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24 avril 2025
Politique
DIOUF SARR, DE LA CABANE DE MBENGUENE AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Les voies de la destinée l’ont conduit sous le feu des projecteurs à un moment crucial où se joue sans doute l’avenir de toute une nation engluée dans une guerre sanitaire sans merci contre un redoutable ennemi tueur en série
K. DIARRA et Falilou MBALLO |
Publication 12/06/2020
Les voies de la destinée l’ont conduit sous le feu des projecteurs à un moment crucial où se joue sans doute l’avenir de toute une nation engluée dans une guerre sanitaire sans merci contre un redoutable ennemi tueur en série. L’actuel ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, est issu d’un quartier du village traditionnel de Yoff nommé Ngaparou. Le «Témoin » s’est rendu dans son berceau natal sur les traces du « général » chargé de mener les troupes sur la ligne de front de la guerre contre la pandémie de coronavirus en cours.
L’étranger qu’est votre serviteur s’engouffre dans des ruelles étroites qui s’entrelacent, se demandant s’il ne s’est pas perdu malgré l’orientation instinctive du guide, familier de la bourgade. Une longue marche pénible, sur du sable qui semble mouvant tellement il happe les pieds, débouche quelques minutes plus tard sur le quartier Mbenguène. « Ce n’est pas loin. Les deux quartiers sont contigus. Il nous reste moins de cinq minutes pour pénétrer dans Ngaparou », exhorte celui qui est chargé de nous conduire à la maison familiale de l’actuel ministre de la santé. On traverse un essaim de maisons disséminées.
En cet après-midi d’une journée du mois de juin, le quartier de Ngaparou qui, à lui seul, a déjà enregistré 59 cas positifs au coronavirus, au cœur du village traditionnel lébou de Yoff, est en effervescence. L’incandescence des rayons solaires qui s’abattent sur le rivage est atténuée par une brise marine provenant du grand bleu dès les vagues sont visibles à quelques mètres. Un peu partout dans les ruelles sont disposés de grandes vases d’eau flanquées d’un robinet installées pour la désinfection des mains en ces temps de pandémie. Les devantures des habitations, transformées en coins de palabres par des jeunes, des adultes et des vieux des deux sexes imposent de ralentir de rythme. « Ici, rares sont les visages qui sont inconnus des habitants. Quasiment tout le monde se connait. Toutes les familles partagent des liens de parenté qui transcendent notre présent. C’est même une des marques de la communauté lébou que nous sommes », raconte notre guide face à notre ébahissement de voir qu’il échangeait des salutations chaleureuses avec tous ceux qu’il croisait ou qu’on dépassait. Au détour d’une ruelle, au terme d’un long parcours en zig zag, il pointe du doigt un quadragénaire. «C’est un frère du ministre Diouf Sarr ! Il le connait mieux que quiconque car ils ont grandi ensemble dans la même maison. Allons le voir, il pourrait vous en dire plus », renseigne notre accompagnateur avant de sacrifier aux salutations d’usage. En djellaba, taille élancée, bonnet noir posé religieusement sur la tête, l’homme en face de nous est effectivement un proche parent de celui dont nous tentons de pénétrer l’univers de l’enfance dans ce populeux quartier de Yoff. A la manière d’un flashback, Imam Seydina Samb, frère du ministre, nous plonge dans ses souvenirs. « Nos deux mamans sont issus du même père et de la même mère. Mais Diouf Sarr a été adopté dès son enfance par ses grands-parents maternels ici à Ngaparou dans la concession des «Syllènne» où il a grandi », explique ce cousin germain du ministre de la santé avant de nous désigner du doigt le domicile en question.
De numéro 10 de l’ASC Ngaparou à édile de la commun
Comme toute bonne famille traditionnelle lébou, la vaste concession des « syllènne » regroupe plusieurs maisons occupées par des familles partageant des liens de sang. C’est le royaume d’enfance de l’actuel ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr, également maire de la commune de Yoff. Seydina Samb témoigne : « c’est dans ce quartier que, enfant, il gambadait en compagnie de ses copains. A l’époque, cette bande qui a marqué son temps à Yoff était connue sous le nom de « Cabane ». Parmi ses acolytes, son meilleur ami dans le coin est un certain Boubacar Diallo. D’ailleurs, jusqu’à présent, devenus hommes entretemps, ils sont inséparables ». Un rendez-vous est vite calé avec ce dernier. La cinquantaine révolue, confortablement installé dans son salon de l’autre côté de la cité Apecsy, Boubacar Diallo est aujourd’hui un père de famille dont l’un des enfants d’Abdoulaye diouf sarr porte le nom. Quatre ans plus tard, à la naissance de son fils ainé, Boubacar a renvoyé la politesse à son camarade de la « cabane » en lui donnant un homonyme. « Nous avons grandi ensemble dans ce quartier traditionnel de Yoff. Très passionné de football, Diouf Sarr était un des joueurs incontournables de notre équipe, l’ASC Ngaparou. A l’époque, il portait le numéro 10 et était le buteur de cette équipe. Et même plus tard après, avoir raccroché les godasses, et en récompense à son engagement en faveur de l’équipe, il a été nommé président de l’ASC Ngaparou », confie l’ami intime du ministre de la santé et maire de la commune de Yoff.
Partout sur les écrans, invisible à son domicile
En première ligne dans la lutte contre la pandémie, omniprésent sur le terrain, s’invitant quotidiennement dans tous les foyers par la magie du petit écran, au four et au moulin, inlassable, les yeux rivés sur lui à l’échelle nationale, Abdoulaye Diouf Sarr n’a plus de toute vie familiale depuis l’apparition du coronavirus dans notre pays. D’après quelques indiscrétions glanées dans son entourage, c’est nuitamment et en toute discrétion qu’il effectue de rares descentes dans sa commune pour s’enquérir de la situation dans certains zones durement infectées par le coronavirus. Un habitant de Ngaparou, son quartier natal, révèle : « Ici à Yoff, quand il y a eu ces derniers jours une série de contaminations à la covid19, c’est loin de tout tintamarre et dans un esprit fraternel que le ministre est venu s’imprégner de la situation en tant que fils de la localité pour encourager les acteurs locaux engagés dans la lutte contre cette pandémie. ». Ainsi, de Yoff à Grand Yoff, entre le domicile de sa première épouse et celui de la seconde, les radars du « Témoin » n’ont pu apercevoir l’ombre de Abdoulaye Diouf Sarr malgré les moult tentatives. « Nous avions l’habitude de prendre le repas ensemble. Mais, en ce temps de crise sanitaire, même les weekends il est devenu introuvable dans son domicile. Il sort très tôt le matin et ne revient que tard dans la nuit. A force de consacrer tout son temps à la gestion de cette pandémie, il a perdu toute vie familiale. Mais il n’empêche, on comprend sa situation et d’ailleurs nous ne cessons de prier pour lui pour la réussite de cette mission dont dépendent des millions de vies dans notre pays », nous souffle un membre du cercle familial du ministre de la santé.
« Je ne sais pas pourquoi Macky Sall m’a nommé ministre de la Santé »
En marge d’une rencontre avec les responsables de la presse, Abdoulaye Diouf Sarr nous avait reçus dans son bureau XXL. Son minois sympathique prouve que l’homme n’est pas…contaminé par l’angoisse généralisée des sénégalais du fait de la pandémie. On était quelques semaines après la mise en place de la riposte contre la maladie. « Je suis zen. Le 02 mars, lorsqu’on enregistrait le premier cas, nous avions déjà mis en place notre organisation interne pour ne pas être surpris. C’est pourquoi, depuis lors, on ne fait que dérouler notre protocole élaboré avec mes collaborateurs » rassure le ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Dans une franche rigolade, l’homme livre une confidence personnelle. « Je ne sais pas pourquoi le président de la République m’a nommé ministre de la Santé. Je ne sais pas pourquoi. D’ailleurs, il ne m’a même pas consulté. Mais vous savez, moi, je suis un soldat. J’exécute les ordres du président de la République, comme un soldat exécute les ordres d’un général. Il n’y pas place pour des tergiversations ». Seulement, le ministre s’est refusé à tout commentaire sur ses méthodes de management. « Allez consulter mes collaborateurs, je pense que c’est mieux et plus rofessionnel » nous conseille-t-il.
Test positif au ministère de la Santé pour Diouf Sarr, une démarche collégiale travaillée
« Le style de management instauré au ministère de la Santé et de l’Action sociale est singulier voire innovant. Sur fond d’échanges, en toute transparence, avec les différents acteurs, les choses se disent naturellement. Le comportement des différentes structures en lice, à savoir le Comité national de gestion des épidémies, la direction de la Prévention, de la lutte contre la maladie, le SAMU, les différents établissements publics abritant les Centres de traitement des épidémies, l’Institut Pasteur et le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS), entre autres, ce comportement des acteurs atteste une parfaite synchronisation de différentes actions sous la supervision du ministre. Le tout sur la base d’une bonne délégation de pouvoirs et d’un sens des responsabilités des acteurs. Chacun travaille sur la base d’un protocole rigoureusement contingenté. Les différents résultats harmonieusement présentés au public font référence à une programmation et une planification qui respectent les règles d’une gestion inclusive et participative. Le sérieux qui entoure la gestion de la riposte de la Covid 19 renseigne sur la démarche qualitative du processus. La régularité des instances de coordination et des visites de suivis sur le terrain dénotent s’il en est besoin la qualité de la relation entre toutes les parties prenantes tant au niveau de la coordination stratégique que des acteurs au niveau opérationnel » souligne le Dr Babacar Guèye. Ce dernier, chef de la division de la lutte contre les maladies non transmissibles, ajoute qu’ « Abdoulaye Diouf Sarr donne le sentiment non seulement d’être juste mais souhaite être reconnu comme tel. Ce au-delà de l’aspect moral d’un management efficace et qui engage en toutes responsabilités et loyautés. L’imposant immeuble blanc qui abrite les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale fait frémir. Le langage qui y prévalait pouvait être très codé et peu accessible pour les non-initiés mais Abdoulaye Diouf Sarr a fini aujourd’hui de casser le mythe.
En plongeant ses racines dans les profondeurs du management de qualité, cet exécutif local a démontré qu’une gestion participative est à la base et constitue la clé du succès dans toutes les entreprises. Les trois mois écoulés après le début de l’épidémie de Covid19 ont fini de révéler qu’un homme venu d’un secteur non médical a pu pourtant jusque-là conduire avec brio aux destinées de ce département très stratégique avec la confiance renouvelée du chef de l’Etat, Son excellence M. Macky Sall. Il a su donner une dimension autre que médicale, pourtant très essentielle aux destinées de ce très stratégique département ».
92 NOUVEAUX CAS, 106 GUÉRIS
Le Sénégal enregistre 92 nouveaux cas positifs de Coronavirus, ce vendredi. En revanche, le nombre de guéris dépasse largement le nombre de malades.
Le Sénégal enregistre 92 nouveaux cas positifs de Coronavirus, ce vendredi. En revanche, le nombre de guéris dépasse largement le nombre de malades. Le Directeur de Cabinet du ministère Santé, Docteur Aloyse Diouf relève 106 nouvelles guérisons. Mais, le nombre de cas grave ne faiblit pas. 23 sont relevés dans le bulletin de ce 12 juin.
Le taux de positivité sur les 1005 tests réalisés est de 9,15% soit une légère baisse par rapport à hier. Parmi les nouveaux cas, 74 sont de contacts suivis par les services du ministère de la Santé et les 18 sont issus de la transmission communautaire répartis entre, Guédiawaye, Rufisque Mbao, Dimaguene, Liberté 6, Bambilor, Kounoune, Yarakh, Kébémer et Touba.
A ce jour, 4851 cas ont été déclarés positifs dont 3100 guéris et 56 décès enregistrés et 1694 malades sous traitement répartis dans les différents centres prévus.
UN CAS POUR LES «DIALOGUEURS»
Point inscrit à l’ordre du jour des discussions sur le dialogue politique, mais reporté vers la fin des échanges, le parrainage à l’élection locale prochaine ne sera pas de tout repos pour les candidats.
Point inscrit à l’ordre du jour des discussions sur le dialogue politique, mais reporté vers la fin des échanges, dans le but d’attendre le rapport de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral, jusque-là pas encore démarrés, le parrainage à l’élection locale prochaine ne sera pas de tout repos pour les candidats. Si bien évidemment, la loi l’instituant dans le pays n’a pas été modifiée par les «dialogueurs» ou même supprimée pour ces prochaines joutes.
L a loi constitutionnelle 2018-14 du 11 mai 2018 portant révision de la Constitution fait du parrainage par les électeurs une condition de validation des candidatures aussi bien pour les candidats indépendants que pour les candidats présentés par les partis ou coalitions de partis légalement constitués. Cette loi bien que n’ayant pas fait l’objet d’un consensus de la part des acteurs politiques, a été votée et adoptée par l’Assemblée Nationale et s’est imposée à tous les candidats à l’élection présidentielle de 2019.
Le hic, dans son rapport d’observation de l’élection présidentielle du 24 février dernier, la Mission d’observation de l’Union européenne (Ue) a affirmé, entre autres, que «le parrainage citoyen pour les élections locales devrait être abandonné, et ce dans les plus brefs délais». En réalité, des manquements avaient été notés lors du parrainage pour la présidentielle dernière, ayant ainsi occasionné le recalage d’une vingtaine de candidats.
Parmi les couacs relevés par les acteurs de la société civile, il faut mentionner l’absence de modélisation du support de collecte des signatures, l’incohérence entre la fiche papier et le format numérique. Ils ont aussi déploré la technique d’assèchement qui consiste à demander à ses soutiens, plus de parrainages que ceux nécessaires, de sorte que le vivier des signatures potentiels soit asséché pour les autres candidats. Voilà où réside le grand problème, si les acteurs au dialogue politique ne parviennent pas à s’accorder sur les modifications à apporter à ladite loi, ou tout simplement sa suppression, avant les élections locales prochaines. Vu la complexité des Locales, où plusieurs listes comportant parfois des sensibilités différentes sont mises en compétition et non des candidats individuels, le risque de doublons est réel. Cela, d’autant plus que le bassin électoral est le même pour tous, dans la collectivité territoriale.
Autre chose et pas des moindres, ce ne sera pas chose aisée d’organiser le parrainage dans plus de 500 communes du pays, qui plus est, y compris l’élection des maires de la ville. Est-ce que notre fichier électoral configuré en nombre de communes peut pouvoir en tirer les substances quand on sait que les Sénégalais sont des migrants entre communes, entre zones, etc ? Avec quel logiciel adapté ? L’on se rappelle que les 7 personnalités indépendantes de la société civile, membres de la commission de contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel ne disposaient d’aucune information sur le logiciel élaboré pour faire le décompte des parrains.
Par ailleurs, aller dans le sens de la recommandation des Observateurs de l’Union européenne serait suicidaire, quand on sait que lors des dernières locales de 2014, on avait enregistré près de 2000 listes sur 557 communes, plus les départements. Maintenant que les candidatures indépendantes sont généralisées à toutes les élections, depuis le référendum de 2016, il sera impossible d’avoir un système de candidature rationalisé sans le filtre du parrainage. Surtout que le pays compte plus de 300 partis. Le but de ladite loi était d’ailleurs d’éviter cette pléthore de candidatures liée aux législatives, au total 47 listes.
Il revient, par conséquent, aux acteurs prenant part au dialogue politique en suspens de trouver le juste milieu entre la nécessité de rationaliser les candidatures et l’obligation de flexibilité de la loi sur le parrainage, en prélude aux élections locales à venir.
Par Calame
LA RÉPUBLIQUE DES CASTES ET DES COTERIES
D'un régime au suivant, la traversée de la «haute» société sénégalaise est ahurissante. Public-privé, majorité-opposition, magistrature-armée, religieux non pratiquants, ce monde vit en vase clos, se retrouve dans les mêmes cercles ou sur les mêmes coups
«La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe de religion. Elle respecte toutes les croyances». Théoriquement donc, les Sénégalais sont égaux devant le mérite qu’arbitre l’école, devant le pouvoir que régit la démocratie, devant la richesse que répartit la concurrence. Cà c’est sur le papier et c’est la Constitution qui le dit Beaux principes. Mais, dans un pays qui vante avec ferveur les problèmes d’équité et de l’Etat de droit, chacun essaie de s’affranchir des règles communes, usant de son rang social, de son carnet d’adresses.
Pour trouver du travail, s’ouvrir les portes d’une école, obtenir un rendez-vous, même médical, remporter un marché, arracher une subvention… Ces passe-droits sont d’autant plus utilisés que la société est minée par la crise qui exacerbe tout, bloque l’ascension sociale et accentue le déclassement. Du haut de l’échelle, dans les sphères du pouvoir, tout fonctionne entre castes soudées et coteries. C’est un monde de passe-droits et de privilèges, de combines et de corruption, un monde de l’entre soi et de la barbichette coupée du reste de la population. Une république ainsi noyautée par le copinage n'est plus qu'un décor à l'abri duquel une élite arrogante se croit tout permis. Les ruses prennent une autre dimension et leurs conséquences politiques, sociales et économiques nous concernent tous. Le peuple, mutilé par une précarité à tous les niveaux, de plus en plus désillusionné après deux alternances, témoin de l’entrain festif, limite orgiaque de ses dirigeants, porte en écharpe ses illusions perdues.
D'un régime au suivant, la traversée de la «haute» société sénégalaise est ahurissante. Public-privé, majorité-opposition, magistrature-armée, religieux non pratiquants, ce monde vit en vase clos, se retrouve dans les mêmes cercles ou sur les mêmes coups. L’essentiel c’est d’occuper la place. De hauts fonctionnaires se font intermédiaires ou agents d’influence, des parlementaires opérateurs économiques, avec en prime l’argent public toujours disponible pour faire des affaires privées. Dénoncés, ressassés depuis plusieurs années, les problèmes nés du foncier en général, le bradage des terres, l’occupation du littoral sénégalais en particulier, n’ont pas fait lever le petit doigt. Le domaine privé maritime, du moins son occupation, qui fait aujourd’hui l’actualité, et dont on fait semblant d’admettre la réalité accablante, est la bande de 100 mètres de la ligne de rivage à l’intérieur du continent. Réputé inconstructible sauf à titre précaire et révocable.
Toutes les constructions qui y sont érigées aujourd’hui ne respectent pas cette norme. Comment la respecter d’ailleurs, si, du grand complexe hôtelier, qui commence de ce qui est la base du Parc des Iles de la Madeleine, à la Mosquée de la Divinité, entre 2012 et 2014, une seule autorisation avait été délivrée par l’Etat, sur 19 chantiers en cours !
Pour dire l’actualité du passé, en 1993 déjà, les promoteurs de cet hôtel, avaient proposé à l’Etat du Sénégal un échange de « bons procédés ». Se voir attribuer cette base du parc des Iles de la Madeleine, contre la construction et l’aménagement de la Direction des Parcs Nationaux sise, en ces temps-là, sur cette partie de la baie de Soumbédioune. La frénésie d’avoir «les pieds dans l’eau», ferait croire que tous ces promoteurs et privés, comme des Madames Soleil, prédisant l’avenir, même d’outre-tombe, savent déjà que dans une vie postérieure, ils seront amphibies. Mais je m’égare…
Au lieu de donner le cap à une société désorientée, abattue par la crise économique à laquelle vient s’ajouter le Covid-19, la caste s'accroche à ses privilèges et les plus hardis, ceux dont l’incivilité, l’égotisme sont proportionnels à leur ignorance des règles primaires du vivre-ensemble, creusent la falaise, s’ils n’opèrent pas une ablation d’une de nos Mamelles. Pourvu que le défilé de hauts fonctionnaires qui se désintéressent du service de l’Etat continue, que leurs intellectuels aillent à la soupe, que des courtisans arrachent des prébendes au Palais de la République, si ce n’est le Palais lui-même qui les organise et les gère. C’est de cette manière qu’ils s’excusent mutuellement, retardent quelques affaires pénales, se protègent et entretiennent les vices publics. Un monde où chacun connait tout le monde et ignore le monde. Le reste peu leur chaut !
Loin d’eux cette devise, disparue du fronton des édifices publics : « Un peuple, un but, une foi ». La leur est « l’Etat, c’est pour nous ». Comment voulez-vous qu’avec cela, que ce pays ne soit pas perclus de déficits ? Dans tous les domaines. Mais voici que cette semaine, un énorme pavé jeté dans la mer profonde de la gestion du littoral dakarois, la corniche plus précisément, fait des vagues. La question de la gestion de ce bout de territoire de Dakar, est devenue l’actualité dans les réseaux sociaux, tenant lieux de nouveaux comptoirs de café, où l’on refait le Sénégal. Avec toujours en pointillés, cette caste qui a tout du pâté d’alouette (un mélange de viande de cheval et de chair d’alouette. Ce qui est à nous ne nous appartient pas. Les règles édictées qui nous régissent doivent être les mêmes pour tout le monde. Même si, comme en grammaire, l’exception, le phénomène exceptif vise à extraire une partie d’un tout ou, plus exactement, d’un groupe initial. Qu’elle soit de droit ou grammaticale, la règle est caractérisée, si ce n’est définie, par un certain nombre de propriétés ou de qualités auxquelles les exceptions porteraient atteinte. Ainsi dit-on qu’elle est générale, impersonnelle, abstraite et qu’elle a une certaine prétention à la permanence et à la stabilité. Or, l’existence et la multiplication des exceptions, exemptions, exonérations, dispenses, dérogations, passe-droits, privilèges semblent mettre à mal ces caractères.
En visant un certain nombre de destinataires au détriment de la masse, les exceptions altèrent la généralité de la règle, gage de l’égalité entre les citoyens. En épousant chaque situation et chaque espèce, elles conduisent à une particularisation et à une individualisation des règles et, au-delà, à une segmentation du peuple. Parce qu’elles s’adaptent aux contours sans cesse renouvelés des situations qu’elles visent, elles encouragent le foisonnement et l’instabilité de la norme. Exception. Voilà que ce mot peut-être trompeur quand il est utilisé comme substantif : des lois, des régimes, des hommes « d’exception » visent ce qui est hors du droit commun, hors de la règle ou du droit ordinaire, voire hors du droit tout court.
De même faut-il se méfier du qualificatif qui en découle, « exceptionnel », qui a acquis le sens de « rare », « remarquable », ou encore de l’expression « à titre exceptionnel », qui évoque une fréquence en même temps qu’elle sonne comme une justification. La règle veut, qu’en matière foncière, la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD), soit l’unique structure nationale habilitée à valider la cession d’un terrain de l’Etat à un particulier. Cette commission, composée au minimum d’un Conseiller technique du Ministère de l’Economie et des Finances (ou des Finances selon la nomenclature du gouvernement), qui en est le Président, a en son sein, un représentant du Cadastre, un représentant du ministère de l’Urbanisme, un représentant de la Direction des Domaines, un représentant de la gouvernance ou de la préfecture et un représentant de la Mairie. Il faut aussi souligner, qu’en matière foncière, l’Etat juridiquement, possède deux types de terrains : les terrains immatriculés qui peuvent faire l’objet de cession de sa part, et les terrains non immatriculés, qui sont de ce fait, non cessibles, sauf s’ils font l’objet d’un décret de déclassement.
Le Domaine Public maritime en est. L’Etat est son propre notaire et son propre assureur. Seulement ici, ce sont les exceptions qui sont devenues la règle, au point qu’elles sont devenues l’archétype du deux poids deux mesures. Aux uns, on demande une mille-feuille de documents qui les oblige à arpenter pendant un long temps, les couloirs des administrations. Aux autres, le statut ou la puissance financière suffit. Le respect des procédures, les obligations, c’est pour les autres Et l’Etat qui, s’il était sérieux, se considérerait spolié, ne pipe mot et laisse les exceptions se propager comme ce virus à la contagiosité exponentielle qui nous inquiète tous. Léopold Sédar Senghor, affichait son horizon à l’An 2000. Abdou Diouf sous le régime duquel les « exceptions » relatives au domaine public maritime ont commencé, peut être considéré comme un sédatif après que Abdoulaye Wade est venu aux responsabilités. Lui, c’est l’excitant dont les effets secondaires traversent encore l’Etat actuel dont le Chef fait souvent appel au volontarisme et au potentiel des individus, recourant sans cesse à la rhétorique de la rupture qui se fait attendre depuis huit ans.
Face au tollé général, un communiqué officiel nous apprend que le Chef de l’Etat « a invité le ministre des Finances et du Budget, le ministre des Collectivités territoriales et le ministre de l’Intérieur de veiller au respect des règles de gestion foncière au plan national. Le Chef de l’Etat a dans cette dynamique, demandé aux ministres concernés de mettre en œuvre un Plan global d’Aménagement durable et de valorisation optimal du littoral national et de veiller, sur l’étendue du territoire à l’application rigoureuse des dispositions du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction ». Pourquoi maintenant seulement, alors que lui-même, avait renoncé avaitil dit, à un terrain sur la Corniche ? Quels actes seront pris à partir de maintenant ?
Sur la corniche de Dakar, aucun investissement n’a maintenu un équilibre avec la protection de la nature. Elle est bétonnée de partout. Fils et filles de la mer, les plages étaient présentes en nous. On pouvait y être du matin au soir, dans l’eau ou au soleil en attendant patiemment qu’il aille se coucher. Aujourd’hui, moins accessibles parce que privatisées, on saccage dans le même temps notre mémoire collective et nos plus profonds souvenirs. La belle corniche perd sa prestance au profit de constructions tout au bord, bouchant la vue et l’accès à la mer. Pourtant, la côte est du domaine public. Il est vain de vouloir nous boucher l’horizon quel qu’il soit, avec un rabiot promis au radoub ou du béton, une chose est sûre, les moyens pour affronter le grand large sont à notre portée.
par Jean-Alain Goudiaby
L'UNIVERSITÉ SÉNÉGALAISE S'EMBOURBE-T-ELLE ?
Il y a quelques années, pour parler de la présence simultanée d’acteurs publics et privés dans l’enseignement supérieur, on utilisait le terme de coexistence. Mais dernièrement, la coexistence a progressivement laissé la place à la concurrencence
Les universités sénégalaises produisent des diplômés et des recherches qui peuvent être de grande qualité. Toutefois, ces établissements connaissent des difficultés plus ou moins importantes en fonction de leur structuration, de leur gouvernance ou encore de l’évolution globale du système d’enseignement supérieur et de recherche.
Ces difficultés résultent de la combinaison de plusieurs facteurs : l’accroissement du nombre d’étudiants, passé de 93 866 en 2012 à 190 145 en 2018, dont 35 % dans le privé ; la restructuration du marché de l’emploi ; les évolutions des législations et de l’environnement physique et social, etc.
On dénombre aujourd’hui huit universités publiques au Sénégal. Cette offre est complétée par les instituts supérieurs d’enseignement professionnel. Le premier, celui de Thiès, est déjà en fonctionnement ; les quatre autres sont prévus pour la rentrée 2020. À, cela s’ajoutent, selon la Direction générale de l’Enseignement supérieur (données d’enquête), plus de 300 instituts et universités privés. Ces derniers sont créés soit par des promoteurs nationaux ou étrangers, soit appartiennent à un réseau transnational, soit sont une filiale d’un établissement étranger. En somme, l’offre de formation demeure très éclectique et inégale, selon les territoires et les domaines disciplinaires. L’offre reste principalement concentrée à Dakar et dans les villes de Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor. Les formations du tertiaire sont majoritairement dispensées dans les instituts privés, alors que les sciences humaines et sociales (SHS), les sciences et technologies ou encore la médecine sont présentes dans le public.
Le défi de la gouvernance des universités
Les universités publiques au Sénégal ont vu le jour autour des années 1960 avec l’ambition de se construire en rupture avec le modèle colonial. Des aménagements de programmes ont été tentés dans certaines facultés. Toutefois, le contexte économique et politique n’a pas toujours été favorable.
De plus, la gouvernance interne a fait parfois défaut et les recteurs, premières autorités de l’université, n’ont pas toujours su traduire en actes concrets les directives nationales. C’est là, parfois, la différence entre les universités publiques et entre le public et le privé.
Dans le dispositif des universités privées, en effet, la place de l’État est réduite à son strict minimum, à savoir les agréments pour l’ouverture, compte non tenu de la forte présence des enseignants des universités publiques pour faire exister certaines formations dispensées dans ces établissements privés, ainsi que les travaux de recherche qui y sont menés. Le mode de gouvernance des universités privées permet de renforcer leur présence sur le marché des formations tout en bénéficiant d’une souplesse plus adaptée à la rapide évolution des espaces de formation.
L’État sénégalais, […] n’a pas toujours une vision claire de la gouvernance des universités et des changements qui s’y produisent. »
Les universités publiques, de leur côté, doivent promouvoir leurs intérêts particuliers face à la concurrence nationale et internationale tout en assumant leur rôle de service public.
L’État sénégalais, malgré sa volonté affirmée d’améliorer le secteur ou d’éviter son enlisement, n’a pas toujours une vision claire de la gouvernance des universités et des changements qui s’y produisent. Le fait, par exemple, de vouloir orienter tous les bacheliers de 2019 vers des universités publiques sans étude prospective préalable en est une belle preuve. D’ailleurs, les universités ont elles vocation à accueillir tous les bacheliers, quel que soit leur projet professionnel ou de vie ?
De même, on peut considérer que l’assujettissement des recteurs au pouvoir politique et aux autres pouvoirs internes peut mettre à mal l’autonomie dans la gestion. On peut analyser les activités du personnel administratif technique et de service comme la résultante de leur dépendance vis-à-vis de l’autorité des recteurs. Cela est d’autant plus vrai qu’une bonne partie de ce personnel peut être choisie par le recteur. Ces différents choix, ainsi que les orientations prises ou non, ont des conséquences sur la marche optimale de l’institution.
Des réformes qui peinent à être mises en œuvre
Les politiques relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche connaissent régulièrement des réformes qui cherchent soit à concrétiser les réformes précédentes, soit à poser les bases d’autres transformations, jugées plus adaptées. C’est ainsi qu’en 2013 s’est tenue à Dakar la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Il en a résulté 78 recommandations qui doivent aider à réorienter la politique d’enseignement supérieur et de recherche.
Cette Concertation a porté sur le pilotage de l’enseignement supérieur, sur l’accès et la qualité des formations, sur le financement et les liens entre les formations, le marché du travail et le service à la communauté, sur l’internationalisation, la recherche et l’innovation. En cherchant à réorienter les formations vers les STEM (acronyme de science, technology, engineering and mathematics) et à mieux articuler ces formations avec le monde du travail, les responsables de la Concertation ont voulu retirer le sable de l’engrenage des universités.
Pour la Concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur, il convient d’approfondir la « professionnalisation » des formations. Cette approche se justifie foncièrement par les exigences des politiques de développement et du marché du travail. Ce dernier exige des étudiants une aptitude professionnelle : ils doivent être opérationnels dès leur sortie de l’université. Or cela ne semble pas être le cas pour les diplômés issus des cycles de l’enseignement général, qui représentent l’essentiel des formations dispensées. C’est ainsi que les instituts supérieurs d’enseignement professionnel pourraient être l’une des solutions, si le modèle est sauvegardé.
Aujourd’hui, malgré les directives présidentielles prises à l’issue de la Concertation nationale, malgré les contrats de performance qui étaient une occasion de renforcer la politique gouvernementale, les universités peinent à consolider les progrès réalisés, tant la mise en œuvre des réformes se confronte à une gouvernance faible.
Cela s’explique, entre autres, par le faible engagement de certains responsables pour la cause institutionnelle et par la méconnaissance des publics accueillis (les étudiants notamment) et des liens qu’il faut construire avec le monde économique, tant pour l’insertion professionnelle des apprenants que pour le service à la communauté.
Vers un partenariat public-privé ?
Le Sénégal s’était lancé dans une politique de libéralisation de l’enseignement supérieur – un domaine qui, jusqu’en 1995 était du domaine exclusif de l’État. Celui-ci a renoncé à être le seul fournisseur de formations supérieures mais s’est efforcé d’en rester le seul garant (conservant notamment le contrôle des processus de certification et d’accréditation à travers l’Autorité nationale d’assurance qualité).
Il y a quelques années, pour parler de la présence simultanée d’acteurs publics et privés dans l’enseignement supérieur, on utilisait volontiers le terme de « coexistence ». Derrière ce vocable, il y avait l’idée de complémentarité. En 2012-2013, le gouvernement du Sénégal avait pris l’option de payer la scolarité de milliers d’étudiants dans les instituts privés. Mais dernièrement, la coexistence a progressivement laissé la place à la concurrence.
Les instituts privés ont globalement meilleure presse, avec des coûts de formation très variables. Sans mettre en parallèle taux de réussite et frais de scolarisation, il est tout de même notable que la gratuité de certains services puisse être associée au faible engagement des bénéficiaires (étudiants et enseignants). Or, l’engagement ou l’exigence peuvent s’avérer utiles dans la construction d’une formation de qualité, entendue comme pertinente, opérationnelle et à vocation territoriale.
Au même moment, pour faire face à cette concurrence, les universités publiques valorisent des formations payantes et les fonctions de service (services supplémentaires que propose l’université : expertise, formations, location de salles…). Ces activités génèrent des ressources supplémentaires pour les budgets des établissements. Cette nouveauté vise non seulement à satisfaire des besoins économiques et de développement – l’université considérée comme étant au service de la société – mais également à renforcer les capacités financières (plus de certaines composantes de l’université que de l’institution dans sa globalité).
Ce qui est certain, c’est que l’enseignement supérieur est de plus en plus partagé entre les secteurs public et privé (en termes d’offre de formation), avec une ligne de démarcation qui est rarement nette : public et privé se réorganisent et redéfinissent leur interdépendance. L’implication des secteurs économiques productifs au sein des universités publiques demeure un véritable enjeu.
Certains changements ou transformations que vivent les universités, tels que la gestion axée sur les résultats, ouvrent des perspectives favorables. D’autres, comme la mise en œuvre de la réforme LMD, sont à l’origine de difficultés plus grandes encore pour le Sénégal, d’autant plus que le système est faiblement doté en ressources et en compétences de gestion et de gouvernance.
Pour éviter l’enlisement, les universités sénégalaises devraient beaucoup moins faire l’objet de changements « induits » (correspondant aux conséquences des transformations antérieures) et ne subir, dans la mesure du possible, que des changements « conduits », c’est-à-dire voulus.
Les universités sénégalaises ont besoin, pour faire face aux enjeux de gouvernance et de développement, d’une gestion assainie et de l’implication de tous les acteurs concernés tout au long du processus de changement. C’est la condition préalable pour éviter l’enlisement et construire des universités performantes.
Texte initialement publié en janvier 2020 sur le site de The Conversation.
LA SALVE DU PRÉSIDENT NIGÉRIEN À PROPOS DE L'AFFAIRE GEORGE FLOYD
Mahamadou Issoufou a estimé jeudi que la mort de cet Afro-américain était "le symbole du vieux monde qu'il faut changer", lors d'une visioconférence avec ses pairs de l'Union africaine
Le président du Niger Mahamadou Issoufou a estimé jeudi que la mort de George Floyd était "le symbole du vieux monde qu'il faut changer", lors d'une visioconférence avec ses pairs de l'Union africaine. "Le symbole du vieux monde qu'il faut changer et qui viole constamment ces valeurs (solidarité, égalité, justice, dignité) est l'assassinat de George Floyd", a déclaré le président nigérien dans son discours transmis à l'AFP par la présidence. "Notre conférence doit condamner sans réserve cet acte odieux", a déclaré M. Issoufou en concluant son discours sur la mort de George Floyd, un Afro-américain asphyxié à Minneapolis sous le genou d'un policier américain blanc.
S'exprimant sur la pandémie de coronavirus qui va toucher les économies africaines, le président avait auparavant souligné : "Il est impératif de mettre en place un nouveau paradigme, une nouvelle gouvernance politique et économique mondiale, gouvernance qui sera davantage fondée sur la solidarité, l'égalité, la justice et la dignité". Comme lors de plusieurs interventions cette année, M. Issoufou a appelé les pays occidentaux à aller plus loin que des annulations de dettes, réclamant "un plan Marshall" pour l'Afrique.
Les pays du G20 ont décidé de suspendre pour un an le remboursement de la dette des pays les plus pauvres afin de les aider à faire face à la pandémie de Covid-19. La chancelière allemande Angela Merkel a évoqué fin mai un nouveau "geste". L'endettement total du continent africain est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ un tiers dû à la Chine.
Selon un bilan lundi soir, l'Afrique, qui a été relativement moins touchée que l'Europe ou les Etats-Unis, a enregistré près de 200.000 cas pour environ 5.000 morts.
LES SAGES DE L'APR SATISFAITS DE LA GESTION PRÉSIDENTIELLE DU COVID-19
Ils se réjouissent des mesures prises par le président de la République et salue son sens élevé de l’écoute qui lui a permis de répondre positivement aux aspirations de son peuple - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du conseil des sages de l’APR, daté du 11 juin 2020, à propos de la gestion de la crise du coronavirus par le président Macky Sall.
« Le Conseil National des Sages Républicains (CNSR) a tenu ce jeudi 11 juin 2020, à son siège à Dakar, sa réunion politique sous la présidence de son coordonnateur national, Monsieur Maham Diallo. Cette réunion a permis de se pencher sur la situation nationale du pays marquée par la gestion de la covid-19.
Le Conseil National des Sages Républicains se réjouit des mesures fortes et courageuses prises par Son Excellence monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal et salue son sens élevé de l’écoute qui lui a permis de répondre positivement aux aspirations de son peuple. Le Conseil note également la pertinence du Programme de résilience économique et social, à hauteur de 1000 milliards de francs CFA, pour soutenir les ménages, les entreprises et même les Sénégalais de la diaspora.
En ce qui concerne la distribution de l’aide alimentaire destinée aux populations les plus touchées par la pandémie, le Conseil constate que les impératifs d’équité, de régularité et de transparence fixés par le chef de l’Etat ont été respectés et se traduisent notamment par la mise en place du comité de pilotage regroupant des représentants des institutions, de l’opposition, des acteurs de la société civile.
Au regard de la riposte communautaire renforcée, le CNSR exprime son adhésion appuyée au président de la République suite à sa décision d’assouplir l’état d’urgence pour permettre à toutes les forces vives de la Nation de contribuer activement à l’effort économique pour permettre à notre pays de garder le cap de l’émergence malgré les impacts de la covid-19.
Analysant le taux de létalité national, le Conseil National des Sages Républicains s’incline devant la mémoire des disparus, prie pour le repos de leurs âmes et exprime son inquiétude quant à la typologie du taux de mortalité majoritairement composé de personnes âgées. Aussi, le CNSR invite-t-il les populations au respect scrupuleux des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires pour protéger, particulièrement, les personnes les plus exposées au virus.
Enfin, le Conseil National des Sages Républicains réitère son appel à toutes les compétences sénégalaises à mettre leur génie au service de l’intérêt suprême de la Nation pour traverser cette crise sanitaire inédite. »
BEAUCOUP PENSENT ENCORE QUE C'EST UNE MALADIE DES BLANCS
Le déni de la pneumonie à coronavirus s’explique par l’image d’une maladie importée en Afrique. C’est l’analyse de la socio-anthropologue, Fatoumata Han de l’Université Assane Seck de Ziguinchor
La socio-anthropologue Fatoumata Han se penche sur les causes du déni de la maladie à coronavirus malgré les morts. L’enseignante chercheure à l’Université Assane Seck de Ziguinchor se garde de qualifier d’irrationnelle l’attitude de ceux qui refusent de croire à la maladie. « Dire que c’est rationnel ou non, c’est émettre un jugement de valeur. La question est plutôt celle de savoir pourquoi certaines personnes continuent à nier l’existence ? », se demande la socio-anthropologue.
Le déni de la réalité est lié selon cette chercheure à l’image collée à cette maladie. Jusqu’ici, beaucoup d’Africains, la banalisent parce que tout simplement, elle a fait moins de victimes sur le continent, en plus elle a été « importée d’ailleurs ». « Le relâchement en matière de respect des mesures barrières s’explique par la perception que d’autres ont de l’épidémie à coronavirus. Beaucoup pensent encore que c’est une maladie des occidentaux », a analysé le Professeur Fatoumata Han.
L’universitaire interroge aussi « la notion de communauté ». Pour elle, il y a un travail de communication à faire pour lever les équivoques entre les cas communautaires et les communautés. « Il y a un glissement qui fait penser que c’est la communauté de gérer la transmission communautaire », a relevé l’enseignante qui a regretté, que depuis l’apparition de la maladie, le 2 mars 2020 au Sénégal, les autorités sanitaires ont misé sur le « tout médical » laissant en rade, des acteurs clés de la lutte. « L’implication des communautés est tardive au Sénégal or la maladie à coronavirus est éminemment sociale. Elle met à rude épreuve les interactions, redéfinit les formes de sociabilité au Sénégal » a constaté l’universitaire qui soutient également que ce sont les leaders communautaires qui doivent s’investir dans la sensibilisation pour un changement de comportements.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LE VIRUS DE L'INCOMPÉTENCE, NETTOYER LES ÉCURIES D'AUGIAS (2/2)
EXCLUSIF SENEPLUS - Il revient à Macky Sall d’expurger du gouvernement les ministres carents qui auront décompensé prématurément et dont la gestion de crise est plus dangereuse que la crise elle-même
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 11/06/2020
Dans ce lot de ministres qui ont montré leur incompétence dans la gestion de cette pandémie, en sus de Mansour Faye, il faut ajouter Mamadou Talla, le ministre de l’Education nationale, Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Intérieur et Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diop, ministre de la Culture et de la Communication.
Talla sur la première marche du podium de l’incompétence
La reprise ratée des enseignements et apprentissages aura montré les carences du ministre de l’Education. Sans planification, sans avis des experts médicaux du CNGE, Mamadou Talla aura fait croire ad nauseam au président que la reprise le 2 juin était possible pour les classes d’examen. En dépit des coups de semonce des enseignants, des alertes des parents d’élèves (je ne parle pas des associations collaborationnistes de parents d’élèves) de la société civile et même des politiques de tous bords, le ministre de l’Education a voulu obstinément rouvrir les écoles dont la plupart sans eau, étaient dépourvues de logistiques spécifiées dans le protocole sanitaire. Même pour les transporter à leurs lieux de services, dans des conditions de sécurité sanitaire optimales, Talla a regroupé les enseignants dans un capharnaüm humain indescriptible au Terminus Liberté V, les exposant à un risque de contamination rapide. Pourtant, l’arrêté du ministre de l’Intérieur n° 007782 du 13 mars 2020 interdit, pour des raisons de sécurité liées à la propagation du covid-19, toutes manifestations ou tous les rassemblements de personnes dans les lieux ouverts ou clos. Alors, pourquoi avoir convoqué des milliers d’enseignants dans un endroit pas très spacieux pour les convoyer dans des conditions qui favorisent la contraction et la dissémination du virus ? Il est indéniable que plusieurs des enseignants affectés par le Covid-19 ont été contaminés lors du chaotique départ à la Liberté V. Sachant que la rentrée du 2 juin allait être calamiteuse, on a fait état d’enseignants atteints du Covid en Casamance pour généraliser la mesure d’ajournement sine die de la reprise des cours. Dix enseignants malades asymptomatiques et remplaçables ne peuvent pas paralyser tout le système. Seulement, le ministre de l’Education a voulu masquer son incompétence et son impréparation avec l’alibi des enseignants infectés par le virus. Il faut oser dire nument la vérité : la logistique de guerre contre Sars Cov2 a été défaillante, insuffisante voire inexistante dans plusieurs établissements scolaire. Ce fiasco de la rentrée aura tempéré les jaculations extravagantes et l’outrecuidance débordante du ministre Mamadou Talla. Aujourd’hui, les enseignants sont en droit de porter plainte contre leur ministre devant la juridiction compétente pour « mise en danger de la vie d’autrui », « exposition à la stigmatisation » ou « non-assistance à personne en danger ».
Aly Ngouille Ndiaye, lui, aura marqué cette crise avec une série de tergiversations et de cafouillages qui ont empreint ses prises de décisions. La rétractation sur la délivrance des autorisations de voyager de la Korité surnage dans nos mémoires. N’a-t-il pas menacé maladroitement les habitants de Touba qui rechignent de porter le masque alors que le port du masque n’est obligatoire dans certains cas de figure ? Sa flicaille n’a-t-elle pas usé ou abusé de la violence sur certains fidèles musulmans qui tenaient vaille que vaille à prier dans leurs mosquées au moment où à Medina Gounass et à Touba, l’on priait dans les mosquées sans être inquiété ? Pourquoi deux poids, deux mesures ?
Diouf Sarr : la crise dans la communication de crise
Abdoulaye Diouf Sarr, qui est au centre de cette guerre contre le virus, a montré ses limites dans la gestion de cette pandémie. Plus le temps passe, plus son incompétence est mise à nu. D’abord, même si en public le professeur Seydi a remercié le ministre Diouf Sarr, il est avéré que leurs relations sont plus que délétères. En sus, la communication de son ministère sur la gestion de la guerre sanitaire est alarmiste voire catastrophiste. D’une part, le discours est dramatisant, anxiogène au risque de favoriser la psychose et la stigmatisation. Les ministres Amadou Ba et Diouf Sarr, confortés par la Cour suprême, n’ont-ils pas dit avant le désaveu présidentiel, sur le compte du CNGE, que les dépouilles des Sénégalais émigrés décédés du Covid étaient fortement contagieuses au point qu’il faille les enterrer dans le pays où ils ont trouvé la mort ? Une telle attitude a eu un effet repoussoir chez ces populations de Malika qui ont refusé l’inhumation d’une victime du Covid dans les cimetières de leur localité.
La stratégie communicationnelle du ministre de la Santé et de ses agents est confuse, désordonnée voire inopérante. Chacun s’épanche dans les médias sans une réelle maitrise de la situation. Si Abdoulaye Diouf Sarr parle de l’acmé de l’épidémie atteint, aucune donnée épidémiologique ne le prouve. La courbe est toujours ascendante. D’ailleurs, il suffit de voir, le 06 juin passé, l’inquiétude affichée par le Pr Abdoulaye Bousso stressé pour mettre le holà au pseudo-optimisme du ministre de la Santé. D’autre part, la récitation ânonnante quotidienne des résultats des examens virologiques à laquelle s’adonnent laborieusement à tour de rôle, le ministre de la Santé, son directeur de cabinet Aloyse Diouf et la directrice de la Santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a fini par lasser certains Sénégalais du fait de son caractère dogmatique. Pire, la lecture bafouilleuse surtout en wolof est répugnante du fait d’une mauvaise diction doublée d’une méconnaissance de certains termes dans la langue de Kocc. Plutôt que de faire le kéké en s’adonnant à une récitation fastidieuse rotative, il est plus urgent pour le ministre Diouf Sarr d’affiner une bonne stratégie de communication de crise qui sensibiliserait à nouveau et mobiliserait davantage les Sénégalais en état de relâchement mortifère sur la nocuité du covid et dissiperait tous leurs doutes, oblitérant son discours et ceux de ses collaborateurs.
Aujourd’hui, on constate un effet de relâchement progressif dans l’observance des mesures barrières depuis que le Général, par maladresse communicationnelle, nous a indiqué de vivre avec le virus alors qu’on doit l’éviter, le fuir tout en menant nos activités professionnelles. Aussi incombait-il au service de com’ de Diouf Sarr d’itérer la parole présidentielle, d’en livrer la quintessence et la profondeur à ces Sénégalais qui pensent que l’épidémie est en voie d’extinction ou n’est encore qu’une fiction. Mais ce sont surtout les incohérences discursives et décisionnelles dont font montre les lieutenants du Général qui grossissent le rang des «corona-sceptiques». Il est indéniable que le manque de cohérence du gouvernement dans la gestion de cette crise sanitaire aura largement contribué au relâchement de certains Sénégalais.
Chez d’autres, le non-port du masque et le manque d’observance de certaines mesures barrières sont liés à l’indisponibilité des ressources pour se procurer de produits détergents et des masques. Le discours de prévention a ses limites quand il n’est pas sous-tendu par des actes forts.
Dans ce hit-parade de ministres incompétents, que dire de l’illustre-obscur ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, (plusieurs journalistes et acteurs culturels ne parviennent même pas à l’identifier) qui a réparti entre copains et coquins l’aumône présidentielle décemment appelée aide à la presse ? Ce différentiel de traitement dans la répartition inique de l’aide pécuniaire est inadmissible dans un gouvernement qui se veut chantre de la transparence et de la bonne gouvernance. Si aujourd’hui, le ministre Diop et ses collaborateurs refusent obstinément de publier les bénéficiaires et le montant alloué à qui de droit, c’est parce que dans son propre ministère, des agents ont utilisé des simulacres de sites pour s’accaparer indûment l’argent destiné aux journalistes. Le scandale de la distribution de l’aumône présidentielle est à son paroxysme quand le troubadour Mame Gor Djazaka dont le seul mérite est de se « larbiniser » a arraché sa part du gâteau.
Last but not least, le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta et son homologue Moustapha Diop du Développement industriel et de la Petite et Moyenne Industrie complètent cette palanquée de ministres incompétents. Lesquels avaient conjointement signé, le 24 avril 2020, l’arrêté n°009450, rendant obligatoire la certification de conformité des masques barrières à la marque nationale de conformité « NS-Qualité Sénégal » avant que, sous la grogne des tailleurs, le dernier nommé ne recule, deux jours plus tard, par un autre arrêté. Assome Diatta qui avait interdit, à juste raison, la vente du pain dans les boutiques mais sans préconiser des mesures d’accompagnement compensatoires, avait fini par provoquer des engorgements monstres au niveau des boulangeries violant ipso facto la distanciation physique. C’est dire donc que la crise pandémique a fini par révéler au grand jour l’incompétence consternante et l’indécision effarante des lieutenants du Général.
Les périodes de crise sont des moments majeurs de test politique. Et cette crise sanitaire (pour ne plus user fort de café du mot « guerre ») aura mis à nu l’incompétence des ministres de Macky Sall concernés qui ont décompensé après 90 jours de crise sanitaire. Mais puisque le contrat de confiance du peuple avec le président Sall s’achève en 2024, il lui revient, dès l’atténuation de cette crise, d’expurger du gouvernement cette horde de ministres carents dont l’incompétence dans la gestion de cette crise sanitaire est plus dangereuse que la crise elle-même. Il incombe au président Macky Sall de nettoyer les écuries d’Augias de cette pandémie de l’incompétence gouvernementale avant que les Sénégalais ne soient contagionnés par le virus des Maliens qui, depuis quelques jours, réclament le départ du président Ibrahim Boubacar Keita dont le pays, pataugeant dans la mal-gouvernance, est en proie, depuis 2012, à une profonde crise sécuritaire, sanitaire, politique et économique.
C’est dans les polémiques qu’il s’accomplit et qu’il s’est fait un nom. Les attaques personnelles, il s’y connaît. Et malgré les critiques sur l’alignement de son journal sur les positions du pouvoir en place, il reste droit dans ses bottes
Ce texte préalablement publié en 2016 est remis au goût du jour par son auteur, journaliste au Soleil via sa page Facebook, alors qu'une polémique couve à nouveau entre Madiambal Diagne et Pierre Goudiaby Atépa, à propos d'un scandale foncier.
Entre le patron du Groupe Avenir Communication et Pierre Goudiaby Atépa, les mots volent au ras des pâquerettes. Par voie de presse, les deux hommes se cognent sans merci. Ce, depuis que Madiambal Diagne a, dans une chronique, émis un doute, un brin ironique, sur le projet du célèbre architecte de faire de l’île de Carabane, en Casamance, un paradis fiscal. Ayant peu goûté à cette sortie, Atépa a répliqué de manière virulente rappelant les largesses qu’il aurait faites à Madiambal. Selon Atépa, il offrait chaque année le mouton de Tabaski à Madiambal. Mais puisque le patron du journal Le Quotidien n’est pas fait de la même matière que ceux-là qu’on gifle et qui tendent l’autre joue, il est revenu à la charge. Et c’est certain, il attend tranquillement dans son coin la prochaine attaque d’Atépa pour riposter à nouveau.
Il est comme ça Madiambal, il n’est pas homme à se laisser faire. Lui, c’est dans les polémiques qu’il s’accomplit et qu’il s’est fait un nom. Les attaques personnelles, il s’y connaît. Avant Pierre Goudiaby Atépa, d’autres en ont pris pour leur grade dans ses chroniques du lundi. Jusqu’à une date récente, c’est l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye que Madiambal Diagne avait transformé en souffre-douleur. N’hésitant pas à aller jusqu’à farfouiller dans sa vie intime.
En 2005, il a été condamné, en tant que Directeur de publication, à un mois avec sursis et à payer un franc symbolique à Karim Wade que son journal avait accusé d’être derrière le projet d’installation d’un troisième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal. Il a, par la suite, dû présenter platement ses excuses au fils d’Abdoulaye Wade devant les caméras de la Rts. Deux ans plus tard, c’est avec l’ancien ministre du Tourisme Thierno Lô que Madiambal a eu maille à partir. Le journaliste l’accusant d’avoir empoché 200 millions de Fcfa du président Abdoulaye Wade au nom du journal Le Quotidien.
Il est expéditif et radical, vous pensez ? En fait, la plume du journaliste n’est que le reflet du manager qu’il est : Madiambal Diagne n’a que faire des états d’âme et des cas de conscience. La preuve, il y a deux ou trois ans, il n’a pas hésité à se débarrasser du trio de journalistes séniors avec qui il avait créé son journal. Avant et après eux, de nombreux jeunes reporters ont fait les frais des humeurs du boss. Et malgré les critiques sur l’alignement de son journal sur les positions du pouvoir en place, Madiambal Diagne reste droit dans ses bottes. Et c’est pour mieux cirer les pompes de ses amis du pouvoir.