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24 avril 2025
Politique
LE MFDC PEUT-IL COURIR LE RISQUE DE LA PAIX ?
La situation de ni guerre ni paix a engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 25/06/2020
Au Sénégal, la situation de ni guerre ni paix en Casamance a mis en veilleuse la revendication d’indépendance et engendré la naissance de sanctuaires rebelles. En attendant, une économie parallèle structurée autour de trafics divers doit faire face à une armée sénégalaise déterminée à réinstaller les populations dans leurs localités d’origine.
Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin, des tirs nourris d’armes lourdes ont retenti dans la zone de Bignona (région de Ziguinchor au sud du Sénégal). Le 15 juin dernier, un véhicule militaire sénégalais avait sauté sur une mine entre deux localités de Ziguinchor. Deux militaires ont été tués sur le coup, deux autres «grièvement blessés». Deux jours auparavant, huit «diambars» (mot wolof signifiant «fort» pour désigner les soldats sénégalais) avaient échappé à la mort après que leur véhicule a percuté une autre mine.
Ces incidents, les plus graves survenus depuis plusieurs mois, consacrent le retour des hostilités entre militaires sénégalais et rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Le conflit, entamé en décembre 1982, risque-t-il de s’exacerber après une longue période d’accalmie?
«La guerre est finie, mais la paix n’est pas là», résume pour Sputnik Robert Sagna, président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), une structure soutenue par les pouvoirs publics sénégalais et supposée avoir l’oreille du Président Macky Sall. «Ces derniers événements entravent certes le processus de paix [parrainé par la Communauté de Sant’Egidio proche du Vatican, ndlr] en cours, le rendent plus difficile, mais ils ne le mettent pas en danger», ajoute cet ancien ministre d’État et ex-maire de la ville de Ziguinchor.
Les incidents qui se multiplient viennent de la volonté de l’armée d’encadrer le retour au bercail des déplacés. Depuis plusieurs années, en effet, plusieurs milliers de personnes avaient déserté leurs localités pour échapper aux combats meurtriers entre militaires et rebelles.
Profitant de l’absence des populations, des franges du MFDC ont pris possession des lieux abandonnés et transformé le vide ainsi créé en des «cantonnements militaires».
Robert Sagna, président du GRPC
En même temps, ils ont développé sur place une économie parallèle, plus mafieuse que légale.
«Les bandes armées ont sanctuarisé des espaces qui ne leur appartiennent pas et qui restent des territoires occupés. Quand les populations ont fui, les rebelles ont intensifié le trafic de bois et le vol de bétail. Ils alimentent Ziguinchor et les autres centres urbains en grandes quantités de viande de brousse. Ils ont renforcé la culture de l’anacarde, pour laquelle ils tirent de substantiels revenus monétaires.
Et comme il n’y a pas eu en amont de négociations entre autorités sénégalaises et représentants de la rébellion pour organiser le retour des déplacés, personne n’ose s’approcher des zones conquises», analyse pour Sputnik un membre de la société civile locale qui a requis l’anonymat par peur de représailles contre sa famille, restée au village.
«Faux», rétorque Jean-Marie François Biagui, ancien secrétaire général du MFDC, fondateur et président du Parti social-fédéraliste (PSF), une entité éloignée de la revendication d’indépendance du MFDC originel et favorable à un grand ensemble fédéral sénégalais, qui prendrait en compte des spécificités régionalistes comme celles de la Casamance, cette région du Sud du pays.
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs
La crise du Covid-19 a fini de mettre à nu les failles du système économique néolibéral. Cela fait déjà quelques décennies que sa soutenabilité est remise en cause par maints travaux scientifiques depuis les rapports Meadows (1972) et Brundtland (1987). L’économie-monde, telle qu’elle se déploie et fonctionne est une économie de l’entropie qui carbonise le vivant et dont l’empreinte écologique est forte et négative. Elle rejette dans la biosphère plus de déchets que celle-ci ne peut absorber. Pour produire des biens et services à moindre coût, elle délocalise la production industrielle là où les facteurs de production sont les moins coûteux et crée des chaînes de valeurs internationales à circuit long. La crise que nous vivons a montré les limites d’une telle organisation de la production. Pour se nourrir, une majorité de nations dépendent d’une production agricole réalisée à des milliers de kilomètres de chez elle, dont le transport accroit les émissions de gaz à effets de serre et accélère la réduction de la biodiversité. Cette interdépendance accrue permet d’avoir à sa table tous les produits du monde, mais constitue une vulnérabilité lorsque le commerce international est empêché par une raison qui limite la disponibilité des produits agricoles sur nos marchés (pandémie, guerre, fermeture commerciale, sanctions économiques, …). Il sera nécessaire dans ce domaine, sans prôner l’autarcie, de travailler à une sécurité et une souveraineté alimentaires. Etre capable de répondre à ses besoins en nourriture dans un territoire, en produisant localement ce qui est nécessaire, en diversifiant ses sources d’approvisionnement et en retrouvant la fonction première de l’agriculture qui est de nourrir les humains. Par ailleurs, le type d’organisation des chaines de valeurs internationales conduit à une fragmentation du processus de production et à une hyper-concentration de ce dernier. La production de certains biens est presque exclusivement dévolue à quelques entreprises dans quelques pays. La pénurie de masques au début de la pandémie du Covid-19 a parfaitement illustré les limites d’une telle configuration.
Au début de la pandémie, les USA, la première économie du monde était au plein-emploi (3.5 % de chômage). En mai 2020, elle atteignait son niveau de chômage le plus élevé depuis la crise de 1929 (16,3%)[1] avec 20,5 millions d’emplois détruits sur une population active de 156 millions d’individus. Il est apparu que l’organisation, la conception et les modalités du travail de notre système économique induisent une précarisation généralisée des emplois dans la plupart des secteurs de la vie économique, et pas seulement de ceux relevant de l’économie dite informelle, dont la volatilité des revenus et l’absence de filets sociaux de ses travailleurs ont été rendu plus manifeste par la crise actuelle. Aussi bien dans l’aéronautique[2], la production de biens et services, que pour les secteurs du tourisme, de la culture, de la restauration, c’est une économie structurée autour d’une temporalité de court terme où la vie économique est financée par des recettes journalières, qui s’est révélée. Une telle économie a besoin d’une accumulation quotidienne et à la petite semaine de cash-flows pour faire face aux charges d’exploitation dues mensuellement et aux traites bancaires, surtout pour les PME. Les grandes firmes qui ont des lignes de crédit ouvertes dans les banques, financent une grande partie de leur activité par endettement. Lorsqu’elles anticipent une baisse de l’activité dans les mois à venir, elles licencient. L’investissement et donc l’activité présente sont fortement liés à l’anticipation du futur. L’endettement étant un transfert des ressources du futur vers le présent, l’économie d’aujourd’hui est financée par les ressources de demain. Le système a une forte préférence pour le présent dont elle surpondère la valeur. Une telle économie vit au-dessus de ses moyens et entretient l’illusion de ses capacités et de sa puissance. Lorsque le futur devient incertain, celui-ci par rétroaction affecte le temps présent dont le niveau d’activité et de consommation dépendent. Nous faisons l’expérience d’une économie qui pour produire des biens de consommation, souvent en excès, épuise la bio-capacité de la planète, surexploite ses ressources, entrave sa capacité à se régénérer et transfère des revenus futurs dans un temps présent. C’est une économie du présentisme, de la démesure, de la précarité généralisée et de l’étouffement. La repenser dans ses fondements structurels, ses modes de fonctionnements et ses finalités est vital pour la survie de nos sociétés.
Parmi les questions qu’elle soulève, figure celle de la rémunération du travail et de sa valeur. Les infirmières, les médecins, les caissières de supermarchés, les conducteurs d’autobus, tous les emplois liés aux soins ont révélé durant cette crise leur caractère essentiel pour la vie de nos sociétés, alors qu’ils sont les métiers les moins bien rémunérés par le système économique actuel, qui surpaye le capital, les intermédiaires, les bullshits jobs[3], les emplois des marchés captifs et sous-payent ceux qui contribuent à nourrir, à pérenniser et à soigner la vie[4]. Une réévaluation de la valeur marchande du travail et de sa rémunération pourrait être fondée sur sa contribution au maintien de la vie, à la préservation d’un environnement sain, à l’intelligence collective, à la production de savoirs et à la culture de l’esprit.
L’économie-monde est productrice d’inégalités entre les nations et à l’intérieur de celles-ci. Ces fractures sont apparues à plusieurs niveaux ; dans la faculté inégalitairement distribuée de disposer d’une épargne ou d’actifs qui permettent de traverser des moments difficiles, dans la possibilité d’accéder à des soins de qualité, mais également dans la différence de vulnérabilité des groupes humains selon l’historique des fragilités déjà constituées, notamment les comorbidités issues des conditions de vie difficiles. Ces inégalités sont liées au système de production de la valeur ajoutée de l’économie-monde et à ses modes de redistribution, aux règles du commerce international et à la division internationale du travail. Le système économique mondial est structurellement construit pour produire de l’inégalité et accélère l’entropie du vivant. C’est cette architecture qu’il faudra désarticuler, refonder les institutions qui la sous-tendent, repenser leurs missions (OMC, Institutions multilatérales, …) et inventer de nouveaux processus de régulation des relations macro et microéconomiques ; déconcentrer les pouvoirs et défaire les monopoles. Nous vivons dans un monde où un seul individu détient une richesse supérieure au PIB de 179 pays cumulés[5], ce qui représente 3,4 milliards d’individus et 43, 7 % de l’humanité. Voici l’étendue de la folie. Elle se passe de commentaires. Nous pourrions produire des règles qui plafonnent les richesses détenues par les individus, parce qu’à partir d’un certain seuil, une minorité pathologiquement accumulatrice, prive une majorité de ressources nécessaires à une vie digne ou limite ses possibilités d’y accéder.
La division internationale du travail a fait des nations émergentes et celles dites en développement des productrices de matières premières qui sont transformés dans des industries des pays du Nord. La valeur ajoutée est ainsi transférée des pays du Sud du Globe vers ceux dits du Nord. La convention est de mesurer la richesse produite en sommant les valeurs ajoutées produites annuellement. Ce concept de croissance du PIB ne prend pas en compte les coûts environnementaux, humains et sociaux de l’appareil productif mondial. Ici se pose la question de l’évaluation de la valeur de ce qui est produit, de son utilité et de son coût. En réalité nous sommes dans des économies de la mal-croissance, fondées sur un faux système comptable qui omet de comptabiliser ses vrais coûts et nomme inadéquatement ses actifs et ses passifs. Le prix de nos produits devrait intégrer leur coût environnemental et refléter leur contenu en carbone. Ce que nous appelons croissance économique, fait décroitre le vivant. Le système économique actuel en favorise l’entropie. Nous surpayons une production d’objets dont certains sont superflus et futiles, et ne servent qu’à entretenir des industries à un coût exorbitant pour la planète.
Une économie du vivant serait fondée sur une réévaluation de l’utilité de tous les secteurs de la vie économique au regard de leur contribution à la santé, au soin, au bien-être, à la préservation du vivant et à la pérennisation de la vie, à la cohésion sociale. C’est ce que Isabelle Delanauy appelle une économie symbiotique, cest-à-dire une économie dont le métabolisme n’affecte pas négativement les ordres sociaux, environnementaux et relationnels. L’une des questions épineuses des Etats durant la crise du Covid-19 a été de réaliser le bon arbitrage entre une reprise de la vie économique nécessaire pour répondre à nos besoins, et la préservation de la santé. Les deux étant liés dans une boucle récursive. Pour déconfiner, il a fallu commencer par faire redémarrer les activités jugées essentielles à la vie sociale. Il ne s’agit pas ici de prôner une limitation de la vie économique à la satisfaction des besoins biologiques fondamentaux : se nourrir, se soigner, se vêtir. Les besoins de l’esprit et de la culture sont aussi fondamentaux à nos sociétés, mais de se poser la question de l’utilité et de la nécessité des biens produits, de leur mode de production et de leurs impacts sociaux et environnementaux. On ne pourra plus se payer le luxe de ne pas interroger la finalité de la vie économique ainsi que ses modes de production ; ni de l’inscrire dans une cosmopolitique du vivant.
Une économie des communs
Dans une époque caractérisée par une crise écologique et un creusement des disparités économiques et sociales à l’échelle du globe, la nécessité de produire des communs et de préserver des espaces non-rivaux et non-exclusifs, garantissant un droit d’usage et d’accès au plus grand nombre aux ressources communes est impérieuse. La biodiversité, l’eau, l’air, les orbites géostationnaires, les quais de pêche, les droits humains sont autant de communs dont les règles de gestion doivent être co-définies par les parties prenantes. Le commun doit être constitué et une question importante est celle de sa fabrique et de sa gestion.
Les communs, avant de relever de discours sont d’abord des pratiques sociales du faire en commun. A chaque fois qu’une communauté décide de gérer une ressource collective en mettant l’accent sur l’accès équitable, la durabilité, l’inclusivité, un commun émerge. Elinor Ostrom s’est posée la question de savoir comment un groupe d'acteurs qui sont dans une situation d'interdépendance pouvait s’organiser et se gouverner pour préserver la continuité d'avantages communs ; lorsqu'ils sont tous confrontés à la tentation d'agir de façon opportuniste. Les constats empiriques indiquent que des communautés, principalement en milieu rural, peuvent gérer les ressources naturelles de manière durable et que les relations sociales jouent un rôle important à cet égard. Le commun au sens de Hardin est envisagé comme une ressource non gérée, n’appartenant à personne. La tendance des politiques fut de considérer l’acception du commun de Hardin. Cependant, dans la pratique, un commun, ne consiste pas seulement en une ressource, mais en un système social vivant d’agents créatifs, une communauté, qui gère ses ressources en élaborant ses propres règles, traditions et valeurs. Cette vision n’est pas prisée par les économistes car elle déplace le débat en dehors du cadre théorique de l’Homo economicus, en faisant appel aux autres sciences humaines et sociales comme l’anthropologie, la sociologie, la psychologie ; mais surtout, elle rend difficile l’élaboration de modèles quantitatifs rassurants. Dans la réalité, lorsqu’il y a un nombre élevé de facteurs idiosyncratiques locaux, historiques, culturels qui rendent difficile la proposition d’une norme universelle standard, ceci contrarie la tentation nomologique de l’économie qui veut transformer toute régularité statistique, en norme. Les communs nomment un ensemble de valeurs sociales qui se situent au-delà du prix du marché et de l’appropriation privative. Ils reflètent des réalités informelles, intergénérationnelles, expérientielles, écologiques, qui ne peuvent être comprises uniquement par la théorie de l'acteur rationnel ou les récits néo-darwiniens de l'économie néolibérale.
Pourquoi il est important d’élaborer un langage des communs ?
Le langage des communs permet de nommer et d’éclairer les réalités des enclosures du marché et la valeur du faire en commun. C’est un instrument de réorientation de la perception et de la compréhension. Sans un langage des communs, les réalités sociales auxquelles ils renvoient resteront invisibles ou culturellement marginalisées, donc politiquement sans conséquences. Aussi, le discours sur les communs est un geste épistémologique qui permet de réintégrer des valeurs sociales, écologiques et éthiques dans la gestion de notre richesse commune. Cette langue permet de formuler des revendications politiques et des hiérarchies de valeurs. Elle permet aussi de nous extraire des rôles sociaux étriqués dans lesquels nous sommes enfermés (consommateur, électeur, citoyen).
Nous sommes gouvernés par un ordre du discours. Une expertise internationale qui fait système. C’est un matériau à dimension multiples (théories économiques, accords commerciaux, littérature managériale mainstream) qui relève d’un mélange de registre théoriques et systémiques. Des langages qui à travers des discursivités hétérogènes se reconnaissent et se renforcent. C’est ce que Foucault appelle une archive. A notre époque, une théorie philosophique puissante n’a pas plus d’effet qu’un mot d’ordre. Nous sommes gouvernés par un langage qui fait système, Pour sortir de ce langage et de la réalité qu’il crée, il est nécessaire d’élaborer celui d’une économie du vivant et de la production de communs, préludes à l’élaboration de ses pratiques de son éthique et de ses finalités. Une économie du vivant nécessite une refonte complète de l’économie comme pratique et ordre du discours. Il s’agit de reconstruire la discipline, ses fondements, sa pratique, son axiologie, ses finalités et de les intégrer dans la plus haute des finalités : celle de nourrir la vie.
[1] Données du Bureau of Labor and Statistics, (BLS) USA
[2] Air Canada a licencié 70 % de ses salariés. Air France a eu besoin d’une injection de 7 milliards d’euros de la part de l’Etat Français et Néerlandais pour faire face aux effets de la crise. L’Etat Allemand est entré dans le capital de la Lufthansa avec un investissement de 3 milliards d’euros.
[3] Voir David Graeber, Bullshit Jobs (2018), éditions les Liens qui Libèrent.
[4] La France a décidé d’une revalorisation salariale des personnels soignants dont on s’est rendu compte de l’importance de la contribution dans la crise sanitaire
[5] M. Bezos, le patron de Amazon dont la fortune pourrait dépasser 1000 milliards de dollars en 2026, d’après le média américain Esquire.
UNE VIE DE COMBAT CONTRE LE NÉOCOLONIALISME
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme - SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme et principalement du néo-colonialisme qui perdure aujourd’hui encore en l’Afrique francophone tout particulièrement.
SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais qui ont porté ce combat toute leur vie :
UN DEMI-MILLION D'ÉLÈVES RETROUVENT LE CHEMIN DES CLASSES
Après avoir exprimé des critiques, des syndicats d'enseignants et des associations de parents d'élèves ont fini par accepter cette reprise des cours, tout en déplorant un manque d'eau dans certains établissements, rendant le lavage des mains difficile
Un demi-million d'élèves du Sénégal ont repris jeudi le chemin de l'école, après trois mois d'interruption due au coronavirus, un faux départ au début du mois et alors que débute la saison des pluies, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où l'épidémie continue à se propager.
"Les élèves sont déjà en classe.Ils ont tous mis des masques, disponibles dans l'établissement, tout comme le gels (hydroalcoolique)", a expliqué à l'AFP le responsable d'une école de la Médina, quartier populaire proche du centre de Dakar, Abdoul Diop.
"Nous avons réduit le nombre d'élèves dans les classes, dont certaines font moins de 20 élèves", alors que les effectifs sont généralement pléthoriques au Sénégal, a poursuivi M. Diop.
Cette réouverture partielle ne concerne que les quelque 551.000 élèves des classes dites d'examen (CM2, troisième, terminale), sur un total de 3,5 millions d'enfants scolarisés dans le pays.Les cours ont été interrompus à la mi-mars, lorsque le président Macky Sall a décrété l'état d'urgence, dont les mesures ont été depuis lors progressivement allégées.
Cette rentrée partielle était initialement prévue le 2 juin mais avait été reportée à la dernière minute après la découverte d'une dizaine de contamination parmi les enseignants.
Avec quelque 6.233 cas officiellement recensés et 94 décès, la maladie Covid-19 est toujours en progression au Sénégal, même si la situation est sans commune mesure avec celle qui prévaut notamment aux Etats-Unis et en Amérique latine.
Le président Sall s'est mis mercredi en quarantaine pour 15 jours après avoir été en contact avec une personne atteinte de la maladie, bien que lui-même ait "subi un test, revenu négatif", selon la présidence.
Après avoir exprimé des critiques, des syndicats d'enseignants et des associations de parents d'élèves ont fini par accepter cette reprise des cours, tout en déplorant un manque d'eau dans certains établissements, rendant le lavage des mains difficile.
Ils ont également souligné que la saison des pluies qui commence, en particulier dans le sud et l'est du pays, risque de détériorer les conditions de travail des élèves, beaucoup d'écoles ayant des toitures en chaume.
La fermeture des écoles pendant trois mois a bouleversé le calendrier scolaire.Alors que l'année se termine habituellement fin juillet, les examens ne seront organisés cette fois qu'entre fin août et début septembre.
Le gouvernement a annoncé qu'un comité pédagogique définirait prochainement les modalités de passage à l'année supérieure pour les 3 millions d'élèves qui n'ont pas repris les cours jeudi.
Les universités restent quant à elles fermées jusqu'à nouvel ordre, tout comme les frontières du pays.Un couvre-feu de 23H00 à 05H00 du matin est toujours en vigueur.
DÉCÈS DE L’ASSISTANT DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
L’adjudant major Moussa Diop, Secrétaire particulier du ministre Aly Ngouille Ndiaye, serait décédé des suites de sa contamination au nouveau coronavirus.
La Covid 19 a fait une victime au ministère de l’Intérieur. Selon des informations obtenues par Emedia et confirmée par une source proche de la Place Washington, l’adjudant major Moussa Diop, Secrétaire particulier du ministre Aly Ngouille Ndiaye, serait décédé des suites de sa contamination au nouveau coronavirus.
Il y a une semaine, on avait annoncé la contamination d’un membre du cabinet du ministre Aly Ngouille Ndiaye. Le patient avait, par la suite, contaminé plusieurs autres collègues, obligeant le ministre, testé négatif, à se placer en isolement pour quatorze jours.
Présentement, il y aurait une trentaine de personnes du ministère de l’Intérieur testées positives au coronavirus. Certains d’entre eux sont internés au centre de traitement des épidémies de l’hôpital Principal de Dakar et leur état évolue favorablement, signale une source.
LES REWMISTES DEZINGUENT LE JUGE DEME
Les accusations de prédation foncière formulées par le collectif des organisations politiques de la société civile contre la Ville de Thiès et les maires rewmistes ont fait sortir ces derniers de leurs gonds.
La ville et les maires rewmistes des trois communes de Thiès ont apporté hier une réponse salée au collectif des organisations politiques de la société civile, présidé par l’ancien juge Ibrahima Hamidou Dème, président du mouvement «Ensemble». Ils réagissent ainsi aux accusations de prédation foncière dont ils font l’objet de la part du collectif qui avait annoncé la saisine de la Cour suprême.
Les accusations de prédation foncière formulées par le collectif des organisations politiques de la société civile contre la Ville de Thiès et les maires rewmistes ont fait sortir ces derniers de leurs gonds. Et c’est ainsi qu’ils ont rencontré séparément la presse hier pour apporter la réplique. Au nom de la Ville, c’est Dénéba Sall, officier d’état civil, qui est monté au créneau pour balayer d’un revers de main ces accusations qui, selon lui, n’ont aucun fondement. « Ces accusations viennent de politiciens encagoulés, usés, périmés et dépassés, en prétextant des irrégularités par rapport à la désaffectation et la réaffectation de parcelles. »
Et s’agissant des désaffectations, il estime qu’il s’agit d’une procédure légale. «D’ailleurs, des communiqués ont été faits pendant 6 mois pour demander aux attributaires de parcelles de se rapprocher des services des domaines, du cadastre, de l’urbanisme, pour la mise en valeur des parcelles», indique Dénéba Sall.
Après cette première phase, il y a eu également un autre rappel qui a duré encore 6 mois. C’est après qu’une commission a été déployée sur le terrain pour procéder au recensement. Et après le recensement des parcelles non encore mises en valeur, d’autres communiqués ont été faits dans les radios et organes de presse locaux, mais aussi au niveau national, pour rappeler encore la nécessité de se rapprocher des services techniques. C’est après toute cette procédure que la commission de désaffectation s’est réunie en bonne et due forme, pour réaffecter les parcelles désaffectées, sur la base de demandes des citoyens.
Pour lui, la désaffectation ne souffre d’aucune illégalité. La vérité, dit-il, c’est qu’au niveau de beaucoup de quartiers de Thiès, en l’occurrence Grand Standing, Mbour 1, 2 et 3, Nguinth, Médina Fall Extension, certaines parcelles délaissées étaient finalement devenues des dépotoirs d’ordures, pour raison de non mise en valeur par les attributaires. Les autorités administratives et locales ont pris leurs responsabilités pour les désaffecter et les réaffecter à d’autres personnes qui avaient déposé des demandes de parcelles. En ce qui concerne le site qui devait abriter le bois de ville à l’entrée de Thiès, Dénéba Sall affirme que le juge Dème n’a pas la bonne information ou il a sciemment distillé ses accusations, pour des raisons purement politiciennes.
Selon lui, il s’agit de deux titres fonciers, un de près de 12 hectares immatriculé le 29 juin 1960 par Ndiaga Guèye né en 1902 à Thiès. Il l’a ensuite cédé à ElHadji Ahmadou Mbacké né à Touba en 1913. Le deuxième titre foncier fait 3 hectares et immatriculé le 11 décembre 1961 par Abédine Kounta né en 1919, qui l’a ensuite vendu à un certain Antoine en 1963, qui l’a à son tour cédé en 1966, avant que le titre foncier ne soit la propriété de Mamadou Ciss en 1972. Ce dernier l’a ensuite vendu à Cheikh Mbacké né à Touba.
Donc, dit-il, c’est deux titres fonciers privés, qui appartiennent à des familles. Pour lui, c’est faire de l’amalgame que de vouloir mêler le Maire de la Ville et les autorités à une affaire qui concerne des titres fonciers privés. Les maires rewmistes de Thiès ont également apporté leur réplique. Maire de Thiès-Nord, Lamine Diallo affirme que les accusations viennent d’un collectif de politiciens qui ont été des demandeurs de parcelles, mais n’ont pas été satisfaits et qui se transforment en donneurs de leçons. «Dire que ce sont les maires rewmistes qui sont au cœur d’un supposé bradage foncier à Thiès relève de l’ignorance, de la lâcheté et de la malhonnêteté intellectuelle.
Dans la Ville, c’est une commission instituée par l’Etat, qui est compétente sur le foncier et elle est présidée par le Maire Talla Sylla.» Depuis que les maires rewmistes sont à la tête des trois communes de Thiès en 2014, affirme Lamine Diallo, il n’y a pas eu de lotissement, mais des opérations de désaffectation et de réaffectation.
A l’en croire, il est bien indiqué sur toutes les lettres d’attribution que le bénéficiaire doit mettre en valeur sa parcelle dans un délai de deux ans et dans le cas contraire, l’administration peut la retirer sans préavis. «Nous nous sentons diffamés et l’idée de porter l’affaire devant la justice n’est pas écartée», informe-t-il.
L’ETAT VA VENDRE 30 HECTARES DE L’AÉROPORT DE YOFF
Un "appel d’offres" sera lancé par l’Etat pour la vente de 30 hectares de l’aéroport de Yoff, qui peuvent lui rapporter "un peu plus de 60 milliards de francs CFA", a annoncé mercredi le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
Dakar, 24 juin (APS) – Un "appel d’offres" sera lancé par l’Etat pour la vente de 30 hectares de l’aéroport de Yoff, qui peuvent lui rapporter "un peu plus de 60 milliards de francs CFA", a annoncé mercredi le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
L’appel d’offres permettra de "vendre les parcelles" de cette partie de l’aéroport aux "Sénégalais qui seraient intéressés", a déclaré M. Diallo dans une interview à la RTS1, la télévision publique sénégalaise.
Quelques heures avant la diffusion de cette interview, le président de la République a annoncé en conseil des ministres avoir confié à la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), un démembrement de l’administration financière publique, une "assiette foncière" de 30 hectares se trouvant dans l’aéroport de Yoff, à Dakar.
Selon le communiqué du conseil des ministres, Macky Sall a pris cette décision pour que la CDC puisse procéder à "des offres publiques d’aménagement et de vente répondant aux principes de transparence et de rentabilité pour l’Etat", sur la superficie en question.
L’annonce de cette décision survient à la suite d’une vive polémique à propos d’acquisitions de terres dénoncées par des militants de la société civile. Ces derniers reprochent à l’Etat de vendre ou de laisser des promoteurs immobiliers vendre des terres du littoral, lesquelles, selon eux, ne doivent être l’objet d’aucune transaction.
L’aéroport de Yoff, très peu utilisé depuis l’ouverture de l’aéroport international Blaise-Diagne en 2018, "restera en activité", a précisé Abdoulaye Daouda Diallo, ajoutant que 30 autres hectares de cette infrastructure aéroportuaire vont "servir à régler un certain nombre de problèmes, notamment des contentieux" liés à la terre.
Il s’agit de "désaffectations [de terrains] mal faites", qu’il faut "corriger", parce que des "Sénégalais [ont été] lésés" après avoir acquis des parcelles à usage d’habitation auprès de l’Etat, a expliqué M. Diallo.
La correction va consister à octroyer des parcelles de l’aéroport de Yoff à "des personnes affectataires de terres" qui leur ont été par la suite retirées, a dit le ministre des Finances et du Budget.
Il a par ailleurs annoncé qu’un "plan d’aménagement" est prévu pour la "bande de terre des filaos", située près de la VDN, la route qui longe par endroits l’océan Atlantique en reliant les villes de Dakar et Guédiawaye.
Ce plan d’aménagement sera mis en œuvre par l’Etat et les collectivités territoriales concernées, selon M. Diallo.
104 NOUVELLES CONTAMINATIONS DONT 29 ISSUS DE LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce jeudi, 104 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6233 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Dakar, 25 juin (APS) - Le ministère sénégalais de la Santé a rapporté, ce jeudi, 104 nouvelles contaminations à la Covid-19, portant à 6233 les cas d’infection au coronavirus officiellement déclarés dans le pays depuis le 2 mars.
Sur 985 tests effectués au cours des dernières 24 heures, 104 sont revenus positifs, a notamment indiqué le directeur de Cabinet du ministre de la Santé.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de la pandémie, Aloyse Wally Diouf a précisé qu’il s’agit de 75 cas contacts suivis et 29 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (22), Touba (03) et Thiès (04).
90 patients hospitalisés ont été déclarés guéris tandis que 24 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Un décès supplémentaire a été enregistré, ce qui porte à 94 le nombre de malades ayant succombé à la Covid-19.
Depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le Sénégal a dénombré 6233 cas de Covid-19 dont 4162 guéris, 94 décès et 1976 patients sous traitement.
VIDEO
MACKY SALL EN QUARANTAINE
Le chef de l'Etat a été en contact avec une personne testée postive au coronavirus - Il s'astreint à une période d'isolement de 14 jours à compter de ce mercredi 24 juin 2020
L’information a été annoncée lors de l’édition du soir du journal télévisé de la RTS. Selon un communiqué de Seydou Guèye, ministre conseiller en communication du président de la République, Macky Sall est placé en quarantaine pour deux semaines, à compter de ce mercredi 24 juin 2020. Et pour cause, le chef de l'Etat aurait été en contact avec une personne testée positive au corornavirus. Malgré un test négatif, Macky Sall a décidé de s'astreindre à une période d'isolement de 14 jours, selon les recommandations des médecins, indique le communiqué.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 24 JUIN
SenePlus publie ci-dessous, la nomination prononcée au Conseil des ministres du 24 juin 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris la décision suivante :
• Monsieur Salihou KEITA, Economiste, Spécialiste en Passation des Marchés publics, précédemment Secrétaire général de l’Agence nationale de la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ), est nommé Directeur général du Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES), en remplacement de Monsieur Cheikh NDIAYE admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."