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24 avril 2025
Politique
"NOUS EN AVONS ASSEZ D'ÊTRE ENTOURÉS DE SYMBOLES QUI NOUS INSULTENT"
À Paris, Lille, La Réunion ou en Martinique, des collectifs militent pour le retrait de statues à la gloire de personnages historiques ayant participé ou soutenu le colonialisme
Une statue d'un négrier déboulonnée à Bristol au Royaume-Uni, celle de l'ancien roi des Belges Léopold II retirée à Anvers, en raison de son action coloniale... En plein mouvement Black Lives Matter aux États-Unis et en écho aux débats sur le racisme suscités par la mort de l'Américain George Floyd et du Français Adama Traoré, la place de certaines statues fait de nouveau débat en France. Certains militent pour leur retrait.
Parmi les œuvres pointées du doigt en France, il y a a statue à la gloire de Colbert devant l'Assemblée nationale à Paris. Le célèbre ministre de Louis XIV est l'auteur du "Code noir", qui légiférait l'esclavage dans les colonies françaises au 17e siècle. Cette statue n'a plus sa place devant le Palais-Bourbon, clame Ghyslain Védeux, le président du Cran, le Conseil représentatif des associations noires : "Colbert est un symbole de pillage, de crime, de déshumanisation. Il faut qu'il y ait un travail pédagogique qui soit réalisé en profondeur."
"L'Histoire, on doit l'assumer", rétorque l'historien Dimitri Casali dans une tribune. Retirer une statue n'est pas la solution, c'est au contraire "ouvrir la boîte de Pandore du révisionnisme historique”.
À Lille, c'est la statue du général Faidherbe qui fait débat. Faidherbe a protégé la ville lors de l'invasion prussienne, mais il est aussi et surtout connu pour avoir conquis puis colonisé le Sénégal au XIXe siècle. Un collectif, dont fait partie Nicolas Butor, se bat depuis deux ans pour retirer sa statue. "Faidherbe est avant tout un criminel colonisateur et raciste. Nulle part n'est mentionné, sur sa statue, ce passé colonialiste", argumente le militant antiraciste. Le "débat est légitime" avait répondu la maire de Lille il y a deux ans. Depuis la statue a été rénovée.
LE COVID-19 ET L'AFRIQUE À TRAVERS L'EXPÉRIENCE DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Un pôle économique à l'extrême sud-est, pour nommer Tambacounda, est tout à fait réalisable. Il serait un pendant à la région de Dakar et un pont pour le développement de nos échanges en direction de toute l'Afrique subsaharienne
Les prévisions funestes des experts ont encore une fois été démenties, celles-là mêmes qui nous prédisaient millions de morts et catastrophes innommables.
Non seulement la pandémie n'y a sévi qu'à des taux marginaux, mais nos élites ont pu trouver, avec le peu de moyens à leur disposition, les savoir faire et savoir être propres à amortir sa dissémination et adopter des thérapeutiques expérimentales avec une indépendance d'esprit salutaire. Et ce, malgré le suivisme plus ou moins prononcé mais relativement temporaire de nos gouvernements vis à vis des puissances coloniales.
Cette épidémie a été l'occasion d'une impulsion intense de la créativité et de l'ingéniosité de nos scientifiques et techniciens notamment dans les technologies de pointe que sont l'électronique, le numérique et l'impression additive, plus communément appelée 3D. Si les pouvoirs publics savent l'écouter dans la durée et transformer ce surgissement en stratégie, on peut raisonnablement espérer alors la naissance d'une vague de fond qui pourrait propulser l'émergence réelle de l'Afrique et asseoir toute sa place d'acteur majeur dans l'équilibre mondial.
Acteur majeur et équilibre, non pour singer le monde occidental ni le monde asiatique dans leur course infernale à la productivité, au gain de temps compté en heures, puis en minutes et en secondes, non pour être mus par l'appât du gain et du profit maximal, non pour mettre l'humain au service de la comptabilité économique qui finit par se donner pour la Science économique, et j'en passe...
Équilibre mondial et acteur majeur pour cultiver et asseoir ses valeurs culturelles et civilisationnelles fondées sur l'adage qui dit "Nitt, garabou nitt la" (l'être humain est un remède pour l'être humain), une économie dont la mission essentielle et le fonctionnement sont de répondre aux besoins sociaux et non au profit de quelques individus, fussent-ils organisés en classe sociale. Revenir à l'économie au sens étymologique de gestion des biens de la famille ou de la maisonnée. Et non l'expropriation et le travestissement de son sens au profit de l'élaboration et l'imposition de règles destinées à permettre et encourager l'accaparement essentiel des biens par les plus puissants.
Car cette pandémie, par delà notre réaction et notre réponse pour la contenir et nous en protéger, s'est peu propagée et fixée en Afrique, d'elle-même, non comme le nuage de Tchernobyl qui se serait opportunément arrêté à telle ou telle frontière, mais peut-être tout simplement parce que l'Afrique est relativement en marge des circuits et mouvements économiques et commerciaux mondiaux.
On constate à priori que les pays les plus touchés sont des plaques essentielles de la circulation des marchandises et des personnes à partir du centre de la mise à feu de la pandémie. À l'intérieur même de ces pays, ce sont les régions les plus actives dans cette économie mondiale et de ses circuits qui ont été les plus touchées, le cas de l'Iran n'étant qu'une particularité qu'il faudra élucider un jour, mais qui pourrait être lié à la proximité historique de ses échanges civilisationnels avec la Chine et avec la présence fortuite de marchands iraniens à Wuhan dès la naissance de l'épidémie, bien avant qu'on en repère l'existence et la nature, marchands qui reviennent en Iran et sont au centre de la circulation commerciale et humaine dans le pays et, enfin, au manque criant de moyens techniques et de médicaments causé par les sanctions américaines.
En dehors de ces plaques tournantes avec une forte concentration humaine et une grande densité des transports, les zones plus lointaines et moins densément peuplées ont été beaucoup moins touchées.
Rappelons que la pandémie de la peste noire aux XIV et XV èmes siècles a mis quatre-vingts ans à se propager de son centre à son apogée géographique et s'est déplacée en suivant les circuits de circulation des grands centres de vie économique et religieuses. Un rythme à la mesure aussi de la vitesse de circulation de chaque époque.
C'est ce même phénomène qui a permis de préserver relativement l'Afrique qui occupe, de fait, une place marginale dans les grands flux des circuits commerciaux mondiaux. Notre faiblesse a été pour une fois notre force.
Mais cela ne s'arrête pas là.
Le monde occidental vit depuis un demi-siècle dans un environnement de plus en plus aseptisé, où les défenses immunitaires de l'être humain sont remplacées progressivement par des médicaments, et où leur production et leur mobilisation seraient donc de moins en moins sollicitées et finiraient par être anesthésiées.
Cela n'est pas le cas en Afrique et dans de nombreux pays du Sud. Non par une quelconque anticipation stratégique, mais par un manque de moyens tout simplement. N'ayant pas le luxe de substituts extérieurs pour le protéger, notre corps serait obligé de se défendre par sa force interne, maintenir et renforcer en conséquence ses défenses immunitaires propres. Là aussi, c'est une faiblesse qui nous permettrait de renforcer cette capacité.
Et pour reprendre l'adage qui dit "Niakk pékhé, pékhé la", ne pourrait-on pas penser, selon la même logique, que "Niakk doolé, doolé la", et que la reconnaissance active de sa faiblesse face à une situation est aussi le lieu potentiel de production d'une imagination et ingéniosité extrême à élaborer et mettre en oeuvre des solutions propres à dénouer des blocages à priori inextricables.
Le constat rationnel et honnête vis-à-vis de nous-mêmes de nos faiblesses devrait nous permettre en conséquence, non de nous en satisfaire en se bombant le torse pour certains, ni de nous y complaire pour d'autres, mais de mettre en oeuvre une stratégie pour notre développement, asseoir notre place, toute notre place, dans le nouvel équilibre mondial qui se dessine. Une stratégie à l'instar des arts martiaux qui se structurent essentiellement en puisant dans sa propre faiblesse et s'appuyer sur la force de l'adversaire pour en venir à bout.
Nous vivons dans un écosystème. Notre être est en adéquation avec celui-ci dans une relation intime et séculaire, exactement comme tous les autres peuples et grandes aires de civilisation. Nous vivons donc avec les germes, les bactéries et autres agents infectieux spécifiques à notre environnement, exactement comme notre corps porte en lui de ces mêmes agents indispensables à son équilibre et non nécessairement prédateurs, sauf au cas où il subit des modifications importantes pour telles ou telles raisons ou telles ou telles circonstances. Même dans cas là, un apport extérieur pour nous protéger et guérir, du fait de sa rareté, s'accompagne du facteur essentiel que représente la mobilisation extrême de notre système immunitaire.
Pour quelles raisons n'imaginerions pas dès lors une protection fondée non sur la recherche effrénée d'un milieu aseptisé où tout agent potentiellement pathogène est traqué et détruit à coups de produits chimiques de plus en plus puissants, mais auquel il finit par s'adapter et résister toujours mieux, mais plutôt par un développement de l'hygiène tout simplement, non pour détruire ces agents selon les termes d'un combat de Sisyphe, mais tout simplement pour s'en éloigner lorsque cela est nécessaire. Ce sont là deux modes de protection radicalement différents, avec des conséquences sur le système de production et de développement pharmaco-sanitaires décisives.
Quant à chercher à s'intégrer à tout prix aux circuits commerciaux mondiaux, avec des centres de civilisations extérieurs à notre écosystème, ce qui signifie nous ouvrir aussi à des agents pathogènes auxquels notre système immunitaire n'est pas du tout préparé, malgré la "mondialisation", n'aurions nous pas intérêt à privilégier enfin le développement de nos relations économiques et commerciales dans le champ africain, celui-là même qui constitue notre milieu global, nous y fortifier, et y créer progressivement les moyens spécifiques et adéquats à notre réalité pour les affronter, sans pour autant cesser de nous nourrir abondamment et intelligemment des connaissances produites sous d'autres cieux mais savoir réhabiliter cette fois celles produites sous les nôtres tout en sachant les débarrasser de leurs pesanteurs ?
En adoptant, sans le recul critique radical nécessaire, les moyens élaborés en fonction de systèmes économiques et sociaux étrangers à notre civilisation, nous nous donnons comme un simple marché de consommateurs et nous nous présentons désarmés pour nous en remettre entièrement à lui, sans nous appuyer sur la mobilisation optimale de notre propre système immunitaire.
Ce qu'il se passe au niveau de notre corps est du même type que ce qu'il se passe dans la nature avec les produits phytosanitaires et les engrais chimiques qui se révèlent être de plus en plus puissants, de plus en plus destructeurs des richesses et des capacités propres du sol à se régénérer et des plantes à se défendre, de plus en plus chers, bien qu'à une intensité moindre et une transformation plus lente. Tout cela pour le seul profit des industries pharmaceutiques et phytosanitaires mondiales qui voient ce marché particulièrement juteux se développer à une vitesse exponentielle.
C'est par un arrimage solide à l'Afrique, par une politique intelligente, souple et pragmatique de coopération et d'associations à tous les niveaux et dans tous les domaines, que nous sommes réellement capables de nous développer de façon homogène et intégrée : nous en partageons les contraintes, les ressources naturelles, le même niveau de développement, les mêmes grandes valeurs culturelles. C'est forts de cela que nous pourrons construire et occuper notre place dans le monde et dans son nouvel équilibre.
Créer pour l'Afrique les conditions d'un développement industriel et artisanal en encourageant la petite entreprise de transformation au service de l'artisanat. Pour ne prendre qu'un exemple, pourquoi ne pas limiter les droits d'exploitation de nos richesses minières, les accompagner de contraintes strictement respectueuses de l'environnement naturel et humain, associant les petites villes et les villages mitoyens et, enfin, exiger la rétrocession d'une partie de la production à des petites entreprises de transformation ayant pour finalité de revendre leurs produits finis ou semi finis à des artisans. Ceux-ci ont souvent du mal à se fournir en produits neufs mais très chers, travaillent généralement avec du matériel récupéré licitement mais qui donne aussi lieu, dans certains cas, à des transactions sur des produits issus en réalité de vols et déprédations diverses et variées.
Une telle politique créerait un environnement où l'on verrait éclore toute une gamme de petites entreprises de transformation et de production artisanale riches en main-d'oeuvre, en savoir faire et en créativité comme l'ont montré nos ingénieurs, techniciens, médecins quand il a fallu compter sur eux-mêmes pour affronter la crise que nous subissons car il n'y avait aucune "aide" extérieure de quelque sorte que ce soit, sinon minime, qui pouvait nous parvenir et nous permettre de nous passer de leurs services. C'est d'une certaine manière contraints et forcés que nous avons dû les écouter et les prendre au sérieux. Alors profitons en pour asseoir définitivement cette politique, l'encourager et lui donner les moyens de s'épanouir dans les meilleures conditions.
Et nous n'avons pas besoin d'entrer dans une logique de toujours plus pour notre développement, ce toujours plus qui soumet le monde fondé sur le système productiviste et néolibéral à une course infernale contre l'humanité et contre la nature. Nous avons besoin d'entrer au contraire dans un monde du mieux être au service de l'être humain et de la nature.
Nous avons besoin que nos concitoyens travaillent, créent, prennent le temps de vivre en harmonie avec leur environnement social et hors du besoin, et non pas de profits toujours démultipliés au service d'une minorité.
C'est le lieu, dès lors, de revisiter tous ces paradigmes que l'on nous inculque depuis des décennies, d'en mesurer les conséquences dramatiques, en prenant le risque de nous secouer nous-mêmes, déstabiliser nos certitudes intellectuelles comme notre confort matériel, pour nous orienter dans l'élaboration d'autres finalités et rasseoir solidement nos valeurs.
Protéger l'être humain, préserver ses capacités de défense propres et renforcer son système immunitaire, nous nous le devons. Nous le devons aussi à la nature, à la préservation de l'intégrité de notre planète. Dans une telle logique, nous devrions nous réorienter vers une agriculture qui respecte ces principes. Mettre en place des méthodes qui respectent et régénèrent les sols, favorisent et protègent la vie biologique qu'ils recèlent, prendre résolument distance avec les produits chimiques qui finissent de se substituer à la force vitale des sols comme des plantes qui s'en trouve dès lors anesthésiée et inopérante. Non pas, bien sûr de façon brutale mais selon une méthode raisonnée.
Le Sénégal dispose d'ores et déjà de suffisamment de compétences humaines et techniques, de centres de formation jusqu'au plus haut niveau et d'institutions pour se charger d'élaborer, mettre en oeuvre et assurer le suivi d'une telle ambition.
La muraille verte en oeuvre pourrait être l'occasion, si ce n'est déjà en cours, au profit des villageois des zones traversées, de mettre en oeuvre une formation à ces techniques de régénération et de protection des sols et des plantes afin qu'ils en tirent le meilleur. C'est d'ailleurs la condition de réussite d'une telle opération. Il faut que les villageois y trouvent leur intérêt, pas selon une éthique et une préservation de la nature et de la vie en général mais pour améliorer leur propre quotidien de façon concrète à court terme, avec une échéance définie de façon réaliste, dans une fourchette raisonnable, condition nécessaire pour qu'ils y adhèrent et protègent les plantes semées et/ou régénérées. S'appuyer sur ce qui a été réalisé en Casamance, mais cette fois, avec le concours massif de l'État qui mobilise les compétences nécessaires, les institutions et centres de formation pour participer à cette oeuvre gigantesque par sa dimension et par l'ambition qu'elle est en droit de générer en nous, pour notre avenir. Ce serait alors un mouvement massif de formation des paysans à ces nouvelles pratiques agricoles et une école grandeur nature pour les populations proches. Impliquer les villageois dans cet esprit, c'est contribuer aussi à favoriser, chez les anciens, l'émergence de savoirs séculaires, savoirs délaissés et enfouis à force d'avoir été dévalorisés par l'imposition de techniques modernes justifiées par ce qui se donne comme le fruit de la science, alors qu'en réalité il s'agit aussi et surtout d'une prétention à soumettre la nature et d'une volonté de promouvoir la production d'outils, de semences à usage unique et d'intrants à des fins essentiellement lucratives. Encouragés, valorisés et ramenés à revivre en harmonie avec la nature, une fois renouée la confiance en eux-mêmes, en leurs savoirs et savoir-faire, les paysans feront preuve, à n'en pas douter, d'une intelligence, d'une créativité et d'un investissement qui bousculeront radicalement nos certitudes et seront en même temps salutaires pour nous aider à retrouver pieds sur terre et quelque humilité face à nos connaissances "scientifiques", en réalité des connaissances bridées, organisées et formatées pour générer profits et rentes à croissance exponentielle.
Ceci nous permet d'aborder le quatrième volet des leçons de la pandémie en cours. La dissémination de la maladie suit les grands circuits de circulation économique et commerciale, et en conséquence les grandes concentrations urbaines. C'est ainsi que la région de Dakar concentre la majeure partie des populations infectées. Elle est en même temps l'unique poumon économique du pays. La confiner pour contenir l'épidémie, c'est plonger tout le reste du pays dans le marasme économique. On a pu le constater très rapidement sur le plan agro-pastoral pour ne citer que cet aspect. Briser son dynamisme économique par des mesures restrictives, rompre ses liens avec le reste du pays, c'est enrayer la possibilité pour l'écrasante majorité de ses membres de se nourrir tout simplement et la plonger dans la faim, tant l'économie informelle, d'où l'on y tire sa subsistance au jour le jour, y a cours jusque dans les moindres de ses méandres.
Cela devrait alors nous inciter à revoir notre politique d'urbanisation et de structuration de notre économie à l'échelle de l'ensemble du pays. Celles-ci restent tributaires d'une logique mise en place depuis le XIXème siècle par le système colonial. Cette logique est en voie de transformer l'agglomération de Dakar qui s'étend déjà sur toute sa région en une véritable mégalopole qui finira bientôt par absorber la région de Thiès elle-même, y compris la ville de Mbour et l'ensemble de leurs satellites.
Il serait fortement souhaitable d'enrayer résolument cette dynamique et se donner les moyens de redessiner le tissu urbanistique et économique, selon une vision holistique et une stratégie intégrée sur l'ensemble du pays, à commencer par le fait de favoriser l'émergence d'un pôle fort à son autre extrémité. Des moyens existent pour cela. Dakar est le bout d'un entonnoir où vient s'engouffrer le reste du Sénégal et des pays de la sous-région, notamment ceux du sud et du sud-est. Ce sont en conséquence tous les moyens de transports qui viennent s'y déverser, engendrant un surcroît massif de pollutions, embouteillages, pertes de temps et surcoûts substantiels qui se chiffrent chaque année à des centaines de milliards de francs, sans parler des ravages pour la santé, la surpopulation nourrie par l'exode rural et l'exode tout court de notre jeunesse la plus résolue, la plus intrépide et la plus débrouillarde.
Un pôle économique à l'extrême sud-est, pour nommer Tambacounda, est tout à fait réalisable. Il serait un pendant à la région de Dakar et un pont pour le développement de nos échanges en direction de toute l'Afrique subsaharienne au moins.
Articulée sur une politique agricole qui nourrisse son homme, une chaîne de petites entreprises de transformation et un artisanat tels que définis plus haut, les populations y verront l'intérêt de se fixer sur leur terroir et d'y trouver les moyens d'une vie raisonnablement confortable. Cela permettrait de contenir les surdensités de populations, de créer les conditions d'un maillage de régions suffisamment autosuffisantes pour éviter de multiplier déplacements forcés pour toutes sortes de besoins, et enfin de contenir les propagations de catastrophes (épidémies ou autres) et de les confiner, lorsque cela s'avèrera strictement nécessaire et non le fruit d'une panique, sans pour autant en subir des dommages catastrophiques pour les populations concernées.
Bien des éléments de bilan ont déjà été tirés de cette pandémie, d'autres le seront encore dans les mois et même les années à venir. À un mal peut correspondre un bien dit-on. Il nous appartient de relever le défi. L'Afrique en a les moyens, pour peu que nous acceptions aussi de nous tromper et subir des échecs, mais oser surtout et malgré tout nous en relever et revoir notre copie.
MACKY SALL PRÉCONISE UN PLAN GLOBAL D’AMÉNAGEMENT DURABLE DU LITTORAL NATIONAL
Macky Sall a demandé aux ministres des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, de ‘’mettre en œuvre’’ ce plan.
Dakar, 10 juin (APS) - Le chef de l’Etat a demandé mercredi aux ministères chargés des Finances, de l’Intérieur et des Collectivités territoriales de mettre en œuvre un plan global d’aménagement durable et de valorisation optimale du littoral national, annonce le communiqué du conseil des ministres.
Macky Sall a demandé aux ministres des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, de ‘’mettre en œuvre’’ ce plan.
Il leur a aussi ordonné de ‘’veiller’’, sur l’étendue du territoire, à l’application rigoureuse des dispositions du code de l’urbanisme et du code de la construction, selon le texte publié après la réunion hebdomadaire des membres du gouvernement.
Le chef de l’Etat a par ailleurs invité les ministres déjà cités à ‘’veiller au respect des règles de gestion foncière au plan national’’.
Il a également souligné l’urgence d’intensifier le rythme des réalisations du programme prioritaire des 100.000 logements prévus dans le cadre de la relance globale de l’économie nationale, selon le communiqué du conseil des ministres.
Le littoral sénégalais est fortement agressé, dans la région de Dakar notamment, où la boulimie foncière pousse certains à ériger des constructions à usage d’habitat sur des zones non aedificandi.
La Direction de la surveillance, du contrôle et de l’occupation des sols (DSCOS) a détruit toutes les installations aux abords du phare des Mamelles, fortement agressé par des constructions irrégulières.
EXCLUSIF LU DEFU WAXU - Askanuw Senegaal moo aajowoo nuy wax. Dafa di, bun toogee ab diir waxunu, dunu am jàmm. Foo tollu, ana diw ? Waaw moom, lu ko tee wax ? Lu xew ? Kon, wax ji mënta ñàkk
– Usmaan Sonko, ginnaaw bin la nuyoo, noo ngi lay sant di la gërëm bu baax. Nuy fàttali rekk ni yaay njiitu Pastef-Les Patriotes. Yéenekaayu web Lu Defu Waxu mi ngi lay jaajëfal ci li nga nu nangul jotaayu laaj-tontu bii. LU DEFU WAXU, nag, mooy yéenekaayub web ci kàllaamay Kocc bees fi jëkk a taxawal. Bu ko defee, nu bàyyi la nga nuyook jàngkati LU DEFU WAXU yi laata nuy sóobu ci waxtaan wi.
USMAAN SONKO :
– Noo ngi leen di fey bu baax a baax, di nuyu jàngkati LU DEFU WAXU yépp, mag ak ndaw, góor ak jigéen. Maa ngi nuyu tamit askanuw Senegaal wépp, ku ci nekk ak foo mënti nekk, di nuyu Afrig gépp ak àddina sépp. Bu loolu weesoo, bég naa lool ci li ngeen ma seetsi ngir séq ak man jotaayu laaj-tontu bi nuy waaj a amal. Maa ngi leen ciy gërëm, di ñaan ak a yaakaar li ciy rot lépp doon njariñ ñeel ñépp. Jërëjëf.
– Seetlu nañ ni, bi nga waxe ak askan wi ba léegi, coow laa ngi ne kurr : jàppal Sonko fii, bàyyil Sonko fee. Loo xalaat ci mbir mi ?
– Bala dara, noo ngi dollee sant Yàlla mi nu tàggat ba nu doon lin doon, gëm li nu gëm. Di ko sant yit ci tolluwaay bim nu yóbbu, ba sunu kàdduy wër Senegaal, jàll Afrig, daj àddina sépp. Du sunug njàmbaar, sunub xam-xam walla sunu mën-mën moo nu ko may. Ndaxte, am na ñu nu fi jiitu, gën noo jàmbaare, gën noo xam, gën noo mën te raw nu ci fànn yu baree bare te amuñu li nu am. Kon, noo ngi delloo lépp Boroom Bi ko sabab.
Xéy-na, sunu wërsëg mooy li nu maaseek jamono joo xam ne, lépp a gaaw, ndax anternet bi ak jumtukaayi xarala yu bees yi. Tey, lu naroon a def 10i at ngir leer ci xeli nit ñi, daanaka, bu yàggee ba yàgg, 2i weer kott lay def mbaa lu ko yées. Démb, benn tele walla benn rajo moo fi amoon, Seŋoor walla Abdu Juuf féete woo ko. Waaye, tey, tele yi, rajo yi, anternet bi, yéenekaay yi dañoo bare lool. Yenn saa yi, dinga am xalaat mu jéggi jamono ji nga nekk. Mooy waral, li ëpp ci say maas duñ xam fi ngay waxe. Daloon na fi ku mel ni Mamadu Ja, walla Séex Anta Jóob.
Bu ko defee, coow li mënta ñàkk. Ci réewum demokaraasi lan nekk, gis-gis yi bokkuñu, xalaat yi tamit, naka noonu. Loolu dafa baax cim réew. Dina tax nit kiy déglu, ginnaaw bim amaleem njàngatu boppam, xam jan wax, ban gis-gis walla man xalaat a yenu maanaa. Su boobaa, dina xam fu muy teg tànkam, tànn boor bi muy féete. Loolu, nag, képp ku koy jéem a tere, dangay sonal sa bopp ci dara ; bu yeboo nga nangu ko te noppal sa bopp.
Njiitu réew mi, Maki Sàll, bi muy door a falu ci atum 2012, dafa waxoon ne, dina nasaxal kujje gi, faagaagal ko ba dootul tekkeeti dara. Loolu, nag, kuy woote demokaraasi te di ko jëfe du ko sax xalaat ba koy wax.
– Ci sa gis-gis, nan la waroon a doxale ?
– Am réew, dees koy péncoo, di ci weccee xalaat. Ñépp mënuñoo bokk xalaat. Te sax, man dama jàpp ne askanuw Senegaal moo aajowoo nuy wax. Dafa di, bun toogee ab diir waxunu, dunu am jàmm. Foo tollu, ana diw ? Waaw moom, lu ko tee wax ? Lu xew ? Kon, wax ji mënta ñàkk.
Li nguur gi bëgg mooy fexe ba ñépp ànd ak moom, ñu amal fig nguurug bennoo giy ëmb pàcci réew mépp. Bu ko defee, kenn dootul sañ a taxaw naan « ànduma ci lii… », « lee baaxul… », « lale, bees ko defe woon nii mooy gën… » walla « ni nguur giy doxale, dara doyuma ci », añs. Réew nag, buñ demee ba kenn sañatul joxe sa xalaat, njaaxum ak musiba mu réy dikkal na askan wa fay yeewoo. Bala ñuy xippi, dina fekk ñu rey leen bu yàgg. Loolu, du fi ame tey, te du fi ame ëllëg.
– Danoo tàmm a gis lu Maki Sàll def nga xëpp ci suuf, mu woote nga wuyuji. Lu la tax a soppi doxalin ?
– Nun, ci kujje gi lan bokk te fasunoo yéene wàcc yoon win jël ndax dunu ay workat. Askan wee nu tax a jóg, moom lanuy xeexal ba keroog Yàlla di teg réew mi ci sunuy loxo, nu daldi koy defar bu soobee Boroom Bi. Looloo tax, bi mbas mi duggee ci réew mi ba tàmbalee law, nu wuyuji ca woote Maki Sàll ba.
Keroog bi nu demee pale, wax nan ko li nu jàpp ne baaxul ci xeexub mbas mi ak lin jàpp ne mën naa dem. Ba nu génnee yit, biral nan sunu xalaat, ñépp di ko dégg. Ginnaaw loolu, dafa sàkku woon ci Péncum-ndawi réew mi mu woteel ko ab sémbub-àtte bu koy may sañ-sañu doxal nim ko neexe. Nu génnaat ne àndunu ci, yëkkati sunu baat ci kow, nag. Ci kow loolu, ma waxtaan ak sama waa làng, ne leen nan toog seetaan, xool nu mbir miy doxe. Bin toogee weer, xool xool xam ni Làmbaay a ngi ñaaw, ci lan génnaat wax. Nun, nag, dugguñu ci politig ngir neex Ma-Sàmba walla Ma-Demba. Waaye, bëgg defar réew mee nu tax a jóg.
– Luy sa xalaat ci ni nguur giy xeexe mbas mi ?
– Waaw. Bala dara, warees na xam ne, Senegaal mooy 6eelu réew mu mbas mi gën a sonal ci biir Afrig. Kon, ñiy tëb di dal te naan : « Senegaal jàmbaar la, nàngam, nàngam … » xamuñu lu xew walla ñu tey ko rekk. Waaye, nañu defaraat seen toogaay te xam ni Senegaal jegewul sax ndam. Gis nga, mbas mi waru fi woon jur tiitaange ak njàqare gi fi amoon ca ndoorteel la. Jarul woon sax ñuy jagleel 1000iy milyaar xeexub mbas mi. Waaye, boo dee cuune yëfi cuune rekk ngay def, te Maki Sàll cuune la. 8i at yim def ci boppu réew mi yépp, day tandook a nimse rekk. Bu yëkkatee, ñépp yuuxu, mu bàyyi. Bu jaaree fii, ñu ne noo bañ, mu dellu ginnaaw walla mu jàdd. Te, loolu, mbas mi firndéel na ko.
– Ndax danga jàpp ni Maki Sàll dafa gaaw a tiit, dellu ginnaw, walla ?
– Noonu la deme ñeel coowal néewi doomi-Senegaal yi faatoo bitim-réew ci sababu mbas mi. Dafa juuyoo ak njiitu ëttub àtte bu kowe bi, Baajo Kamara, juyoo ak jawriñam, Aamadu Ba. Te sikk amul ci ne, ñooñu, ci waawam lañuy dox. Mbirum jumaa yi ak jàkka yi tamit, noonu la deme. Nooy tëje bérébi jaamukaayuYàlla yi ba noppi ubbi màrse yi, bitig yu mag yeek màngasin yi, oto yiy daw, nit ñiy liggéeyi di tañcaloo ci gaar yi ? Yenuwul maanaa, moo tax coow li am. Nu ni déet-a-waay, nga jàpplu Abdu Kariim Géy, wooluy Ilimaan, xéy ubbi bérébi jaamu Yàlla yi. Li gën a ruslu, mooy nguur joxe ndigal, mu am ay kurél yu ne duñ ko jëfe. Maanaam duñ ubbi seen i jumaa walla seen i jàngu. Mbirum njàng mi tamit, nun ñépp gis nan ni mu deme. Lii, gàcce mënu koo weesu. Loolu doyul, nga taafantoo guural gi, di jël dogal yu la neex. Rax-ci-dolli, xaalis bi askan wi dajale ngir xeex mbas mi, nga séddale ko say goro ak i farandoo, jox koy nit ñu ko yeyoowul. Lii rekk a tax askanuw Senegaal gisul boppam ci doxalinu nguur gi. Ndeyssan, loolu moo nasaxal nguuru Senegaal ba tekkeetul dara. Lu jiin Njaag a, te Maki Sàll mooy Njaag. Jamono joo xam ne, njiiti réew yi am fulla te fonk seen i askan ñoo ngi xool nu ñuy leen iy dooleele, di wër loppitaan yi ak ndefar yiy liggéey mask yi, nga ne déjj déjjaaral ci sab saal, di ‘’lido’’ ak say doom, naan ñakk bi nii, ñakk bi naa ak di saraxu ñu baal lab bor… Xéy bés rekk ne, damay faral àntarpiriis yi 200i milyaar ci seen lempo. Xam ngeen ne loolu, njuuj-njaaj ak càcc gu bir la. Bu dee ‘’Force Covid-19’’ moom, dama koo waxaalewul. Te nag, ma wax leen ko tey :1 000iy milyaar yi dinañ nu wax fuñ ko dugal ci nii mbaa ci naa.
– Bu doon yaa jiite réew mi, ci ban anam nga doon xeexe mbas mi ?
– Jamono jii, bu ma Yàlla dénkoon réew mi, doon naa lal i pexe, séddale xeexub mbas mi ci 2i pàcc.
– Ban ak ban ?
– Pàcc bu jëkk bi, fagaru lay doon. Maanaam, keroog bañ nee mbas dikkal na réewum Siin, keroog laa doon jël samay matuwaay, tëj digi réew mi. Ci laa doon dakkal dem beek dikk bi ba mu des gaal yiy yóbbu ak a indi dund ak yu ni mel. Bu loolu féetee boor nag, ma waxtaan ak waa réew mépp : fajkat yi ak waa-kër doktoor, liggéeykat yi, sàndikaa yi, kilifa diine yi, kilifa aada yi, way-moomeel yi, ndaw ñi, jigéen ñi, añs. Bu ma defoon loolu ba noppi, dama doon jublu ci ñaareelu pàcc bi, te mooy jàngat mbir mi, càmbar ko bu baax ci ndimbalug boroom xam-xam yi seen xel màcc ci lépp lu ñeel mbas mi : wér-gi-yaram, paj mi, koom-koom, nekkinu askan wi, aada ak cosaan, añs. Bu ko defee, dinaa doon xam naka laay doxale. Yaakaar naa ne, bun defoon loolu, tey, guural geek gaw gi ak lépp lu ci aju ciy dogal ak i tere du ko woon jar. Boo jiitee am réew, danga war a natt fu sa doole tollu ngir nga xam noo war a doxale. Ndege, fagaroo gën faju.
– Ndax am na lu PASTEF jot a def ci xeexu mbas mi ?
– Ngeen may ma tuuti ma leeral mbir : PASTEF, maye xaalis taxu koo jóg te du cëram. Dafa di, Senegaal, dafa am lu politiseŋ yi gëmloo askan wi, mooy ne : ab pàrti politig, dafa war di joxe xaalis. Loolu, nag, moo tax ku ci toog, di sàcc alalu askan wi, walbatiku di leen ci jox as tuut ngir gën a yàgg ci jal bi, di dugal ci nafaam ak ci nafay mbokkam. Loolu moo waral ngay gis ab politiseŋ boo xam ne, gorul, yattul, xéyul, gontul, xéy rekk di tabax i kër ak i taax yu yànj, di dawal i daamar, yor xaalis bu dul jeex, muy tibb di joxe, di gundaandaat ak a yaataayumbe… Ndeysaan, fekk ne boobu, xaalisu réew mi lay fowe, di ci jënde askan wi. Ba tax na, Senegaal mënta jëm kanam. Nun, nag, danu bëgg a soppigis-gis bi askan wi am ci làngu politig gi, ak ci politiseŋ yi ci seen bopp. Ndege, ag làngu politig warta joxe xaalis. Li ko war mooy tëral ab naal, jébbal ko askan wi ba noppi sàkku ci moom mu dénk ko réew mi ngir defar ko. Demal Etaasini, 2i làng ñoo fa am. Waaye, doo leen mës a gis ñuy maye xaalis. Foo mënti dem ci àddina si, noonu la, ba mu des Afrig. Loolu moo fi war a dakk. Ki war a joxe, mooy kees jox lenge yi, xàllal ko yoon wi, woteel kog nafa gu tollu ci 3.700i milyaar, dellu joxati ko 1000iy miliyaar. Bu ko defee, kooku lees war a laaj xaalis ndaxmoo yor xaalisu askan wi. Te xaalis boobu, dërëmu PASTEF ak yeneen làngi politig yaa ngi ci biir. Noonu la ci dërëmu ñépp nekke, muy taksimaan bi, di jaaykatu gerte bi, di boroom taabal bi mbaa jaaykat biy wër, masoŋ bi, beykat bi, añs.
– Kon daal PASTEF deful dara ngir mbas mi ?
– Ãkay . Naam, ci sunu wàllu bopp, dama ne woon gaa ñi PASTEF amul dara lu muy joxe ndax li ma wax léegi. Waaye, biñ ci ŋoyee wax ne fàww nu def dara, ci laa leen ne nañ ko def ci sutura. Jarul wone tele, jarul a siiwal ci rajo yi. Ma ne leen, « …xam ngeen miskin ak néew-doole yi nekk ci gox-goxaat yi. Mën ngeen leen dimbali ci sutura, kenn bañ cee yëg dara. Lenn, daal, mën ngeen koo def, mooy boole li PASTEF di joxe yépp nataal ko ngir ñu xam ne lii PASTEF a ko joxe ; wànte bu kenn xam ne kii walla kee moo jot lii walla lee… » Léegi nag kom yéen a ma laaj, dina leen tont : yóbbul nan ci loppitaan yi ak bérébi fajukaay yi ay jumtukaayi paj, te loolu def nan ko ci biir réew mépp daanaka. Biralees na ko ci sunu xëtu Facebook. Móodu-Móodook Faatu-Faatu yi bokk PASTEF tamit yónnee nañ xaalis bu takku. Lépp nag, ci sutura lan ko def. Loolu daal, lan jot a def. Te Yàlla xam na ne duggewun ko ngistal, jaay sunu pàrti taxunoo jóg ; moo tax séentuwunu ci kenn ku nu defal dara mbaa mu nuy sànnil kàrt ëllëg. Bu doon sama sago, du am. Waaye, ni Senegaal tëdde, di réew mu nit ñi war a dimbalanterekk a tax.
– Yenn njiiti Afrig yi te Maki Sàll gën cee fës ñu ngi ñaan ñu baal leen bor yi ñu ameel yenn réew yi. Ndax yow jàpp nga ni bor bi dañ koo war a far ?
– Gis naa Maki Sàll soppi tuuti ci waxin wi, naan yalwaanuñu, ni ñu dàqe àpp gi doy na ñu. Jàpp naa ni waxu ku mer la ; xéy-na li mu làmb, làmb mu dëgër moo ko waral.
Nun ci kujje gi la nu nekk te sunu xam-xam màcc ci mbir mi, juróomi at a ngii nuy jooytu bor bi te tegunu ko rekk ci ay wax. Am réew dafa am lu mu moomal boppam, am lu ko Yàlla wërsëgalee. Naam, am na loo xam ni mën ko jéggaani waaye fexeel ba li nga moom nga yor ko yorin wu rafet, bañ koo sàggane, bañ koo waanteer.
Coowal petorool bi, bind naa ci téere, wax ci lu nekk ba mujj noppi ; coowal zircon, phosphate ak ICS, gis ngeen ko ; sunu suuf sépp mu jaay ko ay doxandéem ñuy bey di yóbbu feneen, li baaxul delsi Senegaal. Kenn umpalewul sunu géej gi fi mu mujje, tey sunu mool yi mënu ñoo am lu dul yaboy. Alal ji ma wax nii mat na téeméeri yoon bor bi ñuy leb, su nu ko sàmmoon rekk, du soxla ñuy lebi kenn.
– Ndax am na réew mu dul leb ?
– Bu dee réew yépp ay leb tamit, ñaar a ngii : Lebu Sapoŋ bokkul ak bu Libaŋ, ñaari réew yi ëppaley bor ci àddina si. Koomu Sapon daa naat bu baax, moo raw ci àddina si. Wóor na ko ni su lebee, mën na fey te bala muy egg fii dafa liggéey bu baax, tëye li ko Yàlla baaxe ak feyum limpo.
Fexe ba lempo yeembambaay, ñi war a fey ñépp di fey amagul Senegaal fi mu tollu nii. Alalu réew mépp saax-saaxe nañu ko : Naar ak doomu Amerig ku ñëw ñu siñéel la, Tubaab ak Sinwaa waxi-nopp. Waxatuñu dara, nga lebi xaalis bu dul jeex ci turu askan wi. May wax, mu naan nañ ko baal bor bi. Yaakaar naa ne mébétam moomu du sotti. Bala may bëgg dee ñu naan dañoo am “signature” bu baax. Ku am “signature” bu baax, du ni faral leen ma bor bi.
– Waaye bor bi nag dafa xaw a takku…
– Dama ne, Sapoŋ, Farãs, Amerig añs ñoo ñu ëpp bor fuuf te doo leen mës a dégg ñuy ñaan ku leen ko baal. Maki Sàll xam na li koy xaar : bu ñu génne ci mbas mi, doomi Senegaal dinañu dund jafe-jafe yu tar a tar ndax koom gu néew doole gi ciy topp dina metti lool ci Afrig te Maki Sàll daa jëloon léppam aj ko ci peterool bi. Léegi leer na ni peterool ak gaas kenn du ko jariñoo 2023 te sàggane nga li nga moomal sa bopp. Ci at mi, Senegaal dina fey lu ëpp 350i milyaar ci bor booleek crise sociale bi : ñàkk xéyu ndaw ñi, mbey mi, napp amatul, ñàkk di wéy. Moo tax Maki Sàll sonn ci nañ far bor bi. Waaye du fi ame te bu soobee Yàlla, dina wax fum dugal xaalis bi mu leb yépp.
– Looy wax ci xoqtal ak metital yi takk-der yiy toroxal askan wi ci jamonoy guural gii mbas mi sabab ?
– Li jiitu ci sama wax, mooy ne damay gërëm, di sargal ak di delloo njukkal takk-der yi. Ndaxte, ñooy wattu sunu kaaraange guddeek bëccëg. Ginnaaw Yàlla, bu dul woon ñoom, Làmbaay ñaaw. Seen liggéey yombul te anam yiñ koy defe dafa metti lool.
Nun, dipite yi, yoon may nanu nu génn ci jamonoy guural gi. Te man, damay faral di génn 2 walla 3i guddi yu nekk. Yenn saa yi ma daje ak ñenn ci ñoom, nu lal aw waxtaan. Bu ma leen xoolee, sama yaram day daw. Seetal rekk, guddig weeru koor, ci ngelaw li, ñuy fanaane taxaw guddi ba bët set. Loolu metti na.
Dëgg la, nag, am nay jafe-jafe diggante askan week takk-der yi leen war a aar. Léeg-léeg, ñu lijjanti mbir mi ba du jur gàllankoor ci benn boor. Waaye, yenn saa yi, mbir mi ëpp i loxo ba njaaxum am ci, ñii am ciy gaañu-gaañu, ñale ñàkke ci seen bakkan. Man, nag, dama foog ne tàggat gee des. Xawma naka lees ko tërale, waaye dafa mel ni dañuy dëddale takk-der yi ak askan wi. Ngir jox leen ci misaal, damay sukkandiku ci sama jaar-jaar ca ENA.
Dañ nu doon faral di wax kàddu gii : « mooytuleen « contribuable » bi (ki war a fey lempo) ; dafa ñor, day njuuj-njaaj, day nëbbu » topp di la ko wax ak a waxaat. Yëf yi ub lool sama bopp, ma toog sama néeg naan sama xel moonte de samay waajur ay « contribuable » lañu. Moo tax bés ma laaj sama benn porfesoor ndax ‘’contribuable’’ bi nit ak i noppam la walla tur la rekk wu ñuy bind cig kayit.Ndege, baat yiñ lay tàmmal ca daara ja, méngoowul ak li ngay dund, di ko gis bés bu nekk. Moo tax, boo jotee sab lijaasa ba tàmbalee liggéey, dangay noonoo « contribuable » bi, ndax dañ la gëmloo ne du ku baax, jubul, day labaj.
Amaana, looloo dal takk-der yi dem bay xoole askan wi ay bëti noon.
– Luy sa xalaat ci la takk-der ya duggoon kër Ilimaan Ñiŋ ( Caaroy) , jaay njambootam doole, dóor waa kër ga, toroxal leen ?
– La xewoon ca kër Ilimaan Ñiŋ, jaaduwul te rafetul. Damay koy naqarlu te di ko mas-sawu, moom ak njabootam. Ndaxte, jàkkaarlook nit ku yorul gànnaay, xeexul ak yow, nga dóor ko ba toog ci kowam, du yoon, ag nitadi la. Dangay xool ni alkaati yiy doxale ci doxi ñaxtu yi. Doyoon na rekk sànni ay gërënaad lakkiromosen. Waaye, dañuy dàq nit ba ci biir këram. Te, loolu amul feneen ci àddina si.
Waaye, askan wi am na ci wàll. Ndaxte, mbejum kanam, boroom a koy fajal boppam.
– Mel na ni yow ci sa bopp dundoon nga lu xaw a nirook lii ?
– Dëgg la ndax ay sàndarma mës na ñoo dem sama kër yaay ca Sigicoor ngir nangu fay kayiti parenaas. Bi loolu amee, dama jël ab layookat, topp mbir mi ba mu sës. Ca mujjantal ga, yoon jox na ma dëgg, daan sàndarma ya fa demoon.
Senegaal, moom, mooy réew moo xam ne, ku ñaawtéef laalul, danga nga naan sama yoon nekku ci. Gii Maryiis Saaña xam na dara ci li may wax. Askan wee war a fippu, bañ, ne na ñaawtéef yi dakk. Bu doon ci réewi Tubaab yi, askan wépp a ngi ci mbedd yi.
– Danga yaakaar ni li takk-der yi nekke, dañ leen cee bàyyi ?
– Ci beneen boor, waaw. Waaye njort naa ne, dañ leen di jox it ay ndigal yenn saa yi. Ndaxte, ku xam ni pólis di doxe, nga gis ab alkaati bu nekk ci biir màkkaanam sañ a def widewoo, yor i liif di tëkku askan wi, di ko dig ay dóor…ñàkkul mu am luñ ko sant. Ndaxte, ñoom daanaka yoon da leen a muumaloo. Amaana yit nguur gi ragal te xam ne amul ay alkaati yu doy yum mën a tasaare ci réew mépp. Xam naa, moo tax mu ni leen nañ tiital gaa ñi ngir ñu bañ a génn. Ndaxte askanuw Senegaal dafa ragal yat. Li koy firndeel mooy, ci bés bu jëkk bi dañu duma gaa yi bu baax, ca ëllëg sa, gisuma sax muus muy taxawaalu. Li ma tax a wax ne dañ leen koo sant mooy ne, dara du leen ci fekk, kenn du leen teg i daan. Loolu nag, baaxul, day féewale pólis bi ak askan wi. Warees na koo joyyanti ba jubale leen, ñu doon benn.
– Nan jàll ci mbirum taalibe yeek xale yiy taxawaalu ci mbeddi réew mi. Nguur yi fi jot a jaar yépp, lajj nañ ci caytug fànn boobule. Lan moo ciy sa njàngat ?
– Am réew, boo bëggee xam nu ëllëgam nar a deme, natt ko ci ni muy saytoo ay doomam, jigéen ña ak néew-doole ya. Duma def lu dul dellooti mbirum taalibe yi ci loxo doxalinu nguur gi. Ndaxte, bu dee ñu bari ci way-juri tey yi sàmmontewuñak seen i warugar, nguur gi moom loolu waru ko.
Bu dul dara sax, rafetul ci xar-kanamu réew, ay xaleem di taxawaalu ci mbedd yi. Muy taalibe walla ñiy mbubboo daara (am na ci réew mi). Yenn saa yi nga dox ba daje ak njabootug lëmm, ñu nekk ci mbedd mi, ci jamonoy seddaay ak ngelaw…dangay yéemu sax. Li ngay jëkk a xalaat mooy, lan la xale yii nar a dooni ëllëg ? Ndax bàyyees na xel ci seen wér-gi-yaram ? Bu dee am mag mooy tegaley yére yu bari ngir aaru, nu xale yiy def ? Nguur gi warul seetaan loolu.
– Ndax ñàkk pas-pasu nguur gi la ?
– Bu ngeen fàttalikoo, 4i at ci ginnaaw, Maki Sàll amaloon na fi ndajem jawriñ ca Pikin, ca la waxe woon ni « benn taalibe dootul taxawaalu ci mbedd yi » ; boobaak léegi, nag, tey la Waalo gën a aay. Te mbir mi, wareesu koo yemale rekk ci taalibe yi. Benn xale warula nekk ci mbedd mi.
Waaye, boo amee ag nguur goo xam ne, amul baat ci benn boor, daraam du sotti. Dara waralu ko lu dul li nguur gi génne loxoom ci diine ji ak ci daara yi. Xam ngeen ne, buñ demee ba naan nguur gi day xeex daara ci miim réew, soxla am na. Njabootu daara yi dem nañ ba jàpp ni nguur gi noonu daara yi la, walla sax noonu diine ji la. Man, nag, dama naan nguur gi defalul daara yi waaye duma wax ne dafa leen noonoo. Loolu, nguur guy xaru rekk a koy def. Li mu defalul daara yi, nag, moo tax amul màqaama wax ci ñoom. Nu wax ko te dee, nguur gi dafa sàggane gëm-gëmi askan wi.
– Luy mébétu PASTEF ci mbir mi ?
– Ngëm dafa nekk pàcc mu am solo ci dundu nit ki. Ni ko wér-gi-yaram soxalee, noonu la ko gëm-gëmam yittelee. Nit dina feebar, dem loppitaal ñu koy jox i garabi-tubaab te du wér, fekk ne feebaru ngëm la ame. Kon, loolu dafa am solo.
Moo tax, nun, ci sunub naalu 2019 bi, danoo waxoon ne warees na cëral diine ji ci naal yi nguur giy lal, yoonal ko. Damay faral di dégg ñu naan Senegaal réewu layig la. Waaye loolu ay waxi kasaw-kasaw rekk la. Bala nga koy xam Gàmmu jot, walla Màggal, walla Pópangin. Nun, dunu réewum layig ni ko ñenn ñiy xalaate. Mënees na wax ne, Senegaal, réewum ngëm la moo xam ne, xàjj-ak-seen amul ci diggante diine yi ak këri diine yi.
Bu ko defee, bu nuy tëral nafa gi, warees na sóoraale diine ji, beral ko xaalis ni ñu koy defale njàngum tubaab bi añs. Boo demee réew mu mel ni Marog, looloo fa am. Dañoo wutal diine ji ag njawriñ gu koy toppatoo. Maanaam, defar jàkka yi, jàngu yi, daara yi, añs. Nun, waa PASTEF, loolu mooy sunu mébét.
Bun defee loolu ba nopppi, ci lanuy soog a mën a wax ci daara yi ak lépp lu jëm ci diine ji. Bu ko defee, dinan yoonal daara yi ba, képp ku jóg ngir ubbi daara, dina ko teg fu wóor. Dinan la topp, xool ndax jàng nga, ndax am nga ñu lay jàppale ci liggéey bi, ndax am nga béréb bu baax, añs. Waratunoo nangu ab Sàmba Njaay làq ay doomam, dugal leen lekkool, ba noppi jël ay doomi jàmbur di leen yalwaanloo ci mbedd mi.
Waaye, nag, du lépp a bon ci daara yi. Am na ay daara yu baax yu fi nekk, bu ma fi nekkee di lim damay juum. Boo fa demee, benn xale du génn. Yorees na leen yorin wu rafet. Ni njàngum tubaab bi amee kurél guy saytu lépp lu ci aju (inspection d’académie), noonu lees war a wutale daara yi tamit ag kurél guy wattu lépp lu ci aju.
– Danoo seetlu ne, léegi, saa booy wax ak askan wi, làmmiñu wolof ngay jëfandikoo. Lan moo ko waral ?
– Waaw. Loolu, du lu ma jékki-jekki rekk def ko. Ndànk ndànk la ñëwe ci man. Boo seetee, 3 ba 5i at ci ginnaaw, ni ma doon waxe farañse laa doon waxe wolof. Waaye, may dox di seetlu, di jàng lu bari. Wax dëgg Yàlla, jàng naa téere yu bari. Waaye, ni may kàdduy Séex Anta Jóob di dugge, li miy def ci man, keneen defu ko ci man ci ñi ma jot a jàng seen i téere. Bi ma jàngee ay téereem, dama toog xalaataat lu bari, mu yee ma ci mbir yu bari, rawatina li jëm ci làmmiñi réew mi ak sunuy aadaak cosaan.
Gaa, man duma wolof, waaye sama yaay séeréeru Xombol la, wolof lay làkk. Sama baay joolaa la, sama maam bi jur sama yaay di al pulaar, kon man mën na wax ni duma wolof.
Waaye, Yàlla am na ci nit ñi yërmande joo xam ne, fépp fu mu boole ay nit yu wute ci waaso, dina fa tàggat aw làmmiñ wu leen di boole, ñu cay jokkoo. Dangay seet, tey, bu doon wolof bi wolof kese la dégg, al pulaar di wax pulaar kese, joolaa bi yem ci làkkam, séeréer bi noonu, añs. Kon, nan lanuy déggoo ? Du sotti. Yàlla la neex mu sàkk nu ba noppi, def nuy kurél ak i pàcc ngir nu xamante, xàmmente, ni mu ko waxe ci Alxuraan. Kon, du ngir féewale nu. Tey, boo demee Kaasamaas, gis ni joolaa yiy soloo ak a fecce, dinga ci jànge lu bari, nga dem feneen ci ñeneen ni tamit noonu. Bu ñépp bokkoon lépp, àddina si day soof. Waaye, li nu boole moo ëpp li nu wutele. Fii ci Senegaal, fépp foo dem, dégg nañ wolof. Mën nañ ko bañ a wax waaye dégg nañ ko, te loo ci wax xam nañ ko.
Farãs, atum 1375 lañ gàll farañse bi def ko làmmiñu réew ma, mu wuutu lateŋ. Siin moo nu ëpp ay kàllaama fuuf, 300i daanaka. Waaye, teewul màndareŋ lañuy jëfandikoo. Noonu la amee fépp. Nun Senegaal, wolof la fi Yàlla tànn. Warees na nangu lu ni mel.
Raayante bi moo fi war a jóg, wolof mooy làmmiñ wi nu war a boole. Ku bañ a làkk farañse, lu tax ngay bañ a làkk làkku nit ku ñuul ni yow ? Kenn waxu la nga nekkaat wolof. Waaye, ab jumtukaay kese la ngir wax ak ñi nga bokkalul waaso. Te sax, aaday wolof, séeréer, ak joolaa wutewuñ lu bari.
Bu dee lu jëm ci mbirum njàng mi, bun demoon ba sàrtal njàngum làmmiñi réew mi ci lekkool yi, wolof mooy doon làmmiñuw bennale wi. Ñépp a koy jàng. Ginnaaw gi, nag, gone gu ci ne tànn weneen làmmiñ dolli ci, moo xam pulaar lay doon, séeréer, joolaa, soose, añs. Loolu, bu amee, xale bu ci nekk dina mën a wax ñaar ba ñetti làkk ci làkki réew mi. Te, loolu day gën a dëgëral bennoo bi.
Bun génnee Senegaal, nag, jàpp naa ne, biir CEDEAO, awsa lees war a tànn. Bu dee Afrig gépp, suwaayili bee ci gën a yey.
– Luy sa naal ñeel aada ak cosaan ?
– Aada mooy lépp, mooy cëslaayu yokkute. Waxuma, nag, tëgg, fecc ak li xew jamono jii. Sumay wax aada, xam-xam, cosaan ak sag yi mu làmboo ma tax di wax. Ndege, ku xeeb sa cosaan, ñu xeebal la ko. Nit dafa war a gëm boppam.
Tey, Sinwaa bi dafa gëm ni Siin moo war jiite àddina si te ndog-ndog da ko daloon ci diggante bi, Àngalteer ak Sapoŋ raw ko. Moo tax, Siin dafa gëm cosaanam ak démbam. Iraŋ, bu àddina sépp waxee mu téye fi mu téye rekk, ñemee ŋoy fi mu ŋoy, booba cëslaayu aadaam a ko ko may. Ñoom, ca nguurug Pers ga woon lañuy sukkandiku fonk seen bopp. Turki, ñoomit, ca nguurug Otomaan ga woon lañuy wéru. Boo demee Ërob, tamit noonu. Kon, koo jël ci àddina si, ci démbam la sukkandiku ngir jéem a suuxat réewam. Loolu la Séex Anta Jóob xamoon bu yàgg. Moo tax liggéeyam am solo lool.
Moo saxal ni, ciy gëstoom, Afrig benn aada a ko lal, te Misra moo fi ëppoon doole. Tubaab baa ñëw ci ginnaaw, gëmloo nu leneen, suufeelnu banu xeeb sunu bopp. Xeebeel boobu la Séex AntaJóob dindi.
LE SCANDALE FONCIER PERDURE
Des morcellements du CICES, de la zone de captage, l’affaire «Allou Kagne » avec la cimenterie Dangoté et de la forêt classée de Mbao, jusqu’à la bande des filaos de Guédiawaye, la Corniche Ouest... à chaque régime, son lot de bradage des terres
Les scandales fonciers sont récurrents au Sénégal et presque tous impliquent des sommités de l’Etat, des marabouts ou encore des étrangers. Des morcellements du CICES, de la zone de captage, de la cité Tobago en passant par le litige foncier de Mbane, l’affaire «Allou Kagne » avec la cimenterie Dangoté et de la forêt classée de Mbao, jusqu’à la bande des filaos de Guédiawaye, la Corniche Ouest et tout récemment le Phare des Mamelles, à chaque régime, son lot de bradage des terres.
Depuis quelques semaines, l’accaparement des terres du littoral, notamment celui du Phare des Mamelles, est étalé sur la place publique. Ce qui a même abouti à un soulèvement d’acteurs réunis en collectifs dénonçant une boulimie foncière. Toutefois, c’est presque banal de dire que le Sénégal est devenu un «véritable scandale foncier». Du régime de l’ancien président Abdoulaye Wade jusqu’à nos jours, la gestion foncière est émaillée de scandales. Des morcellements du CICES, de la zone de captage, à la cité Tobago en passant par le litige foncier de Mbane, l’affaire «Allou Kagne» avec la cimenterie Dangote et de la forêt classée de Mbao, jusqu’à la bande des filaos de Guédiawaye, la Corniche Ouest et tout récemment le Phare des Mamelles, pour ne citer que ces exemples, des scandales fonciers ne cessent d’éclabousser les gouvernants. Des titres fonciers qui ne profitent qu’à des personnalités politiques, religieuses ou des investisseurs étrangers. Dans le domaine foncier du CICES, plus de 70 ha ont été cédés à des particuliers et à des sociétés immobilières. En 2000, l’espace du CICES était évalué à 107 ha tandis qu’en 2012, ce même espace est évalué à 30 ha. «L’espace de l’entreprise a été concédé à d’autres entreprises et particuliers. Je ne peux en dire autant, mais les deux tiers de la surface ont été concédés à d’autres, ce qui est à mon avis grave», avait révélé, en mai 2012, Mata Sy Diallo alors ministre du Commerce en visite au CICES.
A DAKAR ET SA BANLIEUE, LE MAL EST TRES PROFOND
A cette spéculation foncière, s’ajoute celle de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, après la cité Tobago. De hauts fonctionnaires, des ministres et des privés se sont aussi partagé le périmètre aéroportuaire, avec les titres fonciers 350 GRD et 4407/DG qui devaient «servir de lotissements administratif partiel, en vue de recasement des parcelles impactés par les servitudes aéronautiques dans les zones industrielles et commerciales de l’ancien aéroport». Dans la banlieue dakaroise, la forêt classée de Mbao n’a pas aussi échappée aux prédateurs fonciers. Des milliers d’hectares ont été pillés par l’Etat et des Chinois. Ces derniers avaient commencé par construire des stations, à l’aide de «documents justifiant la mise en place signés par Djibô Ka», alors ministre de l’Environnement. C’était en 2011. La bande des filaos de Guédiawaye n’a pas également échappé au bradage. Des promoteurs immobiliers et des autorités locales ont attaqué le littoral dont une partie conséquente est morcelée en parcelles de 150 mètres-carrés vendus à des tiers. De l’autre côté du littoral, sur la Corniche Ouest de Dakar, le bradage est aussi sans précédent. Depuis quelques semaines, le scandale foncier refait surface avec le Phare des Mamelles agressés par des «constructions irrégulières» aux abords.
LES REGIONS NE SONT PAS EPARGNEES
Plus loin, à Saint-Louis, l’attribution des terres de la commune de Mbane allonge également la liste des scandales fonciers au Sénégal. Des ministres, des officiers et proches de Macky Sall se sont partagé 232.208 ha en 2014. Dans la région de Thiès, on se souvient également du contentieux qui ressemble à un scandale d’Etat du terrain «Allou Kagne» entre la cimenterie Dangote et la famille de feu Serigne Saliou Mbacké. Selon certaines informations, «les services compétents étaient d’accord pour constater que la cimenterie à Pout empiète bel et bien sur les terres de feu Serigne Saliou Mbacké à l’origine d’un conflit foncier». La spoliation des terres à Saly avec le différend qui a opposé les populations à Sapco. Ici, on accusait l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine, Alpha Oumar Konaré d’avoir acquis un bail de 2 mille 177 mètres-carrés à 230 F Cfa le mètre-carré et l’ancien ministre de l’Urbanisme et l’Aménagement du territoire, Assane Diagne qui a obtenu le bail n°1517 à 117 F Cfa le mètre-carré. La liste des scandales fonciers au Sénégal est loin d’être exhaustive. Pour la plupart au détriment des populations qui sont obligées de quitter leurs terres.
LE SÉNÉGAL OBTIENT L'ALLÈGEMENT DE SA DETTE
Le service de la dette de l'Etat sera allégé de quelque 137 millions d'euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d'oxygène qui servira à lutter contre les conséquences du coronavirus, selon le gouvernement
Le service de la dette de l'Etat sénégalais sera allégé de quelque 137 millions d'euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d'oxygène qui servira à lutter contre les conséquences de la pandémie de coronavirus, selon le gouvernement sénégalais.
"La participation du Sénégal à l'Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) se matérialisera par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l'ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu'au 31 décembre 2020 pour un montant 90,57 milliards de francs CFA (137 millions d'euros) entre le 1er juin 2020 et la fin de l'année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dû en 2020", a précisé le ministère des Finances et du Budget mercredi dans un communiqué. Le Sénégal entend affecter les budgets libérés au "financement des dépenses sanitaires, sociales et économiques" de son Programme de Résilience destiné à lutter contre les effets de la pandémie de Covid-19, selon la même source, alors que le pays d'Afrique de l'Ouest a enregistré plus de 4.500 cas de coronavirus et 54 décès.
Le président sénégalais Macky Sall avait salué le 17 avril avec retenue la décision du G20 de suspendre la dette des pays les plus pauvres, parmi lesquels nombre d'Etats africains, mais il avait persisté à réclamer l'annulation, "plus que réaliste" selon lui, de cette dette. Mercredi, le Sénégal a toutefois "réaffirmé son engagement à se conformer à l'ensemble de ses obligations contractuelles vis-à-vis des créanciers du secteur privé" et assuré qu'il "n'envisage pas d'étendre l'ISSD à ces derniers".
Face au plongeon de l'économie, le G20 avait pris mi-avril la décision inédite de suspendre pour un an les remboursements de la dette des pays les plus pauvres fragilisés par la pandémie -- une initiative déclinée depuis par les 22 pays du Club de Paris, ainsi que par une poignée de créanciers émergents (Chine, Inde, Arabie saoudite, Turquie, Afrique du Sud).Ethiopie, Tchad, République du Congo et Pakistan ont obtenu mardi cette suspension, après huit autres pays comme le Mali, la Mauritanie ou encore le Burkina Faso.Dix-neuf autres dossiers devraient "aboutir rapidement", avait expliqué mercredi avant l'annonce du Sénégal la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso.
DETTES AFRICAINES, LA CADENCE DES MORATOIRES S'ACCÉLÈRE
À ce jour, le Club de Paris a validé des moratoires sur les dettes de 8 États africains. Mais la question des possibles annulations, elle, est loin d’être réglée
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 11/06/2020
Avec la validation des dossiers de l’Éthiopie, du Tchad et du Congo, le 9 juin, le Club de Paris a porté à 8 le nombre de pays africains qui bénéficient à ce jour d’un moratoire sur leur dette publique (avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Cameroun), et à 1,8 milliard d’euros le montant des échéances reportées. Et d’autres pays devraient suivre : « Sur les 31 pays qui ont formulé des demandes, 22 sont situés en Afrique subsaharienne », a indiqué la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso, lors d’un point de presse, le 10 juin.
Selon elle, il n’y a pas de surprise à attendre de l’instruction des dossiers en cours : « Les pays qui ont déposé leurs dossiers sont ceux avaient été sélectionnés comme éligibles [Le Zimbabwe, l’Érythrée, le Soudan et la Syrie de l’étaient pas, du fait d’arriérés auprès des prêteurs multilatéraux], et qui en ont fait la demande. Sauf s’ils changent d’avis et refusent les termes du contrat qui leur est soumis, la procédure aboutira », affirme-t-elle.
Si 19 dossiers sont encore en cours d’instruction, la directrice du Trésor français n’exclut pas d’avoir à se pencher sur d’autres demandes : « Certains pays, très prudents au départ, notamment du fait de craintes sur leurs capacités futures d’emprunt sont en train de réviser leurs positions et pourraient se manifester », explique celle qui constate une « accélération des demandes ».
« Il est tout à fait normal qu’il y ait des évolutions dans les positions des gouvernements, du fait des discussions bilatérales avec leurs créanciers qui avancent et du partage d’analyse entre États africains qui peuvent aboutir à des prises de positions communes », commente Nicolas Jean, avocat spécialisé dans le financement de projets en Afrique chez Gide, un cabinet qui s’est positionné dès la mi-avril sur le créneau de la renégociation des dettes des pays africains, déployant une vingtaine d’avocats sur le sujet.
Un moratoire, et après ?
« La dette à l’égard du Club de Paris ne représente qu’une partie des dettes des pays africains », relativise l’avocat, pour qui « cette respiration est indispensable, mais le véritable enjeu reste l’investissement ». « L’Afrique n’est pas surendettée, elle est sous-financée. Pour éviter à l’avenir d’en venir à des renégociations, moratoires ou annulations, et de dégager des capacités d’endettement supplémentaires, il faudrait qu’une partie des financements soient faits à des taux concessionnels, et que le reste se voit appliqués des taux cohérents avec leur profil de risque et avec les taux appliqués dans les autres régions du monde », développe-t-il.
La gestion du foncier, au Sénégal, est illustrative de la grande fracture entre les riches et les pauvres. Pendant que le Sénégalais moyen peine à trouver un lopin de terre même dans les coins les plus défavorisés de la capitale, quelques privilégiés continuent de s’accaparer, parfois presque sans bourse délier, les coins les plus paradisiaques. Très en colère, les défenseurs du littoral ruent, depuis quelques jours, dans les brancards, pour dire stop à cette boulimie.
‘’Ça ne peut plus continuer !’’, crie, dépité, l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, depuis sa résidence cossue de Fann, à quelques encablures de l’hôtel Radisson Blue. Ce qui se passe sur le littoral de Dakar, insiste-t-il, est inacceptable. Il peste : ‘’Le domaine public maritime est inaliénable. Il ne peut y avoir de dérogation que pour cause d’utilité publique. Malheureusement, on observe de plus en plus des déclassements à des fins privatives. Ce n’est pas normal. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas du tout construire. Mais il faut respecter les normes. Il faut aussi que ces entreprises qui doivent s’installer puissent prendre en charge l’aménagement de certaines parties. Comme avec le principe pollueur-payeur.’’
A quelques jets, sur la plage étroite de Mermoz, une vingtaine de jeunes sont venus humer l’air frais. Ibrahima, assis sur un bloc de pierre, refuse gentiment de se prêter aux questions. ‘’Je suis un peu fatigué, stressé. Je n’ai vraiment pas le temps de réfléchir sur quelque sujet que je sois. Je suis désolé. Mais je suis là pour déstresser…’’, tente-t-il net de couper la discussion. Mais ne pensez-vous pas qu’avec ces constructions qui ne cessent de proliférer, il pourrait arriver un moment où vous n’aurez plus aucun accès à cette plage, même pour vous détendre ? Il rétorque, le sourire en coin, dans une ambiance relaxe : ‘’C’est vrai que c’est un vrai problème. Ce n’est pas du tout normal ça. Nous n’avons certes pas de quoi nous acheter un terrain au bord de la mer, mais ce n’est pas une raison pour qu’on nous interdise d’y avoir accès. Je suis tout à fait d’accord avec les contestataires, mais là, j’ai la tête à autre chose.’’ Puis, il replonge dans sa méditation, le regard jeté dans l’océan.
A quelques mètres, un groupe de jeunes fait des exercices physiques ; un autre joue au ballon, pendant que d’autres visiteurs, sagement assis sur les roches, devisent tranquillement. Nous sommes juste au pied du chantier de M. Djibril Diallo, celui-là même qui a défrayé la chronique avec la descente inopinée et très musclée du maire de Mermoz-Sacré Cœur Barthélémy Dias. Depuis tout petit, Aliou Mara, natif de Sicap Amitié, fréquente cette plage. Sur l’occupation anarchique du littoral, il témoigne : ‘’Nous demandons vraiment aux autorités qui s’adonnent à ces pratiques de penser à leur jeunesse. Cette plage est très importante pour nous. Quand nous peinons à trouver de l’emploi, nous venons ici pour décompresser, pour noyer notre stress. Nous aurions pu choisir d’aller voler, nous droguer, mais nous ne le faisons pas… En ce qui me concerne, je suis là tous les jours, quand je n’ai pas du travail. Qu’on ne nous prive surtout pas ce bonheur.’’
Pour construire sa maison, M. Diallo a totalement rasé cette partie de la falaise, pour avoir un accès direct sur la plage. Au-dessus de son chantier, surplombent de grands immeubles qui empêchent déjà de voir la route de la corniche. Difficile de trouver le chemin pour regagner cette route goudronnée. Immeubles, chantiers et tas de gravats bloquent presque toutes les issues. ‘’C’est vraiment écœurant’’, peste cet ancien émigré rentré au bercail après un bref séjour dans le sud de l’Italie. ‘’Dans la petite ville où j’étais, raconte-t-il, il existe une corniche comme celle-là. Sur l’autre partie de la route, un peu éloignée de la mer, les gens peuvent construire des immeubles et des hôtels. Mais personne ne construit au bord de la plage. Seules des constructions démontables – bars, restaurants… - y sont autorisées et c’est très bien aménagé’’. Pendant l’été, se souvient le natif de Kaolack, il y a une concurrence entre les municipalités. ‘’Chacune essayant de donner le plus de confort sur ses plages, pour que les gens viennent des autres régions ou villes pour passer leurs vacances sur son territoire’’, raconte-t-il, regrettant avec vigueur la situation sur le littoral.
Juste à côté de sa cabane de fortune, en face de la résidence Senghor ‘’Les dents de la mer’’, l’un des rares espaces qui restaient de cette belle corniche, subit les assauts des prédateurs fonciers. Il y aurait, sur place, une vingtaine de privilégiés du régime qui se seraient partagé le terrain. Parmi les heureux bénéficiaires, figure, comme le disait Barthélémy Dias, un proche de Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo. A l’emplacement supposé lui appartenir, une grande excavation a été érigée dans les entrailles même de la plage. Le chantier semble aujourd’hui à l’abandon.
Et le mal semble très profond, presque incurable. Du centre-ville à la Pointe des Almadies, les automobilistes peuvent à peine savourer la vue sur la mer. A la place, ils ont droit plutôt à une vue hideuse sur des blocs de pierre, des immeubles, hôtels et des tonnes de gravats. L’ancien député Cheikh Oumar Sy dénonce avec vigueur ces constructions anarchiques : ‘’Ce qui se passe sur le littoral est un scandale, un crime contre l'environnement. Il faut le dire : ces gens sont dans l'illégalité totale. La loi interdit l'appropriation privée de ces terres. Parce qu’ils savent qu’ils sont dans l’illégalité, les politiciens utilisent souvent des religieux pour faire passer leurs forfaits. Il faut que ça cesse.’’ A l’en croire, certaines pontes du gouvernement actuel se sont vus attribuer illégalement des terres sur le dos du peuple sénégalais, en face de chez Atépa. Il y aurait aussi des marabouts, des ministres, des hommes d’affaires. ‘’C’est scandaleux ce qui se passe dans ce pays. Ils nous mettent en danger avec ces constructions anarchiques. Il faut qu’ils arrêtent de creuser sur cette falaise qui nous protège de l’océan’’, se répète-t-il très amer.
Plus loin vers le centre-ville, aux alentours de l’hôtel Terrou-Bi, à zéro mètre du rivage, les machines continuent de lutter contre le flot des vagues. Ironie de l’histoire, nous sommes sur le site où les Turcs ont été chassés en 2014. A peine cinq ans après la chute de ce qu’il était convenu de nommer ‘’Le mur de la honte’’, sur l’espace qui devait abriter l’ambassade du pays d’Erdogan à Dakar, d’autres murs sont sur le point d’être érigés. Sur place, pas de panneau de signalisation ; pas de clôture ; rien ! Tout semble avoir été fait dans la précipitation, au grand désarroi des amis du littoral. Information prise, le maitre d’ouvrage serait l’entreprise Eco Loisirs. Suscitant le courroux du célèbre architecte. ‘’Depuis 2014, fulmine M. Goudiaby, les choses ne font que s’empirer. La situation va de mal en pis. Il est temps que l’Etat y mette un terme et nous sommes heureux de constater que le gouvernement, sous la houlette du ministre en charge de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, est dans cette dynamique’’.
Ainsi, depuis des années, hôtels, cliniques privées, complexes immobiliers, villas de luxe n’ont eu de cesse de proliférer comme des champignons sur ces terres prisées des milliardaires d’ici et d’ailleurs. Et c’est loin d’être le propre de la corniche. Ouakam, Ngor, Yoff, Cambérène jusqu’à Guédiawaye ne sont guère épargnées par ce fléau. Même au-delà, c’est toutes les communes situées sur les 760 km de côtes qui sont en permanence agressées par des hommes d’affaires et marabouts avec la complicité de politiciens véreux.
Une profanation de la mémoire du président Senghor
Mais, contrairement à ce que certains peuvent penser, cette boulimie n’a pas commencé avec l’actuel régime. Elle ne l’est pas non plus avec la précédente, comme le pensent bon nombre de Sénégalais. Sur la corniche de Dakar qui traverse près de dix communes, l’accaparement des terres remonterait au règne du président Abdou Diouf. Depuis, la frénésie sur ces terres ne s’est jamais estompée. ‘’C’est lui (Abdou Diouf) qui a ouvert la boite de pandores. Non seulement deux de ses enfants ont construit sur cette plage, mais plusieurs dignitaires de son régime également ont pu profiter de ce DPM. Sous Wade, cette boulimie s’est accentuée à des proportions plus qu’inquiétantes. Des hôtels et immeubles à usage d’habitation ont été érigés de façon anarchique, empêchant les Dakarois d’accéder à certaines plages. Maintenant, il ne reste que des miettes. Nous ne devons pas laisser continuer cette prévarication illégale de nos plages’’, raconte ce membre de Perl (Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral).
Selon Pierre Goudiaby Atépa, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une profanation de la mémoire du président Senghor. Lequel accordait une haute importance à la préservation de ce littoral qu’il considérait comme un bien commun à tous les Sénégalais.
Une machine à fabrication de milliardaires
Si ailleurs, tout est fait pour décourager, voire interdire toute construction sur le domaine public maritime, au Sénégal, malgré les textes, le DPM semble réservé aux clans qui se succèdent à la tête de l’Etat et à leurs amis. Souvent, ces terres sont même bradées à vils prix à la faveur des beaux yeux des attributaires. Pierre Goudiaby Atépa montre comment des milliardaires ont ainsi pu être et continuent d’être fabriqués en deux temps, trois mouvements. ‘’Il faut savoir que, pour construire sur la plage, il faut non seulement des moyens colossaux, mais il faut aussi des moyens pour l’entretien. Les gens à qui on cède ces parcelles n’ont parfois même pas les moyens de l’aménager. On leur cède ces terres à 2 500 F CFA le m2. Sans aucun effort, ils peuvent vendre le même terrain à 1 million F CFA le m2’’.
En visite, récemment, sur les terres de la corniche, accompagné de ses homologues de l’Environnement et de la Géologie, le ministre Abdou Karim Fofana annonçait une nouvelle loi pour lutter contre l’état désastreux du littoral. ‘’Le président a aussi décidé, rassurait le jeune ministre, de faire aménager l’espace, de la corniche-Est aux Almadies où nous avons 20 km. Nous les avons coupés en trois parties. Du boulevard de la République à la mosquée de la Divinité, il y a un projet d’aménagement sur 9 km…’’. Saluant ces initiatives, M. Goudiaby encourage et précise : ‘’Si cette loi ne doit pas être rétroactive, cela ne sert à rien. Il faut savoir que 80 % de cet espace est déjà pris. Nous demandons donc que la loi soit déclarée rétroactive pour restituer aux populations ce qui peut l’être.’’ Mieux, l’architecte envisage de suggérer le retour de l’Acod (Autorité de la corniche de Dakar). ‘’Il s’agissait, renchérit l’expert, d’une institution qui travaillerait avec les municipalités sur un plan d’aménagement concerté, pour sauvegarder les intérêts d’un développement touristique et ceux qui doivent permettre à tout citoyen d’accéder à la plage’’.
par Lionel Zinsou
SUIS-JE ASSEZ NOIR ?
Cette identité carcérale est insupportable aux métis qui font en permanence l’expérience déconcertante du racisme minoritaire mais universel. Banquier en France, j’ai bien réussi pour un Noir ; Premier ministre en Afrique, j’ai bien réussi pour un Blanc…
« George Floyd, des millions d'hommes et de femmes, des millions de jeunes, ont formé, dans deux cent pays, le plus long cortège funèbre de l’Histoire. Vous étiez le fidèle d'une église réformée de Houston, qui ne regarde pas la mort comme un moment de désespoir mais comme un rassemblement des solidarités et des espérances. Vous avez, en un jour, créé des millions de black, de nègres, de niggas… de toutes les couleurs et qui crient dans toutes les langues leur rejet des lynchages et de l’injustice ordinaire.
Leur colère est celle des foules immenses et des générations nouvelles qui n'accepteront plus la persistance séculaire de la discrimination des minorités, ni chez eux ni chez vous, cette oppression quotidienne, insidieuse, aléatoire et résistante aux Lois.
Mais leur colère est aussi un drame intime : celui de milliards d’Afro-descendants dans le monde. Quelle que soit leur condition, qu’ils soient d'une communauté minoritaire appauvrie, reléguée et suspecte ; qu’ils soient une force majoritaire et libre ; qu’ils soient unis ou travaillés de divisions ; qu ils forment nations ou tribus hostiles… Chacun se demande dans ce qu'il a de plus intime : « suis-je assez Noir ? ». C’est à dire assez solidaire, assez vigilant, assez conscient des séquelles contemporaines de l'esclavage, de l'apartheid ou du travail forcé.
Et, vous mes petits-enfants, Florence et Nathanael aux yeux pers, Ayo, notre petit Yoruba blond, vous vous poserez la même question. Votre Afrique est restée pour le monde ce que les minorités afro-américaines sont restées pour les Amériques : l’envers et la négation du progrès des autres. « Serez-vous assez Noirs ? ». C'est à dire assez rebelles, assez révoltés, assez fiers, assez confiants. N'y aura-t-il pour toujours que nos musiques, nos âmes et nos arts comme uniques métaphores de nos grandeurs et de nos libertés ?
Et moi, le « Sang-mêlé », né incolore, puis-je jouer tout seul mon destin ; puis-je survivre seul et sans couleur quand tant de femmes, d’hommes et d’enfants sont prédestinés à l’inégalité et à la souffrance des destins volés ?
Longtemps j’ai cru qu’être noir ou blanc n’avait aucune réalité intime, que seules comptaient les barrières de classe, que les mérites républicains fabriquaient des vies réussies. Je me suis ému en son temps de la création d’une association représentative des Noirs de France. Comme si nous devions nous définir par le seul regard des autres, qu’il soit de sympathie, de désir ou de haine, et comme si nous devions nous accepter comme une minorité parce que nous étions « visibles »… Quel sens peut prendre une identité incarcérée dans la prison d’une couleur de peau ?
Cette identité carcérale est tout spécialement insupportable aux métis qui font en permanence l’expérience déconcertante du racisme minoritaire mais universel. Banquier en France, j’ai bien réussi pour un Noir ; Premier ministre en Afrique, j’ai bien réussi pour un Blanc …
Aujourd’hui je crois que je comprends.
Les jeunes générations manifestent pour dire l’invisibilité des couleurs et l’universalité des valeurs. Il n y a, dans une vie réussie, que ce qu’on fait pour effacer des haines avec du Droit et des libertés. Que les polices soient noires ou blanches, exactement comme leurs victimes, il n y a qu’un choix qui compte : celui de s’engager pour ceux qui n’ont pas le choix de leur destin.
Valeurs contre couleurs, grandeur de l’invisible et misère du visible, marches de fierté et droit de s’indigner. Merci George, j’ai compris. »
OPA HOSTILE DE LA FRANCE ET DE L'UE SUR L'ECO POUR PROLONGER LE FCFA
En difficulté face aux opinions publiques africaines, le gouvernement français a fait preuve d’une manoeuvre subtile. : il lui faudra réussir à scénariser la fable de la fin du FCFA - NOTE DU COLLECTIF AFRIQUE DU PCF
SenePlus publie ci-dessous, la note du collectif Afrique du Parti Communiste Français (PCF), reçue ce 10 juin 2020, à propos de la réforme du FCFA annoncée en décembre dernier à Abidjan et récemment entérinée par le gouvernement français.
"L'accord de coopération monétaire entre lese gouvernements des États de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA)* et le gouvernement français, signé le 21 décembre 2019, vise à réformer les instances et le fonctionnement du FCFA.
Il doit être ratifié par les parlements concernés par cet accord.
Il prévoit :
- La suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor
- Le changement de nom de la devise
- Le retrait de la France des instances de gouvernance de la zone et la mise en place concomitante de mécanismes de dialogue et de suivi des risques.
Sur la forme
Le projet a été construit loin des regards. L’annonce faite le 21 décembre 2019 à Abidjan avec l’ultra libéral Alassane Ouattara, installé par les chars français en 2011, ne doit rien au hasard. Une fois d e plus, les peuples africains n’ont pas été conviés aux discussions. Ils apprendront dans la presse ce que Paris, Bruxelles et quelques dirigeants africains bien choisis ont décidé pour eux.
Quant à l'affirmation que ce serait « les autorités de l’UMOA (q ui) ont fait part de leur souhait de voir évoluer le fonctionnement de leur coopération monétaire avec la France », on peut bien sûr en douter. La pratique visant à faire croire que les anciens pays colonisés seraient demandeurs n’est pas nouvelle.
État des signatures et ratifications
L’accord a été signé par le Ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire et par l’ensemble des Ministres des Finances des États membres de l’UMOA. La ratification est en cours dans chacun de ces États. À ce stade, a ucune notification officielle de ratification n’a été adressée à la France.
Comme à son habitude, la France ouvre la voie, les autres devront suivre.
Sur le fond
Comme l’indiquaient des intellectuels africains dans une déclaration en janvier dernier, « si certains symboles gênants, associés au franc CFA, vont disparaître, les liens de subordination monétaire sur le plan légal et sur le plan de la conduite de la politique monétaire restent en place ».
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Nd iaye ne s’y trompe pas quand, après la présentation du projet de loi en conseil des ministres, elle fait allusion à une fin symbolique : « Cette fin symbolique devait s’inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l’Afrique et écrire u ne nouvelle page de notre histoire ».
L‘étude d’impact attachée au projet de loi rassure les parlementaires sur la question des intérêts français. La coopération monétaire, anciennement liée au FCFA et demain à l’ECO, est préservée :
«Les paramètres fon damentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés : le régime de change demeure inchangé, avec un maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union tout comme la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France ». 1
L’accord « pose les axes de la réforme (…), tout en conservant explicitement le régime de change fixe vis à vis de l’euro » . Le gouvernement fr ançais ne masque pas cet arrimage, il le spécifie « explicitement ».
L’ancrage à l’Euro est un outil essentiel de l’ingérence monétaire. La politique monétaire des pays concernés sera dépendante de celle de la Banque Centrale Européenne. Cette parité fixe a pour résultat de garder prioritaire la lutte contre l’inflation au détriment d’un véritable développement industriel, agricole et d’une politique de progrès social.
La « rénovation » du CFA laisse aussi de côté la question de la transférabilité qui permet aux entreprises notamment multinationales de soustraire leurs bénéfices aux pays africains. Elle fait également l’impasse sur le manque criant d’échanges économiques entre pays africains.
Par ailleurs, le retrait annoncé de la France des instances de gouvernance de la Zone, est modulé par la « présence au Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO [Banque Centrale des É tats d’Afrique de l’Ouest, ndlr] d’une personnalité indépendante et qualifiée nommée intuitu personae par le Conseil des Ministr es de l’UMOA, en concertation avec la France (article 4). Cette personnalité, qui prendra part aux délibérations, sera choisie en fonction de son expérience dans les domaines monétaire, financier ou économique ».
Le détail des principes généraux des relations entre la France et les instances de l’UMOA sera précisé après la ratification du projet de loi. On demande aux parlementaires de se prononcer sans avoir connaissance de ces détails précisés dans des « textes subordonnés (convention de garantie ; échanges de lettres entre la France et la BCEAO pour fixer les modalités des échanges d’information nécessaires pour permettre à la France de suivre l’évolution de son risque ; détermination par accord ad hoc des parties pour les réunions techniques de suivi ».
La France à la manoeuvre
Face à l’aspiration grandissante des peuples et des pays africains à la souveraineté politique et économique, le gouvernement français manoeuvre.
Les quinze pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) avaient retenu en juin 2019 à Abuja (Nigeria) le nom de l’ECO pour leur projet de monnaie unique régionale ouest africaine. Aboutissement d’une lente gestation initiée en 1983, reportée de nombreuses fois, accélérée depuis quelques an nées, mais loin d’être prête tant les critères de convergence exigés des pays membres sont irréalistes.
Il ne s’agit pas ici de se prononcer sur la nature du projet très libéral de la CEDEAO, mais de constater que la France s’est clairement invitée po ur perturber le jeu. Elle a récupéré en quelques sorte le projet y compris le nom pour le modifier et en faire un outil au service de ses intérêts et des intérêts européens. D’ailleurs le jeudi 16 janvier, dans le cadre de la Zone monétaire ouest afric aine (ZMAO), le Nigeria et cinq autres pays de la CEDEAO ont condamné la décision de l’UMOA de renommer « unilatéralement » le franc CFA en ECO et de « voler » en quelque sorte le projet de monnaie de la CEDEAO nommé également ECO…
Une course de vitesse est donc engagée. Le calendrier précipité. En pleine pandémie de COVID, la ratification du projet de loi est lancée à Paris.
Seule l’Afrique de l’Ouest est concernée, ce qui confirme la nature de la manoeuvre. Les six pays de la Communauté économique et moné taire d’Afrique Centrale (CEMAC) sont tenus à l’écart de la réforme, de même que les Comores qui possèdent eux aussi un franc CFA. Il n’existe pas en Afrique central de projet monétaire concurrent, inutile donc de proposer une fin symbolique du CFA pour ce tte zone…
En lieu et place d’un panier de devise, il s’agira d’un arrimage à l’Euro. Cette OPA hostile de la part de l’État français sur le projet de monnaie ouest africain est aussi réalisée pour semer le trouble et la confusion. Elle avive des tensions. La France clame que « l’objectif était de parvenir à une réforme participant à la modernisation de l’UMOA, mais aussi facilitant son extension progressive aux sept autres pays de la CEDEAO ». Chacun sa vérité.
Les pays de la CEDEAO non membres de l’UMOA accepteront ils de se plier à ce nouvel « Eco » arrimé à l’Euro ? Rien n’est moins.
Paris choisi la politique du fait accompli . En imposant son propre agenda, il coupe l’herbe sous le pied des pays anglophones dont la locomotive Nigeria et espère inscrire dans le marbre les logiques contenues dans l’accord de coopération avec l’UMOA.
En difficulté face aux opinions publiques africaines, le gouvernement français a fait preuve d’une manoeuvre subtile. Il n’est plus sur la défensive. Il devient proactif et impulse la marche à suivre. Pour les opinions, c’est un coup de poker : il lui faudra réussir à scénariser la fable de la fin du FCFA . C’est aussi cela qui est en jeu et qu’il s’agit de déconstruire.
Un projet de loi pour perpétuer les mécanismes de la domination monétaire du FCFA
La question posée pour nous est la suivante : s’agit-il, avec cette fin annoncée du FCFA, de parachever la décolonisation ? Non. La meilleure preuve est toute simple, elle réside dans l’existence même d’un accord de coopération monétaire entre la France et les pays de l’UMOA. Cet accord décidé loin des peuples est rendu davantage présentable que le vieux et connoté FCFA dont la survivance devenait problématique. Débarrassé de ses oripeaux, il n’en constitue pas moins un accord de domination. Si le gouvernement français voulait mettre fin au FCFA et à ses mécanismes, il se serait désengagé en menant une large concertation en amont avec les gouvernements et les peuples, leurs représentants, les sociétés civiles. Il n’y a rien de tout cela.
L’État français ne sort pas de la logique de domination monétaire. C’est l’occasion, 60 ans après les indépendances, d’appeler à faire un bilan pour évaluer si la perpétuation de cette coo-pération monétaire est nécessaire.
La tutelle post coloniale, monétaire, économique, militaire, a-t-elle été de nature à ouvrir des perspectives, à améliorer le sort des peuples en Afrique francophone ? A l’évidence non. Le bilan est affligeant dans l’ancien pré-carré, entre maintien sous tutelle de régime dictatoriaux, autoritaires, les déstabilisations, les guerres (Centrafrique, , Sahel…), les États faillis, l’incapa-cité à répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux…
Il n’y a donc aucun intérêt à reconduire une page de coopération monétaire, mais si elle est présentée comme nouvelle. En réalité rien ne change.
Le gouvernement français est obligé de manoeuvrer en recul, ce qui est à mettre au crédit des prises de consciences et mobilisations en Afrique, mais il ne sort pas de la logique de domination.
Parce que nous sommes pour la fin du FCFA et des mécanismes qui le régissent, une des étapes nécessaires pour parachever la décolonisation, il est proposé de s’opposer à ce projet de loi qui ne fait que les perpétuer sous un autre nom, voire de tenter de les élargir à d’autres pays, une fois les « irritants » politiques enlevés.
Le Parti communiste français, qui a apporté sa pierre dans la résurgence et la montée du débat pour le dépassement du FCFA, devra poursuivre la démarche. D’autant que les projets officiels en cours sont tous d’essence libéral, et que montent les sentiments nationalistes ou anti-français - sur fond de racialisme, stériles et dangereux donc instrumentalisables par les dominants. Ce danger n’est pas à sous-estimer. En plus de l’obscurantisme, c’est un piège supplémentaire en Afrique de l’Ouest, équivalent à celui de l’extrême droite ici ; les ramifications sont d’ailleurs connectées.
D’où l’importance d’avancer sur une alternative de progrès pour la pleine souveraineté moné-taire et économique des peuples et des pays africains en concertation avec les forces progres-sistes sur nos deux continents.
1 Cette étude d’impact explique non seulement aux députés que rien de fondamental dans la tutelle monétaire ne va changer mais qu’en plus la mise en oeuvre de cette tutelle va coûter moins chère : « La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la BCEAO sur le compte d’opérations entraînera également la fin de la rémunération avantageuse des avoirs déposés sur le compte (à un taux de 0,75% actuellement). Pour mémoire, ce sont respectivement 40,6 et 40,4 M EUR qui ont été ver sés à la BCEAO en 2018 et 2019. Enfin, la garantie de change dont bénéficient les sommes déposées par la BCEAO sur le compte d’opérations disparaîtra également. Les dépôts obligatoires de la BCEAO bénéficient actuellement d’une garantie de non dépréciation par rapport au panier de devises internationales constitutif du droit de tirage spécial (DTS) ». Tout est dit.
Dominique JOSSE, Félix ATCHADE et Daniel FEURTET pour le Collectif Afrique"