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27 novembre 2024
Politique
SUITES JUDICIAIRES SANS FAIBLESSE ET EN TOUTE OBJECTIVITÉ
Selon le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, l’Etat va bientôt passer aux choses sérieuses dans le cadre de la prise en charge des recommandations formulées par les corps de contrôle tels que l'Ofnac et la Cour des comptes
Selon le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, les suites judiciaires seront données « sans faiblesse et en toute objectivité » à tous les manquements et autres reproches pointés du doigt par la Cour des comptes et d’autres organes de contrôle. Dans un entretien accordé à nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise (APS) hier, vendredi 24 mars, en prélude au lancement des Assises de la justice prévu mardi prochain, Ousmane Diagne a également annoncé que le gouvernement est très en avance dans la rédaction du texte portant sur les lanceurs d’alerte.
L ’Etat va bientôt passer aux choses sérieuses dans le cadre de la prise en charge des recommandations formulées par les corps de contrôle tels que l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et la Cour des comptes. L’annonce est du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Ousmane Diagne. Dans un entretien accordé à nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise (APS) hier, vendredi 24 mars, en prélude au lancement des Assises de la justice prévu mardi prochain, le garde des Sceaux a, en effet, assuré que des suites judiciaires seront données « sans faiblesse et en toute objectivité » à tous les manquements et autres reproches pointés du doigt par la Cour des comptes et d’autres organes de contrôle. « La plupart des corps de contrôle, à commencer par la Cour des comptes, dans leurs conclusions, ont demandé des poursuites. Il appartiendra aux organes de poursuite, en particulier les services du procureur de la République et du Parquet d’examiner les rapports au cas par cas, et d’apprécier la suite à donner » a annoncé l’ancien Procureur de la République (octobre 2006 à avril 2013) qui a servi sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade et du président Macky Sall.
C’est dire donc que les responsables de l’ancien régime dont la gestion a été épinglée dans le cadre de ces rapports de corps de contrôle ont intérêt à commencer à préparer leur ligne de défense. En effet, avec cette sortie du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Ousmane Diagne, leur convocation devant la justice n’est plus qu’une question de jour. Pour rappel, bloqués par l’ancien président de la République, Macky Sall, la publication des rapports de ces corps de contrôle public a été ordonnée par son successeur lors Conseil des ministres du 17 avril dernier. Dans la foulée, l’Ofnac qui avait remis au président de la République Macky SALL ses rapports 2019, 2020 et 2021 et dont les conclusions sont rangées dans les tiroirs du bureau de Procureur de la République, a ouvert la voie en publiant le 25 avril dernier son rapport d’activité pour l’année 2022. Dans ce document, l’Ofnac annonce avoir transmis 09 rapports d’enquête, toutes concernant pour la plupart des élus de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar, aux autorités judiciaires chargées des poursuites. Cinq jours plus tard, le 30 Avril 2024, Serigne Bassirou Guèye président de l’Ofnac et ses collaborateurs reviennent à la charge avec leur dernier rapport, celui de 2023 dans lequel, ils annoncent également avoir, au «31 décembre 2023, transmis quarante (40) rapports d’enquête aux autorités judiciaires chargées des poursuites».
DES DOSSIERS TOUT DROIT VERS L’INSTRUCTION
Les responsables de l’ancien régime dont la gestion a été épinglée par ces rapports publiés par l’Ofnac et la Cour des comptes devront s’attendre à subir la procédure d’un juge d’instruction. En effet, toujours dans cet entretien accordé à nos confrères de l’Agence presse sénégalaise, le garde des Sceaux qui répondait à une interpellation sur la procédure qui sera utilisée dans le cadre de la suite judiciaire à donner aux recommandations de ces corps de contrôle, a souligné que « l’attitude la plus responsable consisterait à saisir un juge d’instruction pour chaque cas et à lui laisser la pleine latitude d’apprécier la conduite à tenir dès lors qu’on entre dans le cadre d’une dynamique d’examen et de reddition des comptes ». « Il n’y a pas de règlement de comptes. Il faut juste répondre de ses actes. Il faut jusque que les personnes concernées puissent répondre des reproches et griefs qui sont formulés contre elles » a par ailleurs précisé le ministre de la Justice, Ousmane Diagne avant d’insister. « La finalité d’un rapport, dès lors que ses auteurs préconisent des poursuites, ne saurait être que des poursuites qui seront initiées et confiées à des magistrats indépendants expérimentés, appelés à décider de la suite à donner et éventuellement des peines à distribuer ».
LE GOUVERNEMENT EST TRÈS EN AVANCE DANS LA RÉDACTION DU TEXTE PORTANT SUR LES LANCEURS D’ALERTE
Autre question abordée par le garde des Sceaux, Ousmane Diagne lors de cet entretien avec nos confrères de l’APS, en prélude du lancement des Assises de la justice prévu mardi prochain, est celle relative à la disponibilité du texte sur la protection des lanceurs d’alerte que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye avait demandé de finaliser avant le 15 mai dernier, lors du Conseil des ministres du 17 avril, au ministre de la Justice 2024. Et c’est pour annoncer que le gouvernement est très en avance dans la rédaction dudit texte portant sur les lanceurs d’alerte. « On est très en avance, on a beaucoup travaillé sur ce texte portant sur les lanceurs d’alerte et évidemment chaque chose en son temps, mais je peux vous assurer que nous avons déjà rédigé un texte dans ce sens qui sera soumis à l’appréciation du Président de la République qui décidera de la suite à lui accorder », a révélé le ministre de la Justice dans un entretien avec nos confrères de l’APS, en prélude au lancement des Assises de la justice prévu mardi prochain.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
PRÉSIDENT DIOMAYE, CÉLÉBRONS ENFIN LE 25 MAI, JOURNÉE DE L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'instar du Sénégal, peu célèbrent chaque 25 mai cette quête d'union sur le continent. Le gouvernement Sonko a l'opportunité de changer la donne et d'inscrire pleinement le pays dans une démarche panafricaine
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 24/05/2024
La journée mondiale de l'Afrique célèbre l'anniversaire de la signature des accords de l’Organisation de l'Unité Africaine (OUA), le 25 mai 1963. Sa commémoration est censée rappeler le combat pour la libération, l’unité et le développement socioéconomique du continent.
Elle appelle désormais chaque année les États africains et les populations des différents pays à se mobiliser autour d’un thème de l’agenda de l’Union Africaine (UA).
Cependant la tradition d’observer la journée ne s’est pas imposée de la même manière à travers l’Afrique et sa diaspora. Elle n’est fériée que dans quelques pays comme le Ghana, la Gambie, la Guinée, la Namibie, la Zambie, le Mali, la Mauritanie, le Lesotho, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.
Dans plusieurs pays et notamment au Sénégal jusqu’à présent, la commémoration est à peine observée.
Appel au président Bassirou Diakhar Diomaye Faye
Le Sénégal se veut désormais panafricain et le président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé devant le peuple sénégalais à œuvrer pour « une véritable intégration sous régionale et africaine ».
La proclamation du 25 mai, journée de l’Afrique, comme fête officielle au Sénégal, serait une indication de cet engagement panafricain.
Ce sera une manière de sensibiliser les Sénégalais au combat pour l’unité panafricaine et de les familiariser progressivement avec les programmes de l’Union africaine.
Ce sera également un signal en direction des autres pays africains, de la diaspora africaine à travers le monde et en direction de tous les États du monde de notre engagement pour l’unité de l’Afrique et pour le panafricanisme.
La commémoration de la journée chaque année par des manifestations officielles et populaires sur le thème retenu par l’Union Africaine doit donc s’imposer désormais au Sénégal.
Le nouveau gouvernement du Sénégal, du Premier ministre Ousmane Sonko mis en place il y a à peine deux mois, n’a certainement pas eu le temps de préparer la célébration de la Journée de l’Afrique de cette année 2024.
Un discours du président de la République sur le thème retenu par l’Union Africaine, « éduquer l’Africain du 21e siècle, bâtir des systèmes éducatifs résilients pour une formation pour la vie, plus inclusive et plus appropriée » pourrait cependant permettre de signaler l’engagement du Sénégal à s’inscrire désormais dans le programme d’action de l’UA pour la réalisation de l’unité continentale.
PARLEMENT DE LA CEDEAO, GUY MARIUS SAGNA, AUDITEUR EN CHEF DES COMPTES COMMUNAUTAIRES
La Commission « Comptes et audits », du Parlement de la Cedeao est chargée du contrôle de l’exécution du budget (comptes et bilan), du rapport d’audit annuel des organes et institutions de la Cedeao.
Le Parlement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) réunie en session extraordinaire du 20 au 25 Mai courant à Kano (Nigeria), a désigné l’honorable député Guy Marius Sagna, Président de la Commission « Comptes et audits », une des 14 commissions permanentes de l'institution communautaire.
« Je salue l’élégance et la courtoisie républicaines de mes 5 collègues sénégalais députés de la Cedeao présidés par l’honorable Souleymane Ndoye qui, par leur nombre et leur présidence, auraient pu s’accaparer des postes de président de commission attribués au Sénégal. Je vais faire du mieux que je peux pour servir à ce poste les peuples des pays membres de la Cedeao », a réagi Guy Marius Sagna dans une note rendue public ce vendredi.
La Commission « Comptes et audits », du Parlement de la Cedeao est chargée du contrôle de l’exécution du budget (comptes et bilan), du rapport d’audit annuel des organes et institutions de la Cedeao, de la coopération avec le Giaba et avec le comité d’audit de l’organisation ainsi que de la mise en œuvre du règlement financier (budgets et comptes) de la communauté.
Le Sénégal est représenté au parlement de la Cedeao par les honorables députés de la XIVe Législature Ibrahima Baba Sall, Abdoulaye Wilane, Woré Sarr, Guy Marius Sagna, Maimouna Sène et Souleymane Ndoye. Lors de la deuxième session extraordinaire inaugurale de la structure communautaire qui s’est tenu hier jeudi 23 mai, l’honorable députée togolaise Mme Mémounatou Ibrahima a été élue présidente du Parlement de la Cedeao, en remplacement du Sierra-Léonais Sidie Mohammed Tunis.
Le Parlement a également adopté le règlement intérieur et le plan stratégique de la sixième législature (2024 – 2028) ; feuille de route qui guidera ses programmes et ses activités du Parlement dans ses efforts visant à réaliser les objectifs fixés malgré les divers défis auxquels l’espace communautaire.
LES PRÉSIDENTS FAYE ET NEVES DISCUTENT DE COOPÉRATION BILATÉRALE
Les deux Chefs d’État ont passé en revue la coopération bilatérale et discuté de sujets d’intérêt commun, notamment l’intégration dans la région ouest africaine.
Le Chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et son homologue cap verdien, José Maria Pereira Neves, ont discuté vendredi, à Praia, de coopération bilatérale et d’intégration sous régionale, a assuré la Présidence sénégalaise.
“En visite à Praia, le président Bassirou Diomaye Faye a été chaleureusement accueilli par son excellence José M. Pereira Neves. Les deux Chefs d’État ont passé en revue la coopération bilatérale et discuté de sujets d’intérêt commun, notamment l’intégration dans la région ouest africaine”, a-t-elle notamment indiqué dans un message partagé sur le réseau social X.
La visite du nouveau président sénégalais entre dans le cadre d’une tournée diplomatique devant le mener à Conakry.
PROTECTION DES LANCEURS D’ALERTE, LE TEXTE BIENTÔT SOUMIS AU CHEF DE L’ÉTAT
Lors du Conseil des Ministres du 17 avril dernier, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait demandé au ministre de la Justice de finaliser un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Le ministre de la justice Ousmane Diagne a déclaré aux confrères de l’APS que le gouvernement est bien avancé dans la rédaction du texte portant sur la protection des lanceurs d’alerte. Il a affirmé : « On est très en avance, on a beaucoup travaillé sur ce texte portant sur les lanceurs d’alerte et évidemment chaque chose en son temps, mais je peux vous assurer que nous avons déjà rédigé un texte dans ce sens qui sera soumis à l’appréciation du Président de la République qui décidera de la suite à lui accorder. »
Lors du Conseil des Ministres du 17 avril dernier, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait demandé au ministre de la Justice de finaliser un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte avant le 15 mai 2024. Ce sujet avait également été mentionné par le Président dans son premier discours à la Nation, le 3 avril 2024.
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LE SENEGAL FACE AU DEFI DE LA POLITIQUE LINGUISTIQUE
Il faut promouvoir l'équité entre les langues, garantir leur utilisation dans la sphère officielle et favoriser leur aménagement...
(Seneplus)- Au cours des discussions citoyennes organisées par Sursaut Citoyen, Mamadou Ndoye a mis en évidence l'absence de politique linguistique dans la majorité des pays africains.
Dans un contexte multilingue tel que le nôtre, l’ancien ministre de l'Éducation nationale a souligné la possibilité d'adapter un modèle visant à ce que la langue officielle soit déployée de manière à correspondre aux diverses réalités locales. En d'autres termes, il propose la mise en place d'une langue officielle nationale, accompagnée de langues officielles régionales, départementales et communales, afin de garantir une communication fluide à tous les niveaux territoriaux.
"Cette forme d'aménagement linguistique est tout à fait réalisable, mais à condition que nous fassions aussi le travail nécessaire", a ajouté le coordinateur de Sursaut citoyen. Car pour qu'une langue puisse être considérée comme officielle, il est essentiel que son lexique demeure stable. Ainsi, c'est le devoir des experts de travailler à enrichir le lexique de chaque langue pour qu'elle puisse répondre aux besoins de tous les habitants du territoire. Ce processus s'inscrit dans le cadre d'une politique linguistique, qui comporte trois dimensions fondamentales.
Tout d'abord, il y a la question des principes d'équité et d'égalité entre les langues. Ensuite, vient celle de l'utilisation des langues dans les sphères officielles, comme par exemple dans les tribunaux, où la langue utilisée devrait être adaptée aux spécificités locales. Enfin, il est question de l'aménagement de la langue, tant sur le plan phonologique, orthographique que lexical.
LE CRI TOUJOURS PERCUTANT D'AWA THIAM
Publié en 1978, "La Parole aux Négresses" brisait les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie ou encore le blanchiment de la peau. 46 ans plus tard, ce manifeste fondateur de l'afroféminisme, longtemps indisponible, est enfin réédité
(SenePlus) - Il y a 46 ans, l'anthropologue sénégalaise Awa Thiam publiait "La Parole aux Négresses", un essai pionnier qui brisait le silence sur l'oppression des femmes africaines. Longtemps indisponible, ce manifeste féministe percutant refait surface, réédité en France (éditions Divergences) et au Sénégal (éditions Saaraba).
Avec ce titre provocateur, Awa Thiam, née en 1950, donnait la parole aux femmes africaines et redéfinissait les contours d'un mouvement féministe jusqu'alors vu comme occidental. "C'est un livre qu'il urge de lire, une réédition nécessaire", souligne Mame-Fatou Niang, professeure de littérature à Pittsburgh, dans la préface française. Pour elle, chaque lecture est une "expérience quasi organique" : "Dérangement, douleur, colère, dégoût, joie, résolutions. Mais, après chaque lecture, l'impression de sentir une partie amputée repousser."
Ndeye Fatou Kane, écrivaine et doctorante à Paris, insiste dans les colonnes du Monde sur "le legs précieux" de l'ouvrage : "Chaque lecture est une redécouverte pour la féministe que je suis." Un profond respect pour cette pionnière qui a osé dénoncer les problèmes des femmes noires.
Dans "La Parole aux Négresses", Awa Thiam brise les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie, la dot ou le blanchiment de la peau. "Là où l'Européenne se plaint d'être doublement opprimée, la Négresse l'est triplement, écrit-elle. Oppression de par son sexe, de par sa classe, et de par sa race."
Mame-Fatou Niang interrogée par Le Monde souligne que l'autrice formule déjà, avec 46 ans d'avance, le concept d'intersectionnalité entre sexisme, racisme et classe sociale. Un discours politique fondateur d'un afroféminisme, réclamant de prendre sa place dans le mouvement mondial.
Si certaines avancées sont notées, comme le recul des mutilations génitales, la sociologue Kani Diop, en postface de l'édition sénégalaise, juge que les sujets d'Awa Thiam "demeurent pertinents".
"C'est d'une triste actualité, s'insurge Ndeye Fatou Kane. Nous parlons toujours de dépigmentation, polygamie, excision... En Gambie, la loi contre l'excision est menacée." Elle dénonce aussi l'invisibilisation des féministes sénégalaises, taxées d'"occidentalisées".
"Mais il y a 46 ans, c'est bien l'une des nôtres qui a écrit ce livre, l'Occident n'a rien à voir avec ça", rappelle-t-elle, rendant hommage à la voix puissante d'Awa Thiam, qui continuera sans doute d'inspirer de nombreuses luttes.
DIOMAYE-BARTH, LE TEMPS DE L'OBSERVATION
Depuis 2009, Dakar échappe aux partis au pouvoir. Pionnière de la résistance municipale, la capitale s'est heurtée ou a su cohabiter avec les pouvoirs successifs. Mais où en sont aujourd'hui les relations entre l'opposant Dias et la présidence ?
La cohabitation entre la ville de Dakar, dirigée depuis 2009 par des maires issus de l’opposition, et l’État central a souvent été difficile. Si, avec Wade, Khalifa Sall avait théorisé la ‘’collaboration intelligente’’ pour dérouler ses projets en toute tranquillité, avec Macky Sall, les contentieux ont surtout débouché sur des poursuites judiciaires.
Un sujet embarrassant. Certains dans l’entourage du maire de Dakar n’ont pas du tout envie de l’aborder. Idem chez certaines voix de Pastef qui se refusent catégoriquement à tout commentaire. “Vraiment, vous les journalistes,
vous aimez les problèmes. En quoi cela vous regarde-t-il ? L’un est élu président de la République ; il déroule son programme. L’autre est maire ; il mène également ses activités. De quoi je me mêle ?”, peste cette collaboratrice du maire de Dakar. À la question de savoir où en est la demande d’audience adressée par le maire au président de la République, elle rétorque : “On y travaille. Mais pour le moment, si vous voulez écrire, dites : Alhamdoulilah ! Tout va très bien, Maacha’Allah. Vivement que la paix continue de régner au Sénégal”, commente-t-elle très taquine.
Nous avons fini par avoir le numéro du maire intérimaire qui s’est montré très disponible. À propos de l’audience qui a été introduite par l’édile de la capitale, Barthélemy Dias, le maire Pathé Ba déclare : “Pour l'instant, nous sommes toujours en attente des services du protocole de la présidence. Mais comme l'avait soulignait le maire, la ville est un déménagement de l'État. Par conséquent, nous sommes condamnés à travailler main dans la main pour la bonne marche de notre collectivité territoriale, au bénéfice exclusif de nos populations. C’est comme ça qu’il faut comprendre cette démarche.”
Contrairement aux appréhensions qui se fondent essentiellement sur le passé tumultueux entre les deux personnalités politiques, lui pense que chaque partie saura mettre en avant l’intérêt des citoyens. “Je pense que le président de la République va donner une suite favorable et que le moment venu, nous nous assiérons pour parler des problèmes de la ville de Dakar”, souligne le maire intérimaire.
Jusque-là, chacun reste dans son domaine, déroule tranquillement ses activités conformément aux principes qui régissent la décentralisation. De l’avis de ce représentant de l’État sous le couvert de l’anonymat, il n’y a pas de raison que cela aille autrement. “Le seul problème est que parfois, certains maires se comportent comme des opposants, alors qu’ils sont au pouvoir. Par exemple, pour la ville de Dakar, c’est Barth et Taxawu qui sont au pouvoir et les autres sont dans l’opposition. Quand celui qui est aux affaires veut se comporter comme s’il était dans l’opposition, ça pose problème”, met-il en garde.
À l’en croire, il est très tôt pour présager de ce qui va advenir des rapports entre la ville et l’État central. ‘Pour le moment, il n’y aucun dossier sur la table qui fait l'objet de contentieux. Là où l'État peut agir, c'est sur les finances. Si, par exemple, le maire ne respecte pas le Code des collectivités locales, l'État peut mettre son veto via le préfet”, informe la source, tout en se voulant optimiste sur la collaboration. “Nous sommes dans un État de droit. La mairie est un déménagement de l'État. Le maire est un agent de l'État. Si le maire joue le jeu, il peut ne pas avoir de problème. Maintenant, s'il va au bras de fer, cela peut être compliqué”, insiste-t-il.
Les attentes de Dakar
Au niveau de la ville de Dakar en tout cas, on reste focus sur l’essentiel. Pour le moment, on attend la suite de l’audience, mais on continue de dérouler un programme très ambitieux pour les Dakarois. Parmi les projets phares mis en oeuvre sans tambour ni trompette, il y a le Projet d’autonomisation des infrastructures et édifices publics en énergie photovoltaïque.
Selon le maire Pathé Mbengue, ce projet entre dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de transition écologique de la ville de Dakar. “Comme vous le savez, compte tenu de la fonction de la ville qui est une ville commerciale, une ville d'affaires, l'empreinte carbone est assez importante. Nous notons beaucoup d'émissions de gaz à effet de serre au niveau de la ville. C'est pour cela que le maire avait, avec son équipe, souhaité mettre en place une politique qui nous permettrait d'aller vers une énergie propre”, a-t-il expliqué.
Le projet vise essentiellement à équiper en énergie photovoltaïque les établissements recevant du public : lieux de culte, édifices publics de l'administration de la ville… Le projet est déjà en marche avec le démarrage des installations au niveau de la cathédrale, des grandes mosquées de Liberté 3, des Parcelles-Assainies. Prochainement, le projet va être déployé à Masalikul Jinane, puis à la mosquée de la Divinité... “Au-delà de la réduction de l'empreinte carbone, c'est aussi un moyen de contribuer à l'allègement de la facture énergétique de ces édifices”, ajoute M. Mbengue.
Parmi les autres projets phares que la mairie déroule jusque-là sans couacs, c’est le projet de voirie dans certains quartiers de la capitale : Scat Urbam, Hamo, HLM Grand- Yoff, Khar Yalla, un projet d’un montant de 15 milliards que la ville compte dérouler sur trois ans. Sans parler des Jeux olympiques de la jeunesse pour lesquels la ville joue un rôle important au niveau du comité d’organisation.
Le maire intérimaire salue “l’étroite collaboration” qui a jusque-là prévalu, tout en espérant une accélération des travaux. “Nous y travaillons, dit-il, en étroite collaboration avec l'État central à travers le comité d'organisation qui est en train de travailler. Des sites ont été identifiés devant faire l'objet soit de réhabilitation soit de reconstruction. Quoi qu'il en soit, la ville se tient prête pour jouer sa partition pour qu'au finish, on puisse offrir à la jeunesse sénégalaise et africaine de beaux jeux. Nous y sommes résolument engagés”.
Dans cette optique, il y a un besoin urgent d’accélérer la cadence, pour rattraper le temps perdu. Car, selon le constat de M. Mbengue, oui, il y a des travaux qui tardent à décoller. Il en est ainsi de la réfection du stade Iba Mar Diop, de la piscine olympique, etc. “Mais, rassure-t-il, je pense que l'État est en train de prendre toutes les dispositions pour que ces jeux n’échappent pas au Sénégal et qu'ils puissent mettre ces infrastructures à la disposition de notre pays et de toute l'Afrique”.
De l’avis du maire, il faut une franche collaboration entre la ville et l’État central pour un bon fonctionnement du service. “Ce que nous attendons, c'est une franche collaboration avec l'État central, à travers ses services déconcentrés, à travers aussi ses services techniques, pour aider la ville à assoir des projets innovants, à aller de l'avant, mais aussi à simplifier le parcours des projets de la ville de Dakar pour améliorer les conditions et le cadre de vie des Dakarois. Je pense qu’il ne devrait y avoir aucun problème à ce niveau”, indique le maire intérimaire de la ville.
C’est en 2009 que Dakar a basculé dans le giron de ce qui était à l’époque Taxawu Dakar, devenu plus tard Taxawu Sénégal et dirigé par Khalifa Ababacar Sall. Depuis lors, Dakar résiste aux pouvoirs successifs. D’abord à Abdoulaye Wade, ensuite à Macky Sall. Aujourd’hui encore, en attendant de nouvelles élections, Dakar continue d’être contrôlée par Taxawu qui est dans l’opposition.
Cohabitation heurtée avec les pouvoirs
La cohabitation avec les pouvoirs n’a pas été toujours simple. Elle a débouché par moments, sur des issues extrêmes allant jusqu’à la radiation de maires sous le régime de Macky Sall qui, au terme d’une procédure judiciaire, avait fini par déchoir Khalifa Ababacar Sall de son fauteuil. Les relations s’étaient tellement détériorées sous Macky Sall que Khalifa disait avant même son emprisonnement en 2017 que “l’objectif du régime en place est de faire croire à la population dakaroise, le moment venu, que la mairie sous Khalifa n’a rien réalisé. Dès qu’on m’a prêté des ambitions (l’ambition de briguer le suffrage des Sénégalais pour la Présidentielle de 2019, NDLR), les problèmes se sont accumulés. Je commence à regretter le président Wade. On savait à quoi s’en tenir. Si on lui donnait des arguments convaincants, il nous laissait travailler”, disait-il lors d’une émission de “Ça Me Dit Mag” avec Pape Alé Niang.
Sous Wade, malgré quelques difficultés au début de la collaboration, les deux personnalités avaient fini par arrondir les angles à telle enseigne que certains les soupçonnaient de connivence. L’ancien maire de Dakar se défendait en théorisant “la collaboration intelligente” pour l’intérêt des Dakarois. “Il n’y a rien de suspect, disait-il. Il n’y a ni deal ni entente. Il est du pouvoir et je suis de l’opposition. Nous avons juste décidé de travailler intelligemment dans l’intérêt des populations”, se défendait l’ancien maire de Dakar.
Avec l’avènement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, on peut valablement s’interroger sur la nature des relations entre les deux responsables politiques. Vont-ils trouver un moyen de collaborer “intelligemment” comme entre Wade et Khalifa ? Iront-ils au contraire au clash comme Macky et Khalifa ?
Pour le moment, l’heure est plus à l’observation. Déjà, prévient un représentant de l’État, Barth est un peu affaibli, coincé, parce qu’il pèse sur sa tête une condamnation. “Il est là juste parce que l’État n’a pas demandé sa radiation. Macky Sall ne l’a pas fait ; tout dépend de l'attitude du nouveau président”.
En effet, insiste-t-il, il suffirait que le ministre chargé des collectivités territoriales fasse une demande dans ce sens et que le président prenne un décret pour qu’il soit déchu de ses fonctions. Une véritable épée de Damoclès sur la tête de l’édile de Dakar.
« SI ON AMÈNE LA LOI À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, JE VOTERAI… »
Abass Fall, député et coordonnateur de Pastef à Dakar, a exprimé sa position sur la criminalisation de l’homosexualité lors de son passage dans l’émission « En vérité » sur Radio Sénégal International, animée par Migui Maram Ndiaye.
Abass Fall, député et coordonnateur de Pastef à Dakar, a exprimé sa position sur la criminalisation de l’homosexualité lors de son passage dans l’émission « En vérité » sur Radio Sénégal International, animée par Migui Maram Ndiaye. Ce débat a été ravivé par la conférence conjointe d’Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Durant son intervention, Abass Fall a réaffirmé son engagement envers la liberté d’expression, tout en insistant sur le respect des valeurs sénégalaises et la véracité des propos tenus. Il a évoqué l’affaire Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko, accusé de diffamation, pour illustrer l’importance de ces principes. Abass Fall a ainsi interrogé l’absence des défenseurs de la liberté d’expression dans ce cas, en le comparant à la situation de l’activiste Bah Diakhaté.
Le député a également critiqué les journalistes sénégalais pour avoir orienté le débat de manière différente par rapport à leurs homologues étrangers, qui ont qualifié Ousmane Sonko « d’homophobe ».
Selon Abass Fall, Ousmane Sonko n’a jamais varié dans son discours et a toujours été clair sur sa position. Sur ce sujet, il soutient le principe de la criminalisation de l’homosexualité, mais désapprouve la manière dont certains souhaitent l’appliquer.
DES SUITES JUDICIAIRES SERONT DONNÉES AUX RAPPORTS DES ORGANES DE CONTRÔLE, SELON OUSMANE DIAGNE
Le garde des Sceaux a souligné que l’attitude la plus responsable consisterait à saisir un juge d’instruction pour chaque cas et de lui laisser la pleine latitude d’apprécier la conduite à tenir.
Dakar, 24 mai (APS) – Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a assuré, vendredi, que des suites judiciaires seront données ‘’sans faiblesse et en toute objectivité’’ aux manquements et autres reproches pointés du doigt par la Cour des comptes et d’autres organes de contrôle.
‘’La plupart des corps de contrôle, à commencer par la Cour des comptes, dans leurs conclusions, ont demandé des poursuites. Il appartiendra aux organes de poursuite, en particulier les services du procureur de la République et du Parquet d’examiner les rapports au cas par cas, et d’apprécier la suite à donner’’, a-t-il déclaré lors d’un entretien avec l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Des rapports émanant de la Cour des compte et d’autres organes de contrôle de l’Etat ont dernièrement été rendus publics. Ils ont relevé des manquements et règles de gestion des deniers public et fait dans certains cas des recommandations allant dans le sens de poursuites judiciaires contre certaines personnes.
Le garde des Sceaux a souligné que l’attitude la plus responsable consisterait à saisir un juge d’instruction pour chaque cas et de lui laisser la pleine latitude d’apprécier la conduite à tenir ‘’dès lors qu’on entre dans le cadre d’une dynamique d’examen et de reddition des comptes’’.
‘’L’attitude la plus responsable est de laisser au juge de décider de la suite à donner à chaque affaire sans faiblesse et d’une façon tout à fait objective’’, a indiqué le ministre de la Justice.
Il n’a pas manqué de relever l’importance de mener à bien cette action publique sans envisager ou courir le risque de donner une connotation de règlement de compte à cette démarche procédurale.
‘’Il n’y a pas de règlement de comptes. Il faut juste répondre de ses actes. Il faut jusque que les personnes concernées puissent répondre des reproches et les griefs qui sont formulés contre elles’’, a fait valoir Ousmane Diagne.
Il a en fin de compte redit qu’il appartiendra à la justice, c’est-à-dire aux magistrats et aux juges d’en décider en toute indépendance et de façon objective.
”La finalité d’un rapport, dès lors que ses auteurs préconisent des poursuites, ne saurait être que des poursuites qui seront initiées et confiées à des magistrats indépendants expérimentés appelés décider de la suite à donner et éventuellement des peines à distribuer”, a encore rappelé le garde des Sceaux, ministre de la Justice.