vivre, n’a-t-elle pas fini de nous prouver que les enfants nantis ont plus de chance de réussir les apprentissages dans le cadre du télé-enseignement, du fait du matériel adéquat dont ils peuvent disposer ? L’apprenant issu d’une famille à revenus modestes, sans aucun matériel didactique moderne, a-t-il les mêmes chances de réussite que l’enfant nanti ayant tout le nécessaire à disposition ? Ce n’est pas le propre des pays pauvres, notre système tel que pensé et mis en œuvre, ne cesse de creuser les écarts et favoriser les inégalités.
Bien sûr qu’un malentendu fondamental est bien perceptible au niveau des moyens déclarés injectés (476.940.066.492 FCFA en 2019) et le manque noté dans presque tous les domaines, de la maternelle à l’université. Sinon, existerait-il encore des écoles entières constituées d’ « abris provisoires permanents » ? Et pourtant, nous notons toujours une résistance de près de 6500 classes sous forme d’abris provisoires (dont 3979 à l’Elémentaire public). Sans entrer dans les détails de la gestion de l’hygiène de nos potaches, à l’heure où se prépare la réouverture des écoles pour les classes d’examen, nous ne pouvons manquer de souligner avec une profonde indignation, l’existence de 1922 écoles élémentaires n’ayant pas de latrines (cabines de toilettes). Depuis le temps où les parents et syndicats d’enseignants se plaignent de ce manque, peu d’efforts ont été faits, alors que tous les Ministres savent qu’il suffit juste près de 73 milliards de FCFA pour relooker ce visage hideux de l’école sénégalaise. Ou peut-être que cela n’a-t-il jamais été une priorité pour eux ?
A entendre les responsables syndicaux enseignants, la recherche d’efficacité et d’efficience gouverne l’ensemble des points de leurs plateformes revendicatives. Ils sont tous mus par un désir inébranlable de toujours faire de meilleurs résultats. Entre 2009 et 2010, les bailleurs de fonds de notre Ecole avaient réussi à vendre à l’Etat du Sénégal un tout nouveau type de gouvernance portant l’appellation de Gestion Axée sur les Résultats (GAR). En effet, l’Etat avait longtemps mis le focus sur le déroulement des activités ou les ressources injectées dans l’activité, et il était arrivé le moment d’essayer de se centrer sur les résultats, de se focaliser sur les performances. Et depuis, les relais sur le terrain parcourraient les « bassins » polarisant les Inspections d’Education et de la Formation à coup de séminaires, de formations et d’ateliers dans le but de former les formateurs sur le sujet.
Cet achat de la GAR par l’Education Nationale a-t-il produit les changements escomptés ? Sommes- nous arrivés à bonne gare ? Que nenni ! Mais, nous avions refusé de croire que chaque nouvel « achat » d’innovation ou de « réformette » était une arnaque de plus. Parce que derrière l’intitulé ronflant de chaque innovation, se cachent un vaste projet d’aliénation de l’avenir de nos enfants et une volonté manifeste de marchandisation de l’école. Ceci causera sans nul doute une perte progressive de repère. Nous avons fini par comprendre que les Chefs d’établissement, les Directeurs d’école, et les Enseignants craie-en-main intègrent avec une forte dose de subjectivité cet outil de gestion, en perdant de vue la quête d’efficacité et d’efficience dont il est enceint. C’est bien ce manque d’objectivité des intervenants qui floue et altère l’innovation. C’est cette perte sans cesse d’efficacité qui a fait dire à un ancien directeur d’Ecole de Formation d’Instituteurs que « l’école sénégalaise était malade de ses directeurs et chefs d’établissement ».
Ainsi, tout le changement qui devait découler d’un bon usage de ses nouveaux instruments de gestion est toujours attendu. Et pourtant, les Directeurs et chefs d’établissement bénéficient régulièrement de formations en gestion administrative ou de mises à niveau. Beaucoup d’entre eux, devenus de véritables managers, ont fini par croire qu’ils étaient aussi des chefs d’entreprise. Malheureusement, beaucoup de ces « entreprises scolaires » vont faire beaucoup d’argent. Tout le problème est là ! La GAR s’étendra sur toute la gestion hormis le volet financier. L’opacité et le manque de transparence y auraient statut de loi. Ces managers en oublient souvent que toute leur gestion devait tendre vers la mobilisation de la structure pour la réussite de l’apprenant. Parallèlement, au lieu de se « professionnaliser » pour devenir de vrais leaders pédagogiques, ils se suffisent à rester du moins de bons gestionnaires, sinon de preux comptables-matières.
Aujourd’hui à l’heure où règne en maîtresse la COVID-19, l’Ecole sénégalaise a exprimé un grand besoin : celui d’avoir des directeurs et chefs d’établissement aux compétences avérées, avec en bandoulière de pertinents projets d’établissement sous-tendus par une vision claire. Ces attributs s’avèrent fondamentaux pour une intervention efficace dans un milieu où l’enseignant, au nom de l’autonomie et de l’entière responsabilité dans « sa classe », semble être jaloux de ses privilèges. L’éducation doit impérativement être une réussite de diverses rencontres. Elle est une croisée entre un manager d’établissement (leader pédagogique) et une équipe pédagogique. Cette dernière n’est pas la somme arithmétique des enseignants d’un établissement. Elle est un ensemble d’intervenants ayant un même projet pédagogique et visant les mêmes objectifs. Notre école est aussi un carrefour entre des enseignants et des apprenants, mais aussi elle symbolise une rencontre entre de jeunes apprenants (très jeunes quelques fois) et des savoirs. Aussi ces savoirs constituent-ils la culture. La culture étant tout ce qui peut s’ajouter à notre naturalité. Par exemple, l’acte de manger est naturel, c’est le propre de toute la création, mais la façon de le faire varie d’un groupe humain à un autre : c’est cela sa culture. Et pour cette raison, nous la définissons comme un savoir acquis au contact des sollicitations liées à notre évolution.
En dernière analyse, la pandémie de la Covid-19 nous aura appris que la facilité de la gestion de l’école sénégalaise reposait simplement sur une redéfinition des priorités de l’Education nationale. Mais encore que la réussite des grandes missions dépendait de l’audace à résister aux commandes souvent en déphasage avec les vrais besoins de notre système éducatif. L’école doit échapper au phénomène de mode. Elle doit demeurer une « école nationale » comme le veut la loi d’orientation 91-22 modifiée, c’est-à-dire qu’elle n’est pas qu’ouverture « aux vents fécondants ». C’est une nécessité aujourd’hui d’avoir un œil sur ce qui se fait ailleurs, mais il faut éviter de tomber dans le piège ironique du copiage inspiré par la peur de la solitude dans la prise de décision. Et comme le disait M. TALLA, un éminent formateur de la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation (FASTEF), « l’imitation est une sorte de soumission, puisque celui qui imite n’a pas, dans une certaine mesure, le courage d’aller seul ». Innover, c’est donc avoir l’audace d’aller seul. C’est bien mieux que de passer son temps à jouer à la Roulette Russe avec l’avenir de notre jeunesse.
(Source : Recensement scolaire 2018-DPRE/MEN)
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À DJILOR DJIDIACK, VILLAGE NATAL DE SENGHOR
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal)
Son histoire est à peine connue du grand public. Or c'est le village qui a donné au Sénégal son premier président (plutôt que Joal).
Djilor de Djidiack du nom d'un Prince dissident venu s'installer dans les îles du Saloum, Djilor de Diogoye Basile Senghor riche négociant à la maison au bord du fleuve, Djilor de Tokô Waaly Baaxoum, l'oncle tant chanté par Senghor dans ses poèmes.
Mais Djilor ce n'est pas que le "royaume d'enfance" du président-poète. C'est aussi une localité riche de sa culture préservée jalousement par le biais des cérémonies initiatiques, des festivités du mariage et des événements de lutte traditionnelle entre autres richesses.
Ses habitants accueillants et attachés aux liens tissés par leurs ancêtres, plus forts que les différences de religion effacées par une cohésion sans faille à l'image du cimetière mixte du village.
C'est donc dans ce havre de paix que La Maison Des Reporters s'est rendue pour un nouveau numéro de Carnet de Route Sn, notre magazine de découvertes à travers le Sénégal.
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L'HISTOIRE EST UNE CONSTANTE RELÉGITIMATION
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique
Co-auteur de l'ouvrage " Les noirs en France : du XVIII ème siècle à nos jours ", l'historien et philosophe, Macodou Ndiaye, réagit à la vague de déboulonnage des statuts de personnages impliqués dans la traite négrière atlantique.